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Religions - Page 54

  • Benoît XVI lance une fondation pour le journalisme catholique en Allemagne, indépendante de l’épiscopat

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    Lu sur le site du « salon beige » :

    Benoît-XVI-1920x1080.jpgA la surprise générale, le pape émérite Benoît XVI a lancé une fondation pour le journalisme catholique en Allemagne.

    « Je veux que la voix catholique soit entendue »

    L’objectif de cette fondation est de lever l’équivalent d’environ 500 000 $ en 2020 pour investir dans la formation de jeunes journalistes et soutenir une variété de projets, y compris la recherche sur des questions d’éthique biomédicale, en Allemagne.

    Étant donné que les diocèses, riches grâce à l’impôt, et la puissante conférence épiscopale financent déjà un large éventail de projets médiatiques et de médias qui dispensent une formation, y compris une école de journalisme catholique dédiée basée à Munich, l’initiative du pape émérite a été vue comme une stratégie pour renforcer les reportages catholiques fidèles au magistère, indépendamment des influences épiscopales et autres.

    La «Société des journalistes catholiques» a critiqué cette décision, affirmant qu’elle se demandait pourquoi le pape émérite avait décidé d’entreprendre cette initiative sans impliquer l’école de journalisme existante… Sans doute parce que son orthodoxie fait défaut…

    À quelques exceptions notables – comme l’édition allemande de Catholic News Agency, CNA Deutsch –l’infrastructure des médias catholiques et de ses organes de représentation en Allemagne est profondément ancrée dans les structures et les organes généraux de l’Église.…

    (via le FC)

    Ref. Benoît XVI lance une fondation pour le journalisme catholique en Allemagne, indépendante de l’épiscopat

    JPSC

     

  • "Populiste", le pape ?

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    De  sur le site de l'Incorrect :

    JEAN-BAPTISTE NOÉ : « POUR FRANÇOIS, L’EUROPE EST RICHE PARCE QU’ELLE A PRIS AUX AUTRES ».

    14 DÉCEMBRE 2019

    Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire et écrivain. Dans son dernier essai François le diplomate publié chez Salvator, il expose les grandes lignes de la diplomatie du pape François, en valorisant les points forts mais en soulignant également les interrogations qu’elle suscite tant vis-à-vis de Europe que de la Chine. Prudent, l’auteur esquisse tout de même quelques pistes de réflexion pour comprendre la diplomatie d’un pape qui était, avant son élection, dépourvu de toute expérience dans ce domaine.

    Vous qualifiez le pape François de populiste, au sens péroniste du terme. Que signifiez-vous par-là exactement dans la mesure où le pape s’oppose souvent à ceux que l’Occident nomme les populistes ? Est-ce le bon terme ? S’agit-il d’un style, d’un parler-franc ou faut-il y voir autre chose ?

    René Girard a démontré que la rivalité se fait souvent à l’encontre des personnes qui nous sont le plus proche, car il y a rivalité mimétique entre les deux. Mais le terme « populiste » est en effet employé de façon trop floue et systématique. Il devient le nouveau terme à la mode, trop employé et donc sans objet. Dans le cadre du pape François, cela correspond à quelque chose de précis. À la suite de nombreux théologiens et prêtres d’Amérique latine, Bergoglio a développé une « théologie du peuple » dans laquelle le peuple n’est pas vu comme une catégorie sociale (comme dans la théologie de la libération), mais comme une catégorie mystique. La théologie du peuple reprend certains éléments de la théologie de la libération, mais elle n’est pas matérialiste.

    À la suite de nombreux théologiens et prêtres d’Amérique latine, Bergoglio a développé une « théologie du peuple » dans laquelle le peuple n’est pas vu comme une catégorie sociale (comme dans la théologie de la libération), mais comme une catégorie mystique.

    Cette pensée, fabriquée par des Occidentaux et plaquée sur les réalités complexes de l’Amérique latine, voit le peuple comme menacé et opprimé. C’est l’indigène privé de ses terres, ce sont les communautés populaires dont l’organisation est supposée meilleure que les autres formes d’organisations politiques. Réactivation du mythe du bon sauvage d’un côté, actualisation de la pensée marxiste de l’autre, continuation du paganisme primitif à travers le culte de la Pachamama enfin, la théologie du peuple, dans ses variantes, agrège toutes ces formes de pensée. Le problème, c’est que ces idées correspondent rarement à la réalité. Au Brésil par exemple, la plupart des indigènes vivent en ville, comme les autres Brésiliens, et n’ont aucune envie de vivre en Amazonie, qui est un véritable enfer, avec des conditions climatiques et humaines difficiles. Ces théologiens sont restés dans des formats de pensée hérités des années 1970, qui ne correspondent plus à l’attente des populations. Raison pour laquelle le catholicisme est en perte de vitesse, au profit des mouvements évangéliques.

