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Médias - Page 20

  • "Génocide" : la démesure langagière du pape François

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    De Joseph Facal sur Le Journal de Québec :

    La démesure langagière du pape François

    Qui va nier la cruauté et les injustices dont furent victimes les Autochtones au Canada, ou les abus physiques et psychologiques subis par nombre de leurs enfants dans les pensionnats ?

    Mais un « génocide » ?

    Faits

    Né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mot « génocide », quand il est utilisé sans qualificatif, renvoie globalement à une tentative planifiée et systématique pour faire disparaître physiquement toute une communauté.

    Au 20e siècle, l’expression fut presque uniquement réservée à trois cas types : le martyre du peuple juif aux mains des nazis, le génocide des Tutsi par les Hutu au Rwanda, et celui des chrétiens arméniens aux mains des Turcs musulmans.

    Évidemment, beaucoup voudraient étirer la notion.

    Le pape va donc plus loin que la Commission de vérité et de réconciliation de 2015, qui parlait de « génocide culturel », écartant le génocide physique.

    Il s’agissait, peut-on lire, d’« éliminer les peuples autochtones comme peuples distincts et de les assimiler contre leur gré à la société canadienne ».

    Cruel ? Oui. Un génocide physique ? Non.

    Les pensionnats n’étaient pas des camps de concentration, mais « des moteurs de changements culturels et spirituels », disait la Commission. 

    Paternaliste et condescendant ? Évidemment.

    Les enfants étaient arrachés à leurs familles contre leur volonté. Radical et inhumain ? Absolument.

    Mais si vouloir effacer une culture heurte à juste titre notre sensibilité moderne, ce n’est pas la même chose que de vouloir liquider en masse tout un peuple.

    Bien connu, le mot « ethnocide » serait plus approprié : il renvoie à la volonté de détruire l’identité culturelle d’un peuple sans le faire disparaître physiquement.

    Comme le rappelait l’historien Jacques Rouillard, les communautés religieuses fondèrent des écoles, des hôpitaux, des asiles pour jeunes, vieillards, infirmes, orphelins, pauvres, etc.

    Pourquoi de telles gens auraient voulu physiquement faire disparaître des peuples entiers de la surface de la Terre ?

    La Commission de 2015 a estimé que le taux de mortalité dans les pensionnats entre 1945 et 1965 est comparable à la moyenne canadienne chez les enfants des mêmes tranches d’âge. 

    Le taux de mortalité deux fois plus élevé que la moyenne canadienne entre 1921 et 1950 s’explique selon elle par la tuberculose. 

    Les tombes étaient anonymes parce que seuls les riches pouvaient se payer des pierres tombales gravées. Quand on posait une croix en bois, elle se détériorait rapidement.

    Les faits connus pour le moment n’autorisent pas à parler de « charniers », « fosses communes », « survivants », et autres termes tirés du vocabulaire génocidaire.

    Le vocabulaire devrait être durci seulement si de nouveaux faits le justifient.

    Rigueur

    Introduire de la rigueur n’équivaut pas à nier les souffrances ou à manquer de sensibilité. 

    C’est la condition de base à respecter pour ne pas dire n’importe quoi. 

    Nous vivons une époque de démesure langagière. 

    Je ne m’attendais pas à ce que le pape y contribue.

  • Réchauffement climatique ou échauffement des esprits?

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    De Jean-Pierre Snyers :

    Réchauffement climatique ou échauffement des esprits?
     
