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Culture - Page 135

  • Des masses et de leur manipulation

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    De Catholica, n° 147 :

    la manipulation des masses

    19 Avr 2020

    Le rejet moderne de l’ordre naturel au nom de l’autonomie humaine a théoriquement érigé l’individu en maître absolu de lui-même, ne fondant les relations avec ses semblables que sur le libre consentement d’un contrat social offrant plus d’avantages que de charges. En faisant voler en éclats les liens communautaires de type traditionnel, le contractualisme a […]

    Le rejet moderne de l’ordre naturel au nom de l’autonomie humaine a théoriquement érigé l’individu en maître absolu de lui-même, ne fondant les relations avec ses semblables que sur le libre consentement d’un contrat social offrant plus d’avantages que de charges. En faisant voler en éclats les liens communautaires de type traditionnel, le contractualisme a peut-être ainsi donné aux individus l’impression d’une libération, mais en réalité il en a fait des isolats au sein d’une masse indistincte. Comme l’a souligné Hannah Arendt, « une société de masse n’est rien de plus que cette espèce de vie organisée qui s’établit automatiquement parmi les êtres humains quand ceux-ci conservent des rapports entre eux mais ont perdu le monde autrefois commun à tous[1] ». Même si le contrat social n’est qu’une fiction, même si les survivances de la communauté politique naturelle ont opposé une longue résistance, il a fallu toujours plus rechercher l’unité sociale par d’autres moyens que la direction proprement politique d’une autorité que légitime la poursuite de la justice et de la paix. D’autre part, les oligarchies détentrices du pouvoir à l’abri de l’hypothétique « démocratie » ont, depuis l’aube de ce régime, cherché des moyens d’orienter le peuple souverain dans leur sens.

    Et désormais ce climat de mensonge et de pressions en tous sens est notre lot quotidien, qu’il s’agisse de justifier l’agression de l’Irak en raison de la détention d’armes de destruction massive supposées détenues par ce pays, du miraculeux détournement du nuage de Tchernobyl, et de tant d’autres campagnes d’opinion à base de faits inventés ou tronqués offerts aux masses comme autant d’évidences objectives. La manipulation des masses est aujourd’hui inhérente à l’État de droit, mais elle n’a de nouveauté que son ampleur.

    Dans cette opération quasi-permanente, deux parties sont en jeu : l’action elle-même de manipulation, et les masses dont l’existence et les caractères propres constituent la condition sine qua non de succès.

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  • Temps pascal en confinement; feuillet du Mardi (21 avril) de la 2e semaine de Pâques : Le conte du Bon Dieu et de saint Pierre aux champs (Henri Pourrat)

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    2020_04_21_09_09_33_Greenshot.pngTELECHARGER le PDF

     

  • Eclairant : les précautions de saint Charles Borromée à Milan lors de l'épidémie de peste de 1576

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    File:Ciampelli San Carlo Borromeo, XVII d.C.jpg - Wikimedia Commons

    Les faits exposés ci-dessous rétablissent la vérité historique souvent malmenée par ceux qui mettent en avant l'action de saint Charles Borromée à Milan lors de la peste de 1576-1577 comme s'il s'était soucié uniquement de maintenir le culte sans s'être préoccupé des mesures sanitaires.

    Source : https://www.breviarium.eu/2020/03/28/peste-san-carlo-quarantena/

    (traduction rapide)

    Charité & Quarantaine: la vraie histoire de la peste de Saint Charles

    28 mars 2020

    La propagation imposante de l'épidémie de Covid-19 a entraîné la suspension, sur tout le territoire national (italien), des célébrations eucharistiques à participation populaire, validement organisées par les Ordinaires diocésains, acceptant pleinement les indications fournies par la Conférence Episcopale Italienne dans l'interprétation de la Dpcm n.52 / 2020 et conformément au principe de collaboration mutuelle avec l'État conformément à l'art. 1 du Concordat.

