Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Histoire - Page 146

  • A propos des frontières de la Russie

    IMPRIMER

    La question ukrainienne a remis en lumière celle des frontières de la Russie. Sur le site web « Liberté politique », Michel Pinton tente d’y répondre (extraits) :

    Les-frontieres-de-la-Russie-ne-sont-pas-sovietiques_visuel (1).jpg« Il y a un peu plus de vingt ans, le système communiste s’effondra et l’Union soviétique disparut. Aussitôt, des nations que l’on croyait disparues ont resurgi. La résurrection la plus surprenante de toutes a été celle de la Russie. Pour en comprendre la réalité et la portée, j’eus l’honneur de conduire à Moscou, au nom du Parlement européen, une délégation de responsables politiques et religieux, d’universitaires et d’éditorialistes, venus débattre d’un projet ambitieux : examiner sur quelles bases l’Union européenne tout juste née et la Russie revenue à la vie pouvaient établir des relations stables, étroites et confiantes.

    Qu’est-ce qu’être Russe ?

    (…) Nos interlocuteurs de Moscou étaient hantés par une interrogation qui dépassait le cadre de nos discussions : qu’est-ce que la Russie à notre époque ? Ou en termes plus concrets : qui est Russe et comment cette affirmation identitaire peut-elle se manifester au XXIe siècle sur le triple plan politique, social et religieux ?

    Après avoir été enfermée dans une tombe pendant plus de soixante-dix ans, la nation revenue à la lumière était absorbée par cette question existentielle (…). Un problème particulièrement compliqué et douloureux fut évoqué plusieurs fois devant nous : celui de l’espace russe. Tous nos interlocuteurs étaient d’accord pour considérer que la République née trois ans plus tôt était enfermée dans des frontières artificielles. Elles avaient été tracées par Lénine et Staline de façon arbitraire, dans le but avoué d’effacer tout sentiment d’appartenance nationale.

    Lire la suite

  • Ukraine : vers la partition ?

    IMPRIMER

    De Christophe Geffroy dans le n° 258 (avril 2014) du mensuel « La Nef » (extraits):loup_deguise_en_agneau1.jpg

    « Très peu le mentionnent, mais la crise ukrainienne est avant tout la conséquence de l’effroyable échec du communisme soviétique, c’est une donnée qu’il ne faut pas perdre de vue. D’abord l’URSS créa un grand nombre de « républiques » en son sein, souvent sans vraie justification historique et ethnique, le but étant surtout de « casser » la résistance des peuples notamment en les « mélangeant » ; ensuite le joug communiste fut tel que toutes ces « républiques », même les plus artificielles, ont immédiatement profité de l’explosion de l’ex-Union Soviétique en 1991 pour se soustraire à son autorité. Et le pouvoir d’alors ne sut ni gérer cette transition – le mouvement incontrôlé des « indépendances » conduisit la Russie à se couper de 25 millions de Russes – ni la libéralisation politique et économique qui s’en suivit. Ainsi, pour reprendre les termes de Soljénitsyne, il s’opéra un « incroyable pillage de la richesse nationale livrée à des prédateurs » (1) – ces fameux oligarques qui pèsent toujours d’un si grand poids –, tandis qu’une nation comme l’Ukraine s’émancipait avec des frontières « artificiellement tracées par Lénine » et voyait ainsi son territoire multiplié par cinq par rapport « à l’époque où Khmelnitski rattacha l’Ukraine à la Russie » (2) en 1654, avec des régions traditionnellement russes qui n’avaient jamais appartenu à l’Ukraine (comme la Crimée, russe depuis 1774) : toute la crise actuelle est déjà là prédite par Soljénitsyne dès le milieu des années 1990.

    Cette crise n’aurait vraisemblablement pas atteint le stade actuel sans un autre élément : la politique des États-Unis et de l’Europe à l’égard de la Russie. (…). La politique américaine à l’égard de la Russie actuelle est-elle vraiment différente de celle menée contre l’ancienne URSS ? Tout se passe comme si la chute du communisme soviétique n’avait rien changé, il n’est que de lire les analyses des Kissinger et Brzezinski pour s’en rendre compte ! Ainsi, les États-Unis ont-ils essayé d’avancer l’Otan au plus près de la Russie, alors même que le pacte de Varsovie qui avait justifié cette alliance n’existe plus ; ils ont appuyé partout autour de la Russie les mouvements anti-russes ou soutenu des gouvernements corrompus qui leur étaient favorables ; en Ukraine en particulier, ils ont largement manipulé la « révolution orange » de 2004 en essayant de rapprocher le pays de l’Occident en attisant les rivalités entre l’ouest pro-européen et l’est pro-russe. Politique absurde qui niait la réalité historique, géographique et économique : par son commerce et son intégration notamment, l’Ukraine avait à l’évidence partie liée avec la Russie, ce qui n’empêchait pas, bien sûr, de nouer des liens avec l’Europe, mais sans vouloir aller plus vite que la musique et donc sans chercher à l’obliger à choisir entre deux partenaires inégaux.

    La responsabilité des États-Unis et de l’Europe est donc lourde, en ce sens qu’ils ont indubitablement poussé de façon bien irresponsable une partie des Ukrainiens à renverser Viktor Ianoukovitch par la force, président sans doute lamentable mais élu démocratiquement, ne l’oublions pas, et ainsi à exacerber les discordes internes au sein d’une jeune nation qu’ils savaient fragile et profondément divisée (…).

