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Livres - Publications - Page 103

  • "Toute fin est une histoire" : un moment d’humanité

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    De Koz sur le site "Le Samaritain" :

    Toute fin est une histoire

    Pourquoi lire un livre sur la fin des autres ? Un livre sur les soins palliatifs, ou plutôt sur le quotidien d’une bénévole dans une unité de soins palliatifs ? Non pas par fascination morbide mais peut-être pour se souvenir, remercier, rendre hommage, savoir et se préparer.

    Se souvenir des personnes – anonymes évidemment – qui sont évoquées, qui pourraient être des proches, qui pourraient être nous. Les faire vivre encore par notre seule lecture. Pour remercier ces bénévoles qui font le choix d’accompagner des personnes jusque-là inconnues dans les derniers moments de leur vie, face à des questions auxquelles elles ne tentent souvent même pas de répondre parce qu’elles n’ont guère de réponses (même si d’autres, plus précises, plus concrètes, peuvent être apportées), alors que nous ne sommes pas forcément capables d’accompagner correctement un proche, ou un ami, dans sa maladie.

    Rendre hommage donc à ces personnes qui célèbrent la vie jusqu’à la mort, parce que la vie, c’est aussi la relation, le soin, l’affection, l’écoute et, pour certains patients, la découverte même, au seuil de la fin, que tout ceci peut exister.

    Savoir et se préparer. Savoir ce que peut être la fin de vie. Nous avons naturellement envie de ne pas nous la figurer, mais c’est peut-être parfois parce que nous la masquons qu’elle nous semble si terrible, si insupportable. Savoir, parfois, pour réclamer le soutien de l’Etat à une démarche palliative authentique. Pour réclamer qu’un tel soin, qu’un tel accompagnement soit possible car, de fait, tout le monde ne meurt pas dans une véritable unité de soins palliatifs, avec un véritable accompagnement, alors que c’est tout bonnement ce que notre humanité aimante devrait offrir. Se préparer : pour des proches, pour nous aussi.

    Le livre de Véronique Comolet n’est pas un livre militant. Ce n’est pas un livre de débat, d’opinion, d’affirmation. C’est un témoignage écrit avec une plume. En douceur et en légèreté. Dans la recherche du mot juste comme elle-même témoigne de sa recherche, pas toujours couronnée de succès, de la juste attitude : s’avancer ou rester disponible, toucher une main ou être seulement là pour écouter, accepter la colère, entendre une personne au-delà parfois de ce qu’elle dit.

    Toute fin est une histoire est un moment d’humanité.

  • Quand la devotio moderna découvre la conscience moderne : saint Ignace de Loyola

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    Ignatius_Loyola.jpgA la fin du moyen âge, l’Imitation de Jésus-Christ contribuera à former des hommes qui, un siècle plus tard, seront les chefs de la Réforme catholique, et d’abord du plus grand d’entre eux, saint Ignace de Loyola.

    C’est par lui, grâce à lui surtout, que le courant médiéval de la devotio moderna préparera le croyant des temps du lendemain, moins communautaire que celui du moyen âge, mais plus intérieur, celui qui s’affirmera avec le concile de Trente. A suivre dans ce remarquable échange entre Marc Rastoin sj et François Sureau (JPSC) :

  • Un hors-série de l'Homme Nouveau consacré au Padre Pio

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    1968 - 2018 : Cinquantenaire de la mort de Padre Pio

    Un numéro double pour découvrir son histoire et sa spiritualité
     
    Padre Pio, une vie pour le salut des âmes

    Hors-série n° 30-31 des Éditions de L'Homme Nouveau

    Pendant toute son existence, l'humble capucin de San Giovanni Rotondo aura apporté aux fidèles venus le voir le réconfort de sa charité et la chaleur qui émanait des pouvoirs extraordinaires dont il bénéficiait.

    En reprenant le parcours de son existence à l'occasion du cinquantenaire de sa mort, on reste frappé par les difficultés qui s'accumulent devant lui. Pourtant, il est resté fidèle envers et contre tout à la messe et au confessionnal, à sa mission de prêtre qui ne consiste pas à galvauder l'enseignement du Christ mais à y conduire les âmes.

