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Religions - Page 109

  • En remettant en cause le cours de religion, on se trompe de cible

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    Du chanoine Armand Beauduin (ancien directeur du SEGEC) sur le site du Soir :

    Religion à l’école: haro sur le baudet

    Pour le chanoine Beauduin, en remettant en cause le cours de religion, on se trompe de cible.

    L’émotion, combien légitime après les attentats de Paris par des musulmans radicaux, peu représentatifs de l’islam, est devenu prétexte pour la laïcité organisée en Belgique Francophone à atteindre ce qui est depuis longtemps son objectif, à savoir réduire ou supprimer l’enseignement de la religion à l’école pour le remplacer par un cours, selon l’intitulé de l’ULB : « Philosophie et histoire des religions et de la laïcité », de soi censé plus favorable à l’éducation citoyenne et à l’apprentissage des valeurs.

    Combat douteux pour les mêmes qui à juste titre interdisent à l’extrême droite politique d’instrumentaliser les attentats barbares de Paris. Combat douteux, comme si le pays qui a depuis longtemps supprimé l’enseignement de la religion du programme scolaire républicain était mieux protégé du radicalisme et du fanatisme que notre pays. Amalgame qui pour mieux viser l’enseignement de la religion catholique, pas soupçonnable, malgré tous ses défauts et insuffisances, de sectarisme, vise l’enseignement scolaire de l’islam, qui mieux qu’une réprobation générale mérite un encouragement aux meilleurs de ces théologiens.

    On croit revivre la fable des animaux malades de la peste. Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés. Haro sur le baudet.

    Tous les arguments sont bons. Les uns sont de fond, les autres de circonstance. Ils valent d’être examimés et de connaître la critique de la critique, avec l’avantage qu’ils ont dans le climat ambiant de rejet d’un catholicisme ou pire d’un cléricalisme dominateur.

    La religion est obscurantiste, La science chassera les ténèbres. Auguste Comte redivivus ! Comme si la science n’avait pas aussi ses excès, capable du meilleur et du pire, de notre développement technologique mais aussi des armes de destruction massive, du dérèglement climatique et j’en passe. Comme si les crimes commis au nom de la religion et il y en eut, devaient faire oublier les crimes commis au nom de la raison. Il y a certes des pathologies religieuses mais il y a aussi des pathologies de la raison raisonnante D’autres ont plus justement demandé que ne soient pas effacées « les lumières de la religion » (J.M. Ferry) qui n’ont pas peu préparé les lumières de la raison, singulièrement la foi chrétienne qui a accouché la modernité (M. Gauchet).

    La religion est une idéologie qui n’a pas sa place dans le sanctuaire scolaire de la raison. Il se peut que des religions dans une tranche de leur histoire se soient muées et trahies en idéologies avec leur ambition de mieux savoir que les hommes la destinée de l’humanité, en servant d’armature pour l’organisation de l’Etat. Mais la foi chrétienne précisément n’est pas une idéologie, un système de représentation du monde et de l’histoire, à l’égal des grands systèmes philosophiques. Elle est plutôt une expérience spirituelle du rapport aux autres, à soi, au monde où s’inscrit le rapport à Dieu. Elle sait devoir rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. La séparation de l’Eglise et de l’Etat est dans ses gènes.

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  • La religion aurait-elle cessé d'être une affaire de famille ?

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    La famille aurait cessé d'être un facteur déterminant dans l'adhésion des jeunes à une religion. C'est du moins le point de vue défendu dans cet article de Nicolas Basse :

    Pourquoi les jeunes se convertissent de plus en plus ?

    La religion n'est plus une affaire de famille. Ou moins. Les jeunes sont prêts à renoncer à l'héritage ancestral pour décider, seuls, de leur foi. Au risque de choquer leurs parents. Témoignages et explications.

