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Enseignement - Education - Page 21

  • Ce qu'est devenue la référence au catholicisme dans l'enseignement libre

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    Dans un article de Monique Baus publié sur le site de La Libre ce 19 août, on apprend que le réseau libre a redéfini sa référence à la religion catholique. A la question : "Que signifie encore "enseignement catholique" dans un siècle sécularisé?", il est répondu que "La référence au christianisme est clairement assumée et inscrite dans l'évolution d'un monde en crise."

    Ainsi a-t-il fallu choisir entre quatre scénarios :

    D'abord, celui de la sécularisation. "Les écoles catholiques cesseraient alors de se référer exclusivement au christianisme et à l'Évangile et de se dire chrétiennes dans la définition de leur projet, explique Etienne Michel, le directeur général. Nous n'avons pas retenu cette idée. Dans l'acte d'éduquer se joue quelque chose de la transmission d'une culture, dont la religion est une composante."

    Ensuite le scénario de la reconfessionnalisation. Les écoles catholiques se recentreraient alors sur leur identité confessionnelle sans considération pour le pluralisme des publics qui s'y est développé. "Cette option n'est pas compatible avec un enseignement catholique de masse qui est doté d'un statut de service public fonctionnel. Dans la réalité, le risque serait grand que la sélection selon le caractère confessionnel se confonde avec une sélection selon l'origine sociale." Et d'ajouter qu'elle ne correspondrait pas non plus au mode d'organisation de l'enseignement à partir d'associations issues de la société civile devenue largement pluraliste.

    Un troisième scénario consistant à réduire la référence chrétienne à ce que tout le monde peut en accepter en termes de valeurs (respect du prochain, etc.) est écarté aussi "car il conduirait à la banalisation de la référence chrétienne".

    Reste la voie choisie de la recontextualisation ou de la réinterprétation d'une tradition éducative. "La référence à la tradition chrétienne est mobilisée pour contribuer à la formation de l'identité des élèves dans un contexte de pluralité des convictions, pose Étienne Michel. La référence au christianisme n'est pas banalisée, mais assumée explicitement comme une valeur éducative. On n'attend pas de nous que nous encouragions l'utilitarisme, l'individualisme."

    L'école catholique se réfère à ses sources, mais dans un dialogue avec la société contemporaine. Importante précision : "Il s'agit toutefois de s'interdire tout prosélytisme en encourageant la liberté de penser et la capacité à se forger ses propres opinions."

    Autant dire que, dans les écoles du Libre, la référence au catholicisme a déjà bel et bien disparu de la pratique quotidienne et n'est pas près d'y revenir. Ce langage alambiqué dissimule mal la réalité d'un enseignement pluraliste aligné sur les valeurs de la culture ambiante. Si le sel perd de sa saveur... YW

  • Au risque de l’histoire : L’Eglise sous Vichy

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    Un des clichés les plus répandus sur l’Eglise en France aurait été son inaction, voire sa compromission, pendant la seconde Guerre Mondiale, avec les autorités donc, par voie de conséquence, l’Allemagne nazie. D’ailleurs, plusieurs évêques n’ont-ils pas fait repentance le 30 septembre 1997 en reconnaissant publiquement la responsabilité de l’Eglise dans la Shoah ? De son côté, le Général de Gaulle n’a-t-il pas fait sanctionner bien des évêques au lendemain de la Libération ? Aujourd’hui, le magazine Au Risque de l’Histoire choisit de répondre à la question : quelle est la place des catholiques dans le sauvetage des Juifs en France ? Existe-t-il une Résistance catholique ? Y a-t-il une dette des Juifs envers l’Eglise ? Christophe Dickès reçoit Jacques Semelin et Jérôme Cordelier :

  • RDC : Les dollars du pouvoir pour les évêques congolais ?

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    Lu sur le site de la Libre Afrique :

    « La présidence de la République propose 1 million de dollars pour chacun des 41 diocèses du pays.

    Les élections présidentielles de fin 2023 sont désormais au centre de toutes les attentions en République démocratique du Congo.

    Mal élu en 2018. Propulsé sur le trône congolais uniquement grâce à un accord avec l’ancien régime de Joseph Kabila, Félix Tshisekedi entend bien cette fois sortir victorieux du scrutin. Pour ce faire, il ne lésine pas sur les moyens.

    Après avoir bâti une majorité parlementaire à coups de billets verts, après avoir distribué des jeeps Hyundai Palissade à tous les députés nationaux, le pouvoir a lancé une “opération séduction” à l’égard des députés provinciaux afin que ceux-ci, dans le système indirect de désignation des gouverneurs de province, votent en faveur de candidats du parti présidentiel ou d’un membre de la majorité parlementaire de l’Union sacrée de la nation.