    Aucun doute: le réchauffement climatique échauffe les esprits. Il devient en effet impossible d'écouter un JT sans entendre parler de ce fichu réchauffement répété comme un mantra. Tout récemment sur RTL TVI, un climatologue est allé jusqu'à dire que les pics de chaleur de 40 dégrés que nous connaissons cet été, seront de 50 degrés dans dix ans. Dix degrés de plus en 10 ans! A ce tarif là, pourquoi pas 20 degrés de plus dans 20 ans, 30 dans 30 ans et 60 dans 60 ans; c'est à dire des canicules jusqu'à 100 degrés en 2082? Plus sérieusement, d'après une étude du magazine Futura science, publiée en 2020, ce n'est pas seulement notre terre mais tout notre système solaire qui se réchauffe. Mars, Vénus, Jupiter ou Uranus... autant de planètes qui subissent à peu près le même sort que le nôtre. L'activité humaine aurait-elle des conséquences sur le climat de celles-là aussi? Hum... En écrivant ces lignes, je ne nie évidemment pas qu'il faille lutter contre la polution produite par les industries, par les émissions de gaz ou par les ondes. Lutter oui, parce que cette pollution engendre des maladies et autres méfaits dont nous sommes victimes, mais à mon sens, pas pour espérer faire baisser nos thermomètres.  N'en déplaise aux idéologues du GIEC et à tous les puissants à leur service, prêts à nous culpabiliser afin de nous taxer davantage et de nous vendre leurs produits, je suis de ceux qui pensent que notre terre n'a jamais cessé de se réfauffer et de se refroidir et que notre taux de CO2, incomparablement plus élevé au temps des dinosaures qu'aujourd'hui, n'a strictement rien d'unique dans l'histoire. De plus, si l'on en croit un certain nombre de scientifiques de renom, qui se basent entre autres sur la diminution des taches solaires qu'ils prévoient effectives dans une quizaine d'années, nos tee-shirts d'aujourd'hui pourraient bien faire place à des pulls à col roulé et nos actuelles sandales à des bottines fourrées. Cela dit, une question demeure: comment refroidir les esprits échauffés par le climat étrange et déroutant de notre société?...
  • La conférence de presse du pape dans l'avion de retour du Canada (texte intégral)

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    De Catholic News Agency :

    Texte intégral : Conférence de presse du Pape François en vol depuis le Canada

    Le pape François s'adressant aux journalistes sur le vol entre le Canada et Rome, Italie, le 30 juillet 2022 | Vatican Media

    Salle de presse de Rome, 30 juillet 2022

    Le pape François est rentré à Rome samedi après un voyage d'une semaine au Canada. Du 24 au 30 juillet, le pape s'est rendu à Edmonton, au Québec et à Iqaluit dans le cadre de ce qu'il a appelé un "pèlerinage pénitentiel" pour présenter ses excuses aux communautés autochtones du pays.

    Vous trouverez ci-dessous la transcription complète de la conférence de presse du pape François sur le vol d'Iqaluit, au Canada, vers l'Italie.

    Pape François : Bonsoir et merci pour votre accompagnement, pour votre travail ici. Je sais que vous avez travaillé dur, et je vous remercie pour la compagnie. Merci.

    Matteo Bruni, directeur du bureau de presse du Saint-Siège : Bien, la première question ce soir est de Ka'nhehsíio Deer, un journaliste canadien d'origine inuit.

    Ka'nhehsíio Deer, CBC Radio [en anglais] : Mon nom est Ka'nhehsíio Deer. Je suis journaliste à CBC Indigenous. En tant que descendante d'un survivant des pensionnats, je sais que les survivants et les familles veulent voir des actions concrètes dans vos excuses, y compris l'annulation de la " doctrine de la découverte ". Étant donné que cette doctrine est toujours ancrée dans la Constitution et les systèmes juridiques du Canada et des États-Unis, où les peuples autochtones continuent d'être dépossédés et privés de leur pouvoir, n'avez-vous pas raté l'occasion de faire une déclaration lors de votre voyage au Canada ?

    Le pape François : Sur la dernière partie, je ne comprends pas le problème.

    Ka'nhehsíio Deer : C'est juste que les peuples autochtones sont encore aujourd'hui dépossédés et privés de leur pouvoir, vous savez, comme si leurs terres leur avaient été enlevées à cause de ces bulles papales et du concept de la doctrine de la découverte. 

    Quand je parle aux autochtones, ils racontent souvent que lorsque les gens sont venus coloniser les Amériques, il y avait cette - la doctrine de la découverte était quelque chose qui donnait le concept que les peuples autochtones de ces terres étaient inférieurs aux catholiques, et c'est ainsi que le Canada et les États-Unis sont devenus des pays. 

    Pape François : Merci pour cette question. Je pense que c'est un problème de chaque colonialisme, chaque - même les colonisations idéologiques d'aujourd'hui ont le même schéma. Ceux qui n'entrent pas dans leur voie ont des manières qui sont inférieures. Mais je veux développer ce point. Ils n'étaient pas seulement considérés comme inférieurs. Un théologien un peu fou se demandait s'ils avaient une âme. 

    Lorsque Jean-Paul II s'est rendu en Afrique, dans le port où les esclaves ont été embarqués, il a fait un signe pour que nous arrivions à comprendre le drame, le drame criminel. Ces personnes ont été jetées dans le navire dans des conditions terribles, puis elles ont été esclaves en Amérique. Il est vrai qu'il y avait des voix qui s'exprimaient, comme Bartolomé de las Casas par exemple ou Pierre Claver, mais elles étaient la minorité.

