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Société - Page 473

  • La "génération pape François" : des cathos de gauche ?

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    COUV_PLAIDOYER_V2.inddD'Isabelle de Gaulmyn sur son blog :

    Cathos de gauche ou génération Pape François ?

    Les cathos de gauche sont de retour !!! C’est ce qui vient à l’esprit à la vue de cet ouvrage, écrit par trois jeunes catholiques à la tête bien faite, Pierre-Louis Choquet, Jean-Victor Elie et Anne Guillard. Voici un livre qui plaide pour un christianisme résolument engagé dans le monde, un christianisme qui se risque à la rencontre, « christianisme de l’inachèvement » écrivent-ils, qui laisse « au témoignage de notre foi la possibilité d’entrer davantage en consonance avec les interrogations des personnes d’aujourd’hui ».

    Produits de la Manif pour tous

    On croyait les cathos de gauche disparus, réduits à quelques rangs de fidèles aux cheveux gris, décimés par la sécularisation, lassés d’une Église qu’ils ne comprenaient plus. Et bien, non ! Ces trois jeunes sont, à leur manière, des « produits » de la « Manif pour tous ». Inquiets du succès de ce mouvement et de sa visibilité, ils refusent de laisser le monopole du catholicisme aux tenants d’une conception qu’ils jugent « patrimoniale » et « identitaire » de la religion, tournée vers le regret du passé, et enfermée dans ses certitudes. Eux au contraire plaident pour ce qu’ils appellent un « christianisme de l’inachèvement », c’est-à-dire un christianisme ouvert à la discussion voir au compromis avec une société qui n’est plus chrétienne. Un christianisme « ici et maintenant », s’engageant dans l’action collective et politique pour « créer les conditions d’habitation d’un monde désirable », visant à lutter contre les inégalités, protéger la planète et accueillir les étrangers.

    Du débat sur l’Église à la politique

    Catholiques de gauche, donc ? Pas si simple. D’ailleurs, jamais dans l’ouvrage ils n’évoquent ce catholicisme des années 1970, dominé au moins au plan intellectuel par un engagement à gauche. Et pour cause : le travail de Pierre-Louis Choquet, Jean-Victor Elie et Anne Guillard, loin de plagier les discours de ce temps-là, en diffère sur l’essentiel.

    Tout d’abord, par l’absence totale de revendications sur l’institution Église. Peu importe à ces jeunes les formes et l’organisation interne de l’Église. Là n’est pas leur priorité, ni leurs questions. Alors que les années 1980 et 90 avaient vu s’opposer deux visions ecclésiales – traditionalistes et modernistes –, les années post « Manif pour tous » voient s’affronter deux visions politiques. C’est heureux, car les cathos de gauche avaient fini par lasser à force de se crisper sur les débats institutionnels internes à l’institution, qui n’intéressent à vrai dire guère dans un monde totalement déchristianisé. L’urgence, pour ces jeunes auteurs, n’est pas la sacristie, mais le monde, où le christianisme, affirment-ils, a encore un rôle à jouer.

    La Bible à la main

    Seconde différence, et de taille, ces « jeunes cathos » brandissent à la main la Bible, qu’ils connaissent d’ailleurs remarquablement bien. Les cathos de gauche des années 1970 avaient fini par oublier leur enracinement chrétien. Eux au contraire le proclament, le travaillent, et c’est à partir de leur foi qu’ils prônent un engagement fort dans la société.

    Enfin, ils se méfient d’un catholicisme qui se contenterait de s’investir dans des initiatives de terrain, si louables soient-elles. Loin par exemple de ces témoignages singuliers et « extra-ordinaires » qui ont fait la force du Renouveau charismatique à une époque, nos trois compères revendiquent une action collective, pour jouer sur les mécanismes politiques de la société globale. En cela, ils rejoignent leurs homologues de la Manif pour tous, dont ils sont, en quelque sorte, l’image inversée. Car s’ils se revendiquent clairement à gauche, l’analyse, elle, vaut pour tous ceux pour qui le christianisme appelle, écrivent-ils dans une jolie formule empruntée à l’encyclique Laudato si, au « souci du monde ». Au fond, il s’agit là moins du retour des cathos de gauche que de l’émergence d’une « génération pape François ».

    « Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien », Pierre-Louis Choquet, Anne Guillard et Jean-Victor Elie

    les Editions de l’Atelier, 144 p, 15 €

  • Fluctuat nec mergitur : les tribulations d’un collège jésuite au pays des grands lacs

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    collège Bukavu 1950 3962580094_3a7c599c6f_b.jpg

    Un regard africain sur une tranche d’histoire qui peut encore nous parler en tant que Belges nous le rappelle : le temps n’est pas partout le même ni l’évolution des mentalités linéaire. Les tribulations d’un collège jésuite au pays des grands lacs nous en apportent la preuve.

    Dédié à Notre-Dame de la Victoire, dont la statue surmonte l’entrée d’honneur de cet immense bâtiment achevé dans les années 1950, le Collège des Jésuites de Bukavu (RDC) déploie aujourd’hui encore ses ailes autrefois immaculées au sommet de la presqu’île de Nya-Lukemba, face au lac Kivu.

    Comme le montre ci-dessous le film commenté par le P. José Minaku, en trois quart de siècles et plus, il a certes vieilli et payé son tribut aux vicissitudes qui jalonnent l’histoire du Congo depuis l’indépendance mais, sous le nom d’Alfajiri hérité de l’ère mobutiste, c’est toujours bien lui avec sa grande croix dominant la tour de la chapelle et le monogramme du Christ : Iesus Hominum Salvator, qui est aussi celui de la Compagnie de Jésus, restée aux commandes du navire : « Stella Duce », sous la conduite de l’étoile.

    Le monde a certes changé et la population scolaire, encore plus nombreuse qu’autrefois, est bien différente de la jeunesse coloniale qui avait motivé la fondation de ce collège en 1938 mais, et c’est ce que donne à entendre le commentaire, l’esprit demeure, conservant même une pieuse mémoire des temps anciens.

    JPSC

  • La Catalogne et l'indépendance : une énorme arnaque

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    De Sergio Cébrian sur le site "VoxEurop" :

    LA CATALOGNE ET L’INDÉPENDANCE :

    Une énorme arnaque

    Ce qu’on observe ces dernières années en Catalogne peut être qualifié d’ "énorme arnaque", dont les racines puisent dans un intense processus d’appropriation de l’espace politique catalan au point d’asphyxier toute option étrangère à son approche. C’est une arnaque de dire, comme le font les indépendantistes, que les droits des Catalans ont été violés, qu’on leur a refusé de voter librement dans les consultations légales, ou que leur langue et culture ont été "étouffées" par Madrid. On observe que le "catalanisme" traditionnel, protégé généreusement par la constitution espagnole de 1978, qui a accordé une très large autonomie à la Catalogne, s’est mué en nationalisme et en des revendications d’indépendance régies par l’avidité, l’opportunisme et la concurrence en matière de politique intérieure. Or, il est impossible de contenir le nationalisme car il repose sur une dichotomie entre le bien et le mal, sur l’exclusivité et sur l’obligation de prendre partie.

    Ajoutez à cela un contrôle de fait de la langue, de l’éducation, de la culture et des organes de presse et vous avez tous les ingrédients d’un nationalisme "laid" , voire d’un totalitarisme — celui qui a jadis anéanti l’Europe. On les a reconstruits dans un style nationaliste post-moderne, compatible avec les réseaux sociaux, un nationalisme de selfies avec drapeaux, de l’imaginaire audiovisuel avec une stratégie marketing impeccable, qui s’est développée essentiellement après l’arrêtdu Tribunal constitutionnel sur le Statut de la Catalogne de 2010 — qui avait amendé le Statut — et après un processus de négociation désastreux, et encore davantage avec les mises en scène massives de la Diada, la fête nationale catalane.

    Une chimère ethnique absurde dans une Espagne démocratique et ouverte. C’est ce qui a permis de séduire de nombreux Catalans — mais moins de 50% d’entre eux comme le montrent les résultats des dernières élections régionales. C’est un processus qui a culminé en pleine crise économique, pendant laquelle les laissés-pour- compte (dont une grande partie n’avait aucun penchant nationaliste auparavant) ont renforcé les rangs du mouvement séparatiste. Ce phénomène peut s’expliquer par l’émergence d’un mouvement global contre les inégalités générées par le néolibéralisme, et dans cadre s'explique qu'une partie des classes populaires locales se sont bizarrement allié actuellement aux plus nationalistes parmi les nationalistes catalans, clairement imbus de suprémacisme vis-à-vis des Espagnols "pauvres" . La recherche d’un bouc émissaire, la “méchante Espagne" incarnée par le slogan "L’Espagne nous dérobe" , vient compléter le tableau.

