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Société - Page 93

  • Le pape François : L'idéologie du genre est "l'une des colonisations idéologiques les plus dangereuses" aujourd'hui

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    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    Le pape François : L'idéologie du genre est "l'une des colonisations idéologiques les plus dangereuses" aujourd'hui
     
    11 mars 2023

    Le pape François a déclaré que l'idéologie du genre est "l'une des colonisations idéologiques les plus dangereuses" aujourd'hui.

    Dans un entretien avec la journaliste Elisabetta Piqué pour le quotidien argentin La Nación, le pape François a expliqué le raisonnement qui sous-tend cette déclaration forte.

    "L'idéologie du genre est aujourd'hui l'une des colonisations idéologiques les plus dangereuses", a déclaré le pape François dans l'entretien publié dans la soirée du 10 mars.

    "Pourquoi est-elle dangereuse ? Parce qu'elle estompe les différences et la valeur des hommes et des femmes", a-t-il ajouté.

    "Toute l'humanité est la tension des différences. C'est à travers la tension des différences qu'il faut grandir. La question du genre dilue les différences et rend le monde identique, tout terne, tout semblable, ce qui est contraire à la vocation humaine."

    Le pape François a souvent utilisé le terme de "colonisation idéologique" au cours des dix années de son pontificat, en particulier pour décrire les cas où l'aide financière aux pays en développement a été liée aux contraceptifs, à l'avortement, à la stérilisation et aux idéologies de genre.

    Lors d'une conversation avec des évêques polonais en 2016, le pape François a déclaré : "Aujourd'hui, les enfants - les enfants - apprennent à l'école que chacun peut choisir son sexe. Pourquoi enseignent-ils cela ? Parce que les livres sont fournis par les personnes et les institutions qui vous donnent de l'argent. Ces formes de colonisation idéologique sont également soutenues par des pays influents. Et c'est terrible !"

    Le pape a déclaré à Mme Piqué qu'il n'était pas en train de rédiger une nouvelle encyclique et a nié qu'on lui ait demandé d'écrire un document sur le thème du genre.

    S'il n'est pas en train d'écrire quelque chose sur l'idéologie du genre, le pape a déclaré qu'il parlait de ce sujet "parce que certaines personnes sont un peu naïves et croient que c'est la voie du progrès".

    Il a ajouté qu'elles "ne distinguent pas ce qui est respect de la diversité sexuelle ou des diverses préférences sexuelles de ce qui est déjà une anthropologie du genre, qui est extrêmement dangereuse parce qu'elle élimine les différences, et qui efface l'humanité, la richesse de l'humanité, à la fois personnelle, culturelle et sociale, les diversités et les tensions entre les différences".

    Le pape a souligné qu'il fait toujours la distinction "entre ce qu'est la pastorale pour les personnes qui ont une orientation sexuelle différente et ce qu'est l'idéologie du genre".

    "Ce sont deux choses différentes", a-t-il ajouté.

    Lorsque Mme Piqué a demandé au pape François s'il savait qu'en Argentine, on demandait aux gens d'indiquer sur les formulaires officiels s'ils étaient de sexe masculin, féminin ou non binaire, le pape a répondu que cela lui rappelait le roman "futuriste" Lord of the World, écrit par Mgr Robert Hugh Benson en 1907.

    Il a déclaré que le livre présente l'idée d'"un avenir dans lequel les différences disparaissent et où tout est identique, tout est uniforme, un seul dirigeant du monde entier".

    Dans l'interview accordée à La Nación - la troisième interview papale publiée le 10 mars - le pape François est également revenu sur les dix ans de son pontificat, ses préoccupations concernant la guerre en Ukraine et la raison pour laquelle il ne s'est pas rendu dans son pays natal, l'Argentine.

    À quelques jours du 10e anniversaire de son pontificat, le 13 mars, le pape s'est dit particulièrement heureux de l'héritage de sa "ligne pastorale de pardon et de compréhension des gens, pour faire de la place à tous dans l'Église".

    Interrogé sur les erreurs qu'il aurait pu commettre au cours des dix dernières années, le pape a regretté d'avoir parfois perdu patience.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour l'Agence de presse catholique. Diplômée de l'université de Harvard, elle a réalisé des reportages dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • Belgique : encore plus d'avortement ?

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    Il n'y en a jamais assez... La lutte sans merci contre le droit du petit d'homme à naître ne connaît pas de répit.