    La conscience de l'égalité humaine est venue lentement. Et je dis conscience parce que dans l'inconscient, il y a encore quelque chose. Nous avons toujours - permettez-moi de le dire - une attitude colonialiste consistant à réduire leur culture à la nôtre. C'est quelque chose qui nous arrive dans notre mode de vie développé ; parfois nous perdons les valeurs qu'ils ont.

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  • Le "jour du dépassement" : une réalité ou une fiction ?

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    De Stanislas de Larminat sur la Sélection du Jour :

    28 juillet 2022 - jour du dépassement : réalité ou fiction ?

    La presse s’en est fait largement l’écho : l’humanité aurait commencé, le 28 juillet, à consommer 70% d’une seconde planète qui serait, parait-il, nécessaire à l’humanité pour survivre durablement !

    Dit autrement, l’humanité aurait besoin de 1,7 planète pour vivre ! Que diable ! Mais, comment fait-on le calcul des besoins de l’humanité ? Cet indicateur a été élaboré par Mathis Wackernagel, président de Global Footprint Network et par William Rees, son ancien professeur. Tous les deux ont développé le concept d’empreinte écologique, Footprint en anglais. L’indicateur du « jour du dépassement » calcule le rapport entre ce que les auteurs appellent la capacité biologique de la planète avec la dite « empreinte écologique » de l’humanité. Ces deux quantités seraient, disent les auteurs, évaluées en « hectares globaux ». Une date étant plus évocatrice que le pourcentage de ce rapport, Mathis Wackernagel a imaginé de l’appliquer au nombre de jours d’une année. En 2022, ce prétendu jour du dépassement tombe le 28 juillet !

    Mais ce raisonnement, apparemment simple, ne dit rien du concept d’« hectares globaux ». Les auteurs parlent de coefficient d’équivalence pour pouvoir additionner, par exemple des hectares de terre arables sur lesquelles l’homme produit du blé et des hectares d’océans dans lesquels il prélève des sardines. Un agronome est en droit de s’interroger sur la pertinence de ces coefficients, dont l’origine reste, au demeurant, totalement opaque. À ces « hectares globaux » sont ajoutés des « sols énergétiques » que leurs auteurs appellent des « hectares fictifs » permettant d’absorber le CO2 provenant de la combustion d’énergie fossile.

    Ce concept de jour du dépassement souffre d’un amalgame et d’une lacune grave. L'amalgame consiste à ne mesurer, en fait, que les émissions de gaz à effet de serre : les « surfaces fictives » sont, en effet, fondées sur l’idée que les travaux du GIEC seraient un acquis de la science et qu’il faudrait planter des forêts pour stocker le CO2 émis à partir des ressources fossiles. Or, on sait que les modèles du GIEC ne retiennent que 150 ans d’observations climatiques. Ces modèles ne prennent pas en compte les variations de l’activité magnétique du Soleil qui ont un impact sur les quantités de rayons cosmiques atteignant notre planète et contribuant à la formation des nuages. Ces impacts sont cycliques et expliquent les périodes chaudes romaines, médiévales et contemporaines. Les surfaces de sols énergétiques représenteraient 52% du total ce qui est à la fois considérable et déconnecté du réel. Curieusement, l’énergie nucléaire est incluse dans l’empreinte énergie et comptabilisée comme équivalente à la combustion fossile. « Convention très discutable », commentent laconiquement les auteurs ! Il ne faut donc pas s’étonner que la planète supplémentaire, dont l’humanité aurait besoin, soit une planète de forêts considérée comme un puits de carbone ! L’outil contribue donc à entretenir l’alarmisme climatique.

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  • François-Xavier Bellamy soumis à la question

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  • Jean-Pierre Snyers célèbre ses 40 ans d'écriture; une rétrospective époustouflante

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    Jean-Pierre Snyers: 40 ans d'écriture
     
    1982-2022: voilà juste 40 ans que notre ami Jean-Pierre Snyers se livre à l'écriture.

    Afin de se remémorer toutes ces années, il vient de constituer un dossier (composé de 123 photos) sur son blog internet.

    C'est l'occasion également de voir évoquées les très nombreuses rencontres de Jean-Pierre Snyers avec des personnalités de premier plan.