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  • Chrétiens d'Orient: tout le monde s'en fiche

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    De sur le site du Figaro Vox :

    Qui s’intéresse encore aux chrétiens d’Orient?

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Les images des chrétiens d’Orient fuyant la barbarie de Daech en 2014 avaient fait le tour du monde. Aujourd’hui, leur sort n’est guère meilleur, mais peu d’Occidentaux s’en émeuvent. Dans un livre très documenté, le journaliste Tigrane Yégavian offre un état des lieux précis de leur situation.

    13 décembre

    Tigrane Yégavian est journaliste et arabisant. Il collabore pour plusieurs revues internationales et est membre de la rédaction de Conflits. Il vient de publier Minorités d’Orient. Les oubliés de l’Histoire (éd. du Rocher, 2019).


    FIGAROVOX.- En 2017, l’exposition «Chrétiens d’Orient. Deux mille ans d’histoire» à l’Institut du Monde arabe a connu un grand succès et a permis de mettre en lumière les chrétiens d’Orient... une communauté jusque-là trop méconnue?

    Tigrane YÉGAVIAN.- À l’aune de la déchristianisation de la société française, on a pu constater une certaine indifférence à l’égard de ces communautés: le sort des chrétiens orientaux n’intéressait qu’un public averti, composé essentiellement d’ecclésiastes, de chercheurs ou d’érudits. La parution en 1994 de la somme de Jean Pierre Valognes Vie et Mort des Chrétiens d’Orient a toutefois suscité un vif intérêt, alors qu’auparavant la plupart des ouvrages sur le sujet étaient jusqu’alors davantage confidentiels.

    Aujourd’hui, les chrétiens orientaux se sentent trahis par une France qui prétend les protéger depuis les capitulations de François Ier. Lors du déclenchement des soulèvements arabes, le gouvernement français, tout comme les médias généralistes, ont ignoré les messages alarmés des patriarches orientaux. Le Patriarche de l’Église maronite Mgr Raï, qui avait rencontré Nicolas Sarkozy pour le mettre en garde sur les risques d’instabilité dont étaient porteurs ces mouvements, s’était heurté à un mur d’incompréhension.

    Ces Églises qui ont pratiquement l’âge du Christ ont maintenu leurs rites ancestraux.

    Le moment charnière intervient à l’été 2014 lorsque les sicaires de Daech investissent le Massif du Sinjar et la Plaine de Ninive dans le nord de l’Irak. Les images des chrétiens et des Yézidis fuyant leur avancée font le tour du monde et émeuvent l’opinion occidentale. Ce que l’on peut craindre de l’élan de sympathie et de compassion dont ces minorités font l’objet, est le risque d’une muséification involontaire, voire inconsciente. Ces Églises qui ont pratiquement l’âge du Christ ont maintenu leurs rites ancestraux ; elles exercent une certaine fascination qui peut ressembler à du folklore ou une sorte de retour fantasmé aux sources de la chrétienté. L’autre danger est la récupération politique dont peuvent faire l’objet ces communautés, par des nostalgiques des croisades, ou des personnalités en mal de visibilité.

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  • Germanie et Amazonie : libre regard sur le front des combats d’un pontificat agité

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    Lu dans le mensuel « La Nef » du mois de décembre 2019

    Muller CdlMullerep1.jpg« Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, théologien dogmatique, a été évêque de Ratisbonne (2002-2012), en Allemagne, puis préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi de 2012 à 2017. Il a été chargé par Benoît XVI de l’édition de ses œuvres complètes. Il nous parle ici du synode sur l’Amazonie et de la situation de l’Église en Allemagne. Entretien exclusif.

    La Nef – Le synode sur l’Amazonie vient de s’achever : quel bilan en tirez-vous ?
    Cardinal Müller
     – Un synode est une assemblée d’évêques appelés à témoigner de l’Évangile en leur qualité de successeurs des apôtres. Or, s’agissant de thèmes comme le climat ou la protection de l’environnement, qui relèvent des sciences empiriques et donnent lieu à des décisions politiques selon « l’autonomie des réalités terrestres » (Vatican II, Gaudium et spes, 36), le Magistère ne peut que proposer des principes éthiques, et non prescrire des solutions pratiques. Jésus n’exhorte pas les disciples à discerner « les signes du futur à partir de la pluie, du vent et des nuages », mais à prendre une décision en faveur ou contre Dieu, en croyant en Lui. « Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? » (Lc 12, 56). Lorsqu’on tire le bilan d’une assemblée ecclésiale, le critère doit être de savoir si, par le message qui en ressort, le Christ, seul Sauveur du monde, est entré plus clairement dans la conscience des chrétiens.