    Lu sur le site de la Libre :

    Vers une extension du droit à l'IVG au-delà de douze semaines ? Les recommandations d'un comité d’experts sur l'avortement

    Le comité interuniversitaire a remis son rapport concernant l’étude et l’évaluation de la loi et de la pratique de l’avortement en Belgique, à la demande de la majorité Vivaldi au fédéral.

    10-03-2023

    Le comité interuniversitaire multidisciplinaire indépendant a remis, vendredi, une synthèse et une liste de recommandations aux députés de la majorité Vivaldi, après une année de travail. Suppression du délai de réflexion de six jours, décriminalisation des patientes, prolongation de la durée actuelle de douze semaines à minimum dix-huit semaines post-conception, des évolutions considérées comme nécessaires par le comité scientifique.

    Un débat de longue haleine

    La loi Lallemand-Michielsen a été adoptée en 1990. Il y a plus de trente ans. La volonté de réformer la législation sur l’interruption volontaire de grossesse divise les députés de la Chambre depuis au moins trois législatures. Les experts consultés justifient cette volonté par l’expérience accumulée dans le domaine depuis lors, mais également par l’évolution de la place et de l’autonomie de la femme. La loi a été remaniée en 2018, mais reste jugée incomplète par beaucoup.

    Cette législation de 2018 n’autorise toujours pas, explicitement, l’avortement. Des conditions sont à respecter pour suspendre les poursuites judiciaires. On peut citer le délai de réflexion obligatoire de six jours et le délai maximum de douze semaines pour procéder à l’avortement. Ces conditions sont contestées par plusieurs partis. Pour les assouplir et dépénaliser complètement la loi, huit partis (les socialistes, les libéraux, les écologistes, le PTB et Défi) se sont accordés sur des amendements à une proposition de loi du PS. C’était en 2019.

    Des recommandations proches des amendements proposés

    Les amendements concernaient, entre autres, la réduction du délai de réflexion imposé à 48 heures, une dépénalisation complète de l’avortement pour les femmes et médecins, et la possibilité d’avorter jusqu’à dix-huit semaines. Le CD&V a mis son veto à cette proposition du PS et a même décidé d’en faire une condition à sa participation au gouvernement Vivaldi. Ce qui explique qu’elle ait été mise “au frigo”. Les députés attendaient ce rapport pour que la proposition revienne à l’agenda de la Chambre.

    Les nouvelles recommandations ne sont pas toutes si éloignées des amendements à la proposition du PS, datant de 2019. Certaines diffèrent, tout de même. Concernant les sanctions pénales, par exemple, le comité scientifique est favorable à la décriminalisation explicite des femmes, mais pas à celle des médecins. Pour les médecins, les experts recommandent de préférer des sanctions spécifiques à l’application d’infractions pénales générales.

    Pas de droit à l’avortement dans la Constitution

    Le comité d’experts souligne que leur rapport n’a pas été influencé par la révocation par la Cour suprême américaine d’un droit constitutionnel fédéral à l’avortement. D’ailleurs, les membres du comité semblent sceptiques quant à l’idée d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution. Ils craignent que l’inscription du droit aille de pair avec une diminution de la lutte contre l’avortement clandestin. Ils le rappellent, “l’enjeu est la place et le soutien des femmes dans la société civile”.

  • L'ONU doit rappeler que l'euthanasie viole les droits fondamentaux

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    Titre

    La vie est le bien le plus précieux de l’homme. Nul ne peut exercer aucun droit ni jouir d’aucune liberté sans cette vie. Pourtant, certains en France et ailleurs veulent pouvoir mettre fin à la vie des personnes vulnérables, malades, âgées et handicapées, sous couvert de « liberté ».

    Cependant l’interdiction de tuer est le fondement des droits de l’homme. Elle constitue un principe fondamental du droit international. 

    Ce principe fut réaffirmé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, après que des médecins furent condamnés à Nuremberg pour avoir euthanasié des personnes handicapées. Ce principe ne prévoit aucune exception d’euthanasie. Dès lors, toute euthanasie – même présentée comme volontaire – est une violation des droits de l’homme.

    L'ECLJ va donc agir auprès de plusieurs organes de l'ONU pour qu'ils réaffirment l'interdiction de l'euthanasie et initient une procédure d'enquête sur les pays ayant légalisé l'euthanasie.