    Tout l’article ici : Ukraine : vers la partition ?

    Poutine n’est sans doute pas un ange, mais,  sous le masque de l’ « humanisme » libéral, les USA et leurs satellites européens ne sont pas nécessairement les agneaux auxquels on pense trop volontiers. JPSC.

  • Rwanda : le pays où Dieu pleure peut-être encore

    IMPRIMER

    On commémore, ces jours-ci, le vingtième anniversaire de la tragédie rwandaise de 1994. Sans que la communauté internationale veuille ou puisse faire grand’chose, on a compté alors près huit cent mille morts, dans une guerre civile tournant au génocide déclenché en avril de cette année-là par le pouvoir hutu,  mais finalement gagnée trois mois plus tard par les Tutsis du front patriotique de Paul Kagame. Vingt ans après, les choses en sont toujours là : l’ordre règne à Kigali, sans qu’on puisse présumer d’une « revanche » possible. Mais nous sommes ici dans une séquence de l’histoire longue.

    Le mythe fondateur d’un ordre social

    rwanda_940x705.jpgDans un livre paru chez Fayard en 1983 (« Afrique, Afrique»), Omer Marchal, un ancien de l’Afrique belge, raconte cette légende : lorsqu’Imana, le Dieu qui fit le ciel et la terre, eût créé les mille collines rwandaises et les grands lacs qui les baignent, il en fut séduit au point de revenir doucement dans la nuit bleue constellée, caresser ce paysage d’éternel printemps qu’il avait si bien façonné.

    Un soir, alors que brillaient le croissant de la lune et Nyamuhiribona, l’Etoile du Berger, dans le silence à peine troublé par les grillons et les meuglements assourdis des vaches Inyambo aux longues cornes-lyres, Imana descendit de l’empyrée céleste pour confier une jarre de lait à chacun des trois ancêtres des « races » qui peuplent son pays préféré : Gatwa était le père des Batwa, Gahutu, celui des Bahutu et Gatutsi celui des Batutsi.

    A l’aube de cette nuit des temps, Il revint s’enquérir de son dépôt. Or, Gatura avait renversé le lait, dans son sommeil. Gahutu avait eu soif et l’avait bu. Seul Gatutsi veillait auprès de la jarre qui lui avait été confiée. « Tu n’aimes pas mon lait ? » lui dit Imana. « Si, Seigneur, mais je l’ai conservé pour Toi, répond-il, prends en bois ! ». Alors Dieu dit à Gatutsi : « Ganza ! », Règne !

    De la légende à l’histoire

    Vaches.jpgMaintenant que s’efface ou s’occulte dans la mémoire des Belges le temps où la région des grands lacs d’Afrique fut aussi la leur, je note, avec les miens, les souvenirs personnels et l’histoire mêlés que consignèrent, avec bien d’autres, Omer Marchal (« Pleure, Rwanda bien-aimé », Villance-en-Ardenne, 1994) et le prince Eugène de Ligne (« Africa », librairie générale, Bruxelles 1961) :

    La légende des jours anciens simplifie l’histoire. Celle-ci commence voici mille9327158.jpg ans lorsque, venus des confins du Nil, les premiers pasteurs batutsis, longues silhouettes félines drapées dans des toges blanches, installèrent leurs troupeaux de vaches pharaoniques sur les hauts-plateaux du Rwanda. « Seigneurs de l’Herbe », ils y construisirent une hiérarchie féodale, se mélangeant plus ou moins avec les Hutus et les Twas dans les lignages de douze ou treize clans génériques.

    Rwanda_20070011.jpgCar, à leur arrivée, le pays n’était pas vide : les pygmoïdes batwa y vivaient déjà de la chasse et de la cueillette à l’âge à l'âge néolithique, suivis, bien avant l’an mil, par les ancêtres du « Peuple de la Houe », les agriculteurs bahutu.

    Non sans abus, certes, ni ces cruautés inhérentes à la naturephoto27.jpg blessée de l’homme, une société s’organise ensuite autour de ce lieu fondamental : l’Umurenge – la Colline- avec son armée, l’Ingabo et ses guerriers Intore, dont les célèbres danses ressemblaient à des parades amoureuses, avec son artisanat, ses metiers, les abacuzi, les abashumba, les abagaragu…

    Protégé par son lignage, son chef d’armée, le chef des pâtures et celui des terres, leterrasse_en_cours.JPG paysan mène ses bêtes ou cultive l’Isambu, son champ. La plus petite Umurenge vit aussi sous un autre regard, celui du prince des nobles tutsis, le « Maître des Tambours », le mwami-roi représenté par les chefs locaux mais qui, lui-même, est loin d’être inaccessible. Le petit homme des collines peut monter jusqu’à lui. Et il en fut largement ainsi  jusqu’au sanglant avènement de « Démokarasi », un dieu femelle dont les blancs inspirèrent le culte au tournant des années soixante du siècle dernier.

    Comment en est on arrivé là ?

    En 1896, un explorateur allemand, le comte von Götzen, fit tirer quelques coups de feu par ses ascaris zanzibarites puis plaça le pays sous protectorat du Reich, sans le dire au Mwami Rwabagiri, qui le reçut après mille ruses.

