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Religions - Page 51

  • "Laudato Si": une célébration démesurée durant un an avec le Seigneur en grand absent...

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Pendant l’année de « Laudato si’ » c’est la fête pour tout le monde, sauf pour « mi’ Signore »

    En cette période de vaches maigres dans le monde entier, les grands argentiers du Vatican – le jésuite Juan Antonio Guerrero Alves et le cardinal Reinhard Marx, l’un préfet de la Secrétairerie pour l’économie et l’autre du Conseil pour l’économie – ont fait parvenir aux différents responsables de la Curie des invitations pressantes à être « sobres » et à « couper dans les dépenses des colloques, des transferts à l’étranger et dans les frais de consultance ».

    Mais les réjouissances autour de « Laudato si’ » font naturellement exception.  Hier, dimanche 24 mars, c’était le cinquième anniversaire de la signature de l’encyclique et pour fêter l’occasion, on a prévu un jubilé d’une année entière, avec un programme démesuré.

    *

    Pour commencer, nous avons déjà eu droit à un prélude, la « Semaine de Laudato si’ », lancée le 16 mai dans un message vidéo par le Pape François accompagné d’imagines suggestives de zèbres, de chameaux et de savane, culminant le dimanche 24 par la récitation commune dans le monde entier, à midi selon l’heure locale, d’une prière composée par le Vatican pour l’occasion, afin que nous « nous sachions écouter et répondre au cri de la terre et au cri des pauvres ».

    Parmi ceux qui ont participé à la semaine préparatoire – à travers une multitude d’initiatives locales – les États-Unis se distinguent avec 2 316 inscriptions, suivis dans le classement par l’Italie, la France, l’Espagne, l’Argentine, le Brésil puis des autres pays, avec tout à la fin la Chine avec une seule personne connectée.

    Mais pour ces gens, c’est tout un programme qui les attend.  En effet, à la fin de l’été, ils se retrouveront ensemble pendant la « Saison de la création », qui se déroulera comme les années précédentes à partir du 1er septembre, journée mondiale de prière pour la Création jusqu’au 4 octobre, et jour de la fête de saint François d’Assise, avec une invitation à trouver et à mettre en pratique dans ce laps de temps des initiatives de « réparation de nos relations avec les autres et avec toute la création ».

    Il s’agit d’une initiative œcuménique lancée non seulement par le Pape François mais aussi conjointement par le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée, par l’archevêque anglican de Canterbury Justin Welby et par le Secrétaire général sortant du Conseil Œcuménique des Églises, le luthérien Olav Fyscke.

    Lors de l’édition 2019 de la « saison de la création », le 20 septembre, on avait beaucoup parlé de cette grève mondiale pour le climat avec des étudiants du monde entier qui séchaient les cours et Greta Thunberg dans le rôle de la star.  On prévoit que cette année la grève reviendra au menu.

    Mais avant d’arriver à la « saison de la création », deux initiatives du Dicastère pour le service du développement intégral présidé par le cardinal Peter Turkson sont programmées en juin.

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  • Reprise des cultes en France : ce sera effectif pour la Pentecôte. Et en Belgique ?

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    Lu sur le site web du quotidien «Le Figaro » :

    Les autorités publiques recommandent aux cultes d'attendre début juin pour une reprise des célébrations, ont affirmé plusieurs responsables religieux, auxquels va être transférée la responsabilité des conditions et du calendrier d'ouverture des lieux de cultes.

    À lire aussi : Mgr Lebrun: «C’est maintenant qu’il faut reprendre les cultes!»

    Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est entretenu vendredi matin avec les principaux responsables des cultes afin de mettre au point un texte de «recommandations», ont indiqué plusieurs d'entre eux à l'AFP. Cette réunion intervenait alors que le Premier ministre a été sommé lundi dernier par le Conseil d'Etat de lever dans un délai de «huit jours» l'interdiction totale de réunion de cultes figurant dans le décret de déconfinement du 11 mai.

    Un nouveau décret est donc attendu, pour «application immédiate» et «dans lequel il y aura la possibilité de reprendre les célébrations religieuses avec des conditions générales de reprise conformes aux impératifs de sécurité sanitaire», a souligné Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman.

    À lire aussi : Exercice du culte: pourquoi le Conseil d’État a levé l’interdit gouvernemental

    Dans le texte élaboré avec Christophe Castaner, figure l'idée que «les pouvoirs publics recommandent plutôt une reprise début juin, afin de laisser le temps suffisant pour analyser l'impact du déconfinement commencé le 11 mai», ont dit Mohammed Moussaoui ainsi que Joël Mergui, président du Consistoire israélite. Est aussi transférée à chaque culte «la responsabilité d'adapter les règles et le calendrier d'ouverture», a complété Joël Mergui.

    Parmi les recommandations générales figurent des mesures qui portent sur la distanciation physique (avoir 4 m2 autour de chaque personne), la régulation des flux pour l'entrée et la sortie, l'obligation de désinfection des objets utilisés, le port du masque et la communication envers les fidèles, ont énuméré les participants à la réunion. En revanche, rien n'est écrit sur la question d'un seuil limite d'occupation d'une église, d'une mosquée, d'un temple, d'une synagogue. «Ce sera décidé localement et laissé à l'appréciation des organisateurs», selon Mohammed Moussaoui.