    Je soutiens l'ECLJ pour que l'ONU réaffirme l'interdiction fondamentale de l'euthanasie

    En effet, la Convention européenne des droits de l’homme pose très clairement que « La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement » (article 2). L’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques stipule que « le droit à la vie est inhérent à la personne humaine ».

    Les promoteurs de l’euthanasie veulent donc revenir sur ces textes invoquant la liberté individuelle et arguant qu’un tel droit personnel n’enlèverait « rien aux autres. »

    Ce n’est pas vrai.

    Pour la société c’est renoncer à un principe fondamental d’humanité : protéger la vie de ses membres, y compris contre eux-mêmes. Légaliser l’euthanasie revient à considérer la mort comme une solution. C’est priver la société de sa légitimité de soigner une personne qui demande la mort. C’est mettre sur ses épaules la responsabilité de s’assurer du caractère libre d'une décision d’être euthanasié.

    Il y a ensuite les soignants à qui l'on demande de pratiquer un acte qui viole frontalement leur serment d’Hippocrate de ne pas donner la mort intentionnellement.

    Pour les autres enfin, c’est toujours un membre d’une famille qui s’en va, et la liberté de l’un de se donner la mort prive ses proches de sa présence.

    Quand une personne demande à mourir, cela ne concerne pas qu’elle. C’est à la société qu’elle demande la mort et la société en est atteinte.

    Ces choix individuels créent ensuite une norme, une norme sociale. Lorsque l’euthanasie devient légale, toute personne se projette devant ce choix. Chacun se demande s’il devrait un jour demander l’euthanasie pour lui-même. Alors ce sont les personnes âgées, les malades ou les personnes handicapées qui souffrent le plus de cette nouvelle norme sociale qui s’établit inévitablement.

    De la liberté de demander l’euthanasie, on en vient à l’opportunité de choisir l’euthanasie et finalement on aboutira à la responsabilité de demander l’euthanasie. « Donner la liberté de recourir au suicide assisté c’est autoriser la société à faire pression pour que certains aient l’élégance de demander la mort et ne pas peser[1]. »

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  • Lettre ouverte à propos des dénonciations devenues folles dans l'Eglise

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    Lettre ouverte à propos des dénonciations devenues folles dans l'Eglise (23 mn) 

    https://youtu.be/dy86kmBsWLw 

    Arnaud Dumouch, 10 mars 2023 

    Des évêques perdus, paralysés par la peur d'être dénoncés dans le journal "La Croix" pour passivité. 

    Des promesses épiscopales d'indemnités en argent si on dénonce.  

    Des dénonciations souvent calomnieuses, prises comme paroles d'évangile, sans vérification, sans possibilité de se défendre, souvent relayées par une Presse catholique se croyant vertueuse. 

    Des suicides de prêtres. 

    Des dénonciations de morts, comme aux pires époques du IX° s et des procès cadavériques.  

    Des commissions d'experts se proclamant "psychiatres", posant des diagnostiques sur des prêtres morts depuis longtemps, au mépris de la science médicale qui doit rencontrer le patient.  

    Cette lettre est un appel aux évêques pour qu'ils se reprennent, usent de leur autorité et obéissent aux directives canoniques données par le pape François en cas de suspicion de crime.

  • La présence de Satan dans le monde moderne (Club des "Hommes en noir")

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    PRÉSENCE DE SATAN DANS LE MONDE MODERNE. L’ANALYSE DU CLUB DES HOMMES EN NOIR

    10 mars 2023
     

    Peut-on tuer sous l’emprise du diable ? Quelle est la part de Satan lorsque nous péchons ? Les réponses du Club des Hommes en noir avec cette semaine autour de Philippe Maxence, les abbés de Tanouärn et Célier, le père Danziec et Jeanne Smits.

  • Un juif et un chrétien face à l’euthanasie : «  la fin de vie n’est pas absurde  »

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    Un sens à la vie images (6).jpg

    Propos recueillis par Fabrice Madouas ( site web de France Catholique, vendredi 10 mars 2023) :

    « Face au rouleau compresseur de la mort programmée, les opposants peinent à se faire entendre. Quels arguments utiliser pour réveiller la conscience [des Français] ? Débat entre Grégor Puppinck, juriste et catholique, et Elie Botbol, médecin et talmudiste.

