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Politique - Page 278

  • En France, comme en Belgique, l'hécatombe dans les maisons de repos

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    Si, comme on le claironne, les services de soins intensifs n'ont pas été saturés ou débordés, c'est parce qu'on a laissé mourir dans les maisons de repos les personnes âgées qui auraient dû être accueillies dans les hôpitaux. :

    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    La vérité se fait jour sur l’hécatombe dans les EHPAD

    Alors que les Français entament leur déconfinement, ils découvrent peu à peu l’ampleur du drame qui s’est déroulé dans les EHPAD (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) -drame dont le traumatisme ne s’éteindra pas avec l’assouplissement des conditions de visite et l’arrivée de moyens de protection, de tests, et les renforts de personnel. La moitié des 27530 décès causés par le virus Covid-19 en France (à la date du 16 mai) ont touché des personnes âgées résidant dans des EHPAD, dont plus des deux tiers y sont décédées. Or nombre d’entre elles auraient probablement pu être sauvées si elles avaient été hospitalisées pour recevoir des soins appropriés, selon la saisissante enquête publiée le 15 mai par Marianne.

    Selon cette enquête, depuis le début de l’épidémie en France jusqu'à la dernière semaine de mars, soit près d’un mois, certains services d'urgence, des centres de régulation du Samu ont refusé d'hospitaliser des résidents d’EHPAD, faute de lits disponible et de matériels d’assistance respiratoire, notamment dans le Grand Est, en Bourgogne-Franche-Comté, puis en Ile-de-France. Nombre de résidents ont ainsi condamnés à mourir d’asphyxie, au grand désespoir du personnel soignant. Le SAMU suivait les consignes des ARS, ces Agences régionales de santé de plus en plus contestées pour leur gestion de la crise… Les autorités de santé elles-mêmes ont paru prendre tardivement conscience des défaillances, pour ne pas dire plus, des ARS, et de la tragédie qui se déroulait dans les EHPAD. Il a fallu attendre le 16 mars pour que le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, évoque sur France Inter, au conditionnel, l’hypothèse de tris de patients en service de réanimation : « Ce serait catastrophique qu’on en arrive à trier des personnes, nos proches, en disant : "on ne peut plus prendre cette personne en réanimation parce qu’il n’y a plus de place" » C’est pourtant un tel tri qui s’est exercé en amont, par le refus d’hospitaliser les personnes âgées de plus de soixante-dix ans…et même, au paroxysme de la submersion hospitalière, certains quinquagénaires présentant des facteurs de « co-morbidité ».

    Dans ce contexte de crise épidémique aiguë, de submersion des hôpitaux et de pénurie des produits affectés à la sédation, nous avions signalé (LSDJ n°928 du 4 avril) qu’un décret, publié le 29 mars 2020 au Journal Officiel, avait autorisé la dispensation, notamment dans les EHPAD, du médicament Rivotril ® « hors AMM [autorisation de mise sur le marché] dans le cadre du Covid-19 » pour soulager des patients, atteints de Covid-19, confrontés à une détresse respiratoire aiguë et en situation asphyxique. Or ce médicament, un antiépileptique, est contre-indiqué en cas « d’insuffisance respiratoire grave ». Soulevé par l’association Alliance Vita, un doute avait plané sur l’utilisation exceptionnelle de ce produit : avait-on respecté les procédures garantissant qu’il s’agisse bien de soulager le patient sans abréger sa vie ? Une enquête sur ce qui s’est passé dans les EHPAD éclaircira peut-être ce point parmi beaucoup d’autres, en réponse aux plaintes de nombreuses familles de victimes. Terminons cependant par cette bonne nouvelle : l’utilisation exceptionnelle du Rivotril ® a été abrogée le 12 mai 2020 (par décret n°2020-548 du 11 mai 2020 – Art.28).

  • La FAFCE soutient pleinement l'appel lancé par les évêques catholiques ukrainiens à interdire toute forme de gestation pour autrui

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    Communiqué de presse

    La FAFCE soutient pleinement l'appel lancé par les évêques catholiques ukrainiens à interdire toute forme de gestation pour autrui

     
     Bruxelles, le 15 mai 2020

    Depuis quelques jours, une vidéo choquante circule largement sur Internet, publiée par une société ukrainienne consacrée à la pratique de gestation pour autrui. La vidéo montre 46 bébés en pleurs dans une salle de conférence d'un hôtel transformée en crèche en Urkaine, expliquant que ces « bébés attendent leurs parents ». En cause, le fait que les étrangers qui ont conclu un contrat pour l'achat de ces bébés ne soient pas autorisés à entrer en Ukraine en raison de la crise sanitaire actuelle. La vidéo se conclue en demandant aux pays qui interdisent la pratique de la gestation pour autrui de « faire une exception à leur politique et permettre à leurs citoyens d’être réunis avec leurs enfants » (sic).

