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Idées - Page 23

  • "Dieu, la science, les preuves" : l'éclairage de Mgr Léonard

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    L'éclairage de Mgr Léonard sur le livre de Bolloré et Bonassies (Dieu, la science, les preuves) a été publié dans la revue La Nef du mois de février 2022 et reproduit (mais pas in extenso) sur didoc.be :

    L'aube d'une révolution?

    .

    Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies ont publié à l’automne dernier Dieu, la science, les preuves qui est un véritable best-seller avec déjà plus de 100.000 exemplaires vendus. Nous reproduisons ici une bonne partie de la recension que Mgr Léonard en a faite.

    L’ouvrage de Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies, Dieu, la science, les preuves, préfacé par le prix Nobel de physique, Robert W. Wilson, est, en tous points, remarquable.

    Après une introduction consacrée à la notion même de preuve scientifique, il établit que la certitude de la mort thermique de l’Univers, liée à son entropie croissante, à son inéluctable désorganisation, implique nécessairement aussi qu’il a eu un commencement, ce que confirme la théorie du Big Bang, universellement acceptée aujourd’hui. Celle-ci consiste à affirmer que l’Univers physique que nous connaissons s’est développé à partir de ce que l’abbé Georges Lemaître, un des auteurs de cette théorie (qui n’était pas jésuite mais un simple prêtre diocésain), appelait familièrement un « atome primitif » contenant toute l’énergie, la matière et l’information qui se déploieraient progressivement, dans l’espace-temps, engendré lui-même avec l’explosion de cet atome, et ce à la faveur de l’expansion de l’Univers, autre élément essentiel de cette théorie, confirmé ensuite expérimentalement.

    Cette extraordinaire découverte scientifique pose une question essentielle, qui n’est plus, elle-même, du ressort de la science : d’où proviennent l’existence et le contenu de cet atome primitif ? Il est impossible de répondre scientifiquement à cette question de l’origine, dès lors que l’atome primitif ne comporte pas d’« avant », puisque le temps lui-même, tout comme l’espace, est né avec le Big Bang. Vous pouvez légitimement tenir que le Big Bang était « précédé » par les mathématiques et par une « intelligence » portant les vérités mathématiques. Vous pouvez même émettre l’hypothèse qu’une volonté créatrice est responsable de l’existence même de cet atome primitif. Mais, ce faisant, vous sortez du raisonnement purement scientifique et entrez dans le domaine plus large des vérités philosophiques ou, plus précisément, « métaphysiques ». Beaucoup de scientifiques, sortant du registre purement scientifique, s’engagent dans un questionnement métaphysique. L’ouvrage en donne de nombreux exemples. Ils ne trahissent nullement la rigueur qu’impliquent les sciences. Ils manifestent simplement que la raison philosophique est plus large que la raison scientifique et formulent les implications exigées rationnellement par les données de la science.

    Une démarche analogue s’impose en vertu du « principe anthropique » tenu par nombre de scientifiques, selon lequel l’apparition de la vie et, singulièrement, de la vie humaine n’a été possible, au cours d’une longue évolution, qu’à la faveur de réglages extrêmement précis, tels que la moindre différence de ces paramètres, fût-elle infinitésimale, eût rendu impossible la texture actuelle de l’Univers et, spécialement, la naissance de la Terre et, en son sein, de la vie et de l’homme (anthropos, en grec). Attribuer au hasard cette formidable évolution du Cosmos et ce surgissement de la vie et de l’homme ne tient plus la route aujourd’hui. Beaucoup de scientifiques, ici aussi, reconnaissent la réalité d’un « principe anthropique », en ce sens que les paramètres fondamentaux de l’Univers semblent avoir été calculés de manière très fine de telle sorte que l’éclosion de la vie et de l’homme sur la Terre y fut possible. Affirmer que cela a été réglé par une Intelligence créatrice n’est pas du ressort de la science elle-même, mais d’une raison philosophique plus large. C’est ainsi, par exemple, que l’Evangile de Jean (cf. Jn 1, 1-3), en tenant que tout a été créé par Dieu dans son Verbe, par son « Logos », invite à penser que si la Création est si prodigieusement organisée et intelligible, c’est parce qu’elle provient d’une Pensée intelligente. Au point qu’en produisant finalement un « animal logique », un « zôon logikon », comme disait Aristote, l’Univers restitue, en quelque sorte, son origine : créé par une Pensée, il finit par faire surgir en son sein un être « pensant » qui transcende, par sa pensée, l’Univers entier.

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  • L'homme : un animal comme les autres ?

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    De gènéthique.org :

    L’homme n’est pas un animal comme les autres

    1er mars 2022
     

    Agrégé et docteur en philosophie, chercheur associé au département de philosophie de l’université de Nantes, Jacques Ricot, auteur de Qui sauver ? L’homme ou le chien ? a accepté l’invitation de Gènéthique à discuter la place de l’homme et de l’animal, à l’heure où l’antispécisme connaît un écho croissant.

    L’animalisme est un mot récemment forgé pour désigner un mouvement philosophique, social, culturel, politique visant l’amélioration de la condition animale. Plusieurs causes expliquent la naissance et le succès croissant de ce mouvement.