    RDC : Crise totale autour de la présidence de la CENI

    Comme tout se monnaie, les députés provinciaux – il y a 26 provinces en RDC depuis le nouveau découpage entré en vigueur en juin-juillet 2015 – ont annoncé que leur ralliement aurait un prix et passerait par le paiement de leurs honoraires impayés – parfois depuis de longs mois – et par l’obtention de véhicules de la même gamme que les élus nationaux. Le pouvoir de Kinshasa a répondu favorablement à cette demande et est, aujourd’hui, en train de publier au compte-gouttes les ordonnances de désignation des nouveaux gouverneurs… largement issus de la majorité présidentielle. De quoi disposer d’une large assise territoriale, même si les véhicules n’ont pas encore été distribués.

    Au tour du clergé catholique

    Dans la foulée de ces “accords”, cette semaine, la présidence congolaise s’est entretenue avec les évêques catholiques, qui, eux non plus, ne sont pas oubliés par les largesses financières du pouvoir. Sur la table “1 million de dollars par diocèse (il y en a 41 en RDC et 6 archidiocèses) pour la réalisation de projets à impact visible”.

    Une proposition qui a choqué certains – pas tous – des représentants de l’Église catholique, le cardinal Ambongo en tête. “Il est trop tôt pour en parler”, explique l’un des participants, qui fait valoir que “des conditions ont été posées”. “Il y a beaucoup de promesses qui ne se concrétisent jamais”, explique-t-il encore. Un autre dit : “Le pouvoir connaît le poids de l’Église catholique dans notre pays. Il sait que nous sommes et serons toujours du côté du peuple et que nous serons intransigeants sur l’organisation d’un scrutin vraiment démocratique, inclusif et transparent. Ces dollars ne changeront rien.” Les relations ne sont pas au beau fixe entre la présidence et le clergé catholique, berné lors de la désignation du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’organisateur du scrutin de 2023 et qui n’hésite jamais à se montrer critique à l’égard d’un pouvoir qui peine à afficher un bilan positif en trois ans et demi à la tête de l’État. »

     Ref: RDC :Les dollars du pouvoir pour les évêques congolais ?

  • Le pape François modifie la gouvernance de l'Opus Dei : mais qu'est-ce que cela signifiera ?

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    Alors que la direction de la prélature personnelle souligne son acceptation filiale de la décision de François, mais les avocats canonistes soulignent l'importance du changement. Lu sur le National Catholic Register :

    « NEW YORK – Lorsque le pape François a décrété le 22 juillet que le chef de l'Opus Dei, connu sous le nom de prélat, ne serait plus évêque comme les deux derniers dirigeants l'avaient été, la décision a été adoptée par la direction du groupe sans la moindre protestation.

    "La volonté du Pape de mettre en évidence la dimension charismatique de [l'Opus Dei] nous invite désormais à renforcer le climat familial d'affection et de confiance : le Prélat doit être un guide mais, avant tout, un père", lit -on dans une réponse formelle émise par Mgr. Fernando Ocariz , l'actuel prélat de l'Opus Dei. 

    Mgr. Ocáriz a souligné l'acceptation filiale du groupe de la décision du Saint-Père, qui, selon le pape François, a été prise afin de fonder la gouvernance de l'institut ecclésial "plus sur le charisme que sur l'autorité hiérarchique". 

    Mgr. Le message rassurant d'Ocáriz a été repris par Brian Finnerty, directeur américain de la communication de l'Opus Dei.

    "Nous voulons que ce moment soit l'occasion d'approfondir ce merveilleux charisme que Dieu a confié à notre fondateur, et nous voyons le Pape nous encourager à le faire", a déclaré Finnerty au Register.

    Mais alors que la direction de l'Opus Dei a accepté les modifications, qui incluent le transfert de la supervision de la prélature personnelle du Dicastère pour les évêques au Dicastère pour le clergé, sans hésitation, les canonistes contactés par le Registre ont exprimé leur surprise face à la décision du pape François. Et bien que ces experts en droit de l'Église aient déclaré que le motu proprio du Pape , Ad Charisma Tuendum (Garder le charisme), n'affecterait pas nécessairement la vie quotidienne des plus de 93 000 membres de l'Opus Dei, ils se sont demandé si des changements significatifs étaient nécessaires.  