    La dernier acte de cette supercherie s’est déroulé dimanche 1er octobre, avec l’appel suicidaire pour un référendum sur l’autodétermination lancé par un dirigeant politique qui avait admis par le passé avoir des inclinations au suicide politique. J’ai nommé Carles Puigdemont, président de la Generalitat. Il l’a fait malgré la proclamation par la Cour constitutionnel de l’illégalité de la consultation. Pour déterminer à qui revient la charge de la preuve, il suffit de rappeler qu’un coup d’Etat interne a eu lieu en Catalogne les 6 et 7 septembre, contre les institutions catalanes et celles de l’Etat espagnol, en ignorant la moitié non nationaliste de la représentation parlementaire.

    Lire la suite sur voxeurop.eu

  • Martin Luther ou le chant du coq de la modernité

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    Martin Luther, le chant du coq de la modernité

    Martin Luther, le chant du coq de la modernité

    Sous ce titre, les éditions de L'Homme Nouveau viennent de faire paraître un livre de Danilo Castellano qui, dans une approche novatrice, ausculte la Réforme protestante, principalement dans ses conséquences politiques et montre ainsi la place déterminante qu'occupe l'esprit protestant dans notre monde actuel.

    Doyen émérite de la Faculté de droit de l’université d’Udine (Italie), membre correspondant de deux académies royales espagnoles, Danilo Castellano est un philosophe connu et reconnu aussi bien dans son propre pays que dans ceux de langue hispanique. Auteur de très nombreux ouvrages, son travail porte essentiellement sur la philosophie politique et le droit. À ce titre, il est aujourd’hui l’un des plus éminents représentants des défenseurs du droit naturel classique qu’il illustre de façon aussi originale qu’incisive.

    Un auteur à découvrir

    En France, pourtant, à l’exception notable de la revue Catholica, dont il est membre du Conseil scientifique, il reste encore trop méconnu. Martin Luther, le chant du coq de la modernité, essai profondément novateur, est le premier livre qui paraît en français sous son seul nom et vient ainsi compléter les livres collectifs auxquels il a contribués. Publié à l’origine en 2016, simultanément en Italie et en Espagne, cet essai aurait dû voir le jour beaucoup plus tôt en langue française, si une série de difficultés ne s’étaient pas mises en travers pour en retarder la publication.

    Fallait-il, pour autant, renoncer à sa publication ? Nous ne le croyons pas. Les analyses qu’offre dans ce petit livre le professeur Danilo Castellano dépassent de très loin le seul moment d’une commémoration, en l’occurrence celle de la Réforme protestante. Pour Danilo Castellano, la Réforme de Luther pose, en effet, les prémisses et les fondements du monde dans lequel nous vivons. Habités par la modernité, l’Europe et les États-Unis, et non les seuls États-Unis, en sont directement issus. Saisir ce lien revient donc à mieux comprendre ce que les Allemands appellent la Weltanschauung, cette conception du monde qui préside à nos destinées. L’enjeu n’est pas mince. Il est même déterminant si l’on entend sortir des conséquences que celle-ci a produites et dont nous constatons chaque jour les méfaits.

    Extrait de la préface de l'auteur :

    Il semble plus opportun d’examiner les conséquences des théories et des choix de Luther sur le plan éthique, politique, juridique, les conséquences sur le plan de la philosophie pratique. Aussi bien l’Europe moderne et contemporaine que l’Amérique du Nord et même, en partie, l’Amérique du Sud sont filles du protestantisme, même si elles présentent certaines caractéristiques particulières qui les rendent en partie différentes. Même l’Espagne, qui a cherché à s’opposer à la culture protestante, en est restée partiellement victime. Il suffit de voir par exemple que la Seconde Scolastique chercha à y résister, à s’y opposer, mais à la fin en resta considérablement marquée malgré la persistance de cette opposition. Il suffirait de penser, en particulier, aux doctrines politiques de Suarez pour comprendre cette affirmation qui peut sembler paradoxale et certainement inhabituelle. (…)

    Luther joue un rôle important en ce qui concerne les doctrines politiques qui entrèrent rapidement dans l’histoire, même si elles se traduisirent en pratique avec des contradictions.