    À lire aussi : «Le Conseil d’État rappelle que la liberté de culte est une garantie»

    «C'est un appel à la responsabilité de chacun» et un «encouragement à la reprise progressive», a résumé François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France. La reprise des célébrations avec public avait d'abord été annoncée pour le 2 juin, avant que le Premier ministre n'évoque la date du 29 mai. L'épiscopat catholique a fait pression ces dernières semaines pour que ce soit effectif pour le dimanche de Pentecôte, le 31 mai. Ce qui sera le cas après la décision du Conseil d'Etat.

    À lire aussi : «La liberté de culte serait-elle moins importante que la liberté de consommer?»

    Ref. Reprise des cultes: la date de début juin reste recommandée

    Et en Belgique ? Le Manitoba est toujours silencieux…

    JPSC

  • Pourquoi je demande au conseil d’État d’annuler l’interdiction du culte

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    Lue ce 22 mai 2020 sur le site web de « La Libre Belgique », cette opinion de Joseph Junker, père de famille et porte-parole francophone du groupe de jeunes catholiques, qui a introduit le recours en annulation au conseil d’état :

    « Ce 20 mai, en compagnie de 200 autres catholiques, nous avons introduit une requête au conseil d’état pour faire annuler l’interdiction des cultes en vigueur en raison du nouveau coronavirus.

    Comme tout honnête citoyen, il n’est pas dans mes habitudes d’ester en justice, encore moins contre le gouvernement de notre pays. Bien-sûr, nous reconnaissons qu’une situation extraordinaire requiert des mesures extraordinaires. (Les évêques, avaient d'ailleurs introduit des restrictions… avant même que le gouvernement ne s’en mêle).

    Mais à présent, c’en est assez !

    Nous ne sommes plus aujourd’hui dans une situation qui justifie d’interdire une liberté aussi importante que la liberté de culte. Jugez-en : Depuis le 14 mars, et au moins jusqu'au 30 juin, les eucharisties, les baptêmes, le sacrement de réconciliation, les mariages et enterrements à plus de 15 - et depuis peu 30 personnes - sont interdits en Belgique. Dans le même temps, depuis 2 semaines, Ikea peut accueillir 600 personnes, les parcs zoologiques, les musées, le marché au poisson, les coiffeurs et les magasins de vêtements sont autorisés à rouvrir. Enfin, à l’heure où j’écris ces lignes, nous fêtons la fête de l’ascension, en vertu de laquelle chaque citoyen belge a reçu un jour férié. Très logiquement, le gouvernement a donc octroyé le droit… de se rendre dans sa résidence secondaire à la côte. Les églises quant à elles resteront vide.

    Pour un croyant et catholique, il n’est rien de plus important que la Foi et les sacrements. Ils illuminent sa vie, le rendent une personne meilleure et l’inspire au service des autres (comme le témoignent les nombreux hôpitaux, écoles et œuvres catholiques dans notre pays).

    Face au mépris : la justice

    Certes, les chrétiens ne sont plus très en vogue et même parfois conspués. Certes, notre élite qui se pense volontiers laïque, libérale, éclairée et « neutre » n’a guère d’égard pour le culte. Néanmoins, à l’heure où il est permis de se déplacer pour voir une girafe, un meuble bon marché ou un mobile de Koendelietzsche mais pas l’eucharistie, on se demande bien ce que les catholiques ont fait pour mériter pareil mépris de leur droit constitutionnel. Cette décision, justifiée un temps, est devenue injuste, disproportionnée, mais aussi carrément paternaliste : les catholiques ont en effet prouvé être parfaitement capables de prendre eux-mêmes des mesures de protection, et d'organiser des célébrations eucharistiques de manière sûre.

    Bien sûr, tout chrétien qui prend sa foi et les béatitudes au sérieux supportera le cœur léger l’humiliation, mais il n’en renoncera pas à sa soif de Justice pour autant. Aussi avons-nous choisi de nous défendre auprès du conseil d’état. Un recours au conseil d’état n’est une agression pour personne, il dit simplement le droit. C’est l’organe approprié pour mener ce débat, et ensuite de corriger dans la paix se qui doit l’être. Point besoin de bombe, ni de revanche mal placée ni même de manif : La Justice nous suffit.

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  • L'ONU : ennemi juré des religions qui ne professent pas sa morale relativiste

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    De Paul Tardif sur le site de l'Homme Nouveau :

    La liberté de religion contre la liberté de religion

    La liberté de religion contre la liberté de religion

    Si la critique de la morale stricte qu'imposeraient les religions est un lieu commun, on parle moins du manque absolu d'indulgence des instances internationales à l'égard de ce qu'elles considèrent comme bon ou mauvais. L'ONU excelle en la matière, premier fournisseur mondial de rapports sur les libertés et l'égalité, soi-disant défenseur ardent de la liberté religieuse mais ennemi juré des religions qui ne professent pas sa morale relativiste.  

