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Politique - Page 209

  • Les raisons de l'antagonisme entre les institutions européennes et la Hongrie (Chantal Delsol)

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    De Chantal Delsol sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    Chantal Delsol: «Entre les institutions européennes et la Hongrie, les raisons d’un antagonisme»

    TRIBUNE – La philosophe examine la controverse suscitée, à l’échelle européenne, par l’adoption, à Budapest, d’un projet de loi qui interdit la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs.

    25 juin 2021

    Chantal Delsol est membre de l’Institut.


    Une nouvelle affaire hongroise commence à l’occasion du match de football Allemagne-Hongrie. La municipalité allemande voulait illuminer le stade de Munich aux couleurs de l’arc-en-ciel de la communauté LGBT, afin de protester contre une loi annoncée la semaine dernière par le gouvernement de Viktor Orban. L’UEFA, organisatrice de l’Euro de football, a refusé, se disant «une instance politiquement et religieusement neutre». Cette neutralité a soulevé aussitôt un tollé aussi bien chez les dirigeants de nombreux pays européens que dans les médias: les lois sociétales récentes ne sont plus considérées comme des prises de position, face auxquelles on pourrait être neutre, mais comme des évidences substantielles, une sorte de droit naturel, face auquel un opposant devient indigne. Là-dessus, quinze États membres de l’Union européenne ont demandé à la Commission d’agir face à ce texte de loi qui interdit la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs. La Hongrie s’est retrouvée une nouvelle fois sous les critiques et injures.

    Que dit le texte incriminé? Il prévoit que «la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans»Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’est exclamée: «Le projet de loi hongrois est une honte. Ce projet de loi est clairement discriminatoire envers les personnes sur la base de leur orientation sexuelle et va à l’encontre de toutes les valeurs fondamentales de l’Union européenne.»C’est une législation «indigne de l’Europe», a fustigé le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn, «les gens ont le droit de vivre comme ils veulent, on n’est plus au Moyen Âge». Le ministre délégué allemand aux Affaires européennes, Michael Roth, a dénoncé des dispositions qui «violent clairement les valeurs de l’UE», et Emmanuel Macron a fait la même déclaration.

    Il est vrai qu’une ambiguïté existe sur la portée du projet de loi. Certains jugent que les «contenus» interdits pourraient inclure les publicités susceptibles d’être vues par des mineurs, ce qui est un autre sujet.

    Notre réflexion porte ici sur l’éducation dans la famille. Le ministre hongrois des Affaires étrangères a déclaré que «cette loi ne dit rien sur l’orientation sexuelle des adultes. Elle dit seulement que, tant que les enfants ont moins de 18 ans, leur éducation sexuelle relève exclusivement de leurs parents, c’est tout».Comment comprendre qu’une communauté de liberté (l’Europe institutionnelle), qui s’était étendue dans la joie après la chute du communisme, en soit venue à imposer si radicalement une seule vision éthique ?

    Que ce simple point suscite l’hystérie: cela montre à quel degré d’idéologie imposée en est arrivée l’Union européenne. Il faut rappeler en passant que le gouvernement Orban a été élu démocratiquement. Les défenseurs de la loi ont été obligés de préciser cette évidence que le vote du Parlement hongrois est «une compétence nationale qui ne devrait pas être remise en question», ce qui en principe va de soi, mais justement ne va plus de soi, en raison d’une vision libertaire dont l’Union voudrait assurer l’obligation, sous peine de sanctions (on en parle).

    Comment démêler cela? Comment comprendre qu’une communauté de liberté (l’Europe institutionnelle), qui s’était étendue dans la joie après la chute du communisme, en soit venue à imposer si radicalement une seule vision éthique? Laquelle apparaît à ses adeptes comme la chose la plus naturelle du monde, une sorte de loi naturelle en somme, qui serait récusée seulement par «les barbares» (à l’extérieur, comme les pays musulmans) et «les criminels» (à l’intérieur, comme les gouvernements illibéraux, les conservateurs et les résidus cathos).

    Il peut être utile à cet égard de faire la distinction entre la tolérance et la légitimation. Le cas que nous avons sous les yeux montre, comme bien d’autres, à quel point la tolérance est mal aimée: tolérer, c’est supporter, au sens étymologique, sans pour autant apprécier, sans être d’accord. Mot de Voltaire: je ne vous approuve pas, mais je ferai tout pour que vous puissiez vous exprimer. Or aujourd’hui ce mot est caduc: la tolérance de Voltaire apparaît comme une condescendance et, finalement, un mépris. On ne nous demande pas de tolérer tous les comportements: mais de les légitimer. On ne vous demande pas seulement de laisser faire, mais d’approuver et de complimenter. Ce qui est bien différent ; il faudrait affirmer que tous les comportements sont également bons, valables, justifiables. Dans une société libérale, la tolérance est de mise et, pour cette raison, les comportements les plus divers (à condition de ne pas s’attaquer à autrui) sont légalisés. Mais la légitimation est bien autre chose: il s’agit de cautionner, de «juger bon». Nous savons bien que, sur nombre de sujets, nous sommes tolérants parce que libéraux, quoique sans légitimer. Je puis tolérer les caricatures de Mahomet parce que je suis libérale, tout en jugeant personnellement que ce type de caricature est moralement illégitime, parce qu’on n’insulte pas le dieu des autres, de même qu’on n’insulte pas la mère des autres ni la patrie des autres, affaire de respect.

    Or la question de la distinction entre tolérance et légitimité touche justement l’éducation dans la famille, car c’est la famille qui transmet les jugements de légitimité et d’illégitimité, au regard des croyances. Et les croyances posent les limites et les justifient. Je puis tolérer la légalisation du changement de genre, parce que je suis libérale, mais sans accepter pour autant, et cela pour des raisons d’éthique personnelle, qu’on vienne le proposer en classe (donc dans mon dos) à mon enfant.Il est désastreux que les gens intelligents qui nous gouvernent se croient tenus de crier à la discrimination dès qu’un jugement se manifeste, et de traiter de criminels ceux qui jugent que des limites existent

    Autant il est nécessaire, si nous sommes des sociétés libérales, comme c’est le cas dans l’Union européenne, de tolérer tous les comportements et de respecter les personnes concernées, autant il est normal que chaque courant, mouvement social, famille, nourrisse sa propre idée de la légitimité de tel ou tel comportement. C’est pourquoi le gouvernement Orban juge inopportun qu’un seul courant de pensée s’impose dans les écoles. C’est aux familles de porter des jugements, et la plupart des Français ne pensent pas autrement, car ce n’est pas à une idéologie d’État d’éduquer les enfants. Considérer que tous les comportements sont également légitimes, c’est une manière de voir libertaire, respectable comme les autres parce que nous sommes dans une société libérale, mais que tous ne sont pas tenus de légitimer, et qui a fortiori n’a pas justification à s’imposer à tous, d’autant moins à s’imposer aux enfants dans les écoles.