    Au lendemain de la Grande Guerre, la Société des Nations transféra le mandat à la Belgique, qui s’était d’ailleurs emparé de Kigali dès 1916. L’administration belge, suivant en cela les principes du maréchal Lyautey au Maroc, ne détruisit pas l’organisation traditionnelle de la société : elle s’y superposa (comme au Congo) pour combattre les pratiques barbares et les abus féodaux, développer un réseau économique moderne mais aussi social, hospitalier, éducatif. Elle fut secondée en cela par l’Eglise et, singulièrement, les Pères Blancs d’Afrique qui convertirent alors le royaume au Dieu de Jésus-Christ : «  Que ton Tambour résonne » sur la terre comme au ciel, chantait autrefois le Notre-Père rwandais.

    rw03.jpgEn 1931, la reine-mère Kanjogera et le mwami Musinga Yuhi V, dont l’immoralité n’avait d’égal que les outrages qu’il fit subir aux missionnaires, furent relégués à Kamembe (Cyangugu), proche de la ville congolaise de Bukavu sur l’autre rive du lac Kivu (photo) et de la Ruzizi : les « tambours sacrés ont alors été remis à l’un de ses soixante fils, Charles Mutara III Rudahingwa,  dont l’éducation avait été prise en main par les « abapadri rudahigwa_baudoin (1).jpg».

    Une image me revient à l’esprit : en 1955, sur une route bordée d’eucalyptus, un géant noir aux yeux en amandes, le nez fin et droit, s’avance appuyé sur sa houlette au milieu de ses vassaux. Un grand pagne blanc drape son corps comme une toge et, de haut en bas, sa coiffe en crinière est rehaussée de poils de singe. C’est Charles Mutara, quarante cinq ans, qui accueille le jeune Roi Baudouin.

    Péché mortel 

    Charles n’a pas d’enfants et il meurt quatre ans plus tard, en juillet 1959, dans les bras de son médecin blanc qui vient de lui administrer une piqûre : « mortelle » diront alors de mauvaises langues tutsies pressées de mettre fin à la tutelle coloniale  avant que celle-ci ne remette le pouvoir, au nom de la démocratie, au parti des hutus largement majoritaire.

    Sur les lieux mêmes de l’inhumation du Mwami Mutara, les féodaux écartent  son frère Rwigmera, partisan modéré des réformes, et, sous les yeux médusés  du Résident Général Harroy, proclament mwami Kigeri V, un demi-frère, fils parfaitement obscur de Musinga.

    Les événements suivront alors leur pente fatale : le « Parmehutu » de Grégoire Kayibanda monte en graine, soutenu par le lobby de la démocratie chrétienne, les Pères Blancs de Monseigneur Perraudin et le Colonel Logiest, résident militaire spécial de 1959 à 1962

    Car, tout commence à la Toussaint rouge de 1959. Les Hutus brandissent l’Umhoro. Sur à1393866731913.jpg la noblesse. Les tutsis répliquent à coup de flèches. Premier bain de sang. La Tutelle impose les élections. « Pour manger le royaume » accusent les Tutsis regroupés au sein de l’Unar. De fait, ils ne sont pas 25% de la population et, au petit jeu « one man, one vote », ils n’ont aucune chance : ils le refusent. La cause est alors entendue. Le « Parmehutu » s’installe au pouvoir communal en juillet 1960, puis national en septembre 1961. Le Mwami est déchu. Le Rwanda sera donc une république dont l’indépendance est fêtée le 1er juillet 1962 : Kayibanda préside à ses destinées. A ses côté un nouvel ambassadeur : l’ancien résident belge Guy Logiest.

    L’apocalypse et après  

    kibeho_compund.jpgLe décor est ainsi planté pour l’exil ou la mort atroce, au gré des vagues sanglantes qui se succéderont pendant trente ans, pour aboutir au génocide déclenché par le meurtre du successeur de Kayibanda, Juvénal Habyiarimana, et la percée décisive du Front patriotique en 1994 : Interhamwe hutus contre Inkotanyi tutsis mais aussi tout un peuple sans défense. Deux millions de réfugiés, et plus d’un demi-million de morts au moins,  en quelques mois.

    Dans cette tragédie, l’Eglise elle-même fut  alors réduite au silence et sa hiérarchie décapitée avec le régime dont elle fut si (trop) proche, même si quelques étoiles scintillèrent dans la nuit.

    Quoi qu’on dise aujourd’hui, le Rwanda, terre catholique, a toujours (bien plus que deVierge_kibeho.jpg rééducations à la chinoise) un immense besoin sacramentel : celui du pardon et de la vraie réconciliation des âmes. A ce prix seulement, il deviendra une nation, l’Imbuga y’Inyiabutatu, le peuple des trois « races » qui ont fondé autrefois la terre des mille collines.

    En 1982 déjà, la Vierge Marie apparue de façon prémonitoire à Kibeho, lieu même d’épouvantables massacres en avril 1994, avait appelé au repentir et à la conversion des cœurs : un message que l’Eglise a authentifié en 2001. Il n’a nullement perdu son actualité.

    JPSC  

  • Civilisation : le mariage chrétien accomplit la personne humaine

    IMPRIMER

    Alors que le mariage est attaqué partout, et notamment par les législations des États, le Pape François a terminé le cycle de sa catéchèse sur les sacrements en évoquant, hier mercredi  lors de l’audience générale, le sacrement du mariage ...

