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Livres - Publications - Page 85

  • "Euthanasie, l'envers du décor ". Quand les soignants réfléchissent et livrent leurs expériences

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    "Euthanasie, l'envers du décor ". Quand les soignants réfléchissent et livrent leurs expériences

     Publié le : 12/06/2019

    Donner la parole aux professionnels de santé directement touchés par les questions relatives à l'euthanasie, à la fin de vie, et aux soins palliatifs : voici ce que propose l'ouvrage Euthanasie : l'envers du décor, coordonné par le Professeur Timothy Devos, hématologue à la KULeuven. La richesse et la force du livre résident dans le partage de leur vécu, et ils emmènent le lecteur dans la réalité de la fin de vie.

    « Les auteurs veulent prévenir les abus et percer les illusions et les idées simplistes », relève le philosophe et professeur émérite à la KULeuven, Herman De Dijn, dans la préface.

    Le Dr Catherine Dopchie, oncologue, responsable d'une unité de soins palliatifs à Tournai, a témoigné de son expérience dans le livre. Lors d'un entretien réalisé par Le Quotidien du Médecin, elle énonce : « L'euthanasie transforme une alliance en contrat de droits respectifs (…) L'euthanasie réduit la médecine à résoudre des problèmes, au lieu de s'intéresser à la personne qui souffre. L'euthanasie reste une tentation à laquelle il est juste et bon de résister. »

    Benoit Beuselink, docteur en médecine et chef de clinique au service d'oncologie médicale des Hôpitaux Universitaires de KULeuven, a lui aussi participé à la rédaction de l'ouvrage. Lors d'une interview réalisée le 29 mai 2019 sur La Première, il explique : « Nous croyons que le véritable soin est de s'occuper de la personne dans sa totalité, avec la santé physique, mais aussi psychique, sociale, spirituelle, que la fin de vie est plus qu'une souffrance physique (…) Nous sommes surtout en faveur des soins palliatifs ». Le médecin précise que cet ouvrage ne vise pas à formuler un dogme, mais plutôt une « opposition philosophique » « Nous pensons qu'il y a une transgression qu'il vaudrait mieux ne pas faire parce qu'elle devient incontrôlable ».

    De façon très humaine, la réflexion proposée apporte un éclairage unique et invite le lecteur à découvrir la réalité qui se cache derrière la normalisation de l'euthanasie.

    Le livre est accessible sur Amazon, à la Fnac, mais également sur le site internet de plusieurs librairies. 

    «Euthanasie : l'envers du décor. Témoignages de soignants», Parution 30/05/2019, Editions MOLS Collection(s) : Autres regards

    ...et sur RCF :

    Euthanasie, l'envers du décor

    Présentée par La rédaction de Cathobel

    En débat

    Le Professeur Timothy Devos a coordonné un ouvrage collectif intitulé "Euthanasie, l'envers du décor". Il explique la position du personnel médical face à cet acte.

  • Georges Orwell : 70 ans de prescience

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    La "Sélection du Jour" du 12 juin :

    GEORGE ORWELL, 70 ANS DE PRESCIENCE

    "Dans des temps de tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire." Il y a tout juste 70 ans paraissait le classique dystopique de George Orwell, écrit en 1948, mais publié le 8 Juin 1949. Un livre qui, avec son imaginaire glaçant, son impressionnante capacité d’anticipation, n’a hélas pas vieilli, bien au contraire. "1984" de George Orwell, un roman visionnaire ou satirique ? », s’interrogeait-on en… 1984. Cet ouvrage pensé alors par l’écrivain engagé comme une mise en garde à la gauche britannique adoratrice candide du régime de Staline, dénonce un totalitarisme universel que nous ne connaissons désormais que trop bien :  parti unique interdisant le pluralisme, état ayant le monopole de la vérité,  restrictions des libertés individuelle et d'opinion, contrôle des mots…