    Le grand naufrage des élites libérales contemporaines est de récuser toute réflexion sur les limites. Il est désastreux que les gens intelligents qui nous gouvernent se croient tenus de crier à la discrimination dès qu’un jugement se manifeste, et de traiter de criminels ceux qui jugent que des limites existent. Une société n’est pas obligée de tout relativiser pour être libre.

    Plus grave encore: le grand naufrage de nos élites est dans le déni de la conscience personnelle, dont la grandeur est de pouvoir décider si elle légitime ou non ce qu’elle tolère et de pouvoir transmettre cela à ses enfants. Mais la conscience personnelle, et en dépit de toutes les déclarations grandiloquentes, nul ne pourra nous l’enlever.

  • La Hongrie : un caillou dans la chaussure LGBTQIA+ de l'Union Européenne

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    LA HONGRIE, CAILLOU DANS LA CHAUSSURE « LGBTQIA+ » DE L’UE

    L’Union Européenne a adopté des « valeurs » sociétales qui auraient fort surpris ses pères fondateurs. Parmi celles-ci, le nouveau concept de « genre » et ses nombreuses applications LGBTQIA+ (pour : Lesbienne, Gay, Bisexuel·le, Transgenre, Queer, Intersexe, Asexuel·le, le + incluant d’avance toutes les personnes qui ne se retrouveraient pas dans cette liste…). Ces « valeurs » libertaires créent un clivage de plus en plus marqué entre les pays européens de l’Ouest et du Nord qui leur sont acquis, et ceux d’Europe centrale et orientale qui refusent de tourner le dos au modèle familial légué par la tradition judéo-chrétienne. En tête des réfractaires, la Pologne et la Hongrie. En mars dernier, en réponse à la centaine de collectivités polonaises qui s’étaient décrétées « zones sans idéologie LGBT », le Parlement européen a voté une résolution déclarant l’UE « zone de liberté » pour les minorités sexuelles.

    Ce 24 juin, c’est la Hongrie qui a été mise sur la sellette au Conseil européen. En cause, une nouvelle loi hongroise interdisant de « promouvoir » le changement de genre et l’homosexualité auprès des mineurs. Une « honte », selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, selon laquelle cette loi « va à l’encontre de toutes les valeurs fondamentales de l’UE ». La présidente avait reçu l’appui de 15 états membres sur 27 qui ont adressé à la Commission une déclaration dans laquelle ils se disent « profondément inquiets » par des dispositions « discriminatoires à l’égard des personnes LGBTQI et violant le droit à la liberté d’expression sous prétexte de protéger les enfants ». Présent à Bruxelles et soumis, jeudi soir, à deux heures de réprimandes par une majorité de ses homologues européens menés par ceux du Benelux, le premier ministre hongrois Viktor Orban n’a pas fléchi : cette loi, a-t-il dit et répété, « ne porte pas sur les homosexuels » mais « concerne la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants ». Il a été aussitôt soutenu par ses homologues polonais et bulgare. La veille, mercredi 23 juin, à Munich, une tentative d’utiliser l’Euro de football à l’occasion du match Allemagne-Hongrie en éclairant le stade aux couleurs arc-en-ciel, avait échoué : l’UEFA a « calé » devant cette trop évidente exploitation politico-idéologique du sport.

    Votée par le parlement hongrois le 15 juin dernier, la loi en question stipule que « l’école ne doit pas viser à promouvoir le changement de genre ainsi que l’homosexualité ». Elle s’inscrit selon ses auteurs dans un « système de protection de l’enfance » garantissant le droit des mineurs « à leur identité selon leur sexe de naissance ». Est donc proscrit « tout ce qui encourage la déviation, la modification, ou l’homosexualité sur la base de l’identité de genre », la « responsabilité civile » des chefs d’établissement, des enseignants ou des éducateurs pouvant être engagée en cas d’infraction. Le gouvernement hongrois avait préparé le terrain en faisant adopter en décembre dernier un amendement à la Constitution pour préciser que « la mère est une femme, et le père est un homme ». Cet amendement précise que « la Hongrie protège l’institution du mariage », qui est la « base de la relation familiale » et de la relation « parent-enfant », ainsi que le droit des enfants à recevoir une éducation « conforme aux valeurs fondées sur l’identité constitutionnelle et la culture chrétienne de la Hongrie ». Il s’agit, avait précisé la ministre de la justice, Judit Varga, de mettre la Hongrie à l’abri de « la menace constante » qui pèse sur « les lois naturelles » et « l’ordre de la création ». Là encore, on imagine la stupeur du trio démocrate-chrétien des « pères de l’Europe », Alcide De Gasperi, Robert Schuman et Konrad Adenauer, si on leur avait annoncé qu’un pays européen jugerait nécessaire de graver dans sa constitution de telles évidences… pour se border contre le vent soufflant des instances de l’UE et des autorités politiques de leurs propres pays.

    Il serait intéressant de sonder les parents d’élèves des pays européens pour vérifier s’ils partagent ou non, et dans quelle proportion, les condamnations de la Hongrie par les instances de l’UE au nom de la cause LGBT. Mais gageons qu’aucun institut de sondage ne se risquera à un tel exercice. Le sujet est tabou. Pourtant, que risque la Hongrie ? L’initiative d’une procédure d’infraction pour violation du droit de l’UE revient à la Commission européenne qui pourrait saisir la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE). Et après ? Les autorités hongroises pourraient-elles se laisser intimider par les foudres de la CJUE ? Elles n’auraient rien de comparable, heureusement, au déferlement des chars soviétiques contre Budapest en 1956 ! Quoi qu’il en soit, Viktor Orban a promis d’engager devant la CJUE un recours contre d’éventuelles sanctions. Au moins un an de procédure… Rien ne dit qu’elle aboutira avant avril 2022, date des élections générales en Hongrie.

     

    La Hongrie veut réprimer la « promotion » » de l’homosexualité

    La Croix 15-06-2021
  • Chasser le latin et le grec de l'Université ?