    Avec : Anne Bernet, Joachim Bouflet, Rémi Fontaine, Frère Jean-François de Louvencourt, Père François Marxer, Éric Picard, Didier Rance, Giulio Siena, Armelle Signargout, Jeanne Smits et Laurent Touchagues.

    LE HORS-SÉRIE EST DÉJÀ DISPONIBLE EN PRÉ-VENTE.

    Commandez-le dès maintenant pour profiter des frais de port gratuits jusqu'au 17 mars !

    Je commande le hors-série n°30-31

    Entre histoire et spiritualité, ces 132 pages ont été pensées pour permettre à tous de s'approcher de cette grande figure de l'Église.

    Un numéro double largement illustré, pour proposer un contenu dense et fouillé tout en offrant le confort de lecture du format magazine.

    Les regards croisés de différents spécialistes du Padre Pio et des approches complémentaires pour un document de référence.

     
  • Une page saisissante de l’Histoire méconnue des martyrs chrétiens albanais

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    De Famille Chrétienne :

    Un cardinal rouge sang Don Ernest Simoni

    LIVRE | 08/03/2018 | De Mimmo Muolo

    Un cardinal rouge sang Don Ernest Simoni
    Auteur : Mimmo Muolo
    Editeur : Béatitudes
    Nombre de pages : 160

    Don Ernest Simoni aura bientôt 90 ans. Ce prêtre catholique albanais est un des derniers témoins de la persécution communiste dont on ne doit pas enterrer trop vite la mémoire. Le journaliste italien Mimmo Muolo retrace ici le calvaire de ce géant de la foi qui émut le pape aux larmes, lors de son voyage à Tirana en 2014. Le vieillard au regard bleu endura dix-huit ans de travaux forcés, dont douze dans les terribles mines de Spaç (sous la dictature de l’inflexible Enver Hoxha) avant de passer encore dix ans dans les égouts de Scutari, au contact des excréments, pour nettoyer les conduits de la ville. Une page saisissante de l’Histoire méconnue des martyrs chrétiens albanais.

  • "Accompagner les situations difficiles avec Louis et Zélie Martin" : conférence par Guillaume d'Alançon à Bruxelles le JEUDI 3 MAI

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    3 mai 2018 - Conférence "Accompagner les situations difficiles avec Louis et Zélie Martin" 

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    Tout au long de leur vie, les saints Louis et Zélie Martin, les parents de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, ont rencontré et accompagné de nombreuses personnes qui se trouvaient dans des situations difficiles. Aujourd'hui, en suivant leur exemple, de nombreuses personnes continuent ces accompagnements dans les centres d'accueil Louis et Zélie Martin. Comment peuvent-ils également nous aider aujourd'hui? C'est ce que Guillaume d'Alançon, auteur de nombreux livres sur les époux Martin et fondateur des accueils Louis et Zélie viendra nous expliquer ce jeudi 3 mai 2018 à 20h.

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    Guillaume d'Alançon est délégué épiscopal pour la famille et la vie du diocèse de Bayonne. Marié et père de 5 enfants, il est l'auteur d'ouvrages en histoire et spiritualité.

    Auteur du livre "L'amour avec Louis et Zélie Martin"
    Louis et Zélie. Les Martin. La simplicité tinte en prononçant leur nom. Il ne s'agit pourtant pas d'une histoire à l'eau de rose. Les épines de leurs difficultés se sont consumées à la chaleur de la miséricorde divine. Comme un feu, ce couple nous indique le chemin : Jésus !Pour que l'amour irradie. Un itinéraire spirituel lumineux. 
  • L'engagement des chrétiens dans la Cité

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    De Christophe Geffroy sur le site de la revue "La Nef" :

    Les chrétiens et la Cité

    Plusieurs livres récents évoquent l’engagement des chrétiens dans la cité avec pour toile de fond un monde occidental qui n’est plus chrétien, preuve qu’il s’agit là d’une question majeure. Petit tour d’horizon de ces différents ouvrages.

    J’ai, sur mon bureau, une dizaine de livres récemment reçus qui s’interrogent, d’une façon ou d’une autre, sur ce qu’est être chrétien aujourd’hui dans un monde qui ne l’est plus, et comment, en conséquence, aborder le fait indubitable que les chrétiens sont devenus une minorité dans nos pays qui formaient jadis la chrétienté. Rod Dreher, qui a publié son essai stimulant, Le pari bénédictin (1), en septembre dernier, semble avoir fait rapidement des émules ! Une telle foison d’ouvrages montre en tout cas assurément que la question se pose et interpelle, comme on dit, les catholiques français.