    Alexandra l'avoue : elle est devenue évangéliste parce qu'elle vivait dans un immeuble 100 % évangéliste ! « Tout le monde croyait à la même chose, tous mes voisins et toutes mes copines d'Aulnay-sous-Bois. Ils ne cessaient de me vanter les mérites de leur religion, alors que mes parents parlaient peu de croyance. Au bout d'un moment, j'ai voulu rejoindre cette communauté qui était si convaincante et joyeuse. » D'autres, poussés par le prosélytisme de leur entourage, choisissent de se convertir à l'islam comme on s'intègre à un groupe. Mais ces « conversions d'intégration », souvent médiatisées, ne sont qu'un visage d'un phénomène désormais bien plus large. 

    Riccardo a 35 ans et des parents musulmans. Depuis sa majorité, il est converti au catholicisme : « À 18 ans, j'ai décidé de changer de religion alors que j'étais dans une famille très pratiquante. Ni par provocation ni par rejet, mais par envie. » Un choix qu'a aussi fait Sophie, mais dans le sens inverse : « J'ai grandi avec des parents catholiques peu pratiquants et j'ai voulu aller voir ailleurs ; je n'étais pas convaincue par leur type de foi. En m'intéressant à l'islam, j'ai compris que c'était la voie à suivre, que cela me correspondait. Je ne l'ai pas fait pour les autres, mais pour moi. »

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  • Inde : Barack Obama rappelle les exigences de la liberté religieuse

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    Obama à Modi : « L'Inde sera freinée dans son développement tant qu'elle sera divisée religieusement » (source : Eglises d'Asie)

    Mardi 27 janvier, à l'issue de sa visite de trois jours en Inde à l'occasion de la fête nationale du pays, le président américain Barack Obama a mis en garde le Premier ministre Narendra Modi contre les « divisions religieuses » qui touchent actuellement le pays.

    « L'Inde ne pourra réussir son développement si elle est minée de l'intérieur par les communautarismes », a-t-il affirmé.

    Le « triomphe de Modi » obtenu grâce à la visite du président américain en Inde (1) pourrait-il finalement se retourner contre lui ? C'est seulement à la fin de sa visite de trois jours, aux allures d'idylle politico-médiatique que le président américain a lancé cet avertissement au leader de l'Inde nationaliste. S'adressant à un auditoire constitué de 1500 jeunes, Barack Obama a tenu à rappeler que la constitution indienne était fondée sur la liberté religieuse et devait assurer à chacun la possibilité de pratiquer sa foi sans crainte de persécution. « Nulle part ailleurs qu'en Inde il n'est plus important, il n'est plus nécessaire, que ces valeurs fondamentales et la tolérance religieuse soient préservées », a t-il affirmé.

    Premier président américain à être invité d'honneur pour les célébrations du Jour de la République indienne du 26 janvier, Barack Obama est arrivé à New Delhi le dimanche 24 janvier au soir. Bien plus qu'un simple échange de courtoisie - cette visite intervenant seulement quelques mois après celle du Premier ministre indien à Washington - , la venue du président américain marquait l'aboutissement d'une politique de séduction menée par Narendra Modi, en vue de réchauffer les relations entre les deux grands pays, sérieusement refroidies depuis quelques années, et en particulier depuis son élection à la tête du pays. En 2005, l'actuel Premier ministre indien, qui souffre d'une réputation sulfureuse aux Etats-Unis, s'était fait refuser un visa pour Washington en raison des émeutes antimusulmanes de 2002 qui avaient ensanglanté l'Etat du Gujarat dont il était alors le dirigeant.

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  • Grand-Duché de Luxembourg : l’Eglise et l’Etat se séparent

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    Lundi 26 janvier, l’État luxembourgeois a signé une convention avec les cultes réduisant leurs prérogatives, tout en établissant désormais une égalité avec le culte musulman. Lu sur le site web du journal « La Croix » :

    « Majorité (socialistes, Verts et libéraux) et opposition (chrétiens-sociaux) se sont entendus : dans les prochains mois, la Constitution luxembourgeoise sera modifiée pour y inscrire la séparation de l’Église et de l’État.

    Jusqu’à maintenant, les ministres et laïcs salariés des cultes (catholique, protestant, orthodoxe, anglican et israélite) étaient payés par l’État, et l’Église catholique bénéficiait de cours de religion à l’école et du soutien financier à ses paroisses (les autres cultes étaient soutenus sur la base du volontariat).

