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Culture - Page 136

  • Colbert et le "code noir"; qu'en est-il historiquement ?

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    Qu’était réellement Le Code noir ?

    Deux publications à consulter :

    Colbert et le Code noir, la vérité historique par Jean-Christian Petitfils

    Qu'était réellement le Code noir ? par Philippe Pichot-Bravard

  • Le patriarche de Constantinople met en garde contre la reconversion de Sainte-Sophie en mosquée

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    Dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/TURQUIE - La reconversion de Sainte Sophie en mosquée, source de discorde entre chrétiens et musulmans selon le Patriarche oecuménique de Constantinople

    mercredi, 1 juillet 2020
    Hagia Sofia, Istanbul

    Istanbul (Agence Fides) – L'éventuelle reconversion en mosquée du complexe monumental de Sainte Sophie à Istanbul « pousserait des millions de chrétiens dans le monde entier contre l'islam » : tel est le dramatique cri d'alarme lancé par le Patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomé I°, à la veille de la décision du Conseil d'Etat turc prévue en audience demain 2 juillet relative à la possibilité d'ouvrir à nouveau au culte islamique le complexe de Sainte Sophie, abrogeant la décision par laquelle, en 1934, le gouvernement turc avait converti en simple musée l'ancienne Basilique byzantine devenue mosquée après la chute de Constantinople en 1453. Les paroles fortes du Patriarche oecuménique de Constantinople ont été prononcées durant l'homélie donnée au cours de la divine liturgie du 30 juin célébrée en l'église des Saints Apôtres du quartier de Feriköy, à Istanbul. Sainte Sophie, en vertu de sa sacralité – a remarqué Bartholomé I° - est un centre de vie « dans lequel s'embrassent l'Orient et l'Occident » et son éventuelle reconversion en lieu de culte islamique « serait cause de rupture entre des deux mondes. Au XXI° siècle – a continué le Patriarche oecuménique de Constantinople – il est « absurde et dommageable que Sainte Sophie, de lieu qui, maintenant, permet à deux peuples de se rencontrer et d'admirer sa grandeur, puisse de nouveau devenir un motif d'opposition et d'affrontement ». Dans l'homélie, le Patriarche oecuménique de Constantinople a répété avec fougue que Sainte Sophie « n'appartient pas seulement à ceux qui la possèdent en ce moment mais à toute l'humanité et que « le peuple turc a la grande responsabilité et l'honneur de faire resplendir l'universalité de ce monument magnifique » attendu que Sainte Sophie « en tant que musée constitue le lieu symbole de la rencontre, du dialogue, de la solidarité et de la compréhension réciproque entre le Christianisme et l'islam ».

    Au début du mois de juin, ainsi que l'a indiqué l'Agence Fides, (voir Fides 06 et 10/06/2020), les moyens de communication turcs ont publié des indiscrétions selon lesquelles le Président Erdogan en personne dans le cadre d'une réunion du comité exécutif central de son Parti, l’AKP (Parti de la justice et du développement) aux affaires en Turquie depuis 2002. Selon les sources anonymes, le Président turc aurait donné mandat de « commencer à travailler » à la recherche d'une formule qui rende possible ce changement, en tenant compte du fait que l'éventuel passage de Sainte Sophie à lieu de culte islamique pourrait avoir lieu sans pour autant fermer l'édifice aux visites des touristes. La décision du Conseil d'Etat turc, attendue pour le 2 juillet, représentera une réponse institutionnelle forte, qui permettra d'évaluer les possibilités réelles de succès des pressions mises en œuvre par des secteurs politiques actuellement aux affaires en Turquie. (GV) (Agence Fides 01/07/2020)

  • "Le premier jour de ma vie éternelle" : un livre pour se détendre en ce début de vacances d'été

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    Livre - Le premier jour de ma vie éternelle

    C'est l'histoire de Marie-Lou qui arrive auprès de saint Pierre après sa vie terrestre, et de ses proches pour qui cette vie terrestre continue.

    Imaginant les premiers instants d'une âme dans l'au-delà, l'auteur nous immerge avec humour, délicatesse et profondeur au sein du jugement de l'héroïne et du monde céleste (son ange-gardien, les démons, les saints...).

    Parfait pour se détendre en ce début de vacances d'été, Le premier jour de ma vie éternelle évoque finement la finalité de notre vie.

