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Religions - Page 87

  • Des jeunes musulmans restaurent une église à Mossoul Est libérée

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    Lu sur le site de l’œuvre d’Orient (22 février 2017) :

    « Des jeunes volontaires musulmans restaurent une église de Mossoul Est détruite par Daesh, en demandant aux chrétiens de revenir chez eux. Mossoul Est a été libérée en janvier.

    Source Terra Santa

    Mossoul.jpg(A.P) -- Un important message de paix arrive de Mossoul, où un groupe de jeunes musulmans entre quinze et trente ans a organisé le nettoyage et la restauration des lieux de culte: pas seulement les mosquées, mais aussi une église. L’idée? Celle de promouvoir la coexistence religieuse en demandant aux chrétiens de retourner à la maison. C’est le but de la campagne « Pour une Mossoul plus belle », comme rapporte l’Avvenire. Ainsi, la partie Est, récemment libérée de l’occupation de Daesh qui contrôlait la ville irakienne depuis 2014, essaie de revenir à la normalité.

    « Tous les volontaires sont musulmans, car les membres des autres communautés ont été chassés par les militaires de Daesh et aujourd’hui ils ne se sentent pas assez en sécurité pour rentrer », explique Obaidi, à la tête du réseau d’organisations de la société civile de Mossoul. Un membre de l’ONG Ramah qui collabore à l’opération de nettoyage lance l’appel : « Ceci est un message à tous nos frères chrétiens pour qu’ils rentrent chez eux. Mossoul a besoin d’eux ». Entre-temps, quelques familles chrétiennes refugiées commencent à revenir en Irak, mais nombreux sont ceux qui craignent encore les djihadistes.

    Les jeunes volontaires ne s’arrêtent ni d’espérer ni d’agir et ils envisagent de réarranger d’autres églises, sans se contenter de celle de la Vierge Marie Immaculée. « On voudrait étendre l’initiative à toutes les églises endommagées et aux sites archéologiques aussi », a expliqué l’un des responsables de l’opération Muhannad Al-Awmary, comme rapporte Avvenire. Des volontaires de l’association « Nahat Gil » (« La renaissance d’une génération ») au début février avaient déjà nettoyé une autre église. Ainsi, la jeune fille Manal croit fortement que « notre diversité est notre force »

    Ref. Des jeunes musulmans restaurent une église à Mossoul Est

    JPSC

  • A l’Université de Rome III, le pape persiste et signe : « les migrations ne sont pas un danger »

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    Répondant à une question d’une étudiante syrienne de l’Université de Rome III, où il était en visite vendredi 17 février, le pape François a une nouvelle fois exhorté à l’accueil et à l’intégration des migrants en Europe. Selon lui, «la première menace vient de l’intérieur même de l’Europe ». A cet égard, il a pris « le triste exemple »  de la Belgique en expliquant que les auteurs de l’attentat de l’aéroport de Zaventem « étaient belges » : « des enfants de migrants mais nés en Belgique, ghettoïsés mais pas intégrés », a-t-il relevé, citant « des pays en Europe qui donnent un bon exemple d’intégration, comme la Suède ». Lu sur le site de « La Croix » cet article de Nicolas Senèze, correspondant de ce journal à Rome (extrait) :

    « Le pape François s’est rendu vendredi 17 février à l’université romaine de Rome III où, répondant aux questions de quatre étudiants, il a longuement disserté sur l’université comme lieu d’écoute et de dialogue, sur l’importance de l’unité dans la diversité et rappelé que « les migrations ne sont pas un danger » mais un « défi pour croître ».

    Sur ce dernier point, le pape répondait à la question de Nour Essa, une étudiante syrienne, qu’il avait lui-même ramenée dans son avion quand il s’était rendu sur l’île de Lesbos, et qui l’interrogeait sur la « peur » que suscitent les migrants du Moyen-Orient perçus comme une menace à la culture chrétienne de l’Europe.

    À LIRE > De Grèce, le pape rentre à Rome avec 12 réfugiés et défend l’intégration

    « Les migrations ne sont pas un danger mais un défi pour croître », a répondu le pape à celle qui est aujourd’hui étudiante en biologie, rappelant que « l’Europe s’est faite de migrations et d’invasions ». « Et c’est quelqu’un qui vient d’un pays où plus de 80 % des gens sont des migrants », a-t-il souri.

    « Pourquoi y a-t-il un phénomène migratoire aussi fort ? », s’est-il ensuite interrogé, citant notamment les flux venant d’Afrique et Moyen-Orient vers l’Europe. « Parce qu’il y a la guerre et qu’ils fuient la guerre, a-t-il répondu. Parce qu’il y a la faim et qu’ils fuient la faim. »

    « Pas seulement accueillir mais intégrer »

    Soulignant que « la solution idéale » serait « qu’il n’y ait plus de guerre ni de faim », le pape a dénoncé la « culture de l’exploitation » de l’Occident sur les pays du Sud et qui poussent les populations à fuir.