    Le premier des deux synodes consacrés à la famille aura lieu à Rome en octobre prochain. A noter, dans cette perspective, la conférence qui sera donnée à l’église Saint-Jacques à Liège le lundi 26 mai prochain à 20 heures par Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil Pontifical pour la famille. Nous y reviendrons. JPSC

  • Le césaropapisme russe contre le nationalisme ukrainien

    IMPRIMER

    51159_patriarche-kirill-cyrille-moscou-orthodoxe-russe_440x260 (1).jpgSur le site de « La Vie », Antoine Arjakovsky, directeur de recherche au Collège des Bernardins, spécialiste de l'orthodoxie, répond aux questions de Marie-Lucile Kubaki :

     Quel impact la situation de crise en Ukraine a-t-elle eu sur les relations entre les Eglises ?

    D'un côté, les Eglises orthodoxes ukrainiennes (Patriarcat de Moscou – PM - et Patriarcat de Kiev - PK), qui avaient résisté ensemble pendant trois mois, ont voulu aller plus loin en reposant la question de la réunification depuis leur séparation en 1991. Le patriarche Philarète a fait des annonces et il y a eu un synode du patriarcat de Kiev. De l'autre, assez rapidement, le patriarche Cyrille de Moscou (photo) qui ne veut pas que l'Eglise ukrainienne relevant de sa juridiction se réconcilie avec le patriarcat de Kiev, a changé la tête de l'Eglise orthodoxe ukrainienne. Le 2 mars, il a ainsi remplacé Vladymyr Sobodan par Onufri de Tchernivtsi. Le métropolite Onufri est un proche de Cyrille, pro-moscovite. Certains ont apprécié malgré tout que ce soit un évêque ukrainien plutôt qu'un évêque russe. En effet, au mois de décembre dernier, le chef de l'Eglise orthodoxe en Biélorussie, le métropolite Philarète (à ne pas confondre avec Philarète de Kiev) n'a pas été remplacé par un évêque orthodoxe de Biélorussie mais par un proche de Cyrille, un évêque russe. Les Ukrainiens craignaient que Cyrille ne fasse la même chose et des noms dont celui du métropolite Hilarion Alfeyev, numéro deux du patriarcat de Moscou, commençaient à circuler.

    La suite ici : "Le patriarche Cyrille est en train de perdre l'Eglise orthodoxe ukrainienne"

  • Sainte Gertrude de Nivelles (17 mars)

    IMPRIMER

    0_Gertrude_de_Nivelles_-_JPG.jpgLA VIE DE SAINTE GERTRUDE DE NIVELLES - fête au 17 mars (source)

    Sainte Gertrude était la fille de Pépin de Landen et de Sainte Itte, et parente de Saint Bavon. Elle naquit à Landen en 626. Dès sa jeunesse, elle est considérée comme un modèle de vertu: dédaignant les vanités de ce monde, elle consacra, sur le conseil de Saint Amand, sa virginité à Dieu.

    Un jour, le fils d'un grand seigneur d'Austrasie l'aperçut à la cour du roi, et s'éprit d'elle. Il en parla au roi, qui fit mander Pépin et sa fille pour leur proposer ce qui devait être un excellent parti. Mais Gertrude refusa catégoriquement, faisant remarquer au roi qu'elle avait depuis son enfance voué sa virginité au Christ. Le roi, bien qu'étonné, approuva cette attitude. Le jeune seigneur, lui, en conçut, comme il fallait s'y attendre, un vif dépît. Quant à Pépin, il désapprouvait totalement le refus de sa fille et il était décidé à employer toutes les ressources de l'autorité paternelle pour modifier les intentions de Gertrude. Pour la jeune fille, il n'y avait plus qu'une solution: la fugue. Avec le consentement de sa mère, Gertrude s'enfuit de la maison paternelle et se retira en un lieu solitaire où elle passa quelque temps dans la prière, la retraite et la pratique de la vertu. Pépin fut obligé de comprendre et rappela sa fille, enfin décidé à respecter son engagement.

    Le décès de Pépin de Landen faucha brutalement le bonheur familial que connaissait cette belle famille. Lorsque Itte fonde un monastère sur le conseil de Saint Amand, Gertrude vient s'installer à Nivelles pour être proche de sa mère. Mais les prétendants à sa main (et à l'héritage de Pépin !) n'ont pas renoncé à l'épouser, et leurs tracasseries iront si loin que Gertrude demande à entrer elle-même au monastère dirigé par sa mère. ltte lui coupa elle-même les cheveux, et Gertrude y fit profession entre les mains de Saint Amand. Elle y fut un modèle de piété, de douceur, de patience et de toutes les vertus. Lors du décès de sa mère, Gertrude lui succède tout naturellement dans la charge abbatiale. Mais craignant d'être détournée par là de la prière et de la contemplation, elle chargea certains religieux du soin des affaires extérieures de la maison, et se partagea celles de l'intérieur avec ses compagnes.

    Lire la suite

  • Quand Pie XII protégeait les juifs de Rome

    IMPRIMER
    "Avec prudence, mais faites-le !"
    Les aides de Pie XII et de l'Eglise aux juifs de Rome (Zenit.org) - Anne Kurian

    ROME, 14 mars 2014  - « L’Église de Rome n’est pas restée indifférente, au contraire, c’est grâce à elle que plus de la moitié des juifs de Rome a pu survivre à la persécution nazie », affirme L’Osservatore Romano dans son édition du 12 mars 2014.

