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Livres - Publications - Page 86

  • Défendre les animaux ? Oui mais...

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    D'Emmanuel Cabello sur didoc.be :

    Des hommes et des animaux

    Dans « La philosophie devenue folle » (Grasset, Paris 2018), Jean-François Braunstein aborde la question du statut des animaux (pp. 149-278). Emmanuel Cabello expose ici les idées de cet auteur, assorties d’une conclusion personnelle.

    Pour Robert Nozick, un philosophe contemporain assez connu, il faudrait être farfelu pour croire que, dans notre monde, la défense des animaux est une priorité. Pourtant, l’idée que les animaux sont des êtres sensibles et donc capables de souffrir s’est imposée peu à peu en Occident. Elle a suscité de nouvelles législations en vue de promouvoir le bien-être des animaux et de prévenir les souffrances que les humains pourraient leur infliger.

    Certains esprits entendent justifier ces bons sentiments par la ressemblance entre les hommes et les animaux. Ils se focalisent notamment sur les grands singes et nous rappellent constamment que nous partageons 98 à 99% de notre patrimoine génétique avec les chimpanzés.

    Peter Singer, australien d’origine, professeur de bioéthique à la prestigieuse université de Princeton, est le porte-drapeau du combat contre le « spécisme », accusé d’être une idéologie prétendant introduire une hiérarchie entre les espèces, où l’être humain serait supérieur aux animaux. Selon lui, il n’y a pas de sauts entre ces espèces, mais une continuité : nous sommes tous des frères. Nous sommes tous des animaux.

    Les droits des animaux

    Si nous sommes tous des animaux, il faut élargir le champ du droit, qui ne doit plus être simplement « humanitaire », mais « animalitaire » : on l’a fait déjà pour les femmes, contre le sexisme ; ensuite pour les personnes de race noire, contre le racisme ; il faut le faire aujourd’hui pour les animaux, contre le spécisme, en commençant par les plus proches — les grands singes — mais sans nous limiter à eux (les femmes et les personnes de race noire apprécieront).

    L’objection à ce souhait des « animalitaires » est évidente : les grands singes ne sont pas capables de revendiquer leurs propres droits. Mais on nous répond que ces animaux ne doivent pas défendre eux-mêmes leurs droits en justice. Ils pourraient être représentés par des humains, comme les enfants ou les adultes intellectuellement déficients de notre espèce. Cass Sunstein, professeur à Harvard et ancien conseiller du président Obama, demande, faussement naïf : Y a-t-il quelque chose de problématique dans cette idée ? Peut-être bien. Tout d’abord, de quel droit les théoriciens de la libération animale prétendent-ils parler au nom des animaux ?

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  • Avec Bertrand Vergely, cultiver une sagesse contre le pessimisme ambiant

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    De  sur le site du Figaro Vox :

    Bertrand Vergely, à la recherche du sens perdu

    Bertrand Vergely, à la recherche du sens perdu

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Et si l’on allait plus loin que la seule quête du bien-être individuel, celui que promettent des ouvrages à succès en tête de rayon des librairies, pour se poser à nouveau la question du sens de la vie? C’est ce à quoi s’attelle le philosophe Bertrand Vergely dans «Notre vie à un sens!» (Albin Michel).


    Bertrand Vergely est normalien, agrégé de philosophie, professeur en khâgne, à Sciences Po et à l’institut théologique orthodoxe Saint Serge. Il a publié une trentaine de livres dont le dernier, Notre vie a un sens!, vient de paraître chez Albin Michel.


    FIGAROVOX.- Des livres de plus en plus nombreux explorent la question du sens en promouvant des méthodes de développement personnel. En quoi votre livre est-il différent?

    Bertrand VERGELY.- Mon livre tente de répondre à toutes les objections habituellement adressées au sens de la vie en posant la question: êtes-vous sûr que la vie n’a aucun sens? Jamais, dans un livre de développement personnel, vous ne trouverez une réflexion soutenue sur le non-sens de la vie, tous ces livres partant d’emblée de l’idée que le sens c’est le «moi» et le bien-être du moi. En fait, dans ces livres qui prétendent parler du sens, il n’y a aucune réflexion sur celui-ci. Ils ressemblent à une maison bâtie sans fondements.

    Se poser la question du sens de la vie, est-ce reconnaître une part de spirituel en l’homme?