    1. La question animale

    Nous sommes devenus de plus en plus sensibles à la souffrance animale ce qu’attestent les lois accumulées depuis quelques décennies dans le prolongement de la loi Grammont qui, dès 1850, prohibait les mauvais traitements infligés en public, seulement en public, aux animaux. Et c’est en 1959 qu’un décret d’Edmond Michelet a étendu cette interdiction aux espaces privés. En 1976, le Code rural, énonce dans l’article L214 : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». L’association qui diffuse régulièrement des vidéos-chocs sur la maltraitance animale a choisi le nom L214 en référence à cet article du Code rural. Le Code civil lui-même a été modifié en 2016 afin que les animaux, tout en demeurant des biens, ne soient plus assimilés à des choses. Il dispose : « Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens ». Rappelons enfin que l’article 521-1 du Code pénal sanctionne « le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité ».

    Les techniques maltraitantes de l’élevage et de l’expérimentation animale sont régulièrement dénoncées et reçoivent un écho favorable dans l’opinion. Par exemple, en août 2021, L214 diffusait une vidéo de truies tuméfiées et parfois agonisantes, dans un élevage. C’est donc cette évolution de la sensibilité à la souffrance animale que le législateur entérine progressivement. Depuis le 1er janvier 2022, sont interdits le broyage et le gazage des poussins mâles vivants ainsi que la castration sans anesthésie des porcelets.

    Des « fermes » aux « exploitations »

    Il n’y a pas que l’émotion à la souffrance animale qui modifie la perception de l’animal. Ce sont aussi les transformations subies par le monde des éleveurs, au nom de critères économiques, dont on se préoccupe désormais. On a remplacé les « fermes » par des « exploitations » et ce changement lexical est l’indice d’une modification du rapport à l’animal. Exploiter, c’est mettre à mal des sols et plus généralement une nature dont on use et abuse. De l’exploitant à l’exploiteur, il n’y a parfois qu’un tout petit pas. En tout cas, le terme d’exploitation ne saurait s’appliquer naïvement aux techniques de l’élevage. Et que dire aussi de la « production » animale ? L’animal serait donc renvoyé aux choses manufacturées ? Ces dérives sémantiques reflètent un regard perverti sur le monde animal. Elles ont été dénoncées dans un texte visionnaire, comme seuls les plus grands poètes savent en offrir. En 1949, dans son Bestiaire spirituel, Paul Claudel écrivait : « Maintenant une vache est un laboratoire vivant, qu’on nourrit par un bout et qu’on trait à l’électricité par l’autre. Le cochon est un produit sélectionné qui fournit une quantité de lard conforme au standard. La poule errante et aventureuse est incarcérée et gavée artificiellement. Sa ponte est devenue mathématique. Chaque espèce est élevée à part et en série. […] Sont-ce encore des animaux, des créatures de Dieu, des frères et sœurs de l’homme, des signifiants de la sagesse divine, que l’on doit traiter avec respect ? Qu’a-t-on fait de ces pauvres serviteurs ? L’homme les a cruellement licenciés. Il n’y a plus de liens entre eux et nous ».[1]

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  • Tirer correctement les leçons de l’invasion de l’Ukraine (Chantal Delsol)

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    Du site du Figaro () via artofuss.blog :

    Chantal Delsol: «Les grands mots ronflants sur la paix universelle n’ont jamais rien produit»

    28 février 2022

    CHRONIQUE – Même si les Occidentaux n’ont aucune velléité belliqueuse, ils doivent tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine et s’armer pour préparer les guerres futures, explique la philosophe. «Nous allons devoir comprendre que notre pacifisme ne s’est pas étendu à la terre entière», argumente-t-elle.

    Il est très extraordinaire de constater depuis des années la complaisance, voire le soutien, d’une partie de la droite française à l’égard de Poutine. La raison en est d’abord l’antiaméricanisme de ce courant, capable de valoriser n’importe quel adversaire de l’Amérique. Et puis la droite a parfois tendance à croire que Poutine est un conservateur, parce qu’il pourchasse les Pussy Riot et révère les patriarches orthodoxes – ce qui est une profonde méprise, Poutine est juste un gangster et un autocrate pragmatique. Son discours contre «la décadence de l’Occident» peut plaire à ceux qui, ici, déplorent le crépuscule de nos croyances – et pourtant il n’y a guère plus décadent que Poutine et ses oligarques, nés dans le chaudron communiste où il n’y eut jamais ni principes, ni valeurs, ni conscience morale.

    Pourtant, les menées de ce personnage inquiétant peuvent nous inciter à un certain retour au réel.

    Nous sommes les héritiers des utopies multiples. Le marxisme et aussi le nazisme étaient des utopies. Nous ne nous sommes pas encore débarrassés de cette forme de pensée. Aussitôt après la chute du communisme ont émergé les théories de la «fin de l’histoire», qui reprenaient l’une des croyances chères au marxisme: celle du paradis sur terre, à gagner bientôt par quelques sacrifices présents. Depuis la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin, l’Occident se trouve encore ancré dans l’illusion de l’anéantissement des guerres, du commerce qui remplace la force (vieille idée qui n’est pas fausse mais ne peut pas être aussi radicale), du gouvernement mondial, de la morale qui remplace la politique.