    Le pape a alors appelé les Occidentaux à accueillir les migrants « comme des frères et sœurs humains ». « Chaque pays doit voir le nombre qu’il peut en accueillir, a-t-il reconnu. C’est vrai qu’on ne peut pas accueillir si cela n’est pas possible, mais tous peuvent faire quelque chose. » « Et puis il ne s’agit pas seulement d’accueillir mais d’intégrer, de recevoir, a-t-il insisté : apprendre la langue, chercher du travail, un logement… »

    A LIRE > « Le pape François appelle à accueillir mais aussi à intégrer les migrants »

    Le pape a alors rappelé l’expérience même de la jeune Syrienne qui l’interrogeait : « Trois jours après ton arrivée, les enfants allaient à l’école, et quand ils sont venus me voir trois mois après, les enfants parlaient italien, parce qu’ils sont allés à l’école, et la majorité des parents avaient un travail. C’est cela intégrer. »

    A LIRE > Le pape François a déjeuné avec des réfugiés syriens

    Le pape a aussi souligné que les migrants « apportent une culture qui est une richesse pour nous » mais qu’« eux aussi doivent recevoir notre culture ». « Il y a besoin de cet échange de cultures, et cela fait tomber la peur », a-t-il expliqué.

    Soulignant le besoin d’intégration, il a pris le « triste exemple » de la Belgique et le fait que les auteurs de l’attentat de l’aéroport de Zaventem « étaient belges » : « des enfants de migrants mais nés en Belgique, ghettoïsés mais pas intégrés », a-t-il relevé, citant « des pays en Europe qui donnent un bon exemple d’intégration, comme la Suède ».

    « La première menace vient de l’intérieur même de l’Europe »

    « Quand il y a cet accueil, cet accompagnement, cette intégration, il n’y a pas de danger, a-t-il résumé. Avec l’immigration, on reçoit une culture et on en offre une autre. Voilà ma réponse à la peur. »

    Comme à ce qui est désormais son habitude en pareil cas, le pape avait laissé le discours qu’il avait préparé pour improviser librement ses réponses aux questions des quatre étudiants qui l’interrogeaient.

    Dans le discours qu’il n’a pas prononcé, mais considéré comme « remis » et prononcé par le Saint-Siège, le pape répondait en outre à la jeune Syrienne que « la première menace à la culture chrétienne de l’Europe vient de l’intérieur même de l’Europe ».

    « Une culture se consolide dans l’ouverture »

    Rappelant que l’université peut être « le lieu où s’élabore une culture de la rencontre et de l’accueil des personnes de traditions culturelles et religieuses diverses », il a souligné que « la fermeture sur soi-même ou sa propre culture n’est jamais un chemin pour rendre l’espérance et opérer un renouveau social et culturel ».

    « Une culture se consolide dans l’ouverture et la confrontation avec les autres cultures, pourvu qu’elle ait une conscience claire et mature de ses principes et de ses propres valeurs et principes. »

    Ref. « Les migrations ne sont pas un danger », affirme le pape François

    JPSC

     

  • Encore « Amoris Laetitia » : les ex-anglicans ralliés à Rome disent non à la communion aux divorcés-remariés

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    pape écoute.jpgLu sur le site « diakonos.be » :

    Le Pape François n'a jamais caché qu'il n'aimait pas les anglicans qui se sont convertis au catholicisme. Il préfère qu'ils restent là où ils sont, comme il l'a déclaré ouvertement.

    Il a cependant hérité, de son prédécesseur Benoît XVI, d'un ordinariat spécial érigé en 2012 qui est chargé d'accueillir les fidèles anglicans d'Amérique du Nord et du Canada convertis au catholicisme.

    Cet ordinariat a reçu le nom d'Ordinariat personnel de la Chaire de Saint-Pierre et fonctionne comme un immense diocèse dont le siège central se trouve à Houston au Texas. Il regroupe plus de quarante paroisses. Ses liturgies préservent le trésor de la tradition anglicane qui n'est pas très différente de la tradition catholique la plus attachée à la tradition. Son évêque est Mgr Steven J. Lopes, 42 ans, né en Californie d'un père Portugais et d'une mère polonaise qui siégeait depuis 2005 à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et qui a été nommé à cette nouvelle fonction par le Pape François le 24 novembre 2015.

    Il se fait qu'en janvier, Mgr Lopes a écrit à ses prêtres et à ses fidèles une lettre pastorale avec des instructions sur la façon d'interpréter et de mettre en pratique "Amoris Laetitia".

    Naturellement, beaucoup se sont empressés d'aller lire ce que cette lettre préconisait sur la question controversée de la communion des divorcés remariés.

    Ils y ont trouvé cette réponse:

    "Un couple civilement remarié, pour autant qu'il s'engage à l'abstinence complète, peut accéder à l'eucharistie après un discernement sérieux avec son pasteur et après avoir recouru au sacrement de la réconciliation".

    Une réponse parfaitement en ligne aussi bien avec le titre donné à la lettre pastorale "Une fidélité à toute épreuve" qu'avec ce que l'Eglise enseigne depuis toujours, de Saint Paul au Concile de Trente en passant par les derniers papes qui ont précédé le pape actuel.