    Les sondages et le vote intermédiaire de la Convention citoyenne sur la fin de vie laissent entendre que les Français seraient favorables à la légalisation de l’euthanasie. Qu’en pensez-vous ?

    Élie Botbol : Les sondages donnent un état de l’opinion à l’instant T, qui n’est pas forcément éclairé par une réflexion préalable. La Convention citoyenne me paraît un outil plus intéressant : elle est censée nourrir la réflexion de ses membres en leur fournissant des données objectives aussi bien que des avis. Elle permet la confrontation des arguments. Cela dit, ses premières conclusions me semblent refléter surtout l’esprit de transgression propre aux sociétés sécularisées. Les vents dominants peuvent influencer aussi le jugement…

    Grégor Puppinck : Il y a ce que l’on dit, et il y a ce que l’on vit. En matière de fin de vie, il est prudent de distinguer les idées de l’expérience. Une personne peut avoir une conviction quand elle est en bonne santé et changer d’avis à l’approche de la mort : on aurait tort de ne pas en tenir compte.

    Cela étant, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme en matière d’euthanasie et de suicide assisté me paraît refléter assez bien l’état de l’opinion publique occidentale : choisir les conditions de sa mort serait un droit reconnu à tous ceux qui voudraient, selon les juges européens, éviter une fin de vie indigne et pénible. Ce «  droit  » est donc justifié par la peur de la déchéance physique et morale. Comment expliquer cette peur sinon par l’absence, par la disparition de l’espérance ? J’y vois la conséquence de la sécularisation de la société, et de sa médicalisation. La sécularisation rend la vie absurde, la médicalisation la prolonge. Il n’est pas étonnant que la population, face à l’absurdité de la vie, et plus encore d’une fin de vie subie, veuille exprimer ce qui lui reste d’humanité en décidant de sa mort. D’un point de vue matérialiste, maîtriser sa mort, c’est exprimer sa volonté, c’est donc agir humainement en prenant le contrôle de sa vie dans ses ultimes instants. Subir sa mort serait inhumain et absurde, la décider serait humain et volontaire. À cette évolution, qui peut sembler inéluctable, j’oppose l’expérience de la fin de vie de nos proches, qui peut nous montrer que la fin de vie n’est pas absurde, malgré ce que l’on en dit.

    Les partisans du suicide assisté fondent leur revendication sur la liberté de l’homme ; ceux qui défendent l’euthanasie disent agir par compassion, pour abréger les souffrances. Ces arguments vous semblent-ils recevables ?

    B.Je crois qu’il faut revenir aux fondamentaux. Si l’on considère la vie pour ce qu’elle nous apporte de jouissances, il est logique qu’on soit prêt à y mettre un terme dès lors qu’elle procure plus de désagréments que de joies. Mais si l’on considère que la vie est un bien en soi, qu’elle a une valeur propre, alors les sacrifices qu’entraîne la fin de vie, les abandons auxquels oblige la vieillesse, sont plus facilement acceptés. Et cela nous renvoie à ce que dit la Bible – que l’homme est à l’image de Dieu. C’est fantastique ! Cela signifie que la vie de l’homme est indisponible, et que la vie du corps et celle de l’esprit sont indissociables. Si la vie participe du divin, si la vie ne se résume pas à nos humaines contingences, si elle est si grande qu’elle échappe à notre échelle de valeur, alors l’homme ne doit la «  manipuler  » qu’avec d’extrêmes précautions, à son début comme à sa fin. Si l’on considère la vie comme un bien inaltérable, inaliénable, incessible, alors nous sommes prêts à trouver les moyens de rendre sa fin acceptable en la sublimant, en y associant les valeurs de réparation ou de rédemption.

    Ref.  la fin de vie n’est pas absurde  

  • L’Union européenne doit accepter de voir en face la montée des actes antichrétiens !

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    Du site du Figaro (via :

    Tribune collective. “L’Union européenne doit accepter de voir en face la montée des actes antichrétiens!”

    6 mars 2023

    TRIBUNE COLLECTIVE – Deux religieuses du quartier Bouffay, à Nantes, vont quitter la ville, épuisées par l’insécurité. Si la montée inquiétante de la violence contre les religions touche l’ensemble des croyants, le christianisme demeure la première cible des actes antireligieux en France comme en Europe. Dans une tribune collective, une vingtaine de personnalités appellent l’Union européenne à réagir et rappellent que tous les actes antireligieux doivent être combattus avec la même force.