    Le premier jour de ma vie éternelle d'Anne Kurian
    A partir de 16 ans, 14 €, éditions Quasar
    Se procurer le livre

    Commentaire et analyse sur ce site

    Livre " Le premier jour de ma vie éternelle", d'Anne Kurian

    Livre " Le premier jour de ma vie éternelle", d'Anne Kurian : un bouquet céleste pour la Pentecôte.
    Le voilà, il est dans ma boîte aux lettres. Quand un livre d'Anne Kurian paraît, je sais que je dois sortir le plaid et la tisane en hiver. En été, c'est chaise longue et bronzette. Sans masque, par les temps qui courent.

    Je le commence... et je ne lâche plus. C'est magique, et je ne fais pas ici un passage de brosse à reluire. L'auteur, comme ses personnages, serait capable de ne plus m'envoyer ses écrits, si elle entrevoyait une once, un chouia, un brin d'inauthenticité dans mon compte-rendu.

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  • Philo à Bruxelles vous propose son abonnement illimité (plus de 25 conférences)

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  • Le droit à la mort devient la mort du droit

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    L'opinion du Père Xavier Dijon s.J. sur le site de la Libre (contribution externe) : 

    Le droit à la mort mine la dignité de la personne humaine

    La Cour constitutionnelle allemande a reconnu en février le droit de s’ôter la vie, quel que soit son état de santé. Ce droit relance chez nous le débat sur l’élargissement de la loi sur l’euthanasie.

    Une opinion de Xavier Dijon, jésuite. Professeur ém. de droit. Dernier ouvrage paru : “Les frontières du droit. Quelle justice pour les migrants ?” (Lessius)

    La Cour constitutionnelle fédérale d’Allemagne a rendu le 26 février 2020 un arrêt qui pousse jusqu’à son point le plus extrême la conception libérale – pour ne pas dire libertaire – d’un sujet face à sa propre mort. De quoi s’agit-il ? En bref : le législateur allemand avait décidé en 2015 de prendre des sanctions pénales contre toute personne qui ferait la promotion du suicide d’un tiers par recours à une institution professionnelle. Plusieurs associations pratiquant le suicide assisté en Allemagne ou en Suisse, ainsi que des médecins et des malades graves, ont alors formé un recours contre cette disposition répressive qui leur apparaissait contredire deux dispositions de la Constitution allemande, et non des moindres puisqu’il s’agit de ses deux premiers articles : “La dignité de l’être humain est intangible. Tous les pouvoirs publics ont l’obligation de la respecter et de la protéger” (art. 1er, 1) ; “Chacun a droit au libre épanouissement de sa personnalité pourvu qu’il ne viole pas les droits d’autrui ni n’enfreigne l’ordre constitutionnel ou la loi morale.” (art. 2, 1).

    La logique individualiste

    Touché par l’argumentation des requérants, le Tribunal constitutionnel leur a donné raison en mettant à néant la disposition pénale litigieuse, de telle sorte que chaque sujet de la République puisse désormais recourir librement aux services d’une association professionnelle d’assistance au suicide.

    Si l’État se dit à lui-même que la dignité d’une personne humaine ne peut pas être touchée et que sa personnalité ne peut être entravée dans son épanouissement, il s’engage ainsi à remplir un devoir de protection : quiconque porterait atteinte à cette dignité d’autrui ou à un de ses biens – à commencer par sa propre vie – serait sanctionné. Or, dans la présente décision ici commentée (et contestée), cette dignité et cette vie sont purement et simplement mises à la disposition du sujet lui-même qui doit pouvoir s’autodéterminer par rapport à elles sans subir aucune entrave de la part des pouvoirs publics. L’État peut sans doute, dit l’arrêt, s’assurer de la clarté et de la persistance de la volonté manifestée par le candidat au suicide ; il peut par exemple, dans ce but, imposer un délai d’attente entre la demande d’assistance et la mise en œuvre du suicide, mais il ne peut pas rendre impossible l’accès des sujets à une institution qui fournit une assistance professionnelle au suicide. Ce faisant, il excède ses pouvoirs.

