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Livres - Publications - Page 88

  • Un mode d'emploi pour évangéliser sur Internet

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    Du site de Lights in the Dark :

    « Evangéliser sur Internet, mode d’emploi » : le premier livre de Lights in the Dark !

    Le jeudi 2 mai dans toutes les bonnes librairies chrétiennes, sortira le premier livre de Lights in the Dark, écrit à trois mains, par le président de l’association (Christophe Marger), le responsable de notre pôle live chat’ (Jean-Philippe Pontoizeau) et le 1er permanent de la mission (Jean-Baptiste Maillard).

    C’est donc le fruit de nos trois premières années d’évangélisation sur Internet, les écueils, notre méthodologie, les premières conversions… Un véritable passeport pour partir comme missionnaire dans le continent numérique !

    Présentation de l’éditeur

    L’Église invite les catholiques, depuis 2002, à annoncer le Christ sur Internet à tous nos contemporains, de façon explicite. Ainsi Mgr Dominique Rey déclare : « Évangéliser est la mission première de tous les catholiques sur le web. » C’est devenu une urgence… Et vous, où en êtes-vous ?

    Les trois auteurs, membres de Lights in the Dark, association 100 % dédiée à cette mission, partent de ce même constat : si tous les catholiques qui utilisent Internet dans leur quotidien s’en servaient aussi pour témoigner de leur foi dans les périphéries du web, il y aurait de nombreuses conversions !

    Cette mission est accessible à tous. Il suffit de se former à l’évangélisation dans les « rues numériques ». Ce livre présente des outils simples pour y parvenir, à la fois spirituels et concrets, sans prétendre être exhaustif. Comment procéder, concrètement, pour parler de Dieu sur Internet, y témoigner de notre rencontre personnelle avec le Christ ?

    Les premiers témoignages de personnes qui reviennent vers Dieu montrent qu’évangéliser sur Internet donne déjà de nombreux fruits. Une grande aventure missionnaire qui ne fait que commencer.

    Biographies de nos 3 auteurs

    Diplômé d’un master 2 en communication, Jean-Baptiste Maillard est marié et père de trois enfants. Tombé très tôt dans l’évangélisation sur Internet, il est aussi le premier permanent de Lights in the Dark.

    Chef de projet Système d’Information dans l’administration, Christophe Marger est marié et père de six enfants. Président de Lights in the Dark, il est certifié en théologie et pastorale de l’IET de Bruxelles.

    Notaire, Jean-Philippe Pontoizeau est marié et père de cinq enfants. Il est responsable du pôle live chat’ de Lights in the Dark, qui compte une douzaine d’e-missionnaires.

    Lights in the Dark, c’est quoi ?

    L’association Lights in the Dark ouvre chaque année de nouvelles rues dans le continent numérique, sur différentes thématiques. Elle y place des e-missionnaires qui répondent en direct aux questions des internautes pour les évangéliser.

    Avec sa branche formation, l’académie Sainte Faustine, par le biais de week-ends ou de Mooc, elle les forme à cette mission qui réclame avant tout un coeur de missionnaire.

    Dessin de couverture : Elvine

    L’intégralité des droits d’auteurs sera reversée à la mission de Lights in the Dark.

  • Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays

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    Des propos recueillis par Guillaume Bonnet sur le site de France Catholique :

    Mathieu Bock-Coté : « Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays »

    Dans L’Empire du politiquement correct (Le Cerf), le sociologue québécois livre une analyse implacable de la fragmentation accélérée de la civilisation occidentale. Le projet diversitaire, qui substitue le particulier à l’universel, s’appuie sur une arme redoutable : le politiquement correct. France Catholique l’a rencontré au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris.

    L’unité nationale qui s’est manifestée dès l’embrasement de la cathédrale, ne vient-elle pas démontrer que l’idéologie diversitaire est encore loin d’avoir gagné ?