    CHANGEMENT EN DOUCEUR

    Le Grand Duché ne s’oriente cependant pas vers une laïcité à la française : il continuera de soutenir financièrement les cultes, certes à un niveau bien moindre, et en incluant désormais le culte musulman.

    Lundi 26 janvier, les représentants des six confessions concernées ont signé une seule et même convention. Pas de changement brutal : les salaires et retraites du personnel des cultes actuellement en poste continueront d’être payés par l’État, la prise en charge par les cultes ne s’appliquant qu’aux nouveaux recrutés.

    Chaque culte recevra encore une enveloppe annuelle, proportionnelle à la population de fidèles, soit au total 8,4 millions d’euros (dont 6,7 pourl’Église catholiqueet 450 000 € pour l’islam, la deuxième religion du pays), contre 24,7 millions d’euros auparavant. Cette dotation doit aussi assurer l’autonomie des paroisses, qui ne seront plus financées par les communes.

    A L’ÉCOLE  : ENSEIGNEMENT DES VALEURS

    Un fonds de la gestion des édifices religieux du culte catholique sera également créé. À l’école, les parents n’auront plus le choix entre un cours de religion et un cours de morale. Tous les élèves suivront un même « enseignement des valeurs », qui abordera, entre autres points, toutes les religions.

    Ces accords ont fait l’objet de négociations avec les représentants des cultes depuis l’arrivée du gouvernement Bettel au pouvoir, en décembre 2013. « Je préfère un compromis, nous aurions pu ne pas être associés, estime l’archevêque de Luxembourg, Mgr Jean-Claude Hollerich. Nous perdons beaucoup, et certaines choses font mal. Mais nous ne sommes pas morts, et cette nouvelle situation est un défi pour redevenir une Église missionnaire. »

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  • Pourquoi les écoles catholiques sont des modèles efficaces d'intégration

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    Alors que la laïcité est actuellement présentée comme le seul outil efficace de promotion de la paix civile, le directeur diocésain de l'Enseignement catholique de Paris, Frédéric Gautier,  invite à ne pas méconnaitre la soif religieuse des jeunes. Lu sur « Figarovox » :

    « La minute de silence demandée le 8 janvier par le Président de la République fut dans les établissements catholiques de Paris un temps paisible de recueillement pour les uns et de fervente prière pour les autres, y compris dans les communautés éducatives accueillant indifféremment des familles juives et musulmanes, parfois en forte proportion. Est-ce fortuit?

    Depuis de nombreuses années, nous faisons le constat que les motivations des familles juives et musulmanes, y compris de milieux modestes, pour l'inscription de leurs enfants, sont explicitement religieuses. «Ici on parle de Dieu», «Dieu est connu et reconnu» nous disent-elles. Par ailleurs, la perception que ces familles ont souvent de l'école publique est la négation de la dimension religieuse et l'absence de contenu éducatif au sens «moral» du terme, en dépit de «valeurs républicaines» constamment rappelées, mais considérées comme purement formelles et inopérantes.

    La foi qui inspire nos attitudes éducatives et l'esprit de nos relations avec les élèves et les adultes est perçue par ces familles comme la mise en œuvre de nos convictions chrétiennes souvent en analogie avec leur propre manière de voir ou de faire, ou avec leurs exigences éducatives. Nos convictions morales et civiles peuvent se fonder sur la foi, comme elles peuvent trouver leur justification dans une «morale laïque» issue du sens commun. La tradition du dialogue entre Foi et Raison dans l'Église catholique, la promotion de la liberté de conscience et la distinction classique entre «spirituel» et ««temporel» sont de ce point de vue des principes déterminants. Mais les motivations religieuses demeurent, d'expérience, plus efficaces et plus fécondes pour légitimer, pour nos élèves, les exigences d'une liberté respectueuse d'autrui, d'une égalité devant la règle qui ne nie pas les différences anthropologiques fondamentales, d'une fraternité qui provient de la reconnaissance d'un même Dieu -Père.