    Chiffres à l’appui, le journal du Vatican énumère les aides de l’Église aux juifs : « parmi les 8.207 juifs présents à Rome avant la rafle du 16 octobre 1943, on estime à 1.323 (dont 1.116 romains) le nombre de ceux qui avaient cherché refuge ailleurs : 18 au Vatican et dans les sièges extraterritoriaux : 44 dans les paroisses et collèges pontificaux; 500 dans 43 monastères déjà connus; 368 chez des amis à eux; et 393 dans les villages aux alentours de Rome ».

    « Pour les trois premiers groupes, il ne fait aucun doute que le pape Pie XII, en personne, est intervenu pour leur donner une cachette », affirme le journal. En outre, parmi les 368 juifs cachés chez des particuliers, « 152 étaient sous la protection de Delasem, une organisation internationale de secours aux juifs en difficulté, que le pape aidait en nourriture et argent. Au total, il s’agirait de 714 juifs, donc 54% des 1.323 indiqués plus haut ».

    Le journal des Sœurs franciscaines Missionnaires de l’Immaculée conception fait état d’un avis de protection du Saint-Siège, daté du 20 juillet 1943, visant à protéger les juifs qui s’y réfugiaient contre d’éventuels persécuteurs : « Tous les jours il y a avait une nouvelle demande; de temps en temps arrivait un coup de téléphone de la Secrétairerie d’État de sa Sainteté, demandant à la Révérende Mère provinciale de venir au Vatican, et le motif était toujours le même: (...) une famille persécutée à accueillir. (...) pas question de refuser à des représentants du pape ».

    Malgré plusieurs tentatives, le pape n’a pas réussi à empêcher la rafle, mais il a réussi à sauver de nombreux juifs de la déportation : les quelque 200 juifs auxquels, quelques heures après le début de la rafle, les Sœurs de Notre-Dame de Sion ouvrirent les portes de leur monastère, sous autorisation du Vatican. Le Grand Séminaire pontifical de Rome eut sous son toît des juifs réputés comme le mathématicien Giorgio Del Vecchio et le clinicien Frugoni, en accord avec Pie XII, qui demandait la liste des juifs qui y étaient cachés avec leur vrai nom et leur nom falsifié.

    Dans le journal des Sœurs Augustiniennes des Quatre-Saints-Couronnés on lit qu’en novembre 1943 Pie XII « souhaitait qu’elles protégeassent ses fils: y compris les juifs ». Sœur Assunta des Clarisses de Saint-Laurent a elle aussi témoigné que « le pape Pacelli avait donné à tous les instituts la faculté de les prendre (...). Il s’agissait d’un ordre oral arrivé du Vicariat ».

    De même au recteur du Collège Lombard, Mgr Giuseppe Bertoglio, Juste parmi les Nations, le pape avait dit: « Faites-le ! Avec prudence, mais faites-le ! ».

    Après la rafle, pendant huit mois, jusqu’au 4 juin 1944, quand Rome fut libérée, on estime que le nombre de juifs présents s’élevait à 9.926, poursuit L'Osservatore Romano : « 1.697 furent tués, dans diverses circonstances; 117 juifs seulement survécurent aux déportations. Parmi les 8.112 juifs restés à Rome, 4.169 juifs avaient trouvé refuge dans au moins 234 monastères, 344 dans les Collèges pontificaux et dans les paroisses romaines et 161 au Vatican, tandis que 1.670 juifs survécurent sous la protection de Delasem chez l’habitant à Rome. Cela signifie que 64% des 9.926 juifs, furent en quelque sorte aidés par le pape Pie XII. »

    Le texte rappelle qu'Elio Toaff, le grand rabbin de Rome, a loué « la grande bonté et magnanimité compatissante du pape » durant la persécution, déclarant que la communauté israélite de Rome était convaincue que « tout ce qui a été fait par le clergé, par les instituts religieux et par les associations catholiques pour protéger les persécutés ne pouvait avoir eu lieu que sous la claire approbation de Pie XII ».

    Avec Océane Le Gall pour la traduction

  • Pape François/Benoit XVI : rupture ou continuité ?

    IMPRIMER

     

    mules-du-pape.jpgA l'occasion de l'anniversaire de l'élection du pape François, Philippe Maxence se demande dans quelle mesure ce pontificat est une rupture. Pour l'écrivain, loin d'être un pape révolutionnaire, François poursuit un processus de personnalisation de la charge pontificale à l'oeuvre depuis longtemps. C’est sur le blog « Figarovox » (extraitspapepompe (1).jpg) :

     (…) Il faudra du temps et du recul pour discerner les points de ressemblances et les dissemblances entre les deux pontificats. Mais, au fond, peu importe! Pour les catholiques, la vraie question consiste plus à évaluer dans quelle mesure le pape, hier Benoît XVI, aujourd'hui François, remplit la charge pontificale, non seulement au regard immédiat des critères qui ont présidé à son choix de la part des cardinaux au moment de son élection, mais aussi au regard de l'essence même de la papauté.

    Indéniablement pour ses adversaires (peu nombreux) comme pour ses supporters (la majorité), le pape François illustre une nouvelle manière d'incarner le ministère pétrinien. L'habitude s'est prise de l'analyser en terme de rupture. Mais, au fond, celle-ci ne constitue-t-elle pas plutôt un des moments, voir l'aboutissement, d'un processus de personnalisation extrême de la charge pontificale? (…)..

    En 1870, la papauté perd non seulement les États pontificaux, réduits désormais aux mètres carrés du Vatican, mais le pape devient un prince déchu au plan temporel. Malgré tout, l'Église continue alors d'affirmer son droit à une souveraineté temporelle. Cette réclamation incessante conduit finalement à la création de l'État du Vatican, né des Accords du Latran, signés avec l'Italie en règlement de la question romaine (…).