    Nous avons sans aucun doute connu un grand moment de communion. Tout le monde s’est senti touché, bouleversé, car nous était arrachée une part fondamentale de ce pays et de notre civilisation. En d’autres mots, les peuples résistent à leur décomposition même si le régime diversitaire travaille à leur dissolution. C’est que les peuples ne sont pas des constructions sociales artificielles, comme le soutient une certaine vulgate universitaire : ils existent et possèdent – comme le disait Paul Ricoeur - un noyau éthico-mythique fondamental. C’est ce noyau qui a été touché au cœur et s’est d’un coup réactivé. On pourrait dire les choses autrement : une nappe profonde d’identité française est remontée à la surface. Dans un monde friable, qui ne se cesse de se décomposer, Notre-Dame incarnait la continuité de la France. Cet incendie nous rappelle que les constructions humaines les plus lumineuses et les plus remarquables peuvent s’effacer devant nous. On les voudrait immortelles, mais telle n’est pas la condition de l’homme et de ses œuvres sur cette terre.

    Avez-vous été surpris par l’émotion manifestée par de nombreuses personnalités, peu suspectes d’indulgence à l’égard du monde catholique ?

    C’est la part d’optimisme que l’on peut déduire de ce drame. Face à des événements de cette nature, la meilleure part de l’homme rejaillit, elle resurgit. C’est la vertu paradoxale des grandes épreuves qui permettent aux peuples de refaire leur unité, ou du moins, de la ressentir. Lorsque l’histoire redevient tragique, la société des individus déliée peut s’effacer alors que la nation réapparaît. Les peuples refont leur unité autour de grandes épreuves. Sur le plan symbolique, affectif et culturel, nous venons de traverser une grande épreuve qui rappelle aux hommes ce qui les unit au-delà de ce qui les divise. Les jours ordinaires et les divisions vont revenir. La politique est ainsi faite, la démocratie aussi. Mais pour quelques heures, quelques jours, peut-être quelques semaines, s’impose très vivement le sentiment d’appartenir à cette patrie commune et millénaire qu’est la France.

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  • Ces convertis de l'islam qui dérangent

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    De Jean-François Chemain sur aleteia.org :

    Ces convertis de l’islam dont on ne parle pas

    L’auteur du livre "Ils ont choisi le Christ" a rencontré ces convertis de l’islam dont on ne parle pas. Pour eux, la rencontre avec Dieu a été un choc. Un choc qui peut réveiller les chrétiens habitués.

    Pourquoi et comment ai-je été appelé à m’intéresser aux convertis de l’islam au catholicisme ? Il y a de cela une douzaine d’années, ma femme et moi avons proposé à notre paroisse nos services pour préparer des adultes au baptême. La première catéchumène qu’on nous confia était une ancienne musulmane. Deux autres suivirent les années suivantes, jusqu’à représenter plus tard la moitié des candidats au baptême que nous préparâmes. Leur origine, leur parcours, étaient bien différents, mais c’était toujours le même enthousiasme. Et les mêmes difficultés.

    Les blasés et les bouleversés

    Nous autres chrétiens de naissance, sommes souvent blasés par ce que nous avons reçu sans avoir à le chercher, et sans pour cela risquer notre vie. Nous croyons volontiers que Jésus s’est donné à nous, et qu’Il nous a laissé un message dérangeant, que nous entendons volontiers à l’occasion de la messe dominicale, en sachant que nous pouvons en prendre et en laisser un peu, nous serons toujours pardonnés de notre faiblesse. Il est venu pour cela, après tout. Un confort que la stupeur, la ferveur, la frénésie parfois de ces convertis de l’islam devant la Parole vient vite remettre en question. Ce qui nous paraît acquis, connu, évident, presque banal, les bouleverse ! Comme s’ils l’avaient cherché depuis toujours sans jamais parvenir à le trouver.

    Une convertie témoigne dans Ils ont choisi le Christ de ce que c’est son éducation musulmane même qui, lui donnant cette soif de Dieu, l’a préparée à Le rencontrer. Ainsi Jésus s’est donné à des chrétiens qui ne le cherchent pas, tandis que les musulmans le cherchent sans se permettre de le trouver : en islam, en effet, Dieu s’est une fois pour toutes révélé par le Coran. Alors quand Il se présente à eux, quel bouleversement ! Et l’on ne peut que repenser à cette phrase d’André Frossard : « J’ai rencontré le Christ comme on rencontre un platane. »

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    Ils ont choisi le Christ, ces convertis de l’islam dont on ne parle pas, Jean-François Chemain, Artège, 2019, 168 pages, 14,90 euros

  • La pratique de la peine de mort au Moyen Age n'a jamais été anodine

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    Du site de Canal Académie :