    L'école catholique associée à l'État par contrat est perçue par beaucoup de familles juives et musulmanes comme étant tout à la fois «L'École de l'Église catholique» et «l'École de la République». Se joue alors en son sein, pour les élèves comme pour les parents, un processus d'identification qui unit la dimension religieuse à une France qui la reconnaît et la respecte comme telle dans une institution éducative, et non qui la nie ou la cantonne dans la seule sphère du «privé» au nom de la «laïcité».

    L'actuelle sacralisation de la dérision religieuse joue très efficacement contre l'intégration souhaitée, dans une forme d'irresponsabilité qui suscite ce qu'elle dit vouloir éviter. Bossuet s'est déjà gaussé de cette inconséquence: «Dieu se rit des hommes qui dénoncent des faits dont ils chérissent les causes».

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  • Inde : le président Obama interviendra-t-il en faveur des minorités religieuses ?

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    ASIE/INDE - Réactions à la visite du Président américain en Inde

    New Delhi (Agence Fides) – « Les chrétiens indiens » demandent à ce que le Président Obama affronte la question de la situation des minorités religieuses en Inde dans le cadre de ses colloques avec le Premier Ministre Narendra Modi. Actuellement en visite en Inde – du 25 au 27 janvier – le Président américain est l’hôte principal de la célébration de la fête de la République qui a lieu aujourd’hui, 26 janvier.

    Selon « les organisations chrétiennes », Barack Obama devrait exprimer des préoccupations à propos de la violence dont sont victimes les minorités religieuses en Inde. Au cours des huit premiers mois de gouvernement du parti nationaliste Baratiya Janata Party (BJP), conduit par Narendra Modi, « la situation des minorités religieuses a empiré » affirme une note envoyée à Fides par un groupe d’ONG indiennes.

    « Les campagnes d’incitation à la haine sont systématiques, orchestrées également par des membres du BJP et par des groupes extrémistes hindous qui promeuvent des attaques contre les minorités religieuses », en particulier à l’encontre des communautés musulmanes et chrétiennes, qui constituent respectivement 13 et 2,5% de la population. Les minorités font part de leur crainte que « ne soit érodé le droit à la liberté religieuse, garanti par la Constitution indienne ».

    Le Rapport sur la Persécution 2014, élaboré par l’organisation catholique Catholic Secular Forum (voir Fides 21/01/2015) indique que 5 chrétiens – dont un enfant de 11 ans – ont été tués in odium fidei en Inde au cours de l’année passée. Avec eux, ce sont plus de 300 prêtres, pasteurs et responsables de communautés chrétiennes qui ont été agressés, roués de coups et blessés. Parmi les victimes de violences, promues par des groupes radicaux hindous, se trouvent plus de 2.000 femmes et enfants chrétiens.

    L’ONG Christian Solidarity Worldwide commente : « le silence du Premier Ministre Modi sur ces sujets qui intéressent les minorités religieuses en Inde crée de nombreuses tensions à l’intérieur de ces communautés. En ce jour important, qui rappelle l’histoire et la vision de la grande nation indienne, nous demandons à ce que soit mise en évidence la question du pluralisme et des droits de tous les citoyens indiens ». (PA) (Agence Fides 26/01/2015)

  • Le face à face entre archaïsme religieux et religion laïciste

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    Un article d'Emmanuel Tranchant sur Liberté Politique :

    Charlie-Kouachi : le choc des décivilisations

    Les « balles tragiques à Charlie Hebdo » ont entraîné une émotion à la démesure de l’évènement. Si l’on suit René Girard, la belle unanimité républicaine issue du meurtre des héros de la libre pensée par des rétrogrades obscurantistes doit culminer dans la déification des victimes : « Nous sommes Charlie, communiellement ».

    Le laïcisme intégriste prétend en être le catalyseur ; il apparaît ainsi comme un ersatz de religion archaïque. L’unanimité célébrée autour de Charlie établit un nouveau laps de paix, avant la prochaine crise mimétique porteuse d’un bouc émissaire pré-désigné : le religieux.