    Le Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, commente : « En regardant ces images, on ne peut rester silencieux, et tout particulièrement aujourd'hui, alors que nous célébrons la journée internationale de la famille : ces bébés ont besoin d'une famille et ils ne peuvent être traités comme une marchandise. Nous invitons toutes les autorités intéressées à prendre les mesures nécessaires pour que l’adoption internationale puisse être appliquée ».

    Comme l'ont dénoncé les évêques catholiques ukrainiens, « la pandémie de coronavirus révèle de nombreuses pathologies dans notre vie publique moderne. L'une d'entre elles est ce phénomène de gestation pour autrui, où des personnes sont traitées comme des marchandises pouvant être commandées, fabriquées et vendues (…). Un tel écart dans la législation ukrainienne détruit de manière significative les efforts d’intégration européenne et discrédite notre pays aux yeux de la communauté européenne ». Au cours des dernières années, l'Ukraine est devenue un centre international de pratique de gestation pour autrui, en raison de ses 'prix compétitifs' et de sa proximité avec la 'riche Europe'. Cette pratique s'est néanmoins répandue dans le monde entier, « créant une pente glissante vers le droit à l'enfant, et n'ayant aucun respect pour la dignité humaine ou les principes éthiques fondamentaux » (Résolution du Conseil de Présidence de la FAFCE, Fatima, 13 avril 2016). Cela représente une menace pour la dignité humaine, source d’un profond fossé au sein de la communauté internationale et d’un vaste débat au sein de nos sociétés.

    La FAFCE soutient pleinement l'appel lancé par tous les évêques catholiques ukrainiens (disponible ici en anglais), espérant contribuer à éveiller les consciences de tous les Européens. "Le Parlement européen* a déclaré que la pratique de la gestation pour autrui devait être interdite et examinée en priorité dans le cadre des instruments de défense des droits de l'homme - conclut le Président de la FAFCE - Nous réitérons notre appel aux décideurs européens à prendre les mesures nécessaires pour interdire internationalement la pratique de la gestation pour autrui".
     
     
  • L'imposture du scientisme

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    De genethique.org (bibliographie) :

    La restauration de l’homme – C.S. Lewis contre le scientisme

    MICHAEL D. AESCHLIMAN  Transhumanisme

    Editions Tequi http://www.librairietequi.com/A-65971-la-restauration-de-l-homme.aspx

    Mai 2020

    292 pages

    Cet essai dénonçant l’imposture du scientisme est passionnant. S’appuyant sur les écrits de nombreux auteurs anglo-saxons, dont notamment C.S. Lewis, l’auteur formule de façon très simple ce que l’on avait souvent confusément senti sans parvenir à l’exprimer clairement : l’explication du monde et de l’homme par la science seule ne peut pas être satisfaisante. En effet, la négation de la transcendance que cette théorie exige non seulement n’est pas acceptable philosophiquement, mais elle induit des conséquences dramatiques sur la façon dont est considérée la personne humaine.

    L’auteur démontre comment, à partir des philosophies des Lumières, via Sade, Nietzsche, Marx, Sartre, jusqu’aux déconstructivistes, l’idéologie considérant le savoir scientifique comme le seul valable a conduit à considérer l’homme comme un simple objet de la nature équivalent à tout autre, permettant la naissance des idéologies totalitaires et leurs ravages. Allant plus loin encore, il affirme de façon convaincante que le libéralisme libertaire contemporain prend lui aussi sa source dans cette idéologie, considérant à son tour que Dieu n’existe pas et prenant comme mesure du Bien et du Mal le désir individuel, risquant ainsi de nous conduire à de nouveaux drames. La négation de Dieu et l’absolutisation de la nature a conduit à la quête de puissance des idéologues totalitaires du XXème siècle, elle conduit à la quête du plaisir au XXIème siècle, les uns et les autres utilisant la technique pour parvenir à leurs fins : « Les garde-frontières de la laïcité devraient se rappeler que, lorsque l’on nie, ignore, moque ou attaque la dimension et l’horizon métaphysique ou religieux des hommes, des sociétés et des cultures, il n’est plus aucune garantie de paix et de bonne volonté qui sont loin d’être des attributs « naturels » de l’homme ».  

