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Politique - Page 283

  • Coronavirus et déconfinement : Quelles pistes concrètes pour organiser la reprise des messes ?

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    Comment permettre à la vie liturgique avec présence des fidèles de reprendre dans les églises?  Sur le site web de l’hebdomadaire « La Vie », le prieur de la Province de Toulouse des Dominicains, Olivier de Saint Martin, avance plusieurs mesures pratiques pour une ré-ouverture des églises avec des rassemblements respectueux des mesures sanitaires.

    L'article concerne la France mais la question se pose actuellement à peu près dans les mêmes termes pour la France et pour la Belgique qui vont entrer, l’une et l’autre, dans une période de déconfinement à peu près similaire :

    « Depuis le 15 mars dernier, l’État a restreint certaines de nos libertés et c’est ainsi que les célébrations publiques dans les églises ont été suspendues. Il était normal de se soumettre à cette décision prise dans l’urgence face à un risque sanitaire. Saint Paul ordonne d’ailleurs « que chacun se soumette aux autorités en charge » (Rm 13, 1). Le temps du carême se prêtait bien à l’exercice, au sacrifice, et de belles choses en sont nées : liturgies domestiques, redécouverte de la vie familiale, créativité apostolique, sans que tout soit idyllique. On ne peut oublier ceux qui sont restés isolés, angoissés, les morts sans assistance, les violences conjugales, les deuils impossibles : il faut continuer à être attentifs à toutes ces personnes.

    « Nos paroisses sont-elles prêtes à l’afflux de la misère qui va déferler ? »

    Le lundi de Pâques, le président de la République annonçait un déconfinement progressif, et les catholiques attendaient de savoir quand leur serait donnée la faculté de célébrer à nouveau. Pour nous, la célébration communautaire est partie essentielle, intégrante, de ce que nous sommes. Lorsque nous célébrons l’eucharistie, nous nous laissons façonner par la même Parole écoutée, nous entrons dans le mouvement du don que Jésus a fait de sa personne. À la communion, son Corps se mêle aux nôtres, établissant avec Lui et entre nous une parenté incroyablement profonde qu’il nous faut ensuite vivre. L’Eucharistie est le sacrement de l’unité. Elle construit l’Église, Corps du Christ, où nous sommes membres les uns des autres.

    Nous pouvons partir de ce que les entreprises appellent le plan de continuité d’activité.

    Or, après plusieurs semaines de confinement, après avoir été coupés les uns des autres, nous avons besoin de nous redécouvrir membre d’un même corps (et cela vaut aussi pour la société civile). Nous avons donc besoin de l’eucharistie qui est en est le sacrement. Nous avons besoin de l’eucharistie. Mais est-il prudent de la célébrer ? Si oui, comment ? Nous pouvons partir de ce que les entreprises appellent le plan de continuité d’activité. Il s’agit de garantir à tous les membres la plus grande sécurité sanitaire afin qu’ils puissent accomplir sans risque pour eux-mêmes et les leurs leur travail. Des normes ont été édictées, approuvées. Nous pouvons les faire nôtres en les transposant à nos églises et à nos célébrations. Elles sont exigeantes et réclameront l’engagement de chacun.

    Allons, si vous le voulez bien, dans le concret en en donnant les grandes lignes :

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  • Covid : les évêques belges vont-ils rester couchés ou suivront-ils l'exemple des évêques français ?

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    Il ne semble pas que les nouvelles dispositions prises par le gouvernement fédéral envisagent le retour progressif des fidèles vers les églises, en dehors des funérailles et des mariages en (tout) petit comité. Alors que le public pourra se presser, dès le 11 mai, dans les commerces qui seront rouverts à cette date, il lui serait donc toujours interdit de participer à des célébrations dans les églises. Que vont faire nos évêques si dociles jusqu'à présent ? Vont-ils obéir servilement et passivement à ces mesures ou prendront-ils de la graine de l'attitude des évêques français qui manifestent leur désir d'une reprise progressive de l'activité religieuse dans l'Hexagone ?

    De Claire Lesegretain sur le site du journal La Croix :

    Déconfinement : les évêques (français) souhaitent la reprise des messes dès le 11 mai

    Trois jours après la visioconférence d’Emmanuel Macron avec les responsables de cultes, les évêques de France se sont réunis virtuellement en Assemblée plénière vendredi 24 avril. Au cœur de leurs discussions, la reprise des messes avec la fin du confinement, mais aussi de la catéchèse et des activités caritatives de l’Église.

    24/04/2020

    C’est une véritable Assemblée plénière de la Conférence des évêques de France (CEF) qui s’est tenue vendredi 24 avril pendant deux heures. Entre 15 heures et 17 heures, la centaine d’évêques s’est réunie par visioconférence, faute de pouvoir se retrouver à Lourdes en raison de la pandémie de coronavirus. Une première dans l’histoire de la CEF.

    Cette vidéoconférence faisait suite à l’entretien qu’Emmanuel Macron a eu mardi 21 avril avec les représentants des cultes et des associations laïques sur la réouverture des lieux de culte à la fin du confinement.