    À vrai dire, avant Dreher, Jean-Luc Marion avait publié en mai un essai original au titre provocateur, Brève apologie pour un moment catholique (2), et au ton résolument optimiste. Le propos de Marion est d’expliquer qu’il n’existe pas de « période bénie de référence » où il aurait été facile d’être chrétien et, afin de relativiser notre situation, qu’« il y a eu bien pire dans le passé, quand tout clergé digne de ce nom avait disparu de régions entières » (p. 17). Il se demande si notre pessimisme ne s’enracine pas dans une nostalgie d’un passé quelque peu idéalisé, avec l’idée, derrière la tête, de la nécessité « pour l’Église, de redevenir en France majoritaire, sinon hégémonique » – et pour y parvenir, certains, avant guerre, estimaient que « la rechristianisation de la France devait passer par une alliance avec les forces politiques dominantes » (p. 22 et 23), ce qui fut un échec complet.

    Aujourd’hui, selon Marion, il faut sortir du dilemme : « soit les catholiques s’adaptent pour survivre, et ils disparaîtront, dilués dans le modèle commun et unique ; soit ils persistent dans leur marginalité, et ils disparaîtront aussi, minoritaires et insignifiants » (p. 24). Il ne reste pour notre auteur qu’une possibilité qu’il exprime de façon bien abstraite, « celle que seuls les catholiques puissent occuper, comme une responsabilité particulière et inaliénable, l’universalité » (p. 25). C’est ce qu’il nomme le « moment catholique » qui n’est pas celui de la conversion d’une majorité, le Christ n’ayant jamais assuré l’Église « de devenir majoritaire ou dominante dans le monde : il lui a seulement demandé de passer par la même croix, où il a conquis la Résurrection » (p. 27). Ce « moment catholique » est, pour Marion, d’autant plus d’actualité que les chrétiens sont « les seuls alliés fiables » de la République pour défendre la laïcité en tant que séparation des pouvoirs (la laïcité ne s’est imposée que dans les pays christianisés), entre une vision laïciste et l’irruption de l’islam. C’est surtout ce dernier qui pose problème reconnaît Marion, et la réponse qu’il suggère est vraiment très courte : appliquer la loi de 1905 à l’islam et demander aux chrétiens de « monter en première ligne de la prise de parole » (p. 46) dans la nécessaire disputatio avec les musulmans pour leur faire admettre la séparation, l’État ne pouvant qu’aider à rendre cette disputatiopossible, mais sans y intervenir.

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  • Obscures Lumières

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    Bertrand Vergely est normalien, agrégé de philosophie et théologien. Professeur en classes de Khâgne et enseignant à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, il vient de publier Obscures Lumières (éd. du Cerf, 2018), essai philosophique décapant qui fait voler en éclat certains des mythes qui entourent le siècle des Lumières, pour en révéler aussi la part d'ombre. Une interview du philosophe  par Paul Sugy pour « Figarovox » :

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le philosophe Bertrand Vergely remet en cause dans un essai iconoclaste l'apport des Lumières à la pensée. Non seulement l'humanisme n'est pas, rappelle-t-il, né avec la Révolution, mais d'après lui les Lumières ont institué un impérialisme de la Raison, qui assassine en l'homme ce qu'il a de spirituel.

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    Dans votre livre, vous semblez voir dans les Lumières une nouvelle religion, dont vous dites que, contrairement à l'idée reçue, elle est bien plus obscurantiste que le christianisme qu'elle a remplacé. Manifestement cette religion n'est pas la vôtre...

