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Livres - Publications - Page 71

  • L'archevêque de Ratisbonne salue en Benoît XVI "le théologien du siècle"

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    Traduit sur le site "Benoît et moi" :

    Discours de Mgr Rudolf Voderholzers, archevêque de Ratisbonne, lors du voyage du pape émérite en Bavière 

    www.bistum-regensburg.de

    22 juin 2020

    Le dernier jour de la courte visite du pape émérite Benoît XVI a commencé avec une surprise, qui, en définitive, n’en était pas une. Benoît avait décidé de passer, avant son départ en avion, encore une fois dans la Luzengasse et d’y rencontrer son frère une toute dernière fois. Ainsi, la boucle s’est bouclée. La première rencontre comme la dernière ont eu lieu au chevet de son frère, malade et affaibli par l’âge.

    A l’aéroport, nous attendaient le Ministre-Président [de Bavière] Markus Söder ainsi que le Ministre d’Etat Florian Hermann, déjà présent pour saluer Benoît à son arrivée. Beaucoup de médias étaient là également.

    Le Ministre-Président a parlé d’un grand honneur pour la Bavière et d’une grande joie.

    Benoît a très chaleureusement exprimé sa gratitude pour l’accueil qui lui fut réservé et pour la marque d’estime que constituait la présence du Ministre-Président.

    Pour terminer, je lui ai, encore une fois, souhaité la bénédiction de Dieu pour son voyage et lui ai promis que nous veillerions bien sur son frère.

    Avec cet adieu s’achevait une visite, chargée d’émotion, imprévue et organisée très vite, au pied levé, ­– un défi pour tous ceux qui y ont pris part –, mais qui s’est en fin de compte magnifiquement déroulée.

    Je peux vous dire que je suis, naturellement, bien soulagé et heureux que cette rencontre, – un souhait qui tenait au cœur des deux frères –, ait été pour tous les deux réconfortante et visiblement aussi revigorante.

    Benoît XVI, pape émérite depuis 2013, a passé cinq jours à Ratisbonne : un homme rend visite à son frère, très malade et très âgé, parce qu’il s’inquiète de ne plus le revoir sur cette terre.

    Il a visité sa patrie, la tombe de ses parents, sa maison à laquelle l’attache le désir de toute une vie et où il aurait aimé vivre ses dernières années. Il a visité aussi l’Institut « Papst Benedikt », où l’on étudie, dans toutes ses dimensions, son œuvre théologique et où se prépare l’édition de ses œuvres complètes. Nous avons prié devant le reliquaire de saint Wolfgang dans la cathédrale. Les choses se sont arrangées de telle façon que cette visite imprévue a coïncidé avec le début de la « semaine de Wolfgang », la semaine de fête diocésaine préparatoire aux ordinations.

    Il devait s’agir d’une visite purement privée, sans protocole officiel ou diplomatique. Ce qui, naturellement, est quasi impossible pour un personnage public.

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  • Le prochain pape : l'Eglise à la veille d'une transition très importante ?

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    The Next Pope

    source

    Un livre de George Weigel :

    L'Église catholique est sur le point de vivre une transition de grande importance.

    Comme le fait remarquer George Weigel, théologien, historien et biographe du pape, le prochain pape aura probablement été un adolescent ou un très jeune homme pendant le Concile Vatican II (1962-1965) ; il se peut même qu'il ait été un enfant pendant ces années-là. Ainsi, le prochain pape n'aura pas été façonné par l'expérience du Concile et les débats immédiats sur sa signification et sa réception comme les papes Jean-Paul II, Benoît XVI et François. Le prochain pape, écrit Weigel, "sera une figure de transition d'une manière différente de ses prédécesseurs immédiats. Il semble donc approprié de réfléchir maintenant à ce que l'Eglise a appris durant les pontificats de ces trois papes conciliaires et de suggérer ce que le prochain pape pourrait tirer de cet apprentissage".