    Il semblerait que les reconstitutions historiquement inexactes récemment diffusées aient été affectées par l'influence néfaste exercée par les Lumières et les brochures anticléricales des XVIIIe et XIXe siècles qui, dans le but d'attribuer la responsabilité de la propagation de l'infection à la partie milanaise de la Réforme catholique, avaient pour intérêt de décrire Charles Borromée comme totalement inconscient des précautions sanitaires nécessaires. (...)

    Les nombreux témoignages des contemporains de Borromée et les chroniques détaillées relatives à l'épidémie dramatique de 1576-1577 renvoient un tableau très différent de la narration déformée et caricaturale proposée par les commentateurs tendancieux qui voudraient présenter le cardinal (...) prêt à accepter consciemment le risque d'affecter la santé d'autrui, avec la subversion totale du sens même du Sacrifice eucharistique qui en découle.

    Au début de 1576, Milan fut envahie par la grande joie et l'inquiétude suscitées par la décision de Grégoire XIII d'accepter l'appel du cardinal Borromée par lequel le saint archevêque avait demandé au pape l'extension du jubilé, célébré à Rome en 1575, au diocèse ambrosien, pour permettre aux Milanais et aux Lombards n'ayant pas pu se rendre à Rome au cours de l'année précédente de profiter de l'Indulgence. Avec le début solennel de l'année jubilaire extraordinaire, le 12 février, des milliers de pèlerins de tout le diocèse se sont rassemblés dans la ville. Informé de la propagation de la peste à Trente, Venise et Mantoue, initialement précédée par une simple fièvre grippale, le marquis d'Ayamonte Antonio de Guzman y Zuñiga, gouverneur de Milan, a introduit en avril des restrictions strictes sur les pèlerinages, à condition que l'entrée dans la ville soit autorisé seulement à de petits groupes d'une douzaine de personnes en possession d'un document, délivré par les autorités sanitaires du territoire d'origine, qui certifie l'absence de symptômes imputables à une maladie pestilentielle. (...)

    Bien que le Tribunal de la santé, au fur et à mesure de la progression de la contagion dans les municipalités du duché, ait pris des mesures de plus en plus strictes pour prévenir la propagation de la peste dans l'État milanais, comme l'isolement des villages touchés par la peste, l'introduction de restrictions d'accès à la ville, la suspension de tout événement impliquant des rassemblements de personnes, la limitation des échanges, la surveillance quotidienne des six portes laissées ouvertes pour le transit des seuls détenteurs de «factures» et le nettoyage quotidien des rues , les premiers cas de peste sont survenus à Milan au cours du mois de juillet. L'épidémie a éclaté définitivement au début de la deuxième décade d'août, lors de la visite de Jean d'Autriche, qui a immédiatement quitté la ville. Alors que le marquis d'Ayamonte s'est également dépêché de prendre sa retraite avec son tribunal de Vigevano, imité par une grande partie de l'aristocratie et même par de nombreux membres de la magistrature de la ville qui ont déménagé dans leurs résidences de campagne, saint Charles, qui était allé à Lodi pour aider l'évêque Antonio Scarampo, alors sur le point de décéder à cause de la peste, a décidé de retourner immédiatement à Milan.

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  • Turquie : Erdoğan impose l’islam sunnite et efface les traces des minorités ethniques et religieuses

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    De Verda Kimyonok sur ORIENTXXI.Info :

    En Turquie, Erdoğan annexe le patrimoine culturel des minorités

    Dans le sud-est du pays, proche de la frontière syrienne, le gouvernement turc se livre à une révision de l’histoire. Islamisation de lieux culturels et cultuels, réforme de l’organisation territoriale : tout est fait pour imposer l’islam sunnite comme moteur de l’identité turque, en effaçant les traces des minorités ethniques et religieuses.