    Vergely.jpgBertrand VERGELY.- La religion est ce qui relie les hommes à Dieu. Vivre religieusement conduit à élever sa conscience au plus haut niveau qui soit. Mais les hommes peuvent détourner le religieux, et quand c'est le cas, cela donne les tyrannies et les sectes qui font basculer le religieux dans la violence. La bonne réponse à l'obscurantisme religieux consiste à revenir au religieux authentique, celui de l'homme profond se purifiant de la soif de pouvoir afin de faire vivre une conscience transformée. Au XVIIIe siècle, lors de la Révolution Française, c'est l‘inverse qui s'est produit. Sous prétexte de libérer la société de l'obscurantisme, les révolutionnaires opposent au pouvoir de l'obscurantisme religieux le pouvoir non religieux dit des Lumières. Ils ne suppriment pas la soif de pouvoir, ils la déplacent seulement de son expression cléricale vers une expression laïque. Pour ce faire, ils mettent en place une idolâtrie, celle de l'homme total contrôlant la nature et l'homme par la raison humaine. Au XVIIIe siècle cette idolâtrie débouche sur la Terreur, au XIXe siècle sur le nihilisme intellectuel, au XXe siècle sur le totalitarisme. Être philosophe, c'est tenter de dire et de vivre la vérité. Les Lumières sont à l'origine d'une idolâtrie qui a asservi les hommes et qui les asservit encore. À qui demande de devenir un adorateur de cette idolâtrie, je dis non. Sans moi.

    Qu'entendez-vous lorsque vous écrivez qu'avec les Lumières est survenu «l'avènement du bourgeois»? Quelle est cette nouvelle morale bourgeoise?

    Quand les villes se développent, une civilisation se développe avec elles, la civilisation commerçante et marchande. La bourgeoisie est l'expression de cette civilisation. En Occident, le développement de cette civilisation aurait pu garder sa conscience religieuse. Tel n'a pas été le cas. La civilisation urbaine, commerçante et marchande qui s'est mise en place a décidé de se débarrasser de cette conscience en mettant à sa place une conscience se préoccupant non plus de l'être mais du bien être, non plus de la vie spirituelle mais de la vie matérielle. L'esprit bourgeois réside dans ce nouveau type de conscience. À sa base, on trouve un agnosticisme se muant en pragmatisme. Dieu, la religion? Trop compliqué, nous dit cet esprit. Soyons pragmatiques. Les hommes n'ont que faire de la conscience profonde. Ce qu'ils veulent c'est pouvoir manger et être heureux. Cela donne l'empirisme et la quête du bonheur, le matérialisme, l'utilitarisme et l'hédonisme.

    Comment expliquez-vous que le siècle des Lumières se soit achevé sous le règne de la Terreur?

    Sous couvert de vouloir lutter contre l'injustice, les penseurs des Lumières ont en réalité voulu créer une humanité entièrement nouvelle. Quand on a comme projet de transformer ce qui fait l'essence de l'humanité, que peut-il se passer? Sur un plan théorique et culturel, on est obligé de se prendre pour Dieu en remplaçant la loi divine par la loi humaine qui devient une nouvelle loi divine. Hobbes dans le Léviathan réécrit le livre de la Genèse en faisant naître l'homme du contrat social et, derrière lui, du Droit humain. Résultat: c'est désormais l'État qui garantit le Droit, devenant en quelque sorte le nouveau Dieu sur terre. Ce qui est l'essence du totalitarisme. Par ailleurs, pratiquement, quand on prétend être la vraie humanité qui va bâtir la nouvelle humanité, on est obligé d'éliminer par la terreur les représentants et les symboles de l'ancienne société et de l'ancienne humanité, l'ancien ne pouvant pas cohabiter avec le nouveau. C'est exactement ce qui s'est passé. Depuis la Révolution Française, tous les régimes révolutionnaires ont été des régimes de terreur dans lesquels on liquidait dans la violence les nobles, les prêtres, les riches, les intellectuels etc …

    Vous dites aussi que les Lumières, avec les droits de l'homme, sont la source d'une morale nouvelle qui se substitue à la morale chrétienne. Mais, dans une société sécularisée comme aujourd'hui, n'a-t-on pas besoin d'une forme de «morale laïque» pour maintenir l'ordre face à l'obscurantisme de l'Islam radical par exemple?