    Prélature personnelle

    L'Opus Dei est devenu la première et la seule prélature personnelle en 1982, lorsque saint Jean-Paul II a publié la constitution apostolique Ut Sit de 1982 , peu de temps avant de publier la révision du Code de droit canonique de 1983, qui cherchait à incorporer les enseignements du Concile Vatican II dans Loi de l'Église.

    Cette création de la prélature personnelle semblait cohérente avec les discussions du Concile Vatican II autour de la création de nouvelles entités, telles que les prélatures, les vicariats ou les ordinariats, qui pourraient servir les catholiques dont les besoins particuliers ne sont pas satisfaits dans la structure diocésaine géographique. Ce groupe de catholiques comprenait des soldats vivant sur des navires et des bases militaires étrangères et des laïcs suivant un charisme particulier. 

    Cela correspondait également au désir de saint Josémaria Escrivá, qui, en 1928, fonda une organisation de laïcs, de femmes et de prêtres dédiée à l'idée que tous les hommes - pas seulement le clergé ou les religieux - sont appelés à la sainteté personnelle dans la vie ordinaire. Il a qualifié son groupe d'"Œuvre de Dieu" - en latin, "Opus Dei".

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  • Chine : les élèves surveillés par des stylos connectés

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    De Louis Madelaine sur le site du Figaro :

    En Chine, les élèves sont surveillés par des stylos connectés

    Les dessins sur un coin du cahier, c'est terminé. Des établissements du primaire et du secondaire en Chine distribuent à leurs élèves des stylos intelligents. À l'aide d'une mini-caméra, ils sont en mesure de filmer la prise de notes des enfants et de les envoyer en temps réel aux professeurs.

    Leur distribution sera gratuite et généralisée pour la prochaine rentrée scolaire, fin août. Avec cela, les enseignants s'assurent que leurs élèves en classe sont attentifs, travaillent et ne se laissent pas aller aux gribouillages ou autres rêveries. Hors classe, c'est aussi le moyen de télécharger les devoirs pour les corriger. Ils sont stockés dans un cloud, permettant de garder une trace des écrits.

     
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    Selon le journal du Sichuan (sud-ouest) Chengdu Shangabo, dès la fin de juillet, une enseignante de l'île de Haïnan au sud de la Chine, aurait distribué des stylos connectés aux élèves pour qu'ils réalisent leurs devoirs d'été. Lorsqu'un enfant écrit, une notification est envoyée au professeur pour l'informer qu'il est en train de travailler. Cela doit permettre de connaître le temps de travail et celui mis pour répondre à une question. Les enseignants pourront établir des statistiques pour savoir sur quels aspects ils doivent concentrer leurs explications.

    Selon l'avis du ministère de l'Éducation chinois, ce dispositif aide au «renforcement de la gestion des devoirs dans les écoles. Les enseignants doivent corriger entièrement tous les devoirs (...) et encourager l'utilisation scientifique d'outils informatiques pour l'analyse et le diagnostic des devoirs».

    Le journal a toutefois précisé que la pratique était déjà répandue dans certaines zones de Shanghaï et des provinces de Yunnan. Sur internet, une élève a confié dans un post «je suis surveillée (...) j'ai perdu la joie des vacances d'été». Largement relayé, ce post a provoqué quelques réactions. Certains chinois souhaitent acheter ces stylos à leur petit frère ou petite sœur, d'autres estiment que l'école créée une entrave à la liberté des élèves.

    D'autres médias se méfient de l'utilisation des objets intelligents comme outil de surveillance. Ils s'inquiètent également de la charge de travail des professeurs, qui devraient corriger tous les devoirs pendant les vacances. Cela affine une frontière déjà ténue dans le pays, entre travail et repos. Entre le temps passé à travailler en classe et chez soi, pendant et hors des périodes scolaires.

  • John Henry Newman à la rescousse : les sept règles du développement authentique de la doctrine

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    Après les déclarations fracassantes du pape dans l'avion qui le ramenait à Rome après son "voyage pénitentiel" au Canada, il est temps de remettre les pendules à l'heure concernant le développement de la doctrine. De Jorge Soley sur El Debate via Il Sismografo :

    John Henry Newman à la rescousse. Les sept règles du développement authentique de la doctrine

    Newman nous donne les sept notes que doivent posséder les développements authentiques de la doctrine et qui les différencient de ce qui n'est que des corruptions.