    C’est pourquoi le poids qu’a eu le luthéranisme ne concerne pas seulement la question religieuse : c’est surtout dans le domaine mondain qu’il s’est révélé considérable et même déterminant.

    En revanche, on peut peut-être affirmer qu’il a imprimé un « tournant » à la politique, laquelle, a « transformé » (c’est-à-dire, trahie dans sa nature et dans sa finalité), a caractérisé toute la Modernité. À tel point qu’on pourrait dire que le protestantisme s’est rapidement diffusé non pour des raisons religieuses (du moins, pas principalement), mais pour des raisons mondaines : son expansion ne s’expliquerait pas autrement. Luther, en effet, est incohérent sur le plan théorique (ainsi que sur le plan moral), même s’il y a au fond de sa doctrine un choix qui lui donne une unité. Sa pensée, considérée en soi et pour soi, ne peut exercer aucune fascination. À tel point qu’il faudra attendre Hegel pour lui donner une structure, laquelle, toutefois, en est aussi en fait une transformation, bien qu’elle en soit le développement cohérent : l’ordonnance hégélienne de la doctrine luthérienne marque l’abandon définitif des résidus religieux en faveur des justifications rationalistes

    Ce livre est disponible en librairie et à la boutique de l'Homme Nouveau (236 pages, 12 €).

  • La maladie de Charcot

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    Sur RCF, le docteur Xavier Mirabel évoque la maladie de Charcot :

  • Polémique autour du drapeau "religieux" de l'Union européenne

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    Lu sur le blog « salon beige » :

    drapeau_union_europenne-745x450.jpg"Jean-Luc Mélenchon souhaite faire retirer le drapeau de l'UE de l'Assemblée nationale, à quoi Emmanuel Macron répond qu'il compte le reconnaître pour empêcher qu'il soit enlevé. Pour Alexis Corbière, député LFI et porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, la nature de ce drapeau doit conduire à sa sortie de l'hémicycle :

    "Son créateur, Monsieur Arthur Heitz (en réalité Arsène Heitz) l'a toujours assumé : c'est un symbole religieux. Cette symbolique du fond bleu et ces douze étoiles est directement inspirée de la médaille pieuse dédiée à la Vierge Marie que monsieur Heitz portait autour du cou."

    "C'est un symbole marial, volontairement adopté le 8 décembre 1955, le jour de l'Immaculée conception". "Pourtant, plus que jamais, nous avons besoin de laïcité et il importe que les symboles présents dans cette Assemblée soient conformes à cette volonté qui nous rassemble. Oui, laïcité !".

    On attend avec gourmandise le moment où Alexis Corbière apprendra que le bleu du drapeau tricolore provient de la couleur de la chape de saint Martin, le rouge de Saint-Denis et le blanc de la monarchie...

    Michel Janva "

    Ref. Polémique autour du drapeau "religieux" de l'Union européenne

    JPSC

  • Le triomphe du nihilisme est-il inéluctable ?

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    Dans son numéro d'octobre consacré au nihilisme, la Revue Catholica publie cet éditorial de Bernard Dumont :

    Numéro 137 : Face au nihilisme

    Le psaume 126 célèbre la fin de la captivité à Babylone. Il s’achève ainsi : « Ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans l’allégresse. Ils vont, ils vont en pleurant, portant et jetant la semence ; ils reviendront avec des cris de joie, portant les gerbes de leur moisson. » La grande prophétie moderne, formulée à l’époque des […]

    Le psaume 126 célèbre la fin de la captivité à Babylone. Il s’achève ainsi : « Ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans l’allégresse. Ils vont, ils vont en pleurant, portant et jetant la semence ; ils reviendront avec des cris de joie, portant les gerbes de leur moisson. » La grande prophétie moderne, formulée à l’époque des Lumières, lorsque Kant annonçait l’arrivée de l’humanité à l’âge adulte et Hegel l’épiphanie universelle de la liberté, se réalise maintenant en sens rigoureusement inverse : elle a commencé en chantant l’avenir radieux, elle finit aujourd’hui dans les angoisses et à certains égards dans la folie. Même si l’appareil politique, économique, technique, culturel de la modernité dans sa phase tardive s’autocélèbre en permanence, il faut être aveugle volontaire pour ne pas voir que le programme annoncé ne s’accomplit pas sans dégâts tout autres que collatéraux. De cela, tout le monde a en fait une conscience au moins diffuse, mais celle-ci est étouffée ou contrebalancée par la gestion collective des préoccupations à court terme et l’automatisme de la fuite en avant.