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    D'Alice Develey sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    La culture «woke» veut chasser le grec et le latin des universités américaines

    ENQUÊTE – L’Université de Princeton a décidé que le grec et le latin ne seraient plus obligatoires en lettres classiques. Raison: la pression du courant «woke», réduisant la culture antique à une société esclavagiste et raciste. Une dérive dangereuse qui pourrait gagner la France, où l’enseignement classique ne cesse d’être fragilisé.

    24 juin 2021

    En décembre 2020, Andrea Marcolongo est conviée par l’université de Columbia afin de discuter de l’importance du latin et du grec. «Je m’imaginais prendre l’avion, traverser l’Atlantique et arriver à New York pour parler des langues anciennes, c’était assez poétique dans mon idée.» Mais, à cette époque, le monde se confine et voilà l’auteur de La Langue géniale contrainte de mener cette conversation derrière un écran d’ordinateur. Il est 22 heures chez elle lorsque la conférence commence. L’helléniste revient sur son parcours et ses livres, quand un élève l’interpelle: «Comment peut-on lire Homère alors qu’il était raciste et misogyne?» La connexion est bonne, mais Andrea Marcolongo craint d’avoir mal compris: «Je suis désolée, je ne comprends pas votre propos.»L’étudiant répète sa question en la justifiant. «J’avais l’impression qu’on avait lu deux auteurs différents», déplore Andrea Marcolongo.

    On pourrait croire que cette scène est un incident isolé dans la vie universitaire. Or, dans les couloirs des plus prestigieux établissements américains, à Stanford, une cohorte de plus en plus nombreuse brandit des théories indigénistes, raciales et décoloniales, braillant de plus en plus fort.

    À Princeton, Dan-el Padilla Peralta, professeur de lettres classiques, accuse son propre enseignement de perpétuer une «culture blanche» et désire tout simplement l’éradiquer. Une prise de position qui lui a valu les honneurs du New York Times. Conjointement à cette idéologie, sur la page web, Diversity and Equity, de son département, il est écrit, sans équivoque, que la culture gréco-romaine a «instrumentalisé, et a été complice, sous diverses formes d’exclusion, y compris d’esclavage, de ségrégation, de suprématie blanche, de destinée manifeste, et de génocide culturel». Comment s’étonner, dans ces conditions, que les autorités universitaires de Princeton aient décidé qu’il ne serait plus obligatoire pour les étudiants en lettres classiques d’apprendre le latin et le grec? Si travailler sur Aristote ou Ésope risque de transformer les élèves en fascistes…

    Vision identitaire et caricaturale

    «Cela va tout à fait dans le sens des modes intellectuelles d’outre-Atlantique: déconstruction, post-colonialisme, anti-impérialisme, islamo-gauchisme, ultraféminisme», explique à Paris Jean-Robert Pitte, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, auteur d’un remarquable roman sur l’Antiquité tardive, Dardanus.

    La «woke culture», de l’anglais woke, «éveillé», impose une vision identitaire du monde et caricature les questions raciales. Les lettres classiques font les frais de cette maladie qui gangrène le monde américain. Cela explique que, lorsque des «woke» – qui ne comprennent l’histoire qu’en termes de domination et de privilège – étudient la vie à Rome et à Athènes, ils crient au racisme. «Ils détestent l’idée que l’Occident puisse constituer une civilisation dont les fondements sont gréco-romains. Il n’y a que la “blanchité”», analyse Raphaël Doan, agrégé de lettres classiques.

    Bien sûr, les sociétés antiques antéchrétiennes étaient inégalitaires et esclavagistes. Il ne s’agit pas de le nier, mais d’étudier ces faits dans leur contexte. Or, la vérité historique n’intéresse pas les «woke». Qu’importe que les statues de l’Antiquité fussent peintes, à leurs yeux elles sont blanches aujourd’hui! Qu’importe si, comme le remarque Doan, «ni les Grecs ni les Romains ne différenciaient les individus par la couleur de leur peau», l’anachronisme vaut bien une polémique! C’est le règne de l’opinion sur le fait. L’essentiel n’est pas ce qui est vrai, mais ce que l’on ressent comme vrai.

    Les «woke» se sentent blessés et voudraient faire table rase d’un passé qu’ils fantasment. L’ennui, «c’est que cela n’a aucun sens de plaquer des opinions et jugements de valeurs actuelles sur une situation qui date d’il y a deux millénaires», dit encore Jean-Robert Pitte. Cela crée un relativisme historique qui laisse penser que chaque génération est coupable aux yeux de celle qui la suit. Pourquoi serait-ce la faute d’Homère, de Platon ou d’Alexandre si des antiracistes voient dans leurs œuvres de quoi nourrir leurs angoisses et leurs obsessions?

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  • La liberté de foi des chrétiens menacée par des programmes agressifs de déchristianisation dans les institutions de l'UE, dans l'administration Biden, dans les États islamistes et athées

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    Interview de Lothar C. Rilinger sur kath.net :

    Cardinal Müller : Aucun être humain ne peut "décider de la vie et de la liberté de conscience et de foi d'autrui".

    24 juin 2021

    Cardinal Müller : "Actuellement, la liberté de foi des chrétiens ... est menacée par des programmes agressifs de déchristianisation dans les institutions de l'UE, dans l'administration Biden, dans les États islamistes et athées" 

    La base d'un État de droit démocratique est l'octroi des droits fondamentaux et des droits de l'homme. L'utilisation de ces droits trouve sa limite dans les droits fondamentaux et humains des tiers. La limite est fixée par la loi ou par les décisions de la cour constitutionnelle nationale et - donc en Europe - par la Cour européenne des droits de l'homme. Tant la législation que les décisions des cours constitutionnelles sont soumises au discours social, de sorte que les frontières peuvent se déplacer. Ce qui est inhabituel, en revanche, ce sont les développements connus sous le nom de culture de l'annulation et de politiquement correct, qui cherchent à établir ces limites au-delà du processus législatif ou des décisions judiciaires. Une élite idéologique dicte ce qui doit être considéré comme bon et ce qui doit être considéré comme mauvais afin de se présenter devant le tribunal autoproclamé de l'idéologie. Nous voulons en parler avec le cardinal Gerhard Ludwig Müller, dogmaticien et historien du dogme, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

    Lothar C. Rilinger : Le droit à la liberté d'expression est considéré comme un droit de l'homme. Pouvez-vous imaginer que ce droit de l'homme constitue la base inaliénable d'un État constitutionnel démocratiquement constitué ?

    Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Ce que l'Etat est et ce qu'il peut faire envers ses citoyens est controversé. Après les expériences négatives de l'empiètement d'un État totalitaire, la Constitution de la République fédérale d'Allemagne part de l'inviolabilité de la dignité humaine, qui est le fondement et la limite de l'exercice de tout pouvoir étatique. En raison des différences philosophiques et religieuses dans la conception de l'homme, il n'existe cependant aucune conception des droits fondamentaux qui en découlent qui soit partagée par tous. Ce que nous considérons comme non négociable dans la tradition de la loi naturelle et du christianisme est méprisé dans certains États islamiques ou dans la Chine communiste comme une importation culturelle de l'"Occident".

    Je pense cependant qu'il est impossible de contourner la vérité de la raison : L'État existe pour le peuple et non le peuple pour l'État. Le citoyen n'est pas la propriété de ceux qui sont au pouvoir, mais le peuple est le souverain devant lequel le gouvernement est responsable. Aucun homme n'a le droit de décider de la vie, de l'intégrité corporelle, de la liberté de conscience et de croyance d'un autre. Il ne faut pas non plus parler de restriction des droits fondamentaux. Puisqu'ils nous viennent par nature ou, selon nous, sont accordés par notre Dieu et Créateur, ils ne peuvent être abrogés ou restreints. Seul leur abus ou leur utilisation au détriment d'autrui peut être sanctionné. En cas de guerre, de catastrophe ou de pandémie, les mesures nécessaires doivent être prises par l'autorité légitime dans l'intérêt du bien commun. Mais la crise Corona ne doit pas être l'occasion bienvenue de saper la démocratie et la liberté de la société civile au profit du paternalisme d'une élite autoproclamée qui veut enseigner à la grande masse du peuple ce qui est bon pour elle. L'État n'est pas comme un - mauvais - professeur qui traite ou malmène ses citoyens comme des "écoliers stupides".

    Rilinger : L'Etat doit-il accorder à ses citoyens le droit humain à la liberté d'opinion non seulement pour des raisons juridiques, mais aussi pour leur permettre de développer leur personnalité ?

    Cardinal Müller : Un Etat construit selon les principes d'une démocratie parlementaire n'a pas le droit d'accorder quoi que ce soit à des personnes libres. Accorder et priver vient du dictionnaire des dictatures éducatives autocratiques. Les faiseurs d'opinion, au nom de leur raison supérieure, s'estiment en droit et même moralement obligés d'exercer un contrôle absolu sur les esprits et les consciences de leurs objets d'attention. Dans un État de droit - par opposition à un État unitaire idéologique - il incombe à ses trois pouvoirs distincts de protéger et de garantir l'exercice des droits naturels des citoyens. Nous n'avons pas non plus besoin de politiciens, de juges ou de leurs porte-parole dans les médias d'État qui, comme des enfants mineurs, nous traitent parfois durement, parfois nous laissent courir avec une longue laisse. On aimerait souhaiter à certains propagandistes de l'humanité nationale de trouver d'abord le bonheur à l'issue de leurs études ou d'une expérience professionnelle plus longue, avant de penser à de nouvelles interdictions ou à des taxes plus élevées et de donner des falsifications du langage contre-gendré comme ses "sagesses" supérieures.

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  • L'avortement n'est pas une fatalité

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    De Grégor Puppinck (initialement publié sur le site de l’ECLJ : La prévention de l’avortement : garantir le droit de ne pas avorter) sur gènéthique.org :

    La prévention de l’avortement : garantir le droit de ne pas avorter

    24 juin 2021

    Chaque année, l’avortement met un terme à un cinquième des grossesses françaises et à un tiers des grossesses européennes, avec 4,5 millions d’avortements contre 8,5 millions de naissances dans l’Europe des 47 États membres du Conseil de l’Europe.

    Au regard de l’ampleur du phénomène, de ses causes et de ses conséquences, l’avortement n’est pas plus une liberté qu’une fatalité, mais un problème social de santé publique auquel la société peut et doit répondre par une politique de prévention.

    La société peut, par le biais de politiques publiques, prévenir et réduire le recours à l’avortement. Ainsi, aux États-Unis, la baisse de 17,4 % du nombre d’avortements pratiqués entre 1990 et 1999 résulte des changements législatifs opérés dans la majorité des États[1] fédérés. En Europe, certains gouvernements sont également parvenus à réduire le taux d’avortement[2] par des modifications législatives et des campagnes de sensibilisation[3]. En Hongrie, ce taux, qui s’établissait à 19,4 ‰ en 2010, est descendu à 17,5 ‰ en 2012[4]. La Pologne fournit un exemple encore plus radical de l’effet possible de la loi : alors que plus de 100.000 avortements y étaient pratiqués chaque année dans les années 1980[5], ils sont devenus aujourd’hui rarissimes. En France, à l’inverse, la valorisation publique de l’avortement comme « droit » s’est accompagnée d’une augmentation de sa pratique. Ainsi, le nombre d’IVG en 2013 a augmenté de 4,7 % par rapport à 2012, passant de 207 000 à 217 000[6], suite à la décision du gouvernement de rembourser l’IVG à 100 %[7].

    L’avortement n’est donc pas une fatalité : la majorité des avortements a une cause de nature économique et sociale et pourrait être évitée. 75 % des femmes qui ont avorté indiquent y avoir été poussées par des contraintes sociales ou économiques[8]. Ce constat met en cause l’efficacité de la prévention de l’avortement ainsi que le respect des droits sociaux des femmes et des familles. Dans divers instruments internationaux, les États se sont pourtant engagés formellement à prévenir l’avortement.

    Comme le soulignait le Professeur Israël Nisand[9]« Tout le monde peut s’accorder sur l’idée qu’il vaut mieux prévenir les IVG chez les jeunes plutôt que d’avoir à les réaliser, que ce soit du point de vue éthique, psychologique ou économique ». Un sondage IFOP réalisé en 2010[10] est particulièrement révélateur de l’ambivalence qui entoure la perception de l’avortement. Si 85 % des personnes interrogées se disaient favorables à l’avortement, 61 % estimaient qu’il y en avait trop en France et 83 % qu’il avait des conséquences psychologiques difficiles à vivre.

    Pour prévenir l’avortement, deux moyens étaient présentés comme souverains : l’éducation sexuelle et la contraception[11]. Pourtant, alors que, quarante ans après la légalisation de l’avortement, la contraception s’est généralisée et que l’éducation sexuelle fait partie des programmes scolaires dès l’école primaire, le nombre d’avortements ne baisse pas, en particulier chez les mineures.