    Car c’est au religieux que la pensée dominante a déclaré la guerre, cette pensée porteuse du « changement de civilisation » cher à Mme Taubira. Charlie Hebdo en est l’idole caricaturale ; la dérision son arme de destruction massive de toute autorité et de toute verticalité. Et il faudrait maintenant que la mort de ses feus journalistes sanctifie le retour à cette autorité républicaine qu’ils se sont appliqués à dissoudre : pathétique !

    Deux décivilisations sont face à face : une religion archaïque, l’islam, qui peut évoluer vers sa maturité rationnelle, et certaines de ses élites s’y appliquent. Long processus.

    Ne comptons pas sur le laïcisme — deuxième décivilisation — pour l’y aider (les juifs et les chrétiens le pourraient mais, au nez laïcard, ça sent le Zemmour) : il est une religion civique régressive, inapte à toute intelligence religieuse, et stérilement incapable de la conversation, caractéristique de l’esprit français des Grands Siècles, effacée par les médias et l’école dévoyée de la République. Religion civique qui prétend en remontrer au monde entier : « Éduquons au blasphème ces masses musulmanes incultes et que brûlent ici ou là drapeaux français et églises chrétiennes, peu nous chaut ! Merci Charlie. »

    Arrogance et irresponsabilité. Cette deuxième décivilisation est la plus grave : en devenant religion idéologique, elle a exténué l’esprit des Grandes Lumières et déconstruit l’élégante civilité qu’il faisait fleurir. 

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  • En islam, la représentation de Dieu est interdite, non celle de son prophète

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    Illustration-web1.jpg_article_popin.jpgPour l’opinion courante, représenter le Dieu de Mahomet ou son Prophète et en faire la caricature est doublement sacrilège aux yeux de l’Islam.

    Dans le Christianisme, religion de l’incarnation, rien n’interdit que la Sainte Trinité, ni le Père,  ni a fortiori le Fils, ni l’Esprit qui procède des deux, soient abondamment représentés. Reste que le culte des icônes du Christ et des Saints a bel et bien été l’objet de violentes contestations (qu'elles soient byzantines ou protestantes) parfois justifiées dans la mesure où c’est l’image elle-même qui a pu faire l’objet d’une idolâtrie « magique » apparentée à celle, tout aussi abusive, des reliques et liée au concept d'image « achéiropoïète » hérité du paganisme antique.

    Ne jetons donc pas trop vite la pierre aux musulmans mais reconnaissons que leur conception même de Dieu ne les porte pas à faire les distinctions finalement apportées par la théologie chrétienne.

    Un article publié par le journal « La  Croix » tend cependant à montrer que la sacralisation iconoclaste du prophète Mahomet serait un développement tardif (JPSC) :

     […] QUELLE EST L’HISTOIRE ?

    Avec l’interdit posé par le Décalogue – dont l’islam a hérité –, le judaïsme rompt avec l’habitude établie jusque-là de représenter les dieux, aussi bien dans la peinture que la sculpture. Les spécialistes y voient le noyau voire l’essence même du monothéisme : « Il n’y aura pas pour toi d’autres dieux devant ma face ».

    De cette interdiction juive qu’il a reprise, l’islam ne s’est jamais écarté en ce qui concerne Allah. Mais, selon les lieux et les époques, il a été « tenté de l’étendre, mais pas partout ni toujours, à la figuration du prophète voire à celle de tous les prophètes », écrit le P. François Boespflug, dans « Le Prophète de l’islam en images : un sujet tabou ? » (Bayard, 2013).

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  • Pour débrouiller l'écheveau complexe du christianisme oriental

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    9782915614862_1_161324.jpgAnnie Laurent, sur Liberté Politique, présente cet ouvrage consacré au christianisme oriental :

    Henri de Saint-Bon : “Le christianisme oriental dans tous ses états”

    Les chrétiens, qu’ils soient d’Orient ou d’Occident, sont aujourd’hui confrontés à des défis communs, qu’il s’agisse de la mondialisation avec ses retombées telles que l’athéisme, la sécularisation, le relativisme religieux et les violations de la loi naturelle, mais évidemment aussi à l’islam, désormais déployé dans le monde entier et plus agressif que jamais. En nous connaissant mieux entre chrétiens, nous saurons nous unir comme des frères dans la foi pour chercher ensemble comment relever ces défis que l’on peut qualifier d’existentiels.