    Nommé en 2016 rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, Ahmed Shaheed a publié le 27 février 2020 un rapport sur la liberté religieuse à l’occasion des sessions de l’ONU sur la promotion et la protection de tous les droits de l’homme[1]

    Ce rapport de 19 pages est construit autour de deux idées majeures. Tout d’abord, il cherche à démontrer que les religions favorisent les discriminations et les violences en tout genre envers les femmes et les LGBTQ+ (sic). Sans distinction ni catégorisation, « l’opium du peuple » serait donc responsable des mutilations génitales, des lapidations pour adultères et des « entraves à l’avortement ». C’est bien connu : quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Le rapport évoque indistinctement les « religions » ou les « convictions » mais jamais l’islam, le catholicisme ou le protestantisme ne sont clairement nommés, ce qui donne une impression que les toutes les religions se valent dans un cloaque indifférencié. La théorie du complot fonctionne également à plein dans les officines internationales et nous apprenons que les religions pourraient dans certains pays agir impunément soit parce qu’elles infiltrent les organes politiques, soit parce qu’elles bénéficient d’une influence idéologique sur la population. Puis Ahmed Shaheed affirme que les religions ne sont pas monolithiques et si certains groupes soutiennent les discriminations, d’autres au contraire peuvent être de puissants alliés pour favoriser « l’égalité des genres ». Il préconise un soutien actif des Nations-Unies envers ces groupes et ces initiatives. Un certain nombre d’exemples sont donnés comme celui de #Faith4Rights, cette organisation issue de l’ONU, qui vise à former les responsables religieux à l’égalité et à la diversité pour qu’ils en deviennent ensuite des apôtres auprès de leurs communautés.

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  • Déconfiner le culte : un recours devant le conseil d’Etat n’est agressif pour personne, il dit le droit.

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    L’évêque de Nanterre, Mgr Matthieu Rougé rappelle que l’épiscopat avait choisi la voie du dialogue avec le gouvernement… mais salue la détermination des associations qui ont obtenu gain de cause auprès du Conseil d’Etat concernant la liberté de culte. Samuel Pruvot l’a interviewé pour « Famille Chrétienne »

    Comment réagissez-vous à la décision du Conseil d’Etat qui semble donner raison, post factum, aux demandes réitérées de l’épiscopat auprès du gouvernement ?

    Il est important et réjouissant que le Conseil d’Etat rappelle avec force que « la liberté de culte, qui est une liberté fondamentale, comporte également parmi ses composantes essentielles le droit de participer collectivement à des cérémonies, en particulier dans les lieux de culte ». Voilà qui va nous permettre d’avancer, en conservant bien sûr l’esprit de responsabilité sanitaire auquel nous tenons. Les paroisses sont prêtes à mettre en œuvre sans tarder les mesures nécessaires à la reprise des Messes.

    Pourquoi la CEF n’a-t-elle pas voulu utiliser cette procédure du référé liberté auprès du Conseil d’Etat ?

    La Conférence des Evêques avait choisi de privilégier la voie du dialogue avec le Gouvernement. Vendredi dernier, Mgr de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence, avait encore écrit au Premier Ministre pour lui dire notre incompréhension. Mais, malgré de bonnes relations de travail, les choses tardaient à se débloquer. Grâce à ce cadre juridique clairement rappelé, nous allons pouvoir avancer vite, je l’espère, sur le plan technique de la mise en œuvre concrète de mesures sanitaires adaptées aux célébrations liturgiques.

    N’était-il pas dangereux de laisser à des associations traditionnalistes le soin de défendre la liberté de culte pour les catholiques ?

    Comment ne pas saluer la détermination des acteurs de ce processus juridique ? J’ai eu l’occasion d’être en relation avec plusieurs d’entre eux. Sans doute est-il plus facile pour des groupes particuliers de faire une telle démarche que pour ceux qui ont la charge de l’institution tout entière. Je me demande cependant si nous ne manquons pas de culture juridique : un recours devant le Conseil d’Etat n’est agressif pour personne. Il permet tout simplement un discernement serein et rationnel face à une différence d’analyse.

    En quoi la liberté de culte est-elle confortée par cette décision pour tous les cultes ?

    Cette décision concerne évidemment tous les cultes. A chacun de mettre en œuvre selon ses besoins et ses souhaits, en concertation avec les pouvoirs publics, des mesures concrètes de sécurité sanitaire adaptées à sa propre liturgie.

    Maintenez-vous que le gouvernement a fait preuve d’un certain anticléricalisme voire d’un anticatholicisme ?

    Il y a en France deux traditions de laïcité : la laïcité de combat, celle d’Emile Combes disons, qui cherche à réduire la liberté religieuse à la liberté de conscience individuelle et regarde les religions avec méfiance ; et la laïcité de dialogue, celle d’Aristide Briand, qui intègre la liberté de culte à la liberté religieuse et reconnaît les religions comme des interlocuteurs significatifs. Certaines prises de paroles gouvernementales ont pu donner l’impression que la première approche l’emportait. L’intervention du Conseil d’Etat, comme c’est sa tradition constante, a fait prévaloir la seconde.

    En quoi nos gouvernants sont-ils incapables aujourd’hui de comprendre les besoins religieux des croyants en France ?

    Certains de nos gouvernants les comprennent bien sûr. Mais une partie de nos contemporains, gouvernants ou pas, n’ayant pas ou peu de formation et d’expérience religieuse peinent à saisir à quel point cette dimension de la vie peut être décisive pour les croyants. Il arrive même que des observateurs chrétiens minimisent la profondeur de la foi eucharistique des fidèles. Je sais combien certains sont émus à l’idée de pouvoir communier à nouveau. Pour eux l’eucharistie est bel et bien « la source et le somment de toute la vie chrétienne ».

    Ref. Mgr Matthieu Rougé : « Un recours devant le Conseil d’Etat n’est agressif pour personne »

    Les jeunes qui viennent de déposer une requête similaire devant le Conseil d’Etat de Belgique, réussiront-ils à sortir les catholiques belges du tombeau silencieux où ils sont confinés ? voir ici  Appel aux dons : Justice pour la liberté religieuse !

    JPSC

  • Déconfinement du culte en France : Le Conseil d’État a tranché. Les messes vont être autorisées sous huit jours. Et en Belgique ?