    Bien sûr, suivant les nombreux auteurs, littéraires, philosophes et scientifiques qu’il cite, Michael D. Aeschliman ne nie pas l’importance des connaissances scientifiques, mais il les remet à leur juste place : le savoir scientifique n’est qu’une catégorie de la connaissance rationnelle. Epousant la thèse de C.S. Lewis issue de la pensée de philosophes classiques, il pense que la raison humaine, à travers ce qu’on appelle le bon sens ou le sens commun, est capable de percevoir le Bien transcendant. C’est en suivant cette idée qu’il est possible de réaffirmer la place unique de la personne humaine, que redevient possible la « restauration de l’homme », quand le scientisme et son corollaire contemporain la primauté de la technique pour réaliser tous les désirs individuels sans critère moral ne parviendront qu’à « l’abolition de l’homme », titre d’un ouvrage de C.S. Lewis.

  • Coronavirus : du conte de fée au cauchemar ?

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    COVID-19, DU CONTE DE FÉE AU CAUCHEMAR ?

    14 mai 2020

    Plongés dans une pandémie qui a sidéré le monde et alors que la France amorce sa « stratégie » de déconfinement, Dominique Folscheid, philosophe et auteur de Made in labo[1]propose de revenir sur les ambiguïtés d’une situation inédite pour essayer d’envisager l’avenir.

    Généthique : Quelles réflexions vous inspire cette irruption soudaine du virus dans notre monde ?

    Dominique Folscheid : Pour décrire ce qui se passe, on pourrait prendre l'image du match de boxe : sitôt sorti de Chine, le coronavirus a mis le monde entier K.-O debout avant de l'envoyer au tapis. Du match, on passe alors au conte de Perrault, La Belle au bois dormant

    Vous connaissez l'histoire : une méchante fée avait jeté un sort à la princesse encore au berceau, lui assurant qu'à l'âge de quinze ans, elle se piquerait le doigt sur un fuseau et en mourrait. Heureusement, une bonne fée était intervenue pour modifier la sentence de mort : la princesse avait été plongée dans un sommeil de cent ans, comme tous ses serviteurs, contaminés par elle, tous cloîtrés dans son château.

    Cette histoire peut nous servir de parabole. Le virus c'est la mauvaise fée, qui promet la mort à ceux qui s'adonnent au travail du fuseau, symbole de la domination technoscientifique de la nature. La bonne fée représente toutes les mesures prises pour « sauver des vies », qui ont figé sur place le cours normal de la vie du monde, confiné les gens en leur château, si étriqué soit-il, et plongé dans un coma artificiel les malades placés en réanimation.

    Reste à expliquer pourquoi les choses se sont ainsi passées.

  • Chine : les chrétiens forcés à subir l'endoctrinement communiste

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    De LI MINGXUAN sur le site Bitter Winter :

    La pandémie n'arrête pas la "sinisation" de la religion

    14/05/2020

    Le régime adopte de nouvelles mesures pour pousser le clergé des églises contrôlées par l'État à promouvoir la ligne du Parti en endoctrinant les fidèles

    Le gouvernement, en plus d'interdire toutes les manifestations religieuses pour arrêter la propagation de COVID-19, a également renforcé la censure des informations religieuses sur Internet en interdisant la prédication et d'autres services en ligne. En plus de ces mesures, le PCC exige que le clergé des églises d'État étudie la politique du président Xi Jinping de "sinisation" de la religion, l'intègre dans les sermons et démontre sa loyauté envers le gouvernement.

    L'endoctrinement patriotique remplace les enseignements chrétiens

    Le 13 avril, le Département du travail du Front uni du comté de Huantai à Zibo, une préfecture de l'est de la province du Shandong, a émis un ordre exhortant les groupes religieux et le clergé du comté à rédiger des essais exprimant leur " l'amour du pays et du Parti communiste ". La campagne, intitulée "Rêver de la nouvelle ère et rejoindre la lutte pour une société prospère" encourage les fidèles à exprimer leur soutien au régime en écrivant des textes d'au moins 2000 caractères chinois "en utilisant les valeurs centrales du socialisme et la politique de sinisation comme guide" .