    Vous avez indiqué à plusieurs reprises que le synode sur l’Amazonie répondait à un « agenda européen », en particulier à un « agenda allemand » : qu’entendez-vous par là ?
    Les thèmes développés lors du synode sur l’Amazonie sont identiques à ceux du « processus synodal » engagé par l’Église allemande, qui se déroule sous la direction de la Conférence épiscopale allemande et du Comité central des catholiques allemands (ZdK). En Amérique latine, où, au cours des cinquante dernières années, l’Église catholique a perdu près de la moitié de ses membres au profit des sectes protestantes et des mouvements évangéliques, l’accent doit être mis sur une nouvelle évangélisation. Parallèlement, depuis 1990, en Allemagne, 8 millions de protestants et 5 millions de catholiques ont quitté l’Église. Ce n’est que par la proclamation et le témoignage que nous pourrons reconquérir ces personnes au Christ et non par des changements structurels comme l’exigent les médias éloignés de la foi. Les partisans de la laïcité, qui sont très loin de Dieu, préféreront toujours une Église faible et divisée à une Église unie dans la foi, l’espérance et la charité. Ils n’accepteront l’Église que s’ils peuvent l’intégrer à leur propre agenda en faveur d’une « société ouverte », que si elle se plie à la volonté de richissimes fondations qui promeuvent l’avortement et l’euthanasie au prétexte de sauver l’environnement des conséquences de la surpopulation. En aucun cas, le Vatican ne devrait accepter des dons provenant de ces fondations, puisque leur versement est soumis à des conditions incompatibles avec l’éthique chrétienne.

    Pensez-vous que le synode sur l’Amazonie – qui a d’ailleurs proposé l’introduction d’un rite amazonien – puisse également être vu comme un nouvel épisode de la fameuse « querelle des rites », épisode cette fois-ci remporté par les jésuites ?
    La « querelle des rites », qui a concerné la Chine du XVIIe siècle, est intervenue dans un contexte historiquement et théologiquement différent de celui que nous connaissons en Amazonie. S’agissant de la question générale des rites, il importe de rappeler que ce sont seulement les sacrements en leur substance qui sont confiés à l’autorité de l’Église. Les prêtres ne transmettent pas eux-mêmes la grâce des sacrements, ils sont seulement chargés d’administrer les sacrements porteurs de grâce. Autrement dit, l’autorité ecclésiastique n’a compétence que sur la forme liturgique. Les différents rites de l’Église catholique n’ont pas été inventés par une commission papale dans un bureau quelconque, mais remontent loin dans la tradition apostolique. Quant à l’Amérique latine, elle appartient au rite latin. Ici, les mentalités locales, les chants et les coutumes populaires peuvent être intégrés sans changer le rite lui-même ou en créer un nouveau.

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  • Etre missionnaire en Belgique au milieu des musulmans, des athées , des agnostiques et des indifférents

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    C’est le lot d’un fils de l’Afrique Chrétienne dans le melting pot européen d’aujourd’hui: Camerounais, le Père Etienne, nouveau curé de l'église Saint-Jean Baptiste à Molenbeek, résume  "Je suis appelé à m'intégrer". Un témoignage recueilli par la RTBF et relayé par le Forum Catholique :

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    Le Père Etienne Kangue Essiben a été installé en septembre dernier. 

    Molenbeek-Saint-Jean doit une partie de son nom à Saint-Jean Baptiste dont l’église se dresse sur le parvis du même nom. Le lieu avec sa flèche est un phare dans la commune. Un phare dont vient de prendre possession le père Etienne Kangue Essiben, 42 ans. Nommé en juillet, installé en septembre, le Père Etienne est le nouveau curé de l’église. "Je suis le curé de l’église Saint-Jean Baptiste, de l’église Saint-Rémi et de l’église Sainte-Barbe, responsable de l’unité pastorale de Molenbeek-Centre", introduit l’homme, d’origine camerounaise, récemment naturalisé. Il nous reçoit dans la nef, baignée de chants liturgiques. "Je suis prêtre missionnaire de la Congrégation du Saint-Esprit."