    Condamner à mort au Moyen Âge

    Entretien avec Claude Gauvard, professeur émérite d’histoire du Moyen Âge à l’université Paris
    “Entre la rémission qui crée une mort fictive et le petit nombre d’individus jugés irrécupérables dans le royaume, sans compter la place importante des résolutions négociées, il est probable que les exécutions ont été moins fréquentes que ne le laisse supposer l’image d’un Moyen Âge violent et sanguinaire”, écrit Claude Gauvard, lauréate du Prix du Budget décerné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres pour son ouvrage Condamner à mort au Moyen Âge (PUF, 2018). En explorant la façon dont étaient prononcées les peines capitales en France du XIIIe au XVe siècle, elle souligne que cette pratique n’a jamais été anodine. Elle met aussi en lumière combien la condamnation à mort comme peine publique découle de l’idée, empruntée au droit romain, qu’aucun crime ne doit rester impuni parce qu’il lèse la chose publique avant de léser la partie adverse. Si bien que la condamnation à mort aurait été, conjointement avec la grâce, un instrument au service du pouvoir royal et étatique alors en cours d’affirmation.

    Adresse de cet article et de l'enregistrement audio : https://www.canalacademie.com/ida12157-Condamner-a-mort-au-Moyen-Age.html
  • À chaque crise, ce sont les saints qui ont relevé l’Église

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    De Paul Sugy sur le site du Figaro (Vox) :

    Christiane Rancé: «À chaque crise, ce sont les saints qui ont relevé l’Église»

    Christiane Rancé: «À chaque crise, ce sont les saints qui ont relevé l’Église»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans son Dictionnaire amoureux des saints, Christiane Rancé convoque certains des plus grands saints de l’Église, ainsi que les écrivains qui ont su avec passion retranscrire la vie et l’espérance de ces hommes et de ces femmes. La France comme l’Église doivent beaucoup, selon elle, à leur audace et à leur foi.


    Christiane Rancé est romancière et essayiste. Elle a reçu le prix de l’essai de l’Académie française pour son Thérèse d’Avila. Elle publie un Dictionnaire amoureux des saints(Plon, 2019).


    FIGAROVOX.- Selon vous, l’Église a canonisé environ cinquante mille personnes au cours de son Histoire… Vous ne pouviez pas faire un dictionnaire de cinquante mille entrées! Comment avez-vous choisi vos saints?

    Christiane RANCÉ.- Mon critère d’élection a été d’offrir une rencontre avec les plus éminentes de ces figures chrétiennes, toutes singulières, et souligner combien la sainteté a traversé toute la société. Il y a eu des saintes savantes comme Paula, d’immenses intellectuels comme Jérôme de Stridon ou Thomas d’Aquin, des peintres comme Fra Angelico, des musiciens aussi tel Grégoire, des rois et des reines comme Louis ou Brigitte de Suède. Des va-nu-pieds comme Benoît-Joseph Labre ou de valeureux soldats comme Maurice. Sans oublier les immenses écrivains et poètes qui nous ont permis d’atteindre les sommets de l’art, de la philosophie et de la métaphysique, mais aussi de la poésie, comme Jean de La Croix ; ou les architectes mystiques comme Bernard de Clairvaux. J’ai voulu rappeler ce que nous leur devons, aujourd’hui encore, au-delà de leur exemple entièrement pétri d’amour pour leur prochain et pour la création tout entière. Et combien ils continuent de nous grandir. En cela, ils sont vivants: non pas des statues de plâtre rangées dans des sacristies, mais des compagnons qui ont eu l’audace, à travers les siècles, de se dresser au nom de l’amour contre le mal, et de nommer celui-ci, chacun selon son époque: la guerre, l’injustice, l’égoïsme, la goinfrerie ou la prétention, comme ils nous somment de continuer à le faire. Parmi tous ceux-là, j’ai gardé ceux qui me bouleversent plus particulièrement, et j’ai raconté pourquoi avec une idée: ce qui m’aide à vivre peut aider à vivre mon lecteur.