    Un diacre catholique résidant dans le comté rapporte que, le 16 avril, un responsable du Bureau des affaires religieuses l'a approché pour lui dire qu'il devait étudier la pensée de Xi Jinping et l'esprit du 19e Congrès national du Parti communiste avant de passer un examen. Le responsable a ajouté que s'il ne le réussissait pas, il risquerait d'être renvoyé.

    Ces dernières années, pour former un clergé "rouge" fidèle au régime, le gouvernement a également appliqué les normes d'adhésion au Parti communiste aux Eglises d'État.

    Le 18 février, le Bureau des affaires ethniques et religieuses de Shenyang, la capitale de la province du Liaoning, dans le nord-est, a publié un avis exhortant les groupes religieux à organiser des événements pour promouvoir la pensée de Xi Jinping. Le document indique que 'les quatre exigences' - une campagne nationale lancée en 2018 pour promouvoir la "sinisation'' de la religion - sont mises en œuvre dans les lieux de culte en lisant des textes sur la politique du président et en rédigeant des essais à son sujet. Les connaissances acquises doivent ensuite être intégrées dans les sermons afin que les fidèles comprennent mieux la politique de «sinisation».

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  • Reprise des célébrations : le protocole préparé par les évêques de Belgique est prêt

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    Les cultes travaillent au déroulement des célébrations « déconfinées »

    Le protocole préparé par les évêques de Belgique est prêt

    Les cultes reconnus de notre pays se préparent à une reprise des célébrations dans les églises, les temples, les mosquées et les synagogues. À la demande du Gouvernement fédéral, ils élaborent actuellement un protocole reprenant en détail la manière dont les célébrations pourront se dérouler ainsi que les mesures de protection à appliquer pour prévenir autant que possible une infection par le coronavirus.

    Aujourd’hui, les Évêques de Belgique ont achevé la préparation du protocole des catholiques. Ce dernier a été rédigé en collaboration avec des experts virologues et sera soumis au Conseil national de Sécurité pour avis et approbation.

    De multiples demandes parviennent aux Évêques demandant la reprise des célébrations publiques. Ils s’en sont fait les interprètes auprès des autorités civiles et des experts qui conseillent le Gouvernement. Tous sont conscients de la priorité absolue que constituent la santé et la sécurité de ceux qui entrent dans une église.

    Les Évêques sont heureux d’apprendre que le nombre de personnes présentes lors de funérailles ou d’un mariage pourra être porté à 30, dès ce 18 mai 2020.

    Pour la Région Wallonne, les Gouverneurs de Province étudient la possibilité de permettre à nouveau la célébration des funérailles, sans eucharistie, dans l’église.

    En ce qui concerne les baptêmes, les Évêques préfèrent aligner la date de leur reprise sur celle des célébrations eucharistiques dont ils espèrent le redémarrage le plus rapide possible.

    Les Évêques de Belgique

    SIPI – Bruxelles, jeudi 14 mai 2020

  • Coronavirus et déconfinement : pourquoi autoriser la célébration de la messe est essentiel pour un catholique

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    En Belgique, le déconfinement de la célébration du culte n’a apparemment fait, jusqu’ici, l’objet d’aucun examen sérieux avec les pouvoirs publics et, contrairement à leurs homologues français, les évêques belges n’ont, jusqu’à présent, dévoilé aucune indication sur la manière dont ils proposent d’avancer: prudence tactique, indifférence ou mollesse servile ?

    L'impossibilité présente pour les catholiques de participer à la messe, sinon par des représentations virtuelles, incite plus d’un à vouloir retrouver au plus vite, à sa juste place, l’eucharistie réelle, absente de leur vie depuis plus de deux mois de confinement presque planétaire.  

    Le site web de « La Vie » publie aujourd’hui en ce sens une réflexion du Père Jean-Baptiste Nadler, curé de paroisse à Vannes et auteur des « Racines juives de la messe » (Ed. de l’Emmanuel) :

    “Corps du Christ et chair de l’Église :

    messe-017.jpg

    la messe est un mariage“

    « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous » (Jn 6,53). Alors que l’immense majorité des catholiques est actuellement empêchée de participer à la messe et de communier au corps du Christ, la liturgie de ces derniers jours nous a pourtant invités à manger la chair eucharistique du Fils de Dieu. Cruelle coïncidence !