    Cet ex-enseignant rentré dans les ordres, puis formé à la psychothérapie a d’abord été actif dans la région de Charleroi, après un séjour en Espagne en tant que missionnaire. Dans le Hainaut, au contact des migrants mais également des sans-abri et des toxicomanes, il développe l’écoute et le contact humain.

    Envoyé par ses supérieurs

    Cette année, une nouvelle mission lui est confiée, celle de reprendre l’unité pastorale du centre de Molenbeek. "J’atterris à Molenbeek, toujours envoyé par mes supérieurs", poursuit notre interlocuteur portant la chemise romaine. "Les prêtres missionnaires religieux vont d’un point à l’autre en fonction des besoins et du charisme, c’est-à-dire de ce pour quoi ils sont missionnés. En tant que missionnaires, nous faisons le vœu d’obéissance : on est disposé à aller là où le besoin se fait. Mon prédécesseur, le Père Aurélien, est dans la même congrégation que moi. Après un temps à Molenbeek, environ six années, il a été appelé ailleurs. Nous sommes toujours en marche "vers", nous ne sommes jamais statiques. Cette façon de faire nous ouvre aux autres horizons. On vient d’ailleurs, pour ici, pour ailleurs."

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    Une architecture Art déco que l'on doit à Joseph Diongre en 1932 

    Autour de l’église Saint-Jean Baptiste vit une importante communauté arabo-musulmane. La commune a souffert d’une image négative après les attentats de Paris et Bruxelles. Le Père Etienne l’admet: il ne connaissait pas grand-chose de Molenbeek. "Avant d’aller à Charleroi, j’avais posé mes valises à Bruxelles, pendant trois mois. Je venais déjà à Molenbeek. Je venais à l’église de temps en temps mais je n’avais pas une connaissance objective de Molenbeek. Evidemment, il y a eu les attentats. J’avais vécu tout cela comme tout le monde, de l’extérieur. Est-ce que j’avais des préjugés ? Non. En raison peut-être de ce que je suis, je ne laisse pas la place aux préjugés. En tant que missionnaire, je suis appelé à m’intégrer. Dans mon expérience de prêtre, j’ai appris avec ceux dans le milieu dans lequel je suis. Il n’y a pas un monde sans problèmes, il n’y a pas d’êtres humains sans extrême. Je fais donc un effort pour prendre de la hauteur par rapport aux préjugés. Je savais qu’autour de l’église, le milieu n’était pas que catholique. C’est un élément qui saute aux yeux. Mais c’est génial et original."

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  • Chaque Flamand paie 79 euros par an pour la religion...

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    Cela devait arriver : le poids représenté par le financement des cultes, en particulier du culte catholique, paraît de plus en plus insupportable à une population devenue indifférente à l'égard de la religion.

    De Metro, 10 décembre, p. 2 :

    Les Flamands paient 79 euros chaque année pour la religion (en 2018, les religions reconnues en Flandre ont reçu 474.621.366 euros d'impôts, selon le calcul du député flamand Maurits Vande Reyde (Open Vld). Chaque Flamand paie 79 euros par an pour la religion, principalement pour les professeurs de religion, ensuite pour les salaires et les pensions des ministres du culte. Vande Reyde propose de supprimer le financement par le gouvernement. "Les diocèses ont d'énormes ressources financières. Qu'ils paient les salaires des pasteurs et l'entretien des églises. Et faisons des cours de religion un cours de formation générale au lieu de donner à chaque religion son propre professeur."

    https://www.knack.be/nieuws/belgie/het-wordt-tijd-dat-we-geen-belastinggeld-meer-aan-religie-geven/article-opinion-1541345.html

  • Suisse : les chrétiens en chute libre

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    De RTS.ch.info :

    De plus en plus de Suisses se déclarent sans confession

    De plus en plus de Suisses se déclarent sans confession religieuse
    vendredi 6 décembre

    En 1970 encore, la Suisse se divisait grosso modo entre deux confessions: d'un coté les protestants et de l'autre les catholiques. Ceux qui se déclaraient sans religion ne formait alors que 1,2% de la population. Aujourd'hui, ce groupe constitue plus d'un quart de la population. Les sans-confessions dépassent même les protestants. Vingt-quatre pour cent de réformés, en 2017, c'est deux fois moins qu'il y a cinquante ans.

    Un chiffre en dit long. Rien qu'en Ville de Genève, on ne dénombre plus que 7% de réformés. "Les grandes villes suisses qui ont marqué le paysage protestant (Bâle, Zurich, Genève) se soustraient plus fortement à l'influence des institutions religieuses. Les personnes qui disent ne pas appartenir à des communautés religieuses habitent généralement dans des villes. Elles viennent souvent de familles protestantes", explique Irene Becci, professeure à la faculté de théologie et de sciences des religions à l'Université de Lausanne.