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  • "Crois ou meurs!" : une histoire incorrecte (et bienvenue) de la Révolution Française

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    « Crois ou meurs ! », la Révolution française (source)

    « Crois ou meurs ! Voilà l’anathème que prononcent les esprits ardents au nom de la liberté ! »

    Ainsi s’exprime le journaliste Jacques Mallet du Pan dans le Mercure de France du 16 octobre 1789, dès le début de la Révolution. Voilà qui s’inscrit en faux contre la thèse, solidement ancrée aujourd’hui, de deux révolutions : une bonne, celle des droits de l’homme, qui aurait dérapé pour aboutir à une mauvaise, celle de la Terreur.

    Historien, ancien Directeur de recherche au C.N.R.S., Claude Quétel est spécialiste de l’histoire de l’enfermement et de la psychiatrie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont une Histoire de la folie (2012), une Histoire véritable de la Bastille (2013), ou encore le Larousse de la Seconde Guerre mondiale(2007) et Les femmes dans la guerre 1939-1945 (2006).

    Et si la Révolution tout entière avait été un immense, un désolant gâchis, et ce dès les premiers jours ? Et si ce qui a été longtemps présenté comme le soulèvement de tout un peuple n’avait été qu’une folie meurtrière et inutile, une guerre civile dont l’enjeu mémoriel divise toujours les Français ?

    Chaque grande nation, quel que soit son régime, déroule les hauts faits de son roman national. La Révolution française, tournant majeur de notre histoire, en est l’exemple le plus criant. « Crois ou meurs ! Voilà l’anathème que prononcent les esprits ardents au nom de la liberté ! » Ainsi s’indigne le journaliste Jacques Mallet du Pan dans le Mercure de France du 16 octobre 1789, tout au début de la Révolution.

    Longtemps, celle-ci a été présentée et enseignée comme une histoire édifiante de bout en bout, retentissant de ses grandes dates, de ses grands hommes. Et puis le temps est venu de distinguer une bonne révolution, celle des droits de l’Homme, qui aurait « dérapé » pour aboutir à une mauvaise, celle de la Terreur. On en est encore là aujourd’hui, et l’on voit même des historiens de la Révolution relativiser la Terreur.

    Eh bien voici l’heure de reprendre l’enquête en se demandant si ce ne fut pas la Révolution tout entière qui fut un immense, un désolant dérapage, et ce dès les premiers jours, dès les élections aux États généraux confisquées par l’intelligentsia, dès l’Assemblée Constituante, toujours considérée comme exemplaire, en proie à l’intimidation du public dans les tribunes ? Que fut-elle en réalité cette Révolution exemplaire, insoupçonnable ?

    Ce livre n’a qu’une ambition, mais elle est grande : en faire le récit circonstancié, presque au jour le jour, en revisitant les événements, en décryptant le dessous des cartes, en se libérant de l’historiquement correct. Il s’adresse à tous ceux qui souhaitent qu’on leur raconte une autre histoire, la vraie.


    Crois ou meurs !
    Histoire incorrecte de la Révolution française
    de Claude Quétel,
    paru chez Tallandier,
    à Paris, le 28 mars 2019,
    507 pages.
    ISBN-13 : 979-1021025721

  • Le mystère de la Résurrection ne prétend pas abolir le drame, mais l'accomplir et le transfigurer en rédemption

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    Lu sur Figaro Vox (le figaro.fr) (Marie-Laetitia Bonavita) (archive 2016) :

    Fabrice Hadjadj : «Le mystère de la Résurrection transfigure le drame en rédemption»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Alors que les chrétiens s'apprêtent à fêter Pâques, l'écrivain et philosophe vient de publier, sur un ton à la fois profond et léger, une superbe méditation sur le mystère du salut.

    LE FIGARO. - Comment devient-on catholique lorsque l'on est issu, comme vous, d'une famille juive et athée?

    Fabrice HADJADJ. - En devenant encore plus athée et encore plus juif, sans doute. J'ai essayé sincèrement d'être athée, mais je me suis rendu compte que ce serait bête de rejeter Dieu pour me fabriquer à la place une petite idole sur mesure: l'argent, par exemple, ou l'orgasme, ou les honneurs, ou même mon propre jugement. L'athéisme m'a fait rejeter les divinités construites et m'a disposé à accueillir le Dieu qui nous transcende. Et puis, d'un coup, ça m'est tombé dessus, en priant pour mon père malade: j'ai soudain été sûr que Dieu s'était fait charpentier juif - ce qui est assez scandaleux, il faut le reconnaître, spécialement aujourd'hui où l'on rencontre un certain retour de l'antisémitisme et aussi une frénésie technologique qui nous pousse à ne plus croire au charpentier, mais au cyborg. C'est pourtant cela, le mystère chrétien.