    « Les chrétiens se retrouvent unis dans un même dépouillement »

    Vu le principe de laïcité, sans doute le gouvernement français est-il dans son rôle lorsqu’il traite les principales religions sur le même plan en donnant ses consignes de reprise des « offices religieux ». Mais ce que la laïcité peut difficilement prendre en compte, c’est que ces diverses religions ont des conceptions très différentes les unes des autres de la notion de culte et des rassemblements religieux : les prières à la mosquée n’ont évidemment pas les mêmes significations ni règles que les offices à la synagogue, le culte au temple protestant n’est pas non plus la messe catholique. Ajoutons que toutes ont des traditions de prières domestiques, ce qui relève donc du cadre de la vie privée, et des prières dans le lieu du rassemblement des croyants – mosquée, synagogue, église – obéissant aux normes ERP (établissement recevant du public). Au sein d’une même religion, les croyants eux-mêmes ont des rapports différents à leur propre culte : tel pratique sa foi sans jamais mettre les pieds dans une église, tel autre ne manquera aucune messe mais ne priera guère dans le secret de sa chambre.

    La messe est l’acte religieux le plus complet qui soit, et, parce que l’homme est « une âme dans un corps »

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  • C’est en vertu du caractère unique des sacrements dans leur foi que les catholiques réclament la reprise de la messe le plus tôt possible

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    De Bastien Lejeune sur le site de Valeurs Actuelles :

    Messes interdites : pourquoi le cas du culte catholique est unique par essence

    11/05/2020

    La République laïque place toutes les religions sur un pied d’égalité : voilà donc ces dernières toutes confinées jusqu’au 2 juin. Mais dans le bras de fer avec le pouvoir, les catholiques veulent faire comprendre la spécificité de la messe par rapport aux autres cultes. 

    La répartie cinglante de ce conseiller présidentiel résume à elle seule l’impasse dans laquelle se trouve l’Eglise de France. C’était il y a une quinzaine de jours, au moment où le Premier ministre avait annoncé que la messe ne pourrait être célébrée en public avant le 2 juin - il a entre-temps ouvert la porte à des célébrations publiques pour la Pentecôte. La grogne monte au sein de l’Eglise de France, plusieurs évêques critiquent ouvertement l’attitude de l’exécutif. Interrogé au sujet de cette « sainte colère » de l’épiscopat français, le familier du Palais de l’Elysée ne peut s’empêcher de faire remarquer que dans cette affaire, ce sont les catholiques qui posent problème : « Les représentants de l’islam, eux, sont très accommodants… » 

    Comment comprendre que les catholiques exigent de pouvoir assister à la messe quand tous les autres cultes consentent sans difficulté au confinement ? Lors de la réunion en audioconférence réunissant le 21 avril dernier le président de la République et les représentants des religions, les catholiques furent isolés au moment de prôner le retour du culte public le 11 mai. L’Etat français, qui ne reconnait pas de spécificité au catholicisme, n’a aucune raison d’accorder un passe-droit : « La République laïque ne distingue pas, confirme le même conseiller, nous sommes en état d'urgence sanitaire, donc certaines libertés sont contraintes, pour tout le monde, sans distinction de religion. »

    Le ministre des Cultes, Christophe Castaner, a tort...

    Sauf que si les catholiques sont plus insistants que les autres, c’est que la messe est par nature différente des autres cultes subissant le confinement depuis huit semaines. « Si nous insistons tellement sur le caractère vital de la messe, c’est parce que nous y retrouvons le Christ ressuscité réellement présent », explique l’évêque de Montauban, Mgr Ginoux. L’explication théologique de la spécificité du culte catholique pourrait sembler hors de propos si le ministre de l’Intérieur n’avait pas lui-même tenté une sortie hasardeuse pour justifier la reprise du culte au 2 juin : « La prière se fait dans son rapport entre celui que l’on accompagne ou célèbre — chacun choisira le mot en fonction de sa religion — et soi-même, et n’a pas forcément besoin de lieux de rassemblements où l’on ferait courir un risque à l’ensemble de la communauté religieuse », expliquait-il doctement. Mais précisément, ce qu’avance Christophe Castaner est parfaitement faux dans le cas de la messe catholique. 