    « La qualité du dialogue engagé »

    Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques, qui participait à cette vidéoconférence avec le président Macron, a témoigné devant ses confrères, selon le communiqué publié par la CEF vendredi 24 avril, « de la qualité du dialogue engagé tant avec le président de la République qu’avec le gouvernement. Tous se sont réjouis de la convergence de vue entre le pape François et le chef de l’État sur les enjeux internationaux et humanitaires de la pandémie. »

    Des échanges, il était ressorti que le président de la République n’envisageait pas une reprise des célébrations publiques durant la semaine du 11 mai, mais, selon les sources, dans les deux à trois semaines suivant le début du déconfinement, ou même mi-juin.

    Selon le communiqué publié par la CEF à la suite de cette Assemblée plénière, celle-ci visait « notamment, à évoquer ensemble les délais et les modes du déconfinement, non seulement pour les cérémonies liturgiques mais aussi pour les activités catéchétiques et caritatives de l’Église ». « Les évêques sont profondément conscients de l’impatience des fidèles à se retrouver pour célébrer et nourrir leur foi et la partager, précise ce communiqué. Ils entendent l’urgence que tous ceux qui le peuvent puissent s’impliquer davantage auprès des plus pauvres. »

    Suivre le même rythme que les écoles et les services publics

    De fait, plusieurs évêques ont déjà fait part dans les médias de leur souhait d’une reprise des messes dès le 11 mai. Ainsi, Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, s’exprimant sur Radio Notre-Dame puis auprès de La Croix, vendredi 24 avril, a clairement dit son désir de reprendre les célébrations le plus rapidement possible. « Nous sommes une religion de l’incarnation, notre foi passe par des gestes et doit se vivre en communauté, en corps ecclésial. La vie en communauté est très importante pour les sacrements », a-t-il insisté, en rappelant que « s’il y a une reprise progressive dans les services publics et les écoles le 11 mai, il est normal que les paroisses suivent le même rythme ».

    De même, Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, après s’être exprimé jeudi 23 avril dans la presse locale, a confirmé à La Croix qu’il sent que « le troupeau commence à rouspéter car il y a un besoin vital d’accès aux sacrements ». Il souhaite donc célébrer des messes « à 30 ou 40 personnes » dès le 11 mai, et se dit prêt, pour cela, « à prendre la température au front des fidèles, à installer des distributeurs de gel hydroalcoolique à l’entrée des églises, à espacer les gens et à veiller à ce qu’ils portent un masque… »

    « Les prêtres en ont assez de célébrer dans des églises vides, même si ces messes sont diffusées en direct », a poursuivi l’archevêque de Toulouse, en considérant qu’il s’agit là d’« un cri d’alarme, d’un SOS au sens littéral : Save Our Soul - sauvez nos âmes ! »

    Quant à Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, il a confié au Figaro jeudi 23 avril sa « perplexité » sur la sortie du confinement et les incertitudes qui l’entourent. « L’échéance se rapproche. S’agissant de l’école, des entreprises, des administrations et des transports publics, on voit s’esquisser des perspectives. Le 11 mai, chacun devra savoir ce qu’il peut - ou pas - faire, et ce à quoi il faut prendre garde. Pourtant, curieusement, la situation des cultes est traitée à part. »

    Les évêques ont donc discuté ensemble vendredi 24 avril, selon le communiqué, d’« un plan de déconfinement alliant le désir résolu de permettre à nouveau aux fidèles de participer aux sacrements et un grand esprit de responsabilité sanitaire ».

    Les évêques de France, qui veulent être, avec tous les fidèles catholiques, « pleinement solidaires des efforts collectifs » pour lutter contre la pandémie, redisent, dans ce communiqué, combien il leur semble « essentiel que la vie ecclésiale puisse retrouver son caractère pleinement communautaire au même rythme que la vie scolaire, sociale et économique de notre pays à partir du 11 mai ».

  • Il y a 105 ans : le génocide des autochtones de Turquie de confession chrétienne

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    D'Alexandre Del Valle sur Atlantico.fr :

    24 AVRIL 2020

    De la nécessité de commémorer le génocide arménien : la solution finale des Chrétiens en pays islamique

    Le 105e anniversaire du génocide arménien a été commémoré. Alexandre del Valle revient sur l'importance de cette date du 24 avril et sur l'importance des commémorations.

    Alexandre del Valle s'est exprimé dans une vidéo sur le génocide arménien, en voici la retranscription :

    Bonsoir chers amis Assyro-Chaldéens, chers descendants des victimes du génocide que l’on a souvent appelé « génocide arménien », que d’autres appellent « génocide des Assyro-Chaldéens », que moi personnellement j’appellerai le « génocide des autochtones de Turquie de confession chrétienne ».

    C’était un génocide qui s’est fait d’ailleurs en plusieurs étapes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle et qui avait pour but tout à fait explicite de liquider les populations non-turcophones et non musulmanes. Dans la logique d’un plan de purification ethnique, le mot n’était pas abusif, de purification ethnique et religieuse afin de faire de la Turquie un lieu « Christianrein ». On parlait sous le nazisme de l’expression terrifiante « judenrein », faire de l’Allemagne une terre purifiée de ses Juifs, où il n’y a plus de Juifs, on pourrait presque faire la comparaison avec le génocide arménien et le génocide des Assyro-Chaldéens, que j’appelle le génocide des Chrétiens autochtones de Turquie, d’Anatolie.

    Le but était de faire en sorte que cette terre devienne « christianrein », vide de ses Chrétiens. Elle a inspirée de manière tout à fait attestée Hitler qui disait souvent : « Qui se rappelle du génocide arménien ? ».