    Un droit qui enferme dans la solitude

    D’aucuns pourraient approuver cette décision allemande au nom du droit de disposer de soi. En effet, avoir le droit à la vie, n’est-ce pas aussi, pour un sujet, disposer du droit d’en faire ce qu’il veut ? Mais est-ce bien le cas ? La vie elle-même, qui nous tient ensemble comme autant de sujets de droit, n’est-elle pas en surcroît de notre volonté propre ? Par exemple, qui d’entre nous s’est fait naître lui-même ? Et le droit n’est-il pas fait pour nous relier les uns aux autres dans un but de protection de nos libertés respectives comme nous venons encore de l’expérimenter en cette période de coronavirus ? Dès lors, le droit ne se contredit-il pas quand il enferme chaque sujet dans la solitude de son autodétermination ? Par là, le droit à la mort devient la mort du droit. Quant à la dignité de la personne humaine, c’est un autre allemand, plus sage sans doute que les juges de Karlsruhe, qui découvrait dans l’impératif éthique catégorique l’obligation de la respecter non seulement en autrui, mais encore en soi-même : vive Kant !

  • Croire que les barbaries passées ne peuvent pas se reproduire, c'est se tromper

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    « REJETER L'HYPOTHÈSE SELON LAQUELLE LES BARBARIES PASSÉES "NE PEUVENT PAS SE REPRODUIRE" »

    26 juin 2020

    « L'affirmation selon laquelle certaines vies humaines n'ont pas d'importance ou qu'elles ont moins de valeur que d'autres est aujourd'hui de plus en plus acceptée dans la société », affirme Calum MacKellar, directeur de recherche du Scottish Council on Human Bioethics. « Ainsi, il est suggéré que si une vie n'atteint pas un certain seuil de qualité minimum ou n'est pas jugée digne d'intérêt, elle ne devrait pas être créée ou devrait être supprimée ». Pour illustrer son propos, l’éthicien rappelle qu’en 2019, en Angleterre et au Pays de Galles, 656 avortements ont été pratiqués sur des fœtus porteurs de trisomie 21, et 17 en raison d’une fente labiale ou palatine.

    Pour Calum MacKellar, « cette façon de penser n'est cependant pas nouvelle ». Au début du XXe siècle, « en particulier dans des pays comme l'Allemagne », beaucoup ont accepté le concept d'une « vie indigne de la vie », introduit en 1920 par le psychiatre Alfred Hoche et l'avocat Karl Binding. Légitimant ainsi l’eugénisme (bonne naissance en grec) : « veiller à ce que seules certaines personnes ayant une vie de qualité naissent », et le fait d’« accepter que certaines personnes ayant une vie inférieure ou dénuée de sens meurent par euthanasie (bonne mort en grec) ».

    Avec le temps, les « conséquences brutales et barbares » de cette « vision "bienveillante" » se sont révélées. « Puisqu'il était convenu, par principe, que certaines vies n'avaient aucune valeur, il était considéré comme acceptable de mettre fin à ces vies même après la naissance. » En outre, « s'il est possible d'évaluer si une vie est indigne de la vie, il faut aussi pouvoir noter chaque vie en société en fonction de sa qualité et de la quantité de plaisir qu'elle procure, estime Calum MacKellar. Mais cela signifie alors que la vie de chaque personne devient inégale en valeur puisque ceux, par exemple, qui sont vulnérables et qui souffrent peuvent être considérés comme ayant moins de valeur. Cela peut même signifier que seuls les jeunes, les intelligents, ceux qui réussissent, les beaux, les forts et les heureux peuvent être considérés comme ayant le droit de profiter de leur vie. »

    Le chercheur avertit : « Les personnes fragiles, les faibles (…) pourraient même être considérés comme un fardeau pour la société et mériter d'être "mis à l'écart" par "compassion" afin de "nettoyer" la société de la souffrance ». Et « qui va décider de la valeur d'une vie » ? interroge-t-il. « Il ne s'agira certainement pas des faibles et des sans défense » prévient Calum MacKellar. Pour lui, « la seule façon de résister à la proposition dangereuse (…) selon laquelle la valeur d'une vie est simplement basée sur son potentiel de jouissance (qui influence de plus en plus la société) est de continuer à croire en une véritable compassion, en la solidarité et en l'égalité absolue de tous ».

    Et l’éthicien lance un avertissement : « La clairvoyance et l'humilité exigent également de rejeter l'hypothèse selon laquelle les barbaries passées du début du XXe siècle "ne peuvent pas se produire ici", "ne peuvent pas se reproduire" ou "ne peuvent pas nous arriver" ».