    "Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés", résumait si bien George Orwell. Aujourd’hui, "Big Brother", "police de la pensée" ou "novlangue" sont entrés dans le langage courant. Et les moyens de communication comme de surveillance permettent un contrôle des idées et des opinions dont aucun dictateur du passé n’aurait même rêvé. La Chine d’aujourd’hui, avec ses citoyens fichés par leur smartphone, soumis désormais à un permis à point social et à une omni-surveillance via la la reconnaissance faciale, n’a rien à envier au Parti Unique d'Océania. Les "faits alternatifs" côtoient les "Fake News". Quant aux "Deux minutes de la haine", elles sont désormais partout sur Twitter et les réseaux sociaux. Le passé est réécrit au nom des idéologies et du politiquement correct, tandis qu'une nouvelle langue vient neutraliser peu à peu toute pensée critique. 

    La prescience de George Orwell glace le sang, et nous rappelle à quel point il n’y a parfois qu’un pas entre une démocratie formelle et une dictature en devenir. Sauf si une nouvelle génération, biberonnée à l’esprit critique - entre affaire Snowden, lecture des sagas Hunger Games et Divergente ou visionnage de la série Black mirror - sait décoder d’emblée la double pensée et  la résurgence de la tentation totalitaire. "Qui contrôle le passé contrôle l’avenir. Qui contrôle le présent contrôle le passé."

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    1984 de George Orwell : la novlangue comme arme idéologique
    Philitt 12-01-2014
    1984 de George Orwell : la novlangue comme arme idéologique
    Lire l'article sur Philitt
  • L'empire du politiquement correct; une conférence de Mathieu Bock-Côté

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    Conférence de Mathieu Bock-Côté à Bruxelles sur le correctivisme politique (source)

    Le Cercle Pol Vandromme recevait mercredi 5 juin l’essayiste québécois Mathieu Bock-Coté qui venait présenter son nouveau livre « L’empire du politiquement correct ». La salle était comble.

    L’auteur a décortiqué l’idéologie « politiquement correcte » et le « régime diversitaire ».

  • Le nouveau site de l'Institut Européen de Bioéthique

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  • Voyage au bout des ruines libérales-libertaires

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Voyage au bout des ruines libérales-libertaires 
    avec Matthieu Baumier

    Voyage au bout des ruines libérales-libertaires <br>avec Matthieu Baumier

    À la jointure de l’essai polémique et de la réflexion philosophique, Matthieu Baumier s’en prend dans ce nouveau livre aux « déconstructeurs », principale­ment dans la version macronienne et mondialiste qui règne sans partage aujourd’hui. Avec le talent qu’on lui connaît – et qui s’épanouit dans plusieurs revues et publications, globalement conser­vatrices –, Baumier tire à jet continu contre cette société moderne dont il montre, derrière Zygmunt Bauman, qu’elle n’est qu’une « société liquide », s’appuyant elle-même sur une « pensée liquide ». Au cœur des ruines qu’il constate et qu’il dénonce : « L’absence absolu­tisée de la Limite. » Les grands prêtres de cette pen­sée magique, Baumier les recouvre non seulement de son mépris mais aussi d’une étiquette. Qui sont exac­tement les tenants du courant « libéral-libertaire » ? Tout simplement les partisans du néo-libéralisme économique et ceux de la libéralisation absolue des mœurs.

    Mais notre auteur ne se contente pas de déconstruire les « déconstructeurs », de montrer l’inanité de leur modèle, la prétention de leurs ego ou leur simplisme abyssale.

    Tout en gardant son ton de hussard au grand galop contre les idées faibles, il lance, ici ou là, quelques formules, afin d’indiquer la voie d’une reconstruction. Plutôt qu’anti-moderne, Baumier se voit en « contre-moderne » et, plagiant de manière revendiquée Joseph de Maistre, explique que c’est au sens, non d’une modernité contraire, mais du contraire de la modernité. Le « nouveau monde » n’a qu’à bien se tenir. À défaut d’être abattu, il est au moins démasqué. 