    La tradition n'est pas quelque chose de mort, un fossile, c'est quelque chose de vivant, qui se développe et grandit. C'est pourquoi Benoît XVI a pu dire, lors d'une audience générale en avril 2006, que "la tradition n'est pas une transmission de choses ou de mots, une collection de choses mortes. La tradition est le fleuve vivant qui remonte aux origines, le fleuve vivant dans lequel les origines sont toujours présentes". Nous, chrétiens, le savons bien, mais en même temps, il est facile de s'embrouiller lorsque cette vérité est utilisée par différents théologiens et pasteurs pour justifier toutes sortes de déclarations, parfois même contradictoires entre elles. Un phénomène favorisé par une conception erronée et individualiste de la mission du théologien, comme s'il devait inventer toutes sortes de mots d'esprit que l'Église se chargerait ensuite de discréditer (alors qu'en réalité ces "mots d'esprit" vont généralement toujours dans le même sens, celui de se soumettre à l'esprit du temps, au Zeitgeist). Une vision qui est aux antipodes de ce que nous lisons dans le numéro 6 de Donum Veritatis. Sur la vocation ecclésiale du théologien, lorsqu'elle affirme que le théologien "a la fonction particulière de parvenir, en communion avec le Magistère, à une compréhension toujours plus profonde de la Parole de Dieu contenue dans l'Écriture inspirée et transmise par la tradition vivante de l'Église".

    En résumé, la théorie est très bien, mais comment reconnaître un développement sain d'un changement qui, même si ceux qui le présentent nous disent qu'il est conforme à ce que l'Église a toujours enseigné, s'écarte en réalité du Magistère et de la Tradition et les corrompt ?

    C'est une question complexe pour le chrétien ordinaire qui, néanmoins, peut trouver dans l'Essai sur le développement de la doctrine chrétienne de St John Henry Newman une bonne boussole pour s'orienter. Ce théologien radical et honnête (à tel point qu'après des années d'étude, il est arrivé à la conclusion que sa position était analogue à celle des hérétiques des premiers siècles de la vie de l'Église) nous donne le "test de la ouate", les sept notes que doivent posséder les développements authentiques de la doctrine et qui les différencient de ce qui n'est que des corruptions. Une courte liste d'une valeur incalculable aujourd'hui :

    1. Tout d'abord, Newman cite ce qu'il appelle la "préservation du type" : "les parties et les proportions de la forme développée, bien qu'altérées, correspondent à celles qui appartiennent à ses rudiments".

    2. La deuxième note est la continuité des principes : "la continuité ou l'altération des principes sur lesquels une idée a été développée est une deuxième marque de distinction entre un développement fidèle et une corruption".

    3. La troisième note est le pouvoir d'assimilation, que Newman explique ainsi : " Il croît en assimilant la matière extérieure à sa propre substance, et cette absorption ou assimilation prend fin lorsque la matière appropriée lui appartient ou entre dans son unité substantielle ".

    4. La quatrième note est une succession logique. Un véritable processus de développement suit les règles de la logique : "l'analogie, la nature du cas, la probabilité de l'antécédent, l'application des principes, la congruence, l'opportunité, sont parmi les méthodes de preuve par lesquelles le développement est transmis d'esprit à esprit et établi dans la foi de la communauté". Ce qui fait dire à Newman qu'une doctrine sera un véritable développement et non une corruption, dans la mesure où elle apparaît comme l'aboutissement logique de son enseignement originel.

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  • Cardinal Müller : « Le Chemin synodal allemand était terminé avant même d'avoir commencé »

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    Lu sur le site web catholic news agency ce commentaire de Rudolf Gehrig (Rome, Italie, 2 août 2022 / 16h00) :

    muller.jpg« Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a vivement critiqué la Voie synodale en Allemagne. 

    Dans une interview accordée à EWTN Vatican / CNA Deutsch, le cardinal de 74 ans a déclaré que la Voie synodale, déclarée "processus de réforme" par ses initiateurs, est "terminée" et était sur une "fausse voie anti-catholique".

    Le Saint-Siège a publié une déclaration le 21 juin notant que la Voie synodale n'était "pas autorisée" à "obliger les évêques et les fidèles à adopter de nouvelles formes de gouvernement et de nouvelles orientations de doctrine et de morale". Il était "nécessaire" de clarifier cela afin de "sauvegarder la liberté du peuple de Dieu et l'exercice du ministère épiscopal".

    Le Présidium synodal - composé de la Conférence épiscopale allemande et du Comité central des catholiques allemands (ZdK) - a alors accusé le Vatican de manquer de volonté de communiquer. Il a déclaré: "Malheureusement, le présidium synodal n'a pas été invité à une conversation jusqu'à aujourd'hui. Que cette communication directe n'ait pas lieu jusqu'à présent, nous regrettons irrités. L'église synodale poursuit notre compréhension différemment! Cela s'applique également à la manière d'aujourd'hui communication, ce qui nous étonne. Cela ne témoigne pas d'un bon style de communication au sein de l'Église lorsque des déclarations sont publiées qui ne sont pas signées de leur nom.