    Il est donc urgent de réfléchir à une véritable prévention de l’avortement, pour réduire l’avortement chez les jeunes, pour que les femmes n’y soient plus contraintes par leur situation économique ou sociale. Cette politique de prévention doit être renouvelée jusque dans ses prémisses et être élargie : comme toute véritable prévention, elle doit être fondée sur un progrès de la responsabilité personnelle.

    Une politique publique de prévention peut s’appuyer sur des principes juridiques bien établis et contribuerait à leur mise en œuvre. Sur la base de ces principes, les États ont pris l’engagement conventionnel de mener une telle politique de prévention afin de « réduire le recours à l’avortement ». Ces principes sont la protection de la famille, de la maternité, et de la vie humaine. À cette obligation pesant sur les États correspond un droit corrélatif pour toute femme de ne pas être contrainte d’avorter (I).

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  • Quand Gad Elmaleh rencontre le cardinal Sarah

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    De Famille Chrétienne :

    La rencontre improbable entre Gad Elmaleh et le cardinal Sarah

    <p>Gad Elmaleh et le cardinal Robert Sarah se sont rencontrés le 23 juin au soir chez des amis communs. Le comédien a lu tous les livres de l'ancien responsable du culte divin à Rome.</p>

    Gad Elmaleh et le cardinal Robert Sarah se sont rencontrés le 23 juin au soir chez des amis communs. Le comédien a lu tous les livres de l'ancien responsable du culte divin à Rome.

    La photo a très vite fait le tour de la cathosphère sur Twitter. Et pour cause : apercevoir le cardinal Robert Sarah côte à côte avec le comédien Gad Elmaleh, personne ne s’y attendait. Les deux hommes se sont rencontrés le 23 juin au soir « lors d’un dîner privé chez des amis communs », confirme-t-on dans l’entourage du cardinal Sarah. « Le cardinal savait que Gad avait lu ses livres, qu’il en parlait en bien et qu’il avait exprimé à des amis proches son désir de le rencontrer ». La venue du prélat catholique en France cette semaine a permis de mettre sur pied cette entrevue, malgré des agendas communs chargés. En publiant cette information sur twitter, le cardinal Sarah a souhaité « manifester publiquement cet échange très beau qu’ils ont partagé ».

    Une discussion sur la foi et la géopolitique

    De quoi justement ont parlé les deux hommes ? « De la foi mais aussi de questions géopolitiques, notamment concernant le Moyen-Orient puisque Gad Elmaleh est originaire du Maroc », assure l’entourage du cardinal Sarah. Ce dernier a été « très sensible à la recherche personnelle exprimée par Gad Elmaleh, de confession juive. Il a également été très touché par ce que le comédien lui a dit, des confidences très personnelles et intimes que ne regardent qu’eux deux ». Le cardinal a profité de cette rencontre pour exprimer à Gad Elmaleh son admiration pour la comédie musicale « Bernadette de Lourdes » que le comédien a co-produit avec Gilbert Coullier. Cette première rencontre ne sera probablement pas la dernière puisque les deux hommes ont exprimé leur souhait commun de se revoir. 

    « Le cardinal Sarah sera le prochain pape »

    Par le passé, Gad Elmaleh n’avait pas dissimulé son admiration pour l’ancien préfet pour la congrégation du culte divin. Dans le magazine L’1nvisible, en mars 2020, l'humoriste n’avait pas hésité à parier que le cardinal Sarah serait… le prochain pape ! « Je m’avance un peu, mais je le pense, je suis prêt à ouvrir les paris ». Il avait également battu en brèche l’idée que les catholiques traînaient une image ringarde. « Mais non, avait-il répondu. Il faut écouter le cardinal Sarah ! Il faut regarder les vidéos de prêtres extraordinairement marrants et intéressants : Baudouin Ardillier ou d’autres ! Il y a plein de prêtres qui sont extrêmement éclairés et très drôles ».

  • Le rapport Matic adopté par le Parlement européen

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    De l'Institut Européen de Bioéthique :

    Sexualité et avortement : le rapport Matic adopté par le Parlement européen

    24/06/2021

    Réuni en séance plénière à Bruxelles ce jeudi 24 juin, le Parlement européen a adopté (378 voix "pour" ; 255 "contre" ; 42 abstentions) la résolution et le rapport « sur la situation concernant la santé et les droits génésiques et sexuels dans l'Union, dans le cadre de la santé des femmes ».

    Portée par l'eurodéputé croate Predrag Fred Matić, cette résolution controversée envisage notamment la question de l'avortement en des termes peu nuancés, revendiquant « un accès sûr et légal à l'avortement fondé sur la santé et les droits des femmes » en faisant l'impasse sur les autres dimensions de la grossesse et de la maternité, tant du point de vue du développement de l'enfant à naître que du soutien à la parentalité.

    Plus largement, à travers l'expression de « droits génésiques et sexuels », la résolution invite les États membres de l'Union européenne (UE) à garantir l'accès des citoyens, et en particulier des femmes, à : « une éducation sexuelle complète; des méthodes de contraception modernes; des soins lors de l'accouchement et des périodes prénatale et postnatale; des soins obstétriques; des soins aux nouveaux-nés; des services pratiquant des avortements sûrs et légaux; la prévention et le traitement de l'infection au VIH et d'autres IST; des services visant à détecter, à prévenir et à traiter les violences sexuelles et sexistes; le traitement des cancers de l'appareil reproducteur; des services d'aide à la procréation ».

    Quoique non contraignant, le contenu de la résolution s'avère pourtant contraire au droit européen, tant du point de vue des compétences attribuées à l'UE que du point de vue du respect des droits fondamentaux.

    S'agissant des compétences de l'UE, celles-ci ne couvrent pas l'enjeu de l'avortement, qui relève de la seule prérogative des États membres. De même, la compétence d'appui de l'UE en matière de santé ne permet pas au Parlement européen de se prononcer sur l'orientation des politiques nationales en matière de sexualité, de procréation ou, a fortiori, d'avortement. La résolution outrepasse donc le mandat de l'UE en l'espèce.

    La résolution soulève par ailleurs de graves questionnements du point de vue de sa compatibilité avec le cadre européen en matière de droits fondamentaux. C'est particulièrement le cas s'agissant du droit à l'objection de conscience, tel que reconnu par l'article 10.2 de la Charte des droits fondamentaux de l'UE. La résolution considère en effet que l'objection de conscience, sur la base de laquelle « des professionnels de la santé s'abstiennent de procéder à des avortements en faisant valoir leurs convictions intimes (…) prive les femmes de leur droit à la santé et à des procédures médicales ». Une telle interprétation s'écarte sensiblement de la manière dont est interprété ce droit par le droit européen des droits de l'homme et poserait de véritables difficultés du point de vue du respect de la liberté de conscience des soignants concernés.