    Tout le thème de votre livre est de souligner que la Résurrection prend racine dans le quotidien. Pas facile?

    Dès que l'homme s'imagine un être ressuscité en gloire, il se le représente comme un super-superman faisant des prouesses spectaculaires. Ce type qui est descendu aux enfers et qui en est revenu, tout de même, ne va-t-il pas nous rapporter une parole d'outre-tombe, ésotérique, dans un grand son et lumière sans précédent? Or, Jésus, quand il apparaît à ses disciples, dit: «La paix soit avec vous», c'est-à-dire bonjour. Et puis il mange avec eux, leur commente les Écritures, comme n'importe quel rabbin ou comme quelqu'un qui vous raconte la drôle d'aventure qui vient de lui arriver. Son apparence est parfois même celle du premier venu: Marie-Madeleine le prend pour un jardinier, voire pour le suspect numéro un, puisqu'elle le soupçonne d'avoir volé le corps ; les pèlerins d'Emmaüs le prennent pour un promeneur qui ne sait même pas ce qui vient de se passer à Jérusalem. Pourquoi cela? Parce que Dieu vient vraiment sauver sa créature dans ce qu'elle a de plus humain. Et parce que la vie quotidienne est son chef-d'œuvre, quelque chose que personne n'avait fait avant lui, à tel point qu'il a créé l'univers pour l'exposer au soleil et sous les étoiles.

    Les Évangiles accordent une place importante à la nourriture terrestre (sainte table, miracles des pains et des poissons par Jésus). En quoi le ventre est-il divin?

    Qu'est-ce que manger pour que Jésus le fasse après sa résurrection? Naturellement, c'est transformer quelque chose en soi-même, par une opération banale et néanmoins quasi miraculeuse: quand Léa Seydoux mange du poulet, le poulet se métamorphose en James Bond girl! Mais cela même marque notre dépendance écologique à l'égard des nourritures, et donc à tout le cosmos, car, pour les recevoir, ces nourritures, il faut le soleil et la pluie, les saisons, les abeilles, l'agriculture (car c'est elle, la vraie base de l'économie, et non la haute finance ni les entreprises numériques). Enfin, quand vous appelez «à table!», cela n'a rien à voir avec un mot d'ordre idéologique ou générationnel: les jeunes et les vieux, les intelligents et les simples, les hommes et les bêtes (le petit chien de la Cananéenne), Dieu en personne (les trois envoyés chez Abraham) et les traîtres (Judas qui se sert dans le plat du Messie), tous viennent et se passent le sel malgré leurs différences et leurs différends. Le Verbe a rejoint le ventre parce que c'est le lieu d'une catholicité profonde.

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  • Portrait intérieur de Jérôme Lejeune

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    Du site de France Catholique : un ENTRETIEN AVEC AUDE DUGAST

    Jérôme Lejeune, portrait intérieur

    propos recueillis par Aymeric Pourbaix

    Fruit d’une étude de dix années sur le professeur Lejeune (1926-1994), une nouvelle biographie écrite par Aude Dugast, très documentée, révèle des facettes méconnues de la vie du savant défenseur des plus fragiles.

    Vous êtes postulatrice de la cause de béatification de Jérôme Lejeune à Rome, et vous avez eu accès à des documents inédits. Qu’avez-vous découvert ?

    Aude Dugast : Lors de la phase d’instruction du dossier à Paris, nous avons dû réunir les documents et témoignages permettant de juger de l’héroïcité des vertus du «  candidat  » à la sainteté. Pour Jérôme Lejeune, homme public de réputation mondiale, cela signifie des dizaines de milliers de documents : les lettres qu’il a échangées avec Birthe, son épouse – ils s’écrivaient chaque jour quand ils étaient éloignés l’un de l’autre –, les courriers scientifiques avec des chercheurs du monde entier, les lettres amicales avec les familles de patients, la correspondance avec les serviteurs de la Vie de très nombreux pays, les lettres avec le Vatican, dont certaines de Jean-Paul II ou du cardinal Ratzinger. À cela il faut ajouter son Journal intime et les 500 articles qu’il a publiés, et enfin ses conférences. Tous ces documents ont été précieusement gardés par Madame Lejeune et présentent une source d’information considérable.