    Pour aller plus loin :

    Sources: The Scotsman, Calum MacKellar (26/06/2020)
  • "Les églises occidentales devraient reconsidérer l’image de Jésus en tant que blanc"

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    Du Times of Israël :

    L’archevêque de Canterbury appelle à revoir l’image de Jésus en tant que blanc

    "Il y a autant de représentations de Jésus que de langues, cultures et interprétations", dit Justin Welby face aux critiques sur l'image européenne d'un Jésus-Christ levantin

    L’archevêque de Canterbury a déclaré vendredi que les églises occidentales devraient reconsidérer l’image de Jésus en tant que blanc, sur fond de débat sur les symboles dans le cadre des manifestations « Black Lives Matter ».

    Dans une interview à la radio de la BBC, Justin Welby a également déclaré que l’Eglise d’Angleterre examinerait « très attentivement » les statues de l’Eglise afin de détecter tout lien avec l’esclavage, suite aux protestations mondiales qui ont suivi la mort de George Floyd lors de son arrestation par la police de Minneapolis.

    On a demandé à Welby s’il était nécessaire que « l’église occidentale » repense sa façon de représenter Jésus, l’intervieweur soulignant l’appel de l’activiste américain Shaun King (qui ne fait pas l’unanimité) à retirer les statues et les peintures murales qui le dépeignent en tant qu’Européen.

    Jésus est souvent représenté avec une peau pâle, des cheveux longs et des traits européens, bien qu’il soit un sémite levantin d’il y a 2 000 ans.

    « Oui, bien sûr », a déclaré M. Welby, en notant que l’Église anglicane a des lieux de culte dans le monde entier. « Vous entrez dans leurs églises ; vous ne voyez pas un Jésus blanc, vous voyez un Jésus noir ou un Jésus chinois ou un Jésus du Moyen-Orient – ce qui est bien sûr le plus exact ».

    « Il y a autant de façons de représenter Jésus qu’il y a de langues, de cultures et d’interprétations », a-t-il poursuivi. Je pense qu’en disant ‘ce n’est pas le Jésus qui existe, ce n’est pas celui que nous adorons’, cela nous rappelle l’universalité du Dieu qui est devenu pleinement humain », a déclaré M. Welby.

    Plus tôt dans l’interview, il a été demandé à Welby si, au lieu d’abattre les statues, il était possible de pardonner à ceux qui ont dépeints pour leurs « offenses ».

    « Nous ne pouvons le faire que si nous obtenons justice, et cela signifie que la statue doit être replacée dans son contexte. Certaines devront être descendues. Certains noms devront changer », a-t-il déclaré.

    Welby a souligné que la décision n’était pas la sienne et a déclaré que toutes les statues seraient examinées « très attentivement » pour voir « si elles devraient toutes être là ».

    Depuis la mort de George Floyd à Minneapolis le 25 mai dernier, des centaines de milliers de personnes ont organisé des manifestations, pour la plupart pacifiques, dans toute la Grande-Bretagne, afin d’exhorter le Royaume-Uni à affronter sa propre histoire d’impérialisme et d’inégalité raciale.

    Après que des manifestants ont affronté la police et défiguré une statue du Premier ministre du temps de la guerre Winston Churchill à Londres, et que des manifestants à Bristol ont renversé une statue du marchand d’esclaves Edward Colston, des contre-manifestants se sont rassemblés ces dernières semaines dans le but déclaré de protéger les monuments.

    Des centaines de hooligans et de militants d’extrême droite se sont affrontés le 13 juin avec la police près de la statue de Churchill, qui avait été barricadée pour la protéger.

    Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé qu’il mettait en place une commission chargée d’examiner ce qui peut être fait de plus pour éliminer l’injustice raciale, mais les opposants accusent le gouvernement conservateur d’opter pour le discours plutôt que pour l’action.

  • En diluant leur foi les catholiques ont-ils vidé leurs églises ?

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    De Jean-François Nandrin sur le site de la Libre :

    À force de diluer leur foi, les catholiques ont-ils vidé leurs églises?

    28-06-20

    Une carte blanche de Jean-François Nandrin, directeur d'école s'exprimant ici à titre personnel.