    Une esthétique nouvelle est élaborée et diffusée par le système des médias, entendu au sens le plus large, tendant à relancer perpétuellement cette fuite en avant. Elle opère à travers la publicité, les circuits de production littéraire, le cinéma, la mode, la musique populaire, le simple mimétisme social. Sont ainsi banalisés, banalisés voire donnés en exemple à satiété la grossièreté de langage, la pornographie, la drogue, les tatouages, toutes les formes de déviance, les cultes sataniques, les vies familiales désaxées, le suicide comme acte de suprême liberté… L’activité déployée sous la dénomination abusive d’« Art contemporain » est particulièrement représentative de l’exaltation démonstrative du mal et du néant. Même si cette pédagogie du sacrilège ne mobilise directement qu’un milieu restreint, elle n’en a pas moins une force symbolique du fait qu’elle est imposée sur les lieux publics comme le furent auparavant monuments aux morts et statues de héros. Dans un ordre différent, la licence totale, l’incitation même laissée à l’avortement, aux manipulations sur l’être humain, le retour en force de l’eugénisme, la légitimation de l’euthanasie s’inspirent de la même « valeur » centrale : la transgression. Transgression de la loi naturelle, de la dignité humaine, de la simple raison, de la décence élémentaire. Présente sous des formes multiples, la transgression envahit d’autant plus le corps social qu’elle est suivie et souvent précédée par la législation étatique, sanctionnée et aggravée par les décisions des tribunaux, qu’elle fait l’objet des pressions exercées par les plus puissantes des organisations mondiales, les grands groupes financiers, les obédiences maçonniques et autres entités activistes dites issues de la société civile.

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  • Chiffres et pratique de la procréation médicalement assistée (PMA) en Belgique

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Chiffres et pratique de la Procréation Médicalement assistée en Belgique

    Dossier de l'IEB

    Depuis 1978, année de naissance du premier bébé né par fécondation in vitro, le nombre d’enfants conçus de cette manière s’élève à 5,4 millions dans le monde entier. La grande majorité des traitements de PMA est réalisée en Europe. En 2014, il y eut 707.171 cycles entrepris sur le continent, donnant lieu à 146.232 naissances.

    Les techniques de procréation médicalement assistée se sont beaucoup développées depuis 40 ans en Belgique, pays pionnier dans la pratique. Il compte aujourd’hui 18 centres de Procréation Médicalement Assistée (PMA), soit un par hôpital universitaire et un centre non-universitaire par province et 16 banques d’ovocytes et de sperme.

    En 2014, 33.790 cycles de PMA ont été entrepris, ce qui a conduit à 5.774 naissances, soit 4,6% du total des naissances. En comparaison, aux Etats-Unis, les enfants conçus en 2015 par FIV représentent 1,7% du nombre total des naissances6, soit 67.818 nourrissons. Au Japon, ce chiffre atteint 5% des naissances !

    A l'heure où la France se questionne sur la PMA pour toutes les femmes, ce nouveau Dossier de l'IEB aborde différents aspects de la PMA: juridiques, économiques, éthiques et psychologiques.

    Il ne fait pas l'impasse sur des données sensibles telles que le nombre d'embryons détruits, donnés, congelés chaque année et aborde aussi l'aspect budgétaire et les coûts que représentent ces techniques de procréation.

    D’après l’INAMI, la totalité des dépenses liées à la PMA aurait coûté à la sécurité sociale 72.969.000€ pour la seule année 2013.