    Église de la grotte Saint-Pierre d’Antakya, aujourd’hui musée Dosseman/Wikimedia Commons

    La promotion du nationalisme et de l’islam et la volonté de Recep Tayyip Erdoğan de s’illustrer comme un président bâtisseur ont produit un discours officiel visant à accentuer l’homogénéisation de la société dans un pays à la population initialement très diverse. En effet, depuis l’arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002, le gouvernement a pris soin de renouveler la lecture de l’histoire nationale. Cette révision est illustrée par la rénovation de certains sites culturels et cultuels dans les régions périphériques de la Turquie, le long de la frontière syrienne, qui prend la forme d’une appropriation.

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  • L’adoration de l’Agneau Mystique : un retable d'une richesse inouïe

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    De KTO :

    L’adoration de l’Agneau Mystique

    13/04/2020

    "L’Adoration de l’Agneau mystique", chef-d’oeuvre de la peinture primitive flamande est l’une des oeuvres d’art majeures des frères VAN EYCK. Installé en 1432 en la Cathédrale Saint-Bavon, à Gand, en Belgique, ce retable des deux peintres flamands était situé derrière l’autel de l’église. Il n’était ouvert que les jours de fêtes chrétiennes, ne laissant apparaître la richesse de ses illustrations peintes que ponctuellement dans l’année. Un véritable trésor qu’il était rare de pouvoir contempler. Ce documentaire explore ce retable d’une richesse inouïe. A travers cette oeuvre majeure de notre univers culturel, il nous fait parcourir une époque particulièrement tournée vers les représentations religieuses, quand les « mécènes » passaient commande d’oeuvres édifiantes que l’on trouvait dans les églises et les cathédrales. Ce retable nous parle de l’Ancien Testament, et du Nouveau., en son centre, le Christ métaphoriquement représenté comme un agneau. Le retable est une « image » de la Bible.

  • Stéphane Bern : « Notre-Dame de Paris est d’abord un lieu de culte »

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    Animateur de radio et de télévision, notamment des émissions «Secrets dHistoire» et «Le village préféré des Français», Stéphane Bern a créé, en 2017, une mission qui porte son nom pour aider le patrimoine en péril, en partenariat avec le ministère de la Culture, la Fondation pour le patrimoine et la Française des Jeux.

    La mission Stéphane Bern en chiffres:

    • Les acteurs publics ou privés peuvent bénéficier de l’aide de la mission pour sauvegarder les monuments historiques.
      • 3
      500 sites signaléset 390 projets sélectionnés en deux ans.
      • 25 millions d’euros
      : c’est ce qu’ont rapporté les jeux Mission Patrimoine. S’y ajoutent 10 millions d’euros de dons, mécénats et parrainages.

    Le verbe haut et libre, le célèbre animateur est l’un des plus fervents défenseurs de notre patrimoine religieux. À commencer par Notre-Dame de Paris dont nous célébrons le premier anniversaire de l’incendie.

    A cette occasion Bertrand Duguet et Hugues Lefevre l’ont interviewé pour le magazine « Famille Chrétienne » :

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    « Qu’avez-vous ressenti le 15 avril 2019, soir de l’incendie de Notre-Dame, dont nous célébrons cette semaine le premier anniversaire ?

    Face à ce terrible spectacle, vous ne savez pas pourquoi, les larmes jaillissent. J’ai toujours du mal à en parler sans éprouver une forte émotion. Voir la flèche tomber a été une vision intolérable. Cette image me hantera toute ma vie. J’aurais aimé ne jamais avoir à vivre ce drame.

    Pourquoi cet événement a-t-il suscité autant d’émotion ?

    D’abord parce que Notre-Dame est le livre d’Histoire de la France depuis huit cent cinquante ans. La cathédrale a rassemblé régulièrement les Français. Citons par exemple le sacre de Napoléon, le baptême de Napoléon III, la Libération de Paris, les obsèques du général de Gaulle.