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  • Berlin : comment le culte a repris dans les églises

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    De sur le site du Point :

    À Berlin, les églises célèbrent la messe et la fin du confinement

    REPORTAGE. Fidèles masqués, bénitiers à sec..., certains lieux de culte d'Allemagne ont pu rouvrir après le déconfinement. En appliquant des règles strictes.

    Un prêtre masqué qui s'avance et présente l'hostie au bout d'une longue pincette… non, ce n'est pas une scène extraite d'un film surréaliste, mais la nouvelle réalité de la messe du dimanche à l'église catholique de Sankt Ludwig à Berlin. Passé la première vague de l'épidémie de Covid-19, les cultes ont officiellement rouvert le week-end dernier en Allemagne. Saisie après l'annulation des messes de Pâques, la Cour constitutionnelle a décidé que les restrictions à la liberté religieuse devaient toujours rester « proportionnées ». « Bienvenue après huit semaines d'abstinence, lance le père Maximilian à la trentaine de fidèles venus assister à la messe de 10 heures. Votre santé nous tient à cœur et nous espérons que vous ne serez pas trop gênés par les mesures que nous avons mises en place pour vous protéger. » 

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  • Les évêques allemands à l'époque du nazisme : des complices ?

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    Du Dr. Eduard Werne sur kath.net :

    Évêques à l'époque nazie. Commentaires sur la déclaration du DBK (Conférence des évêques d'Allemagne) à l'occasion du 75e anniversaire de la fin de la guerre en 1945

    Contribution d'Eduard Werner en invité

    Dans leur déclaration épiscopale relative à la fin de la guerre en 1945, les évêques Bätzing et Wilmer ont porté des accusations générales contre leurs prédécesseurs de l'époque nazie. Malheureusement, les évêques d'aujourd'hui oublient les conditions dans lesquelles leurs prédécesseurs ont dû vivre et travailler il y a 80 ans. MM. Bätzing et Wilmer ne semblent pas non plus savoir qu'en 1932, les évêques de l'époque ont unanimement mis en garde contre le choix en faveur du NSDAP (le parti nazi). Apparemment, ils ne savent pas non plus que les évêques et les prêtres ont eu de grandes difficultés à l'époque dans une dictature idéologique avec une police secrète toute-puissante pour sauver leur propre vie et celle de leurs fidèles des griffes de la police secrète.

    L'une des allégations est que l'Eglise a soutenu la guerre d'Hitler en fournissant à l'état de nombreux bâtiments d'Eglise. MM. Bätzing et Wilmer gardent le silence sur le fait que ces maisons ecclésiastiques, pour la plupart des monastères que le régime nazi utilisait avaient auparavant été enlevées de force à l'Eglise. Les moines et les moniales qui ont été soudainement mis dans la rue n'avaient généralement que quelques heures pour emballer leurs affaires à l'improviste. Vouloir donner l'impression que l'Eglise a volontairement offert ses maisons au régime nazi est aussi blessant et diffamatoire que l'a été l'expropriation de l'époque. C'est un mensonge diffamatoire ! La Conférence épiscopale d'aujourd'hui a désespérément besoin de se rappeler l'exigence de vérité : "Vous ne devriez pas faire de faux témoignages".

    Une deuxième allégation est que l'Église a stabilisé l'armée d'Hitler grâce à la pastorale militaire. C'est totalement infondé. Les aumôniers militaires ne pouvaient et ne voulaient pas intervenir dans la guerre. Ils ont administré les sacrements aux soldats mourants. Comme le lieutenant Michael Kitzelmann heureux de voir un aumônier militaire avant d'être exécuté. Kitzelmann n'avait fait qu'émettre cette déclaration imprudente en Russie : "Chez nous, ils arrachent les croix des écoles et on nous dit ici que nous lutterions contre le bolchevisme impie." Il a été condamné à mort et exécuté pour son engagement religieux. Comme Kitzelmann, Jägerstätter et Alfred Heiß, 35.000 autres soldats ont été condamnés à mort, dont environ 25.000 ont été exécutés.

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  • La Hongrie, un caillou dans la chaussure de l’Union Européenne ?