    Pour beaucoup, la mosaïque ecclésiale orientale est un maquis bien complexe, avec ses nombreuses dénominations, avec ses communautés aux noms peu familiers de l’univers latin, avec ses rites et ses langues liturgiques si étranges ou mystérieuses, avec ses patriarches dont on ne saisit pas facilement le rôle exact… Avec ses divisions entre Églises unies à Rome — donc catholiques mais non latines — et Églises séparées, appelées communément orthodoxes alors que toutes ne sont pas pour autant unies au patriarcat œcuménique de Constantinople, il y a de quoi y perdre son latin lorsqu’on est un catholique d’Occident.

    Pour répondre à cette nécessité, je conseille vivement la lecture du dernier ouvrage d’Henri de Saint-Bon : Le Christianisme oriental dans tous ses états. Chevalier de l’Ordre du Saint-Sépulcre, Henri de Saint-Bon nous offre une sorte de petite encyclopédie très accessible. Après avoir rappelé que le christianisme est né sur les territoires de l’Orient méditerranéen, l’auteur retrace les circonstances historiques qui ont conduit l’Église indivise des débuts à l’éclatement qui perdure jusqu’à présent.

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  • Quand les extrémistes hindous veulent recréer une Inde sans les chrétiens ni les musulmans

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    Le sur le site d'Eglises d'Asie (Eglasie.Mepasie.org) :

    POUR APPROFONDIR : « Le monde doit réagir face au danger hindouiste »

    Dans un article en hindi, publié le 3 janvier sur le site de Radio Veritas, John Dayal met en garde la communauté internationale contre le projet « en cours d'exécution » des extrémistes hindous consistant à recréer une « Inde sans les chrétiens ni les musulmans ». Ce texte est paru en pleine controverse sur les « conversions de masse » menées par les hindouistes dans plusieurs Etats de l'Inde au moment de Noël (1).

    John Dayal est secrétaire général du All India Christian Council et membre du Conseil pour l'Intégration nationale au sein du gouvernement indien.

    Le 18 décembre dernier, lors de la Journée nationale pour les minorités, Rajeshwar Singh, qui est à la tête du Dharma Jagran Manch [« Forum d'éveil à la foi »] a déclaré sur les chaînes d'information de la télévision nationale que son organisation s'était fixé jusqu'à 2021 pour « nettoyer l'Inde des étrangers musulmans et chrétiens ».

    Quant à un autre groupe hindouiste, il a déclaré récemment que les chrétiens devaient être bannis des régions de l'Himalaya, dont les montagnes sont sacrées pour les hindous. Ces discours de haine se répandent comme des virus sur les réseaux sociaux et sont répercutés ensuite par les principaux journaux à travers le pays.

    Le gouvernement indien n'a cependant pas fait part d'une quelconque intention de poursuivre Rajeshwar Singh au titre des très strictes lois indiennes concernant l'incitation à la haine religieuse …

    Jusqu'à présent, ces lois ont plutôt été largement utilisées à l'encontre des pasteurs chrétiens, et ces derniers mois, des jeunes musulmans déversant leur colère envers le gouvernement sur Facebook.

    En revanche, les membres du Conseil des ministres et les représentants du Bharatiya Janata Party (BJP), qui est à la tête de l'Etat indien, ont manifesté clairement leur soutien au Sangh Parivar.

    Le [Sangh] Parivar est la grande et omniprésente famille d'organisations militantes hindoues [gravitant autour] duRashtriya Swayamsewak Sangh (RSS) ces deux dernières décennies. Le Dharma Jagran Manch, le Bajrang Dal et le puissant Vishwa Hindu Parishad (VHP) dont les membres sont connus pour leur grande violence et agressivité, comptent parmi ses groupes les plus importants.