    Les catholique aussi font les frais de la sécularisation. Mais dans des proportions moindres. Aujourd'hui plus d'un tiers de la population (35,9%) se déclare catholique. Ils forment encore le groupe religieux le plus important de Suisse. 

    Et cette confession est encore majoritaire dans les cantons historiquement catholiques. Selon Irene Becci, "dans le catholicisme, il y a une variété assez importante en termes d'ethnicité, de langues, de migrations, ce qui permet une absorption des nouveaux venus. Les catholiques sont souvent issus des dernières migrations, comme les Sud-Américains. Mais aussi de celles des années 50-60, commes les Italiens, les Portugais ou les Espagnols."

    Ce qui n'est pas le cas dans les régions protestantes: Genève, Neuchâtel et Bâle-Ville sont aujourd'hui des cantons qui comptent une majorité d'habitants sans confession.

    Céline Fontannaz/pw

  • Un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme favorable à la liberté religieuse

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    De Nicolas Bauer sur aleteia.org :

    Un arrêt de la CEDH favorable à la liberté religieuse

    05 décembre 2019

    La Cour européenne des droits de l’homme s’oppose au renvoi par la Suisse d’un demandeur d’asile afghan converti au christianisme. Un jugement qui satisfait les défenseurs de la liberté religieuse en Europe, et notamment du droit d’exprimer sa foi publiquement.

    Dans son arrêt A.A. c. Suisse du 5 novembre 2019, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a considéré que le renvoi vers l’Afghanistan d’un demandeur d’asile converti au christianisme serait contraire au droit européen. Par une telle expulsion, la Suisse exposerait le ressortissant afghan à de fortes persécutions et violerait le droit de ne pas subir de « traitements inhumains ou dégradants », inscrit dans la Convention européenne des droits de l’homme. La décision des juges de Strasbourg permet au requérant d’obtenir le statut de réfugié.

    L’interdiction des traitements inhumains et dégradants

    Aslan [le prénom a été changé] a introduit une demande d’asile en Suisse en mars 2014, en raison de la situation d’insécurité régnant en Afghanistan et de sa conversion au christianisme. Mais le secrétariat d’État helvétique aux migrations rejette sa requête. En 2016, le tribunal administratif fédéral confirme cette décision et prononce l’expulsion d’Aslan. Les juges suisses ne mettent pas en doute l’authenticité de sa conversion mais considèrent qu’Aslan peut vivre en sécurité en Afghanistan chez ses oncles et cousins qui n’ont pas été informés de son baptême.

    Saisie de l’affaire en avril 2017, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) demande immédiatement la suspension de l’expulsion pendant la durée de l’examen de la requête d’Aslan. Le 5 novembre 2019, les juges de Strasbourg s’expriment sur le fond : ils jugent qu’une expulsion violerait la Convention européenne des droits de l’homme en son article 3, interdisant les traitements inhumains ou dégradants. Cet arrêt est salué par plusieurs organisations d’inspiration chrétienne, dont l’European Centre for Law and Justice (ECLJ). 

    Une protection contre les persécutions en Afghanistan

    D’après l’Index mondial de persécution des chrétiens 2019 diffusé par l’ONG évangélique Open Doors, l’Afghanistan est le deuxième pays où la persécution des chrétiens est la plus extrême, après la Corée du Nord. L’arrêt de la CEDH s’appuie sur d’autres documents et rapports internationaux, en particulier du Haut-Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (HCR). En Afghanistan, les chrétiens, lorsqu’il s’agit de convertis et donc « apostats » de l’islam, risquent la confiscation de leurs terres et biens, la perte de leur emploi, le rejet de leurs familles, voire l’emprisonnement ou la peine de mort.

    La CEDH — probablement soucieuse d’éviter un « appel d’air migratoire » — considère qu’une telle situation générale de violence n’est pas, à elle seule, de nature à empêcher tout renvoi vers ce pays. En revanche, d’après la Cour, le tribunal suisse aurait dû mieux appréhender la situation personnelle d’Aslan et les conséquences qu’aurait son expulsion en Afghanistan. Les juges de Strasbourg rappellent d’ailleurs que ce même tribunal a reconnu, en 2017, la qualité de réfugié à un Afghan athée ou agnostique en raison des peines encourues pour « apostasie » en Afghanistan. Ces deux affaires étant comparables d’après la CEDH, il est donc étonnant que le jugement du tribunal suisse ait été différent.