    Voyage au bout des ruines libérales-libertaires, Matthieu Baumier, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 230 p., 17 €.

     

    Ce billet a été publié dans L'Homme Nouveau, je commande le numéro
  • Euthanasie : l'envers du décor; réflexions et expériences de soignants

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    Du site des éditions Mols :

    Euthanasie, l'envers du décor

    Réflexions et expériences de soignants - Préfaces de Jacques Ricot et Herman De Dijn

    Euthanasie, l'envers du décor

    Description

    Huit soignants belges – professeurs d’université, médecins, infirmiers et éthiciens reconnus et expérimentés en accompagnement palliatif – tentent ensemble de dire leurs questions autour de la fin de vie, des soins palliatifs et de la pratique de l'euthanasie. Deux femmes médecins, française et israélienne, se sont jointes à eux. Les regards croisés de ces praticiens de la santé font la richesse et l’originalité de cet ouvrage.

    Résumé

    Les auteurs partagent ici leur vécu et leurs réflexions face aux demandes d’euthanasie et d'accompagnement en fin de vie auxquelles ils ont été confrontés, dans un pays, la Belgique, où l’euthanasie, dépénalisée depuis 2002, est aujourd'hui souvent devenue un acte usuel, pour ne pas dire banal.

    Ces récits évoquent l’envers du décor, l’autre face d’une réalité qu’il est grand temps de prendre en compte ou d'évaluer avec plus de rigueur.

    Le livre s’adresse tant au milieu médical qu’à toute personne s’interrogeant sur le sens de la mort et de la souffrance, ainsi que sur la réalité de l’application d’une loi qui, votée en 2002, suscite toujours plus de questions.

    Ce livre rend la parole aux soignants de terrain afin qu’ils partagent ce qu’ils ont vécu, des histoires concrètes. Ils permettent au lecteur de prendre conscience de la complexité des situations et des conséquences concrètes de la loi sur l'euthanasie.

    La réalité belge est suivie et analysée depuis le monde entier. De nombreux pays trouveront ici des réponses aux questions qu’ils se posent par rapport à l’accompagnement à donner en fin de vie et au rôle des lois se proposant de définir ce qu’elles permettent ou non.

    Extraits - Commentaires

    Ouvrage collectif auquel ont contribué 

    Pr Timothy Devos (hématologue), Jacques Ricot (philosophe), Herman De Dijn (philosophe), Eric Vermeer (infirmier éthicien en soins palliatifs), Dr Catherine Dopchie (oncologue), Pr Willem Lemmens (philosophe et éthicien), Dr An Haekens (psychiatre), Dr Rivka Karplus (maladies infectieuses et HIV/SIDA), Dr Marie Frings (médecin en soins palliatifs), Pr Benoit Beuselinck (oncologue), Dr Julie Blanchard (médecin en soins palliatifs), François Trufin (infirmier urgentiste en soins palliatifs)

    Auteur : Timothy Devos

    Collection : Autres Regards

    Format: 150 x 205 / Nombre de pages: 240

    ISBN: 978-2-87402-245-6

    Prix: 23 Euros

  • Un roman vieux d’un siècle qui en dit beaucoup sur notre époque

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    Du Père Jean-Dominique Dubois  sur aleteia.org :

    Ce roman vieux d’un siècle en dit beaucoup sur notre époque

    Parmi les œuvres originales de la littérature chrétienne du XXe siècle, figure "Le Maître de la Terre". Ce roman apocalyptique imagine les temps modernes sous le règne d’une religion laïque universelle débarrassée du christianisme. Le pape François en a conseillé la lecture aux journalistes qui l’accompagnaient aux États-Unis pour comprendre ce qu’est la « colonisation idéologique ».

