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Politique - Page 282

  • Chine : l'Eglise clandestine est quasiment détruite

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    Du Forum catholique :

    P. Bernardo Cervellera: «L'Église clandestine en Chine est pratiquement détruite»

    L'Observatoire pour la liberté et la conscience religieuses a interviewé le P. Bernardo Cervellera, rédacteur en chef d'Asia News, sur la situation des chrétiens en Chine et l'accord entre le Vatican et le gouvernement communiste chinois.

    5/03/20

    (OLRC) Le père Cervellera, rédacteur en chef d' Asia News , a été interviewé par l'Observatoire pour la liberté et la conscience religieuses (OLRC), profitant du fait qu'il s'est rendu en Espagne à propos de la situation des chrétiens en Chine et de l'accord entre le Vatican et le gouvernement communiste chinois.

    Selon vous, quel est l'avenir de l'Église clandestine en Chine avec l'accord entre le gouvernement et le Vatican?

    L'Église clandestine pense que son avenir n'est pas dans cette alliance. L'accord entre la Chine et le Vatican a détruit les possibilités de l'Église clandestine, car la réunion dans les maisons est devenue très difficile, l'exercice du ministère de la prêtrise est également quelque peu compliqué, même en restant avec des gens dans les maisons. Et le contrôle de tous les aspects de la vie des croyants est très fort.

    À cet égard, je pense que le problème n'est pas l'accord à proprement parler, le nouveau règlement publié sept mois avant l'accord. L'accord ne touche pas à tous les aspects de la liberté religieuse de l'Église en Chine , il ne traite que des nouvelles nominations d'évêques, il ne fait donc pas face aux problèmes de l'Église et des évêques clandestins, travaille pour les catholiques, paix, justice et la liberté dans la société.

    Il y a donc pratiquement les nouvelles règles de nomination des évêques, mais le reste de la situation est entre les mains des ministères des affaires religieuses, qui ne veulent pas que l'Église soit libre et indépendante de son mandat.

    Le gouvernement encourage-t-il les citoyens à dénoncer les membres de l'Église clandestine?

    Maintenant, il y a beaucoup d'églises non officielles qui deviennent officielles, signent leur soutien à une église indépendante, ce qui signifie une église sous l'État chinois, et elles en font partie. Parfois, oui, on peut dire qu'il y a des prêtres qui ont poussé la police contre quelqu'un d'autre, mais simplement à cause de leurs propres ambitions; Ce n'est pas une sorte de tendance, il y en a quelques-unes.

    La nouvelle réglementation invite les gens à dénoncer en général la présence de réunions religieuses dans les maisons, donc en ce sens le gouvernement pousse les gens à devenir des espions en cas d'activité religieuse et il y a une liste d'avantages que cela Les gens peuvent recevoir.

    Mais c'était normal à l'époque de Mao Tse Tung, tous étaient des espions contre tout le monde; C'est quelque chose qui s'applique non seulement aux chrétiens mais à tout. Maintenant, avec le coronavirus, tout le monde devrait signaler les gens de leur région s'ils savent qu'ils pensent qu'un voisin est malade et ne l'a pas signalé ou n'est pas allé chez le médecin, afin que la police puisse venir les emmener.

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  • Une pente glissante pour les plus faibles de notre société...

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    De cathobel.be :

    Opinion du frère René Stockman: The day after*

    Fr. , Supérieur général des Frères de la Charité, nous transmet cette Opinion à la suite du procès d’ de Tine Nys à Gand, où son nom était mentionné. Rappelons que ce procès devant la cour d’assises de Gand s’est terminé par l’acquittement des trois médecins mis en cause.

    Le procès d’euthanasie devant la Cour d’Assises à Gand est terminé depuis plusieurs semaines et a pratiquement disparu de l’intérêt des médias. Je n’ai pas l’habitude de suivre les affaires d’assises, mais cette fois-ci il y avait deux raisons de le faire. Tout d’abord le cas en tant que tel, un cas d’euthanasie pour souffrances psychologiques sans perspective et la manière dont la société y fait face aujourd’hui. Mais aussi parce que mon nom a été mentionné comme quelqu’un ayant été impliqué en vue de la poursuite judiciaire. Certains espéraient même que j’en témoignerais sous serment. Cela ne m’aurait pas posé problème, car mon implication dans tout le procès est nulle, et le soupçon n’a surgi que chez certains, qui sont arrivé à cette théorie de conspiration à travers d’étranges torsions dans leur cerveau, pouvant ainsi une fois de plus cracher leur venin sur l’Église. Quelqu’un l’a qualifié à ma place d’aberrant, et c’est le seul mot correct que nous pouvons utiliser ici. Je le considère également comme diffamatoire et calomnieux.