    S'appuyant sur ses discussions personnelles avec Jean-Paul II, Benoît XVI et François, ainsi que sur ses décennies d'expérience avec les catholiques de tous les continents, George Weigel examine les principaux défis auxquels l'Église catholique et ses 1,3 milliard de croyants sont confrontés au XXIe siècle : des défis que le prochain pontificat doit relever alors que l'Église entre en territoire nouveau et inexploré. À quoi l'Esprit Saint appelle-t-il cette Église en transition ? Quelles sont les qualités requises chez l'homme qui conduira l'Église depuis la chaire de Saint-Pierre ?

    Tirant les leçons des pontificats de Jean-Paul II, Benoît XVI et François, George Weigel propose ce que les dirigeants catholiques de l'avenir, en particulier le prochain pape, doivent faire pour rester fidèles à l'appel du Saint-Esprit à un témoignage évangélique renouvelé, à une ferveur missionnaire intensifiée et à une réforme centrée sur le Christ à la suite de graves échecs institutionnels, de la confusion de la mission, du contre-témoignage et du défi séculaire de la foi biblique.

    George Weigel est membre distingué du Ethics and Public Policy Center de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques. Il est l'auteur à succès du New York Times d'une vingtaine de livres, dont les deux volumes de sa biographie de Saint Jean-Paul II, Witness to Hope et The End and the Beginning, qui ont été salués dans le monde entier.

  • Le journal du cardinal Pell en prison en voie de publication

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    Sur le site d'Ignatius Press, on découvre cet appel du Père Fessio s.J. :

    Projet de don au Cardinal George Pell

    Cher ami d'Ignatius Press,

    J'écris en ce mois de juin, quelques jours seulement après le 79e anniversaire du cardinal George Pell.

    Je suis convaincu que nos lecteurs sont conscients de tout ce que le cardinal Pell a fait pour l'Église - en Australie, au Vatican et dans le monde entier - grâce à son leadership loyal et courageux (et j'ajouterais "sans détours"). Et que vous êtes au courant de la campagne d'attaques vicieuses dont il a fait l'objet et qui a conduit à la parodie de justice qui a abouti à son emprisonnement pendant 14 mois en isolement.

    Dieu merci, la Haute Cour australienne l'a complètement innocenté par une décision unanime de 7-0.

    Le cardinal Pell est donc maintenant sorti de prison et de nouveau en action. Mais il doit relever le défi permanent de faire face aux nombreuses dépenses juridiques qui ont été nécessaires pour réparer la terrible injustice dont il a été victime. L'un des moyens d'y parvenir est de publier son histoire.

    Le cardinal Pell est un homme bon, et un bon ami à moi et à Ignatius Press. Ignatius Press a publié ses livres dans le passé et publiera bientôt son extraordinaire journal de prison.

    J'ai déjà lu la première moitié de ce journal et il est extraordinaire. Je pense que ce sera un classique spirituel. Le journal entier compte environ 1000 pages, nous l'imprimerons donc en trois ou quatre volumes. Avec votre aide, nous pouvons poursuivre ce projet et offrir au cardinal Pell des avances appropriées sur ces volumes, qu'il pourra ensuite utiliser pour dissiper une grande partie des inquiétudes qu'il a maintenant au sujet de ses dettes légales.

    Il ne s'agit pas seulement du cardinal Pell. Sa victoire n'est pas seulement celle d'un homme. C'était une victoire pour l'Église. Et pas seulement pour l'Église en Australie. Elle a révélé au monde entier jusqu'où les ennemis de l'Église iront et combien ils seront sournois pour la discréditer.

    Maintenant que nous avons gagné, aidons Ignatius à partager son histoire et aidons le cardinal Pell à se libérer de ce fardeau qui lui reste.

    Veuillez envisager de faire un don déductible des impôts à cette fin.

    Dans le Seigneur,

    P. Joseph Fessio, S.J.
    Rédacteur en chef, Ignatius Press

  • Feuillet du 3ème dimanche (21 juin) après la Pentecôte : liste des livrets du temps de confinement

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    2020_06_21_10_54_39_Greenshot.pngTELECHARGER le PDF

  • Se libérer du féminisme

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    De genethique.org :

    Libérons-nous du féminisme !

    Libérons nous du féminisme !