    Le cardinal Müller a qualifié ces déclarations d'"intolérables" et a ajouté que cela "n'a vraiment rien à voir avec la synodalité et la collégialité, ni avec le respect de la fonction épiscopale". Il a dit que la déclaration du Saint-Siège n'exprimait rien d'autre que le "principe simple de l'ecclésiologie catholique".

    Lorsqu'on lui a demandé si le Chemin synodal en Allemagne était désormais terminé après la déclaration de Rome, comme l' a écrit sur Twitter le canoniste de Münster Thomas Schüller , le cardinal Müller a répondu : « Je pense que le Chemin synodal était condamné dès le départ, c'est juste que les initiateurs ne s'en sont pas encore rendu compte."

    Müller a dit que la Voie synodale en Allemagne n'a rien à voir avec la "synodalité", ni avec la "voie". Au contraire, la construction rappelle une «organisation politique» qui se considère comme «l'avant-garde de l'Église universelle».

    Le cardinal a déclaré : « La Révélation est confiée à l'Église pour une préservation fidèle, et non, comme le voulait la Voie synodale au début, que ce corps assemblé virtuellement au hasard ait en quelque sorte le droit et l'autorité de passer outre la constitution sacramentelle de l'Église et de réinterpréter la Révélation selon sa signification."

    C'était le "défaut de naissance de ce corps" de s'ériger en avant-garde de l'Église, a-t-il dit. 

    "Ce qui est poursuivi ici n'est rien d'autre que la division", a déploré le cardinal Müller. "C'est une soi-disant réforme avec un pied de biche."

    Parmi les partisans de la Voie synodale, il y avait une "intransigeance", a déclaré le cardinal, résultant d'"un manque de connaissance de l'ecclésiologie catholique".

    Müller a évoqué la présidente du ZdK, Irme Stetter-Karp, qui avait souligné dans un article de l'hebdomadaire hambourgeois "Die Zeit" qu'il fallait "s'assurer que l'intervention médicale d'un avortement soit rendue possible dans tous les domaines". 

    Le cardinal Müller a déclaré : "Quiconque veut garantir ces crimes, à l'échelle de toute la population, ne peut pas se poser en réformateur de l'Église."

    « Après tout, l'Église n'est pas l'objet de notre réforme. L'Église est fondée par le Christ, ne peut être réformée, est insurpassable ; nous seuls pouvons suivre et devons suivre la voie de la repentance et du renouveau », a-t-il ajouté, devons nous réformer et nous renouveler en Jésus-Christ et ainsi donner la réponse aux défis d'aujourd'hui."

    Ref. Cardinal Müller : « Le Chemin synodal allemand était terminé avant même d'avoir commencé »

  • A propos du mea culpa du pape François au Canada

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    A propos du mea culpa du pape François au Canada

    27 juillet 2022

    L'Église catholique, fidèle au mandat de son divin Maître : "Allez dans le monde entier, prêchez l'Évangile à toute créature" (Mc 16, 15), a accompli, depuis sa fondation, une grande œuvre missionnaire, par laquelle elle a apporté au monde non seulement la foi, mais aussi la civilisation, en sanctifiant les lieux, les peuples, les institutions et les coutumes. Grâce à cette œuvre, l'Église a également civilisé les peuples des deux Amériques, qui étaient plongés dans le paganisme et la barbarie.  

    Au Canada, la première mission jésuite parmi les peuples iroquois, dirigée par le père Charles Lallemant (1587-1674), débarque au Québec en 1625. Une nouvelle mission arrive en 1632, dirigée par le père Paul Le Jeune (1591-1664). Le père Jean de Brébeuf (1593-1649), est revenu en 1633 avec deux pères. De cabane en cabane, ils ont commencé à enseigner le catéchisme aux enfants et aux adultes. Mais certains sorciers ont convaincu les Indiens que la présence des pères provoquait des sécheresses, des épidémies et tout autre malheur. Les Jésuites décident alors de protéger les catéchumènes en les isolant dans des villages chrétiens. Le premier a été construit à quatre miles de Québec. Il avait son fort, sa chapelle, ses maisons, son hôpital et la résidence des Pères.