    C’était à nous d’apporter la démocratie au monde, ce que nous avons tenté de faire en soutenant partout les révolutions de couleurs et en aidant à faire tomber les dictateurs. Les révolutions de couleurs, qui se sont avérées surtout le fait d’une élite occidentalisée, ont été partout réprimées, et quand la chute d’un dictateur nous permettait d’aider à établir la démocratie, le vote conférait souvent le pouvoir à d’autres dictatures. Nous sommes néanmoins encore volontiers convaincus que nous allons abolir la force et la violence, la guerre, la conquête et les frontières, grâce à la modernité, à la consommation et au «doux commerce». Il suffit de regarder les documents européens pour apercevoir cette utopie en toutes lettres. Pendant que Poutine (comme d’ailleurs l’ensemble des peuples non occidentaux) se trouve «encore» dans la mentalité de la force et de l’identité nationale et culturelle, ce qui nous paraît d’un esprit obsolète.

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  • Thibon au secours des évidences

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    Extraits du journal PRESENT du 25 février 2022 (via le Forum Catholique) :

    Entretien d'Anne Le Pape, avec M. Tremolet de Villers qui est l'auteur de la préface du livre Au secours des évidences.

    Thibon n’est-il pas le type même du non-conformiste ? Ne serait-ce que parce que, comme il le note, « l’audace authentique – celle qui comporte des risques – a changé de camp : elle est du côté du bon goût, de la moralité et du bon sens ».

    Thibon est au-delà des critères de conformiste ou non-conformiste. Ces catégories lui étaient aussi étrangères que droite ou gauche, conservateurs ou progressistes… Il était lui et cela suffisait, mais il est vrai qu’il prenait plaisir à noter qu’aujourd’hui le véritable amoureux de l’ordre vrai a des allures d’anarchiste. C’est aussi une constante historique. Antigone, que son ami Maurras appelait « la Vierge-Mère de l’Ordre », passe pour une anarchiste. Elle enfreint volontairement les lois de Créon qui est le pouvoir légitime, mais au nom des « lois supérieures qui ne sont pas écrites ». Thibon a fréquenté, avec une très simple aisance, tous les milieux, aussi libre avec les ouvriers agricoles au temps des vendanges qu’avec les académiciens, avec les jeunes gens dans la frugalité des camps de formation comme avec les princes, les rois ou les chefs d’Etat. Sa simplicité écartait toute affectation, et sa politesse était délicieuse parce qu’elle venait du cœur. Il faut dire qu’il aimait la rencontre. Il avait le don de s’intéresser aux êtres.

    Les pointes d’humour ne manquent pas. Etait-ce l’un des traits de son caractère ?

    Oui, il était drôle. Il disait volontiers : « Je n’ai pas la vanité de ce que j’ai écrit ou dit en conférence, mais j’ai la vanité de mes mots d’esprit. » Ses propos étaient ainsi émaillés de pointes et de saillies auxquelles son accent méridional et un très léger zézaiement donnaient un relief particulier. (...)

    Vous évoquez « les joies et les tourments » de cette vie. Comment se fait-il que le lecteur ressente – en tout cas à la lecture du présent volume – par-dessus tout une impression de sérénité ?

    Thibon était une âme violente, lucide et donc, parfois, au bord du désespoir. Il citait souvent la phrase de Nietzche : « Quand le scepticisme s’allie au désir, alors naît le mysticisme. » Il y avait, chez lui, une immense dose de scepticisme sur toutes les illusions, surtout quand elles sont à couleur religieuse, et ce scepticisme n’épargnait pas le scepticisme lui-même quand il considérait que l’illusion pouvait être féconde. C’est le titre de l’un de ses livres. Vous connaissez sa formule : « Deux catégories d’êtres que je ne peux pas supporter : ceux qui ne cherchent pas Dieu et ceux qui s’imaginent L’avoir trouvé », ajoutant le vers de Victor Hugo « Il est l’Inaccessible, Il est l’Inévitable ! » La quête de Dieu a été la grande aventure intérieure de Thibon et ce chemin est un chemin de Croix. La sérénité que vous ressentez à la lecture de ces billets est le fruit de cet effort qu’il s’imposait d’« écrire pour savoir ce que je pense ». L’écriture délivre du tourment, parce qu’elle permet d’entrevoir ou de cerner la vérité recherchée. Mais, comme il le disait lui-même, « chez les êtres profonds, il a plusieurs fonds. Vous pouvez jeter la sonde, elle ne remonte pas facilement ». Il avait écrit à son ami Jean Ousset : « Votre œuvre est plus que respectable, mais vous valez mieux que votre œuvre. Chez la plupart des hommes qu’on dit grands, c’est l’inverse. J’ai flairé, chez vous, sous l’affairement de Marthe, l’immobilité de Marie. » Ces mots peuvent lui être retournés. L’œuvre de Thibon est belle, mais il est plus grand que son œuvre.

    Gustave Thibon, Au secours des évidences, Billets inédits, 19 € aux Editions Mame

    Vous pouvez le commander sur Livres en Famille.