    Voici la traduction du passage qui concerne la communion aux divorcés remariés:

    *

    La formation de la conscience peut inclure "dans certains cas l'aide des sacrement", y compris la réconciliation et, sous certaines conditions, l'Eucharistie (Amoris Laetitia, n. 351, n. 336). Comme l'Eglise l'enseigne et l'affirme depuis toujours, étant donné que la réception de l'Eucharistie consiste à recevoir le Christ lui-même, "Celui qui est conscient d’un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d’accéder à la communion." (Catéchisme de l'Eglise Catholique, n. 1385). Saint Paul avertissait déjà que: "Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur." (1 Cor 11, 29) comme le pape Jean-paul II l'a réaffirmé: "Je désire donc redire que demeure et demeurera toujours valable dans l'Église la norme par laquelle le Concile de Trente a appliqué concrètement la sévère admonition de l'Apôtre Paul, en affirmant que, pour une digne réception de l'Eucharistie, « si quelqu'un est conscient d'être en état de péché mortel, il doit, auparavant, confesser ses péchés »." (Ecclesia de Eucharistia, 36).

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  • Qui sont les catholiques du Japon ?

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    À l’occasion de la sortie du film Silence de Martin Scorsese, mercredi 8 février, La Croix se penche sur cette petite minorité respectée et active qui représente moins d’1 % de la population de l’archipel.

    « Au fond du baptistère de la cathédrale Sainte-Marie de Tokyo se trouve le drapeau japonais, le « Hinomaru », représentant le soleil levant. Pour Régis Anouilh, rédacteur en chef d’Églises d’Asie, la présence de ce symbole national dans la cuve baptismale est emblématique de l’identité catholique au Japon.

    Une question qui peut être résumée, selon le spécialiste, de la façon suivante : « comment concilier une appartenance pleine et entière à l’Église catholique et le caractère japonais ? »

    « Le catholicisme a toujours été perçu comme étranger »

    « Dans l’esprit des Japonais, poursuit-il, il y a une forme d’incompatibilité entre les deux car le catholicisme a toujours été perçu comme étranger ». C’est d’ailleurs l’une des problématiques posées par le film Silence, qui sort mercredi 8 février dans les salles.

    À LIRE : « Silence », la quête spirituelle de Martin Scorsese

    Près de cinq siècles après l’arrivée des premiers missionnaires, il y a aujourd’hui, selon les chiffres des registres paroissiaux, environ un million de catholiques au Japon, dont plus de la moitié est issue de l’immigration.

    Ces derniers, arrivés à la faveur de l’ouverture au compte-gouttes du pays à l’arrivée d’étrangers il y a une vingtaine d’années, viennent principalement des Philippines. Mais ce sont aussi les représentants des deuxième et troisième générations de ces Japonais ayant émigré en Amérique latine au début du XXesiècle, où ils ont perdu leur langue d’origine et se sont convertis au catholicisme, avant de revenir au Japon. Une situation qui pose de nouveaux défis pastoraux.

    Quant aux catholiques japonais, ils ne sont que 450 000 sur près de 127 millions d’habitants, soit 0,36 % de la population totale, qui est à 71 % bouddhiste et à 15 % shintoïste. Il existe également une petite minorité protestante.

    Très peu de conversions

    Ce pourcentage est stable et la communauté ne connaît pas de croissance. « Au Japon, se convertir, c’est comme se retrancher d’une société fortement homogène », assure Régis Anouilh. Cette communauté pourrait toutefois être bientôt menacée par le déclin. L’année dernière, sur l’ensemble des 16 diocèses du pays, un seul jeune homme est entré au Grand séminaire japonais.

    Si l’ensemble de l’épiscopat est local depuis 1940, le poids du clergé étranger est encore important dans le pays. Sur environ 1 800 prêtres (religieux ou non), 519 sont des missionnaires étrangers, « un héritage historique », explique Régis Anouilh.

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  • D'après le pape, l’intention de Martin Luther était de renouveler l’Église et non de la diviser

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    De zenit.org (Constance Roques) :

    Œcuménisme: Martin Luther voulait « renouveler l’Église », non la diviser, souligne le pape 

    Audience à une délégation œcuménique de l’Église luthérienne de Finlande

    « L’intention de Martin Luther, il y a cinq cents ans, était de renouveler l’Église, et non de la diviser », a souligné le pape François.

    Il a évoqué les 500 ans de la Réforme lors d’une rencontre avec une délégation œcuménique de l’Église luthérienne de Finlande venue pour son pèlerinage annuel à Rome à l’occasion de la fête de saint Henri, patron du pays, le 19 janvier 2017. Saint Henri (+ 1157), évêque d’Uppsala, martyr à Abo-Turku et saint patron de la Finlande, avait accompagné Nicolas Breakspear – futur pape Adrien IV – en Suède.