    Notre principale préoccupation reste l’euthanasie pour souffrances psychologiques sans perspective où cette possibilité pourrait se développer davantage en tant que thérapie alternative dans les soins de santé mentale. De nombreux psychiatres et psychologues ont déjà indiqué que cela ne peut être concilié avec de bons soins psychiatriques et avec l’objectif et la définition de la médecine. Tant en ce qui concerne l’euthanasie que les définitions en constante évolution de « la médecine » et des « actes médicaux » qui sont répandues en Flandre et aux Pays-Bas par des groupes de pression et les médias, sans aucune fondation et sans consultation des fédérations mondiales de médecins, nous sommes aussi dans le domaine de la médecine sur une pente glissante aux conséquences très dangereuses, notamment pour les plus faibles de notre société. À cet égard, il incombe aux associations nationales et internationales de médecins de mettre de l’ordre dans leurs affaires. La médecine doit toujours viser la guérison, et si la guérison n’est plus possible, la médecine a pour tâche de soulager la douleur et la souffrance. Après tout, nous ne sommes pas non plus en faveur de l’acharnement thérapeutique. Et cela s’applique aussi bien à la médecine somatique qu’à la médecine psychiatrique. Il semble très douteux que l’un des médecins ait déclaré après l’acquittement lors du procès d’euthanasie, qu’elle avait besoin de plus de ressources et de personnes pour accompagner plus de patients afin de dériver l’idée de suicide qui vit en eux vers une demande d’euthanasie. L’euthanasie évolue donc davantage vers le suicide médicalement assisté et une nouvelle forme de thérapie en soins psychiatriques. Le gouvernement et la société n’ont-ils pas l’obligation d’investir plus d’attention et de ressources dans la prise en charge des enfants et des jeunes souffrant de troubles psychologiques, des familles brisées, des personnes seules, des adultes souffrant de graves problèmes psychologiques, plutôt que de continuer à faciliter le suicide sous forme d’euthanasie?

    L’espoir peut resurgir

    Espérons qu’à long terme, ce ne sera pas une considération économique de frais et d’avantages. Cela signifierait la fin d’une société humaine.

    Si, lors d’une souffrance somatique l’irréversibilité du trouble peut être objectivement établie par des critères diagnostiques, ce n’est pas du tout le cas lors d’une souffrance psychologique. Et par définition, la souffrance psychologique est souvent désespérée et crée chez le patient le sentiment de ne plus jamais pouvoir en sortir.

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  • Abortus-Avortement - Fake News - Soignants et experts disent Stop

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    AbortusAvortement - Fake News - Soignants et experts disent Stop

    Les médecins s'expriment dans des vidéos

    Nederlandse versie volgt - Retrouvez sur la plateforme Abortus-Avortement des dizaines de témoignages de soignants et les lettres qu’ils ont envoyées aux députés depuis des semaines, en détaillant les raisons de leur profonde et légitime opposition à ce texte !

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    La Belgique s'aligne sur les autres pays avec cette loi? 

    Fake news! Plus de 94% des citoyens Européens ont un délai légal d'avortement à 12 semaines ou moins.

    Selon les données Eurostat: la presque totalité des habitants européens ont un délai d'avortements limité à 12 semaines de gestation. Les Pays-Bas font figure d’exception alors que 25 pays sur 27 limitent le délai à moins de 14 semaines. Les porteurs du projet de loi pour la libéralisation de l’avortement expliquent que la Belgique « doit s’aligner sur les pays voisins ». Il conviendrait alors de garder le délai des 12 semaines et non pas l’augmenter à 18 pour éviter une exception supplémentaire en Europe.
     
    Vous voulez vous rendre utile? 
    Nous avons besoin de vos voix, alors que la proposition de loi sur l'avortement avance à la Chambre. Pouvez vous écrire à votre député en lui demandant de ne pas voter ce texte - et les raisons de votre opposition? 

    J'envoie mon témoignage à mon député

  • La Belgique : un pays de vieilles gens avec de moins en moins d'enfants...

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    BELGIQUE : LA FÉCONDITÉ EN BERNE

    05 mars 2020

    En Belgique, « depuis 10 ans, le taux de fécondité ne cesse de diminuer ». Il est passé de « 1,8 enfant en moyenne par femme » en 2008 à 1,6 aujourd’hui. Ce que le dernier rapport du « bureau du plan sur les perspectives démographiques 2019-2070 en Belgique » qualifie de « baby-bug ». « Cette baisse de fécondité se concentre surtout chez les femmes de moins de 30 ans, sans enfant. »

    « La crise financière de 2008 » sera la cause principale de ce déclin, puisque la « chute a commencé juste après celle-ci ». Cependant, malgré « la fin de la crise et la reprise économique », la fécondité n’est pas repartie à la hausse en Belgique. Un phénomène qui laisse les experts « perplexes ». Ils s’attendent néanmoins à « un effet de rattrapage », certaines jeunes femmes ayant seulement retardé le moment où elles donneront naissance, qui pourrait aboutir à un taux de fécondité de « 1,7 enfant par femme dès 2030 ».