    Télécharger le Dossier : ICI

  • La peine de mort est inhumaine et inadmissible selon le pape François

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    De Radio Vatican

    La peine de mort est inhumaine et inadmissible, réaffirme le Pape François

    (RV) «La condamnation à la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle». Le Pape François s’est exprimé ce 11 octobre 2017 à l’occasion du 25ème anniversaire du Catéchisme de l’Église Catholique promulgué par Saint Jean-Paul II le 11 octobre 1992. Devant les participants à cette rencontre organisée par le Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation dans la salle du Synode au Vatican, le Saint-Père a réaffirmé l’évolution de la position de l’Église sur la peine capitale: «la peine de mort est inadmissible car elle attente à l’inviolabilité de la personne».

    «Le Catéchisme de l’Église Catholique est un instrument important», a d’abord rappelé le Pape François, puisque c’est lui qui expose «l’enseignement de toujours pour que grandisse la compréhension de la foi», mais aussi parce qu’il entend «s’adresser à nos contemporains, avec leurs questions à la fois diverses et nouvelles». C’est le rôle même du Catéchisme de l’Église Catholique, poursuit François avec les mots de Saint Jean-Paul II: «qu’il aide à éclairer de la lumière de la foi les situations nouvelles et les problèmes qui ne s’étaient pas encore posés dans le passé», autrement dit, «enseigner la nouveauté, sans abandonner l’ancien».

    La promulgation du Catéchisme de l’Église Catholique, trente ans après l’ouverture du Concile Vatican II, se devait en effet de respecter le désir de Saint Jean XXIII qui ouvrit ce Concile : «se tourner vers les temps présents» et «se mettre au travail qu’exige notre époque», tout en s’appuyant sur le passé et «poursuivant la route sur laquelle l'Église marche depuis près de vingt siècles». «Garder» cet héritage et «poursuivre» le chemin, voilà l’objectif de l’Église résume le Pape François, «un but et une mission dont nous sommes responsables, pour annoncer de façon renouvelée et davantage exhaustive l’Évangile de toujours à nos contemporains».

    Finalement, ce n’est pas une question de renouvellement du langage «pour exprimer la foi de toujours», mais bien une question de «nouveauté de l’Évangile du Christ, pas encore mise en lumière» que l’Église doit exposer de façon urgente et nécessaire face aux nouveaux défis et perspectives de l’humanité, estime le Pape. Ce n’est pas non plus une question de raison car «connaître Dieu, ce n’est pas d’abord un exercice théorique», mais c’est une question d’amour, de «désir inépuisable présent au cœur de chacun. C’est la connaissance qui vient de l’amour». Voilà pourquoi le Catéchisme est à voir «à la lumière de l’amour, comme une expérience de connaissance, de confiance, et d’abandon au mystère».

    La peine de mort est inadmissible

    L’amour comme fondation du Catéchisme de l’Église Catholique. C’est à partir de cette explication, que le Pape François a souhaité aborder le sujet de la peine de mort. «Un thème qui devrait trouver dans la Catéchisme de l’Église Catholique, un espace plus approprié et plus en adéquation avec cette finalité». Car jusqu’à aujourd’hui, cette sentence n’était pas formellement exclue par l’Eglise. En effet, dans le Catéchisme de l’Église Catholique de 1992, il est stipulé : «L'enseignement traditionnel de l'Église n'exclut pas, quand l'identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort si celle-ci est l'unique moyen praticable pour protéger efficacement de l'injuste agresseur la vie des êtres humains» (Catéchisme de l’Église Catholique, IIIè partie. La vie dans le Christ - deuxième section. Les dix commandements - chapitre 2 "Tu aimeras ton prochain comme toi-même " - article 5. Le cinquième commandement - I. Le respect de la vie humaine - alinéa 2267).

    Le Pape François, dans ce discours, réaffirme ainsi l’évolution de la position de l’Église sur la peine capitale. Après Saint Jean-Paul II et Benoît XVI, François veut redire «avec force que la condamnation à la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle, quel que soit son mode opératoire». Décider «de supprimer une vie humaine» est «inadmissible», «quelque puisse être la gravité de la faute commise» a répété avec fermeté le Saint-Père, car c’est une décision par elle-même contraire à l’Évangile. Seul Dieu peut se faire «le véritable juge et le garant» de cette vie sacrée, d’autant que pas même le meurtrier ne doit perdre sa dignité personnelle, «car Dieu est un Père qui attend toujours le retour du fils qui, conscient de ses erreurs, demande pardon et commence une nouvelle vie».