    Notre monde qui n’a en vue que l’individu et son confort ne s’intéresse pas aux réponses qui inspirent l’existence.

    Penser que la vie a un sens suppose que l’on adhère à l’idée qu’il existe une source de sens supérieure à la vie et à l’homme donnant du sens, explique fort bien André Comte-Sponville, qui rejette l’idée d’une telle source. C’est pourtant ce que je pense. Il existe une source de sens supérieure à la vie et à l’homme. Cette source renvoie au fait inouï de l’existence. Relions-nous au fait que la vie et les hommes existent. Rentrant dans la présence, la vie se met à parler, en faisant résonner dans notre vie intime l’inouï de la présence du monde comme de notre présence au monde.

    Vous écrivez que «le monde produit quantité de solutions mais aucune réponse». Vos solutions, quelles sont-elles?

    Une solution est un moyen technique qui dissout un obstacle empêchant la réalisation d’un objectif personnel. Une réponse est une parole qui, parlant à notre existence tout entière, l’inspire. Notre monde qui n’a en vue que l’individu et son confort ne s’intéresse pas aux réponses qui inspirent l’existence. Mes solutions? C’est d’arrêter de vouloir des solutions pour tout afin de commencer à s’intéresser aux paroles qui, en inspirant, apportent une réponse à l’existence. Dans l’expérience de l’art, de la morale, de la philosophie et de la religion, ce sont des réponses que l’on entend. Elles répondent à notre soif d’exister pleinement. D’où leur valeur fondamentale.

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  • La longue marche des catholiques de Chine

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    Yves Chiron : La longue marche des Catholiques de Chine

    Accord Chine-Vatican

    Une histoire tourmentée et héroïque, jusqu'au très controversé "accord provisoire" conclu entre le Saint-Siège et la Chine communiste en septembre 2018.

     [...] L'histoire du catholicisme en Chine et du christianisme en général sera ainsi celle d'une alternance de moments de liberté et de moments de répression. Chiron cite le père Charbonnier qui traitant de la politique religieuse de l'empire chinois au début du XIX° siècle, l'éclairait par le concept confucéen de "shou-fang" littéralement "retenir-relâcher".

       C'est une histoire passionnante, émouvante que celle du catholicisme en Chine, celle des missionnaires comme celle des des missionnaires comme celle des fidèles, Eglise tantôt en expansion magnifique tantôt aux élans atrocement brisés par la persécution. 

    Au sommaire :

    • Introduction
    • Les débuts de l'évangélisation en Chine
    • Les envoyés du pape au XVIII° siècle
    • Les Jésuites et l'Empereur
    • La Querelle des Termes et la Querelle des Rites
    • Des évêques pour la Chine
    • Laïcs, catéchistes et Vierges chrétiennes
    • Occidentaux ou missionnaires ?Des Boxers à Mao
    • Sous un régime athée
    • Naissance de l'Eglise patriotique
    • La Révolution culturelle ou le grand silence
    • Deux "Eglises"parallèles ?
    • Le dialogue pour rétablir l'unité
    • Un accord historique ou provisoire ?
    • Conclusion - Remerciements - Source et bibliographie

    L'auteur : Yves Chiron
    Yves Chiron, spécialiste de l'histoire de la papauté, est l'auteur d'ouvrages de référence sur les apparitions mariales, les miracles, les béatifications et les canonisations, traduits en plusieurs langues.

    4ème DE COUVERTURE

       La Chine compte aujourd'hui dix millions de catholiques. Cette minorité a une histoire plus que millénaire dans le pays. Le christianisme est arrivé dans l'empire chinois par des vagues successives de missionnaires dès le VII° siècle ; "nestoriens" d'abord, puis franciscains, jésuites, lazaristes, prêtres MEP... et ce, jusqu'au XIX° siècle. Ce christianisme n'est pas pour autant un produit d'importation : le premier évêque chinois est sacré dès 1685 et on compte plus d'un millier de prêtre chinois au début du XX° siècle.

       La longue histoire du catholicisme de Chine est aussi celle des persécutions récurrentes et l'héritage de nombreux martyrs de la foi. En 1949, l'instauration d'un régime communiste a ainsi chassé tous les missionnaires occidentaux et la tentative de création d'une Eglise nationale séparée de Rome s'en suivit.