    Si le coeur vous en dit d'y avoir accès, tapez sur google jpsnyers.blogspot.com.

    https://drive.google.com/drive/folders/1tVJv4O4VEmZicHEW1TbR0Rq_N6UdZUJb?usp=sharing

  • Canada : l'intox du "pensionnat de l'horreur"

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    Du Salon Beige :

    Kamloops, le pensionnat de l’horreur : c’était une intox

    Les médias affirmaient avec assurance que le nombre de décès d’élèves des pensionnats canadiens, estimé à 3 201, allait bientôt doubler, voire tripler. Un éditorialiste est allé jusqu’à déclarer que “la découverte des tombes des enfants à Kamloops pourrait être le moment de l’Holocauste au Canada”. Partout, on a assisté à des actes d’expiation publique, et de nombreuses célébrations de la fête du Canada du 1er juillet ont été annulées, voire transformées en moment de repentance.

    Cela fait maintenant 14 mois que l’annonce a été faite au sujet des tombes présumées et aucune preuve physique n’a été déterrée. Pas de tombes. Pas de cadavres. Aucun reste humain. Le texte de l’article indiquait notamment que “les restes de 200 personnes, principalement des enfants, ont été découverts dans des tombes non marquées sur les terrains d’un ancien pensionnat en Colombie-Britannique”, ce qui était totalement faux.

    Selon le Centre canadien de vérité et réconciliation, 51 élèves sont décédés durant les 80 ans d’existence du pensionnat. Grâce aux recherches de l’historien Jacques Rouillard, on connaît maintenant les lieux de sépulture de plus de la moitié de ces enfants. Quatre d’entre eux sont inhumés à Kamloops dans le cimetière de leur réserve situé non loin du pensionnat, ce qui fait douter de l’existence d’un autre lieu de sépulture secret. Vingt-quatre autres enfants sont enterrés dans le cimetière de leur propre réserve. L’historien a pu consulter les certificats de décès conservés dans les registres d’état civil de la province. Ces enfants n’ont donc pas disparu. Comment croire alors que les dépouilles de 200 enfants aient pu être enfouies près de l’école, à l’insu des familles ?

  • Un court-métrage sur la bienheureuse Pauline Jaricot

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    De l'Agence Fides :

    Cité du Vatican - A l'anniversaire de sa naissance aujourd'hui, un court-métrage sur la bienheureuse Pauline Jaricot disponible en 4 langues

    22 juillet 2022

    Cité du Vatican (Agence Fides) - La fondatrice de l'Œuvre Pontificale de la Propagation de la Foi (OPFP), béatifiée le 22 mai dernier dans sa ville natale, est née à Lyon le 22 juillet 1799. Le court-métrage "Guardare dall'alto" (Regarder d'en haut), produit par le POPF avec la collaboration de l'Agence Fides à l'occasion de cette année jubilaire (voir Agence Fides 3 mai 2022) lui a été dédié ainsi qu'à son message toujours d'actualité. Le court-métrage, disponible dès maintenant en anglais, italien, français et espagnol, présente sous la forme d'un court-métrage et d'un docu-film l'histoire et l'expérience de foi de Pauline Jaricot, en la racontant à travers les yeux et la vie de Claire, une jeune femme de notre temps. Pensé et conçu comme un outil d'évangélisation, il a été mis à la disposition des Directions nationales des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM), qui le diffusent et, dans certains cas, le traduisent dans leur propre idiome, en produisant des versions sous-titrées et même doublées. Les lieux de tournage incluent non seulement les endroits de Lyon où Jaricot a vécu son expérience de foi, mais aussi Rustrel, une commune de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, connue comme le "Colorado de la Provence", où Pauline Jaricot avait fondé l'usine Notre Dame des Anges. La personne qui a reçu le miracle de la guérison par l'intercession de Pauline Jaricot : Mayline Tran, une petite fille de trois ans à l'époque, apparaît également dans les dernières scènes du court-métrage. La famille Tran a participé à la phase finale du projet, partageant l'esprit du projet et racontant sa propre expérience.

    (EG) (Agence Fides 22/7/2022)

  • L'Eglise, bouc émissaire de la politique coloniale de l'Etat canadien

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    De Luca Marcolivio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    ENTRE LES INCENDIES ACTUELS ET L'HISTOIRE

    Le Canada et les écoles indigènes, l'Eglise comme bouc émissaire (archive du 8-7-2021)

    Une vingtaine d'églises, dont beaucoup sont catholiques, ont été incendiées ou vandalisées au Canada après la découverte de tombes anonymes d'enfants. À l'origine, il y a le rôle des écoles résidentielles voulues par le gouvernement depuis le XIXe siècle pour l'assimilation des autochtones canadiens, qui mouraient souvent, en l'absence d'aide, de maladie et de faim. Et aujourd'hui, Trudeau s'attaque à l'Église, en essayant de faire oublier les fautes de l'État.