    Deux propositions alternatives, proposées respectivement par le groupe du Parti Populaire européen (PPE) et par le groupe des Conservateurs et Réformistes (ECR), ont chacune échoué à obtenir la majorité au sein du Parlement. La proposition du PPE englobait notamment des préconisations liées à la santé des femmes en matière de maternité et de procréation, visant à assurer un soutien adapté à la maternité, ou encore à prévenir l'infertilité. La proposition du groupe ECR rappelait quant à elle l'autonomie des États membres s'agissant de l'avortement ou de la santé et de l'éducation sexuelles. L'un et l'autre texte insistaient sur la légitime protection dont doit bénéficier l'objection de conscience des soignants en ces matières.

    Lire aussi : Conférence épiscopale polonaise : « La culture de la vie devient culture de la mort et de la discrimination »

  • Le Vatican contre l'Italie sur le nouveau projet de loi sur l'homophobie : Pourquoi il s'agit d'une question de liberté religieuse

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    De Marco Respinti sur Bitter Winter :

    Le Vatican contre l'Italie sur le nouveau projet de loi sur l'homophobie : Pourquoi il s'agit d'une question de liberté religieuse

    23/06/2021

    Le Vatican affirme que la nouvelle loi violerait le Concordat entre l'Italie et le Saint-Siège, un traité international. Il ne s'agit pas des droits des LGBT, mais de la liberté de religion ou de croyance.

    Mgr. Paul Richard Gallagher, Vatican Secretary for Relations with the States.
    Mgr. Paul Richard Gallagher, Secrétaire du Vatican pour les relations avec les États

    Le Sénat italien examine actuellement le projet de loi dit "Zan", du nom de son rédacteur initial, le député Alessandro Zan, du Parti démocrate, que la Chambre des représentants a approuvé le 4 novembre 2020. Les personnes favorables au projet de loi affirment qu'il ne fait qu'étendre aux personnes LGBT+ (et aux personnes handicapées) les dispositions d'une loi de 1993 (connue sous le nom de "Legge Mancino") contre les discours de haine, la discrimination et la violence en raison de la race, de l'ethnicité, de la religion et de l'identité nationale, en ajoutant également l'orientation sexuelle et les handicaps aux catégories protégées par cette loi. Mais les critiques (parmi lesquels, soit dit en passant, se trouvent également des homosexuels et des activistes féministes de premier plan) mentionnent certaines failles dans le projet de loi, tout en approuvant les dispositions contre tout type de violence et d'incitation à la violence contre les personnes LGBT+ (inutile de préciser que c'est également ma position). Il y a deux objections principales.

    L'objection principale
    Premièrement, les lois italiennes actuelles punissent déjà la haine, la discrimination et la violence contre les personnes LGBT+. En fait, lorsqu'ils sont identifiés, les auteurs de crimes haineux contre quiconque, y compris les personnes LGBT+, sont arrêtés, passent en justice et, s'ils sont reconnus coupables, purgent une peine de prison. Cela semble régler la question, mais le "projet de loi Zan" introduit une nouveauté. En plus du sexe, du genre et de l'orientation sexuelle, il protège également " l'identité de genre ". L'article 1, paragraphe d, du "projet de loi Zan" définit l'"identité de genre" comme "l'identification perçue et manifestée de son propre genre, même si elle ne correspond pas à son sexe [biologique], indépendamment de la conclusion d'un parcours de transition" ("l'identification perçue et manifestée de soi par rapport au genre, même si elle ne correspond pas au sexe, indépendamment de l'accomplissement d'un processus de transition".). Mais une "identité de genre perçue", selon les critiques du projet de loi, n'est pas unanimement acceptée et ne peut être clairement définie, ouvrant ainsi la voie à des interprétations arbitraires.

    Le risque, selon les critiques, est que toute expression de critique légitime de la notion d'"identité de genre" par quiconque puisse être considérée comme un discours de haine, réduisant ainsi la liberté d'expression. Mais il y a plus. Les critiques soutiennent que dans le cas des prêtres et des pasteurs, des rabbins et des imams, des catéchistes ou des simples croyants, toute critique théologique, philosophique et morale de tout comportement sexuel fondé sur la religion et la théologie pourrait être qualifiée de "discours de haine" et l'intrus supposé traduit en justice. C'est également le cas pour les agnostiques ou les athées, qui pourraient être sanctionnés s'ils expriment leur opposition à un comportement sexuel spécifique basé sur leur propre philosophie laïque.

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  • Eucharistie et avortement, le retour des principes non négociables

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Eucharistie et avortement, le retour des principes non négociables

    22-06-2021

    La décision des évêques américains sur l'admission à la Communion a également des répercussions importantes pour la Doctrine Sociale, car elle remet sur le terrain la doctrine des principes non négociables que ce pontificat avait abandonnée et niée. 

    La décision des évêques américains concernant la non-admission à la communion eucharistique des partisans publics de l'avortement (voir ici et ici) a des conséquences positives également dans le domaine de la doctrine sociale de l'Église, et pas seulement dans le domaine de la doctrine et de la vie sacramentelle. En effet, la décision prise par la majorité des évêques américains de continuer à ne pas admettre à la communion les avorteurs déclarés et d'entamer le processus de rédaction d'un document magistériel sur le sujet remet sur le terrain la doctrine des principes non négociables. Cette doctrine a été complètement abandonnée et niée au cours de ce pontificat, en contraste frappant avec le précédent. Leurs partisans espéraient qu'il serait relancé à partir des problèmes de la présence des catholiques dans la société, au lieu de quoi il est maintenant relancé de manière imprévisible à partir d'une question sacramentelle.

    Lors de la discussion précédant le vote des évêques, de nombreuses interventions avaient évoqué la politique. Antonio Spadaro, directeur de La Civiltà Cattolica et fervent partisan de l'admission du président Biden (et de ceux qui lui ressemblent) à la communion, a déclaré qu'avec l'interdiction, il y a un risque d'utiliser l'Eucharistie à des fins politiques. Il s'agit - semble-t-il - d'étiqueter l'un ou l'autre homme politique au sens catholique du terme. Lors du débat au sein de la Conférence des évêques, l'évêque de San Diego a déclaré que l'on risquait ainsi de reléguer au second plan d'autres problèmes politiques, tels que la pauvreté et l'environnement, et de faire de la question de l'avortement la seule question politique réellement digne d'intérêt. Cet argument avait également été avancé par d'autres évêques progressistes.