    La rencontre œcuménique historique à Lund, en Suède, le 31 octobre dernier, a rappelé l’intention de Martin Luther de réformer l’Église et non la diviser, a dit le pape. « Cette commémoration conjointe de la Réforme a eu une signification importante sur le plan humain et théologico-spirituel », a-t-il ajouté : « Après cinquante ans de dialogue œcuménique officiel entre catholiques et luthériens, nous avons réussi à exposer clairement les perspectives sur lesquelles nous pouvons aujourd’hui nous dire d’accord. »

    À Lund, a poursuivi le pape, « nous nous sommes engagés à soutenir ensemble ceux qui souffrent, ceux qui sont dans le besoin et ceux qui sont exposés aux persécutions et aux violences. Ce faisant, en tant que chrétiens nous ne sommes plus divisés, mais nous sommes unis dans le chemin vers la pleine communion. »

    MD

    Voici notre traduction des paroles du pape :

    Chers frères et sœurs,

    Je vous salue tous avec joie, vous qui, dans cette délégation œcuménique, êtes venus en pèlerins de la Finlande à Rome à l’occasion de la fête de saint Henri. Je remercie l’évêque luthérien de Turku pour ses aimables paroles… en espagnol ! Depuis plus de trente ans, c’est une belle habitude que votre pèlerinage coïncide avec la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qui nous appelle au rapprochement à partir de la conversion. Le véritable œcuménisme, en effet, se base sur la conversion commune à Jésus-Christ, notre Seigneur et Rédempteur. Si nous nous rapprochons ensemble de lui, nous nous approchons aussi les uns des autres. En ces jours, invoquons plus intensément l’Esprit Saint pour qu’il suscite en nous cette conversion qui rend possible la réconciliation.

    Sur ce chemin, catholiques et luthériens de différents pays, avec diverses communautés qui partagent ce chemin œcuménique, nous avons parcouru une étape significative lorsque, le 31 octobre dernier, nous nous sommes réunis à Lund, en Suède, pour commémorer le début de la Réforme par une prière commune. Cette commémoration conjointe de la Réforme a eu une signification importante sur le plan humain et théologico-spirituel. Après cinquante ans de dialogue œcuménique officiel entre catholiques et luthériens, nous avons réussi à exposer clairement les perspectives sur lesquelles nous pouvons aujourd’hui nous dire d’accord. Nous sommes reconnaissants de cela. En même temps, nous gardons dans notre cœur un repentir vif et sincère pour nos fautes. Dans cet esprit, à Lund, il a été rappelé que l’intention de Martin Luther, il y a cinq-cents ans, était de renouveler l’Église, et non de la diviser. Cette rencontre nous a donné le courage et la force de regarder devant nous, en notre Seigneur Jésus-Christ, le chemin œcuménique que nous sommes appelés à parcourir ensemble.

    En préparant la commémoration commune de la Réforme, catholiques et luthériens ont pris davantage conscience aussi du fait que le dialogue théologique demeure essentiel pour la réconciliation et qu’il doive être mené avec un engagement constant. Ainsi, dans cette communion, qui permet au Saint-Esprit d’agir, nous pourrons parvenir à des convergences ultérieures sur les contenus de la doctrine et de l’enseignement moral de l’Église et nous pourrons nous approcher toujours plus de la pleine et visible unité. Je prie le Seigneur d’accompagner de sa bénédiction la Commission de dialogue catholique-luthérienne de la Finlande qui travaille avec dévouement à une interprétation sacramentelle commune de l’Église, de l’Eucharistie et du ministère ecclésial.

    2017, année commémorative de la Réforme, représente donc pour les catholiques et les luthériens une occasion privilégiée de vivre la foi de manière plus authentique pour redécouvrir ensemble l’Évangile et pour chercher le Christ et témoigner de lui avec un nouvel élan. En conclusion de la journée commémorative de Lund, regardant vers l’avenir, nous avons puisé le courage dans notre témoignage commun de foi devant le monde, quand nous nous sommes engagés à soutenir ensemble ceux qui souffrent, ceux qui sont dans le besoin et ceux qui sont exposés aux persécutions et aux violences. Ce faisant, en tant que chrétiens nous ne sommes plus divisés, mais nous sommes unis dans le chemin vers la pleine communion.

    Il me plaît de rappeler que les chrétiens finlandais fêtent cette année le centenaire du Conseil œcuménique finlandais qui est un instrument important pour promouvoir la communion de foi et de vie entre vous.

    En 2017, enfin, votre patrie, la Finlande, fêtera cent ans comme État indépendant. Puisse cet anniversaire encourager tous les chrétiens de votre pays à professer leur foi dans le Seigneur Jésus-Christ – comme l’a fait saint Henri avec un grand zèle – témoignant de celle-ci aujourd’hui devant le monde et la traduisant aussi en gestes concrets de service, de fraternité et de partage.

    Souhaitant que votre pèlerinage contribue à renforcer encore la bonne collaboration entre orthodoxes, luthériens et catholiques en Finlande et dans le monde et que le témoignage commun de foi, d’espérance et de charité, par l’intercession de saint Henri, porte des fruits abondants, j’invoque de tout cœur la grâce et la bénédiction de Dieu pour vous tous.

    Cher frère évêque, je tiens à vous remercier pour votre bonne idée d’amener vos petits-enfants : nous avons besoin de la simplicité des enfants, ils nous enseigneront le chemin vers Jésus-Christ. Merci, merci beaucoup.

    © Traduction de Zenit, Constance Roques

  • 2017, l’année de deux anniversaires

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    De Philippe Maxence, le 16 janvier 2017, sur le site web de « L’homme nouveau » :

    L’année 2017 ne sera pas seulement une année électorale pour la France. Elle est aussi celle de deux anniversaires importants, même s’ils ne sont pas à mettre sur le même plan. Le premier concerne le 500e anniversaire de la publication des 95 thèses que le moine Martin Luther afficha à la porte de l’église de la Toussaint à Wittemberg. Le second est celui des apparitions de Notre Dame à Fatima, au Portugal, il y a cent ans.