       Yves Chiron raconte cette histoire tourmentée et héroïque, jusqu'au très conversé "Accord provisoire" conclu entre le Saint-Siège et la Chine communiste en septembre 2018. Il a rencontré, lors d'un de ses séjours en Chine, le cardinal Zen et l'Eglise clandestine pour mieux comprendre le passé et nous raconter l'actualité brûlante de l'Eglise catholique.

    à commander ICI

  • Ressuscité « conformément aux Écritures ». Une homélie inédite de Joseph Ratzinger

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site diakonos.be :

    Ressuscité « conformément aux Écritures ». Une homélie pascale inédite de Joseph Ratzinger

    Après la publication fracassante de ses « notes » sur le scandale des abus sexuels dans l’Église catholique, après la publication de sa correspondance avec le grand rabbin de Vienne, voici dans la foulée une nouvelle sortie publique du pape émérite Benoît XVI avec la publication de vingt-cinq de ses homélies, pratiquement toutes inédites.

    La plus grande partie d’entre elles remonte aux années soixante-dix et quatre-vingt et la plus récente remonte à 2003. Elles sont réparties par temps liturgique : l’Avent, le Carême, Noël, Pâques et enfin le temps ordinaire.

    C’est Pierluca Azzaro, qui est notamment l’auteur de la traduction italienne de plusieurs œuvres de Ratzinger dont celle-ci, qui s’est chargé de leur publication.

    L’édition en langue italienne, que le Pape émérite a confiée à l’éditeur Davide Cantagalli, sera la première à sortir en librairie ce 2 mai.

    > Joseph Ratzinger/Benedetto XVI, “Per Amore”, a cura di Pierluca Azzaro, Edizioni Cantagalli, Siena, 2019.

    Mais les autres éditions ne vont pas tarder à suivre : en anglais chez Ignatius Press, en français chez Parole et Silence, en espagnol chez Herder Espagne, en portugais chez Principia, en allemand chez Johannes Verlag et ensuite en croate, en polonais et en serbe.

    Et ce n’est pas tout. En septembre, un second recueil d’homélies inédites de Ratzinger sortira de presse, à nouveau d’abord en Italie, il s’intitule « Sacrements.  Signes de Dieu dans le monde », cette fois sous la direction d’Elio Guerriero.

    Cette volonté du Pape émérite Benoît à publier ces textes n’a rien de surprenant. Les très imposants volumes de son « opera omnia » étant en phase avancée de publication dans plusieurs langues, il ne manquait que ses homélies, d’autant que celles-ci occupent une place toute particulière dans la vie du théologien, de l’évêque, du cardinal et du pape Joseph Ratzinger.  Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’à l’instar du pape Léon le Grand, le pape Benoît passera à la postérité pour ses homélies.

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  • Un bel hommage au Professeur Jérôme Lejeune

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    D'Adélaïde Pouchol sur le site de l'Homme Nouveau :

    Le professeur Lejeune, une vie au service des plus faiblesLe professeur Lejeune, <br>une vie au service des plus faibles

    Jérôme Lejeune fait partie de ces grands hommes qui marquent l’histoire. À l’occasion des 25 ans de la mort du professeur, Aude Dugast a raconté ce destin peu commun dans un Jérôme Lejeune, la liberté du savant, une très belle biographie qu’on lit comme un roman. L’auteur, qui est également postulatrice de la cause de canonisation, a fait un très minutieux travail de recherche et passé des années au milieu de milliers d’archives et auprès de la famille de Jérôme Lejeune avec qui elle a pu longuement discuter pour cerner au mieux la personnalité de cet homme exemplaire. On le découvre brillant intellectuellement autant que généreux et plein d’humour, proche de ceux qu’il appelait ses « petits patients », on lit les témoignages bouleversants de personnes porteuses de trisomie 21 dont la vie a changé grâce au professeur. En même temps qu’une vie toute consacrée à la recherche et à la défense de plus faibles, le livre d’Aude Dugast raconte aussi une part de l’histoire de notre pays et du combat qui s’est joué au moment de la légalisation de l’avortement. Ils ont été peu nombreux, dans les années 1970, à avoir le courage de sacrifier leur réputation et leur carrière parfois en se battant pour la vie. Ils étaient peu nombreux mais le professeur Lejeune, évidemment, en était. Le livre d’Aude Dugast rend un bel hommage à Jérôme Lejeune, et éclaire aussi ce qui se joue actuellement dans le domaine bioéthique, dont les racines sont bien plus anciennes. Un livre à mettre entre toutes les mains.