    La papauté opère alors un double mouvement qui, schématiquement, consiste d'une part en un renforcement de son rôle spirituel et d'autre part en une personnalisation croissante du pouvoir pontifical. Ce dernier point est alors facilité par la disparition concomitante des autres monarchies (…).Désormais, il reste le pape. Le Pape seul! Peu à peu, les pontifes romains en prennent conscience et cherchent un autre mode de rapport au monde. Cette évolution atteint certainement un haut degré d'incandescence avec le pontificat de Pie XII (…). Culmine alors concentration du pouvoir au sein de l'Église et personnalisation de la représentation papale.

    À sa manière, Jean-Paul II ira dans le sens d'une personnalisation de la représentation papale, mais dans un contexte différent. Pie XII s'était prêté, de plus ou moins bonne grâce, aux jeux médiatiques. Jean-Paul II l'utilise à fond afin de remettre l'Église au centre de l'actualité, c'est-à-dire au centre même du monde. De 1978 à 2005, il a ainsi incarné d'une manière extraordinaire cette papauté, lui donnant plus que jamais un visage et un nom, mais au risque, comme certains critiques l'ont dit souvent, que l'on vienne entendre le chanteur sans retenir la chanson. L'enthousiasme soulevé par la personne de Jean-Paul II est d'autant plus remarquable que son discours moral n'était globalement pas mis en pratique par ceux qui venaient l'écouter.

    Avec Benoît XVI, «humble ouvrier dans la vigne du Seigneur», comme il se définissait lui-même, on a assisté à une sorte de tentative de dépersonnalisation du pouvoir pontifical. Non pas que les foules n'aient été au rendez-vous: elles l'étaient. Non pas que Benoît XVI n'ait essayé de s'accommoder des gestes exigés par l'ère médiatique: ses premières tentatives dans ce sens, d'abord maladroites, sont devenus plus affirmées au fil du temps, jusqu'à ce que la fatigue et la maladie le ralentissent à nouveau. Mais il était visible que l'homme, de par sa nature et sa formation, se prêtait au jeu sans y croire vraiment (…).

    Loin d'apporter une rupture avec la personnalisation de la fonction papale, François lui a donné une nouvelle vigueur, avec un génie de la communication qui repose sur des phrases choc qui parlent au cœur de tous. Le Pape est ainsi audible. Est-il réellement entendu, au-delà de l'émotion première suscitée par son propos? C'est une autre question et il est trop tôt pour évaluer la portée de son discours .

    (…) On disait naguère de Pie XII qu'il avait fait disparaître sa personnalité dans sa charge, fidèle en cela à la conception classique du pouvoir. Mais n'est-ce pas aussi l'inverse qui s'est produit? Peut-on dire que, de son côté, François absorbe la charge dans sa personne? (…).

    Réf. Pape François/Benoit XVI : rupture ou continuité ?

    Absorber la charge dans sa personne ou effacer sa personne dans la charge, le « munus » pétrinien ? Benoît XVI, naturellement simple et réservé, voulait manifestement se fondre, comme un basileus byzantin,  dans  l’icône  -vêtures, gestes, attitudes- de sa haute fonction : une sorte d’aura sacrée émanait de lui, en toutes circonstances publiques. François, de ce point de vue, est sa vivante antithèse. JPSC

  • Belgique : Les gauches laïques entretiennent leur mainmise sur l’opinion

    IMPRIMER

    5320907835701fd1bccbdacf (1).jpgVous avez dit un synode à Rome sur la famille ? En Belgique, après l’extension emblématique de l’euthanasie légale aux mineurs d’âge, les gauches laïques belges, tous sexes (linguistiques) confondus s’en prennent au patronyme familial multiséculaire. Le petit Poucet cdH se rebiffe, sous les sarcasmes les Lalieux (PS), Gerkens (Ecolo) et autres Bacquelaine (MR) : que du bonheur avant les élections du 25 mai.  Lu dans « La Libre » de ce jour  sous la signature de A. C. (Clevers Antoine) :

    « PS, MR et Ecolo n’en veulent pas. " Un retour au patriarcat ! " , dit l’écologiste Muriel Gerkens.

    Le CDH fait l’unanimité contre lui. Catherine Fonck (photo), la cheffe du groupe humaniste à la Chambre, annonçait hier dans "La Libre" la volonté de son parti de rouvrir le débat sur le nom de famille de l’enfant. Elle va déposer, lors de la séance plénière de la semaine prochaine, un amendement au texte de loi afin d’imposer d’office le double nom, avec le nom du père inscrit en premier lieu. Les parents n’auraient de facto plus la liberté de choix - entre le nom du père, de la mère ou les deux (dans l’ordre qu’ils veulent) - comme le prévoit le projet de loi de la ministre de la Justice Annemie Turtelboom (Open VLD) adopté mardi en commission à la Chambre.

    "Après avoir enlevé aux parents le libre choix de l’école pour leur enfant (NdlR, via le décret inscription en Communauté française), le CDH voudrait enlever aussi aux parents la liberté de choix du nom de famille de leur enfant en imposant le double nom. Décidément, le CDH n’aime pas la liberté", a vivement réagi hier Daniel Bacquelaine, chef de groupe MR à la Chambre.