    Personne jusqu’à ce jour n’avait pu se plonger dans tous ces documents. Le procès de canonisation nous en a donné l’opportunité. L’immense majorité des documents qui m’ont servi pour écrire cette biographie sont donc inédits, je crois même pouvoir préciser qu’ils n’avaient été lus par personne depuis la mort de Jérôme Lejeune. Madame Lejeune, dans la postface, raconte qu’elle-même a découvert des événements et des lettres et redécouvert beaucoup de vieux souvenirs. Qu’ai-je découvert ? Une vie lumineuse qui se déploie dans le champ de la science et de la foi. L’épanouissement de la vie d’un saint. Une vie qui ressemble à un roman, mais qui est vraie, pleine de suspens : on voit que Jérôme, à travers sa vie d’époux, de père, de médecin, et de grand témoin de la beauté de la vie, n’est pas né saint mais qu’il l’est devenu. Cela montre que la sainteté est à notre portée.

    J’emploie ce terme de sainteté, sans préjuger de la décision finale de l’Église bien sûr ! L’enquête de canonisation en est à sa phase romaine, et ne s’est pas encore prononcée sur l’héroïcité de ses vertus.

    Vous parlez de lui comme d’un «  roi mage  » des temps modernes…

    Comme les trois premiers Rois mages, Jérôme a contribué par sa science à la révélation du Verbe incarné. Il a su voir en chacun de ses patients le visage du Christ, petit enfant, abandonné dans sa fragilité à la protection des adultes. Avec toute sa science, qui est immense, il s’est incliné devant l’enfant, avec humilité. Comme les Mages qui suivirent les indications des prêtres d’Hérode pour trouver le lieu de la naissance de l’enfant, Jérôme n’a pas hésité à enrichir sa connaissance scientifique des vérités révélées par la foi. Avec l’humilité du savant qui sait que toute sa science est peu de chose au regard de l’Univers insondable. Enfin, comme ces savants venus d’Orient, Jérôme a refusé de servir les mauvaises intentions du pouvoir à l’égard des enfants. Il est passé par un autre chemin. Il a usé de son savoir, 2 000 ans après la première Épiphanie, pour manifester au monde la beauté de toute vie humaine. De chaque enfant. Même le plus fragile. N’oubliant jamais le mot qui a guidé toute sa vie : «  Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait  » (Mt, 25, 40).

    Quelles ont été les sources intellectuelles et spirituelles de sa formation ?

    Jérôme a eu la chance d’avoir un père qui voulait transmettre à ses fils l’amour de la Sagesse et l’attachement aux valeurs chrétiennes de la France. En 1939, le collège étant désorganisé par la guerre, Pierre décide que ses fils étudieront à la maison : ils peuvent puiser à loisir dans sa bibliothèque qui est d’un goût extrême, tant par la qualité des auteurs que par leur diversité, latine, grecque et française. Jérôme y fait deux découvertes qui le marqueront pour le reste de ses jours : Pascal et Balzac. La tradition familiale veut que ce soit le héros de Balzac, le Docteur Benassis, qui ait fait naître la vocation de médecin de Jérôme. Quant à Pascal, Jérôme est séduit par la vigueur et la subtilité de cet esprit philosophique et scientifique et découvre avec intérêt ce discours apologétique. De là à dire que Pascal fut son maître à penser, je ne crois pas. Jérôme n’avait aucune tentation janséniste. Mais il tira grand profit à le lire et en garda certainement un goût prononcé pour les aphorismes qu’il pratiqua aussi avec talent. Dans un style tout à fait pascalien. Dans cette formation de l’esprit, à la fois intellectuelle et spirituelle, il faut aussi souligner l’influence de saint Thomas d’Aquin, qu’il jugeait le meilleur rempart contre le matérialisme. Il lui semblait que cette intelligence, tout à fait extraordinaire, inspirée et rigoureuse, avait réfuté, par anticipation, toutes les contradictions de l’homme moderne.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans notre magazine

  • Quand, du fond de sa cellule, le pape émérite lève un tabou énorme

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    De Louis Daufresne dans "La sélection du jour" :