    Dans une opinion récente, un moine partageait son opinion que l’avenir proche de l’Église catholique consistera moins dans son rappel des dogmes que dans une humble et commune solidarité humaine. Je ne partage pas cet avis : non que j’en rejette quoi que ce soit, mais il est insuffisant. Il nous incombe de préserver la foi d’une double réduction : à un discours moralisateur, si édifiant soit-il ; à un discours humanitaire, si généreux soit-il. Morale et humanisme trouvent leurs racines dans la foi en Jésus-Christ, vraiment homme et vraiment Dieu, mort, ressuscité et retourné vers le Père qu’il n’avait jamais quitté, nous envoyant l’Esprit Saint. Laisser tomber une de ces notions consiste à vider la foi de son contenu, et comme le disait saint Paul : "Si le Christ n'est pas ressuscité, (…) si c'est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus malheureux des hommes" (1 Co 15). N’y a-t-il pas à interroger un rapport entre une foi humanitaire et généreuse – mais sans contenu dogmatique, et le vide des églises ? Qu’aller chercher le dimanche matin s’il n’y a qu’un discours humain ?

    Les affres de la déculturation

    Une des misères du christianisme en Europe occidentale est le manque de connaissances de la foi. Là où l’on invite les enfants, lors de la confirmation, à inventer leur propre "credo", on ne peut pas s’étonner que le contenu de la foi, cohérent, serré, affiné, se dilue. Ni dans ces conditions que l’on ne voit plus bien les raisons de croire ni d’ailleurs ses conséquences dans une morale (vue alors comme un ensemble à part, sans racines, "dépassé"), et qu’on aille chercher ailleurs ce qu’on possède mais sans le savoir. Amusant accrochage sur le mur Facebook d’un ami avec une personne qui citait un sage oriental pour dire ce qui se trouve dans la Bible ; et l’ami m’envoie un message avec un clin d’œil : "c’est le sacristain".

    Il y a une désinformation, une déculturation : on ne sait tout simplement plus, au rythme de cours, de sermons (pour celles et ceux qui pratiquent encore – parfois), de lectures qui ont trop souvent versé dans une assistance sociale ou psychologique certes généreuse (et nécessaire), mais coupée de son cœur théologique. Peut-être est-ce un biais de la part d’un moine de croire cette connaissance acquise ?

    Ce qui donne sens à la morale

    Dans une enquête de 2005 (1), on apprenait que 26% des sondés se disaient croyants et pratiquants. Mais parmi ces pratiquants, 27,8 % ne croyaient pas à une résurrection (mais bien 8,5% des "sans religion") ; 11,8 % d’entre eux ne croyaient pas en l’existence d’une âme (mais bien 38,8% des "sans religion") ; et 21,9% ne croyaient pas à l’au-delà. Ces résultats sont profondément étonnants. Qu’un croyant sociologique (la catégorie existait dans le sondage) ne croit ni en l’âme ni à la résurrection, soit. Mais que vont faire ces pratiquants lorsqu’ils pratiquent, s’il n’y a ni résurrection, ni âme, ni au-delà ? Et éventuellement, que disent la liturgie et le célébrant pour laisser croire cela ?

    Ce savoir juste (cette ortho-doxie) est d’autant plus important que les informations erronées, les sources non scientifiques et/ou orientées, le manque de connaissances génèrent une culture du mépris. "Le contraire de la connaissance, ce n'est pas l'ignorance mais les certitudes" (R. Benzine) : c’est bien dans ce sens que la certitude de savoir bien des choses alors qu’elles sont trop souvent erronées favorise une critique ignare qui transforme les nécessaires questionnement ou controverse documentés en réquisitoires haineux contre l’Eglise et la foi.

    (1) Avec l'appui de l'institut de sondages Sonecom et d’Olivier Servais (UCL), des journaux La Libre Belgique et Dimanche : « Enquête sur le bénévolat et les attitudes à l’égard de la religion ».

  • Vivre sans smartphone ?

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    Une "opinion" de Joseph Junker sur le site de la Libre, en "contribution externe" :

    Voici les 10 raisons qui m’ont convaincu de jeter mon smartphone

    26-06-20

    Une carte blanche de Joseph Junker, ingénieur et jeune père de famille.

    Il y a dix-huit mois, j’ai arrêté le smartphone. Pour toujours.