    De l’autre côté de la pyramide des âges, « il y a par contre de plus en plus de personnes âgées en Belgique et l’augmentation des 67 ans et plus va se poursuivre à l’avenir ». Aujourd’hui, une personne sur six, soit « 17% de la population », a l’âge de la retraite. D’ici 50 ans, ce nombre devrait atteindre « une personne sur quatre ».

    Pour aller plus loin :

    Démographie : en France, la natalité toujours en berne

    Etats-Unis : fécondité et avortement en baisse

    En Hongrie : vers un remboursement intégral des FIV pour stimuler la natalité

    Russie : la PMA pour relancer une natalité en berne ?

    Sources: RTBF, AF (04/03/2020)

  • L'avis du Conseil d’Etat sur la proposition de loi avortement; vous avez dit: “juste équilibre”?

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    De Constance du Bus sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Avis du Conseil d’Etat sur la proposition de loi avortement : où est le “juste équilibre”?

    05/03/2020

    Le 28 février dernier, le Conseil d'Etat a rendu son avis sur la proposition de loi visant à assouplir les conditions dans lesquelles peut être pratiqué l'avortement. Alors que l'avis se cantonne – comme le Conseil d'Etat y est tenu – à un contrôle de conformité juridique du texte avec la Constitution, les auteurs de la proposition de loi s'en sont vite servi pour appuyer le bien-fondé, tant éthique que sociétal, de leur projet. C'est oublier que les véritables enjeux de cette réforme sont avant tout d'ordre médical, éthique, et sociétal.

    Nous proposons néanmoins une relecture critique, d'ordre juridique, de cet avis. Et ce en trois points.

    1. Le délit d'entrave à l'avortement manque de précision et de justification

    La seule disposition ayant fait l'objet d'une remarque du Conseil d'Etat est l'extension du délit d'entrave. Pour rappel, serait condamné à une peine d'emprisonnement de trois mois à un an et à une amende de cent euros à cinq cents euros ''celui qui tente d'empêcher, physiquement ou de quelque manière que ce soit, une femme d'accéder librement à un établissement de soins pratiquant des interruptions volontaires de grossesse''. (Voir Bulletin IEB)

    Le Conseil d'Etat a relevé les hésitations voire des contradictions parmi les auteurs de la proposition de loi quant aux comportements incriminés. Il demande notamment au législateur de clarifier "à partir de quel moment, l'expression de sa désapprobation de l'interruption volontaire de grossesse envisagée, lorsqu'elle émane du partenaire de vie de la femme concernée, sera punissable". Notons que ce manque de précision concerne tout autant le reste de l'entourage de la femme enceinte (amis, enfants,..), ou encore les personnes qui se tiendraient devant un centre d'avortement, passivement ou pour interpeller les femmes qui se dirigent vers l'établissement sans pour autant les empêcher physiquement d'y accéder.

    Pour le Conseil d'Etat, il n'est pas clair si le législateur vise à sanctionner uniquement les fausses informations en matière d'avortement, ou également les opinions. Il demande à ce que cela soit clarifié, d'autant plus que les sanctions prévues sont sévères. Il demande d'ailleurs au législateur de démontrer quelles “circonstances exceptionnelles” justifieraient que l'exercice de la liberté d'expression puisse ainsi entraîner une privation de liberté.

    Enfin, il se réfère au Conseil constitutionnel français selon lequel "la seule diffusion d'informations à destination d'un public indéterminé sur tout support, notamment sur un site de communication au public en ligne, ne saurait être regardée comme constitutive de pressions".

    2. Objection de conscience : l'avis plus invasif que le texte

    En ce qui concerne la liberté des professionnels de la santé de ne pas participer à un avortement, l'avis du Conseil d'Etat pave la voie d'un régime plus coercitif que ce que prévoit la proposition de loi : selon l'avis, les médecins objecteurs de conscience pourraient légitimement se voir obligés de renvoyer la femme vers un médecin ou un établissement de soins "qui peut effectivement pratiquer cette interruption de grossesse". Et ceci au motif que les délais pour un avortement sont limités, et que contrairement à l'euthanasie, l'avortement n'est pas un “acte mettant activement fin à la vie”(sic!).

    Quant aux établissements de soins refusant la pratique de l'avortement, l'avis cite la jurisprudence de la Cour EDH : "l'exercice effectif de la liberté de conscience des professionnels de la santé dans le contexte de leurs fonctions (ne peut empêcher) les patients d'accéder aux services auxquels ils ont droit en vertu de la législation applicable". Or, la Cour n'en déduit nulle part que tous les établissements de soins du pays doivent accepter de fournir ce service. (Les patients pourraient très bien y accéder dans d'autres établissements voisins). C'est pourtant l'interprétation qu'en fait le Conseil d'Etat, passant outre la Résolution 1763 du Conseil de l'Europe qui a reconnu aux établissements de soins le droit à « l'objection de conscience institutionnelle ».