  • La croisade idéologique de Poutine : ce qu'en disait Mathieu Slama en 2016

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    De Pascal Boniface (Directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques) sur Le Club de Mediapart :

    Reflexions sur la croisade idéologique de Poutine

    J'interroge Mathieu Slama a propos de son livre"La Guerre des Mondes" Editions de Fallois

    1er août 2016

    La guerre des mondes – 3 questions à Mathieu Slama

    Mathieu Slama intervient de façon régulière dans les médias sur les questions de politique internationale. Il a publié plusieurs articles sur la stratégie de Poutine vis-à-vis de l'Europe et de l'Occident. Il répond à mes questions à l’occasion de son dernier ouvrage : « La guerre des mondes : réflexions sur la croisade idéologique de Poutine contre l'Occident », paru aux Éditions de Fallois.

    1.Vous évoquez une incompréhension entre l’Europe et la Russie sur le terrain des valeurs et de la religion qui expliquerait en partie nos différends géopolitiques. Pouvez-vous développer ?

    Mon intuition est la suivante : ce qui se joue entre la Russie de Poutine et les pays occidentaux est beaucoup plus fondamental qu’un simple conflit d’intérêts autour des questions syrienne et ukrainienne. Selon moi, il y a en arrière-plan de ce conflit une opposition entre deux grandes visions du monde concurrentes.

    La vision occidentale, pour résumer, est libérale au sens où elle définit avant tout la communauté politique comme une organisation permettant de garantir les libertés individuelles. La patrie, la communauté, les traditions particulières sont dans cette vision des vestiges appartenant au passé. La vision de Poutine est traditionnaliste : la communauté politique est pour lui le produit d’une histoire et d’une culture particulières qui priment sur les libertés individuelles. Il y a là, donc, deux langages très différents qui se font face.  

    La question religieuse, que vous évoquez, me semble assez bien illustrer cette opposition idéologique. Quand le groupe ultra-féministe Pussy Riots fait irruption dans la cathédrale de Moscou en proférant des injures, elles sont condamnées aussi bien du point de vue pénal que du point de vue de l’opinion publique. Pour expliquer cette condamnation, Hélène Carrère d’Encausse avait assez bien résumé les choses : pour les Russes et pour Poutine, il y a des choses qui ne se font pas, tout simplement. En France, l’action des Femen dans la cathédrale Notre-Dame n’avait guère choqué ni l’opinion publique ni les autorités. Nous avons perdu tout sens du sacré : au nom de la liberté, tout peut être profané, en particulier les symboles religieux (cf. les caricatures de Mahomet…). Evoquer nos racines chrétiennes ? vous n’y pensez pas ! De son côté, Poutine n’a de cesse d’exalter la tradition orthodoxe de son pays. Il s’est récemment rendu à une cérémonie célébrant le millième anniversaire de la présence russe au Mont Athos en Grèce, la « Sainte Montagne » orthodoxe où des moines vivent et prient depuis le Xème siècle. Le symbole est immense.

    Il me semble que Poutine a compris une chose essentielle (quoi qu’on pense de l’homme) : la politique, ce n’est pas seulement une affaire de règles de droits garantissant les libertés individuelles. La politique, c’est autre chose : l’habitation d’un espace particulier, l’héritage de mythes fondateurs, de traditions et de symboles qui inscrivent un pays dans une trajectoire historique qui lui est propre. Si tout n’est que droits, alors il n’y a plus de communautés particulières. Et donc plus de politique. La force de Poutine est de nous confronter à ce terrible renoncement.

    2.Poutine reproche-t-il aux Occidentaux de confondre « communauté occidentale » et « communauté internationale » ?

    C’est la deuxième grande critique qu’adresse Poutine aux pays occidentaux, et qui me paraît essentielle : le monde occidental a cette fâcheuse tendance à vouloir construire un monde à son image. Il est devenu incapable de penser la différence culturelle, d’imaginer qu’il n’y a pas un monde mais des mondes, avec leurs traditions et leur histoire distinctes. Prenons un exemple d’actualité : l’Iran. On ne compte plus les unes et les reportages sur les évolutions de ce pays. Et que célèbre-t-on ? Son occidentalisation  Mais dès qu’il s’agit de ses composantes traditionnelles, on crie à l’obscurantisme, à la barbarie ! Il y a là un mélange d’incompréhension et de mépris, ainsi qu’un immense paradoxe : l’Occident libéral sacralise l’Autre, mais c’est en réalité pour lui nier son altérité fondamentale. Il faut relire Claude Lévi-Strauss à ce sujet, lui qui fut un des premiers à s’inquiéter de l’uniformisation du monde sous l’influence occidentale.

    Le cœur du problème est l’universalisme : cette idée qu’il existe un modèle libéral qui est le devenir inéluctable de l’humanité toute entière. Les néo-conservateurs américains, influencés par une mauvaise lecture de Leo Strauss et de sa réflexion sur le relativisme, ont fait de cet universalisme le centre de leur idéologie (mais au service, évidemment, des intérêts politiques et économiques de leurs pays). L’immense mérite de Poutine est de mettre à nu cet universalisme et ses dérives. Les conséquences sont très concrètes : nul besoin de s’épancher sur les situations catastrophiques de l’Afghanistan, de l’Irak ou encore de la Libye… A ce sujet, Poutine a posé cette question aux Occidentaux devant l’ONU l’année dernière : « Est-ce que vous comprenez ce que vous avez fait ? »

    3. Vous écrivez que, pour le président russe, l’enjeu est de préserver la diversité du monde face aux velléités universalistes occidentales. Il est pourtant plutôt vu chez nous comme celui qui veut soumettre les autres à ses volontés…