    Jérôme Lejeune, la liberté du savant, Aude Dugast, Artège, 2019, 480 pages, 22 €

     

  • L'écologisme : un nouveau totalitarisme ?

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    De Thierry Godefridi sur Contrepoints.org :

    L’écologisme : faut-il réduire à néant la civilisation ?

    Devrons-nous, pour l’écologie, renoncer à la liberté individuelle et à la démocratie ? Réponse dans le dernier essai de Drieu Godefridi.

    Plus jamais cela ? Les instigateurs des plus grandes idéologies totalitaires de l’Histoire nous avaient prévenus des monstruosités qui seraient commises en leur nom. Dans un discours qu’il prononça dès 1920 à Munich, Adolf Hitler stigmatisa les Juifs comme étant les ennemis du national-socialisme et en préfigura l’extermination. Une haine d’un même ordre se manifestait à l’égard des bourgeois dans les écrits de Karl Marx, qui conceptualisait la violence et l’arbitraire comme instruments politiques – c’est l’idée de la Volksrache, la vengeance populaire sur les individus détestés.

    Avec l’écologisme, n’est-ce pas une idéologie encore plus radicale dans ses prétentions humanicides qu’aucune de ses devancières qui prend forme sous nos yeux, s’interroge Drieu Godefridi dans L’écologisme, nouveau totalitarisme ?

    En première partie de ce nouvel essai, Drieu Godefridi expose les fondements théoriques communs aux divers courants écologistes. Qu’une majorité de propositions écologistes ne déparerait pas les programmes des partis marxistes et socialistes se trouve avéré dans une même obsession de l’égalité matérielle et dans le fait qu’écologistes et marxistes n’hésitent pas à marcher ensemble « pour le climat » comme ils le firent à Bruxelles.

    Marxisme et écologisme se distinguent en ce que le premier promet l’égalité dans l’abondance (bien qu’il ne les ait jamais réalisées, le Venezuela en est une énième preuve), tandis que le second est un anti-productivisme qui, d’emblée, programme l’égalité dans l’appauvrissement. Ces deux théories se distinguent encore par un autre aspect essentiel : malgré ses 100 millions de morts au XXe siècle, le marxisme met l’Homme paradoxalement au centre de son projet ; pour l’écologisme, c’est la Nature.

    Dans L’écologisme, nouveau totalitarisme ? Drieu Godefridi remonte aux prémices de la pensée écologiste, au XIXe siècle, pour démontrer que cette « dégradation ontologique » de l’Homme au profit de Gaïa, la Terre comme totalité vivante, est fondatrice de l’écologisme et marque une rupture radicale avec la pensée occidentale, qu’elle soit chrétienne, libérale ou socialiste. L’écologisme répudie l’humanisme et adhère à un physico-morphisme pour lequel l’écosystème est une « totalité vivante auto-organisée d’elle-même (spontanée) », selon le pléonasme du centre de recherche associé au parti belge Écolo.

    Tant que les théoriciens de l’écologisme se contentèrent de promouvoir une éthique anti-humaniste d’inspiration malthusienne, leurs arguments résistaient mal à la confrontation avec la réalité. La théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique échafaudée par le GIECvint complètement modifier la donne et la visée de l’écologisme.

    Dans un essai datant de 2010, Le GIEC est mort, vive la science !, Drieu Godefridi avait dénoncé le caractère politique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat dont l’objet est d’étudier l’influence de l’Homme sur le climat, à l’exclusion de toutes autres influences. Le nouvel écologisme se veut scientifique, bien que le GIEC admette que 96 % du CO2global sont naturels et que l’Homme n’en produit que 4 %.

    « If you control carbon, you control life », relevait le physicien américain Richard Lindzen. Drieu Godefridi :

    « Cette vérité, scientifique quant à elle, fonde l’empire, totalisant dans son principe, de l’écologisme contemporain »

    « si le CO2 humain est le problème, alors l’Homme est le problème ».

    Dans une interview publiée sous le titre « Dem bösen Ende näher » par le magazine allemand Der Spiegel en 1992, Hans Jonas, l’un des principaux théoriciens de l’écologisme contemporain et l’initiateur d’une « métaphysique de la nature », cité par Drieu Godefridi, en convint : pour sauver la planète« le renoncement à la liberté individuelle est inéluctable ».