    BÉRÉNICE LEVET

    Editions de l'Observatoire https://www.editions-observatoire.com/content/Lib%C3%A9rons_nous_du_f%C3%A9minis...

    Juin 2020

    224 pages

    « Se libérer du féminisme, c’est d’abord se libérer d’un récit d’une extrême indigence et d’une accablante monotonie afin de rendre ses droits au réel, à la variété, à la richesse des relations entre les hommes et les femmes. »   Après les phénomènes #metoo et #balancetonporc, Bérénice Levet prend la plume dans un remarquable essai pour dépeindre le féminisme victimaire, terriblement infantilisant, qui tente d’imposer son « genre » dans toutes les strates de la vie sociale. Elle dénonce le procès, importé d’outre-Atlantique, de la masculinité et de la virilité que les féministes imposent pour parachever un travail de déconstruction. Elles abusent d’un concept de domination qui agit comme un « éteignoir » sur les relations entre les deux sexes. Un combat tellement éloigné de la tradition française, que des siècles de galanterie ont habitué à une polarité « essentielle à la civilisation et à la joie de vivre ».   A grand renfort de lois, jusqu’à pénaliser les regards des hommes, l’Etat désormais explique et codifie, ce que doivent être les relations entre les hommes et les femmes… entendez entre les femmes et les hommes et il ne s’agit plus ici de savoir-vivre, mais de normes. Bérénice Levet dénonce aussi ces abus, les zones invisibilisées de telle ou telle ville, de tel ou tel quartier, où les femmes ne circulent plus, où elles ne peuvent plus entrer dans un café, et que le féminisme ignore et tait !   Pour l’auteur, nous sommes face à un « puritanisme lubrique », un puritanisme « d’après la libération sexuelle », un nouvel « ordre moral » qui établit entre les deux sexes « une répulsion pour la sexualité ». Seule, en effet, l’hétérosexualité « fait l’objet de leur inquisition ». Désormais la novlangue, en sa forme inclusive, est à pied d’œuvre, les œuvres d’art sont réécrites, qui, en privant de la culture, censurent la réflexion.   Ce livre fait la part des choses et finalement rend leur liberté aux deux sexes. Il est un hommage aux femmes bien supérieur au « culte » qui leur est rendu par les idéologues du féminisme. 

  • Quand Jean Raspail avait les honneurs de la Libre Belgique

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    Il y a vingt ans, Paul Vaute, journaliste à la Libre, rencontrait Jean Raspail (La Libre Belgique du 16 février 2000) (cliquer sur les extraits du journal pour les agrandir) :Raspail1.jpg

    Raspail2.jpg

  • Le consul général de Patagonie n’est plus

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    DISPARITION - L’écrivain, journaliste et explorateur est mort samedi 13 juin à l’âge de 94 ans à l’hôpital Henry-Dunant à Paris, a appris Le Figaro. Adoré par certains, maudit par d’autres, l’auteur de Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie et du Camp des Saints a marqué la littérature française de son univers.

    13 juin 2020
     
    Le consul général de Patagonie n’est plus. Écrivain, explorateur, aventurier, poète... Jean Raspail a marqué la littérature française du XXe siècle. Avant d’être aventurier des mots, l’homme a parcouru les terres isolées. Épaisse moustache, sourcils broussailleux, visage taillé au couteau, Jean Raspail était un être obstiné, fier de ses positions, assumant de ses profonds yeux bleus sa foi catholique et son attachement à la monarchie. Un écologiste royaliste, utopiste et aventurier. Jean Raspail était un romantique.

    À considérer les cheminements intérieurs de la vie, c’est là que je suis né, à l’âge de vingt-trois ans et neuf mois, par un matin glacial de printemps de l’année 1949

    Jean Raspail, «L’île Bleue»

    Né le 5 juillet 1925 à Chemillé-sur-Dême en Indre-et-Loire, Jean Raspail est un enfant de la bourgeoisie. Descendant de François Vincent Raspail (qui donna son nom au Boulevard) qui rétablit le suffrage universel en 1848. Son père est président des Grands Moulins de Corbeil et directeur général des mines de la Sarre. Pourtant, malgré les écoles privées et une éducation stricte, le jeune Raspail a des envies d’ailleurs. Trop jeune pour s’engager dans la Résistance, il devra attendre 1949 pour prendre le large. «À considérer les cheminements intérieurs de la vie, c’est là que je suis né, à l’âge de vingt-trois ans et neuf mois, par un matin glacial de printemps de l’année 1949», écrira-t-il dans L’île Bleue (Robert Laffont, 1990).