    Le deuxième point qui m’a frappé est la stupéfaction et l’incrédulité que nous tous, Français, avons ressenties. En réalité, c’est parce que ce monument n’était pas destiné à partir avant nous. Nous ne sommes que de simples mortels qui passons. Notre-Dame était supposée être éternelle. Nous avons mesuré sa fragilité. Ce n’est pas dans l’ordre naturel des choses. L’ordre naturel, c’est que Notre-Dame reste et que nous, nous passions.

    Enfin, ma troisième réflexion est que la cathédrale avait résisté aux révolutions, aux pillages, aux ravages... Mais elle n’a pas résisté à l’arrogance de la modernité. Elle n’a pas résisté à ces « On sait mieux faire que tout le monde et que les anciens ». Elle n’a pas résisté malgré nos moyens techniques ultramodernes. Elle n’a pas résisté à ce cumul d’incompétence et d’inconséquence.

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  • Le 4 mai prochain : une émission de "Secrets d'histoire" consacrée à Thérèse de Lisieux

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    Il ne reste plus qu'à croiser les doigts pour que cette émission soit bien inspirée...

    Du site actu.fr :

    Lisieux : France 3 va diffuser une émission « Secrets d’Histoire » consacrée à Sainte Thérèse

    L'émission "Secrets d'Histoire" diffusée lundi 4 mai 2020 sur France 3 sera consacrée à Sainte Thérèse et a été tournée à Lisieux (Calvados) et Alençon (Orne).

    Lundi 4 mai 2020 à 21h05, France 3 va diffuser un épisode de « Secrets d’Histoire » consacré à Thérèse de Lisieux (Calvados) : « Thérèse, la petite sainte de Lisieux ». 

    L’émission présentée par Stéphane Bern se penche sur la vie de Thérèse Martin (1873-1897), « l’une des saintes les plus populaires de la religion catholique ». 

    France3ServicePresse@France3Presse

    @secretshistoire : "Thérèse, la petite sainte de Lisieux"@bernstephane vous emmène dans la Normandie du XIXe à la découverte de l’une des saintes les plus populaire de la religion catholique : sainte Thérèse de Lisieux

    Voir l'image sur Twitter

    L’émission tournée à Lisieux et Alençon

    En novembre 2019, l’animateur et son équipe étaient venus tourner à Lisieux, à la basilique, au Carmel ainsi qu’à la la maison des Buissonnets, la demeure familiale des Martin. 

    Le voyage de l’émission Secrets d’Histoire sur les pas de Thérèse avait aussi conduit Sophie Scala, co-réalisatrice, et Eric Pouget, chef opérateur, à Alençon (Orne) pour effectuer plusieurs prises de vues dans la ville natale de la sainte. 

    Lire : Dans les coulisses du prochain « Secrets d’Histoire » consacré à sainte Thérèse de Lisieux

  • Du modernisme à la crise de l'Eglise : un débat éclairant entre Emile Poulat et Jean Madiran

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    Du site de La Nef :

    Emile Poulat et Jean Madiran lors du débat de 2011 © La Nef

    Débat Poulat-Madiran : du modernisme à la crise dans l’Église

    Nous publions ici un débat enregistré début 2011 entre le journaliste et chroniqueur Jean Madiran (1920-2013) et l’historien et sociologue Émile Poulat (1920-2014), deux témoins de plus d’un demi-siècle de la vie de l’Église. L’un et l’autre ont écrit sur les rapports entre l’Église et la modernité. Une confrontation de ces deux esprits qui ont marqué leur époque n’avait jamais été faite.

    La Nef – Commençons notre débat avec la crise moderniste : qu’est-elle exactement et quelle est l’importance du modernisme dans l’histoire contemporaine de l’Eglise ?