    La liberté de manifester publiquement sa foi

    L’affaire A.A. c. Suisse a réouvert une question qui s’était déjà posée : peut-on expulser des chrétiens en leur recommandant de garder cachée leur foi afin d’éviter la persécution religieuse ? En 2016, à l’occasion d’une affaire suédoise, la Grande chambre de la Cour avait refusé le renvoi dans son pays d’un Iranien converti (F.G. c. Suède, 2016). Quatre juges avaient expliqué qu’ils ne pouvaient « admettre la présomption de l’État défendeur que le requérant ne serait pas persécuté en Iran parce qu’il pourrait adopter une pratique effacée, discrète, voire secrète, de ses convictions religieuses ». À l’inverse, en 2017, la Cour validait l’expulsion d’un autre converti en Iran, acceptant l’argumentation du gouvernement suisse selon laquelle les chrétiens « qui pratiquaient leur foi discrètement ne couraient pas de risque de mauvais traitements à leur retour » (A. c. Suisse, 2017).

    « Pouvoir pratiquer sa foi en société est protégé par le droit européen. »

    L’arrêt de 2019 semble donc plus favorable à la liberté de manifester extérieurement sa foi, protégée par l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme. La CEDH critique en effet le fait que le tribunal suisse ait demandé à Aslan, après son retour en Afghanistan, « de modifier son comportement social de manière à cantonner sa foi dans le domaine strictement privé », au point même de cacher son baptême à ses oncles et cousins. Les juges européens rappellent ainsi que pouvoir pratiquer sa foi en société — avec autrui et en public — est protégé par le droit européen, dans la mesure où la religion a une dimension sociale et communautaire. Il est donc injuste d’exiger d’une personne qu’elle cache entièrement sa foi.

    Comment apprécier la sincérité des conversions ?

    Il reste que les demandeurs d’asile savent qu’une déclaration de conversion au christianisme peut faciliter l’accès au statut de réfugié. D’autres peuvent être tentés de revendiquer leur homosexualité dans le même objectif. Il paraît donc important de s’assurer de la sincérité de ces démarches. Dans le cas d’Aslan, la question s’est sérieusement posée en Suisse. D’après le secrétariat d’État aux migrations, non seulement le jeune homme aurait inventé avoir distribué des bibles en Afghanistan, mais ses connaissances sur le christianisme auraient en réalité « été acquises en Suisse pour les seuls besoins de la cause ». S’appuyant sur le certificat de baptême et sur une lettre d’un prêtre suisse, le tribunal suisse a préféré quant à lui laisser le bénéfice du doute à Aslan, ce que la CEDH n’a pas contesté.

  • Le 2e rapport sur l'Eglise catholique en Belgique : un exercice affolant de la langue de buis

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    Le discours officiel des apparatchiks ecclésiastiques voudrait masquer la triste réalité de l'Eglise belge caractérisée par un effondrement notable de la pratique religieuse : entre 2016 et 2018, l'Église a enregistré une baisse de 11,83% pour les baptêmes, de 4,33% pour les confirmations, de 13,92% pour les mariages à l'Eglise et de 16,79% pour la participation à l'Eucharistie; sans compter les 2400 débaptisés de 2017-2018... Mais, aux yeux des commentateurs attitrés, il s'agirait d'une évolution marquant le passage d'un "christianisme culturel" (ou "sociologique") à un "christianisme facultatif" (ou "décisionnel")! Sic! Et de se féliciter de la part prise par les laïcs, par les femmes et par les étrangers à l'activité de l'Eglise dans notre pays, comme s'il ne s'agissait pas de solutions plus ou moins heureuses ou plus ou moins boiteuses pour pallier au manque de prêtres et de religieux. Et les chiffres seraient encore bien plus désolants s'il n'y avait pas une présence substantielle de fidèles venus de l'étranger. Et les meilleurs chiffres sont ceux de la fabrication de bière dans les abbayes trappistes...

    Mais, pour Jean-Jacques Durré (cathobel), il s'agit d'un "dynamisme encourageant" : https://www.cathobel.be/2019/12/04/leglise-catholique-de-belgique-un-dynamisme-encourageant/!

    De Kerknet.be :

    2ème rapport annuel Eglise catholique en Belgique: 'Eglise en transition'

    MERCREDI 4 DÉCEMBRE 2019

    Plus de femmes que d'hommes et plus de laïcs que de prêtres travaillent dans l'Église catholique en Belgique.