    J’ai une pensée tout à fait émue en ce 24 avril pour toutes les familles des descendants des victimes, malheureusement victimes dans le silence et dans l’indifférence de l’essentiel des pays Occidentaux. Ce génocide qui inspira Hitler. Ce génocide qui a été salué encore récemment par des islamistes radicaux, notamment l’ancien calife de Daech, de l’Etat islamique, lui-même s’était félicité. Il avait pris comme un exemple l’idée de supprimer les populations chrétiennes du Moyen-Orient, du Proche-Orient. Cette solution finale des Chrétiens, j’en ai souvent parlé dans des ouvrages. Car c’est aussi ce que l’on pourrait dire, encore une analogie avec le génocide juif qui avait beaucoup de points communs, cette solution finale des Chrétiens aujourd’hui est portée non pas uniquement comme jadis par des pans turcs, des nationalistes turcs ou dans d’autres pays des nationalistes arabes qui parfois n’ont pas été beaucoup mieux, même si certains nationalistes arabes furent chrétiens comme Michel Aflak.

    Aujourd’hui cette volonté de purification ethno-religieuse, jadis portée par les jeunes turcs, elle est portée par l’islamisme radical mais aussi par M. Erdogan qui veut rétablir un califat ottoman. Erdogan est à la fois proche de l’extrême droite turque la plus radicale, issue de l’islamisme politique proche des Frères Musulmans, et adepte d’une sorte de synthèse que j’ai appelé nationale-islamiste, ce qui lui donne deux raisons de détester les Chrétiens de Turquie, Assyro-Chaldéens, Arméeniens ou autres car il y a aussi eu des massacres dans les années 2000 de prêtres catholiques italiens ou d’autochtones convertis au protestantisme, sans oublier Hrant Dink.

    Erdogan a aujourd’hui deux raisons, de son point de vue, de vouloir s’en prendre aux minorités : parce qu’il est nationaliste ultra (anti-Kurdes, anti-Arméniens, anti-Assyro-Chaldéens, anti-Occidental, anti-Juifs) et parce qu’il est islamiste.

    Le génocide arménien et le génocide des Assyro-Chaldéens, ce génocide des Chrétiens de Turquie d’Anatolie ne doit pas être oublié car aujourd’hui, il y a non seulement des personnalités politiques et même des nations qui interdisent d’en parler, comme c’est le cas de la Turquie. Mais il y a du côté des islamistes ou des nationaux islamistes turcs et du côté des islamistes des pays arabo-musulmans mais pas que arabes, aussi au Pakistan, en Afghanistan, mais aussi de plus en plus en Afrique, une volonté d’en finir avec les Chrétiens en général, une nouvelle solution finale des Chrétiens.

    Rien que pour cela cette date du 24 avril doit rester gravée dans les mémoires. Il faut la commémorer car nous ne pouvons pas regarder ailleurs. Le génocide des Chrétiens de Turquie a inspiré le génocide des Juifs mais il inspire aussi le génocide en cours, l’élimination en cours, progressive, des Chrétiens du Moyen-Orient, de plusieurs pays d’Asie, je pense par exemple au Pakistan qui est un pays terrible pour les Chrétiens mais aussi l’Afrique noire, l’Afrique noire subsaharienne où de plus en plus les Chrétiens sont poussés à l’exil ou massacrés de manière régulière du Nigeria jusqu’au Mali en passant par le Burkina Faso et bientôt peut être la Côte d’Ivoire, cette volonté de s’en prendre au Chrétien parce qu’il est Chrétien.

  • "Nous sommes sortis à petit bruit du régime démocratique et libéral"

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    Pierre Manent: GRAND ENTRETIEN – Le philosophe* analyse la crise inédite que nous vivons et le rapport à la politique qu’elle révèle. Pour lui, nous subissons un retour des «traits les moins aimables de notre État», notamment avec le confinement, mesure «primitive» et «brutale».

    LE FIGARO. – La crise que nous vivons semble acter un retour de l’État, après des décennies de théorisation de son désengagement. «Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne», a même admis le président Emmanuel Macron. L’idée de nation est-elle en train de faire son grand retour?

    Pierre MANENT. – En attendant le «jour d’après», nous observons le retour des traits les moins aimables de notre État. Au nom de l’urgence sanitaire, un état d’exception a été de fait institué. En vertu de cet état, on a pris la mesure la plus primitive et la plus brutale: le confinement général sous surveillance policière.

    La rapidité, la complétude, l’allégresse même avec lesquelles l’appareil répressif s’est mis en branle font un pénible contraste avec la lenteur, l’impréparation, l’indécision de la politique sanitaire, qu’il s’agisse des masques, des tests ou des traitements éventuels. Des amendes exorbitantes frappent des écarts innocents ou bénins. Il est interdit de sortir de chez soi sans passeport, mais le rétablissement des frontières nationales est toujours jugé un péché mortel. Je ne pense pas que la crise réhabilite cet État-là.

    Quant à la nation, elle a été abandonnée, discréditée, délégitimée depuis deux générations, comme a été abandonnée, discréditée, délégitimée toute idée de politique industrielle.