    Dans une tribune fameuse écrite en 2013 dans le New York Times en pleine crise syrienne, Poutine a mis en garde l’Amérique contre la tentation de se croire exceptionnelle, car cette tentation contredit l’égalité entre les nations et « la diversité du monde donnée par Dieu ». Et en effet, « diversité du monde » est un des termes les plus utilisés par Poutine dans ses discours. Ce n’est pas un hasard. Il se présente comme le champion du multilatéralisme et de la souveraineté nationale car il vise avant tout la prétention hégémonique américaine (et la soumission des Européens à cette hégémonie). Car ne soyons pas naïfs : Poutine est avant tout un dirigeant réaliste qui défend les intérêts de son pays et de son peuple. Son discours correspond à des intérêts très précis.

    Là où on peut en effet voir des contradictions entre son discours et ses actes, c’est que sa décision vis-à-vis de la Crimée a pu faire penser à un retour d’une volonté impériale de sa part. Cette inquiétude était légitime mais il me semble qu’il montre aujourd’hui qu’il n’a pas l’intention, malgré les exhortations agressives d’intellectuels comme Alexandre Douguine, d’aller plus loin vis-à-vis de l’Ukraine. Le grand écrivain russe Alexandre Soljenitsyne, dont j’ai fait le fil rouge de mon ouvrage, avait cette réflexion très actuelle à propos de la Russie : « Il faut choisir clair et net : entre l’Empire, qui est avant tout notre propre perte, et le salut spirituel et corporel de notre peuple. Nous ne devons pas chercher à nous étendre large, mais à conserver clair notre esprit national dans le territoire qui nous restera ». Cet avertissement, me semble-t-il, vaut tout aussi bien pour Poutine que pour l’Occident. 

  • Le "ressenti" : une forme de tyrannie du désir individuel sur le bien de tous

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    Une tribune de Blanche Streb sur Aleteia.org :

    La tyrannie du ressenti

    21/02/22

    Essayiste, mère de famille, docteur en pharmacie, Blanche Streb éclaire tous les lundis les grands enjeux de société qui touchent à la vie humaine. Dans la multiplication des lois qui consacrent la suprématie du « ressenti » sur la raison commune, elle voit une forme de tyrannie du désir individuel sur le bien de tous.

    Cela n’aura échappé à personne : les lois qui se fondent sur le « ressenti » s’empilent. On tourne en boucle autour de la volonté individuelle, dans des raisonnements de plus en plus individualistes. Est-ce donc le rôle du droit, de la loi, de l’état civil d’acter le « ressenti » individuel ? Une vision répandue de la liberté la résume au sentiment d’avoir devant soi, sans cesse, tous les choix, et au fond, à l’absence de contraintes. Une sorte de liberté « d’indétermination ». 

    Cette vision réductrice oublie le fait que nous vivons dans un « réel » qui nous résiste : l’univers, la vie, le temps, les événements, notre biologie génèrent nombre de déterminations qui ne sont pas qu’une mauvaise nouvelle, une série de contraintes ou une — toute aussi factice — pure « détermination ». Notre vie se construit avec elles, malgré elles, grâce à elles, elles qui n’empêchent pas à certains de nos rêves et de nos projets de se réaliser, puisque nous avons quand même « la main » sur nombre de nos décisions. 

    Lire la suite sur Aleteia.org

  • Pourquoi la notion de loi naturelle est-elle difficilement admise aujourd’hui ?

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    Des propos recueillis par Marine Guerbet sur Aleteia.org :

    « La loi naturelle, c’est la loi de la raison »

    Rémi Brague21/02/22

    Le philosophe Rémi Brague publie "Après l’humanisme. L’image chrétienne de l’homme" (Salvator). Il explique à Aleteia pourquoi la notion de loi naturelle est difficilement admise aujourd’hui, bien que sans elle, la dignité de l’homme soit difficile à justifier.

    Si les lois que l’homme établit ne sont pas fondées sur le « point d’appui » d’une loi universelle, il s’expose à justifier toutes les folies de l’homme contre l’homme. À de nombreuses reprises dans son œuvre, Rémi Brague est revenu sur l’échec de la modernité qui prétend se passer d’une référence à « quelque chose de surhumain », comme la loi divine ou la nature. C’est notamment l’objet de son livre Après l’humanisme, où il évoque la nécessité d’une image de l’homme qui le sauve de lui-même. Invité récemment par l’Institut thomiste de Paris, il a montré les liens entre loi divine et loi humaine et pourquoi, sans la loi naturelle, l’homme ne peut guère posséder des « droits ».

    Aleteia : Vous publiez Après l’humanisme. L’image chrétienne de l’homme (Salvator). Selon vous, la tentation de définir l’homme à partir de lui-même conduit à rendre une partie des hommes indignes de vivre. Seule une image de l’homme qui le sauve, une loi universelle qui le surplombe empêche ce « clivage idolâtre ». Faut-il une loi pour fonder la conception que l’on se fait de l’homme ?

    Rémi Brague : Une loi doit permettre de maîtriser en l’homme ce qui n’est pas humain ou ce qui est moins humain pour, au contraire, lui permettre de libérer ce qu’il a de proprement humain. Tout dépend donc de la représentation qu’on se fait de ce qui est humain.