    Ecolo voit dans l’amendement du CDH "un retour au patriarcat", selon les termes de Muriel Gerkens, cheffe du groupe Ecolo/Groen à la Chambre. Selon l’idée du CDH, on prendrait le premier nom de chacun des parents pour la génération suivante. Donc du grand-père du nouveau-né. Qui persisterait au fil du temps.

    "C’est le système à l’espagnole, le plus rétrograde qu’il soit parce que ce n’est jamais que le nom du père qui sera transmis", appuie Karine Lalieux, députée PS. Pour Mme Gerkens, "Ils (NdlR, les partis sociaux-chrétiens) nous refont le coup de 2003. A l’époque, les travaux en commission avaient permis d’aboutir à un résultat plus ou moins comparable à celui d’aujourd’hui. Puis, il y avait eu une descente de conservateurs mâles visant à protéger les lignées aristocratiques représentées par le nom du père… C’était inacceptable à l’époque. Ça l’est encore maintenant car on ne rencontre plus l’exigence de l’égalité entre hommes et femmes."

    L’amendement rejeté jeudi prochain

    "C’est à croire que le CDH n’a pas l’égalité des chances dans ses compétences" (qui est entre les mains de la vice-Première CDH Joëlle Milquet), ironise Mme Lalieux. Si les deux députées reconnaissent une certaine complexité à la nouvelle réglementation (quatre possibilités de nom à la première génération, dix à la deuxième…), elles refusent catégoriquement la piste des humanistes. "Notre proposition était de rendre obligatoire le double nom, mais en laissant le choix de l’ordre entre le père et la mère", commente la socialiste. "Les libéraux réclamaient, eux, la liberté totale de choix. Très bien. Il y a eu un accord gouvernemental en ce sens, derrière lequel s’est rangée Joëlle Milquet…"

    MR, PS et Ecolo ont annoncé qu’ils n’ont nullement l’intention de cosigner l’amendement du CDH. Il en va de même pour les libéraux, socialistes et écologistes flamands. Le texte sera discuté en séance plénière mercredi prochain et soumis au vote le lendemain. Il sera rejeté. Sans aucun doute.

    A. C. » 

    Réf. Veto unanime contre la proposition du CDH sur le double nom de famille

  • Elle instruisait les petites filles. La Révolution française l'a exécutée.

    IMPRIMER

    Françoise, pionnière dans l'instruction des petites filles

    Et martyre de la Révolution française

    sur zenit.org (A. Bourdin)

    La Révolution française, admirée comme la révolution des droits des opprimés, a aussi opprimé et assassiné des innocents: leur histoire permet de lever le voile et de faire la vérité sur les points chauds de l'histoire de la jeune et trop souvent sanglante République.

    Ce qui est arrivé aux martyrs révèle cette face souvent cachée et honteuse de la Révolution, comme en témoigne le destin de la bienheureuse Françoise Tréhet (1756-1794), tuée parce qu'elle aimait le Christ plus que sa vie et qu'elle instruisait les petites filles - aujourd'hui encore, sous d'autres latitudes, cela peut coûter la vie - et qu'elle soignait les malades. Le martyrologe romain fait mémoire d'elle le 13 mars.

    Née le 8 avril 1756 dans une famille de propriétaires aisés, à Saint-Mars-sur-la-Futaie, en Vendée, Françoise Tréhet voulut suivre le Christ de plus près dans la pauvreté, la chasteté et l'obéissance évangéliques. Elle entra dans la communauté des Sœurs de la Charité, qui portera ensuite le nom de Notre-Dame d'Evron. 

    En 1783, elle partit à Saint-Pierre-des-Landes pour ouvrir une école paroissiale, avec une jeune consœur, Jeanne Véron. Elle dépensait ses forces entre les murs d'une école, dévouée à l'éducation des petites filles, ou au chevet des malades. Françoise avait un caractère trempé - elle allait le montrer devant ses soi-disant juges -, mais lorsque survint la Terreur, il fallut bien se cacher. Or, fin février 1794, les deux religieuses furent dénoncées et arrêtées.

    Le 13 mars, Françoise fut interrogée par la cruelle "Commission Clément": on l’accusa d’avoir caché des prêtres réfractaires - au serment imposé par les révolutionnaires - et d’avoir aidé des Vendéens. Ce qu'elle répondit ne laisse aucun doute sur les raisons de son engagement et sur son innocence: elle répondit que tout malade était "un frère en Jésus-Christ" et qu'il avait droit à être soigné. Comme son combat n'était pas politique, elle refusa de crier "longue vie à la République", et ce sursaut de liberté cella sa condamnation à mort par la guillotine. Elle avait 37 ans. Portée par uen force intérieure, elle monta à l’échafaud en chantant à la Vierge Marie le "Salve Regina". Jeanne Véron sera exécutée après une condamnation tout aussi sommaire, une semaine plus tard.

    Elles ont été béatifiées ensemble par le pape Pie XII le 19 juin 1955, parmi les martyrs de Laval. Plus de 350 martyrs de la Révolution française ont été béatifiés. Jean-Paul II s'en est expliqué un jour en disant: "On les a, dans les attendus des sentences, accusés de compromission avec les "forces contre-révolutionnaires", il en est d'ailleurs ainsi dans presque toutes les persécutions d'hier et d'aujourd'hui. Mais pour les hommes et les femmes dont les noms ont été retenus - parmi beaucoup d'autres sans doute également méritants -, ce qu'ils ont réellement vécu, ce qu'ils ont répondu aux interrogations des tribunaux ne laisse aucun doute sur leur détermination à rester fidèles, au péril de leur vie, à ce que leur foi exigeait, ni sur le motif profond de leur condamnation: la haine de cette foi que leurs juges méprisaient comme "dévotion insoutenable" et "fanatisme"."