    L’actualité récente avec les religieuses contraintes de quitter leur quartier à Nantes en raison del’insécurité tout comme la lecture du dernier rapport parlementaire des députés Isabelle Florennes etLudovic Mendes sur les actes antireligieux et antichrétiens dans notre pays nous rappellent que la haine ne connaît pas de trêve.

    Si la montée inquiétante de la violence contre les religions touche l’ensemble des croyants, lechristianisme demeure la première cible des actes antireligieux en France comme en Europe,selon le ministère de l’Intérieur et l’OSCE.

    L’évaluation précise de ces derniers, tant quantitative que qualitative, est certes complexe, mais il esten revanche une certitude: ce phénomène gagne en amplitude, en gravité et en visibilité.

    Ainsi, ce début d’année assombri par la fusillade dans une église londonienne, les dégradations descalvaires, les actes de vandalisme et les tentatives d’incendie des églises à Champagne- au-Mont-d’Or et à Paris n’est, hélas, que le reflet d’une violence persistante.

    Protéger la liberté de conscience

    Face à cette résurgence de la haine, qui demeure toutefois sans commune mesure avec les crimes et les persécutions commis ailleurs dans le monde, l’heure n’est plus aux demi-mesures et aux effets d’annonce convenus et répétitifs. Tous les actes antireligieux doivent être combattus avec la même force, car ils menacent non seulement l’ensemble des croyants, mais également lesprincipes fondateurs de notre civilisation, au premier rang desquels la liberté de conscience.

    Endiguer ce fléau des violences antireligieuses qui ont quitté le terrain du droit légitime à la critique pour rejoindre celui des délits et des crimes implique une action coordonnée à l’échelle européenne. Dans la mise en œuvre de sa stratégie contre le racisme et les actes de haine, l’Union européenne a adopté la décision-cadre du Conseil du 28 novembre 2008 et, dans le prolongement, a créé des fonctions de coordinateurs en charge de la lutte contre l’antisémitisme et la haine antimusulmane.

    Si un tel combat s’avère indispensable, ce que nul ne conteste, ne serait-il pas juste de l’étendre à la lutte contre ce qu’il faut bien appeler l’antichristianisme

    Un “deux poids, deux mesures” injustifié

    Pourquoi, dans un courrier du 11 novembre 2022 en réponse à une demande formulée à ce propospar l’association La France en partage, la Commission européenne a-t- elle explicitement confirmé son refus de désigner un coordinateur en charge de la lutte contre les actes antichrétiens?

    Pourquoi refuse-t-elle ainsi d’ouvrir les yeux sur une réalité certes déplaisante, mais dont attestent les statistiques et l’expérience quotidienne de nombreux Français?

    Que justifie ce “deux poids, deux mesures” dont on doit bien reconnaître qu’il constitue une discrimination à l’égard de la communauté chrétienne? L’Union européenne ne doit pas oublier que les valeurs communes qui la fondent sont l’égale protection des individus.

    L’Europe serait-elle à ce point mal à l’aise avec la protection de l’identité héritée de son histoire qu’elle refuserait de voir en face la montée des actes antichrétiens?

    Ce qui se joue ici, c’est l’égale garantie des libertés fondamentales de pensée et de croyance en Europe. Mais c’est aussi, dans l’indifférence coupable des pouvoirs publics, le maintien du lien avec ce qui a fondé la culture européenne elle-même, du monachisme des origines aux douze étoiles de son drapeau. Et, avec elle, la pérennité d’un élément essentiel de notre civilisation.

    Si nous voulons vivre en harmonie, il faut lutter de façon égale contre toutes les idéologies de destruction. C’est pourquoi nous prions avec insistance la Commission européenne de reconsidérer sa réponse et de nommer un coordinateur en charge de la lutte contre les actes antichrétiens, visant les personnes et les biens.

    La Commission doit faire ce pas pour confirmer son attachement à l’égale liberté de conscience pour tous. Nous ne pouvons plus nous payer de mots et nous contenter de répéter sans y croire que l’ensemble des croyants bénéficie de la même protection européenne.

    Pour qu’une telle protection existe, elle doit être instituée. Si les instances européennes devaient persister dans leur refus de prendre en compte cette demande, il sera alors impératif de mobiliser l’ensemble des voies politiques et juridiques pour la faire aboutir.