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    Un information claire et précise de Charles-Henri d’Andigné sur le site web du périodique « Famille Chrétienne » :

    pretre-celebre-la-messe_article.jpg« A la suite d’un référé déposé par plusieurs associations et particuliers, le Conseil d’État rappelle que la liberté de culte est une liberté fondamentale, et ordonne au gouvernement de prendre des mesures vraiment proportionnées aux risques sanitaires.

    Dans une décision publiée ce mardi 18 mai, le Conseil d’État ordonne au Gouvernement de « lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte » et d’édicter à sa place des « mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires ». Le gouvernement a huit jours pour revoir sa copie. « La mesure n’est pas suspensive, note Claire Le Bret, avocat au Conseil d’Etat pour plusieurs requérants dont l’association cultuelle Fraternité sacerdotale Saint-Pierre. Tant que le gouvernement n’a pas publié un nouveau décret, l’ancien s’applique. Et donc pour l’instant l’interdiction des messes demeure ».

    Cette ordonnance fait suite à un référé-liberté déposé devant le Conseil d’Etat par plusieurs requérants – des particuliers, des associations cultuelles et des mouvements politiques, notamment le Parti chrétien démocrate (PCD), la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) ou la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X -, contre le décret de déconfinement du 11 mai 2020 qui prolongeait l’interdiction des messes. « La liberté de culte est gravement menacée par le Gouvernement, déclarait Jean-Frédéric Poisson, président du PCD. C’est inédit en France. Dans l’histoire, la dernière interdiction des célébrations cultuelles remonte à 1793, sous le régime de la Terreur de la révolution. Pour rappel, l’État est le garant de la liberté de culte des Français, liberté fondamentale à valeur constitutionnelle. De très nombreux Français, croyants ou non, se sont élevés contre cette décision arbitraire du Gouvernement dont le PCD conteste le fondement juridique. »

    Un dialogue de sourds à l'audience

    Présidée par Frédéric Aladjidi, l’audience, vendredi 15 mai au Conseil d’Etat, avait rapidement tourné au dialogue de sourds. D’un côté les avocats qui insistaient sur la spécificité du culte catholique. « Le catholicisme est la religion de l’incarnation et de la médiation », rappelait Me Jérôme Triomphe. « La messe pour nous n’est pas un simple rassemblement, c’est beaucoup plus que cela », renchérissait un de ses confrères. De l’autre la représentante du ministère de l’Intérieur, Pascale Léglise, qui s’appliquait à tout mettre sur le même plan, cultes chrétiens et non chrétiens, messes et réunions de prière, réunions cultuelles et rassemblement en tous genres. Mais pouvait-elle dire autre chose ?

    Les avocats avaient repéré une faille : l’interdiction de la messe dans les églises et son autorisation dans les lieux privés. Pas très cohérent, juridiquement parlant. Me Triomphe : « Dans un lieu public le ministre du culte peut vérifier que des consignes sanitaires sont respectées, la délocalisation du culte dans des lieux privés est plus dangereuse ». Son confrère Me Perrier enfonçait le clou : « Vous encouragez, de fait, les messes privées, réservées à un petit nombre, sur invitation. Or les messes, par nature, sont ouvertes à tous les fidèles ». Réponse de Mme Léglise : « L’Etat ne peut intervenir dans un lieu privé pour le contrôler ». « En effet, le mieux est que les messes se déroulent dans une église », répliquait Me Triomphe.

    « On permet aux gens de s’entasser dans le métro, de faire ses courses dans des supermarchés, aux élèves de rentrer en classe, et on interdit aux catholiques de pratiquer leur religion ! »

    Me David Gaschignard, un des avocats les plus pugnaces, insistait sur le deux poids deux mesures : « On permet aux gens de s’entasser dans le métro, de faire ses courses dans des supermarchés, aux élèves de rentrer en classe, et on interdit aux catholiques de pratiquer leur religion ! » Mme Léglise : « On n’interdit pas le culte en tant que culte, on interdit ce qui dans le culte peut être dangereux sur le plan sanitaire. Cette interdiction est provisoire, et elle est partielle ». Me Gaschignard : « La question est de savoir si la réponse du gouvernement est proportionnée. A l’évidence, non. Le gouvernement interdit au lieu de voir à quelle condition il pourrait autoriser. Il devrait chercher des accommodements raisonnables. Il ne le fait pas ».

    Une décision semblable à celle rendue en Allemagne

    C’est finalement cet argument de la proportionnalité qui a été retenu par le juge des référés, Frédéric Aladjidi. Ce dernier a estimé que des « mesures d’encadrement moins strictes que l’interdiction de tout rassemblement dans les lieux de culte prévue par le décret du 11 mai 2020 » étaient possibles, notamment « compte tenu de la tolérance des rassemblements de moins de 10 personnes dans d’autres lieux ouverts au public dans le même décret ». Il a donc jugé que l’interdiction générale et absolue présentait un « caractère disproportionné au regard de l’objectif de préservation de la santé publique et constitu[ait] ainsi, eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière ».

    Selon Me Claire Le Bret, cette décision ressemble fort à celle prise fin avril par les juges de Karlsruhe, en Allemagne, devant un recours similaire. Et les messes ont repris Outre Rhin.