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    La Hongrie, caillou dans la chaussure de l’Union Européenne

    Qu’il s’agisse du coronavirus, de l’immigration ou des lois « sociétales », la Hongrie a le don de s’attirer les foudres des instances européennes. Le 30 mars dernier, le Parlement hongrois a voté, par 138 voix contre 53, une loi permettant au gouvernement de légiférer par ordonnances pour lutter contre l’épidémie de la Covid-19. Le premier ministre Viktor Orbán obtenait ainsi les pleins pouvoirs pour un temps indéfini. Le résultat semble probant : la Hongrie (9,7 millions d’habitants) enregistre, ce 12 mai, 425 morts, vingt fois moins que la Belgique (8700 morts) plus peuplée (11,4 millions d’habitants). Même si ces comptabilités doivent être considérées avec prudence, la Belgique attribuant « généreusement » au coronavirus toutes les morts dites « suspectes », l’écart entre ces deux petits pays européens est abyssal ! La recette hongroise ressemble à celle des pays asiatiques les plus réactifs (Taiwan, Corée du Sud) : dès la déclaration de « l’état de danger » (11 mars), fermeture des frontières, des universités, des écoles, limitation des rassemblements, télétravail, suivies en Hongrie de mesures de confinement encore plus drastiques après l’adoption le 30 mars de la loi permettant la gouvernance du pays par ordonnances tant que durera la situation d’urgence.

    Malgré un système de santé fragile, la Hongrie a remarquablement résisté au coronavirus. Mais au lieu d’en être félicitée par l’Union européenne, elle a été tancée par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, et par nombre de parlementaires européens et de médias (cf. en lien ci-dessous un article typique inspiré par « une ONG américaine influente ») pour avoir octroyé des pouvoirs spéciaux à durée indéterminée au Premier ministre Viktor Orbán. Celui-ci a pourtant précisé au Parlement hongrois : « Je comprends la question autour de la durée. Mais, c’est à vous de décider quand l’état de danger doit prendre fin. Demain vous pouvez me reprendre ce droit si vous le souhaitez. » Toutefois les défenseurs de la liberté d’information et d’expression opposés à la proposition de loi Avia pour censurer internet qui sera vraisemblablement votée demain (13 mai) en France, ne peuvent approuver la nouvelle législation hongroise permettant de sanctionner, par une amende, voire une peine de prison, ceux qui diffusent « intentionnellement » de « fausses nouvelles » à propos de la Covid-19.

    Mais c’est surtout son choix de la famille contre d’autres « valeurs » promues par l’UE qui est la principale pomme de discorde entre la Hongrie et l’UE. En novembre 2018, le gouvernement hongrois a lancé une consultation dans laquelle figurait cette question : « Approuvez-vous le fait que le déclin démographique doive être corrigé à travers un soutien appuyé aux familles plutôt que par l’intermédiaire de l’immigration ? » Quelques mois plus tard, en février 2019, lors de son discours annuel à la nation, Orbán déclarait que 93 % des 1.400.000 Hongrois qui avaient renvoyé le questionnaire, avaient fait le choix de la famille. Et qu’en conséquence, toute une politique familiale favorisant la natalité serait appliquée dès le 1er juillet suivant. Autre pomme de discorde avec certaines « valeurs » portées par les instances européennes, l’idéologie du « genre ». Après avoir engagé le gouvernement à ne pas ratifier la convention « pro-gender » d’Istanbul (2011), le parti Fidesz, par l’intermédiaire du vice-Premier ministre, a présenté au Parlement, le 5 mai 2020, un projet de loi liant la définition des sexes féminin et masculin à la biologie.

     En mars 2019, la droite libérale européenne a suspendu de son groupe parlementaire, le Parti Populaire Européen (PPE), le parti du premier ministre hongrois, le Fidesz. Mais elle n’a pas été capable d’organiser un vote sur l’exclusion du Fidesz, lors d’une réunion des chefs de file des partis membres du PPE à Bruxelles en février dernier. Le président du PPE, Donald Tusk, s’est contenté de déclarer : « Si la situation ne change pas, je ne vois pas le Fidesz revenir dans notre famille, du moins tant que j’en serai président ». Il a ajouté qu’il convoquerait un congrès consacré à la « redéfinition des valeurs fondamentales » du parti européen… au premier semestre 2021, ce qui laisse du temps pour la réflexion. Le Fidesz reste donc suspendu mais non exclu du PPE. En réalité, le PPE est profondément divisé sur l’éventuelle exclusion du Fidesz qui pourrait l’inciter à rejoindre les partis « populistes » polonais et italien. Quant à Orban, il tient à ce que son parti reste membre du PPE, premier parti de l’UE. Et il sait que les Vingt-Sept auront besoin de la Hongrie pour voter le -ô combien délicat !- budget européen 2021-2027.