  • Ophain (Bois-Seigneur-Isaac), 20 mars : conférence sur la dévotion eucharistique par Mgr Delville

    IMPRIMER

    A l'Abbaye de Bois-Seigneur-Isaac -

      Monastère Saint Charbel ( ASBL)  

     

    Dans le cadre de l'année jubilaire,

    le jeudi 20/3/2014 à 20h00 :

    Conférence 

    par son Exc. Mgr. Jean-Pierre Delville,

    évêque de Liège

    sur :

    « L’histoire de la dévotion eucharistique depuis le Moyen Age. Qu’en retenir aujourd’hui ?»

    Rue Armand Demoor 2 
    1421 OPHAIN-BOIS-SEIGNEUR-ISAAC (BRAINE-L'ALLEUD)

  • Le Suaire est vraiment du 1er siècle

    IMPRIMER

    saint_suaire_ombre.gifLu sur la Nuova Bussola Quotidiana (trad. par nos soins) :

    « Le Saint Suaire est véritablement du 1er siècle » par Lorenzo Bertocchi

    Le Saint Suaire n'en finit jamis de surprendre. Le Prof. Giulio Fanti, expert de niveau mondial pour les études sur le Suaire, vient de publier un texte au titre résolument provocateur intitulé: "le Saint Suaire : premier siècle après Jésus Christ !" (Ed. Segno). L'Université de Padoue, grâce à un projet académique, a procédé à des expériences de datation du Suaire basées sur l'analyse mécanique et opto-chimique et les résultats sont étonnants.

    Prof. Fanti, en 1988, la datation au radiocarbone concluait avec fracas que le Suaire était du Moyen Age. En revanche, que disent vos expériences ?

    Les résultats de nos analyses ont établi que  l'on peut dater raisonnablement le Suaire du Ier siècle de notre ère, une date qui correspond à l'époque où Jésus de Nazareth a vécu en Palestine. Le travail que nous avons fait a produit des datations compatibles entre elles en fournissant une date de 33 avant J.C., avec une incertitude de ± 250 ans. Je tiens à vous rappeler que s'agissant d'analyses scientifiques nous ne prétendons pas avoir le dernier mot, mais nous sommes arrivés toutefois à ces conclusions en utilisant trois méthodes indépendantes qui donnent des résultats cohérents entre eux. Nous attendons avec impatience les réactions du monde scientifique qui, pour l'instant, semblent positives.

    Donc, en 1988, quelque chose a fonctionné de travers ?

    Dans une publication récente parue dans une revue importante de statistique, on montre comment les résultats de 1988 étaient entâchés d'une erreur systématique due à un possible effet environnemental qui fait que la date trouvée est dépourvue de signification scientifique. Entre autres, il y a diverses études qui indiquent que le Suaire ne saurait être considéré comme médiéval, mais devait déjà être connu dans l'Antiquité. Il s'agit d'études numismatiques détaillées sur les visages du Christ représentés dans les monnaies anciennes. Il est devenu évident que les premières pièces connues frappées à l'image du Christ par l'empereur Justinien II, à partir de 692 après J.C. (donc six siècles avant la datation au radiocarbone) a dû prendre le Saint-Suaire comme modèle de référence.

    En dehors de datation, l'image de l'homme du Suaire reste mystérieuse.

    La science a démontré que l'image corporelle du Saint Suaire n'est toujours pas reproductible aujourd'hui dans toutes ses caractéristiques microscopiques et macroscopiques. Si l'on parvient à réaliser quelque chose d'acceptable d'un point de vue macroscopique, on ne parvient pas à répondre à de nombreuses caractéristiques au niveau microscopique et vice versa. Aujourd'hui, on peut raisonnablement supposer que l'image de l'homme du Suaire s'est formée à la suite d'une formidable explosion d'énergie venant de l'intérieur du corps enveloppé.

    Cette « explosion » pourrait faire penser à la Résurrection du Christ racontée dans les Évangiles ?

    Si d'un point de vue scientifique il est assez complexe d'établir quelles causes peuvent provoquer l'effet de l'image sur le linceul (quelqu'un a récemment évoqué un tremblement de terre), le phénomène de la Résurrection pourrait résoudre le dilemme. Nous prenons en considération, entre autres, que les traces de sang humain sur le tissu de lin n'ont pas la moindre trace de bavures dont la présence serait par contre évidente si le cadavre enveloppé avait été retiré physiquement. Tout porte à croire que l'homme du suaire a dû sortir du tissu de lin après être devenu mécaniquement transparent.

    Mais l'homme du Suaire est-il vraiment Jésus de Nazareth ?

    Les études scientifiques sur la relique jusqu'à ce jour ne parviennent pas à apporter des réponses concluantes sur l'identité de l'homme qui y était enveloppé. La science humaine doit admettre ses limites, mais la science supporte la foi et vice versa. Dans cette optique, à travers les Évangiles qui confirment tout ce qui peut être observé sur le linceul, mais qui en outre ajoutent des informations sur ce qui s'est passé durant ce dimanche de Pâques, il n'est pas difficile de reconnaître en cet homme Jésus-Christ, le Ressuscité d'entre les morts.