    Que peut faire le gouvernement ? « Sans doute autoriser les messes avec des mesures sanitaires, estime Me Le Bret, comme c’est déjà le cas à Monaco, et comme les évêques l’avaient proposé début mai : 4 mètres carrés par personne, pas d’eau bénite, pas de « paix du Christ », pas de communion dans la bouche, pas de chant ». En bref, du bon sens. Que de temps perdu…

    Réaction de la Conférence des évêques de France

    Dans un communiqué publié le 18 mai dans la soirée, la Conférence des évêques de France dit prendre "acte de l’ordonnance rendue par le juge des référés du Conseil d’État qui ordonne au Gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement »". "Cette ordonnance, poursuit le texte, va dans le sens de la lettre écrite par le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, au Premier Ministre vendredi 15 mai. La Conférence des évêques de France attend donc maintenant la révision du décret du 11 mai que le Premier Ministre a huit jours pour opérer. A partir de la révision de ce décret des célébrations seront possibles, respectant les règles sanitaires communiquées en réponse aux propositions faites par la Conférence des évêques de France."

    Ref. Le Conseil d’État a tranché. Les messes vont être autorisées sous huit jours.

    En Belgique où l’épiscopat et le gouvernement ne laissent filtrer aucune information précise sur le déconfinement possible relatif à l’exercice du culte, la situation demeure la suivante : de telles réunions, publiques ou privées, sont interdites. Sauf erreur, les seules exceptions en la matière concernent: pour les réunions publiques, la célébration des mariages et celle des funérailles (sous forme d’absoute, à l’exclusion de toute messe) et, pour les réunions privées, les actes du culte réunissant, d’une part, les religieux de communautés consacrées et, d’autre part,  les messes réunissant dix personnes au maximum dans le but exclusif d’assurer une diffusion virtuelle de la célébration par les moyens de communication médiatiques (télévisuels, radiophoniques et autres). La persistance de cet état d'exception visant le secteur religieux alors que le processus du déconfinement de la société est amorcé partout ailleurs est-elle conforme aux dispositions constitutionnelles relatives aux libertés de culte et de réunion et à l’égalité des citoyens devant la loi ?  Une réponse autorisée en droit serait la bienvenue.

    JPSC

  • France : Ordonnance du Conseil d'État sur les cultes : “L'état de droit est notre bien commun“

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    Saisi par plusieurs associations et requérants individuels, le juge des référés du Conseil d’État a demandé au gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires. Sur le site web de « La Vie », l’essayiste François Huguenin réagit à cette décision :

    « Alors que le déconfinement permet aux magasins et aux transports d’être à nouveau librement investis par les Français, dans des conditions sanitaires au demeurant inégalement assurées, le maintien d’une interdiction de réunion dans les lieux de culte n’avait pas manqué de faire réagir une part de l’opinion publique, catholique notamment.

    Et de fait, le juge des référés du Conseil d’État a estimé qu’une telle mesure, au-delà de la période générale de confinement, présentait « un caractère disproportionné au regard de l’objectif de préservation de la santé publique » et que le maintien de l’interdiction de tout rassemblement constituait, « eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière ».

    A lire:

    Matthieu Rougé : « La liberté de se rassembler fait partie intégrante de la liberté de culte »

    On ne peut être plus clair, d’autant que le Conseil d’État a « enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de huit jours, le décret du 11 mai 2020 en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu ». Chez de nombreux catholiques, la perspective de pouvoir célébrer la fête de la Pentecôte, après avoir été empêchés de se rassembler pour Pâques, même dans des conditions comportant un certain nombre de restrictions indispensables, est accueillie avec joie.

    Pourtant, cette décision de justice n’est pas de nature à contenter les seuls croyants. Elle peut réjouir le citoyen quelles que soient ses convictions religieuses. Le juge a parlé et fait respecter une liberté fondamentale que le gouvernement avait abusivement enfreinte. C’est la beauté de l’état de droit de pouvoir garantir aux citoyens que leurs libertés fondamentales seront respectées, même en cas de circonstances exceptionnelles. Car la règle de droit n’est pas destinée à disparaître en période troublée. Sauf cas très particuliers, et de manière toujours proportionnée à la gravité de la situation, la règle de droit est aussi faite pour les temps exceptionnels. C’est en effet dans ces moments où le danger – et la peur qui l’accompagne – risque d’inciter les citoyens à renoncer à leurs libertés fondamentales que la loi et le juge sont précieux : en rappelant que les libertés sont à garantir en tout temps.

    A Lire:

    Éditorial : la sécurité ne doit pas tuer la liberté

    Reste que le fait que l’action en justice ait été initiée par des mouvements relevant, à des degrés divers, d’une mouvance traditionaliste ou identitaire du catholicisme peut interroger. Que l’action n’ait pas été menée par la Conférence des évêques de France choque même certains. Mais d’une part, il apparaît plutôt intelligent que l’instance épiscopale ait cherché à préserver le dialogue avec le gouvernement. Sans qu’il y eût concertation, ces deux stratégies se sont de facto bien complétées. Et par ailleurs, quelle que soit l’identité des requérants, l’action en justice était légitime et même nécessaire. La défense des libertés publiques n’appartient à personne en particulier et la possibilité d’agir en justice n’est pas réservée à certains citoyens ! Elle est garantie à chacun, quelles que soient ses convictions. Que l’état de droit ait triomphé est la seule chose qui importe. C’est notre bien commun. »

    À lire : Le Pari chrétien. Une autre vision du monde, de François Huguenin, Tallandier, 2018.

    Ref. Ordonnance du Conseil d'État sur les cultes : “L'état de droit est notre bien commun“

    A quand une initiative similaire en Belgique?