    Jean Raspail lauréat du grand prix du roman de l’Académie Française pour son livre «Pour moi Antoine de Tounens» en 1981.
    Jean Raspail lauréat du grand prix du roman de l’Académie Française pour son livre «Pour moi Antoine de Tounens» en 1981. Rue des Archives/©Rue des Archives/ AGIP

    Le pêcheur de lune de 23 ans quitte alors son monde de confort pour l’aventure. Une équipée de jeunesse annonciatrice de 30 ans de voyages autour du globe, auprès des peuples menacés et aux confins des terres hostiles. Il a posé son sac en Terre de Feu, aux Antilles, en Alaska, au bord du lac Titicaca ou encore à Macao et en a rapporté des guides et des récits. Aventurier des mots et des terres isolées, ses premiers livres sont des reportages. Son premier vrai roman, Le Vent des pins, sort chez Juillard en 1958. Récit rédigé à la suite d’un voyage au Japon. De ces aventures, Raspail tira une quasi-biographie, un monument. Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, (Albin Michel, grand prix du roman de l’Académie en 1981). Histoire d’un jeune homme de Tourtoirac partit, vers 1860, conquérir la lointaine Patagonie. Raspail s’en amuse et s’autoproclame consul général de Patagonie. Des lecteurs lui écrivent pour lui demander d’être naturalisés patagons, ils veulent partager cet état d’esprit. Le mythe est né.

    Le sulfureux Camp des Saints

    Raspail écrit pour s’évader. Défenseur des causes perdues, il publie en 1986, Qui se souvient des hommes, suite à ses séjours chez les Alacalufs, peuple en Terre de feu annihilé et menacé d’extinction par le progrès. Son œuvre séduit par sa force, son obstination, et gagne de nouveaux lecteurs à chaque génération. Elle divise aussi. En 1973, l’écrivain publie ce qui deviendra un brûlot: Le Camp des Saints (Robert Laffont). Roman apocalyptique dans la France de 2050, confrontée à l’arrivée massive de migrants sur ses côtes. Prophète? Il s’en défendait. Les polémiques, elles, proliférèrent.

    En 2011, le livre est réédité. L’auteur y ajoute une préface coup de poing, intitulée «Big Other». Dans cette même réédition, il ajoute en annexe toutes les pages tombant sous le coup de la loi. Le PDG de Robert Laffont, Leonello Brandolini, précise alors dans un avant-propos que son opinion n’est pas celle de l’auteur qu’il publie. L’auteur est associé à l’extrême droite, ses propos sont dénoncés. Daniel Schneidermann signera une tribune au vitriol contre l’auteur avec en titre: «Appeler racistes les racistes». Les lecteurs tranchèrent: 132.000 exemplaires vendus à ce jour.

    Après Le Camp des saints, l’homme publiera une vingtaine d’ouvrages, beaucoup moins polémiques. L’âme utopiste du voyageur avait repris ses droits. Il revenait sur ses voyages à la rencontre des peuples oubliés. Un imaginaire romanesque fertile salué en 2003 par le Grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Ironique pour celui qui avait le sentiment de ne jamais avoir eu «la carte» auprès du milieu littéraire. Même le 9e art a dessiné ses traits émaciés et sa moustache éternelle. Le dessinateur Jacques Terpant adapte ses romans d’aventures. L’auteur de Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie fait même une apparition dans le 19e Tome des aventures du célèbre milliardaire Largo Winch. Le dessinateur, impressionné par son physique so british, lui a emprunté ses traits pour un personnage.