    Dans le même temps, certains volontaires se sont proposés pour convertir les Indiens : Sainte Marie de l'Incarnation Guyart Martin (1599-1672), une Ursuline de Tours, qui avait fondé avec deux autres religieuses un pensionnat à Québec pour l'éducation des enfants indiens ; Madame Marie-Madeleine de la Peltrie (1603-1671), une veuve française, qui avait créé avec quelques sœurs hospitalières de Dieppe un hôpital, également à Québec ; les membres de la Société de Notre-Dame qui, aidés par le prêtre sulpicien Jean-Jacques Olier (1608-1657) et la Compagnie du Saint-Sacrement, ont construit Ville Marie en 1642, d'où naîtra Montréal.  

    Les Indiens Iroquois, cependant, se sont avérés être catégoriquement hostiles. Ils avaient horriblement mutilé le père Isaac Jogues (1607-1646) et son coadjuteur René Goupil (1608-1642) en versant sur eux des charbons ardents. En mars 1649, les Iroquois martyrisent les Pères de Brébeuf et Gabriel Lallemant (1610-1649). Le père Brébeuf est transpercé de tiges chauffées au rouge et les Iroquois lui arrachent des lambeaux de chair qu'ils dévorent sous ses yeux. Alors que le martyr continuait à louer Dieu, ils lui ont arraché les lèvres et la langue et lui ont enfoncé des braises dans la gorge. Le père Lallemant a été torturé immédiatement après avec encore plus de férocité. Puis un sauvage lui fracassa la tête avec une hache et lui arracha le cœur, buvant son sang, pour assimiler sa force et son courage. Une autre vague de haine fait deux nouveaux martyrs en décembre, les pères Charles Garnier (1605-1649) et Noël Chabanel (1613-1649). Les huit missionnaires jésuites, connus sous le nom de "martyrs canadiens", ont été proclamés bienheureux par le pape Benoît XV en 1925 et canonisés par le pape Pie XI en 1930.

    Ces épisodes font partie de la mémoire historique du Canada et ne peuvent être oubliés. Le pape François, en tant que jésuite, devrait connaître cette épopée, racontée, entre autres, par son confrère le père Celestino Testore, dans son livre 'I santi martiri canadesi', paru en 1941 et réédité en Italie par l'éditeur Chirico en 2007.

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  • Aucun vestige n'a encore été déterré dans les cimetières des pensionnats canadiens

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    De Zelda Caldwell et Katie Yoder sur Catholic News Agency :

    Aucun vestige n'a encore été déterré dans les cimetières des pensionnats canadiens

    25 juillet 2022

    Le 27 mai 2021, on apprenait que des tombes non marquées contenant les restes d'enfants autochtones avaient été découvertes sur le terrain d'un ancien pensionnat de la Colombie-Britannique. 

    Le pensionnat indien de Kamloops, qui a fonctionné de la fin du XIXe siècle à la fin des années 1970, faisait partie des écoles parrainées par le gouvernement canadien et gérées par l'Église catholique pour assimiler de force les enfants autochtones.

    Plus d'un an plus tard, aucun corps n'a été découvert sur le site de Kamloops. Il n'est pas certain que les tombes qui y auraient été découvertes existent réellement. 

    Le sujet des pensionnats est revenu sur le devant de la scène à l'occasion du voyage pénitentiel du pape François au Canada. En présentant ses excuses pour le rôle joué par l'Église catholique dans la gestion du système de pensionnat canadien parrainé par le gouvernement, il a regretté la "destruction culturelle et l'assimilation forcée" infligées aux populations autochtones du pays. Les enfants indigènes étaient enlevés à leur famille et il leur était interdit de parler leur langue maternelle.

    Comme "point de départ", le pape a demandé "une enquête sérieuse sur les faits survenus dans le passé et d'aider les survivants des pensionnats à faire l'expérience de la guérison des traumatismes qu'ils ont subis."

    La frénésie médiatique déforme les conclusions initiales

    La façon dont les prétendus sites funéraires ont été découverts est à l'origine de la controverse. Un radar à pénétration de sol a capté des images, mais il reste à déterminer si ces images représentent des tombes.

    Rétrospectivement, l'annonce des résultats des tests radar a été faite avec une mise en garde. Il s'agissait d'une découverte "préliminaire", mais les médias et les politiciens ont fait circuler l'information selon laquelle des fosses communes avaient été découvertes sur le site d'un ancien pensionnat.

    "Le week-end dernier, avec l'aide d'un spécialiste du géoradar, la vérité crue des résultats préliminaires a été révélée - la confirmation de la présence des restes de 215 enfants qui étaient élèves du pensionnat indien de Kamloops", a déclaré la chef Rosanne Casimir de la communauté Tk'emlúps te Secwépemc après l'annonce initiale.