    Le premier anniversaire signe une révolte contre l’Église et fut le point de départ d’un renversement total au plan religieux, philosophique, politique et social. Comme l’écrit le théologien protestant Michel Grand­jean, la réforme protestante a constitué le « matin du monde moderne » et nous vivons encore des effets de ce tragique évènement. À l’inverse, la venue de Notre Dame à Fatima est un rappel pressant et miséricordieux de la nécessité de la prière, de la conversion et du sacrifice, non seulement en vue d’obtenir son propre salut, mais aussi celui de nos frères et du monde. C’est aussi l’assurance, pleine d’espérance, de la victoire du Cœur immaculé de Marie (« Mais à la fin mon Cœur immaculé triomphera »). 

    Étrangement, nous assistons aujourd’hui dans les milieux catholiques, y compris au plus haut niveau, à une tentative de réhabilitation non seule­ment de la personnalité de Martin Luther mais également de ses positions considérées comme bénéfiques pour l’Église catholique aujourd’hui. En sens inverse, à l’exception de quelques initiatives (saluons notamment l’Association des Enfants de Fatima, 13, rue du Gat, 31820 Pibrac – enfantsdefatima@gmail.com), un véritable silence entoure Fatima, alors même que 2017 devrait être une année entièrement consacrée à en méditer le message et à reprendre l’initiative pour répondre aux demandes de la Vierge, notamment la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois. Signalons à ce sujet que le Pape François a d’ailleurs accordé aux conditions habituelles l’indulgen­ce plénière pour toute l’année jubilaire de Fatima. 

    Un rappel de l’Évangile

    Dans ses aspects essentiels, Fatima n’est que le rappel du message de l’Évangile. Par la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois, il propose, en outre, un moyen efficace à mettre en œuvre, à la portée de tous. Lors de l’apparition du 13 juillet 1917, la Vierge Marie avait annoncé : « Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. » Le 10 décembre 1925, accomplissant sa promesse, Notre Dame précisait à Lucie : « Toi, du moins, tâche de me consoler, et dis qu’à tous ceux qui durant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte communion, réciteront le chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes, en méditant les quinze mystères du Rosaire dans le but de me faire réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. » Consoler Notre Dame n’est jamais une perte de temps. Si le Christ est l’unique médiateur, la Vierge Marie est la médiatrice toute maternelle entre les hommes et son Fils. Sa place, son rôle et sa vocation sont inscrits dans l’histoire et dans l’économie du salut. Loin de nous détourner du Christ, son but est de nous y conduire sans cesse.

    Foi et raison 

    1517-1917 ! Ces deux dates se répondent l’une à l’autre. Ou, plus exactement, 1917 répond à 1517. Celle-ci fut l’année de l’orgueil, de la révolte et de la révolution. 1917, à Fatima, fut celle de l’humilité, de la prière et de la confiance en Dieu. Les deux dates tracent pour nous paradoxalement un véritable programme. Il consiste d’abord à répondre à l’appel de Notre Dame en méditant le message de Fatima et en le mettant en application pour ce qui nous concerne. Il s’agit ensuite d’entreprendre un véritable travail de formation pour retrouver en nous le sens de la vérité. Il y a, en effet, un doute originel chez Luther envers la capacité de la raison à accéder à la vérité. De ce fait, toute science cohérente du dogme est impossible, tout recours à la raison au plan théologique constitue un véritable danger. C’est donc la porte ouverte à la liberté de conscience et à terme, au plus absolu des relativismes. La négation de la vérité, de la possibilité de la vérité, est certainement l’un des grands fléaux de notre époque. Nous la favorisons souvent par notre paresse et cet anti-intellectualisme qui a envahi trop souvent les cercles catholiques. 2017 nous offre donc l’occasion d’unir à la fois une vraie piété catholique (Fatima) à un effort de redressement intellectuel nécessité par les effets désastreux de la modernité, qui nous effraient sans que nous sachions toujours remonter aux causes. Au moins pour ces raisons, 2017 peut être une très belle année, si nous savons en profiter…

    Ref. Notre quinzaine : Fatima, pour le salut du monde

    JPSC

  • France : un catholique pratiquant sur deux voterait François Fillon

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    Un sondage exclusif Ifop pour Famille Chrétienne confirme une certaine adéquation entre François Fillon et le vote catholique pratiquant, à hauteur de presque 50 %. Mais Marine Le Pen reste en embuscade avec 25 % de suffrages. De Samuel Pruvot  dans l’hebdomadaire ‘Famille chrétienne » :

     

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    « Le match devrait se jouer entre François Fillon et Marine Le Pen. Selon un sondage exclusif Ifop pour Famille Chrétienne, le candidat LR totaliserait au premier tour de la présidentielle 49 % du vote des catholiques pratiquants (allant à la messe au moins une fois par mois) contre 25 % en faveur de Marine Le Pen. « Ce qui est nouveau dans ces résultats, » explique Jérôme Fourquet Directeur du Département Opinion d’Ifop, « c’est moins le tropisme des catholiques à droite que la répartition des voix entre François Fillon et Marine Le Pen. » Si le candidat de la Sarthe capte l’essentiel du vote catholique pratiquant, il perd presque 20 points chez les catholiques en général. « Les chrétiens pratiquants ont reçu cinq sur cinq tous les signaux envoyés par Fillon », analyse Jérôme Fourquet. Le dernier en date étant sa profession de foi de « gaulliste et chrétien » sur le plateau de TF1. On observe un phénomène inverse chez la candidate du Front national qui séduit plus les catholiques non pratiquants que les autres.