    Lire la suite sur Aleteia.org

     

    Après l’humanisme. L’image chrétienne de l’homme, Salvator, février 2022, 240 pages, 20 €, Rémi Brague

  • Bergoglio, imbroglio ? L’étrange « gouvernance » du Pape François

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    Le Pape prévoit-il de tout mener à bien par tâtonnements, sans agenda précis, comme il le dit toujours ? Ou bien le projet est-il en réalité le chaos, créant la confusion pour toucher les choses qui lui importent le plus ? Le pape François a-t-il un plan ? Et quel plan ?

    Commentaire d’Andrea Gagliarducci ici :
    http://www.mondayvatican.com/vatican/does-pope-francis-have-a-plan-and-which-plan traduit et publié en français sur le site « Benoît et moi :

    « Les Motu proprio sont des documents qui émanent de la volonté du Pape. Ils ne proviennent pas de consultations avec la Curie. Ils peuvent ne pas provenir d’une suggestion mais simplement de la volonté du Pape. Contrairement aux rescripta ex audientia santissimi, ils ont une formulation plus normative et doivent être rendus publics. Les motu proprio sont rédigés comme une lettre, avec un règlement. Les rescrits sont des notes que le pape fait à la fin d’une audience. Les motu proprio sont publiés et partagés. Les rescrits peuvent ne pas l’être. Les deux sont cependant d’une importance cruciale dans le gouvernement du pape François.

    Les normes les plus importantes du pontificat sont toutes nées de motu proprio. Toutes les modifications décisives des normes sont le résultat de rescrits. En revanche, la Constitution apostolique sur la réforme de la Curie, dont on ne connaît que le nom Praedicate Evangelium, tarde à venir. Les statuts des nouveaux dicastères ont été inclus, sur le site du Vatican, dans la section du motu proprio.

    Les modifications statutaires de certains dicastères de la Curie se sont souvent traduites par des changements minimes ou par un copier-coller d’idées antérieures – pensons à l’Autorité de renseignement financier qui a changé de nom pour devenir l’Autorité de surveillance et d’information financière, une idée à laquelle le cardinal Attilio Nicora, premier président de l’Autorité, avait déjà pensé mais qu’il avait mise de côté. Les grandes réformes législatives, comme celle du code pénal, étaient déjà en préparation depuis un certain temps. Les nouvelles réformes législatives, comme celle du code des marchés publics, sont des nécessités qui découlent des traités internationaux.

    À ce stade, il est légitime de se demander quel est l’agenda du pape François. Et il est encore plus approprié de le faire à la fin d’une semaine au cours de laquelle le pape François a publié deux motu proprio, tous deux significatifs.

    Le premier, publié le 14 février, a modifié la structure de la Congrégation pour la doctrine de la foi : auparavant, elle était divisée en quatre bureaux, désormais elle sera divisée en deux sections. Auparavant, les quatre bureaux travaillaient en harmonie, et la question doctrinale, théologique, était toujours mise au premier plan. La doctrine et la discipline sont maintenant deux sections séparées, avec deux secrétaires dédiés (et vraisemblablement les deux archevêques) placés sur le même niveau.

    Le second motu proprio, publié le 15 février, modifie le code de droit canonique et attribue aux évêques certaines compétences jusqu’ici détenues par le Siège apostolique. Plus que tout, le Siège apostolique est désormais appelé à confirmer, et non plus à approuver, les décisions des évêques sur divers sujets, comme la rédaction des catéchismes. D’où plus d’autonomie pour les évêques, qui seront cependant plus démunis, sans l’aide du Siège Apostolique pour harmoniser les décisions. En même temps, plus d’arbitraire pour le Siège Apostolique car tout dépend de la façon dont il décide, à chaque fois, d’appliquer l’instrument de confirmation.

    Un regard sommaire sur le motu proprio, sans entrer dans les détails, peut révéler l’agenda du Pape François.

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  • La foi de Dostoïevski, l'écrivain russe par excellence

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    D' sur le site du Figaro Vox :

    «Dostoïevski était entré en guerre contre l'athéisme qui gagnait la jeunesse de son époque»

    Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski en 1863.
     
    Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski en 1863. Licence CC

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans un essai sur le génial écrivain russe, Marguerite Souchon nous fait découvrir le rapport à Dieu du plus célèbre écrivain russe, essentiel à la compréhension de son œuvre.

    Ancienne élève de l'École Normale Supérieure et agrégée de russe, Marguerite Souchon est enseignante en classes préparatoires. Elle publie Le Dieu de Dostoïevski aux éditions Première partie.


    FIGAROVOX. - Vous avez publié Le Dieu de Dostoïevski aux éditions Première partie. Si Dostoïevski est l'écrivain russe le plus connu, est-il l'écrivain russe par excellence ?

    Marguerite SOUCHON. - Absolument – ne serait-ce parce que tous les Européens qui referment un roman de Dostoïevski se disent que, décidément, il n'y a vraiment que les Russes pour écrire des choses pareilles ! Ce n'est pas pour rien que l'un de mes chapitres est intitulé : « Pourquoi les personnages sont-ils tous fous ? ».