    La monarchie au cœur

    La fleur de lys. Raspail l’arborait fièrement sur ses cravates. Son œuvre en était tout aussi couverte. Le fameux Sire (1991) (qui narre le sacre de Philippe Pharamond de Bourbon en 1999), Le Jeu du roi (1976), Le Roi au-delà de la mer (2000), ont nourri cet amour pour la monarchie. Profondément chrétien, l’homme tenait à ses convictions. Dans son appartement, les ouvrages des guerres de Vendée rappelaient son attachement royaliste. Le 21 janvier 1993, il organisa contre vents et marées une commémoration des 200 ans de la mort de Louis XVI, place de la Concorde, en présence de l’ambassadeur des États-Unis Walter Curley. En 1971, Raspail avait publié le Jeu du roi, roman où il évoquait un homme rêvant de son royaume évanoui en regardant la mer. Bravant les tempêtes, l’écrivain a tenu le cap, a continué à dire et écrire ce en quoi il croyait, sans fléchir. Le consul de Patagonie est mort, vive le consul!

    3 livres de Jean Raspail à avoir lu:

    Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, Albin Michel, 1981

    Le Camp des saints, Robert Laffont, 1973

    Qui se souvient des hommes..., Robert Laffont, 1986

     
  • "Autant en emporte le vent" : une oeuvre à proscrire ?

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    De la revue de presse de l'Homme Nouveau :

    Alors que le film Autant en emporte le vent vient d’être retiré de la vente en streaming par HBO, une nouvelle traduction française du roman éponyme de Margaret Mitchell paraît en France. Le Figaro littéraire (11 juin) en a profité pour faire un point sur ce qu’en France nous appelons la Guerre de Sécession et qui s’appelle aux États-Unis la guerre civile (côté Nord) et la Guerre entre les États (côté Sud) :

    MARGARET Mitchell disait qu’elle avait écrit un roman sur la façon dont les habitants de sa région avaient vécu la guerre civile et non pas un roman historique sur la guerre de Sécession dans son ensemble. Dès son plus jeune âge, à une époque où les enfants assis sagement sur les genoux des grandes personnes écoutaient leurs conversations, elle s’est imprégnée des histoires que racontaient inlassablement les vétérans et les femmes qui comme Scarlett étaient de toutes jeunes filles quand le conflit commença. Plus tard, elle a épluché des centaines de vieux journaux et magazines de l’époque, des écrits intimes, des correspondances et des dizaines d’autres ouvrages, avec un souci de réalisme qui donne à Autant en emporte le vent cette rare puissance d’évocation. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de s’interroger : le tableau qu’elle brosse de la fin de la guerre et des années dites de Reconstruction, un régime d’occupation sous la férule de l’armée nordiste, est-il exact ? L’historien Farid Ameur, qui se passionne pour cette période depuis qu’il a lu et vu enfant les Tuniques bleues et Autant en emporte le vent, a fait sa thèse de doctorat sur les Français dans la guerre de Sécession. (…) Il confirme que la guerre civile a « réduit les États du Sud en cendres » : « Les villes et les campagnes ont été ravagées, les plantations incendiées, les propriétés pillées. En 1865, le Sud était dans un état de chaos total. Les réquisitions et le saccage des récoltes provoquèrent des disettes tandis que la corruption de certaines administrations et des bandes de hors-la-loi créaient un angoissant sentiment d’insécurité. » Comme le raconte Margaret Mitchell, la loi martiale fut instaurée en 1867 et les anciens notables sudistes privés du droit de vote jusqu’en 1872. « L’assassinat de Lincoln qui voulait user de modération envers les États séparatistes laissa le champ libre aux extrémistes qui voulaient traiter les États du Sud en provinces conquises et punir les rebelles. Les sudistes étaient ruinés, avilis, soumis, humiliés. Le fossé entre le Sud et le Nord se creusa », explique Farid Ameur. (…) Dans Autant en emporte le vent, l’arrogance moralisatrice des Américains venus du Nord spéculer sur la reconstruction du Sud nourrit également la rancœur sudiste : la bourgeoisie yankee a lu La Case de l’oncle Tom et milité contre l’esclavage mais n’imagine pas un instant engager une nourrice noire pour ses enfants, ce qui stupéfie Scarlett, la bouleverse et la met en colère. Farid Ameur confirme qu’il y avait beaucoup de racistes dans le Nord et que le clivage « gentils nordistes abolitionnistes contre méchants sudistes esclavagistes » est très réducteur. « Abraham Lincoln lui-même a dit que s’il pouvait sauver l’Union sans libérer un seul esclave, il le ferait. »