    Benoit XVI, le sexe et les sixties

    Aux bougies d’anniversaire, Benoît XVI préfère les feux d’artificesi l’on en juge par l’écho planétaire que reçoit sa lettre intitulée L’Église et le scandale des abus sexuels. Le pape de 92 ans (le 16 avril !) est toujours écouté, bien qu’il vive reclus dans un monastère de la Cité du Vatican et que son statut émérite ne soit pas du tout comparable à celui, par exemple, d’un ex-président des États-Unis. Cette audience rend compte de la puissance symbolique de l’Église catholique. Benoît XVI parle peu depuis sa renonciation il y a six ans, ce qui donne du poids à sa parole mais complique la gouvernance actuelle, nuit à sa lisibilité et introduit du désordre dans l’action publique. Le pape allemand ne déjuge pas François mais donne l’impression de le « recadrer », comme si les rames de la barque de Pierre étaient tenues par deux personnes différentes. Naturellement, les media ne citent pas Joseph Ratzinger pour relayer ses propos avec complaisance mais pour les mettre en porte-à-faux avec son successeur. Laissons-là ces calculs pour traiter le fond de la question. Benoît XVI ne fait qu’ajouter un couplet à son refrain bien connu sur la « dictature du relativisme », quand l'absence de normes devient la norme et que la morale sombre dans le ridicule. Mais il le fait dans un moment particulièrement aigu et de manière frontale. En deux mots, il attribue les crimes sexuels dans l’Église catholique à l’esprit des Sixties ! Il faut oser pareille assertion. Ces contempteurs de tous bords peuvent la juger malhonnête, au moins pour trois raisons :

    Affirmer cela, c’est se décharger de ses responsabilités. Prosaïquement, le pape émérite « repasserait la patate (très) chaude » des scandales sexuels à une société dont il estime qu’elle promeut et banalise les conditions de leur émergence depuis un demi-siècle. En clair, ce n’est pas moi, c’est vous. 

    Dans la ligne de cet argument, l’ancien pape contribuerait à véhiculer l’image d’une Église-forteresse et témoignerait, comme le souligne José Andres Murillo, une victime chilienne d’abus sexuel, d’un « narcissisme théologique » qui « fait partie du problème de la culture d'abus et de silence de l'Église ». Mu par un réflexe égoïste d’autodéfense, le Panzerkardinal écrabouillerait les efforts d’équilibristes du pape François qui, pendant ce temps, embrasse les pieds des dirigeants sud-soudanais … Le court-circuit des images est flagrant et il apparaît improbable que Benoît XVI agisse en service commandé.

    La troisième raison, c’est qu’on ne voit pas bien ce que les années 60 auraient à faire avec les abominations commises, par exemple, par le père Marcial Maciel, fondateur de la Légion du Christ. Benoît XVI simplifierait à l’extrême en désignant Mai 68 comme le bouc émissaire des maux et de l’impéritie d’une institution. Là où le pape François accuse le cléricalisme, maladie du pouvoir, Joseph Ratzinger pointe le rejet de la morale. Les deux angles d’attaque ne sont pas incompatibles. Dans les sociétés occidentales, toute une génération vibre encore aux promesses d’émancipation des Sixties. C’est le logiciel des nouvelles mœurs. La lettre du pape émérite représente ici une faute de goût calamiteuse, un peu comme Humanae Vitae. Mais Benoît XVI n’a cure des codes de la respectabilité médiatique et cela lui vaut à coup sûr un fort coefficient de sympathie. C’est le privilège de l’âge. En rien ce texte ne trahit un quelconque gâtisme. On observe une habileté un rien malicieuse à faire publier son texte touffu de 18 pages dans le Klerusblatt, mensuel bavarois destiné au clergé, avec une reprise exclusive dans le Corriere della Serra. C’est une façon d’y aller discrètement avec ses gros sabots.

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  • L'Église : une structure de péché collectif, aveugle et en faillite ?

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    Livre d'une Église prétendument en faillite

    L'Église est-elle une structure de péché collectif, aveugle et en faillite ?

    «Un moment de vérité». Tel est le titre alléchant du livre publié par sœur Véronique Margron, théologienne et présidente de la CORREF, livre dans lequel elle analyse la crise des agressions sexuelles dans l’Église en stigmatisant celle-ci comme un système devenu en lui-même une structure de péché. Une accusation dont les arguments méritent une analyse approfondie, ne serait-ce que pour se mettre à la hauteur des enjeux de cette crise.