    Le vote catholique en faveur du FN est une relative nouveauté. « C’est le fruit du travail d’une Marion Maréchal-Le Pen », estime Jérôme Fourquet, « mais aussi l’impact des récents attentats en France. » Lors de la présidentielle 2012, un sondage Ifop pour Famille Chrétienne montrait que le vote des catholiques pratiquants pour le candidat FN était inférieur de 3,5 points à celui de la moyenne nationale. Tel n’est plus le cas aujourd’hui. Lors des élections départementales, en mars 2015, les catholiques pratiquants votaient à 15 % en faveur du FN. La percée du FN remonte aux régionales, en décembre 2015, avec un score de 25 %. Marine Le Pen bénéficie donc d’une sorte de marée montante, alimentée par le tsunami émotionnel des attentats notamment l’assassinat du Père Hamel. « Un quart du vote catholique va en direction de Marine Le Pen », résume Jérôme Fourquet. « Ce vote est stabilisé. C’est sans doute l’effet Fillon qui a entravé sa progression. »

    Le candidat Macron obtient certes 9 % des suffrages des catholiques pratiquants, mais cela reste très inférieur à sa moyenne nationale (17 %).

    On peut se demander où sont passés les catholiques de gauche. Les résultats sont cruels, à l’image des affres de la rue Solférino. Le candidat Valls obtient 7 % du vote catho pratiquant. « La gauche totalise à peine 20 % des suffrages si on compte Macron dedans », reprend Jérôme Fourquet. « Il faut dire que Macron a essayé d’envoyer des signaux aux catholiques, mais en usant des codes de la droite : Jeanne d’Arc à Orléans, le Puy du Fou ou encore la basilique Saint-Denis. Il aurait pu parler des migrants ou visiter Emmaüs ! »

    Dans le cas d’un second tour entre Marine Le Pen et François Fillon, ce dernier arriverait largement en tête chez les catholiques pratiquants avec 71 % de suffrages (63 % pour la totalité des catholiques).

    Cette photographie de l’opinion catholique est forcément mouvante. « Le scrutin peut réserver des surprises », admet Jérôme Fourquet. Sondages ou pas, les événements restent nos maîtres, comme disait le personnaliste Emmanuel Mounier.   »

    Ref. Présidentielle : un catholique pratiquant sur deux voterait François Fillon

    JPSC

  • A l’Ulg, l’Union des Etudiants Catholiques de Liège et le Groupe « Ethique sociale » organisent un nouveau cycle de lunchs débats inauguré par Mgr Delville le mardi 17 janvier 2017 : les inscriptions sont ouvertes

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     aimable rappel: les inscriptions sont reçues jusqu'au 12 janvier inclusivement (téléphone, email ou réservation en ligne, comme indiqué ci-dessous)  

    « Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe », par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, professeur honoraire d’histoire du christianisme à l’Université catholique de Louvain (U.C.L.) : un lunch-débat organisé  le mardi 17 janvier 2017 à 18h00, à la Salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l'Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne, cliquez ci-dessous:

    http://www.ethiquesociale.org/

      

    CYCLE DE CONFÉRENCES 2017

    L’EUROPE, SES FONDEMENTS, AUJOURD’HUI ET DEMAIN 

    Le cycle complet comportera quatre rencontres :

    Mardi 17 janvier 2017

    1. Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe

    par Mgr Jean-Pierre DELVILLE, évêque de Liège

    L’Europe a-t-elle des racines spirituelles, et plus précisément des racines chrétiennes ? Les invasions germaniques qui ont suivi la chute de l’Empire romain ont bouleversé l’Europe. Le christianisme, et plus spécifiquement l’Église latine, s’est alors affirmé comme fondement de valeurs créatrices d’une culture commune, enracinée dans une histoire des peuples où la mémoire biblique et l’héritage chrétien jouent un rôle majeur.

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  • A propos de l’identité de l’Europe et de la France

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    Pour l’hebdomadaire « Famille chrétienne », Antoine Pasquier interroge le P. Benoît-Dominique de la Soujeole, professeur à la Faculté de Théologie de l’Université de Fribourg :

    restauration-statue-charlemagne-5.jpg" Deux ouvrages à paraître le 12 janvier1 s'interrogent sur le rôle des catholiques, et de l'Eglise en général, dans l'affirmation et la défense de l'identité chrétienne de la France et de l'Europe. Cette identité chrétienne existe-t-elle ? Doit-on choisir entre le Christ et la patrie ? Le discours du pape François sur les migrants menace-t-il l'identité de l'Europe ? Eléments de réponse avec le père Benoît-Dominique de la Soujeole2, professeur de théologie dogmatique à la Faculté de théologie de l'Université de Fribourg (Suisse).