    "Les restes de 215 enfants découverts à l'ancien pensionnat indien de Kamloops : First Nation", titrait le Vancouver Sun. Le début de l'article disait : "Une Première Nation de la Colombie-Britannique a confirmé que les restes de 215 enfants qui étaient élèves du pensionnat indien de Kamloops ont été trouvés sur la réserve grâce à un radar à pénétration de sol."

    Cette semaine-là, l'article de l'Associated Press a fait apparaître les résultats du radar comme définitifs : "Les restes de 215 enfants, dont certains n'ont que 3 ans, ont été découverts enterrés sur le site de ce qui était autrefois le plus grand pensionnat autochtone du Canada - l'une des institutions qui ont accueilli des enfants enlevés à des familles de tout le pays."

    Le Premier ministre Justin Trudeau a adopté un langage similaire dans une déclaration qu'il a publiée le lendemain de l'annonce des résultats de la recherche : "La nouvelle que des restes ont été découverts à l'ancien pensionnat de Kamloops me brise le cœur - c'est un rappel douloureux de ce chapitre sombre et honteux de l'histoire de notre pays. Je pense à toutes les personnes touchées par cette pénible nouvelle. Nous sommes là pour vous."

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  • Canada : l'intox du "pensionnat de l'horreur"

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    Du Salon Beige :

    Kamloops, le pensionnat de l’horreur : c’était une intox

    Les médias affirmaient avec assurance que le nombre de décès d’élèves des pensionnats canadiens, estimé à 3 201, allait bientôt doubler, voire tripler. Un éditorialiste est allé jusqu’à déclarer que “la découverte des tombes des enfants à Kamloops pourrait être le moment de l’Holocauste au Canada”. Partout, on a assisté à des actes d’expiation publique, et de nombreuses célébrations de la fête du Canada du 1er juillet ont été annulées, voire transformées en moment de repentance.

    Cela fait maintenant 14 mois que l’annonce a été faite au sujet des tombes présumées et aucune preuve physique n’a été déterrée. Pas de tombes. Pas de cadavres. Aucun reste humain. Le texte de l’article indiquait notamment que “les restes de 200 personnes, principalement des enfants, ont été découverts dans des tombes non marquées sur les terrains d’un ancien pensionnat en Colombie-Britannique”, ce qui était totalement faux.

    Selon le Centre canadien de vérité et réconciliation, 51 élèves sont décédés durant les 80 ans d’existence du pensionnat. Grâce aux recherches de l’historien Jacques Rouillard, on connaît maintenant les lieux de sépulture de plus de la moitié de ces enfants. Quatre d’entre eux sont inhumés à Kamloops dans le cimetière de leur réserve situé non loin du pensionnat, ce qui fait douter de l’existence d’un autre lieu de sépulture secret. Vingt-quatre autres enfants sont enterrés dans le cimetière de leur propre réserve. L’historien a pu consulter les certificats de décès conservés dans les registres d’état civil de la province. Ces enfants n’ont donc pas disparu. Comment croire alors que les dépouilles de 200 enfants aient pu être enfouies près de l’école, à l’insu des familles ?

  • « L’Église ne peut se payer le luxe d’une guerre civile liturgique »

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    Tribune de Jean Bernard, collaborateur au mensuel « La Nef », publiée dans le quotidien « La Croix » : Le pape François a formulé, avec sa lettre Desiderio desideravi, « une réflexion profonde » sur la beauté de l’Évangile. Mais, selon Jean Bernard, cette lettre n’est peut-être pas de nature à apaiser les tensions réactivées par le pape autour de la liturgie (20.07.2022) :

    Avec sa lettre Desiderio desideravi, le pape François vient d’adresser à l’Église entière, le jour de la fête des saints Pierre et Paul, une réflexion profonde sur la « beauté incomparable de la liturgie ». Pour le Saint-Père, l’enjeu de notre époque est de « retrouver la capacité de vivre pleinement l’acte liturgique », tâche qui n’est pas aisée pour l’homme moderne tant celui-ci a perdu « la capacité de s’engager dans l’action symbolique qui est une caractéristique essentielle de l’acte liturgique ».

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    Le pape nous décrit ainsi, en des pages denses, ce que la liturgie doit être mais également ce qu’elle ne doit pas être, à savoir, d’un côté, un « esthétisme rituel qui ne prend plaisir qu’à soigner la formalité extérieure d’un rite ou se satisfait d’une scrupuleuse observation des rubriques », et, de l’autre, la « banalité débraillée », la « superficialité ignorante » et le « fonctionnalisme pratique exaspérant ». Pour échapper à ces deux travers, François souligne l’importance de la formation liturgique.