    Il y a des hommes visionnaires. L’intelligence de leur époque, de ses courants de pensée et de leurs conséquences à long terme présente indéniablement quelque chose d’impressionnant. L’auteur du Maître de la Terre est anglais, prêtre catholique (1871-1914) venu de l’anglicanisme en 1903 par souci de vérité intellectuelle quant à sa foi chrétienne. Prédicateur et écrivain, l’auteur de ce roman sur la crise des derniers temps est à la fin de sa vie, à la veille de la Grande Guerre, lorsqu’il tente de faire percevoir ce qui va arriver durant le siècle à venir si ce qu’il a compris de la pensée de son époque n’est arrêté par rien ni personne, par aucune force pouvant se mesurer à l’humanitarisme devenue religion universelle.

    Lire la suite sur aleteia.org

    Téqui / La Procure
    Robert-Hugh BensonLe Maître de la terre. La crise des derniers temps

    Le Maître de la terre. La crise des derniers temps, de Robert-Hugh Benson, éditions Pierre Téqui, rééd. 2000, 422 pages, 15 €

  • Alimentation, climat, santé, progrès, écologie... : toutes ces idées qui nous gâchent la vie

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    Panique morale sur l’environnement : ces idées fausses qui polluent de plus en plus le débat politique (source)

    Sylvie Brunel est géographe, économiste et écrivain. Elle est notamment l’auteur de Famines et politique (Presses de Sciences Po, 2002), Nourrir le monde. Vaincre la faim (Larousse, 2009) et Plaidoyer pour nos agriculteurs (Buchet-Castel, 2017)

    Sylvie Brunel publie « Toutes ces idées qui nous gâchent la vie » (JC Lattès). « C’est la fin du monde. La Terre se meurt. Nous vivons au-dessus de nos moyens. Changeons nos modes de vie avant qu’il ne soit trop tard ! » Voici ce que nous entendons tous les jours. Des formules accusatrices qui nous somment de nous amender. La vie devient plus difficile. Les gilets jaunes descendent dans la rue. L’écologie devient un mot négatif, à bannir, alors qu’elle aurait dû nous mobiliser et nous passionner. Et si ceux qui nous culpabilisent en prétendant nous imposer maints sacrifices se trompaient du tout au tout ? Si leurs diktats et les sacrifices qu’ils justifient reposaient sur des indicateurs biaisés ? Oui, le monde se transforme, mais il n’est pas pire qu’hier. C’est même plutôt l’inverse : les choses vont en s’améliorant, contrairement aux discours toujours accusateurs des tenants de l’apocalypse, cette science de l’effondrement annoncé qui a désormais un nom : la collapsologie…

    Extraits d’un entretien dans Atlantico.


    Sylvie Brunel — La collapsologie ou science du désastre fait recette. Ce qui n’a qu’un seul effet, démobiliser : à quoi bon agir si tout est foutu ? Au lieu de nous galvaniser, tous ensemble, dans la recherche de solutions durables – ce qui a toujours été le propre de l’humanité, sinon nous ne serions pas passés d’un milliard à 7,5 milliards d’hommes en deux siècles, vivant beaucoup plus longtemps et en meilleure santé, cette vision larmoyante de l’écologie crée de la violence, de l’apartheid, des délires de mortifications individuelles et collectives, particulièrement en Europe, qui est pourtant le continent qui a le plus fait pour l’écologie. L’ère des « désastrologues », comme les appelait déjà Rabelais, ne peut qu’engendrer un vaste retour en arrière. Particulièrement sur ces questions essentielles que sont l’agriculture et l’énergie. 

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  • La Belgique est en train de vivre une dérive qui témoigne d’un vrai désarroi moral

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    « La Belgique est en train de vivre une dérive morale »

    Un entretien publié sur le site de la Libre (Bosco d'Otreppe) relayé par Didoc.be :

    Romancière, philosophe, Éliette Abécassis s’inquiète dans « L’envie d’y croire », son dernier ouvrage, de l’impact de la technique sur nos vies, notre intelligence, notre avenir. Bosco d’Otreppe l’interroge dans La Libre Belgique du 11-5-19.