    Signataires:

    Carine Chaix, avocate à la cour, présidente de l’association La France en partage

    Alban du Rostu, directeur général du Fonds du bien commun

    Jérôme Bascher, sénateur, vice-président du groupe France Saint-Siège au Sénat

    Henri de Beauregard, avocat à la cour

    Jérôme Besnard, juriste et essayiste

    Olivier Bonassies, auteur, directeur de l’association Marie de Nazareth

    Loris Chavanette, historien

    Typhanie Degois, ancienne députée LREM

    Denis Duverne, président de l’association Saint-Jean de Passy

    Maxime Bonassies, responsable de l’association M de Marie

    Michel Degoffe, professeur de droit public

    Thomas Delenda, directeur de l’association Hozana

    Jean- Michel Fauvergue, romancier, ancien député LREM

    Julien Le Page, président de SOSCalvaires

    Charles Prats, vice-président de l’Association professionnelle des magistrats

    Gregor Puppinck, juriste, directeur du think-tank ECLJ

    Jean-Bernard Prim, délégué général de l’Alliance Siméon

    Thierry Rambaud, professeur de droit public, avocat à la cour

    Frédéric Rouvillois, professeur de droit public, délégué général de la Fondation du Pont-Neuf

    Joseph Macé-scaron, écrivain

    Nicola Speranza, secrétaire général de la FAFCE

  • Jérusalem : les chrétiens en proie à la violence extrémiste

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    De Guillaume de Dieuleveult sur Le Figaro du 7 mars 2023 via le blog Assawra :

    Les chrétiens de Jérusalem en proie à la violence extrémiste

    Bagarres, insultes, profanations : depuis le début de l'année, les quartiers chrétiens et arméniens de la Vieille Ville sont le théâtre d'agressions commises par des juifs radicaux. La communauté chrétienne, déjà très fragile, s'en inquiète.

    Des épaules de catcheur, une barbe de bûcheron, les mains comme des battoirs : lorsque la puissante silhouette du père Matheos, chef « drogman » du patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem, apparaît à l'entrée du restaurant Versavee, tout près de la porte de Jaffa, en plein coeur du quartier chrétien de la Vieille Ville, les touristes et les pèlerins venus déjeuner se taisent un instant et l'observent. C'est que le prêtre en impose. À Versavee, le père Matheos est chez lui. On lui apporte un verre d'eau, il en boit une gorgée, puis, d'un air mélancolique, livre un bilan alarmiste.

    Cela fait vingt-cinq ans que ce religieux vit à Jérusalem. Sa charge de drogman fait de lui le gardien des lieux saints. « Nous nous étions habitués aux petits incidents, aux crachats sur des prêtres parce qu'ils portent une croix, aux insultes. Mais la situation devient de plus en plus menaçante » , s'inquiète-t-il. Depuis le début de l'année, les agressions et les actes de vandalisme perpétrés contre des chrétiens, ou des sites sacrés de la Vieille Ville, se sont multipliés. Début février, dans la chapelle de la Flagellation, située sur la via Dolorosa qui est, dans la tradition chrétienne, le chemin par où Jésus est passé avant d'être crucifié, un Juif américain a brisé une statue du Christ. Ailleurs, cela serait probablement passé inaperçu. Mais pas à Jérusalem : le lendemain, René Troccaz, le consul général de France se rendait sur place en signe de « solidarité » et publiait sur Twitter un message affirmant que « la France est attachée à la liberté de culte et au respect de toutes les confessions religieuses » .

    Les consulats et représentations diplomatiques implantés à Jérusalem suivent ce dossier de près. « On ne peut pas vraiment parler de harcèlement, car je ne crois pas qu'il y ait une action programmée et coordonnée destinée à déstabiliser la présence chrétienne à Jérusalem et en Israël , tempère une source diplomatique. Cela dit, le fait est que la pression se fait de plus en plus intense, avec des événements de plus en plus fréquents et sur des fronts variés : physiques, mais aussi fiscaux. » Cette source évoque les cas de deux institutions : le centre Notre-Dame et la Maison d'Abraham, à qui la municipalité de Jérusalem demande de verser des sommes très importantes au titre du rattrapage d'impôts fonciers non payés en raison d'un accord de l'État d'Israël avec le Vatican. « Il y a une conjonction d'événements, qui coïncide avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement, dont certains membres sont sans foi ni loi, qui en profite pour relancer un certain nombre de dossiers, parmi lesquels la question de la présence d'autres religions que le judaïsme en Israël , poursuit cette source. Il ne faut pas oublier que pour certains membres de ce gouvernement, la présence d'autres religions sur la terre d'Israël est illégitime. »