    Analyse de Jérôme FOUQUET : Lire l'article

    Lire également l'éditorial d'Aline Lizotte "Et la raison s'en alla..."

  • La dernière "encyclique" de Benoît XVI ou le diagnostic extraordinaire de la grande calamité qui a frappé l'Eglise

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    LA DERNIÈRE "ENCYCLIQUE" DE BENOÎT XVI

    par Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana (www.lanuovabq.it) en traduction française sur le site "Benoît et moi"

    Elle est présentée comme une petite contribution au thème de la pédophilie dans l'Église, mais la lettre que le Pape émérite Benoît XVi a rendue publique hier aborde de nombreux points névralgiques et résonne comme une humble offre d'aide aux pasteurs de l'Église pour éviter le naufrage total, désormais imminent. Elle renvoie au vrai mal qui porte comme conséquence tous les autres: s'éloigner de Dieu. Et elle répond aux Dubia en confirmant à nouveau l'existence d'actes intrinsèquement mauvais, elle dénonce la banalisation de la Communion, et rappelle le devoir de protéger la foi même dans les procès au pénal.

    Il les appelle «notes pour fournir des indications qui puissent être utiles en ce moment difficile» en référence à la pédophilie dans l'Église, mais en réalité nous sommes confrontés à ce que l'on pourrait considérer comme la dernière "encyclique" de Benoît XVI, un diagnostic extraordinaire de la "grande calamité" qui a frappé "la vierge, fille de mon peuple", un traitement radical pour soigner sa "blessure mortelle" (cf. Jérémie 14, 17).

    Tout Benoît est là, dans ce textetous les thèmes qui lui sont chers s'entrecroisent ici pour donner au lecteur une vue d'ensemble qui lui permet d'affronter la tempête actuelle sur une embarcation sûre. C'est donc une main tendue à nous, chrétiens, qui sommes jetés par des vents tumultueux et toujours en danger d'être emportés par la tempête; mais c'est aussi et surtout une humble offre d'aide aux pasteurs de l'Église, en premier lieu le Pape François, pour éviter le naufrage total, désormais imminent.

    Le cœur battant de l'ensemble de la réflexion est contenu dans la troisième partie, après deux sections consacrées à retracer l'effondrement de la société et de la théologie morale et ses répercussions sur la formation sacerdotale: «La force du mal vient de notre refus de l'amour pour Dieu». Comme l'affirmait déjà saint Irénée de Lyon, «la communion avec Dieu est la vie, la lumière et la jouissance de ses biens. Mais sur ceux qui se séparent de lui par leur libre décision, il fait tomber la séparation qu'ils ont choisie». Si nous éloignons de nous la vie, la lumière, la pureté et le bien, pourquoi être surpris si peu à peu la mort nous prend à la gorge, les ténèbres nous enveloppent, la saleté morale nous souille et le mal nous étouffe? C'est un thème très cher à Benoît XVI, qui en parlait il y a des années avec Pierre Seewald en ces termes: «Celui qui s'éloigne de Dieu, celui qui s'éloigne du bien, expérimente sa colère. Celui qui se place en dehors de l'amour, sombre dans le négatif. Il ne s'agit donc pas d'un coup porté par un dictateur assoiffé de pouvoir, mais seulement de l'expression de la logique intrinsèque à une action. Si je me place en dehors de ce qui est conforme à mon idée de la création, en dehors de l'amour qui me soutient, alors je plonge dans le vide, dans les ténèbres».

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  • Le pape Benoît XVI, sorti de son silence, apporte son éclairage sur la crise actuelle des abus sexuels

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    Les notes, rédigées par le pape émérite Benoît XVI l’hiver dernier, viennent de paraître dans le mensuel allemand « Klerusblatt » et en exclusivité pour l’Italie sur « AciStampa » et « Il Corriere della Sera » du 11 avril 2019. C'est, à notre connaissance, le site "Benoît et moi" qui a, le premier, mis en ligne une traduction correcte du texte de Benoît XVI alors que d'autres sites se contentaient de publier une traduction (parfois illisible ou à la limite du contre-sens) exécutée par un moteur de traduction automatique. Nous vous renvoyons donc à cette traduction en deux parties :

    Jeanne Smits, sur son blog, a également mis en ligne une traduction fiable de ce texte.