  • "Qu'aucun de ces petits ne se perde" : un nouveau livre pour réfléchir sur le respect absolu de chaque vie humaine

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    Qu'aucun de ces petits
    ne se perde

    € 14,00

    Avec ce livre, le Fr. René Stockman veut réflechir plus profondément sur la vie humaine et le respect absolu de chaque vie humaine. C’est un thème plus que d’actualité à une époque où l’autodétermination absolue, l’autonomie et la liberté deviennent les principaux concurrents du respect absolu de la vie.

    Parole et Silence – 2020 – 134 p

    “Emporté dans une discussion regrettable d’accepter ou non l’euthanasie chez les patients psychiatriques qui sont soi-disant à bout de traitement, cela m’a incité à réfléchir plus profondément sur les éléments fondamentaux sur lesquels nos réflexions et actions éthiques devraient être basées et à pénétrer plus profondément dans les fondements ultimes sur lesquels notre vision de la vie et le respect pour la vie devraient être construits et en même temps à découvrir pourquoi il est aujourd’hui devenu si difficile d’arriver à une position claire et à ne pas nous perdre dans des sentiments qui remplacent les arguments ou même les catégorisent comme impitoyables. Bien sûr, je l’ai fait en tant que chrétien et je me suis basé sur ce que l’Eglise catholique me donne comme direction.

    Pendant cette navigation à contre-courant, j’ai rencontré le Prof. Jérôme Lejeune, le généticien français qui a fait un travail révolutionnaire dans la recherche sur le syndrome de Down, et qui, par cette recherche, est devenu de plus en plus convaincu de la protection absolue de la vie. Je voudrais donc lui dédier cet ouvrage à titre posthume et l’offrir hardiment à tous ceux qui, en ces temps controversés, continuent à défendre courageusement la vie : la vie nous est chère, parce que nous continuons à considérer la vie comme un cadeau de Dieu et que nous voulons alors aussi la chérir et bien la gérer depuis le moment où elle commence, jusqu’au moment où elle atteint sa fin naturelle.”
    (Fr. René Stockman)

    Ce livre est la traduction du livre néerlandais “Laat niet verloren gaan één mensenkind”, édité chez Gompel & Svacina en 2018.

    Le livre peut être commandé auprès de la maison d’édition Parole et Silence ou bien auprès du secrétariat de l’Administration générale.

  • « Nous avons perdu de vue ce qu’est la liberté »

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    De François-Xavier Maigre et Agnès Chareton sur le site de l'hebdomadaire le Pèlerin :

    François Sureau : « Nous avons perdu de vue ce qu’est la liberté »

    Nos libertés ont été mises à mal comme jamais durant la pandémie. C’est ce qu’affirme l’avocat François Sureau. S’il porte un regard sans concession sur notre pays, l’espoir de rédemption n’est jamais loin chez ce disciple de saint Ignace et de Charles de Foucauld. Il affleure dans son dernier livre, L’or du temps.

    L'or du temps - Blanche - GALLIMARD - Site Gallimard

    Vous venez de publier un récit « fleuve » – 848 pages ! – qui rend hommage à la Seine et aux artistes qui l’ont aimée. Votre livre résonne étrangement avec les temps que nous vivons, comme une ode à la beauté et à l’altérité. Est-ce un hasard ?

    Ce paradoxe temporel m’a frappé comme vous. Je voulais écrire ce livre depuis près de trente ans. Par un effet de coïncidence, le fait qu’il sorte maintenant me remplit d’une joie profonde. S’y développe presque malgré moi une manière de voir le passé, le monde et la vie aux antipodes de ce que nous venons de vivre depuis trois mois.

    Pour quelles raisons ?