    La morale qu'ont inventée les Lumières est une morale libertine, dont j'ai montré qu'elle pouvait être illustrée par trois visages: la critique intellectuelle, Don Juan, et le Marquis de Sade. Cette nouvelle morale repose donc sur un triptyque: Liberté d'esprit - Séduction - Transgression. On retrouve ces valeurs, très présentes, en art contemporain! C'est exactement ce triptyque moral que les droits de l'homme ont pour but de protéger. Comme le dit très bien Albert Camus, le Droit et le libertinage ont été les deux leviers de la Révolution Française. Mais je crois, précisément, que la vraie «morale laïque» n'existe même plus aujourd'hui. Dans mon enfance, à l'école de la République, il y avait des leçons de morale! Cette morale n'était pas une morale libertine héritée des valeurs des Lumières protégées par les droits de l'homme, mais c'était la morale chrétienne laïcisée. Elle n'existe plus. À l'époque de mon enfance, le mot «morale» n‘était pas un mot honteux.

    La vraie «morale laïque» n'existe même plus aujourd'hui.

    Qu'oppose-t-on vraiment à l'islam radical aujourd'hui? La morale «Charlie Hebdo», c'est-à-dire le vieux fond anticlérical révolutionnaire revendiquant le «ni Dieu ni maître» de l'anarchisme, sur fond de droit au blasphème! Ce n'est pas ça, la morale laïque. Je suis d'accord pour opposer une morale face à la violence islamiste. Mais quand commence-t-on? Sur la base de quel enseignement, et de quelles valeurs?

    Que vous inspirent les récentes décisions du Conseil d'État qui a demandé à faire enlever la croix de la statue de Ploërmel, ou encore les crèches dans certaines mairies? Est-ce l'un des symptômes du glissement que vous dénoncez d'une laïcité respectueuse des religions vers une laïcité athée qui les combat?

    Qu'une statue de Jean-Paul II en Bretagne soit associée à une croix, quoi de plus normal? Pour ce qui est des crèches, elles relèvent selon moi du folklore plus que de la religion. Je ne comprends pas ce que la République gagne à vouloir éradiquer le folklore... Dans ces deux affaires, l'athéisme a décidé de faire du zèle et de montrer son anti-religion. Cette attitude n'est pas un hasard. Dans la tradition chrétienne, les laïcs désignent ceux qui ne sont pas clercs, à savoir le peuple, le «Laïos». Dans cette vision, il n'y a pas d'opposition entre les religieux, les clercs et les non-religieux, le peuple, les clercs et les non-clercs servant l'humanité dans son ascension spirituelle vers le Royaume intérieur. À partir de la Révolution Française, cet équilibre est rompu. Le non-religieux qui renvoyait au laïcat et au peuple comme mystère spirituel est remplacé par la laïcité qui entend exclure le religieux de la scène publique en allumant la guerre contre celui-ci. Quand cette guerre ne donne pas lieu à une répression ouverte comme sous la Terreur, elle consiste néanmoins en une répression larvée sous la forme d‘une injonction à la privatisation du sentiment religieux, avec prière pour les chrétiens de faire profil bas et de se taire. Aussi curieux que cela puisse paraître, ce sont les catholiques et les chrétiens qui, par leur sens des responsabilités, ont sauvé la laïcité républicaine en décidant de la respecter. Aujourd'hui, la laïcité est confrontée à un problème qu'elle n'avait pas prévu: l'islam. Bien que notre laïcité soit fermement opposée à la radicalité islamique, elle repose me semble-t-il sur un même partage du monde dans sa vision de la société, c'est-à-dire sur l'opposition entre religion et non religion. Au contraire de la tradition chrétienne qui réunit, la laïcité actuelle comme l'islam veulent séparer. Il faudra probablement une conversion intérieure de notre société pour s'extraire de ce dualisme.

    Que manque-t-il à la révolution des Lumières pour être une révolution de l'esprit - celle que vous appelez de vos vœux?

    Il faudrait qu'elle prenne le chemin inverse de ce qu'elle a accompli dans l'histoire, à savoir tuer le religieux du cœur de l'homme occidental afin de le remplacer par une idolâtrie de l'homme total. Le cœur de l'homme recèle un potentiel et des richesses inouïes. Encore faut-il qu'il rentre en lui-même et qu'il accepte que ce potentiel et ces richesses lui soient donnés, au lieu de vouloir être un homme auto-créé dans une folle solitude.