    Emile Poulat – La crise moderniste est un fait essentiel de l’histoire de l’Eglise et je m’élève sans arrêt contre le silence qui est fait autour d’elle et contre le fait qu’elle n’est pas intégrée par la culture catholique, que ce soit dans le clergé ou dans le laïcat. L’avènement de la IIIe République est dans cette affaire un événement majeur avec l’imposition, durant 25 ans environ, de 1880 à 1905, des lois laïques qui développent une culture laïque. Laïcité et modernisme sont donc deux événements inséparables qui ont pourtant été vécus de manière assez séparée et cloisonnée. Il semblait que la séparation des Eglises et de l’Etat relevait des politiques et la crise moderniste des théologiens : en réalité nous sommes en face d’une totalité inséparable.

    La Nef – Quel lien y a-t-il entre ces deux événements ? Et quelle définition donneriez-vous à la crise moderniste ?

    Emile Poulat – Le « modernisme », c’est le conflit de deux cultures, d’une part une culture laïque telle qu’elle s’est développée depuis le début du XVIIIe siècle, depuis les Lumières, et d’autre part la culture catholique traditionnelle. On n’a pas mesuré la violence de ce conflit, ni ses raisons profondes qui sont de deux ordres : d’une part la culture laïque, par définition, ignore le surnaturel, ignore par conséquent ce qui est proprement, spécifiquement religieux  et d’autre part, devant sa nouveauté, il y a une sorte de retard dans la culture catholique, dans la mesure où elle ne se tient pas au courant des développements de la nouvelle exégèse et des nouvelles méthodes scientifiques historiques. Prenons l’exemple de la Santa Casa de Lorette, la maison où « le Verbe s’est fait chair » : d’après la tradition catholique de cette époque, cette Santa Casa a été transportée par le ministère des anges  par la voie des airs pour se déplacer de Nazareth à Lorette. Quelle place tient aujourd’hui cette conviction ? Plus personne ne l’enseigne, même au Saint-Siège où l’on considère la Santa Casa comme un lieu de pieuse dévotion mais sans fondement historique. Ça a été à l’époque, un des hauts lieux de la crise, même si on l’a limité trop souvent à des problèmes d’exégèse.

    Jean Madiran – Mais vous n’avez pas dit en quoi consistait le modernisme.

    Emile Poulat – Dans ma pensée, la première crise moderniste dans le champs des sciences historiques, remonte à Dom Guéranger dans son livre, Essai sur le naturalisme contemporain (1856). Le restaurateur de Solesmes s’y oppose au prince Albert de Broglie, auteur d’un magnifique ouvrage en quatre volumes sur L’Eglise et l’Empire romain au IVe siècle, où il explique comment l’Empire romain s’est converti au christianisme. En bon historien, il en étudie les causes secondes et Dom Guéranger lui répond que la conversion n’est pas affaire de causes secondes mais de la grâce. Vous avez là le conflit entre deux types de cultures, l’une qui fait référence au surnaturel, qui l’intègre dans son analyse, et l’autre qui entend s’en passer en demeurant strictement au niveau de l’analyse rationnelle. Nous allons avoir la même chose avec la nouvelle exégèse – en particulier avec Alfred Loisy pour les Evangiles ou le père Lagrange et l’Ecole biblique de Jérusalem. La Bible est alors examinée scientifiquement comme un texte ordinaire, elle n’est plus lue spirituellement mais comme un texte historique : on naturalise la Bible. Le mot-clef du modernisme, c’est le naturalisme et ses problèmes dont on n’est toujours pas sorti. On y verra certes plus clair le jour où le père de Lubac rappellera que l’Ecriture a toujours eu plusieurs sens pour les auteurs du Moyen-Age, mais le conflit est irréductible entre une interprétation qui se veut strictement positive et une autre qui invoque d’abord la Révélation, sans rejeter au demeurant les méthodes historico-critiques, comme le père Lagrange l’a fait.