    3. Une "marge d'appréciation" sans limites pour le législateur en matière d'avortement ?

    Le Conseil d'Etat s'appuie sur la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme qui laisse une "ample marge d'appréciation" aux Etats pour définir les conditions dans lesquelles ils autorisent l'avortement. C'est au nom de cette "marge d'appréciation" que le Conseil d'Etat avalise non seulement l'allongement du délai pour avorter sans raisons médicales de 3 à 4 mois 1/2, le raccourcissement du délai de réflexion à 2 jours, mais encore la suppression des sanctions pénales en cas d'avortement pratiqué illégalement.

    Cependant, la Cour européenne des droits de l'homme attache à cette marge d'appréciation, la nécessité que le cadre juridique établi par l'Etat réalise un "juste équilibre entre les droits de la femme et l'intérêt de l'enfant à naître" (Vo c. France ; R.R. c. Pologne).

    C'est précisément ce "juste équilibre" que le Conseil d'Etat prétend vérifier mais qu'on a du mal à percevoir dans les mesures de la proposition de loi : l'allongement du délai légal pour avorter jusqu'à 4 mois 1/2 ne prend nullement en compte l'état du foetus à ce stade, son développement, sa capacité neuro-sensorielle et l'impact des techniques d'avortement tardifs sur son corps (morcellement, accouchement provoqué..). De même, la suppression des sanctions pénales qui jusqu'ici garantissent un certain équilibre entre la liberté de la femme d'avorter, et l'intérêt à vivre de l'enfant, ne respecte en rien le "juste équilibre" préconisé par la Cour EDH. En effet, en cas d'avortement illégal (par exemple pratiqué sur un foetus de 7 mois), plus aucune sanction ne s'appliquerait ni à la femme ni au médecin, ce qui signifie que les intérêts de l'enfant à naître ne sont aucunement pris en compte. Le Conseil d'Etat se rassure en rappelant la pénalisation des “lésions corporelles volontaires” dans le chef du médecin, mais là encore, ce ne sont pas les intérêts de l'enfant à naître que la disposition protège, mais exclusivement ceux de la femme.

    On aperçoit donc mal où se situent les limites de cette “marge d'appréciation” : à quel stade de la grossesse s'arrêterait le pouvoir d'un Etat d'autoriser l'avortement ? Par rapport à l'allongement du délai pour avorter, le Conseil d'Etat reconnaît l'objectif décrit par les auteurs de la proposition de loi, qui se fondent "sur les demandes des médecins pratiquant des interruptions volontaires de grossesse en centre extra-hospitalier". Autrement dit, les limites suivraient la demande… Avec un tel raisonnement, si la demande ultérieure est d'allonger ce délai à 6 mois de grossesse, le législateur se situera toujours dans la “marge d'appréciation” et le “juste équilibre” entre les droits de la mère et les intérêts de l'enfant.

    En conclusion, pour le Conseil d'Etat, la marge d'appréciation est large.. tellement large qu'elle englobe l'ensemble des assouplissements proposés. Mais à aucun moment, le Conseil d'Etat ne montre en quoi est maintenu le "juste équilibre" avec l'intérêt de l'enfant.

    Pour aller plus loin : Dossier IEB “Dépénalisation de l'IVG : une nouvelle loi inopérante?

  • Euthanasie : le Parlement fait bon marché de la liberté de conscience des médecins et des institutions de soins

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Euthanasie : le Parlement belge vote la remise en cause de la liberté de conscience

    05/03/2020

    Ce jeudi 5 mars en début de soirée, le Parlement fédéral a adopté la loi modifiant la législation en matière d'euthanasie.

    Cette loi prévoit notamment la remise en cause de la liberté de conscience des médecins et des personnes actives au sein des institutions de soins (soignants, résidents, bénévoles, ...) au sujet de la pratique de l'euthanasie.

    La loi oblige désormais le médecin qui refuse de pratiquer l'euthanasie (soit pour une raison médicale, soit sur base de sa conscience) à « transmettre au patient les coordonnées d'un centre ou d'une association spécialisé en matière de droit à l'euthanasie ». L'exposé des motifs de la loi précise qu'il s'agit en l'occurrence de l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) et de L.E.I.F. (LevensEinde InformatieForum), deux associations militant pour l'extension du "droit à l'euthanasie" pour les personnes atteintes de démence ou simplement "fatiguées de vivre". De l'avis même du Conseil d'Etat, cet article contrevient à la liberté de conscience des médecins.

    Par ailleurs, la loi adoptée oblige les institutions de soins à accepter la pratique de l'euthanasie, dès lors que, désormais, « aucune clause écrite ou non écrite ne peut empêcher un médecin de pratiquer une euthanasie dans les conditions légales ». Une telle mesure porte atteinte à la liberté des personnes vivant et travaillant dans ces institutions de soins, tant du point de vue de leur liberté d'association que de la liberté de conscience des soignants. Cette mesure risque de conduire à une interdiction des hôpitaux et maisons de repos qui privilégient d'autres approches que la mort par euthanasie, en leur retirant leurs subsides publics.