    Ref. Matérialisme, Terreur, relativisme moral: le côté obscur des Lumières

    JPSC

  • Créés pour se donner : le sens chrétien du mariage

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    I-Grande-9035-crees-pour-se-donner.net.jpgD'Emmanuel Cabello sur didoc.be :

    Créés pour se donner. Le sens chrétien du mariage

    L’année 2018 marque le cinquantième anniversaire de la publication de l’encyclique Humanae Vitae. Le pape François nous invite à « redécouvrir le message » de ce document (La Joie de l’Amour, nn. 82 et 222). C’est à cette « redécouverte » que s’attache l’abbé Stéphane Seminckx dans un petit livre qui vient de sortir aux éditions Téqui (ainsi qu’en traduction, en Espagne et aux Pays-Bas) : Créés pour se donner. Le sens chrétien du mariage.

    On se rappellera que l’encyclique de Paul VI, publiée en 1968, fut l’objet d’âpres polémiques. Elle traitait de la morale conjugale, en particulier de la question de la contraception. Certains diront : pourquoi revenir sur un thème si controversé ? Est-ce que tout n’a pas été dit ? Par ailleurs, ce document n’est-il pas dépassé ?

    Pour Stéphane Seminckx, l’enjeu d’Humanae Vitae reste vital, pour une raison toute simple : nous sommes tous attirés par l’idéal d’un grand amour, profond et durable. Nous voulons tous vivre « la joie de l’amour », évoquée par le pape François. Est-ce possible dans un monde où le mariage traverse une crise sérieuse ? Est-il réaliste de connaître et de vivre l’amour vrai à notre époque, tel que le Christ nous l’a révélé et que l’Eglise nous l’enseigne ?

    Beaucoup d’eau a passé sous les ponts depuis la publication de l’encyclique de Paul VI : la « libération sexuelle » semble avoir produit des fruits parfois amers, la contraception hormonale se révèle chaque fois plus nocive pour la santé et se heurte à une résistance croissante de la part des femmes, une certaine écologie de la sexualité voit le jour, l’infléchissement des courbes démographiques, en Occident, devient alarmant.

    Par ailleurs, ces cinquante dernières années, on a assisté à un renouveau de la réflexion théologique. L’enseignement de Jean-Paul II a surpris l’Eglise et le monde, notamment sa « théologie du corps », expliquée au fil de 129 catéchèses du mercredi. Benoît XVI nous a livré une profonde analyse de l’amour humain dans Deus caritas est (Dieu est Amour) et le pape François nous a offert une splendide méditation sur l’amour conjugal avec Amoris Laetitia (La Joie de l’Amour), publiée à la suite du synode sur la famille. En même temps, la philosophie et la théologie morales, sous l’impulsion du concile Vatican II, ont approfondi la manière de comprendre et de présenter l’agir humain. On a commencé à évoquer Humanae Vitae comme un document prophétique.

    A partir de ces développements récents, en s’appuyant sur sa formation médicale et théologique, sur les nombreuses conférences qu’il a données sur le sujet ainsi que son expérience pastorale, l’abbé Stéphane Seminckx relit Humanae Vitae avec la sérénité que donne le recul du temps.

    L’ouvrage part d’une réflexion approfondie sur la notion d’amour, en suivant essentiellement la première partie de l’encyclique Deus Caritas est et l’analyse de l’amour de Karol Wojtyla dans Amour et responsabilité. Partant de l’amour d’attrait, en passant par l’amour d’amitié, cette réflexion aboutit à l’amour conjugal, présenté comme amour de donation totale.

    Dans un second chapitre, cette même structure de l’amour est revisitée, mais dans l’autre sens. A partir d’une réflexion sur l’unité de la personne, incluant la dimension sexuelle, l’auteur explique le lien entre donation et possession de soi, qui suppose une « intégration » des différentes dimensions de l’amour. Cette intégration s’appelle chasteté. Elle est liberté, souveraineté, maîtrise des diverses dimensions de soi en faveur du don de soi.

    Ensuite, l’ouvrage rappelle quelques données fondamentales et classiques sur le mariage naturel et sacramentel, ainsi que sur le célibat.

    Arrivé à ce point du développement, le lecteur peut aborder la question de la signification de l’acte conjugal. Pour être authentiquement conjugal, cet acte est invité à respecter ses propres dimensions unitive et procréative, comme dit Humanae Vitae, ce qui implique de respecter les caractéristiques du don de la personne, acte pleinement humain, désintéressé, libre et responsable.