    Suis-je fou ? Arriéré ? Fermé à la modernité ? Paranoïaque des ondes ? Rien de tout cela. En fait, c’est même plutôt le contraire : Je suis jeune, ingénieur « connecté », et c’est une des décisions les plus rationnelles, les plus efficaces les plus argumentées et les plus avant-gardistes de ma vie. Vous doutez ? Laissez-moi vous présenter dix faits en raison desquels j’ai pris cette décision et vous devriez probablement faire de même :

    Premier fait : L’américain moyen passe plus de 5 heures par jour sur son smartphone. Assez de temps pour apprendre les bases de l’italien, de l’allemand et du russe en moins d’un an.

    Comme 82% des personnes qui lisent cette statistique, vous pensez sans-doute avoir un usage inférieur à cette moyenne nationale étatsunienne. En particulier si vous êtes un européen moyen, et pensez par conséquent valoir (au minimum) autant qu’un américain moyen. C’est tout à fait possible, mais il est bien plus probable que vous soyez dans le déni. Pour le savoir, je vous invite à installer une des nombreuses ‘apps’ de suivi de l’utilisation de votre smartphone, consulter le résultat, vous regarder bien en face et admettre la dure réalité : Votre temps d’écran n’est probablement pas significativement inférieur à celui de l’américain moyen (en tout cas, il ne l’était pas dans mon cas).

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  • Un des grands espoirs de ce temps : la libre expression d’esprits libres, de droite, de gauche ou d’ailleurs, sur des chaînes d’information et sur les réseaux sociaux

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Vive la crise et La Sélection du Jour !

    Crise sanitaire, crise écologique, crise économique, crise politique, crise sociale, crise morale, crise religieuse… -Trop c’est trop, n’en jetez plus ! Soyez donc positifs, donnez-nous des raisons d’espérer, de respirer, de nous relever, de repartir dans la vie avec enthousiasme, nous disent certains de nos lecteurs. Eh bien, voilà une requête entendue à l’occasion de cette millième LSDJ ! Tâchons de relever le défi à notre façon : non pas en niant « la crise » ou en jetant pour l’occasion un voile pudique sur ses manifestations, mais en plongeant dedans ! Plouf !

    Crise : du grec krisis ("κρισις") séparer, distinguer, discerner, choisir. Comme la fièvre, une crise est désagréable à vivre mais très utile à la santé. Si nous ressentons une crise, si nous en souffrons, tant mieux ! C’est que nous sommes encore vivants et que notre organisme –en l’occurrence le corps social– réagit. Pas d’organisme vivant qui ne soit « réactionnaire » ! Bien sûr, passée la réaction plus ou moins épidermique, il nous faut réagir humainement : en discernant pour agir (la paralysie dont souffre notre société est moins due à l’aveuglement qu’au manque de courage des élites).

    Un des lieux où s’exprime aujourd’hui fortement cette réaction, ce sont les réseaux sociaux. Certes, c’est une jungle : on y trouve de tout, des bêtes qui piquent, des moustiques, des serpents, des sangsues, des singes… Il faut se tenir sur ses gardes, regarder où l’on met les pieds sans oublier de lever la tête. Depuis les réseaux sociaux, attention, il pleut des « fake news », nous prévient-on. Notre gouvernement se distingue à ce sujet par une vigilance et un zèle sans pareils. Il a même poussé le bouchon si loin que sa tentative de censure par la loi Avia vient d’être… censurée par le Conseil constitutionnel (tiens, vous voyez : une bonne nouvelle !). Mais au fait, des « fake news » – des bobards en français courant – il n’y en aurait pas dans nos vieux médias, ni dans la communication gouvernementale ? (Rappelons ici une des phrases-cultes de Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement : « J’assume de mentir pour protéger le président de la République. »)

    Démonstration sur Twitter : allons à la pêche, non pour y débusquer des « fake news » mais de beaux poissons frétillants. Que trouvons-nous dans notre seau, cet après-midi ?

    –D’un ancien ministre, devenu écrivain, à propos du courage en politique, @PhdeVilliers : « Il faut refaire un peuple amoureux, car la France est un acte d'amour. Je ne sais pas si le pays va survivre, mais en tant que Puyfolais et au nom de tous les combats politiques que j'ai menés, je n’accepterai jamais d'être un lâche » (entretien avec les @EveilleursE, le 20 juin).