    A travers cette mesure, le Parlement contredit complètement la philosophie de la loi sur l'euthanasie de 2002, époque à laquelle les députés avaient clairement spécifié que « les institutions ont le droit d'interdire la pratique de l'euthanasie dans leurs murs »

    Enfin, parmi ses dispositions, figure aussi l'extension de la durée de validité de la déclaration anticipée d'euthanasie : cette déclaration est désormais valable pour un temps illimité. Contrairement à ce que lui permettait la loi précédente votée en 2019, le citoyen n'aura désormais plus la liberté de donner une durée de validité déterminée à sa déclaration. Le risque - que la loi initiale de 2002 souhaitait pourtant précisément éviter - est désormais que des déclarations anticipées vieilles de plusieurs dizaines d'années, dont la personne a oublié l'existence, doivent tant bien que mal être appliquées lorsque la personne n'est plus en mesure d'exprimer sa volonté.

  • La foi en Dieu et le mariage conçu comme l'union d'un homme et d'une femme pourraient s'inscrire dans la Constitution russe

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    De Xavier Le Normand sur le site du journal La Croix :

    Vladimir Poutine veut introduire une référence à Dieu dans la Constitution russe

    « La foi en Dieu » pourrait apparaître dans la nouvelle Constitution russe voulue par le président Vladimir Poutine. Ce texte fondamental devrait également reconnaître le mariage comme étant l’union d’un homme et d’une femme.

    Xavier Le Normand (avec AFP), 

    05/03/2020

    Le président Vladimir Poutine avait pris tout le monde par surprise en annonçant mercredi 15 janvier son souhait de réformer la Constitution de la Fédération de Russie, datant de 1993. Depuis, un certain nombre d’amendements ont été adoptés par la Douma -– la chambre basse du Parlement russe – mais le chef de l’État a proposé une nouvelle vague de modifications. Celles-ci devraient être adoptées mardi 10 mars, lors d’un second examen du projet constitutionnel.

    Parmi ces ajustements constitutionnels portés par Vladimir Poutine, figure l’introduction de « la foi en Dieu » comme « tradition millénaire russe ». Cette volonté présidentielle manifeste la proximité de l’homme fort du Kremlin avec le Patriarcat orthodoxe de Moscou, avec lequel les liens se raffermissent années après années.

    Autre gage donné à l’Église orthodoxe russe : le souhait d’introduire dans la nouvelle Constitution la définition du mariage comme étant l’union d’un homme et d’une femme. En 2017, le patriarche Kirill de Moscou avait comparé les lois autorisant les unions homosexuelles à des lois fascistes. Un an auparavant, il avait dressé le parallèle avec une forme de « totalitarisme soviétique ».

    L’avenir de Vladimir Poutine

    Selon un communiqué de la Douma, « les amendements du président sont le résultat de son dialogue avec les représentants de toutes les factions et de la société civile ». D’abord étudié par le parlement russe, le projet de révision constitutionnel devra ensuite être approuvé par les électeurs lors d’un « vote populaire »qui devrait se tenir le 22 avril prochain. Selon un sondage du centre indépendant Levada relayé par l’AFP, seul un quart des Russes seraient favorables aux modifications constitutionnelles. Ils seraient en revanche 65 % à ne pas en comprendre la signification.

    Déjà président de 2000 à 2008 et de nouveau depuis 2012, Vladimir Poutine ne pourra pas se représenter au terme de son mandat en 2024, la Constitution russe interdisant d’exercer plus de deux mandats présidentiels consécutifs. La révision constitutionnelle annoncée par surprise pourrait ainsi être une façon pour Vladimir Poutine de préparer son après-mandat. Par exemple, en se tournant vers le poste de premier ministre qui devrait être largement renforcé par la nouvelle constitution.

  • Surpopulation : une crainte justifiée ?

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    De Gérard-François Dumont* sur le site de la Nef :

    mars 2020

    Vous avez dit surpopulation ?

    La peur de la surpopulation revient régulièrement sur le devant de la scène, les héritiers de Malthus sont décidément bien vivants. Cette crainte récurrente est néanmoins bien plus ancienne, on la trouve déjà chez Platon, Bacon ou Hobbes. Elle est fondée sur la peur qu’une population trop nombreuse ne puisse se nourrir provoquant ainsi des catastrophes ! Plus récemment, l’agronome français René Dumont prédisait dans les années 1960 que « 80 % de la population du monde sera sous-alimentée en 2000 ». Vers la même époque, le biologiste américain Paul Ehrlich publiait The Population Bomb (1968) qui annonçait de terribles famines en raison de la surpopulation voyant un cinquième de la population disparaître à l’horizon 1980 faute de nourriture. Citons encore James Loverlock qui, se référant aux contraintes écologiques, appelait à une division par douze de la population mondiale, sans préciser comment il comptait atteindre un tel résultat !

    Ce qui est remarquable est qu’aucune de ces prédictions catastrophistes ne s’est produite, toutes se sont révélées fausses, c’est même l’inverse qui s’est réalisé.