    La peine capitale est «un remède extrême et inhumain» dicté «par une mentalité plus légaliste que chrétienne» qui faisait ainsi «disparaître le primat de la miséricorde sur la justice» a déploré le Saint-Père qui assume la responsabilité de ce passé. Mais aujourd’hui, «le développement harmonieux de la doctrine demande cependant d’abandonner des prises de position liées à des arguments qui apparaissent désormais réellement contraires à une nouvelle compréhension de la vérité chrétienne». Car la Tradition de l’Église est une réalité dynamique, toujours vivante, qui progresse. «La Parole de Dieu ne peut être conservée dans la naphtaline comme s’il s’agissait d’une vieille couverture dont il faudrait éloigner les parasites !» a lancé le Pape, qui appelle, non pas à changer la doctrine, mais à changer de lecture sur la doctrine, en adoptant une «religieuse écoute» de l’Église d’aujourd’hui pour la faire avancer.

  • L’Europe revient dans le discours politique et social

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    La Salle des Professeurs, qui est l’une des deux salles de prestige de l’Université de Liège, était bienIMG_8232.JPG remplie, hier soir, pour accueillir un échange remarquable sur l’avenir de l’Europe qui eut lieu entre Pierre Defraigne (Collège de l’Europe, ancien directeur général à la Commission européenne, ci-contre à droite) et Alfred Steinherr (directeur académique du John F. Welsch College of Business à Luxembourg et ancien directeur général de la Banque Européenne d’Investissement, ci-dessous à gauche).

    IMG_8231.JPGL’enregistrement intégral de cette rencontre, organisée par le Groupe Ethique sociale et  l’Union des étudiants catholiques de Liège sera bientôt disponible.

    Dans la même perspective, le site web « cath.net » publiait, hier aussi, cette interview que le Père Olivier Poquillon, secrétaire général de la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté européenne, a accordée à Bernard Litzer (extraits) :

    « L’Europe revient dans le discours politique, notamment chez Emmanuel Macron et Angela Merkel. L’esprit européen fait-il un retour contraint ou bienvenu?

    O. Poquillon: Les Allemands et les Français n’ont peut-être pas oublié les carnages des deux dernières guerres mondiales. Dans une période anxiogène comme la nôtre, il est vital de mettre en place un cadre qui permette d’éviter aux égoïsmes nationaux et corporatistes de prendre le pas sur la recherche du bien commun. Qu’ils le veuillent ou non, nos pays et nos peuples sont en Europe, même la Suisse!

    «L’Union européenne est partie assez loin dans l’économie de marché en donnant souvent l’impression de privilégier les profits financiers au détriment d’une économie au service des personnes», estime Olivier Poquillon. 

    La question n’est donc pas de savoir si nous voulons en faire partie ou pas, mais comment nous voulons y vivre ensemble. C’est sans doute ce constat qui explique le retour de ce thème sur le devant de la scène. Pour l’Eglise, la construction européenne est d’abord vue comme un projet de paix. Et c’est dans cet esprit que la COMECE et le Saint Siège organisent un dialogue entre politiques et religieux de haut niveau, fin octobre au Vatican.

    La poussée migratoire a plongé le Vieux-Continent dans une crise politique, entre les tenants de l’ouverture et les pays de l’Est, réticents. Comment concilier ces deux positions

    Cette crise est surtout politique avant d’être migratoire. Si on regarde les chiffres, l’Europe a connu des mouvements migratoires bien plus importants au cours du siècle passé, notamment autour des deux guerres mondiales et des décolonisations. Aujourd’hui, on entretient dans les populations un sentiment d’impuissance face à des «hordes» allogènes qui déferleraient sur nous pour bouleverser nos sociétés, piller nos biens et faire de nous des étrangers dans notre propre pays. Comme l’ont montré de récentes études, ce sentiment est d’autant plus fort qu’on n’a pas de contact direct avec les migrants. Lorsqu’on connait un visage, un nom, une histoire, on peut sortir de la confrontation de masse pour rencontrer l’autre comme une personne et trouver avec lui des solutions.

    L’Eglise catholique n’est pas utopique sur la question des migrants et réfugiés. Elle rappelle seulement aux politiques leurs propres engagements à considérer tous les hommes libres et égaux en droit, comme ils le sont aux yeux de Dieu. Face aux peurs et au sentiment de perte de contrôle de nos concitoyens, à l’Est comme à l’Ouest, cela implique de trouver de nouvelles façons de gouverner, non pas pour les gens mais avec les gens.