    — Avec le numérique, tout a changé en 20 ans, écrivez-vous. Mais quel est le point le plus fondamental qui aurait été bouleversé ?

    Je pense que c’est notre rapport au monde, et donc aux autres, qui est aujourd’hui médiatisé par la technique. Le portable et les écrans ont envahi aussi bien notre espace vital que psychique : nous ne pouvons plus nous en passer. Nous sommes devenus esclaves de la technique que nous avons inventée, mais qui a pris le contrôle des rapports humains, de nos relations et qui nous « chosifie ». Je ne suis pas conservatrice, la technique a aussi apporté des bienfaits — en matière médicale notamment —, mais elle a clairement changé notre rapport au monde et à l’homme.

    — Au point que « le temps des mamans est révolu », écrivez-vous dans une formule-choc. Que voulez-vous dire ?

    J’ai commencé à écrire ce livre il y a 3 ou 4 ans quand j’ai offert des portables à mes enfants et que, pour ma part, tout a changé. Avant, sur le chemin du retour de l’école on bavardait ensemble, on achetait un petit pain, on prenait un goûter à la maison et on se racontait notre journée. Depuis qu’ils ont leur portable, je me retrouve dans ma cuisine, seule. Eux sont la tête penchée sur leur écran, et quand on le leur reprend, ils sont fous de rage car en proie à une véritable addiction. Mes enfants ne sont donc plus vraiment mes enfants. On les a captés. Le temps des mamans est en effet révolu. C’est le temps que les enfants attendaient pourtant avec impatience… Aujourd’hui ils préfèrent, l’école terminée, se ruer sur leurs écrans.

    — Quand vous dites que la technique nous a « chosifiés », qu’entendez-vous exactement ?

    Je crois qu’avec notre rapport à la technique, nous avons perdu quelque chose de profondément humain. Nous devenons d’ailleurs nous-mêmes des objets, car nous devenons un produit dès que nous naviguons sur Google. Quand un service est gratuit, c’est que nous en sommes le produit. Tous les jours nous nous vendons, nous vendons nos données, notre temps et notre âme à la technique qui est en train de nous dévorer.

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  • El Andalous : quand les adeptes du mythe du vivre-ensemble ont quelque souci à se faire

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    El Andalous — Les adeptes du mythe du vivre-ensemble ont quelque souci à se faire

    via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Les Chrétiens dans al-Andalus, de la soumission à l’anéantissement : voilà un titre qui ne laisse guère d’alternative au lecteur. Son auteur, Rafael Sánchez Saus, est une sommité du monde universitaire espagnol. Médiéviste, il est aussi historien des idées.

    Après avoir lu son essai, on se dit que les défenseurs du mythe ont quelque souci à se faire. Déjà, en 2004, un autre historien espagnol, Serafin Fanjul, avait taillé en pièces la légende dans un essai qui avait provoqué de sérieux remous, Al-Andalus, l’invention d’un mythe. La réalité historique de l’Espagne des trois cultures(Toucan, 2017).

    Mais ici il s’agit d’autre chose. Autant Serafin Fanjul polémiquait avec les publicistes qui ont entretenu le mythe d’el-Andalous, autant Rafael Sanchez Saus s’en abstient. Son livre ne s’attache qu’à l’étude des faits tels que les différentes sources historiques, arabes et latines, permettent de les envisager. Ce n’est pas le livre d’un militant mais d’un scientifique qui tente de résoudre l’énigme qu’a représentée le surgissement soudain de l’islam dans un monde hispanique encore dominé au début du VIIIe siècle par une dynastie wisigothe chrétienne qui s’est écroulée sous l’assaut fulgurant des troupes berbères et arabes venues d’Afrique du Nord.