    L’écologisme implique également de renoncer à la démocratie. Les écolos feraient volontiers l’économie du débat parlementaire. Leur dogme est tellement prégnant qu’ils préfèrent l’instiller au travers d’institutions normatives qui échappent à tout contrôle démocratique. Le GIEC onusien en est un exemple, pas le seul. Le projet de « loi spéciale climat » visant à l’écologisation du droit en Belgique, auquel tous les partis francophones belges ont souscrit à l’exception d’un seul, en est un autre exemple.

    Que liberté individuelle et démocratie soient incompatibles avec le projet écologiste de lutte contre le réchauffement climatique est cohérent avec la pensée écolo qui confère audit réchauffement une origine anthropique. Mais il y a pire. Si l’on pousse le raisonnement jusqu’au bout, c’est l’Homme en lui-même et la perpétuation des 7,5 milliards d’humains sur la planète qui s’avèrent inconciliables avec le dogme écolo. Pour réduire de 95 % les émissions humaines de CO2 afin de sauver Gaïa, c’est toute l’humanité qu’il faudrait réduire en la divisant par dix.

    Quand madame de Jonge van Ellemeet, députée du parti écologiste néerlandais GroenLinks – est-il nécessaire de traduire ? – préconise une réduction des soins aux personnes âgées de plus de 70 ans et en fait une condition sine qua non à l’entrée de son parti dans des négociations gouvernementales, ce n’est pas un hasard. Quand, dans son interview mentionnée ci-dessus à Der Spiegel, le théoricien écologiste Hans Jonas parle de « solution finale » (« die endgültige Lösung »),  ce n’est pas une coïncidence.

    Voilà qui ramène au point de départ de cette recension du dernier essai – sans doute le meilleur à ce jour – de Drieu, L’écologisme, nouveau totalitarisme ?, lequel rassemble et développe un certain nombre de thèmes qu’il avait abordés dans de précédents essais et dans lequel il met en garde contre les effets mortifères de ce dogmatisme de notre temps, de cette « métaphysique de la nature » qu’est l’écologisme.

    Drieu Godefridi, L’écologisme, nouveau totalitarisme ?, Texquis.

  • Au coeur du mystère eucharistique : Conchita Cabrera de Armida

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    Béatification de Conchita Cabrera de Armida

    Le 8 juin 2018, le pape François a reconnu comme authentique un miracle attribué à l'intercession de Conchita, et signé le décret permettant sa béatification. La date de la cérémonie durant laquelle elle sera proclamée bienheureuse est le 4 mai 2019, et elle sera célébrée à Mexico par le cardinal Giovanni Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la cause des saints. 

    Les éditions Téqui ont publié trois de ses écrits, ainsi que sa biographie.

    Juan Gutiérrez González

    Mère de neuf enfants, fondatrice de cinq mouvements spirituels et de plusieurs ordres religieux, Conchita Cabrera de Armida est également auteur d'une œuvre prodigieuse qui compte près de deux cents volumes. Cet ouvrage comprend une substantielle introduction biographique et théologique du père Gutiérrez, postulateur de la cause de béatification, et une seconde partie composée de textes sur l'Eucharistie. 

    Conchita Cabrera de Armida (1862-1938) fut d'abord connue en France par le livre du père Philippon, o.p., intitulé : Journal d'une mère de famille. Il a fait admirer le visage spirituel de cette extraordinaire femme mexicaine, mère de neuf enfants, fondatrice de cinq mouvements spirituels et de plusieurs ordres religieux, et auteur d'une œuvre prodigieuse qui compte près de deux cents volumes.

    Cet ouvrage comprend une substantielle introduction biographique et théologique du père Gutiérrez, postulateur de la cause de béatification, et une seconde partie composée de textes sur l'Eucharistie, admirablement traduits de l'espagnol par Dominique Reyre.

    On reste confondu par la puissance et la profondeur de ces pages qui créent un nouveau genre littéraire, intensément humain et profondément théologique. Le mystère eucharistique ne peut être dévoilé ici-bas, mais les explications qui sont données à Conchita par le Christ sont d'une telle force que le lecteur, s'il est croyant, est littéralement jeté dans un torrent de lumière.