    Démographie et fantasme !

    D’une part, le taux de sous-alimentation, loin d’augmenter avec la population, n’a cessé de régresser : de 1966 à 2000 il est passé de 30 % à 14 % au lieu d’atteindre les 80 % prévus par nos prophètes de malheur. Autrement dit, on nourrit mieux aujourd’hui une population de 7,5 milliards d’hommes que jadis une population mondiale bien plus faible. Et la malnutrition serait plus faible sans les mauvaises gouvernances et les guerres.

    D’autre part, l’« explosion démographique » tant redoutée pour le nouveau millénaire n’était qu’un fantasme. L’évolution moyenne de la population dans le monde se caractérise, depuis la fin des années 1960, par une continuelle décélération, conforme à la logique de la transition démographique. Ehrlich, par exemple, prévoyait en 1968 une population de 66 millions en 2000 pour Calcutta qui n’en compte « que » 17 millions.

    La transition démographique comprend deux étapes. La première est celle pendant laquelle les progrès économiques et sanitaires permettent d’enregistrer une baisse très importante de la mortalité infantile et des femmes en couches. La seconde étape est de nature différente. Là, le changement provient de la natalité qui se met à baisser parce que les couples ont réalisé l’amélioration considérable des taux de survie de leurs nouveau-nés, il n’y a donc plus besoin d’autant de naissances pour satisfaire la descendance espérée.

    Ce mécanisme de la transition démographique explique la croissance démographique inédite dans le monde depuis deux siècles. Il dément ainsi une croyance fréquente selon laquelle cette multiplication par six de la population mondiale durant cette période serait due à une forte augmentation des naissances, à une tendance des couples à une fécondité débridée. Ce n’est nullement le cas. La croissance démographique tient en réalité aux progrès qui ont permis le recul considérable de la mortalité, qui a engendré une formidable croissance de l’espérance de vie, et non à une croissance de la natalité. En effet, entre 1950 et 2020, la fécondité moyenne dans le monde est passée de 5 enfants par femme à 2,4, soit une baisse de 50 %.

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  • 8 mars : grande prière pour la Vie

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AMERIQUE/ARGENTINE - Grande prière pour la vie le 8 mars à l’initiative des Evêques sous le slogan « oui aux femmes, oui à la vie »

    4 mars 2020  
     

    Dans son discours du 2 mars, prononcé dans le cadre de l’inauguration officielle de la Session ordinaire du Parlement, le Président argentin, Alberto Fernández, a annoncé parmi les divers projets visant à relancer l’économie, affronter la crise sociale et réformer la justice, la présentation rapide d’un projet de loi visant à légaliser l’avortement, pour l’heure illégal dans le pays à l’exception de cas spécifiques. En parallèle avec le projet de loi sur l’avortement devait en être présenté un autre visant à assurer une assistance aux femmes enceintes et de garantir leurs droits ainsi que ceux de leurs enfants au cours de leurs premiers 1.000 jours de vie.

    Depuis longtemps déjà, les Evêques d’Argentine font entendre leur voix préoccupée en ce que la nouvelle loi ne consisterait en rien d’autre qu’en une légalisation pure et simple de l’avortement. A ce jour, en Argentine, l’avortement est légal seulement en cas de viol ou lorsque la santé de la femme est en danger. Les nouvelles mesures visent en revanche à le légaliser purement et simplement bien que le Sénat ait rejeté le texte voici deux ans, sous la Présidence Macri. Dans leur Message de Noel 2019, les Evêques étaient revenus sur le sujet. Outre à qualifier cette mesure d’inappropriée, ils avaient réaffirmé que les argentins sont « en faveur de la dignité et de la valeur sacrée et inaliénable de la vie ». Quelques jours seulement après sa prise de fonctions, la Commission exécutive de la Conférence épiscopale d’Argentine avait rendu visite, au siège du gouvernement, au nouveau Président de la République, Alberto Fernández (voir Fides 19/12/2019). Dans le cadre du colloque, avait été évoquée la lutte contre la pauvreté, la protection de la Création et le protocole de dépénalisation de l’avortement. Selon le communiqué diffusé alors par la CEA, les Evêques avaient exprimé « leur surprise et dans le même temps leur malaise et leur préoccupation s’agissant du protocole présenté par le Ministère de la Santé qui, en pratique, autorise l’avortement libre », réaffirmant que « l’Eglise a toujours défendu et défendra toujours la vie depuis sa conception de manière claire et décidée ». (SL) (Agence Fides 04/03/2020)

  • ONU : la liberté religieuse mise en cause au nom de la promotion de prétendus "droits humains"

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    D' sur zenit.org :

    ONU : une «attaque» contre la liberté religieuse (traduction complète)

    Intervention de Mgr Jurkovic au Conseil des droits de l’homme

    Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des autres Organisations internationales à Genève, est intervenu à la 43e session du Conseil des droits de l’homme, sur l’article 3 concernant le Rapport du Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de credo, le 2 mars 2020.