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  • Le Pape voudrait-il que des terroristes utilisent les voies de l'immigration?

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    Du Père Xavier Dijon s.J., en opinion, sur le site de la Libre :

    Le Pape veut-il que des terroristes utilisent les voies de l'immigration? (OPINION)

    Une opinion de Xavier Dijon S.J., père jésuite, auteur du livre "Que penser des réfugiés?"

    Renvoyer un étranger dans son pays où il sera maltraité au nom de l’exemple à donner à ses compatriotes ? Non !

    Le message que le pape a publié le 15 août dernier en vue de la célébration de la prochaine Journée mondiale du migrant et du réfugié (14 janvier 2018) contient une phrase qui a pu faire sursauter pas mal de lecteurs puisque François ose dire : "Le principe de la centralité de la personne humaine […] nous oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale." Là-dessus se sont levées des vagues de protestation : alors que de nombreux pays européens ont été pris pour cibles des attentats revendiqués par les islamistes, comment le pape peut-il se permettre de minimiser la nécessité de garantir la sécurité nationale ? Veut-il que des terroristes utilisent encore les voies de l’immigration et de l’asile pour exercer à nouveau leurs violences chez nous ?

    On peut comprendre le saisissement suscité par cette phrase choc du pape François mais, une fois passée l’émotion, vient le temps de la réflexion. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de l’accueil du migrant, du réfugié, du demandeur d’asile. Le pape ne dit pas qu’il faut ouvrir toutes les frontières à tous les étrangers sans plus désormais se soucier de la sécurité nationale. Deux alinéas plus haut, le message dit d’ailleurs qu’il faut répondre aux nombreux défis posés par les migrations contemporaines en mobilisant deux qualités, "générosité, rapidité", mais aussi deux autres, "sagesse et clairvoyance". Dans le texte, la responsabilité des autorités à l’égard de la sécurité nationale n’est pas niée, ni même diminuée : elle est seulement mise en perspective pour qu’elle ne devienne pas une implacable "raison d’Etat".

    Car les responsables du maintien de l’ordre peuvent connaître la tentation qu’exprimait déjà le grand prêtre Caïphe, à propos de l’arrestation de Jésus : "Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas"(Jean 11, 50). Certes, la responsabilité de la sécurité du pays contre les menaces meurtrières est une tâche lourde et délicate, mais elle ne peut pas justifier les atteintes que le pouvoir serait tenté de commettre (ou de laisser faire) contre la sécurité des personnes qui cherchent refuge chez nous. Laisser couler une frêle embarcation dans la mer sans porter secours à ses occupants, au nom de la garde des frontières; renvoyer un étranger dans son pays d’origine où il sera maltraité, au nom de l’exemple à donner à ses compatriotes; faire peser sur des familles la menace d’une détention en centres fermés pour les chasser de leur campement improvisé, autant de dérapages qui portent atteinte au principe de la "centralité de la personne humaine".

    D’où les suites que le pape François tire de ce principe et qui viennent aussitôt après la phrase contestée : d’abord la mesure à garder dans la défense du territoire : "Par conséquent, il est nécessaire de former adéquatement le personnel préposé aux contrôles de frontière." Ensuite, l’accueil décent des étrangers : "Les conditions des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés postulent que leur soient garantis la sécurité personnelle et l’accès aux services élémentaires." Enfin, la recherche de solutions autres que les centres fermés qui causent tant de dommages aux personnes détenues : "Au nom de la dignité fondamentale de chaque personne, il faut s’efforcer de préférer des solutions alternatives à la détention pour ceux qui entrent sur le territoire national sans autorisation."

    L’insistance manifestée par le pape sur le thème de l’étranger qu’il faut à la fois - selon les quatre verbes détaillés dans le message pour la Journée mondiale 2018 - accueillir, protéger, promouvoir et intégrer, appelle de notre part (croyants, mais aussi hommes et femmes de bonne volonté) une conversion du cœur, pour que la nécessaire vigilance quant à la sécurité nationale ne se retourne pas contre la sécurité de chacune des personnes humaines, fût-elle étrangère.