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  • Charlie Hebdo : de la responsabilité des irresponsables

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    Du Père Daniel-Ange sur le site de France Catholique :

    Responsabilité des «  irresponsables »

    Nous voilà bouleversés par ces victimes, endeuillés avec leurs familles, mais surtout atterrés par la régression de régions entières du globe dans la barbarie et la folie, érigées en système de domination (Da’ech, Al Qaïda, Boko Haram, Shebab, Talibans, AQPA, Al-nosra, et toutes leurs ramifications de la Mauritanie à l’Indonésie…). Notre gigantesque réaction populaire et internationale doit englober ces pays trop oubliés. Nos attentats nous rappellent brutalement que là-bas, c’est le… quotidien. Pas un seul jour ne passe (Liban compris), sans attentats, terrorisant des populations. Mais pour la France, je me risque à poser une question politiquement taboue, car je revendique la liberté d’expression [1]. Les odieuses caricatures du Prophète du Coran dans Charlie Hebdo, ne relèvent-elles pas aussi de la violence au moins morale  ? Elles ont heurté des foules de croyants et pas seulement les extrémistes, mais nos frères musulmans modérés, bien insérés dans notre société. Combien en gardent une profonde amertume, qu’ils ne peuvent évidemment exprimer, sous peine d’être lynchés médiatiquement malgré la-dite liberté d’expression ?

    Lire la suite sur le site de France Catholique

  • Le pape François et les Chrétiens d’Orient :

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    Lu sur le site web de Sandro Magister (extrait) :

     « Du voyage du pape François en Asie on gardera en mémoire ses propos concernant les massacres qui ont eu lieu à Paris. Ce qu’il a dit a montré qu’il comprenait que des gens qui voient leur foi insultée et tournée en dérision réagissent avec violence : "Si un ami me dit un gros mot contre ma mère, il peut s’attendre à recevoir un coup de poing ! C’est normal ! C’est normal !".

    Cette déclaration a fait le tour du monde et elles ont été perçues comme une musique agréable par une très grande partie du monde musulman, qui se sent solidaire de l'assassinat des caricaturistes impies de "Charlie Hebdo".

    Toutefois, au cours de la même conférence de presse, François a également dit d’autres choses : "Selon moi, le meilleur moyen de répondre est toujours la douceur. Il faut être doux, humble comme le pain, ne pas se livrer à des agressions".

    Et ces phrases-là ont été perçues comme un commandement pour les chrétiens qui vivent en terre musulmane : ils doivent tendre l’autre joue l'autre joue, même lorsque l’ennemi ne se limite pas à les offenser et à les tourner en dérision, mais qu’il les assassine au nom d’Allah.

    Dans un vibrant commentaire que l’on a pu lire dans le "Corriere della Sera" du 13 janvier, un rabbin italien des plus estimés, Giuseppe Laras, 79 ans, qui fut naguère un ami fraternel du cardinal Carlo Maria Martini, a lancé une mise en garde contre la "stratégie désastreuse" de ceux qui croient "faciliter une paix culturelle et religieuse avec l'islam politique", d’abord en "laissant les juifs et l’état d’Israël seuls " et ensuite en laissant les chrétiens sans défense :

    "C’est une stratégie désastreuse, que les chrétiens arabes ont expérimentée avec le panarabisme et l’antisionisme. Les résultats en sont bien connus. Presque tous les pays musulmans, une fois qu’ils ont été débarrassés de leurs juifs, se sont concentrés sur leurs minorités chrétiennes, qui constituaient des populations nombreuses ; ils leur ont fait subir des violences et ils les ont massacrées. C’est une histoire qui se répète, allant des Arméniens qui ont été victimes d’un génocide (il y a de cela un siècle) aux chrétiens coptes d’Égypte, des chrétiens d’Éthiopie et du Nigéria jusqu’à Mossoul. Et beaucoup de pays européens, toute une série d’intellectuels et beaucoup de chrétiens d’Occident ont les mains ruisselantes du sang des chrétiens d’Orient, parce qu’ils ont été disposés à sacrifier ces derniers sur les autels du pacifisme, de l’opportunité politique, d’une conception mal comprise de la tolérance, de la culture bien-pensante et “radicale chic”, et de la bonne conscience". 

    La suite ici : Chrétiens en terre d’Islam. Bienheureux les persécutés

    JPSC