    Au Canada, un choc historique entre l'État et l'Église a lieu. Entre les charniers mis au jour et les églises brûlées, comme souvent, la vérité se cache dans les plis de l'histoire.

    Fin mai déjà, 215 restes d'enfants amérindiens ont été découverts dans une fosse commune sur le terrain d'une ancienne école catholique à Kamloops, en Colombie-Britannique. L'école était l'un des nombreux pensionnats créés au XIXe siècle pour l'éducation des jeunes autochtones. En apprenant la nouvelle, lors de l'Angélus du 7 juin, le pape François a exprimé sa proximité avec la communauté catholique et l'ensemble du peuple canadien " traumatisé par cette nouvelle choquante. " Le souverain pontife avait alors demandé de "faire la lumière" sur un fait qui "accroît encore la conscience de la douleur et de la souffrance du passé."

    Puis, pour coïncider avec la Journée nationale des peuples autochtones, célébrée au Canada le 21 juin dernier, deux églises ont été incendiées. En l'espace d'un mois, une vingtaine d'incendies et d'actes de vandalisme graves ont été recensés contre des églises, pour la plupart catholiques. Au moins deux des incidents ont été qualifiés par la police canadienne d'incendies criminels possibles. Rien ne permet, du moins pour l'instant, d'établir un lien de causalité entre les deux phénomènes, d'autant que le sud-ouest du pays a été frappé par une vague de chaleur sans précédent. Il est cependant inconcevable de penser que les très hautes températures aient pu également provoquer des incendies dans les lieux de culte.

    La deuxième et plus importante découverte a eu lieu le 23 juin, à l'ancien pensionnat indien de Marieval, dans la province de la Saskatchewan. Pas des fosses communes mais 751 tombes anonymes. Cadmus Delorme, chef de la communauté de Cowess, l'a annoncé. "La nouvelle selon laquelle des centaines de tombes non marquées ont été découvertes dans la Première Nation de Cowessess est absolument tragique, mais pas surprenante", a tweeté Perry Bellegarde, chef national de l'Assemblée des Premières Nations.

    Les représentants des Premières nations eux-mêmes attendent des excuses officielles de l'Église catholique pour son rôle dans le système des pensionnats mis en place par le gouvernement canadien. Ce "génocide culturel" a été reconnu en 2015 par la Commission Vérité et Réconciliation, qui a estimé qu'environ 6 000 enfants sont morts dans ces écoles. Les jeunes élèves des écoles catholiques ou d'autres confessions chrétiennes, affirment les accusateurs, étaient maintenus dans des conditions sanitaires épouvantables, maltraités, soumis à une inculcation forcée et parfois abusés.

    Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, depuis son entrée en fonction en 2015, a appuyé sur l'accélérateur de l'enquête et impulsé une série d'initiatives pour commémorer les victimes. C'est encore Trudeau qui a demandé des excuses officielles au pape François. Le premier ministre canadien a déclaré avoir parlé "personnellement" avec le pontife, insistant sur "l'importance qu'il y a non seulement à ce qu'il s'excuse, mais aussi à ce qu'il s'excuse auprès des Canadiens autochtones sur le sol canadien". Je sais que les dirigeants de l'Église catholique, a ajouté M. Trudeau, examinent très activement les mesures qui peuvent être prises.

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  • Internats pour enfants autochtones au Canada : l'histoire falsifiée et 52 églises incendiées

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    Un entretien avec Pablo Munoz Iturrieta sur Kath.Net/news (archive du 29 juillet 2021) :

    Corps retrouvés au Canada : un publiciste parle de " falsification de l'histoire " !

    L'auteur et humaniste Pablo Munoz Iturrieta contredit la description par l'Église catholique d'un "génocide" des Indiens du Canada dans une interview accordée à Kathpress - 52 incendies d'église à ce jour

    Il n'y a pas eu de "génocide" des enfants autochtones dans les écoles confessionnelles du Canada au début du 20e siècle, qui ont été systématiquement spoliés de leur culture, maltraités, tués par des mauvais traitements et enterrés dans des fosses communes par les religieux : Avec cette critique des récents reportages des médias, le publiciste et scientifique canadien Pablo Munoz Iturrieta attire l'attention. Comme l'a expliqué l'Argentin d'origine dans une interview accordée à Kathpress jeudi, les faits historiques s'y opposent clairement. Une "falsification de l'histoire" aux conséquences déjà dévastatrices est pratiquée, a-t-il déclaré.