    Le cinquième chapitre répond à toute une série de questions et d’objections classiques soulevées par l’encyclique. Il tente d’y apporter une réponse claire et accessible à tous, en phase avec la mentalité contemporaine.

    Enfin, le sixième et dernier chapitre répond au souci d’Humanae Vitae de remettre la doctrine de la paternité responsable dans la perspective d’une « vision intégrale de l’homme et de sa vocation ». Il se propose de replacer la morale conjugale dans le cadre de la vocation chrétienne, à travers une méditation sur notre condition d’enfant de Dieu.

    Dans ce livre, Stéphane Seminckx nous prend pour ainsi dire à contre-pied : loin d’adopter une attitude défensive ou de nous présenter un idéal désincarné, une morale livresque, il décrit au contraire un projet réaliste, ancré dans la foi à l’amour que Dieu nous donne. Porté par une vision précise de la nature humaine et une profonde réflexion théologique, il offre une vision moderne et optimiste de l’amour humain, du mariage et de la procréation. L’auteur est convaincu qu’à toutes les époques Dieu veut révéler au monde l’immensité de son amour à travers la famille.

    Le public visé par ce livre est celui de toute personne qui se prépare au mariage ou y est engagée. Il intéressera les couples catholiques qui veulent approfondir le sens de leur vocation conjugale, mais aussi toute personne qui s’interroge sur l’amour humain. Les prêtres et les séminaristes, ainsi que les professeurs de religion, pourront tirer parti de cet ouvrage pour leur travail pastoral et leur enseignement.

    Emmanuel Cabello est prêtre, Docteur en Sciences de l’Education et en Théologie. Références : Stéphane Seminckx, Créés pour se donner. Le sens chrétien du mariage, Téqui, Paris 2018. Le livre peut être commandé ici.

  • Brésil : déferlante évangélique et fin du monopole catholique

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    De David Roure sur le site du quotidien La Croix :

    PROTESTANTISME : La déferlante évangélique au Brésil

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  • Marie-Françoise Baslez : l’Eglise primitive

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    Marie-Françoise Baslez (née le 5 mai 1946) est une historienne française qui a été professeur d'histoire grecque à l'université de Paris IV-Sorbonne.

    Ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles (1966), agrégée d'histoire, travaillant sur le christianisme ancien, les romans grecs et l’histoire du judaïsme de langue grecque, elle est spécialisée dans les questions sociales des périodes hellénistique et romaine. Elle s'applique notamment à l'analyse des relations entre hellénisme et judaïsme, depuis la traduction de la Septante jusqu'à l'émergence du christianisme.

    Membre de l’Association catholique française pour l'étude de la Bible (ACFEB), elle a publié de nombreux ouvrages et articles, a participé à divers ouvrages collectifs et a édité Les premiers temps de l'Église pour les éditions Gallimard/Le Monde de la Bible. Elle anime un séminaire à l'ENS consacré aux « Religions et sociétés dans le monde gréco-romain ».

    Elle a reçu le XXIe prix Chateaubriand pour Les Persécutions dans l’Antiquité et le prix Millepierres 2017 pour Les Premiers Bâtisseurs de l'Église

    Ref KTO et Wikipedia

    JPSC

  • La présence chrétienne attestée en Inde dans les premiers siècles

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    Du site de l'Homme Nouveau (Philippe Maxence) :

    Quand l'Inde était chrétienne...

    Rédigé par Philippe Maxence le  dans Culture
    Quand l'Inde était chrétienne...
    Alors que l’on parle beaucoup en ce moment des rapports entre la Chine et l’Église, c’est vers un autre pays asiatique que l’Histoire et l’édition nous ramènent. La Tradition établit que cette région du monde fut confiée à l’apôtre Thomas, le même qui dut mettre ses doigts dans les plaies du Christ et qui nous valut d’être qualifiés de plus heureux que lui dans la mesure où nous croyons sans avoir vu. 

    En fait, la question de l’évangélisation de l’Inde aux premiers temps de l’ère chrétienne a beaucoup agité la communauté scientifique, donnant lieu parfois à des polémiques qui éloignaient de l’intérêt du sujet. On s’était notamment demandé si les traditions de l’Inde n’avaient pas transmis certains de ses éléments au christianisme ou si, au contraire, ce n’était pas à celui-ci qu’elles étaient redevables. 