    De telles déclarations indiquent que la décision sur l'admission à la Sainte Communion a eu et a encore des répercussions sur le plan politique. Si la pratique de la non-admission à la communion des avorteurs avait été arrêtée, il y aurait eu une séparation entre la vie politique publique et la vie sacramentelle ; et l'Eucharistie - c'est-à-dire le cœur de la vie de l'Église - aurait été indifférente à la place des catholiques dans la société. C'était, au fond, ce que le père Spadaro voulait. Deuxièmement, le thème de la vie aurait perdu sa prééminence comme premier et fondamental des principes non négociables, et toutes les questions de l'agenda politique auraient été mises sur le même plan : la vie humaine comme la biodiversité, la famille et la procréation comme la lutte contre la pauvreté, etc. De cette façon, l'ordre entre les différentes questions sociales aurait été perdu, et elles auraient fait l'objet d'une préférence politique subjective de la part de chaque individu. Aucun principe ne pouvait plus servir de lumière aux autres.

    Les évêques américains, avec leur décision de maintenir l'interdiction et d'assurer la "cohérence eucharistique", ont eu le grand mérite - indirect, mais néanmoins méritoire - de réaffirmer qu'il existe des actes publics objectivement et gravement injustes qui ne peuvent jamais être approuvés, non seulement par l'Église, mais par quiconque. Aucun discernement de conscience n'est valable à leur égard car ces actes sont objectifs et publics, et c'est sur cette objectivité et cette publicité que s'exerce le jugement moral et religieux. Ils ont donc réaffirmé qu'il existe toujours des actes intrinsèquement mauvais (intrinsece mala) non seulement sur le plan religieux mais aussi sur le plan de la moralité naturelle. Ils ont rétabli la continuité entre le droit naturel et la logique eucharistique, de sorte que la seconde - en empêchant l'accès des avorteurs au Sacrement - confirme à nouveau, tout en l'élevant, la première.
    En réaffirmant finalement la "non-négociabilité" de l'admission à l'Eucharistie de ceux qui promeuvent l'avortement, ils ont reconfirmé le même principe - la non-négociabilité - dans le domaine de la moralité publique et du droit naturel. S'il est possible de parler de non négociabilité dans la discipline de l'accès à l'Eucharistie, et si l'accès à l'Eucharistie n'est pas déconnecté des Commandements qui régissent également la morale publique parce que la loi nouvelle n'élimine pas la loi ancienne mais la confirme et la purifie, alors il doit redevenir possible de parler de principes non négociables dans la vie publique, sociale et politique.

    Les évêques américains ont implicitement enseigné que l'on ne peut accéder à l'Eucharistie si, dans sa vie politique, on contredit la loi naturelle contenue dans le Décalogue. On ne peut pas accéder au Christ Sauveur si on nie le Christ Créateur, car on introduirait une rupture dans le Christ lui-même. Le Législateur des Commandements et le Législateur des Béatitudes est le même Dieu. Le père Cornelius Fabro a écrit : "Une religiosité sans engagement moral sérieux est une moquerie de Dieu qui a maintenant été consommée par le protestantisme." Les évêques américains ont réaffirmé l'essence du sacrement eucharistique, qui est une "nouvelle création" qui ne peut pas contredire la vérité de la création, et avec cela ils ont confirmé la continuité entre la raison et la foi, entre la morale naturelle et la morale religieuse, en évitant la fracture entre les deux dimensions d'origine protestante. Ce qui est perdu en oubliant la doctrine des principes non négociables est maintenant plus clair.

    Lire aussi : Avortement : le cardinal Bergoglio défendait aussi la “cohérence eucharistique”

  • Les désordres sexuels des dictateurs

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    De Francesco Agnoli sur la Nuova Bussola Quotidiana (En) :

    Maniaques et pervers : les dictateurs sous les draps

    24-06-2021

    Mussolini était un coureur de jupons maniaque ; Togliatti était fourbe jusque dans ses trahisons et ses avortements ; Hitler était bisexuel, pervers et sadomasochiste ; Berija était un pornographe et Staline un pédophile pour "filles mineures dodues". La vie sexuelle des dictateurs du XXe siècle n'est pas un exemple de vertu. Une étude détaillée.

    Stalin, Hitler and Mussolini

    La vie privée des grands personnages historiques, notamment des dictateurs du XXe siècle, suscite un intérêt croissant. Chaque parcelle de leur vie est étudiée, qu'il s'agisse de leur pensée, de leurs choix politiques, etc. Depuis quelque temps, les enquêtes sur la vie privée et affective de Mussolini et d'Hitler en particulier connaissent également un succès considérable (Staline, en revanche, a eu moins de "chance").

    Mussolini, le "coureur de jupons

    L'Italie a été marquée pendant de nombreuses années par l'activité politique de Benito Mussolini, d'abord dirigeant socialiste, acclamé à gauche pour son anticléricalisme et son zèle révolutionnaire, puis fasciste.

    La vie amoureuse de Mussolini est assez bien connue : jeune homme, il est un théoricien de "l'amour libre", opposé au mariage et aux enfants (il traduit un pamphlet néo-malthusien intitulé Meno figli, meno schiavi, "Moins d'enfants, moins d'esclaves"), proche du féminisme de gauche. Avant de devenir Il Duce, il fréquente les bordels, gère même 3 ou 4 relations en même temps, sans se soucier des enfants qui en naissent : ils sont destinés à la maison de fous, comme dans le cas du fils qu'il a eu d'Ida Dalser, à l'abandon, voire à l'avortement, comme dans le cas d'un des deux enfants qu'il a eu de la très jeune Bianca Ceccato, sa secrétaire personnelle au Popolo d'Italia.

    Des historiens comme Mimmo Franzinelli, auteur de 'Il duce e le donne. Avventure e passioni extraconiugali di Mussolini', "Le Duce et les femmes. Aventures et passions extraconjugales de Mussolini" (Mondadori, Milan, 2013), et Antonio Spinosa, qui a écrit 'I figli del duce', "Les enfants du Duce" (Rizzoli, Milan, 1983), ont enquêté sur l'histoire de certaines des maîtresses du Duce, des socialistes juives Angelica Balabanoff et Margherita Sarfatti à Ida Dalser, Leda Rafanelli (experte en cartomancie et en Coran), Giulia Mattavelli. ... jusqu'à, par souci de concision, Claretta Petacci.