    Depuis la fin du mois de mai, des informations sur la découverte de plus d'un millier de cadavres d'enfants à proximité de ce que l'on appelle les "pensionnats" - principalement des internats pour autochtones gérés par l'Église catholique, qui ont existé de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1980 - ont provoqué un tollé dans le monde de l'information. On savait depuis longtemps que ces tombes, qui n'étaient pas marquées par leur nom, existaient : une commission gouvernementale au Canada s'était chargée d'une réévaluation, qui a rédigé son rapport final en 2015, a souligné M. Munoz. Toutes les trouvailles actuelles y avaient déjà été répertoriées.

    Justin Trudeau a maintenant ramené ces découvertes de corps dans la discussion afin de donner du poids à sa politique indigène. Le Premier ministre canadien avait également demandé au Pape François de venir au Canada et, au nom de l'Église, de demander aux parents du peuple indigène connu sous le nom de "Premières Nations" le pardon des souffrances infligées au cours de l'histoire. Le philosophe et théologien a fait remarquer qu'il ne fallait pas oublier que l'État canadien était responsable de l'éducation et qu'il commandait les écoles confessionnelles.

    Pas de "rééducation" forcée

    Ce dont l'Église est accusée est largement indéfendable, a souligné M. Munoz. Il n'y a certainement pas eu d'"imposition" de la culture chrétienne, puisque les indigènes étaient chrétiens depuis longtemps, avec leur propre clergé indigène depuis le milieu du 17e siècle. "Les missionnaires étaient extrêmement prudents avec la culture des indigènes. Le fait qu'ils parlent encore leur langue aujourd'hui est principalement dû aux prêtres catholiques", dit-il. De même, l'enseignement dans les pensionnats catholiques se faisait principalement dans les langues indigènes.

    Au début des écoles indigènes, les familles y envoyaient volontairement leurs enfants, ce qui permettait une meilleure alimentation, une protection contre le froid en hiver et l'apprentissage d'un métier. En 1920, le Canada a introduit l'enseignement obligatoire. Même après cela, l'Eglise n'a pas eu recours à la force de la police pour emmener les enfants, comme certains le prétendent, a déclaré M. Munoz. "Mais il y a des rapports selon lesquels certains élèves sont tombés malades de la tuberculose et les tribus ne voulaient plus envoyer leurs enfants à l'école par peur de l'infection." Un examen médical d'entrée pour les nouveaux élèves a été introduit en conséquence, a-t-il dit.

    Cause de mortalité : principalement des infections

    En tout état de cause, la tuberculose - pour laquelle la vaccination n'a été introduite au Canada que vers 1950 - et surtout la pandémie de grippe espagnole de 1918 à 1920 ont également été la principale cause de décès des enfants dont les corps sont aujourd'hui en cause, a souligné le publiciste canadien. Au lieu d'être enterrés dans des "fosses communes", les morts étaient enterrés dans leurs propres tombes, chacune avec sa propre croix. Le fait que les noms n'aient pas été écrits dessus était un respect pour une tradition indigène correspondante, a déclaré Muñoz. Cependant, les noms des personnes décédées ont été enregistrés dans les dossiers - "ce qui ne serait jamais arrivé dans le cas d'un véritable génocide".

    M. Munoz n'a pas nié qu'il y ait eu des cas d'abus sexuels sur des enfants dans les pensionnats, en plus d'une violence dans l'éducation très discutable du point de vue actuel - qui était autrefois répandue dans toutes les écoles. Une réévaluation est importante ici, mais il faut aussi faire la différence : "Les cas d'abus connus aujourd'hui dans l'Église catholique du Canada concernent principalement les années 1970 et 1980, alors que les écoles indigènes étaient déjà en voie de disparition." Établir un lien direct avec les cadavres des enfants n'est pas approprié, a-t-il dit.

    Déjà 52 incendies d'église

    Le scientifique, blogueur et auteur catholique, qui enseigne dans plusieurs universités au Canada, aux États-Unis et en Argentine, est très préoccupé par les conséquences du récit sur le corps des enfants, qui repose sur des exagérations. Par exemple, a-t-il dit, 52 églises ont déjà été incendiées et, dans certains cas, réduites en cendres au Canada au cours des deux derniers mois, y compris des églises historiques dans des réserves autochtones et des lieux de culte appartenant à des communautés de migrants de diverses confessions. "Le gouvernement n'a rien fait jusqu'à présent pour mettre un terme à cette situation ou pour enquêter sur ce qui se passe et découvrir qui sont les auteurs de ces actes", s'est plaint M. Muñoz.