    Eglise catholique belge en chiffres 2019

    • 55% des employés de l'Église sont des femmes
    • il y a plus de laïcs nommés que de prêtres nommés
    • 147.659 volontaires sont engagés 
    • Broederlijk Delen (Entraide et Fraternité) et Caritas International lèvent 13 millions d'euros

    L'Eglise catholique en Belgique traverse des transitions remarquables. (!?) Cela ressort clairement du deuxième rapport annuel de l'Église publié aujourd'hui par la Conférence des évêques de Belgique . Par exemple, l'Église en Belgique est de plus en plus soutenue par des laïcs . Dans tous les diocèses belges, 2 038 laïcs ont été nommés par un évêque (paroisses, services diocésains, établissements de soins, etc.), en plus des 1 940 prêtres nommés. La formation est en augmentation: il y a 64 prêtres étudiants, 39 diacres en formation et 297 hommes et femmes suivent la formation au travail pastoral.

    La deuxième transition importante est celle de la féminisation. En Belgique, sur plus de 7 000 personnes qui assument des responsabilités ou exercent des fonctions, 55% sont des femmes.

    Les chiffres confirment que les femmes jouent un rôle irremplaçable pour l'avenir de l'Église et la vie de foi.

    La troisième évolution que traverse l’Eglise est celle du christianisme culturel au christianisme facultatif. Les gens ne choisissent plus dans la tradition, mais choisissent très consciemment certains sacrements. Cela se reflète dans les chiffres de plusieurs sacrements. Par exemple, entre 2016 et 2018, l'Église a enregistré une baisse pour le baptême (- 11,83%), la confirmation (- 4,33%), le mariage ecclésiastique (- 13,92%) et l'eucharistie (- 16,79%).

    La quatrième et dernière transition est celle de la diversité croissante . Outre les communautés religieuses néerlandophones, françaises ou germanophones, il existe également en Belgique 155 communautés catholiques de croyants d'origine étrangère et 9 communautés catholiques de rite oriental (telles que des catholiques chaldéens et syriens). Sur les 2 260 «fidèles» rémunérés par le Service public fédéral Justice, 19% sont des femmes et 20% des étrangers. Parmi eux, les Congolais (172) constituent de loin le groupe le plus important, suivis des Français (43) et de la Pologne (34).

    Quelques chiffres notables du rapport

    • En 2018, 31 bâtiments d'église ont été retirés du culte catholique. Parmi ceux-ci, 8 ont été donnés à d'autres services de culte chrétiens.
    • Les centres de réflexion et les quartiers des monastères et des abbayes ont enregistré 227 279 nuitées en 2018 (plus de 600 invités par jour).
    • Les 9 cathédrales de Belgique ont accueilli 2 853 040 visiteurs pour la liturgie et le tourisme en 2018.
    • Les 6 abbayes de trappistes (Achel, Chimay, Orval, Rochefort, Westmalle et Westvleteren) emploient 395 personnes dans leurs brasseries, leurs fromageries et leurs quartiers d’hôtes et produisent 46 millions de litres de bière.
  • Les trois points chauds des persécutions antichrétiennes

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    De Bertrand Duguet sur le site de Famille Chrétienne :

    Rapport AED : les trois points chauds des persécutions antichrétiennes

    29/11/2019

    Le Sud de l’Asie est la région du monde où la situation des chrétiens s’est le plus détériorée ces deux dernières années, devant l’Afrique et le Moyen Orient, selon le rapport 2017-2019 de l’AED « Persécutés et oubliés ? ».

    Asie du Sud Est : les persécutions augmentent dramatiquement

    Le nouveau directeur France de l’AED, Benoît de Blanpré, connaît bien l’Asie : il a travaillé 11 ans à l’association « Les Enfants du Mékong » et a vécu dans de nombreux pays du continent. Cette connaissance du terrain risque de se révéler cruciale alors que, selon le rapport de l’association paru le 26 novembre, c’est là que la situation des chrétiens s’est le plus détériorée durant les deux dernières années.

    Ultranationalisme, régimes autoritaires, islamisme : une triple menace y pèse sur l’Église. Outre le Pakistan, où les persécutions tacitement soutenues par les autorités continuent d’être fréquentes, et la Corée du Nord où l’état persécute systématiquement les chrétiens, d’autres pays ont connu une forte augmentation des actes antichrétiens. En Inde le gouvernement indouiste de Narendra Modi ferme les yeux sur l’augmentation des violences contre les chrétiens ; en Chine le PC fait signer dans certaines écoles des déclarations d’athéisme aux élèves et persécute l’Église non officielle ; aux Philippines, pays pourtant catholique, Rodrigo Duterte invite à « tuer les évêques » qui s’opposent à lui. Parallèlement, aux Philippines comme au Sri Lanka, les attentats islamistes se multiplient.