    –De l’essayiste @Zemmour, face à un autre essayiste, @BHL, à propos de la situation sociale en France : « Aujourd’hui, les Juifs qui se font tabasser dans les banlieues sont agressés par des Noirs et des musulmans, pas par des lecteurs de Maurras » Du même, toujours à l’intention de Bernard-Henri Lévy, à propos des briseurs de statues : « … ils ne font que continuer votre boulot ! Vous avez brisé les statues de l'Histoire de France, en les traitant de fascistes et de vichystes. Eh bien, eux, ils continuent, en les traitant tous de colonialistes et d'esclavagistes » (débat sur Cnews, le 26 juin, en lien ci-dessous).

    –Commentant l’annonce… ébouriffante par L'Oréal, ce 27 juin, de la suppression des mots « blanc », « blanchissant » et « clair » de ses produits dans le cadre de la lutte contre le racisme, ce tweet du directeur adjoint du Figaro Magazine, @jchribuisson : « Et dire que certains prétendaient que nous exagérions en disant que le mouvement "antiraciste" tournait à la dinguerie... Gagnons du temps : supprimons le mot #blanc de notre vocabulaire. »

    –À propos de la dénonciation des « violences policières », cette remarque d’un député européen –et philosophe– @fxbellamy : « La dénonciation permanente de la police ne peut que libérer la délinquance. Un enfant de cinq ans est depuis hier entre la vie et la mort après avoir été percuté lors d’un rodéo sauvage : qui manifeste pour lui ? Désarmer l’autorité, c’est laisser la violence s’imposer » (sur Public Sénat, le 26 juin).

    Objection : on voit bien que vous ne jetez vos filets qu’à droite ! Contre-exemple : au sujet de la #GPA, cette saillie d’un philosophe « de gauche », @MichelOnfray4 : « Je ne crois pas que Léon Blum, Jean Jaurès, voire François Mitterrand, auraient accepté qu’on puisse prostituer le ventre des femmes en estimant que c’est un grand progrès de #gauche » (sur LCI, le 26 juin).

    C’est un des grands espoirs de ce temps : la libre expression d’esprits libres, de droite, de gauche ou d’ailleurs, sur des chaînes d’information et sur les réseaux sociaux. C’est la vocation de La Sélection du Jour de les repérer et de les répercuter. Merci d’y contribuer par votre active fidélité !

  • La mort de Marc Fumaroli, pourfendeur de la dictature des images et des écrans

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    De Diane Gautret sur le site de Famille Chrétienne :

    Mort de Marc Fumaroli : « Il nous faut revenir au bon sens : de bons livres et de bonnes images » confiait-il

    24/06/2020

    Professeur au Collège de France et académicien, Marc Fumaroli est mort le 24 juin à l’âge de 88 ans. Spécialiste des XVIIe et XVIIIe siècles, il était l'un des derniers grands érudits de la civilisation européenne. Famille Chrétienne l’avait rencontré il y a quelques années pour évoquer avec lui la nouvelle dictature des images et des écrans dans nos vies.

    Les images du « webmonde », devenues omniprésentes dans nos vies, sont-elles une nouvelle forme de pollution ?

    Ces images ne sont pas polluantes par principe, mais distrayantes. Je ne suis pas contre la distraction, estimant que le bon usage du repos permet de juger de la santé d’une société, mais la distraction est périlleuse. Car on passe facilement de la distraction à la dispersion, puis à la passivité et à l’hébétude. L’image qui vaporise l’attention suscite l’inquiétude. Comment fonder une éducation sur ces images ? Elles sont faites pour retenir l’intérêt de façon si brutale, si éphémère, que la mémoire s’en trouve appauvrie. Elles n’apprennent pas à ralentir ni à observer.

    Les écrans prennent de plus en plus de place dans nos vies, au point de nous couper de la réalité…

    La perte de sensorialité liée à un mode de vie de plus en plus abstrait et technique où on ne peut se voir qu’en image, ne s’écouter qu’avec un micro, sans jamais se toucher, débouche sur une perte de repères. Les « hyperindividus » de l’économie globalisée, bardés d’appareils, d’antennes et de prothèses, ont-ils la moindre chance de croître en force, et éventuellement en sagesse, de lire, de converser entre amis, de se promener, de regarder un tableau, de se mettre au piano, à plus forte raison d’aimer, de souffrir, de mourir ? J’en doute. Au contraire, la capacité de sentir avec nos cinq sens, notre corps, mène, elle, vers une maturation morale et une vie meilleure.