    Nous avons renoncé à l’idée même d’indépendance nationale. Ah, n’être plus qu’un nœud mol et souple de compétences «pointues» dans les échanges mondiaux! Oh, surtout ne jamais ralentir les flux!

    Nous découvrons que nous sommes dépendants de la Chine pour presque tout ce dont nous avons besoin? Mais nous nous sommes organisés pour être ainsi dépendants! Nous l’avons voulu! Croyez-vous que, lorsque nous sortirons exsangues de la destruction économique occasionnée par la crise sanitaire, il y aura beaucoup de volontaires pour remonter la pente que nous descendons depuis quarante ans?

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  • Indics, tracing, coronapp et autres big brothers au temps du Coronavirus

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    Big-data©Pixabay-620x330.jpg

    L’épidémie de coronavirus et le confinement viennent de nouveau poser la question de l’usage de nos données. Il se pourrait bien que cette crise change la manière dont les États exploitent cet or noir du XXIe siècle. Au risque de sacrifice les libertés publiques. De Pierre Mayrant sur le site web du mensuel « La Nef » :

    Fin mars dernier, Orange annonçait avoir mené une étude statistique en collaboration avec l’Insee démontrant que 17 % des Franciliens auraient trouvé refuge en province, soit 1,2 million de personnes [1]. L’entreprise s’est appuyée pour cela sur la géolocalisation de ses abonnés. Pour rassurer la population, elle expliquait que les données étaient « anonymisées » et qu’elles ne contrevenaient pas au Règlement général de la protection des données (RGPD).

    Au début du confinement, des professeurs nous expliquaient leur inquiétude à propos de leurs cours destinés à être intégrés dans l’environnement numérique de travail de leur université. Qu’allaient-ils devenir ? Allaient-ils être réutilisés ? Faut-il systématiquement, alors qu’une pression professionnelle légitime est exercée en plein confinement depuis le début du coronavirus, relire les conditions générales d’utilisation pour s’assurer du bon usage de nos données ? Que se passe-t-il si l’on refuse le traitement de nos données personnelles ? Aura-t-on toujours accès à la plateforme ? Dans les situations impérieuses du confinement, alors que le travail à distance se développe, voire s’impose à nous, il est difficile de garder la même vigilance sur ce qui sera fait de nos données.

    Dans le même temps, on apprend que le fondateur de l’agence web ITSS, Christophe Mollet, vient d’inventer une nouvelle application, le CoronApp, destiné à repérer tout porteur du virus afin de s’en éloigner. Il explique : « L’application retrace vos déplacements toutes les heures, durant quatorze jours. Toutes ces données figureront sur une carte accessible à tous ceux qui se sont inscrits. Comme cela, vous pourrez savoir où, et à quel moment, vous avez éventuellement pu croiser une personne porteuse du virus. Libre à vous ensuite de décider ou non de vous confiner à nouveau. Bien sûr, votre anonymat sera strictement respecté. » [2]

    États asiatiques : modèle de lutte contre l’épidémie, mais pilleur de données

    D’où vient cette idée qu’une surveillance de nos citoyens serait un remède à l’épidémie ? Les exemples nous viennent de Taïwan et de Corée du Sud, deux démocraties asiatiques. À Taïwan, il faut éviter d’éteindre son portable trop longtemps. La police est alertée dès lors qu’une personne en quarantaine sort, et les amendes sont sévères pour le non-respect du confinement : 30 000 € [3]. Si un tel traçage est possible dans ce continent désormais plus puissant que la vieille Europe, pourquoi ne pas l’envisager chez nous ? En France, le téléchargement de l’attestation de déplacement sur le smartphone est un préalable évident à ce type de fonctionnement. Un moyen efficace et sans contrainte pour assurer la géolocalisation de la population.

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  • Pandémie : la foi des catholiques chinois toujours plus fervente à l’issue d’un long confinement

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Malgré la pandémie, la foi des catholiques chinois toujours plus fervente à l’issue d’un long confinement

    24/04/2020

    Durant la période de confinement strict, qui a duré du 23 janvier jusqu’au mois d’avril en Chine, les fidèles chinois ont rencontré de nombreuses difficultés avec l’impossibilité de suivre la liturgie physiquement, à travers non seulement 40 jours de carême mais aussi 80 jours d’isolement. Malgré tout, nombre d’entre eux ont également expérimenté une croissance spirituelle, grâce à la prière en famille et aux diffusions en direct via Wechat (le Whatsapp chinois). Cette période a notamment pu être bénéfique pour les jeunes – en Chine, selon les Nouvelles règles sur les activités religieuses de 2018, l’éducation religieuse des moins de 18 ans est interdite. Le confinement et l’utilisation des réseaux sociaux a permis de contourner ces règles.

    « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » : la proclamation de la liturgie de Pâques exprime parfaitement l’enthousiasme ressenti après non seulement 40 jours de carême, mais aussi 80 jours d’isolement en raison de la pandémie. À travers cette période, les fidèles catholiques chinois ont rencontré de nombreuses difficultés, mais beaucoup d’entre eux ont également expérimenté une véritable croissance spirituelle. Durant plusieurs semaines, la plupart des prêtres du pays ont célébré la messe en privé. Le dimanche et les jours de fête, ils ont malgré tout essayé de diffuser la liturgie en direct via Wechat (une application locale très répandue, équivalente à Whatsapp), et les fidèles suivant les célébrations à distance se comptaient par centaines de milliers. Cela s’est produit ainsi dans de nombreux diocèses chinois : Ningbo, Zhengding, Shanghai, Ningde, Pékin, Shantou, Jinzhou… De nombreux catholiques chinois ont également suivi les messes célébrées en direct depuis Hong-Kong, Macao, Taïwan, les Philippines ou la Malaisie. Beaucoup d’entre eux ont également pu suivre les célébrations de la semaine sainte et du triduum pascal diffusées depuis le Vatican et présidées par le pape François. Durant la période de confinement, qui remonte au 23 janvier en Chine et qui a duré jusqu’en avril, tout le pays est resté bloqué. Cela a bien sûr eu des conséquences sur les activités pastorales des prêtres chinois, qui ont été nombreux à diffuser via Wechat afin de permettre à plusieurs milliers de fidèles de suivre leurs vidéos : messes, homélies et lectures bibliques…

    Cette période était également bénéfique pour les familles et l’éducation religieuse des enfants – en Chine, selon les Nouvelles règles sur les activités religieuses établies en 2018, l’éducation religieuse des mineurs de moins de 18 ans est interdite. La crise sanitaire et l’utilisation des réseaux sociaux a donc permis de contourner cette règle. En l’absence de liturgie en semaine, de nombreuses familles se sont davantage réunies pour prier, avec des partages d’Évangile, des hymnes chantés et des lectures bibliques. À plusieurs reprises, des familles ont organisé des lectures bibliques quotidiennes – les livres bibliques les plus lus par les catholiques chinois semblent être le Livre de la Sagesse et les quatre Évangiles. Plusieurs familles ont fait part de leur enthousiasme en voyant leurs enfants étudier et approfondir leur foi directement par les lectures bibliques et la liturgie. Durant la semaine sainte, la quarantaine s’est allégée et les prêtres et religieuses ont pu à nouveau rendre visite aux malades et entendre les confessions (en continuant de respecter les mesures sanitaires et en portant un masque). Avant le dimanche de Pâques, les prêtres ont béni des œufs de Pâques en demandant aux catéchistes de les distribuer aux fidèles à domicile. Avec Pâques, les fidèles Chinois ont donc recommencé à espérer malgré la pandémie qui continuer de marquer le reste de la planète.

    (Avec Asianews, Shanghai)

  • Quand l'hebdomadaire Dimanche se fourvoie

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    "Dimanche" de cette semaine (n°17 du 26 avril) publie une pleine page (4) consacrée à une interview de Jacques Brotchi.
     
    Jacques Brotchi, médecin et homme politique (sénateur MR), est connu pour son engagement en faveur de la libéralisation de l'euthanasie et son implication dans les textes de lois relatifs à cette pratique. Il est notamment l'auteur d'un livre intitulé "Dis, c'est quoi l'euthanasie?".
     
    Alors que la Belgique baigne dans une atmosphère ultralibérale qui l'a conduite à avoir des législations parmi les plus permissives du monde en matière d'éthique, notamment en ce qui concerne l'euthanasie et l'avortement, on peut se demander s'il est vraiment judicieux de la part d'un hebdomadaire catholique accrédité par l'autorité ecclésiastique d'offrir une tribune de cette dimension à un apôtre "du droit de mourir dans la dignité". Comme si l'opinion publique belge n'était déjà pas assez formatée par des médias largement acquis à ces pratiques en opposition radicale avec les positions éthiques de l'Eglise catholique...
     
    Les tenants de la libre-pensée et de l'action laïque doivent être éberlués de voir le rare petit organe de presse catholique qui subsiste encore offrir ses colonnes à un éminent promoteur du droit à l'euthanasie, pour s'y présenter tout à son avantage, sous le titre "Les convictions d'un grand médecin", "sommité mondiale" et "très grand médecin portant bien haut dans le monde la médecine de notre pays"... Quelle aubaine !
     
    Dans le climat actuel où les repères sont devenus tellement flous et incertains, on peut douter que le brave catholique abonné à Dimanche soit à même de faire la part des choses et puisse discerner, par exemple, qu'il est scandaleux de ne réserver la clause de conscience qu'aux médecins en la refusant aux institutions catholiques, notamment aux maisons de repos qui restent encore fidèles à l'injonction fondamentale : "Tu ne tueras point".
     
    Imprégnés par les arguments en faveur de l'euthanasie par les médias dominants, le brave paroissien n'a nul besoin de les retrouver encore dans une publication quasi-officielle de son Eglise, auréolés par le prestige d'une sommité scientifique et politique.
     
    L'ouverture et le dialogue ont leurs limites, surtout quand il s'agit d'enjeux aussi fondamentaux que le respect de la vie humaine. Et surtout lorsque l'ouverture et le dialogue ne trouvent pas de réciprocité de l'autre partie.

  • Covid 19 : ce que la mortalité élevée en Belgique nous révèle des pays ayant légalisé l’euthanasie

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    Du site d'Atlantico.fr :

    Coronavirus : Ce que la mortalité record en Belgique nous révèle des pays ayant légalisé l’euthanasie

    Dans quelle mesure ce que nous voyons à l'occasion de la crise du covid illustre le problème de l'euthanasie légale ? En Belgique, cela provoque le rétrécissement des alternatives proposées à l'euthanasie et une moindre valorisation de la vie des personnes les plus âgées.