    Une pression constante

    Quelques jours avant l'affaire de la statue du Christ, une altercation avait opposé de jeunes extrémistes israéliens à des habitants du quartier arménien. Setrag Balian était là ce soir. « Il y a toujours eu des incidents, rappelle-t-il. Mais jusqu'à présent, c'était le fruit du hasard. Aujourd'hui, des groupes viennent exprès à Jérusalem pour s'en prendre aux chrétiens. Ce sont toujours des jeunes avec un look de colons. Ils viennent prier pendant le Shabbat puis, le samedi soir, ils cherchent des problèmes. » D'abord, il y a eu cette série de graffitis écrits en hébreu sur les murs du monastère Saint-Jacques, le siège du patriarcat arménien : « Mort aux chrétiens » , « mort aux Arméniens » , « vengeance » . Un soir, c'est un jeune homme qui urine longuement devant la porte d'entrée du monastère et prend la fuite lorsque arrive le gardien, alerté par la caméra. Puis il y a cette dispute qui dégénère : un Arménien reçoit un jet de gaz au poivre dans l'oeil, des jeunes « colons » auraient tenté d'escalader le mur du couvent pour arracher le drapeau du patriarcat arménien parce qu'il est frappé de la croix, la tension monte, la police, cantonnée tout près, intervient et interpelle brutalement un Arménien. Il est aujourd'hui inculpé pour « agression d'un agent de police » . « La police doit venir nous expliquer nos droits, mais je ne sais pas ce qu'on peut en attendre, quand on sait que leur chef, le ministre de la Sécurité nationale, c'est le sioniste religieux Itamar Ben Gvir, l'avocat qui libérait les colons quand ils faisaient des histoires comme ça » , souligne, fataliste, Setrag Balian. La veille de cette altercation, une autre bagarre a eu lieu à quelques centaines de mètres de là, tout près de la Custodie de Terre sainte, le siège des franciscains à Jérusalem. Refoulé par la police de la porte de Damas, l'entrée du quartier musulman, une trentaine de « colons » longe le mur d'enceinte, pénètre dans la Vieille Ville par la porte Neuve et débouche sur une des rues les plus paisibles du quartier, une des voies d'accès au Saint-Sépulcre. Quelques touristes boivent un verre à la terrasse du restaurant Taboon and Wine. Miran Krikorian, le propriétaire, est alerté par les serveurs et accourt. « Ils criaient : « Les musulmans en Syrie, les chrétiens au Vatican, morts aux Arabes! » » , raconte-t-il. Les clients s'esquivent, des chaises volent. Quand la police arrive, les « colons » sont partis. « Ils nous ont dit de porter plainte, mais nous savons que personne n'est jamais arrêté. Nous ne faisons pas confiance à la police » , regrette Miran Krikorian.

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  • Comment la révolution sexuelle a conduit à des millions d'avortements

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    D'Andreas Wailzer sur LifeSiteNews :

    Un auteur catholique explique comment la révolution sexuelle a conduit à des millions d'avortements

    Si nous devenons esclaves de la pulsion sexuelle, que nous ne pouvons pas la contrôler et que nous ne pouvons pas contrôler complètement la fertilité et que nous avons cette idée que c'est moi qui décide de la vie et de la mort, alors l'avortement augmente", a déclaré Gabriele Kuby à LifeSiteNews.

    9 mars 2023

     LifeSiteNews a eu la rare opportunité de parler en personne avec un expert allemand sur les effets de la révolution sexuelle.  

    Gabriele Kuby, auteur catholique et conférencière internationale, soutient que le renversement des mœurs sexuelles traditionnelles a conduit à d'immenses souffrances, à une décadence culturelle et morale, et à des millions de bébés avortés chaque année. Son livre The Global Sexual Revolution (La révolution sexuelle mondiale) a été traduit en 15 langues et constitue l'un des ouvrages les plus complets sur la question. 