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  • Le catholicisme en tête des appartenances religieuses à Londres

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    De Harriet Sherwood sur le site du Guardian :

    Londres est plus religieuse que le reste de la Grande-Bretagne, selon un rapport
    Près des deux tiers des habitants de la capitale s'identifient comme religieux, contre 53% dans le reste du Royaume-Uni, selon une nouvelle étude

    24 juin 2020

    Un Londonien sur quatre assiste à un service religieux au moins une fois par mois, contre un sur dix en dehors de la capitale. Photographie : Richard Baker/Corbis/Getty
    Londres est plus religieuse et socialement plus conservatrice que le reste de la Grande-Bretagne, confondant les perceptions de la capitale comme étant libérale et laïque, comme le montre la recherche.

    Selon l'enquête, les habitants de la capitale prient davantage et assistent à plus de services religieux que ceux du reste du pays. Elle a également révélé que les Londoniens chrétiens aident davantage leurs voisins que leurs homologues non religieux, qu'ils sont plus susceptibles de faire du bénévolat pour une initiative caritative et qu'ils sont plus enclins à faire des dons de bienfaisance.

    Cependant, une minorité significative se sent marginalisée en raison de sa foi, selon l'étude du groupe de réflexion chrétien Theos. Elle indique : "Il semble parfois qu'il y ait deux villes à Londres : l'une sacrée, l'autre laïque. Certes, il y a une divergence de valeurs considérable".

    La proportion de personnes s'identifiant comme religieuses est de 62% dans la capitale, contre 53% dans le reste de la Grande-Bretagne - un profil susceptible d'être déterminé par l'immigration et les communautés de la diaspora, selon le rapport du think tank, Religious London : Faith in a Global City.

    Un Londonien sur quatre assiste à un service religieux au moins une fois par mois, contre un sur dix en dehors de la capitale ; et 56% des chrétiens de Londres prient régulièrement, contre 32% des chrétiens du reste de la Grande-Bretagne.

    Les Londoniens sont près de deux fois plus nombreux à dire que les relations sexuelles avant le mariage sont au moins parfois mauvaises (24 % contre 13 %), et sont plus nombreux à dire la même chose à propos des relations homosexuelles (29 % contre 23 %). En ce qui concerne le suicide assisté en cas de maladie incurable, 38 % des Londoniens déclarent qu'il est au moins parfois erroné, contre 27 % en dehors de la capitale. Le sondage a été réalisé par Savanta ComRes.

    Dans l'avant-propos du rapport, Elizabeth Oldfield, directrice de Theos, écrit : "Londres est, à merveille, une ville globale, et peut à juste titre prétendre être l'une des plus diverses au monde. Nous ne devrions donc pas être surpris par les conclusions du projet "Londres religieuse" (même si je soupçonne que beaucoup le seront).

    "Nous considérons Londres non seulement comme un centre culturel, politique et économique, mais aussi comme le cœur libéral de l'Angleterre. Dans une ville aussi diversifiée, cependant, il n'y a pas une seule histoire. La vérité est que Londres est compliquée : elle est ... libérale en termes de nombreuses valeurs sociales dans l'ensemble, mais possède également des poches importantes et intenses de traditionalisme qui font que, sur de nombreuses questions dites "morales", Londres est plus conservatrice que d'autres régions du pays".

    Selon le rapport, la plus grande dénomination chrétienne à Londres est le catholicisme (35 % de la population chrétienne), suivi par l'anglicanisme (33 %). Les pentecôtistes (7 %) et les chrétiens orthodoxes (6 %) ont une présence plus importante qu'en dehors de la capitale.

    Le rapport a constaté une présence religieuse non chrétienne plus importante à Londres qu'ailleurs, un cinquième de la population londonienne s'identifiant à une religion non chrétienne, contre 7 % dans le reste de la Grande-Bretagne.

    Environ un Londonien sur dix s'identifie comme musulman, contre moins de 2 % en dehors de la capitale, et "tous les groupes religieux non chrétiens ont des concentrations de population à Londres, ce qui confirme son statut de ville-accès".