    L’épidémie de Covid-19 a donné une particulière acuité à des choses qui étaient déjà en gestation. Et notamment l’idée d’une union nationale, qui me semble absolument factice. Nous avons été sommés d’adhérer à la position du gouvernement. C’est surtout le ton de ces injonctions qui m’a frappé. Cela m’a rappelé un Président précédent (Nicolas Sarkozy, NdLR) qui avait souhaité mener une consultation sur l’identité nationale, tendant à dire que la France était ceci plutôt que cela. Mon livre est une réaction souterraine forte, totale, à cette tentation.

    Dans L’or du temps se dessine en effet le portrait d’une France plurielle, irréductible à toute caricature…

    Cette France que je décris incorpore des éléments antagonistes qui vont de Louis Rossel, le héros de la Commune, au marquis de La Rouërie, l’un des premiers adeptes des libertés bretonnes, mort en 1793, en passant par Blaise Pascal, André Breton et Charles de Foucauld. Cette diversité fait que tout le monde, je crois, peut s’y reconnaître. Il y a l’idée d’une grandeur qui naît de la contrariété des opinions, de l’exercice de libertés différentes, de la diversité des origines. J’ai d’autant plus de plaisir à en parler maintenant que nous avons été priés, à chaque épreuve survenue ces dernières années, de nous rallier à une conception univoque de la nation française.

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  • Feuillet du mardi (9 juin) de 2ème semaine après la Pentecôte : "Comme quoi Napoléon n'a jamais existé"

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  • La crise sanitaire et la génération des "enfants de la déconstruction"

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    De Kévin Boucaud-Victoire sur Marianne.net :

    Covid-19 : "Cette crise sanitaire, qui deviendra économique, risque de marquer une génération"

    La crise initiée par le coronavirus va-t-elle marquer durablement la génération née dans les années 1990 ? Auteurs de "Enfants de la déconstruction", Jérémie Cornet et Paul Melun répondent.

    Dans Enfants de la déconstruction (éditions Marie B), Jérémie Cornet et Paul Melun décrivent une génération née à "l'abri" des grandes idéologies et confrontés à des défis inédits, comme la mondialisation, la numérisation du monde, la hausse de la précarité ou la crise écologique.

    Marianne : Qui sont les "enfants de la déconstruction" ?

    Jérémie Cornet et Paul Melun : Les "enfants de la déconstruction" sont une génération, à laquelle nous appartenons, qui a grandi en Occident à la fin des années 1990 et dans les années 2000. Elle incarne ce pont entre un monde de relations directes entre individus et l’entrée du digital dans nos vies. Nous pensons que dresser le portrait des moins de trente ans, les observer, c’est ouvrir une fenêtre sur notre avenir pour les prochaines décennies. Ce sujet est d’autant plus intéressant pour nous que la situation aujourd’hui nous semble particulièrement préoccupante. La déconstruction, école de pensée des années 1960, influence de façon puissante et insidieuse les nouvelles générations, sans que celles-ci n’en aient pleinement conscience.

    A travers ses désirs de liberté et de consommation, d’affranchissement des valeurs morales et de rejet du passé, la jeunesse en France et en Occident s’incarne totalement dans les valeurs Nord-américaines et postmodernistes du siècle dernier. La révolution technologique vient porter l’ultime pierre à cet édifice en consacrant l’individu roi, tourné vers son bon plaisir, comme le nouveau modèle du bonheur. Une ambition tant néfaste qu’impossible à assouvir. Dans le livre, nous déplorons par exemple les malheurs d’une jeunesse admiratrice des vies factices d’influenceurs du web, face auxquels leur quotidien semble si banal, si triste et les nervures psychologiques qui se créent. En effondrant les structures traditionnelles (la famille, la tradition, les religions, la nation…), les penseurs de la déconstruction, ont ouvert une brèche dans laquelle s’est engouffré le marché. Celui-ci a savamment amalgamé la liberté de vivre à la liberté de consommer. Aujourd’hui l’échec du capitalisme mondialisé est patent ; il nous laisse seuls face à une catastrophe écologique et humaine que l’individualisme de notre époque paraît incapable de résoudre.

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