    Roberto Festorazzi le résume comme suit : "la consommation vorace de chair féminine était une constante dans sa vie", ainsi que l'utilisation de drogues, "comme stimulant sexuel" (Roberto Festorazzi, Margherita Sarfatti. La donna che inventò Mussolini, "Margherita Sarfatti, la femme qui a inventé Mussolini", Colla editore, Vicenza, 2010). Sa fréquentation juvénile des maisons closes a conduit Mussolini à considérer le sexe comme son "obsession" (il a même craint pendant longtemps d'avoir contracté la syphilis), à tel point que le médecin Pierluigi Baima Bollone n'a pas hésité à qualifier le Duce de "maniaque sexuel" (Pierluigi Baima Bollone, La psicologia di Mussolini, "La psychologie de Mussolini").

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  • Pourquoi il faut prendre très au sérieux le rapport du député croate Predrag MATIĆ

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    Du site de l'European Center for Law & Justice :

    Le rapport du député croate Predrag MATIĆ "sur la situation concernant la santé et les droits génésiques et sexuels dans l’Union, dans le cadre de la santé des femmes" devrait être mis aux voix le 23 juin 2021 au Parlement européen. C'est l’occasion pour Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, de vous présenter le contenu et les graves enjeux de ce rapport et de la proposition de résolution qui l'accompagne.

    Voir aussi : Débat au parlement européen : « droit à l’avortement » et objection de conscience

  • Offensive de parlementaires européens contre des organisations chrétiennes et de défense des droits de l'homme

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    De la Catholic News Agency :

    Des parlementaires européens financés par Soros et l'IPPF (International Planned Parenthood Federation) visent à mettre sur liste noire des groupes chrétiens réputés

    22 juin 2021

    Le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF), un groupe de parlementaires européens engagés à imposer la reconnaissance de l'avortement comme un "droit de l'homme" dans le monde entier, prépare un coup politique majeur visant à discréditer des organisations chrétiennes et de défense des droits de l'homme réputées que le groupe décrit comme des "extrémistes religieux" prétendument engagés "à faire reculer les droits de l'homme en matière de sexualité et de reproduction".

    La semaine dernière, l'EPF a présenté un "rapport d'enquête" intitulé "Tip of the Iceberg : Religious Extremist Funders against Human Rights for Sexuality and Reproductive Health in Europe 2009 - 2018" ("La pointe de l'iceberg : Les bailleurs de fonds extrémistes religieux contre les droits de l'homme pour la sexualité et la santé reproductive en Europe 2009 - 2018"), dans le but d'influencer un vote qui dénoncerait ouvertement les organisations pro-vie au Parlement européen. Le vote du PE doit avoir lieu à Bruxelles, au siège de l'UE, le jeudi 24 juin.

    Le document, signé par Neil Datta, secrétaire de l'EPF, prétend être un exposé sur "54 acteurs du financement de la lutte contre le sida actifs en Europe ainsi que sur les principaux canaux par lesquels les extrémistes religieux génèrent des fonds et comment ils circulent."

    Selon le rapport, "l'image qui se dessine est celle d'une communauté transnationale d'extrémistes religieux et d'acteurs d'extrême droite et d'extrême gauche partageant les mêmes idées et prenant des décisions stratégiques de financement par-delà les frontières internationales."

    Le long document énumère d'innombrables organisations et individus qu'ils accusent d'être "anti-gender" avec peu ou pas de preuves. Dans le chapitre consacré à l'Église catholique, le document critique le Vatican, certains cardinaux européens comme Christoph Schönborn, la Commission des épiscopats de l'Union européenne (COMECE) et plusieurs autres organisations et individus, sans ordre particulier.

    Selon le document, "il existe plusieurs communautés religieuses catholiques qui poursuivent des objectifs antisexistes et qui ont également un poids financier ; "Ils mentionnent ensuite le mouvement laïc italien Communion et Libération, Luca Volontè de la Fondation Novae Terrae, les Chevaliers de Colomb basés aux États-Unis, le Fonds Chiaroscuro, les Légionnaires du Christ, "la famille Slim du Mexique", l'Opus Dei, la Fondation Lejeune, la Fundación Valores y Sociedad d'Espagne, le Movimento Per la Vita d'Italie et le prêtre rédemptoriste polonais Tadeusz Rydzyk ; CitizenGO, et enfin, révélation majeure, "plusieurs fonctionnaires du Vatican" qui "jouent un rôle direct dans les initiatives anti-gender". "

    D'autres organisations pro-droits de l'homme bien établies et réputées sont également dépeintes comme des institutions d'"alt-right" qui versent des millions d'euros dans un programme pro-vie et pro-famille.

    Ironiquement, l'EPF est soutenu par les organisations les plus riches de la planète. L'EPF a une liste presque infinie d'organisations qui pèsent des milliards de dollars, comme la Fondation Bill et Melinda Gates, l'IPPF, la Commission européenne, la Fondation Open Society de George Soros, la Fondation Wallace Global, la Fondation MacArthur, la Fondation Summit et la Fondation Hewlett (l'un des propriétaires de Hewlett-Packard).

    Selon une première analyse de "Tip of the Iceberg" par le Centre européen pour le droit et la justice, "le rapport est long et très détaillé. Parmi un méli-mélo de think tanks conservateurs américains et d'oligarques russes, il cible de solides groupes pro-vie et pro-famille, des politiciens pro-vie (Gudrun Kugler et Anna Záborská), des familles catholiques européennes, des think tanks (Hudson Institute, ECLJ et Alliance Defending Freedom - ADF) et, de manière générale, l'Église catholique".

    Le Centre souligne également que "le timing de ce rapport est significatif puisqu'il a été publié en vue du prochain vote du Parlement européen consacré aux droits sexuels et reproductifs."

    L'EPF a proposé un amendement stipulant que l'UE : "...est préoccupée par l'inclusion dans le registre de transparence de l'UE d'organisations telles que Ordo Iuris, ADF International, Alliance VITA, European Dignity Watch, la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE), la Fédération européenne One of Us pour la vie et la dignité humaine, Profesionales por la Ética et World Youth Alliance Europe, qui sont ainsi autorisées à travailler ouvertement avec les institutions publiques pour le déclin des droits des femmes et des DSSR (Note : Santé et droits sexuels et reproductifs)".

    Si elle est adoptée, cette résolution constituerait la première liste noire massive d'organisations de défense des droits de l'homme et d'organisations chrétiennes dans l'Union européenne.