    Il dénonce « une “colonisation idéologique” de la part de certains États et institutions internationales ». « Le rapport, poursuit-il, est réellement, au moins en partie, une attaque contre la liberté de religion ou de credo ainsi que contre la liberté de conscience ».

    Mgr Jurkovic déplore le manque d’attention du Rapport aux hommes et aux femmes « persécutés ou discriminés » en raison de leur credo et le fait qu’il s’attache davantage à « promouvoir d’autre soi-disants ”droits humains”, qui ne font certainement pas l’objet d’un consensus ». Il est « regrettable », conclut-il, qu’au lieu de « défendre le droit humain fondamental et universel » de la liberté de religion, un Rapport de l’ONU « s’attaque maintenant à la réalité même qu’il est appelé à défendre ».

    Voici notre traduction de l’intervention de Mgr Jurkovic prononcée en anglais.

    HG

    Intervention de Mgr Ivan Jurkovicc

    Madame la Présidente,

    La délégation du Saint-Siège note avec beaucoup de préoccupation le rapport qui a été présenté, au tout dernier moment, par le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de credo, A/HRC/43/48, pour examen par le Conseil des droits de l’homme. Les nombreuses références qui recommandent de renoncer à la liberté de religion ou de credo et à l’objection de conscience pour promouvoir d’autre soi-disants « droits humains », qui ne font certainement pas l’objet d’un consensus, sont particulièrement inacceptables et offensantes, constituant ainsi une sorte de « colonisation idéologique » de la part de certains États et institutions internationales. En tant que tel, le Rapport est réellement, au moins en partie, une attaque contre la liberté de religion ou de credo ainsi que contre la liberté de conscience.

    Il convient de répéter que le Saint-Siège a toujours compris le terme “genre” et les termes connexes selon l’usage ordinaire, généralement accepté, du mot “genre”, basé sur l’identité biologique qui est masculine et féminine. À cet égard, le Saint-Siège rappelle sa déclaration finale, présentée à l’issue de la Conférence de Pékin sur les femmes, le 15 septembre 1995 : « Le terme “genre” est compris par le Saint-Siège comme étant fondé sur l’identité sexuelle biologique, masculine ou féminine […] » (Cf. la déclaration finale du Saint-Siège à la 4e Conférence mondiale sur les femmes, Pékin, 1995).

    Ma délégation ne peut que déplorer que le rapport semble moins se concentrer sur la protection des hommes et des femmes, de quelque confession ou credo personnelle que ce soit, qui sont persécutés ou discriminés (une réalité encore trop vive pour des millions de personnes dans le monde), et plus sur la promotion d’une vision de la société humaine qui n’est pas partagée par tous et ne reflète pas la réalité sociale, culturelle et religieuse de nombreux peuples.

    Ironiquement, en cette année où la Déclaration sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et le vivre ensemble, publiée le 4 février 2019 par le grand imam d’Al-Azhar et le pape François, a appelé les dirigeants mondiaux à œuvrer à la diffusion d’une culture de tolérance et du vivre ensemble en paix, le Rapporteur spécial ne fait aucune référence aux efforts déployés par les responsables religieux pour intervenir au plus vite afin de mettre un terme à l’effusion de sang innocent et aux guerres.

    Le Saint-Siège note « l’influence croissante au sein des organisations internationales de puissances et de groupes d’intérêts qui imposent leurs propres visions et idées, suscitant de nouvelles formes de colonisation idéologique, souvent au mépris de l’identité, de la dignité et des sensibilités des peuples ». (1)

    Il est assez regrettable, mais de moins en moins surprenant compte tenu de sa fréquence, qu’un rapport des Nations unies, qui devrait défendre le droit humain fondamental et universel de la liberté de religion ou de conviction ainsi que le droit à l’objection de conscience, s’attaque maintenant à la réalité même qu’il est appelé à défendre.

    Je vous remercie, Madame la Présidente.

    (1) Pape François, Discours au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, 7 janvier 2019.

  • Arrêter d’avoir des enfants par égard pour l’environnement est un raisonnement malsain

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    Un texte d'Olivier Rey via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Écologisme occidental : « Les riches sont sommés de ne plus faire d'enfants »

    Texte d’Olivier Rey, le philosophe et polytechnicien, auteur de Leurre et malheur du transhumanisme paru en octobre 2018. Arrêter d’avoir des enfants par égard pour l’environnement est un raisonnement malsain, qui supprime d’autant plus les raisons de préserver notre planète, explique Olivier Rey.

    À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, en Angleterre, les aides aux pauvres, garanties par la loi, faisaient l’objet d’âpres débats : fallait-il les maintenir, ou les supprimer ? En faveur de la suppression, Thomas Malthus avança cet argument : les aides distribuées aux pauvres encouragent ceux-ci à avoir davantage d’enfants, ce qui entraîne un accroissement exponentiel de la population, plus rapide que ne peut l’être l’accroissement global des richesses, d’où, finalement, un accroissement du nombre des pauvres. Le seul moyen de résorber la pauvreté, selon Malthus, était que les pauvres réduisissent considérablement leur progéniture.