  • D'Eugène et de François : lequel était le pape ?

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    Sur Vatican News, on apprend que le Pape François est "affecté par le décès d’un grand ami journaliste"; "Le Saint-Père a exprimé jeudi 14 juillet sa douleur, suite au décès à Rome du journaliste italien Eugenio Scalfari, a rapporté la direction du Bureau de presse du Vatican. Fondateur et directeur pendant 20 ans du journal La Repubblica, cet homme de médias était un ami du Pape François."

    Il a souvent été question, sur belgicatho, de ce journaliste influent.

    Stefano Fontana, sur la Nuova Bussola Quotidiana, pose cette étrange question :

    Eugène et François : lequel était le pape ?

    16-07-2022

    Eugenio Scalfari a été le pontife grand public auquel tout le monde a fini par s'aligner, y compris le monde catholique : d'abord, malgré Jean-Paul II et Benoît XVI, puis avec la collaboration de François. Le pape pensait dialoguer avec un laïc, sans se rendre compte que c'était ce dernier qui lui mettait sa doctrine dans la bouche.

    Eugenio Scalfari, décédé il y a deux jours, n'était pas seulement un journaliste. Il était bien plus. C'était un Pape. Son journal - La Repubblica - est devenue le nouvel évangile qu'il inspire, qu'il guide, et dont il est l'interprète officiel et le garant de la doctrine. 'La Repubblica' était la référence du radicalisme bourgeois irréligieux de la post-modernité italienne. Dès le début, il s'est imposé comme un quotidien militant, religieux dans sa laïcité dogmatique, en avance sur le 'Manifesto' ou 'L'Unità', parce qu'il était complètement post-idéologique. Scalfari et Repubblica ont confirmé et développé les instances du modernisme nihiliste de la modernité italienne, ont semé l'ère des " nouveaux droits " et ont exercé un pouvoir idéologique d'interdiction, d'excommunication et d'extradition contre les intellectuels qui ne s'alignaient pas sur l'autoritarisme du nouveau.

    Scalfari était le pape de l'anti-Église, rigide dans ses hypothèses, pas du tout tolérant avec les dissidents, inquisitorial, actif dans la proscription de ceux qui ne s'alignaient pas. Repubblica était le nouvel évangile lu par les prêtres et les religieuses post-conciliaires, auquel les séminaires de toute l'Italie se sont abonnés, puis copié par 'Avvenire' (le journal "catholique" italien), qui a fini par devenir lui aussi une petite Repubblica. Aujourd'hui, tous les journaux italiens, à l'exception de quelques réprouvés vitupérés par le système de pouvoir médiatique, sont la Repubblica. La Repubblica avait également rallié le 'Corriere' à son idéologie, mais 'Il Giornale', qui est né de cette prise de conscience, a fini par devenir lui aussi une sorte de Repubblica.

    Pannella, Bonino, les radicaux, les Verts, la gauche catholique, le Parti démocrate issu de la transformation de l'ancien PCI, Renzi, les Cinq étoiles, tous ceux qui veulent désormais occuper le " centre ", le président Mattarella... rien n'exprime autre chose que l'idéologie de la Repubblica et de Scalfari : laïcité, subjectivisme radical, nouveaux droits, pure culture bourgeoise, procéduralisme institutionnel.

    Scalfari a dicté l'horizon de compréhension de l'Italie d'aujourd'hui, l'Italie du divorce et de l'avortement, de la loi Cirinnà et du Zan ddl, l'Italie anti-famille et anti-vie, l'Italie ralliée aux puissances internationales, l'Italie qui veut + d'Europe et - d'Italie, l'Italie qui revendique les 'transitions' en les présentant comme le salut. Scalfari était un Pape, il était le chef d'une religion et il annonçait le salut. Le monde catholique a été pris en otage par lui. La Repubblica est entrée dans les paroisses. Je me souviens que Giovanni Reale avait appelé Scalfari à prendre la parole à l'Université catholique de Milan pour dire que nous, les hommes, sommes comme des petites fourmis perdues dans l'univers, sans sens, sans chef, sans fin. Le catholique qui ne lisait pas la Repubblica était considéré comme hors du temps et de son époque. Aucun journal n'a jamais pensé, comme Repubblica, à être une nouvelle Bible. Aucun journaliste n'a jamais pensé, comme Scalfari, à être un nouvel évangéliste.