    Jean Madiran – On n’en est pas sorti parce que cette question se posera toujours. Je suis très heureux que vous ayez parlé des causes secondes et de la cause première, mais il est très difficile aujourd’hui de faire comprendre aux gens cette simple vérité philosophique que l’existence de causes secondes ne supprime pas l’existence de la cause première et que l’existence de la cause première ne supprime pas l’existence des causes secondes. Le développement des études sur les causes secondes n’a pas qualité pour juger la réalité de la cause première.

    Pour la foi de l’Eglise, le modernisme est un phénomène absolument scandaleux qui explique très bien que le pape Pie X ait pris des mesures extrêmement combatives et fait une encyclique très sévère, entourée, préparée et suivie de diverses mesures disciplinaires, parce qu’il y va de l’essentiel. S’il ne peut rester de la religion chrétienne que ce que les sciences de la matière admettent, alors il ne reste rien, puisque les sciences de la matière ne connaissent que la matière : le modernisme est ce scandale. Or la religion catholique enseigne, comme dit Dom Guéranger, que la foi – donc la conversion – est un don de Dieu.

    Aujourd’hui on ne veut plus parler du modernisme. Seule en parle encore l’école contre-révolutionnaire. On subit une sorte de tabou officiel qui fait que les héritiers du modernisme ne veulent pas qu’on en parle sous ce nom. La différence entre le modernisme historique, dont vous êtes l’historien éminent, et le modernisme d’aujourd’hui, c’est que celui de la fin du XIXe, début XXe, n’atteint absolument pas les catholiques. Ce sont des contestations entre gens très savants dont la science formera peu à peu des professeurs et toute une culture, mais l’ensemble de la culture chrétienne, la vie des paroisses ou celle des séminaires ne sont guère concernés par le modernisme. Aujourd’hui la maladie s’est répandue partout ; tous les débats supposés ou réellement théologiques ou scientifiques sont à la portée de tous, tout le monde en parle. Maritain, à la sortie du Concile, pour ne citer que lui, a parlé du modernisme originel pour dire, dans une formule un peu exagérée, que ce modernisme était un léger rhume des foins en comparaison à celui de la seconde moitié du XXe siècle.

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  • Chrétiens intolérants, saint Louis précurseur des nazis, Islam tolérant... : ce qu'on enseigne à nos chères têtes blondes et aux autres

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    Du site "Pour une école libre au Québec" (l'étude mériterait d'être élargie aux manuels utilisés en Belgique) :

    Manuel d'histoire (1) — chrétiens intolérants, Saint Louis précurseur des nazis, pas de critique de l'islam tolérant pour sa part

    En cette année du 750e anniversaire de la mort du typhus de Saint-Louis à Carthage en 1270.

    En passant, Saint-Louis, toujours ouvert sur le monde, aurait importé la rouelle (signe distinctif des juifs) des pays musulmans. Preuve en est qu’« avant le XIIIe siècle, il n’existe aucune altérité dans la représentation des individus de confession juive. » [Gilbert Dahan, « Quelques réflexions sur l’antijudaïsme chrétien au Moyen Âge », Histoire, économie et société, no 3,‎ 1983, p. 355-366 ]

    Cette marque fut sans doute réalisée à l’imitation des califes musulmans, pour lesquels les dhimmis devaient porter un signe distinctif souhaitable, mais non obligatoire, bleu pour les chrétiens et jaune pour les juifs. [Suzanne Citron, Le Mythe national. L’histoire de France revisitée, éditions de l’Atelier, L’Atelier de poche, rééd. 2017, p. 249.] En 888, le cadi Ahmed ben Tâlib oblige les dhimmis de Kairouan à porter sur l’épaule un morceau d’étoffe de couleur blanche portant l’image d’un singe pour les juifs et celle d’un porc pour les chrétiens ; ils sont tenus d’accrocher les mêmes images sur leurs portes. [Louis Massignon, Revue des études islamiques, Volume 9. P. Geuthner, 1935, p. 142.]