    Dostoïevski aurait sans doute été extrêmement marri d'apprendre que certains le considèrent comme un écrivain européen, alors que précisément il souhaitait éviter à la Russie le destin de l'Europe.

    Marguerite Souchon

    D'autre part, il était essentiellement préoccupé par l'avenir de la Russie et, du même coup, par les jeunes Russes – quasiment tous ses personnages principaux ont d'ailleurs entre dix-huit et vingt-huit ans – ce qui était typique de son époque : tout le milieu littéraire pétersbourgeois s'interrogeait sur la direction que devait prendre l'Empire russe, et voyait naître des courants de pensée nouveaux, importés d'Occident : le socialisme, le rationalisme, l'athéisme... Dostoïevski s'est justement battu contre ces courants, et aurait sans doute été extrêmement marri d'apprendre que certains le considèrent comme un écrivain européen, alors que précisément il souhaitait éviter à la Russie le destin de l'Europe. Pour ce qui est de son style, là aussi, je doute que l'on puisse faire plus russe : d'ailleurs, jusqu'à la fin du XXe siècle, nos traducteurs l'ont toujours « corrigé » et lissé, pour le rendre plus lisible aux Français.

    Dostoïevski a connu la gloire assez tardivement, pourquoi ? Qui était-il avant d'être reconnu pour son art ?

    Il a connu la gloire tôt… puis tard : il avait vingt-cinq ans lors de la publication de son premier roman, Les Pauvres gens, qui connut un succès immédiat. Un des plus grands critiques de l'époque a quand même débarqué chez lui en larmes à quatre heures du matin après l'avoir lu d'une traite ! Son séjour au bagne, puis son exil en Asie centrale l'éloignent dix ans durant de la vie littéraire de Saint-Pétersbourg. Il réussit quand même à se refaire un nom avec les Souvenirs de la maison morte, son récit de l'expérience pénitentiaire, mais il est vrai qu'à peine rentré à Saint-Pétersbourg, il se retrouve un peu sur le carreau : plus de quarante ans, ancien bagnard, militairement dégradé, veuf, orphelin, sans le sou, écrivain de l'ancienne génération en conflit avec les nouvelles idées. Les Souvenirs lui ont rouvert les premières portes : il a des colonnes dans les journaux, ouvre sa propre revue, donne des lectures publiques… Il publie dans des revues littéraires très lues, et ses œuvres sont accueillies tantôt avec enthousiasme (Crime et châtiment), tantôt de manière mitigée (L'Idiot). C'est ensuite le roman Les Démons qui vient pour de bon mettre le feu aux poudres dans la vie littéraire et intellectuelle de l'époque.

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  • La science peut-elle vraiment prouver l’existence de Dieu ?

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    Formellement parlant, la science explique le « comment » et se trouve démunie devant le « pourquoi », objet de la philosophie. C’est qu’il ne s’agit pas du même ordre, il convient de les distinguer, trop souvent dans le passé, la science ayant été utilisée à tort comme une arme contre la religion.

    Lu dans le mensuel « La Nef » à propos de la parution de l’ouvrage  « Dieu, la science, les preuves » dont les auteurs, M.-Y. Bolloré et O. Bonnassies, ont vendu 135.000 exemplaires en trois mois (ils étaient la semaine dernière à Bruxelles où ils ont donné une conférence) :

    « Quand la plupart des scientifiques professionnels – fussent-ils croyants – entendent proclamer que « la science prouve l’existence de Dieu », ils lèvent les yeux au ciel, voire tapent du poing sur la table. On peut les comprendre, car si l’on prend le mot « science » en son sens strict, qui est aussi devenu le plus courant, il est faux que la science puisse faire une telle chose. Ce n’est pas une question de fait, mais une question de droit.

    Ce que l’on appelle « science » en effet depuis Galilée, n’a pas pour objet les premiers principes et les premières causes, à la façon de la métaphysique définie par Aristote (qui, certes, s’appelait « science » au Moyen-Âge), mais la réalité matérielle considérée sous son seul aspect quantifiable et mesurable. En d’autres termes, la science s’occupe du fonctionnement du monde physique, dont elle cherche à percer les lois, grâce à la méthode expérimentale et à l’outil mathématique. Elle ne s’occupe nullement de statuer sur son origine ultime – s’il en a une.

    Il est donc constitutivement impossible, par définition même de son objet et de ses méthodes, que la science prise en ce sens, c’est-à-dire la science physique mathématisée rencontre Dieu sous ses microscopes, dans ses tubes à essais ou sur le cadran de ses interféromètres. Même à titre d’entité invisible (la physique des particules n’en manque pas !), Dieu n’est pas une hypothèse scientifique : aucun système d’équations, dans un traité d’astrophysique, n’aura pour solution possible « Dieu ». Le Catéchisme de l’Église catholique affirme d’ailleurs (§ 31) que les preuves de l’existence de Dieu – car il en existe – « ne relèvent pas des preuves que cherchent les sciences naturelles ».