    L'identité d'une nation peut-elle être définie comme chrétienne ?

    L'identité d'une nation comprend plusieurs éléments dont le principal est la culture, c'est-à-dire une sensibilité et une mentalité communes façonnées par l'histoire. La culture française, en son état actuel, possède des éléments venus du droit romain (le mariage par échange des consentements par exemple), d'autres – les plus nombreux et les plus profonds – venus du christianisme, d'autres encore plus récents, les Lumières notamment. La culture française continue aujourd'hui de recevoir d'autres éléments qui s'intègrent plus ou moins harmonieusement au patrimoine déjà possédé. Il résulte de ce donné d'abord historique que l'élément chrétien ne suffit pas à définir la culture française : un juif, par exemple, est tout aussi français qu'un catholique.

    L'identité d'une nation est-elle immuable, figée ou évolue-t-elle au fil du temps ?

    La culture est une réalité humaine fondée dans l'exercice commun de l'intelligence et de la volonté des membres de la communauté nationale. Comme toute réalité humaine, elle est évolutive. Il faut noter la différence entre évolution et révolution. L'évolution, sur le modèle du vivant qui grandit harmonieusement (de la graine à l'arbre par exemple), est l'idéal souhaitable, car elle dit un enrichissement. Malheureusement, l'histoire connaît aussi des révolutions, c'est-à-dire des discontinuités plus ou moins radicales. Cependant, la culture peut, avec le temps, intégrer après discernement ce qui s'est présenté comme une révolution pour en faire, en définitive, une évolution. Pour la culture française, la révolution française mérite bien son nom, et nous voyons depuis deux siècles comment notre culture tâche de discerner dans cet apport ce qui permet une évolution. Ce processus n'est pas achevé !

    La défense de l'identité chrétienne d'une nation peut-elle aller jusqu'à refuser certains préceptes évangéliques, comme l'accueil de l'étranger ?

    Une culture nationale qui doit tant au christianisme, comme l'est la culture française, ne saurait affirmer à un moment de son histoire qu'une valeur évangélique aussi profonde que l'accueil de l'étranger (c'est un des « critères » du jugement dernier en Mt 25,35) pourrait être mis de côté. Ce serait, non seulement bafouer l'Évangile, mais être infidèle à notre culture.

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  • Un tiers des élèves néerlandophones de la Région Bruxelloise suit les cours de religion islamique

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    D'après Het Nieuwsblad (10 janvier), près d'un tiers des élèves de langue néerlandaise de la Région Bruxelloise suit les cours de religion islamique. C'est presque le double des chiffres d'il y a une dizaine d'années quand ce pourcentage s'élevait à 16,6%. Cette année scolaire, 5420 élèves néerlandophones dans les écoles primaires et 4.331 dans l'enseignement secondaire suivent les cours de religion islamique. La majorité des élèves suivent encore les cours de religion catholique : dans l'enseignement primaire le pourcentage s'élève à 55% (plus de neuf mille étudiants), dans les écoles secondaires, il est de 57%, ce qui équivaut à environ huit mille étudiants.

  • Deux visions et un débat au sujet des catholiques et de la "tentation identitaire"

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    De Jean-Pierre Denis sur le site de La Vie :

    Catholiques et tentation identitaire : deux visions, un débat

    Deux essais à paraître le 12 janvier – Église et immigration, le grand malaise de Laurent Dandrieu et Identitaire. Le mauvais génie du christianisme d'Erwan Le Morhedec – proposent des regards radicalement différents sur la question de la foi brandie comme un étendard. Analyse.

    Laurent Dandrieu et Erwan Le Morhedec sont chrétiens. Ils sont de droite. Ils publieront, le 12 janvier, deux livres qui feront un certain bruit dans le Landerneau, du moins le Landerneau catholique. Une même question les taraude, qui travaille à la fois des fidèles et des électeurs, des communautés et des partis, et la campagne électorale tout entière. Une double question, en fait. Qu'est-ce qu'être Français dans une Europe sécularisée où l'islam s'enracine ? Et qu'est-ce qu'être catholique ?

    On pourrait croire qu'ils se sont donné le mot. En fait, tout les sépare. À ma droite donc, ou plutôt à la droite de ma droite, celle qui charrie dans ses bagages l'héritage maurrassien, Laurent Dandrieu. Contre un dialogue interreligieux jugé au mieux naïf, contre les discours faisant de l'islam une « religion de paix », en un mot contre le catholicisme tel qu'il va depuis Vatican II, le rédacteur en chef de Valeurs actuelles publie un livre sérieux et fouillé, mais dont le titre, explicite, et le sous-titre, explosif, traduisent bien la philosophie : Église et immigration, le grand malaise. Le pape et le suicide de la civilisation européenne (Presses de la Renaissance). Il reproche à l'Église de participer à son propre effacement en reniant, à coups de bons sentiments et d'approximations théologiques, plus de 1000 ans de résistance à l'islam. La faute à tous les papes depuis Paul VI ! Dandrieu explicite ce que pensent nombre d'adversaires de François, un pape auquel il réserve des flèches acérées, insistant sur ses gestes les plus controversés et sur quelques phrases que l'on peut sans doute juger malheureuses. Son point de vue est proche de celui qu'exprimait l'an dernier, dans une interview à La Vie, Marion Maréchal-Le Pen.