    Ce manuel approuvé par le Ministre ne rappelle pas ce que Saint-Louis doit aux musulmans dans ce domaine, mais insiste sur la similitude de cette mesure discriminatoire avec celle adoptée par les nazis, alors que l’islam est présenté comme tolérant.


    Photo du site des
    Éditions Chenelière
    La volonté de faire coexister la riche courtepointe ethnique et religieuse  que la politique migratoire du Québec met en place est à la base de l’imposition du cours d’éthique et de culture religieuse. Il fallait un programme qui puisse être enseigné à tous et qui rapprocherait toutes les communautés, quitte à simplifier à outrance les religions, les discréditer même pour les rassembler dans l’indifférenciation dans un esprit qu’on nommera par gentillesse irénique. C’est le cours tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil selon certains auteurs.

    Il en va un peu de même avec un manuel d’histoire récent qui se penche sur l’histoire de la chrétienté et du monde arabo-musulman. L’éditeur est réputé (Chenelière) et le manuel est de bonne facture technique. Mais là c’est pire : critiques (pas toujours imméritées) d’un côté, le côté de la chrétienté et, de l’autre côté, bienveillance constante pour le monde arabo-musulman. Il ne faudrait pas que les Québécois de souche conçoivent leur civilisation avec trop de vanité et que les immigrants soient perçus comme issus d’une culture inférieure ?

    On peut donc se demander si ce n’est pas, en quelque sorte, pour rabaisser un peu le caquet culturel des Québécois  de souche et promouvoir l’estime des récents et nombreux immigrants du monde musulman  que le manuel d’histoire D’hier à demain des éditions de la Chenelière ne critique jamais l’islam médiéval, il l’encense plutôt, et qu’il laisse l’intolérance et l’ignorance au christianisme et à la chrétienté médiévale. Au détriment de l’objectivité, de l’équilibre et de la justesse, malheureusement.

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  • Octave pascale en confinement; feuillet du Mercredi de Pâques (15 avril 2020) : Conte de l'enfant et de Notre-Seigneur

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    2020_04_15_09_14_05_Greenshot.pngTELECHARGER le PDF

  • Octave pascale en confinement; feuillet du Lundi de Pâques (13 avril) : le Christ applaudi à l'Académie Française

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  • Epidémie et droit canonique : un survol instructif

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    De Cyrille Dounot sur le site de l'Homme Nouveau :

    Le droit canonique en temps d’épidémie

    13 avril 2020

    Le droit canonique en temps d’épidémie

    Cyrille Dounot est professeur d’histoire du droit (Clermont-Ferrand) et avocat ecclésiastique près l’officialité de Lyon. Il livre ici une remarquable analyse de l'évolution du droit canonique à l'occasion de différentes épidémies qui se sont produites dans l'Histoire. Une étude très éclairante pour notre situation.

    L’épidémie actuelle contraint les ordres juridiques nationaux à de substantielles modifications, notamment dans notre pays, par la suspension de plusieurs libertés publiques et l’instauration d’un « état d’urgence sanitaire » (interdiction des célébrations religieuses, prix maximums fixés par décret, possibilités de réquisitions, confinement obligatoire, etc.). L’ordre juridique canonique est aussi directement impliqué, dans ses dimensions locale (prescriptions diocésaines) et universelle (lois ecclésiastiques). Pour preuve, les trois récents décrets de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements qui aménagent certaines règles liturgiques face à « l’évolution rapide de la pandémie de Covid-19 ». Ces décrets, rendus suite aux diverses sollicitations émanant d’évêques du monde entier, rappellent quelques éléments doctrinaux comme l’impossibilité de transférer la fête de Pâques, la nécessité de célébrer la messe même en l’absence de fidèles ou encore l’importance de la prière. En outre, ils apportent quelques dérogations aux règles liturgiques en vigueur « dans les pays touchés par la maladie » et pour la seule année 2020.