    Philippe Oswald

  • Déconfinement : que la dimension religieuse et spirituelle soit prise en compte !

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    Une "opinion" de l'Abbé Philippe Mawet, curé, responsable de l'unité pastorale de Stockel-au-Bois (paroisses Sainte-Alix, Saint-Paul et Notre-Dame de Stockel à Woluwe-Saint-Pierre) sur le site de la Libre de ce 13 mai (p. 33) :

    Les croyants de notre pays ne doivent pas être les oubliés du Conseil national de sécurité. Afin que, bientôt, les autorités accompagnent le déconfinement des célébrations.

    Cela fait depuis la mi-mars que les communautés chrétiennes sont privées de célébrations publiques (et donc eucharistiques). Sans doute était-il normal de prendre cette décision car je ne vois pas pourquoi les chrétiens ne participeraient pas aux nécessaires mesures de confinement imposées à tous durant plusieurs semaines pour d’importantes raisons sanitaires. En nous rappelant cette évidence, je veux me joindre à l’hommage unanime rendu à tous les soignants et à tous ceux qui ont dû, dans des conditions difficiles, voire dangereuses, poursuivre leur travail pour que le minimum vital de la vie en société et de la vie des personnes soit assuré.

    Aujourd’hui, quelques mesures de déconfinement sont entrées en vigueur selon un agenda et des priorités qui ont été déterminés par les autorités politiques en lien avec les experts et les scientifiques compétents pour ce dossier.

    Ce qui m’étonne cependant, c’est qu’au fil des différentes conférences de presse organisées dans le cadre des décisions prises par le CNS (Conseil national de sécurité) il ne fut jamais question de la réouverture des églises et autres lieux de culte, ni de la reprise, progressive bien sûr, des célébrations publiques. Je pense particulièrement aux messes et aux sacrements qui sont au cœur de la vie catholique mais je veux ici élargir mon propos et mon étonnement à tous les autres cultes et religions reconnus dans notre pays.

    Mon but, ici, n’est certainement pas de faire campagne ou de lancer une pétition pour que les messes puissent à nouveau être célébrées. Il y a, à ce niveau, des questions précises et, cependant, complexes devant lesquelles les experts et les gouvernants doivent pouvoir se situer. Ce n’est pas à l’Église de prendre ces décisions mais les croyants demandent d’être reconnus dans leurs convictions et dans leurs pratiques.

    L’enjeu, c’est la façon dont ce “secteur” de la vie religieuse est traité et considéré. La vie chrétienne fait partie de la vie de beaucoup de citoyens. Il est trop facile de qualifier de “minorité” ceux qui sont d’abord “minorisés”. Ce temps du confinement aura d’ailleurs permis de vérifier la vitalité d’un grand nombre de communautés chrétiennes qui ont fait preuve de beaucoup d’inventivité, numérique et autre, pour “faire Église” au cœur de ces temps difficiles. Mais ces moyens – essentiellement virtuels – ne remplaceront jamais les rassemblements, célébrations et sacrements qui font partie de l’ADN de l’Église (qui, étymologiquement, veut dire “assemblée”).

    Je crois que cette pandémie a redonné une actualité nouvelle à toutes les questions du sens. Beaucoup posent aujourd’hui cette question qui n’est le monopole de personne. Dans le même temps, aucun secteur de la vie sociétale ne peut se désintéresser de cette “question du sens”. Aucun secteur ne peut en faire l’économie. Pour les religions cependant, poser la question du sens, c’est aussi poser la question de la Transcendance. Il y a là une “originalité” qui doit être prise en compte par les gouvernants et décideurs de notre pays.

    J’ose penser que nos autorités civiles et citoyennes prendront désormais la mesure de leurs responsabilités pour accompagner au mieux le déconfinement des célébrations, certes, mais aussi de tout ce qui fait la vie de l’Église et des religions. Il ne s’agit pas ici de demander ce qui ne peut pas être accordé. Il s’agit seulement de demander que la dimension religieuse et spirituelle soit prise en compte, ne fût-ce qu’en l’évoquant pour dire que les chrétiens – et tous les croyants – de notre pays ne sont pas les oubliés de l’information sociétale à diffuser en ces temps difficiles pour tous. Chacun mérite d’être reconnu et accompagné dans ses incertitudes et ses inquiétudes. À tout le moins !