    La quasi-totalité des économistes du XXe siècle a estimé que l’événement avait définitivement réfuté les vues de Malthus : globalement, on avait vu une croissance exponentielle de la population mondiale aller de pair avec une augmentation du « niveau de vie » moyen. Miracle reposant, toutefois, sur une exploitation toujours plus intense des ressources de la terre. Au point que celle-ci, aujourd’hui, demande grâce : et voilà que le malthusianisme, qui avait été repoussé dans les marges, redevient à la mode.

    Ce nouveau malthusianisme, cependant, se révèle bien différent de l’original. Malthus, en rigoriste pasteur anglican qu’il était, se refusait à concevoir d’autre moyen de limiter les naissances que la chasteté : le nouveau malthusianisme autorise la sexualité la plus débridée, pourvu qu’il n’en résulte aucune naissance. Par ailleurs, c’est aux pauvres que Malthus demandait de diminuer le nombre de leurs enfants, alors qu’aujourd’hui, ce sont les riches qui sont sommés de ne pas engendrer. Avec cet argument : le dérèglement et l’épuisement de la Terre ne sont pas seulement dus à un nombre trop grand d’êtres humains, mais aussi, et surtout, au mode de vie des ressortissants des pays riches. Ce sont donc eux qui devraient, en priorité, réduire drastiquement leur descendance (le mieux étant de ne pas en avoir du tout). [Ce suicide des Occidentaux ne servira à rien, s’ils sont remplacés par des masses jeunes venues du Sud pour pallier le « manque de main-d’œuvre » ou payer les retraites.]

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  • Archives du Vatican : faut-il s'attendre à des révélations retentissantes sur le pontificat de Pie XII ?

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    De  sur le Figaro Vox :

    Archives du Vatican: «Il n’y a pas de secrets cachés sur Pie XII!» estime Jean Sévillia

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - L’historien rappelle que la plupart des documents de l’Église sur la Seconde Guerre mondiale ont déjà été publiés. L’ouverture des archives du Vatican ne conduira pas, selon lui, à des découvertes historiques majeures.

    04.03.2020

    Journaliste, écrivain et historien, Jean Sévillia est chroniqueur au Figaro Magazine et membre du conseil scientifique du Figaro Histoire. Il a récemment dirigé l’ouvrage collectif L’Église en procès. La réponse des historiens(Tallandier/Le Figaro, 2019).


    FIGAROVOX.- Comme le pape François l’avait annoncé il y a un an, le Vatican a ouvert aux historiens l’accès aux archives sur le pontificat de Pie XII. Faut-il s’attendre à des découvertes importantes sur son attitude à l’égard du régime nazi?

    Jean SÉVILLIA.- C’est une controverse historique ancienne, qui remonte notamment à la parution de la pièce de théâtre «Le Vicaire» créée en 1963 par Rolf Hochhuth et critiquant vivement l’action de Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que jusqu’à cette date, et notamment à la mort de Pie XII en 1958, la communauté internationale avait loué son pontificat, y compris dans le monde juif.

    La majeure partie des archives a en réalité déjà été explorée.

    Mais il n’y a pas de secrets cachés sur Pie XII! En 1963, le pape Paul VI, voulant faire la lumière sur ce sujet, a fait ouvrir les archives du Vatican et confié à une équipe de quatre historiens ecclésiastiques le soin d’en extraire tous les documents concernant la période de la guerre. Ce qui a donné lieu à la publication d’un travail colossal réalisé entre 1965 et 1982, les Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre mondiale, douze volumes de 800 pages chacun, aujourd’hui librement accessibles, par Internet, sur le site du Vatican. L’essentiel des documents concernant la fin du pontificat de Pie XI et celui de Pie XII, pour la période de la guerre, ont ainsi été rendus disponibles. Bien évidemment, en ouvrant la totalité des archives pour lesquelles le classement scientifique n’était pas encore achevé, l’Église permettra certainement d’accéder à tels ou tels documents non encore exploités, mais la majeure partie des archives a en réalité déjà été explorée. Je ne m’attends donc pas à de grandes découvertes sur la période de la guerre. Il y aura du nouveau, en revanche, pour la longue période du pontificat de Pie XII qui court de 1945 à 1958, mais les amateurs de sensationnel ne s’y intéressent pas, car ils n’y voient pas matière à polémique.

    Les adversaires de Pie XII reviennent sans cesse avec les mêmes arguments, mais sans jamais apporter un témoignage nouveau ou un document inconnu qui irait dans le sens de la culpabilité du pape. À l’inverse, du côté de la défense, de nombreuses pièces nouvelles ou des témoignages inédits ont été publiés par les historiens, et tous prouvent que Pie XII a été habité par le drame de la guerre et qu’il a fait ce qui était en son pouvoir pour intervenir en faveur des persécutés.

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