    Avec Alexandre Delaigue

    Atlantico : En quoi les chiffres de la mortalité record en Belgique face au Covid 19 sont-ils à mettre en lien avec la légalisation de l'euthanasie ?

    Alexandre Delaigue : Il faut se méfier de toute interprétation des chiffres et des comparaisons internationales dans ce domaine tant chaque pays a des manières de procéder à ce comptage macabre différemment. Si les chiffres de mortalité du Covid sont élevés en Belgique c'est largement parce que leur critère pour compter est large. Néanmoins comme le souligne un récent article du journal le Soir https://plus.lesoir.be/294338/article/2020-04-14/carte-blanche-la-belgique-est-desormais-le-deuxieme-pays-le-plus-affecte-par-le il semble qu'il y ait un problème spécifique d'accès au soin pour les personnes les plus âgées.

    Dans un ouvrage récent consacré à la fin de vie le docteur Gawande (https://www.amazon.fr/Nous-sommes-tous-mortels-Documents-ebook/dp/B015XOZETO/ref=sr_1_2?__mk_fr_FR=ÅMÅŽÕÑ&dchild=1&keywords=atul+gawande&qid=1587386019&sr=8-2) notait un problème lié à l'autorisation de l'euthanasie; le fait que les pays dans lesquels elle est légalisée tendent à avoir des systèmes de soins palliatifs moins développés, l'euthanasie y apparaissant comme une "solution" meilleure que des soins palliatifs coûteux, ou des systèmes permettant d'améliorer la vie des personnes âgées dépendantes, très difficiles à mettre en place. On peut se demander dans quelle mesure ce que nous voyons là à l'occasion de la crise du covid illustre ce problème: l'euthanasie légale a des conséquences qui ne se limitent pas aux seules personnes concernées mais qui touchent l'ensemble de la population, puisque nous serons tous confrontés un jour à la mort, la maladie et la souffrance. Ces conséquences, c'est le rétrécissement des alternatives proposées à l'euthanasie et une moindre valorisation de la vie des personnes les plus âgées.

    Cette crise sanitaire peut-elle relancer le débat sur la légalisation de l'euthanasie en France ?

    Alexandre Delaigue : Elle aura montré en tout cas que dans l'esprit de beaucoup, la vie des personnes n'a guère de valeur au delà de 80 ans. Combien de fois aura-t-on entendu "cette maladie n'est pas grave, elle ne touche que les très vieux"? Dans quelle mesure le manque d'alarmiste en début de crise est-il dû à cette idée, selon laquelle la mort des plus âgés, dans le fond, ce n'est pas si grave? Y a t'il seulement une volonté (compréhensible) de permettre à ceux qui souffrent de mettre fin à leurs jours, ou un projet de société plus large dans lequel à partir d'un certain moment, on a suffisamment vécu? Comment notre rapport à la mort va-t-il évoluer?

    Quels leviers économiques et politiques peuvent être actionnés pour sortir d'une réalité sociale où le bien être de nos aînés est sacrifié ?

    Alexandre Delaigue : L'un des principaux problèmes vient du fait que nous considérons le grand âge uniquement sous un angle médical, une série de dysfonctionnements physiques qu'il faut corriger, une médicalisation dans laquelle il faut avant tout prolonger les gens, même si cela est coûteux. Cette perspective mettant la survie en premier aboutit à des ehpad construits dans une logique hospitalière, plus que dans une logique visant à améliorer la qualité de vie des personnes concernées. Et une réglementation très forte du secteur qui crée des monopoles de fait, élevant le prix et restreignant la variété de l'offre. Il serait impossible à un entrepreneur de créer aujourd'hui une autre forme de lieu pour personnes âgées, d'expérimenter, de proposer des alternatives à l'existant. le résultat est un système dont les limites apparaissent au grand jour. Il serait tragique que la seule alternative qu'on offre à l'existant soit uniquement de mettre fin à ses jours. 

  • Le coronavirus nous fait comprendre que nous ne pouvons exister que dans l’interdépendance (Laura Rizzerio)

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Laura Rizzerio (UNamur) : « Le coronavirus nous fait comprendre que nous ne pouvons exister que dans l’interdépendance »

    22/04/2020

    Quels enjeux éthiques et philosophiques profonds la crise sanitaire actuelle révèle-t-elle ? Laura Rizzerio, Professeur de philosophie à l'Université de Namur, a répondu aux questions de l'IEB.

    Sur la crise actuelle

    Dans votre chronique publiée la semaine dernière dans La Libre Belgique, vous avez insisté sur l'importance de la notion de bien commun, tant à court qu'à plus long terme, pour faire face à la pandémie. Comment, dans ces moments de crise, parvenir à définir ce qui constitue précisément le bien commun d'une société ?