    Souvent véhémente, parfois naïve, Conchita pose de bonnes questions et reçoit des réponses plus excellentes encore. Dans le mystère de l'Eucharistie, Conchita est un guide éloquent, ou plutôt une disciple merveilleusement renseignée.

    L'auteur

    Père missionnaire du Saint-Esprit, docteur en théologie dogmatique de l'université de Fribourg en 1965, Juan Gutiérrez González fut assistant de la chaire dogmatique dans la même université (1970-1972), puis professeur de théologie dogmatique à la faculté de Lima, au Pérou (1978). Il participe en tant que théologien au Conseil épiscopal latino-américain et est membre du Conseil mondial des Églises, dont le siège est à Genève.

  • Les déshérités ou l'urgence de transmettre : l'essai intéressant et stimulant de François-Xavier Bellamy

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    De Vianney sur le site "Des hauts et débats" :

    Note de lecture : Les Déshérités, de François-Xavier Bellamy

    Les-desherites

    Comme professeur de lycée, je suis intéressé depuis longtemps par les débats liés à l’école et aux questions pédagogiques. J’ai publié plusieurs articles sur le sujet, ici même, notamment sur la question du niveau des élèves (lien), des valeurs transmises à l’école (lien), du lien entre école et démocratie (lien) où je commentais notamment un texte de Laurent Lafforgue, de propositions pour l’école (lien) ou encore  des réformes de l’université (lien).

    J’ai donc lu avec intérêt le court essai de François-Xavier Bellamy, agrégé de philosophie (et désormais connu du grand public puisqu’il est tête de liste LR aux élections européennes) publié en 2014 : Les Déshérités  ou l’urgence de transmettre. Le titre étant une référence assez évidente aux Héritiers (1964) de Bourdieu et Passeron (ou plutôt : contre Bourdieu et Passeron), il m’a interpellé. Très honnêtement, venant d’un esprit qui s’affirme conservateur, je m’attendais à une énième plainte un peu réactionnaire sur l’école qui ne transmet plus rien, la perte des valeurs, et les jeunes qui ne respectent plus leurs aînés et gnagnagna.

    « Les jeunes d’aujourd’hui aiment le luxe, méprisent l’autorité et bavardent au lieu de travailler. Ils ne se lèvent plus lorsqu’un adulte pénètre dans la pièce où ils se trouvent. Ils contredisent leurs parents, plastronnent en société, se hâtent à table d’engloutir les desserts, croisent les jambes et tyrannisent leurs maîtres. Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans. » Socrate , d’après Platon

    En fait, l’essai s’est révélé intéressant et stimulant, même s’il a à mon avis de grandes faiblesses sur lesquelles je reviendrai. On peut diviser l’ouvrage en deux grandes parties : dans une première, Bellamy revient sur l’héritage intellectuel de trois penseurs (Descartes, Rousseau, Bourdieu) qu’il accuse d’être à l’origine d’une vaste crise de la transmission. La deuxième partie est un vibrant plaidoyer pour la culture et la transmission de la culture. Terminons en disant que l’ouvrage est clair, court mais relativement dense (surtout la première partie) et très bien écrit.

    Lire la suite sur le site "Des hauts et débats"

  • Un mode d'emploi pour évangéliser sur Internet

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    Du site de Lights in the Dark :

    « Evangéliser sur Internet, mode d’emploi » : le premier livre de Lights in the Dark !

    Le jeudi 2 mai dans toutes les bonnes librairies chrétiennes, sortira le premier livre de Lights in the Dark, écrit à trois mains, par le président de l’association (Christophe Marger), le responsable de notre pôle live chat’ (Jean-Philippe Pontoizeau) et le 1er permanent de la mission (Jean-Baptiste Maillard).

    C’est donc le fruit de nos trois premières années d’évangélisation sur Internet, les écueils, notre méthodologie, les premières conversions… Un véritable passeport pour partir comme missionnaire dans le continent numérique !

    Présentation de l’éditeur

    L’Église invite les catholiques, depuis 2002, à annoncer le Christ sur Internet à tous nos contemporains, de façon explicite. Ainsi Mgr Dominique Rey déclare : « Évangéliser est la mission première de tous les catholiques sur le web. » C’est devenu une urgence… Et vous, où en êtes-vous ?