    Ilaria Ramelli et Cristiano Dognini, deux universitaires italiens, dont le livre est aujourd’hui traduit en français, ont repris la question dans sa globalité. Il faut tout d’abord saluer le travail effectué, beau modèle de démarche historique, recoupant les textes et les faits, justifiant ce qui peut l’être, discernant le probable du certain, et n’avançant des conclusions qu’avec prudence. Ils ont tenu à replacer la question centrale de leur étude dans le cadre plus général des échanges commerciaux et culturels que l’Europe gréco-latine eut avec l’Inde antique. C’est dans le cadre de cette première route de l’Inde que les évangélisateurs ont pu se joindre à des marchands et pérégriner jusque dans ces parties de l’Asie. Nos deux universitaires s’intéressent particulièrement à la mission conduite par Pantène, un savant chrétien, maître de Clément d’Alexandrie, et qui effectua, au IIe siècle, un séjour en Inde. Là, il aurait découvert un exemplaire de l’Évangile hébraïque, preuve d’une présence chrétienne antérieure à la sienne. Les deux auteurs montrent que cette découverte est aussi bien attestée par Eusèbe de Césarée que par saint Jérôme, l’un et l’autre ne présentant pas les faits dans les mêmes termes, ce qui impliquerait des sources distinctes. La diffusion de l’Évangile hébraïque (ou aux Hébreux ou encore en hébreu), attribué à Matthieu, est généralement reliée par la patristique à saint Barthélémy. Et c’est donc l’action missionnaire en Inde de ce dernier que ce livre explore avant de s’intéresser également à celle de saint Thomas. Ils s’intéressent enfin aux influences mutuelles entre christianismes et traditions orientales présentes en Inde. 

    En conclusion, les auteurs estiment que :« en remontant dans le temps, nous pouvons affirmer que les présences chrétiennes en Inde sont certaines pour les IIIe-IVe siècle, qu’une mission alexandrine comme celle de Pantène à la fin du IIe siècle est probable. En ce qui concerne les périodes antérieures, la série des données et d’indices en notre possession ne permet pas d’affirmer avec certitude, mais ne permet pas non plus d’exclure l’historicité d’une première prédication chrétienne en Inde. » Mené rigoureusement et de manière scientifique, ce travail conforte finalement les apports de la grande tradition patristique. Passionnant !

    Les Apôtres en Inde, Ilaria Ramelli et Cristiano Dognini.

    Éditions Certamen, 172 pages, 21 €.

  • Paul VI bientôt canonisé...

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    Paul VI devrait être canonisé cette année ainsi que le rapporte le site aleteia.org.

    C'est le moment de (re)lire la biographie d'Yves Chiron consacrée à ce pape dont l'oeuvre reste controversée (Vatican II, le nouvel Ordo Missae, oecuménisme, l'Ostpolitik, Humanae Vitae....) :

    Item31250.pngPaul VI, le pape écartelé

    25,50 EUR

    Yves Chiron

    Pape italien de 1963 à 1978, Giovanni Battista Montini prend le nom de Paul VI en hommage au Pontife qui mit en oeuvre les décisions du Concile de Trente. Né d'un père journaliste de Brescia, ordonné prêtre sans être passé par le séminaire, il poursuit ses études à la Grégorienne de Rome et à la Sapienza avant de gravir les marches du prosecrétariat d'Etat de Pie XII. Archevêque de Milan en 1954, Cardinal en 1958, il est élu pape à la mort de Jean XXIII.

    Historien du catholicisme, Yves Chiron se penche sur l'intimité quotidienne d'un pape méconnu et revisite à la lumière des archives les événements clefs d'un pontificat marqué par les soubresauts de Vatican II. Trente ans après sa mort au jour de la Transfiguration, c'est le visage d'un pape déchiré entre progressisme et tradition qui apparaît, pape décrié de la morale conjugale (Encyclique Humanae vitae), et pape controversé de la réforme liturgique, de l'Ost Politik et de l'oecuménisme. Un portrait captivant de ce fils de patricien pétri de saint Augustin et habitué par le désir d'une conciliation entre l'Eglise et la modernité.

    14 x 21 cm - 324 pages