    JPSC

  • Déconfinement du culte en France : la surprise du Conseil d’Etat commentée par Jean-Marie Guénois, directeur-adjoint du « Figaro »

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    « C'est une surprise et une décision juridique importante : le Conseil d'Etat a «ordonné» lundi 18 mai, en fin d'après-midi, au gouvernement de «lever l'interdiction générale et absolue» des célébrations dans les lieux de culte, liée au coronavirus.

    Concrètement, il enjoint – sous «délai de huit jours» - le premier ministre, de prendre de nouvelles mesures «proportionnées» aux risques sanitaires encourus mais qui permettront une reprise des cultes dans le cadre du déconfinement en cours, tout en respectant la «préservation de la santé publique».

    Un «droit fondamental»

    Deux raisons ont conduit à cette décision du juge des référés du Conseil d'Etat. La première est qu'il considère que «la liberté de culte» - qui est un «droit fondamental» - comporte par nature «le droit de participer collectivement à des cérémonies dans les lieux de culte».

    La seconde est qu'il estime que des «mesures d'encadrement moins strictes» que «l'interdiction de tout rassemblement» sont effectivement «possibles» dans ces lieux de cultes tout en préservant la sécurité sanitaire, grâce à «la tolérance des rassemblements de moins de 10 personnes dans d'autres lieux ouverts au public» prévue dans le décret du 11 mai régissant le déconfinement.

    Le juge conclut par conséquent que «l'interdiction générale et absolue présente un caractère disproportionné au regard de l'objectif de et constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière».

    Jouer la montre

    Ces mots «atteinte grave et manifestement illégale» à la liberté de culte auront beaucoup de poids à l'avenir. Pour l'Eglise catholique notamment qui n'a toutefois pas osé se mouiller – en tant que conférence des évêques - dans cette affaire n'attaquant pas le gouvernement alors qu'elle était dans son droit. Des évêques ont protesté mais aucun n'a finalement attaqué en raison de la collégialité épiscopale. Seules quelques associations religieuses et un parti politique sont donc montés au créneau.

    Le président du Parti Chrétien Démocrate, PCD, Jean-Frédéric Poisson, avait ainsi déposé une requête au nom de son parti. Il a aussitôt fait savoir sur son compte tweeter qu'il était «très satisfait» de ce résultat mais que «jouer la montre pour son exécution serait inacceptable» de la part du gouvernement.

    Ce risque dénoncé par cet homme politique existe en effet. Car le premier ministre, devant la grogne des catholiques en particulier, avait concédé face au Sénat, que les offices religieux pourraient reprendre à la fin du mois de mai, pour la fête de Pentecôte notamment, le 31, ou la veille pour la fête juive de Chavouot, sans attendre le 2 juin.

    Or le délai de huit jours, imparti par le Conseil d'Etat pour assouplir l'interdiction de célébrer des cultes recoupera, à quelques journées près, ces fêtes religieuses. Sans toutefois inclure la fin du ramadan, prévue le 24 mai. Le gouvernement pourrait très bien jouer la montre à moins qu'il ne presse le pas, notamment pour l'islam.

    Quant à Maître Jérôme Triomphe, un avocat qui a déposé une requête au nom de la Fraternité Saint Pierre, catholiques traditionnalistes attachés et reconnus par Rome mais aussi au nom d'autres instituts également de droit pontifical, il a confié lundi soir au Figaro : «C'est une très grande victoire. Les catholiques ont été les premiers à mettre en place des mesures sanitaires plusieurs semaines avant le confinement. Ils ont accepté avec discipline les mesures sanitaires destinées à protéger les plus fragiles d'entre les nôtres de toute contamination. Mais à partir du moment où le déconfinement a été ordonné, que l'on peut se presser sans masque dans les commerces, que les enfants retournent à l'école et que l'on peut circuler à nouveau librement sur la voie publique, il était inadmissible d'interdire radicalement une liberté aussi fondamentale et essentielle que le culte alors même que les ministres du culte proposent de mettre en place des mesures sanitaires bien plus strictes que dans les supermarchés».

    Pour sa part, dans le champ politique, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat a considéré que cette décision est «une bonne nouvelle pour la liberté de culte qui est un droit fondamental».

    Dans la soirée et pour ne pas donner l'impression d'être complètement hors hors-jeu, la conférence des évêques a publié un communiqué prenant acte de cette décision du conseil d'État. Avec ce commentaire : «Cette ordonnance va dans le sens de la lettre écrite par le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, au Premier Ministre vendredi 15 mai. La Conférence des évêques de France attend donc maintenant la révision du décret du 11 mai que le Premier Ministre a huit jours pour opérer. A partir de la révision de ce décret des célébrations seront possibles, respectant les règles sanitaires communiquées en réponse aux propositions faites par la Conférence des évêques de France.»

    Ref. Déconfinement: le Conseil d'Etat ordonne de lever l'interdiction de réunion dans les lieux de cultes

    D’après « le Parisien », chaque culte a réagi à cette ordonnance judiciaire selon sa « sensibilité » :

    Profil bas, la Conférence des Evêques de France (CEF), dribblée par des associations de fidèles plus pressées qu’elle, a « pris acte d’une décision de « justice ainsi rétablie », estimant que le gouvernement avait traité le monde religieux « un peu moins bien que le reste des citoyens ».  

    Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) s’est montré circonspect: « Il suffira que le Premier ministre mette une contrainte de 10 ou 15 personnes (maximum) et ça n'ouvrira pas la voie à la reprise des cérémonies religieuses d'ampleur. Ce seront des petites réunions mais pas des cérémonies religieuses ». C’est en effet un retour possible du bâton gouvernemental à l’ordonnance du Conseil d’Etat…

    Le Grand Rabbin de France est réticent à l’idée de sortir des abris : « Rouvrir les synagogues, serait dangereux. L'impératif reste le même, celui de protéger la vie. On analysera seulement quand on aura des certitudes sanitaires. Et pour cela il faut attendre encore un peu pour juger des effets du déconfinement ».

    La Fédération protestante de France souhaite que la décision demeure aux mains du politique, tandis les évangéliques du CNEF assurent que, « quelque soit la date », ils appelleront leurs membres à respecter les consignes et recommandations « appropriées »...

    JPSC

  • Déconfinement des messes en France : le juge des référés du Conseil d’Etat ordonne au gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte

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    640_conseil-detat-paris-close-up-2007-03-10.jpgDans une ordonnance rendue ce 18 mai, le juge des référés du Conseil d’État français ordonne au Gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement ». Lu ce jour sur le site web du Conseil d’Etat français :

    « Saisi par plusieurs associations et requérants individuels, le juge des référés du Conseil d’État rappelle que la liberté de culte, qui est une liberté fondamentale, comporte également parmi ses composantes essentielles le droit de participer collectivement à des cérémonies, en particulier dans les lieux de culte. Elle doit, cependant, être conciliée avec l'objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé.
     
    Dans l’ordonnance rendue ce jour, le juge des référés relève que des mesures d’encadrement moins strictes que l’interdiction de tout rassemblement dans les lieux de culte prévue par le décret du 11 mai 2020 sont possibles, notamment compte tenu de la tolérance des rassemblements de moins de 10 personnes dans d’autres lieux ouverts au public dans le même décret.

    Il juge donc que l’interdiction générale et absolue présente un caractère disproportionné au regard de l’objectif de préservation de la santé publique et constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière.
     
    En conséquence, il enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de huit jours, le décret du 11 mai 2020 en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu applicables en ce début de « déconfinement », pour encadrer les rassemblements et réunions dans les établissements de culte. »

    > Lire les ordonnances de jugement

    > Retrouvez l'ensemble des ordonnances liées au COVID-19

    Ref. Rassemblements dans les lieux de culte : le Conseil d’État ordonne au Premier ministre de prendre des mesures moins contraignantes

    A la bonne attention des autorités religieuses et des pouvoirs publics belges : il y va bien entendu des messes publiques mais aussi des offices et autres types de réunions ecclésiales susceptibles de se tenir dans les églises.

    JPSC

  • Coronavirus : contribution laïque à la réflexion sur la reprise du culte catholique

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    20200517_112504.jpgUne fidèle lectrice bruxelloise nous transmet, pour information, le « placet » qu’avec d’autres paroissiens, elle vient de remettre aux évêques pour obtenir le déconfinement des messes publiques actuellement interdites dans tous les diocèses belges en raison de la pandémie du coronavirus.

    Cette démarche vient s’ajouter aux nombreux courriers déjà reçus à ce propos par les autorités religieuses responsables. Observons à cet égard que le Conseil National de Sécurité n’a, malheureusement, pas accepté les propositions faites par la Conférence épiscopale qui demandait une reprise des messes pour la Pentecôte, ni fixé une date ultérieure pour conclure un dialogue apparemment bien confiné. Illustration de la communion des saints, le malheur des uns fait peut-être le bonheur des autres : les églises italiennes sont rouvertes au culte depuis ce matin (JPSC).

    C'est à lire ci-dessous mais cette publication n'implique aucune caution de la part de belgicatho.

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  • Jean-Paul II, c'est aussi le prolongement de Vatican II et les réunions d'Assise...

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    ... comme le rappelle (pour s'en féliciter) Andrea Tornielli sur Vatican News :

    Les mains tendues vers tous, un témoignage d’actualité

    Centenaire de la naissance de Jean Paul II: un Pape qui a navigué sur la route tracée par le Concile Vatican II et emprunté des voies nouvelles.

    Le 27 octobre 1986, à un moment dramatique de notre histoire récente, alors que la perspective d'une guerre nucléaire devenait concrète, Saint Jean-Paul II a courageusement convoqué à Assise les représentants des religions du monde, en surmontant les nombreuses résistances, parfois internes.

    «Se retrouver ensemble avec autant de chefs religieux pour prier», déclarait-il, «est en soi une invitation au monde d'aujourd'hui à prendre conscience qu'il existe une autre dimension de la paix et une autre façon de la promouvoir, qui ne résulte pas de négociations, de compromis politiques ou de marchandages économiques. Mais qui est le résultat de la prière, qui, malgré la diversité des religions, exprime une relation avec un pouvoir suprême qui dépasse notre seule capacité humaine»«Nous sommes ici», ajoutait Karol Wojtyla, «parce que nous sommes sûrs d’avoir besoin d'une prière intense et humble une prière confiante, si l'on veut que le monde devienne enfin un lieu de paix véritable et permanente».

    Ce 18 mai 2020, nous célébrons le centenaire de la naissance d’un grand pontife venu de derrière le rideau de fer, qui, dans son long service pétrinien, a fait entrer l'Église dans le nouveau millénaire, a vu s'effondrer le Mur qui divisait l'Europe en deux, a espéré voir naître une nouvelle ère de paix, mais qui au contraire, a dû faire face, déjà ancien et malade, à de nouvelles guerres - et à un terrorisme déstabilisateur et impitoyable, qui instrumentalise le nom de Dieu pour semer la mort et la destruction.