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  • "S'attendre à la disparition du catholicisme d'ici une génération..."

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    Du Père Louis Bouyer, ces propos publiés en 1969 dans "La décomposition du catholicisme" résonnent étrangement aux oreilles d'un catholique d'aujourd'hui (source) :

    Le pontificat de Jean XXIII, puis le Concile avaient paru inaugurer pour l'Eglise catholique un renouveau inespéré, sinon inespérable. En fait, il semblait que la redécouverte de la Bible et des Pères de l'Eglise, le mouvement liturgique, l'œcuménisme, et, par un retour aux sources de la théologie et de la catéchèse, une redécouverte de l'Eglise dans sa tradition la plus authentique conjuguée avec une ouverture décidée aux problèmes du monde contemporain : scientifiques, culturels, sociaux — il semblait que toutes ces choses qui, jusque-là, étaient restées le fait d'une petite élite, facilement suspectée en haut-lieu et encore peu influente dans la masse, allaient soudainement, ou tout au moins rapidement, gagner tout le corps après s'être imposées à ses chefs.

    Quelques années seulement ont passé depuis, mais, il faut l'avouer, la suite des événements ne semble pas, jusqu'ici, avoir beaucoup répondu à cette attente. A moins de se boucher les yeux, il faut même dire franchement que ce que nous voyons ressemble bien moins à la régénération escomptée qu'à une décomposition accélérée du catholicisme. Un homme politique français de premier plan, qui est chrétien mais n'appartient pas à l'Eglise catholique, parlant à quelques-uns de ses coreligionnaires sur les suites du Concile, leur disait, si j'en crois ce que l'un d'eux m'a répété, qu'on devait s'attendre maintenant à la disparition du catholicisme d'ici une génération. Cette opinion d'un observateur, sans doute peu sympathique à son objet mais certainement bien informé, sans passion et lucide, ne peut être écartée d'un revers de main.

    Sans doute, une longue expérience a montré que les prophéties de ce genre, souvent renouvelées dans le passé, sont bien téméraires. L'historien Macaulay observait au siècle dernier que le catholicisme avait survécu à tant de crises et de si graves qu'on ne pouvait plus imaginer maintenant ce qui pourrait bien amener sa ruine définitive. Mais il serait trop facile pour les catholiques de se rassurer par de telles paroles, pour replonger dans la torpeur onirique à laquelle, aujourd'hui comme par le passé, ils ne sont que trop enclins. Sans vouloir rien dramatiser, il faut reconnaître que nous en sommes arrivés une fois de plus (et peut-être plus que jamais) à l'un de ces tournants de l'histoire où, si la Providence veut une fois de plus nous secourir, elle ne le fera qu'en suscitant parmi nous des hommes dont la lucidité soit à la hauteur des circonstances, et le courage égal à la pénétration.

    C'est d'abord de voir clair en nous-mêmes que nous avons besoin. A cet égard, il semble que nous ayons seulement échangé, ces derniers temps, une forme paralysante d'autosatisfaction pour une euphorie plus pernicieuse encore. Le « triomphalisme » de naguère, justement dénoncé, nous faisait saluer comme une succession de victoires les échecs les plus hâtivement colmatés, quand ce n'était pas camouflés. Nous pouvons rire de ce style, brusquement devenu désuet, de nos « Semaines religieuses ». Mais la nouvelle presse catholique n'a pas été longue à secréter un « néo-triomphalisme » qui ne vaut guère mieux, et qui peut être pire.

    Un hebdomadaire français, qui se dit « catholique », en venait récemment à nous apprendre que le renouveau post-conciliaire n'a pas encore vraiment pénétré l'Eglise d'Espagne, d'après ce critère : le nombre des vocations sacerdotales et religieuses n'y a pas beaucoup diminué ! Quand on en est arrivé à ce point de vue de Knock, où les signes de santé persistants sont interprétés comme des symptômes d'une gravité particulière, il faut que le mal soit bien avancé..., mais c'est l'esprit du médecin qui est évidemment le plus malade ! Ce petit trait, qui pourrait paraître simplement comique, est révélateur d'un des aspects les plus significatifs de la crise où nous sommes. Je ne sais si le Concile, comme on le dit, nous a délivrés de la tyrannie de la Curie romaine, mais ce qu'il y a de sûr c'est que, volens nolens, il nous a livrés, après s'être livré lui-même, à la dictature des journalistes, et particulièrement, des plus incompétents et des plus irresponsables.

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