    La notion de « bien commun » n'est pas facile à préciser. Je voudrais dire ici qu'elle n'est pas, selon moi, à comprendre comme l'identification de ce bien avec un bien "substantiel" qui serait "quelque part" et qui constituerait le but vers lequel les intérêts de tous devraient converger. Comme précisait déjà Aristote en son temps, le bien peut être estimé bien parce qu'il est avant tout le bien "pour moi". Le point est alors de comprendre ce que « pour moi » signifie. Après avoir dit que le "bien" est le bien pour moi », Aristote lui-même insistait sur le fait que l'homme est un "vivant politique", en comprenant par là que l'humain est un vivant conscient d'être en relation avec d'autres vivants et capable de viser le bien et le juste reconnus comme tels pour tous les autres vivants lui ressemblant. Aujourd'hui, dans notre société, s'est imposée l'idée que le vivant humain doit être pensé comme un individu dont la réalisation se mesure à la conquête qu'il peut faire de son autonomie, comprise celle-ci comme "indépendance" et comme "liberté" presque absolues, dont les limites ne sont marquées que par la "non-nuisance" envers autrui.

    C'est cette compréhension du « pour moi » qui rend difficile la visée du bien commun, parce qu'elle rend difficile de se saisir comme un être en relation avec autrui et avec l'environnement. Or, la crise du coronavirus nous fait comprendre que notre indépendance, ainsi que la conception de notre liberté comme absolue sont un leurre et que, de fait, dans le bien comme dans le mal, nous sommes tous liés, ne pouvant exister que dans l'interdépendance. C'est une évidence dans les sociétés frappées par la pandémie. On peut en citer mille et un exemples. Personne ne peut aujourd'hui affirmer qu'il pourra sortir de la crise sans l'aide d'autrui. Le slogan le plus répété est d'ailleurs « restez à la maison, pensez aux autres ». Il serait très improbable d'entendre quelqu'un dire aujourd'hui qu'il peut « faire seul », sans tenir compte d'autrui. La notion d' « individu indépendant » est en train de voler en éclat. Et c'est un bien. Il faut qu'on en tire profit.

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  • Parlement européen : le vote d'un amendement purement idéologique, inutile et tendancieux

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    Le Parlement européen promeut les droits reproductifs et droits des LGBT en pleine crise du Covid-19 

    Bruxelles, le 22 avril 2020

    Vendredi 17 avril dernier, la résolution commune sur l’« Action coordonnée de l’UE pour combattre la pandémie du Covid-19 et ses conséquences » a été adoptée par le Parlement européen. Cet amendement déposé par GUE (extrême-gauche) et les Verts, a été adopté par 409 voix pour et 221 contre. Voici le texte de l'amendement :

    "48. Invite les États membres à garantir effectivement à toutes les femmes et jeunes filles un accès sûr et rapide à la santé génésique et sexuelle et aux droits et services de santé associés pendant la pandémie de COVID-19, notamment un accès à la contraception, y compris la contraception d’urgence, et à l’avortement; s’oppose fermement à toute tentative de retour en arrière en matière de santé et droits génésiques et sexuels ainsi que de droits des personnes LGBTI, et condamne, dans ce contexte, les tentatives visant à criminaliser davantage l’avortement, à stigmatiser les personnes porteuses du VIH et à entraver l’accès des jeunes à l’éducation sexuelle en Pologne, ainsi que les atteintes aux droits des personnes transgenres et intersexes en Hongrie

    Cet amendement est purement idéologique, inutile et tendancieux dans le contexte actuel. La crise sanitaire, économique et sociale majeure que nous traversons ne peut profiter à des intérêts partisans tel l’agenda des droits reproductifs et sexuels et des droits LGBTI. Europe For Family dénonce la manipulation et la revendication des « droits reproductifs » (sic.) qui recouvrent en réalité la contraception, l’avortement, la Procréation Médicalement Assistée, la transition de genre, etc. contre la pandémie de Covid-19. De surcroît, les services vitaux de soins restent tout à fait disponibles pour tout patient non-atteint par le Covid-19 qui en aurait besoin.

    Il est à noter que les groupes politiques furent divisés sur cette question. Seuls GUE/NGL et les Verts/EFA ont fait preuve d’un incroyable manque de pluralisme en interdisant à leurs députés européens de voter contre ou de s’abstenir sur cette résolution.

  • Le "silence" du pape Pie XII n'est pas une preuve de son inaction

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    Alors que les médias (notamment la RTBF, ce 23 avril, aux journaux parlés du matin) s'activent une nouvelle fois pour incriminer le prétendu silence du pape Pie XII face à l'extermination des juifs durant la période nazie, il est bon de rappeler que si le pape s'est abstenu de déclarations tonitruantes qui auraient sans doute aggravé la situation, il n'en est pas pour autant resté inactif. On souhaiterait que des recherches sereines et objectives soient effectuées pour mettre en lumière tout ce que le pape et les catholiques ont fait durant cette période pour venir au secours des juifs persécutés, mais on observe que les faiseurs d'opinion n'y sont pas disposés, préférant instrumentaliser toute bribe d'information susceptible d'alimenter le mythe d'un pape qui aurait sympathisé avec Hitler... Le rappel publié sur Valeurs Actuelles il y a quelques semaines mérite d'être relayé ici :

    Les archives sur Pie XII démontrent “l'attention portée aux Juifs” par le Vatican

    Vendredi 6 mars 2020

    Le professeur et historien Matteo Luigi Napolitano s’est penché sur les archives relatives au pontificat du Pape pendant la Seconde Guerre mondiale, ouvertes le 4 mars. C’est du jamais vu dans l’Histoire du Vatican. Pour la première fois, les archives du Vatican relatives au pontificat ont été ouvertes grâce notamment au consentement du Pape François. Un moyen pour les chercheurs et historiens d’étudier les nombreux choix du Vatican. Pour la première fois aussi, comme l’explique l’historien Matteo Luigi Napolitano à Vatican News, tous les chercheurs peuvent voir tous les documents en même temps et ainsi ne pas attendre qu’un de ses collègues ait terminé. Le chercheur a notamment pu consulter des documents relatifs à la persécution des Juifs, avec éléments clés à l’appui. « L'attention portée aux juifs est une constante de l'action du Vatican au cours de ces années », révèle Matteo Luigi Napolitano.