    ▶︎ À LIRE AUSSI Asie : les persécutions anti-chrétiennes en hausse

    Afrique : la persistance des menaces djihadistes

    L’Afrique connaît un essor de l’intolérance religieuse, mêlant djihadisme, pauvreté et conflits ethniques. Le cocktail est explosif et le nombre d’attentats au Burkina Faso, Niger ou République centrafricaine a de quoi inquiéter. « Il existe clairement un ordre du jour pour islamiser toutes les zones majoritairement chrétiennes » confie dans le rapport Mgr Wilfred Anagbe, évêque de Mukurdi, au Nigeria.

    Cas d’école de cette islamisation planifiée, Madagascar, où Mgr Désiré Tzarahazana confiait en juin 2018 à l’AED l’impression d’une « invasion » notamment orchestrée par les pays du Golf. Il relevait les projets de construction de plus de 2600 mosquées, bien plus que les musulmans locaux en nécessitaient, et s’inquiétait des déplacements en masse de populations musulmanes organisés depuis la Turquie.

    Moyen-Orient : une phase d’exode

    Au Moyen Orient les populations chrétiennes font l’objet de moins de persécutions directes depuis la chute de l’État Islamique, mais elles peinent à revenir. Si les chrétiens reviennent peu à peu dans la plaine de Ninive, la communauté d’Alep, l’une des plus importante de toute la région, s’est réduite de plus de 80% en huit ans.

    Au porte du Proche Orient en revanche, l’Égypte est un des rares États où la situation s’est véritablement améliorée depuis le dernier rapport. Alors que les coptes étaient selon les termes de l’État Islamique la « proie favorite » du djihadisme, ils ont su lui résister, à l’instar de l’insaisissable père Zacharia Botros, icône de la critique copte de l’Islam dans le monde virtuel, insaisissable dans le monde réel, ennemi public n°1 d’Al Quaeda. Ils voient aujourd’hui leur sort s’améliorer, et l’État assurer leur protection. Ce dernier devrait permettre l’autorisation nécessaire à la construction de 3 700 églises pour cette communauté estimée à environ 10% de la population égyptienne.

    Bertrand Duguet

  • L'effacement du catholicisme laisse-t-il le champ libre à l'Islam ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    L'islam occupe-t-il une place laissée vacante par les catholiques ?
    Le Club des Hommes en Noir

    L'islam occupe-t-il une place laissée vacante par les catholiques ? <br>Le Club des Hommes en Noir S02 E06

    Le Club des Hommes en Noir revient pour une deuxième saison et un nouveau format. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! Désormais les nouveaux épisodes sont disponibles chaque vendredi.

    Cette semaine, Le Club se penche sur la place que prend l'Islam dans notre pays. Si l'Islam croît en France, est-ce parce que les catholiques lui ont laissé le champ libre ? Pour en parler, l'abbé Guillaume de Tanouärn, le père Michel Viot et Daniel Hamiche autour de Philippe Maxence : 

     

  • Les jeunes juifs s'éloignent de la synagogue

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    Du Soir de ce jour (29 novembre) p. 11 : 

    Les jeunes juifs, loin de la Synagogue 

    Le Centre communautaire laïc juif (CCLJ) a mené une étude auprès de la jeunesse juive bruxelloise. Les résultats dressent un portrait nuancé. … « L’enquête montre bien que la majorité d’entre eux ne définissent plus leur identité juive d’un point de vue religieux », entame Nicolas Zomersztajn. « Le processus de sécularisation et de laïcisation à l’œuvre dans la société belge s’opère aussi dans la communauté juive. » Si l’immense majorité « se sent » juif ou juive (94 %), six sur dix à peu près ne croient pas en Dieu et ne sont pas affiliés à une synagogue. « Il y a une réinterprétation du judaïsme qui évacue le respect des prescriptions religieuses (alimentation casher, Shabbat), même si les rites restent encore importants », poursuit le rédacteur en chef de la revue. Sarah Beeckmans, 15 ans, se reconnaît parfaitement dans cette description : « Je suis très attachée à ma religion. Je ne crois pas en Dieu, mais je crois en l’unité du peuple juif. » Concrètement, la jeune fille ne fréquente pas la synagogue « de son plein gré », mais uniquement pour des cérémonies auxquelles elle est conviée. Par contre, elle fait Shabbat tous les vendredis en famille : « Il n’y a rien de très religieux. Une fête juive, c’est surtout partager un bon repas en famille, transmettre les traditions, l’histoire du peuple juif. »