    Un contexte de tensions liturgiques

    Mais il n’aura toutefois échappé à personne que, si la lettre Desiderio desideravi invite à une réflexion et à une action à long terme, elle ne peut être détachée du contexte dans lequel elle a été écrite, à savoir la reprise des tensions liturgiques après la publication du motu proprio Traditionis custodes. D’ailleurs, dans sa lettre, le pape François fait explicitement référence à ce dernier texte, notamment pour rappeler que le missel de Paul VI est « l’unique expression de la lex orandi du rite romain » et qu’il convenait que l’unité dans la prière « soit rétablie dans toute l’Église de rite romain ».

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    Reste qu’il n’est pas certain que Desiderio desideravi soit de nature à apaiser les tensions, et ce pour deux raisons. La première est que cette lettre ne fera pas, ou peu, revenir les fidèles attachés à la forme traditionnelle vers le nouveau Missel, ce d’autant que beaucoup d’entre eux, venant à l’origine de paroisses où ce missel est célébré, ne sont pas disposés à y retourner. À cet égard, il convient de ne pas se méprendre sur les motifs d’une telle attitude : ceux-ci sont à rechercher non pas dans une hostilité de principe à Vatican II (sauf pour la Fraternité Saint-Pie-X) mais dans la conviction – fondée ou non – que la réforme liturgique n’a pas rempli toutes ses promesses et surtout qu’une autre réforme liturgique inspirée des principes du Concile aurait été possible, davantage respectueuse du développement organique de la liturgie.

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  • Pensionnats canadiens : un autre son de cloche

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    Du site "Pour une école libre au Québec" (archive 30 juin 2021) :

    Ce qu’on ne dit jamais : certains Autochtones ont grandement apprécié leur pensionnat

    Élèves autochtones (Adeline Racette et Emily Bone) du pensionnat d’Assiniboia, à Winnipeg, Manitoba.

    Alors que les églises catholiques du Canada sont vandalisées ou incendiées, il est bon de se rappeler que deux éminents autochtones ont attribué à leurs pensionnats le mérite de leur réussite dans la vie. Il s’agit du dramaturge cri de renommée mondiale Tomson Highway et de la défunte chef de bande dénée d’Inuvik, Cece Hodgson-McCauley. En outre, un certain nombre de personnes ont écrit des récits à la sénatrice Lynn Beyak, aujourd’hui à la retraite, témoignant avoir eu des expériences positives ou avoir entendu des récits de première main de bonnes expériences dans les pensionnats. En 2015, Tomson Highway a déclaré au désormais défunt Huffington Post Canada qu’il avait passé neuf des « années les plus heureuses » de sa vie dans un pensionnat. L’école, appelée le pensionnat Guy Hill, était gérée par les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée. Né dans le nord du Manitoba, Highway a été envoyé au pensionnat à l’âge de six ans et y est resté jusqu’à l’âge de 15 ans, rentrant chez lui pour les deux mois de vacances d’été. Il a ensuite été mis en pension dans des familles d’origine européenne tout en terminant ses études secondaires à Winnipeg. « Tout ce qu’on entend, ce sont les choses négatives ; personne ne s’intéresse au positif, à la joie dans cette école », a déclaré Highway au journaliste Joshua Ostroff à propos de Guy Hill. « Neuf des années les plus heureuses de ma vie, je les ai passées… dans cette école », a-t-il poursuivi. « J’ai appris votre langue, pour l’amour de Dieu. Avez-vous appris ma langue ? Non, alors qui est le privilégié et qui est le défavorisé. »

    M. Highway a laissé entendre qu’il y avait autant d’histoires « positives » sur les pensionnats que d’histoires « négatives » entendues par l’enquête « Vérité et réconciliation du Canada » sur le système de pensionnat qui a vu des dizaines de milliers d’enfants des communautés nordiques emmenés loin de leurs familles pour leur éducation. Il a également attribué à son école sa réussite, et aux autres pensionnats la réussite d’autres anciens élèves. « Vous avez peut-être entendu des histoires négatives de la part de 7 000 témoins dans le processus », a déclaré le dramaturge primé. « Mais ce que vous n’avez pas entendu, ce sont les 7 000 rapports qui étaient des histoires positives. Il y a aujourd’hui beaucoup de gens qui ont réussi dans ces écoles, qui ont des carrières brillantes et qui sont des gens très fonctionnels, très heureux, comme moi. J’ai une carrière internationale florissante, et cela ne serait pas arrivé sans cette école ».

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