    L’auteur se penche aussi sur la quasi-disparition de la chrétienté en Afrique du Nord et sur la conversion des Berbères à l’islam. S’il ne polémique pas, c’est qu’à ses yeux il n’existe plus un seul historien sérieux qui défende la vision idyllique d’une civilisation où juifs, chrétiens et musulmans auraient devisé aimablement à l’ombre de la mosquée de Cordoue.

    Il ne fait aucun doute à ses yeux que l’instauration du régime islamique qui s’est épanoui sous le règne du calife omeyyade Abdel Rahmane a été d’une extrême brutalité.L’auteur insiste sur la décadence d’un monde wisigoth qui n’a pas résisté au choc de l’agression arabe. Il rappelle que les juifs, eux-mêmes opprimés par les chrétiens, ne s’opposèrent pas à l’invasion. Toute une partie de la société chrétienne, notamment les mozarabes, chrétiens culturellement arabisés, coopérèrent avec les nouveaux maîtres qui leur laissèrent au début des formes d’autonomie. Mais, peu à peu, notamment sous l’influence de l’islam malékite, extrêmement rigoriste, les marges de liberté de la société chrétienne se réduisirent comme peau de chagrin.

    Tracasseries et persécutions


    Connaisseur de l’islam et de ses diverses écoles, Rafael Sanchez Saus énumère toutes les prescriptions que devaient respecter les dhimmis, depuis l’interdiction de monter à cheval à celle de porter une barbe ou de posséder des armes. Sans oublier les impôts que les infidèles payaient pour avoir le droit de vivre en terre d’islam. L’historien ne nie nullement la somptuosité de l’islam andalou. [Rappelons que l'Hispanie romaine, puis wisigothe était très riche...] L’extrême cruauté et le raffinement ne sont pas incompatibles, on le sait. Mais il rappelle le prix très lourd, depuis les tracasseries jusqu’aux persécutions, qu’ont dû payer les autochtones. «Il ne s’agit pas de nier les réussites de l’islam d’al-Andalus (…) mais de lutter contre la tendance si marquée aujourd’hui à l’idéalisation d’al-Andalus par exécration de l’Espagne chrétienne », conclut l’auteur.

    Une idéalisation de l’autre qui est parfois l’autre nom de la haine de soi.

    Source : Figaro Littéraire


    Les chrétiens dans al-Andalus: 
    De la soumission à l'anéantissement Broché
    de Rafael Sánchez Saus
    publié le 20 février 2019 
    aux Éditions du Rocher 
    à Monaco
    528 pages
    ISBN-10: 2268101282
    ISBN-13: 978-2268101286

  • Un must pour lever le voile sur l'élection du pape François ?

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    Gerard O'Connell, L'élection du pape François, Un récit intérieur du conclave qui a changé l'histoire, Orbis Books, Maryknoll, New York, 306 pages © RR / Tertio

    De Kerknet :

    Un aperçu magistral de O'Connell sur la dernière élection du pape

    Le cardinal Murphy-O'Connor a exhorté les électeurs du pape au pré-clave à déclarer que "s'ils ne voyaient pas de candidat approprié en Europe, ils ne devraient pas avoir peur de traverser l'Atlantique et que leur âge ne devait pas être un obstacle" © RR

    Le cardinal Murphy-O'Connor a exhorté les électeurs du pape au pré-conclave à déclarer que "s'ils ne voyaient pas de candidat approprié en Europe, ils ne devraient pas avoir peur de traverser l'Atlantique et que l'âge ne devait pas être un obstacle" © RR

    L'Américain Gerard O'Connell est un grand seigneur parmi les vaticanistes. Il suit les tenants et les aboutissants à Rome depuis 1985. Il écrit actuellement pour le magazine jésuite AmericaIl était auparavant actif dans d'autres médias de langue anglaise, de The Tablet au National Catholic ReporterIl a couvert le conclave de 2013 pour la télévision canadienne et le journal italien La Stampa, ainsi que pour son site Web influent, Vatican InsiderDans son livre récemment publié, il explique en détail ce qui s'est passé, jour après jour, à partir du 11 février 2013, date à laquelle Benoît XVI a annoncé sa démission, jusqu'à l'inauguration du pape François.