    Pour le combattre, en janvier 2002, il a convoqué une nouvelle fois les religions à Assise sans jamais céder à l'idéologie du choc des civilisations, en axant toujours tout, jusqu'au bout, sur la rencontre entre les peuples, les cultures, les religions. Il a témoigné d’une foi rocheuse, d’une ascèse de grand mystique, d’une humanité débordante. Il s’est adressé à tous et n'a jamais négligé aucun détail pour éviter le déclenchement d'un conflit, pour favoriser des transitions pacifiques, pour promouvoir la paix et la justice. Il a parcouru le globe de long en large pour embrasser les peuples du monde entier en proclamant l'Évangile. Il s'est battu pour défendre la dignité de chaque vie humaine. Il a effectué une visite historique à la Synagogue de Rome.

    Il a été le premier Pape de l’Histoire à franchir le seuil d'une mosquée. Il a navigué sur la route tracée par le Concile Vatican II. Il a su parcourir des chemins nouveaux et inexplorés, se déclarant également disposé à discuter de la manière d'exercer le ministère de Pierre pour promouvoir l'unité des chrétiens. Son témoignage est plus que jamais d'actualité.

  • France : la messe en drive-in, une réponse insolite à la fermeture persistante des églises

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    Environ 500 fidèles dans quelque 200 voitures ont participé à la messe ce dimanche, célébrée par l'évêque de Châlons, Mgr Touvet. Un reportage publié par le « Figaro » :

    "A Châlons-en-Champagne, la messe redémarre... en voiture! Dimanche, environ 500 fidèles dans quelque 200 véhicules se sont rangés à un mètre l'un de l'autre sur le parking du hall des expositions pour entendre une messe célébrée par l'évêque local. «Cette messe en voiture, c'est plus qu'un dépannage. C'est une vraie messe. C'est une victoire de la vie», explique à l'AFP Mgr Touvet, évêque de Châlons, à l'origine de l'initiative. Une première en France selon lui.

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    À lire aussi : Messes interdites: la colère des évêques

    C'est en tout cas «une première expérience» plutôt exaltante pour Catherine, une senior, parmi les premières à s'engager dès 9H sur les trois hectares du parking où sera dite la messe à 10h30. «La messe m'a vraiment manqué», confie-t-elle, vitre ouverte et masque sur le visage. Elle dit son plaisir de retrouver enfin les croyants ensemble après deux mois de confinement. À l'intérieur de l'habitacle, l'autoradio est déjà branché sur RCF Coeur de Champagne, la radio diocésaine qui retransmet la messe en direct pour éviter que les croyants sortent de leur voiture.

    À deux ou trois voitures de là, Pascal est venu du sud d'Epernay sans peur aucune à la célébration. «Pourquoi avoir peur ? Il faut vivre ! On va être enfin tous ensemble, ne serait-ce que par la radio», dit-il.

    À lire aussi : «La liberté de culte serait-elle moins importante que la liberté de consommer?»

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    Un peu plus loin dans sa petit Fiat bleu pastel, Marie-Lorène, la cinquantaine, s'enthousiasme de la «riche idée» de son évêque. «Il faut innover. L'église est dans le monde. Elle s'adapte», proclame-t-elle. «On est catholiques. On a des idées», ajoute en écho Mgr Touvet avant de gagner son autel de campagne installé dans une remorque de camion.

    Au bas de l'estrade improvisée où la croix et une statue de la Vierge trônent en majesté, une dizaine de prêtres et de diacres sont disposés en arc de cercle, leurs sièges soigneusement distants les uns des autres. Ils distribueront les hosties, «3 à 4000, au cas où», indique Florent Masson, en charge de la communication au diocèse de Châlons. «La consigne c'est : si les gens veulent recevoir la communion, ils mettront leurs feux de détresse», leur avait expliqué peu avant la messe l'un des prêtres en charge de la liturgie. L'image est singulière: des dizaines de feux de détresse se mettent à clignoter sur le parking. Les prêtres s'avancent entre les rangées de voitures. Des vitres ouvertes se tendent des mains en coupe préalablement passées au gel hydroalcoolique. «Des mains propres donnent l'hostie, des mains propres le reçoivent», résume Mgr Touvet. «À situation exceptionnelle, disposition exceptionnelle», ajoute-t-il.

    Pour passer sous les fourches caudines de la préfecture, le diocèse de Châlons a en effet déployé des trésors d'ingéniosité pour rendre possible un évènement préparé en plein confinement. Les règles sanitaires étaient drastiques : pas plus de quatre personnes par voiture venue d'un rayon de cent kilomètres autour de Châlons-en-Champagne, masques et gel obligatoires, covoiturage interdit, défense de sortir des voitures... «Nous n'avons obtenu l'autorisation qu'au début de la semaine dernière après une quinzaine de jours de travail», signale Florent Passion.

    À lire aussi : Mgr Rougé: «Les religions ne sont pas un problème, mais une partie de la solution»

    Ce dimanche, il peut répondre positivement à la question qui angoissait tant selon lui l'équipe d'organisation: «Est-ce que c'est possible?». «J'espère que cela va continuer», suggère un fidèle. «Dans quelques jours nous célèbrerons la Pentecôte dans nos églises retrouvées. Ou encore ici», répondait sans certitude l'évêque de Châlons dans son sermon. «Et nous accomplirons les signes du Royaume dans ce monde blessé et terrassé par un petit virus invisible»."

    Ref. la messe en drive-in, une réponse insolite à la fermeture persistante des églises

    JPSC