    Selon lui et les documents trouvés, l’action commencée sous Pie XI s’est poursuivie sous son successeur, à savoir Pie XII. « Nous disposons de documents dans lesquels de nombreux citoyens américains, et le gouvernement américain lui-même expriment leur gratitude au Saint-Siège pour ce qu'il a fait pour les juifs pendant la même période », dévoile-t-il. Et de préciser : « Il s'agit de documents d'archives qui prouvent l'existence d'un réseau consolidé de relations pour sauver les personnes persécutées qui traverse deux pontificats et qui devient vital au moment même où la Seconde Guerre mondiale éclate et où Hitler tente de mettre en œuvre son plan d'extermination systématique des juifs européens. »

    SUR LE MÊME SUJET Le “silence” de Pie XII et les archives du Vatican

    Le silence, pas une preuve

    Ces archives font également état de relations compliquées entre le Saint-Siège et le gouvernement nazi de l’époque, en particulier en pleine guerre, l’Allemagne voulant « intercepter les communications ». Pour le chercheur, ces nouveaux documents prouvent une nouvelle fois que le Saint-Siège a agi en faveur des Juifs, contrairement au discours d’un certain courant historiographique qui insinue que le Pape Pacelli (Pie XII) n’avait pas sauvé les Juifs. « Des personnes qui se sont réfugiées dans les bâtiments des institutions ecclésiastiques, y compris la résidence d'été du Pape à Castelgandolfo. A Castelgandolfo, il y avait des juifs réfugiés ou recherchés de toute sorte », ajoute le chercheur.

    Il indique par ailleurs que le Saint-Siège avait demandé à de nombreuses reprises l’aide d’organismes internationaux pour aider des personnes de la communauté juive. Matteo Luigi Napolitano termine en expliquant que le silence de Pie XII sur cette période n’est en aucun cas une preuve de son inaction. « Le silence ne peut être réduit à une absence de jugement et à de l’indifférence : il peut également être autre chose. »

  • Un entretien téléphonique de 45 minutes entre le pape et le président français

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    De zenit.org :

    France : le président Macron s’entretient au téléphone avec le pape

    Quarante-cinq minutes en pleine crise du Covid-19

    Le président de la République française Emmanuel Macron s’est entretenu 45 minutes au téléphone avec le pape François, en pleine crise du Covid-19, le 21 avril 2020.

    L’échange portait sur « l’épreuve que traverse l’humanité et ce qu’elle exige de nous », a indiqué le chef d’Etat dans un tweet à l’issue de la conversation : « soutenir l’Afrique et aider les pays les plus pauvres ; apaiser les souffrances par une trêve universelle dans les conflits ; montrer une Europe unie et solidaire ».

    Selon l’Élysée, le pape s’exprimait en espagnol et les deux hommes ont souligné leurs convergence de vue concernant la trêve universelle, l’annulation de la dette, la solidarité internationale et l’Europe. Emmanuel Macron a exposé les mesures prises par le pays et il a aussi renouvelé son invitation au pape à venir en voyage en France.

    Le président s’est ensuite entretenu avec les représentants des cultes et des associations laïques. Dans un entretien à Vatican News, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), qui représentait l’Église catholique, revient sur son intervention, évoquant les difficultés d’une Semaine Sainte en confinement : une réalité « qui avait suscité beaucoup de créativité » chez beaucoup mais qui avait été pour d’autres « une expérience quand même lourde, compliquée ». Il a également souligné « le désir de retrouver un peu de contacts, de relations ».

    L’archevêque de Reims, poursuit la même source, « a attiré l’attention du président sur la grande pauvreté qui touchait tout particulièrement les sans-papiers qui travaillaient jusqu’à présent au noir et qui se retrouvent sans ressources ». Il a également parlé des associations caritatives « qui ont besoin de retrouver une possibilité d’agir parce que les besoins sont très grands ».

    Autre thème abordé par Mgr de Moulins-Beaufort : l’allègement des contraintes concernant les aumôniers d’hôpitaux et de maisons de retraite. Cela permet, estime-t-il, « de manifester que l’être humain n’est pas qu’un corps dont il faut s’occuper, qu’un psychisme qu’il faut soigner, mais qu’il est aussi un être spirituel et que vivre la maladie, vivre la mort, ce dont des actes profondément humains ». Dans le cas contraire, « on fait reporter tout l’accompagnement des mourants sur les seuls soignants qui accompagnent du mieux qu’ils peuvent mais qui ne peuvent pas tout faire non plus et pour qui il y a une certaine injustice à leur faire porter seuls ce poids là ».

    Lire aussi : https://www.famillechretienne.fr/eglise/pape-et-vatican/valerie-regnier-emmanuel-macron-partage-la-meme-inspiration-que-le-pape-concernant-l-afrique-273254