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  • Notre société relativiste est profondément frustrante

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    Lu sur aleteia.org :

    Henri Hude : « Notre société relativiste est profondément frustrante »

    Dans son dernier essai, "Ce monde qui nous rend fous" (Mame), le philosophe Henri Hude, chroniqueur pour Aleteia, propose aux futurs décideurs une réflexion sur l’origine culturelle des comportements irrationnels qui se répandent dans la société et le monde du travail.

    Aleteia : Pourquoi les décideurs ont-ils besoin de réfléchir sur la santé mentale ?
    Henri Hude : Tout simplement parce qu’il y a un grave problème de santé publique, qui s’aggrave d’année en année, comme le signalent l’OMS et le ministère de la Santé. C’est la « crise neuronale », notamment l’épidémie de burn out et de dépression. Cette crise a des causes profondes, dans notre culture présente. Il faut une réflexion philosophique pour y faire face. Notre société sans Dieu, sans autre Absolu que notre liberté coupée du Bien, et qui se pose en Absolu, est profondément frustrante. D’autant plus profondément qu’elle s’installe dans le déni en érigeant des rationalismes réducteurs, censés protéger la psyché des émotions négatives. Ces censures bloquent la prise de conscience du problème, mais laissent prospérer la frustration. Et comme l’homme n’y comprend rien, l’angoisse se développe. Le projet postmoderne de déculpabilisation a cru aboutir, mais l’euphorie passée, la déception s’installe, et la culpabilisation, différente car plus profonde et moins consciente, revient au galop. L’individu postmoderne, pour ne pas « dévisser », se jette dans une surenchère de transgression. Mais la descente aux enfers est de plus en plus difficile. Face à sa crise, le système culturel se raidit, devient intolérant, ne tolère même plus que les questions soient posées. L’irrationalité se répand, le relativisme devient dogmatique, le délire officiel se conjugue à la censure politiquement correcte. Cette culture est pathologique.

    Vous écrivez que « nos rationalismes sont des délires ». Admettons que ce soit bien là le fond de notre monde devenu fou. Cette folie ne comporte-t-elle pas des aspects plus visibles et plus concrets ? 

    Oui, évidemment. Mais ce sont des prolongements de ce centre de folie, et ils se constituent par rayonnement à partir de ce centre : le « doute » et les « soupçons ». Si nous n’identifions pas ce centre, nous nous battrons contre des moulins à vent, ou accuserons des boucs-émissaires. Ces prolongements forment ce que Byung-Chul Han appelle la « société de fatigue ». Ce qui repose l’âme, c’est de pouvoir jouir de Dieu au quotidien dans la paix. Ceci étant exclu par notre culture, et presque culpabilisé par notre société, la frustration est intense. Nous essayons d’expliquer nos problèmes par la libido, mais cette « libido » n’est elle-même qu’une pauvre compensation, construite par idéalisation assez délirante du désir et du plaisir sexuels. Nous en arrivons collectivement à la dynamique de transgression comme thérapie de groupe à la culpabilisation, à l’hyperexcitation dans l’instantané comme divertissement à l’angoisse. La déconstruction suicidaire de la culture fonctionne comme un substitut, une forme dégradée de mystique du Néant. Le rythme infernal du travailou du changement ne sont pas des conséquences naturelles du progrès technologique, mais des addictions pathologiques et pathogènes, une authentique névrose hystérique collective, qui, comme toute névrose, est un désordre dont le malade tire malgré tout certains profits psychiques, avant tout celui de pouvoir fuir le face à face avec la vérité : en l’espèce, la profonde fausseté de la culture postmoderne. Il faut arrêter ces folies.

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    Ce monde qui nous rend fous. Réflexions philosophiques sur la santé mentale, Mame, avril 2019, coll. « Humanisme chrétien », 263 pages, 22 euros.