    Les trois auteurs, membres de Lights in the Dark, association 100 % dédiée à cette mission, partent de ce même constat : si tous les catholiques qui utilisent Internet dans leur quotidien s’en servaient aussi pour témoigner de leur foi dans les périphéries du web, il y aurait de nombreuses conversions !

    Cette mission est accessible à tous. Il suffit de se former à l’évangélisation dans les « rues numériques ». Ce livre présente des outils simples pour y parvenir, à la fois spirituels et concrets, sans prétendre être exhaustif. Comment procéder, concrètement, pour parler de Dieu sur Internet, y témoigner de notre rencontre personnelle avec le Christ ?

    Les premiers témoignages de personnes qui reviennent vers Dieu montrent qu’évangéliser sur Internet donne déjà de nombreux fruits. Une grande aventure missionnaire qui ne fait que commencer.

    Biographies de nos 3 auteurs

    Diplômé d’un master 2 en communication, Jean-Baptiste Maillard est marié et père de trois enfants. Tombé très tôt dans l’évangélisation sur Internet, il est aussi le premier permanent de Lights in the Dark.

    Chef de projet Système d’Information dans l’administration, Christophe Marger est marié et père de six enfants. Président de Lights in the Dark, il est certifié en théologie et pastorale de l’IET de Bruxelles.

    Notaire, Jean-Philippe Pontoizeau est marié et père de cinq enfants. Il est responsable du pôle live chat’ de Lights in the Dark, qui compte une douzaine d’e-missionnaires.

    Lights in the Dark, c’est quoi ?

    L’association Lights in the Dark ouvre chaque année de nouvelles rues dans le continent numérique, sur différentes thématiques. Elle y place des e-missionnaires qui répondent en direct aux questions des internautes pour les évangéliser.

    Avec sa branche formation, l’académie Sainte Faustine, par le biais de week-ends ou de Mooc, elle les forme à cette mission qui réclame avant tout un coeur de missionnaire.

    Dessin de couverture : Elvine

    L’intégralité des droits d’auteurs sera reversée à la mission de Lights in the Dark.

  • Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays

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    Des propos recueillis par Guillaume Bonnet sur le site de France Catholique :

    Mathieu Bock-Coté : « Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays »

    Dans L’Empire du politiquement correct (Le Cerf), le sociologue québécois livre une analyse implacable de la fragmentation accélérée de la civilisation occidentale. Le projet diversitaire, qui substitue le particulier à l’universel, s’appuie sur une arme redoutable : le politiquement correct. France Catholique l’a rencontré au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris.

    L’unité nationale qui s’est manifestée dès l’embrasement de la cathédrale, ne vient-elle pas démontrer que l’idéologie diversitaire est encore loin d’avoir gagné ?

    Nous avons sans aucun doute connu un grand moment de communion. Tout le monde s’est senti touché, bouleversé, car nous était arrachée une part fondamentale de ce pays et de notre civilisation. En d’autres mots, les peuples résistent à leur décomposition même si le régime diversitaire travaille à leur dissolution. C’est que les peuples ne sont pas des constructions sociales artificielles, comme le soutient une certaine vulgate universitaire : ils existent et possèdent – comme le disait Paul Ricoeur - un noyau éthico-mythique fondamental. C’est ce noyau qui a été touché au cœur et s’est d’un coup réactivé. On pourrait dire les choses autrement : une nappe profonde d’identité française est remontée à la surface. Dans un monde friable, qui ne se cesse de se décomposer, Notre-Dame incarnait la continuité de la France. Cet incendie nous rappelle que les constructions humaines les plus lumineuses et les plus remarquables peuvent s’effacer devant nous. On les voudrait immortelles, mais telle n’est pas la condition de l’homme et de ses œuvres sur cette terre.

    Avez-vous été surpris par l’émotion manifestée par de nombreuses personnalités, peu suspectes d’indulgence à l’égard du monde catholique ?

    C’est la part d’optimisme que l’on peut déduire de ce drame. Face à des événements de cette nature, la meilleure part de l’homme rejaillit, elle resurgit. C’est la vertu paradoxale des grandes épreuves qui permettent aux peuples de refaire leur unité, ou du moins, de la ressentir. Lorsque l’histoire redevient tragique, la société des individus déliée peut s’effacer alors que la nation réapparaît. Les peuples refont leur unité autour de grandes épreuves. Sur le plan symbolique, affectif et culturel, nous venons de traverser une grande épreuve qui rappelle aux hommes ce qui les unit au-delà de ce qui les divise. Les jours ordinaires et les divisions vont revenir. La politique est ainsi faite, la démocratie aussi. Mais pour quelques heures, quelques jours, peut-être quelques semaines, s’impose très vivement le sentiment d’appartenir à cette patrie commune et millénaire qu’est la France.