    Mais alors ? M.-Y. Bolloré et O. Bonnassies (B&B ci-après) se sont-ils égarés ? La science n’a-t-elle absolument rien à nous dire sur la question qui nous intéresse ? Non, pas du tout ! Ce serait mal comprendre. Il se trouve simplement qu’il existe un quiproquo sur le rôle de la science dans cette affaire. S’il est exclu que la science, en tant que telle, puisse s’intéresser à l’existence de Dieu, ni encore moins la prouver, on peut soutenir en revanche, avec B&B, que certaines données issues de la science (le Big-Bang, le réglage fin des constantes cosmologiques, l’information spécifique de l’ADN) peuvent être utilisées légitimement par la réflexion philosophique, pour construire des arguments tendant à démontrer l’existence de Dieu. C’est ce que font, sans le dire très explicitement, les auteurs du livre. D’où le potentiel malentendu.

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  • Remplacer les politiciens "catholiques" par des musulmans ou des mormons ?

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    De Robert Siedlecki sur IFN (International Family News) :

    Le professeur Kreeft et les politiciens “catholiques”

    Alors que la bataille de Lépante était une défense de la chrétienté, Peter Kreeft affirme que la guerre culturelle actuelle est "une plus grande bataille" qui peut être gagnée par les chrétiens qui rejettent les "catholiques" et soutiennent les musulmans et les mormons.

    16 février 2022

    Peter Kreeft est probablement le meilleur théologien, auteur et apologiste catholique de ces 50 dernières années. Professeur au Boston College, il a écrit des dizaines de livres et donné des milliers de conférences dans tout le pays. En raison de sa formidable vision du christianisme et de son style d’écriture unique, qui fait notamment un usage remarquable de l’analogie, de l’allégorie et de l’esprit, on l’a surnommé le “C.S. Lewis catholique”. L’une des choses les plus sages qu’il ait jamais dites se trouve dans son livre Ask Peter Kreeft de 2019 . En réponse à la question “Je pense que les musulmans sont nos ennemis. Qu’en pensez-vous ?” Kreeft a dit :

    “George Weigel, biographe officiel de Jean Paul II, a déclaré que l’Église catholique pourrait gagner la guerre culturelle et faire légaliser sa morale sociale en remplaçant simplement chaque politicien “catholique” à Washington par un musulman ou un mormon.”

    Jamais des mots plus vrais n’ont été prononcés. Il suffit de regarder certains des politiciens et fonctionnaires “catholiques” les plus en vue aux États-Unis – le président Joe Biden, la présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi, le Sénateur Dick Durbin, la juge de la Cour suprême Sonia Sotomayor, la Gouverneure de New York Kathy Hochul, pour n’en citer que quelques-uns – pour se rendre compte de la véracité de la déclaration de Kreeft. L’Église catholique a clairement échoué dans sa mission de catéchiser correctement ces personnes ; en effet, toutes ces personnes ont des positions diamétralement opposées aux doctrines majeures et bien connues de l’Église. Ils soutiennent tous une culture de la mort, que ce soit dans l’utérus ou en fin de vie, le mariage des homosexuels, la croyance qu’un homme biologique peut devenir une femme et vice versa, et la croyance que Dieu a créé plus de deux genres, entre autres choses.

    Kreeft compare les convictions de ces fonctionnaires “catholiques” à celles d’un musulman moyen : “Vous auriez du mal à trouver un seul musulman dans le monde qui soit pro-avortement. Ou anti-famille. Ou pro-révolution sexuelle”.

    Il poursuit en montrant comment le pape Jean-Paul II, lors de la Conférence Internationale des Nations Unies sur la population et le développement qui s’est tenue au Caire en 1994, a réussi à empêcher que le soutien à l’avortement soit une condition préalable pour qu’un pays puisse recevoir l’aide de l’ONU en travaillant avec les pays musulmans contre l’Occident chrétien/catholique. Kreeft écrit :

    “Le pape Jean-Paul II a mené et gagné une plus grande bataille en travaillant avec les musulmans que celle que les chrétiens ont gagnée contre eux lors de la bataille de Lépante, un demi-millénaire plus tôt. Il l’a fait lors de la conférence des Nations Unies au Caire dans les années 1990 en alliant l’Église aux musulmans pour bloquer un règlement parrainé par les États-Unis qui aurait exigé de chaque nation qu’elle légalise l’avortement afin de bénéficier de tout avantage ou aide de l’ONU. Le règlement aurait été adopté sans cela.”

    Afin de gagner la guerre culturelle, ou du moins d’enrayer son avancée agressive, Peter Kreeft semble offrir aux catholiques plusieurs choix. Tout d’abord, ils pourraient exiger de l’Église catholique qu’elle fasse un meilleur travail de catéchisation de ses membres, de sorte que lorsqu’un “catholique” se présente aux élections, les gens sachent qu’il soutient en fait les positions de l’Église. Deuxièmement, ils pourraient exiger que les politiciens qui ne croient pas vraiment ce que l’Église enseigne ne puissent pas dire qu’ils sont catholiques. Troisièmement, ils pourraient retirer leur soutien aux politiciens “catholiques” et élire à la place des musulmans (ou des mormons) qui soutiendraient des positions sociales conformes à l’enseignement catholique. Quatrièmement, ils pourraient faire deux ou plusieurs des éléments ci-dessus. Espérons que les catholiques choisiront rapidement la quatrième option avant que nos fonctionnaires “catholiques” ne causent davantage de dommages à notre culture judéo-chrétienne.

  • Philo à Bruxelles, 22 février : "L'envie et la jalousie; Echec et mat!"

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