    À ma droite toujours, mais cette fois une droite modérée, de filiation démocrate-chrétienne, Erwan Le Morhedec publie Identitaire. Le mauvais génie du christianisme (Cerf). Dans cet essai vigoureux, passionné et bien informé, l'avocat et blogueur en vue s'attaque à des réseaux et des courants d'extrême droite toujours marqués par l'héritage antirépublicain, et qui tentent de récupérer le malaise symbolique ambiant. On croisera au fil des pages toute une galerie de personnages assez peu recommandables. Mais il ne s'agit pas de nous faire visiter un cabinet de curiosités. L'auteur s'exprime au nom de la foi au Christ. Il veut avertir ces croyants que la « tentation » ronge. Les prémunir de cette contagion qui est aussi une terrible illusion, une sorte de nécrose du christianisme, le coup de grâce porté par ceux qui prétendent tout sauvegarder.

    De fait, depuis quelques années, aux frontières de la « cathosphère », l'identité se transforme en idéologie, en refus, en refuge. Le christianisme devient le charbon dont on charge la machine. Le feu ne demande qu'à être attisé, surtout quand les catholiques éprouvent le sentiment de ne pas être compris par les principaux journaux ou par le pouvoir en place. Des chrétiens pensent qu'il faut rivaliser, de manière mimétique, avec le zèle communautaire, l'affirmation de soi, l'agressivité ambiante. La « panique identitaire » suscite « une exploitation morbide de notre angoisse », constate Le Morhedec, qui dénonce une « mystification spirituelle ». Une myriade de sites ou de blogs traquent le « grand remplacement » des populations « de souche » par les immigrés. À coups de « soupe au cochon », de banderoles sur la mosquée de Poitiers, voire de « bar identitaire » ouvert à Lille, cette stratégie de la tension rappelle les ressorts de mobilisation utilisés par Act Up ou par les mouvements gauchistes d'autrefois. Elle s'assure d'un fort impact médiatique, pour des effectifs militants très limités.

    Comment les « identitaires » veulent peser en politique

    Faut-il le préciser ? Parce que nous partageons son inquiétude, nous avons choisi de publier, en avant-première, des extraits du livre d'Erwan Le Morhedec. Certes, il n'y a rien de plus légitime que l'identité religieuse et nationale, surtout en une époque de « société liquide », où tout semble flotter. Malgré le refoulement contemporain, on ne peut complètement évacuer le rôle que le christianisme joua dans l'histoire des nations européennes et dans celle de notre pays. Pour s'en convaincre, il suffit de lire le précieux ouvrage de François Huguenin, les Grandes Figures catholiques de la France (Perrin), ou celui de Camille Pascal Ainsi, Dieu choisit la France (Presses de la Renaissance), tous deux parus à l'automne. Mais cela n'empêche pas de déjouer un piège gros comme la couverture de Noël de Valeurs actuelles, cette une qui exalte la « France chrétienne et fière de l'être ! », et qui fait du triptyque traditions, culture, identité le fer de lance d'une reconquête. Non, l'Évangile ne dit pas ça ! Et non, cette voie ne mène nulle part, sinon vers la catastrophe. Emblématique à cet égard est le destin d'un écrivain aussi cultivé que sulfureux, Dominique Venner. En 2013, l'historien se suicidait devant Notre-Dame de Paris en déplorant que n'existe pas de « religion identitaire à laquelle nous amarrer ». « Je n'attends rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit », confessait-il dans un écrit testamentaire, soulignant les contradictions d'un courant qui ne peut qu'échouer en voulant faire du national-catholicisme le soleil noir de son désespoir.

    Identitaire. Le mauvais génie du christianisme : extraits du livre-manifeste d'Erwan Le Morhedec

  • Mgr Delville en lunch débat le mardi 17 janvier 2017 à l’Ulg

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    « Avec pour thème Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe, Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, animera le mardi 17 janvier prochain la première rencontre du cycle de lunchs débats de l’année 2017 organisé à l’Université de Liège par le Groupe de réflexion sur l’éthique sociale et le Cercle inter-facultaire de l’Union des étudiants catholiques de Liège, avec le concours du Forum de conférences Calpurnia.

    Le cycle de cette année est intitulé « L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain ». Quatre rencontres seront proposées pour réfléchir sur des enjeux majeurs de la crise actuelle de l’Europe. Parmi les prochains conférenciers figureront notamment Hamza Fassi-Fihri, député à la Région de Bruxelles-Capitale, et Pierre Defraigne, directeur exécutif du Centre Madariaga-Collège de l’Europe.

    Programme : apéritif à 18h ; exposé suivi du lunch débat de 18h15 à 20h30. La rencontre se tient à la Salle des professeurs, dans le bâtiment du Rectorat de l’Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage » (La Libre Belgique , 27 XII 2016).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne, cliquez ci-dessous:

    http://www.ethiquesociale.org/

     

     JPSC