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  • Ces convertis de l'islam qui dérangent

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    De Jean-François Chemain sur aleteia.org :

    Ces convertis de l’islam dont on ne parle pas

    L’auteur du livre "Ils ont choisi le Christ" a rencontré ces convertis de l’islam dont on ne parle pas. Pour eux, la rencontre avec Dieu a été un choc. Un choc qui peut réveiller les chrétiens habitués.

    Pourquoi et comment ai-je été appelé à m’intéresser aux convertis de l’islam au catholicisme ? Il y a de cela une douzaine d’années, ma femme et moi avons proposé à notre paroisse nos services pour préparer des adultes au baptême. La première catéchumène qu’on nous confia était une ancienne musulmane. Deux autres suivirent les années suivantes, jusqu’à représenter plus tard la moitié des candidats au baptême que nous préparâmes. Leur origine, leur parcours, étaient bien différents, mais c’était toujours le même enthousiasme. Et les mêmes difficultés.

    Les blasés et les bouleversés

    Nous autres chrétiens de naissance, sommes souvent blasés par ce que nous avons reçu sans avoir à le chercher, et sans pour cela risquer notre vie. Nous croyons volontiers que Jésus s’est donné à nous, et qu’Il nous a laissé un message dérangeant, que nous entendons volontiers à l’occasion de la messe dominicale, en sachant que nous pouvons en prendre et en laisser un peu, nous serons toujours pardonnés de notre faiblesse. Il est venu pour cela, après tout. Un confort que la stupeur, la ferveur, la frénésie parfois de ces convertis de l’islam devant la Parole vient vite remettre en question. Ce qui nous paraît acquis, connu, évident, presque banal, les bouleverse ! Comme s’ils l’avaient cherché depuis toujours sans jamais parvenir à le trouver.

    Une convertie témoigne dans Ils ont choisi le Christ de ce que c’est son éducation musulmane même qui, lui donnant cette soif de Dieu, l’a préparée à Le rencontrer. Ainsi Jésus s’est donné à des chrétiens qui ne le cherchent pas, tandis que les musulmans le cherchent sans se permettre de le trouver : en islam, en effet, Dieu s’est une fois pour toutes révélé par le Coran. Alors quand Il se présente à eux, quel bouleversement ! Et l’on ne peut que repenser à cette phrase d’André Frossard : « J’ai rencontré le Christ comme on rencontre un platane. »

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    Ils ont choisi le Christ, ces convertis de l’islam dont on ne parle pas, Jean-François Chemain, Artège, 2019, 168 pages, 14,90 euros

  • La pratique de la peine de mort au Moyen Age n'a jamais été anodine

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    Du site de Canal Académie :

    Condamner à mort au Moyen Âge

    Entretien avec Claude Gauvard, professeur émérite d’histoire du Moyen Âge à l’université Paris
    “Entre la rémission qui crée une mort fictive et le petit nombre d’individus jugés irrécupérables dans le royaume, sans compter la place importante des résolutions négociées, il est probable que les exécutions ont été moins fréquentes que ne le laisse supposer l’image d’un Moyen Âge violent et sanguinaire”, écrit Claude Gauvard, lauréate du Prix du Budget décerné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres pour son ouvrage Condamner à mort au Moyen Âge (PUF, 2018). En explorant la façon dont étaient prononcées les peines capitales en France du XIIIe au XVe siècle, elle souligne que cette pratique n’a jamais été anodine. Elle met aussi en lumière combien la condamnation à mort comme peine publique découle de l’idée, empruntée au droit romain, qu’aucun crime ne doit rester impuni parce qu’il lèse la chose publique avant de léser la partie adverse. Si bien que la condamnation à mort aurait été, conjointement avec la grâce, un instrument au service du pouvoir royal et étatique alors en cours d’affirmation.

    Adresse de cet article et de l'enregistrement audio : https://www.canalacademie.com/ida12157-Condamner-a-mort-au-Moyen-Age.html