    Mme Kuby s'est entretenue avec Andreas Wailzer, journaliste de LifeSiteNews, à Vienne, pour discuter de l'impact de la révolution sexuelle sur notre culture actuelle. L'auteur allemand a également parlé des racines idéologiques de ce mouvement, de la voie synodale allemande, de l'infiltration de l'Église et du lien entre l'augmentation du nombre d'avortements et la normalisation de la contraception.  

    "Si l'on sexualise les gens, si l'on sexualise les jeunes, on détruit la famille, on détruit le mariage et on crée le chaos dans l'ensemble de la société", a déclaré M. Kuby. 

    "C'est Dieu qui nous l'a donné. Nous sommes nés avec un des deux sexes. Nous sommes attirés l'un par l'autre. Et cette attirance, si elle se concrétise, donne une vie très forte. Et si nous ne respectons pas les limites, cette pulsion sexuelle nous dominera." 

    "Nous voyons des masses et des masses de personnes dépendantes de la pornographie et dépendantes de leur pulsion sexuelle. Et le prix à payer est que l'amour de leur cœur ne sera pas comblé." 

    "La grande promesse de la contraception était qu'elle réduirait le nombre d'avortements", a déclaré Mme Kuby. Or, c'est le contraire qui s'est produit, car la contraception "bouleverse complètement l'attitude à l'égard de l'enfant". 

    "L'enfant est un don du Seigneur. C'est un don tout au long de l'Ancien Testament, tout au long de la Bible. La vie est un don. Nous n'avons pas créé la vie. La vie est un don de Dieu. Et un enfant est un don de Dieu. Et nous détruisons cette attitude selon laquelle un enfant est un don ; [au lieu de cela] nous disons que c'est un produit de moi", a-t-elle poursuivi.  

    "Si nous devenons esclaves de la pulsion sexuelle, que nous ne pouvons pas la contrôler et que nous ne pouvons pas contrôler complètement la fertilité, et que nous avons cette idée que c'est moi qui décide de la vie et de la mort, alors l'avortement augmente... Chaque année, nous tuons 73 millions de bébés avant qu'ils ne naissent en tant qu'êtres humains". 

    Kuby fait remonter la destruction de la morale sexuelle traditionnelle à la Révolution française, à la fin du XVIIIe siècle. "J'ai commencé mon livre par la Révolution française, parce qu'ils ont mis [une prostituée] sur l'autel [de la cathédrale Notre-Dame]", a-t-elle déclaré. "Ils ont fait cela pour se débarrasser des anciennes limites sexuelles, et cela n'a pas du tout fonctionné. 

    "Tous ces promoteurs de la révolution sexuelle, anarchistes et communistes, ou du moins parfois membres du parti communiste pendant un certain temps, ont vécu une vie sexuelle complètement chaotique." Kuby explique que tous les penseurs qui ont appelé au bouleversement des normes sexuelles traditionnelles se sont radicalement opposés à l'Église catholique et à son anthropologie. "Ces penseurs ont dû lutter contre ce message [de l'Église catholique] parce que, bien sûr, il allait à l'encontre de [leur propre] conscience". 

    Les idées des révolutionnaires sexuels n'ont cependant pas pu être tenues à l'écart de l'Église catholique, explique M. Kuby. "Toutes ces influences ont pénétré dans l'Église au cours des 50 dernières années. "Dans les années 70, les séminaires ont été minés par les homosexuels. Il y a ce livre, Goodbye Good Men. Il montre comment ils ont été intentionnellement sapés par des lobbyistes homosexuels qui ont fréquenté les séminaires. 

    "La révolution sexuelle mondiale" est un livre sur les prédateurs, conclut M. Kuby. Qui l'a mis en place dans la société ? Dans les écoles, les jardins d'enfants, les universités, partout ? Qui sont ceux qui l'ont fait et comment l'ont-ils fait ? C'est la question de "la révolution sexuelle mondiale".

  • France : Macron veut constitutionnaliser le meurtre de l'enfant à naître

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    Lu sur "Chrétiens dans la Cité", blog de la lettre d'information de Denis Sureau :

    Macron veut constitutionnaliser le meurtre de l'enfant à naître

    Emmanuel Macron annonce un projet de loi constitutionnel « dans les prochains mois » pour l'avortement. « Je veux aujourd’hui que la force de ce message nous aide à changer notre Constitution afin de graver la liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse, pour assurer solennellement que rien ne pourra entraver ou défaire ce qui sera ainsi irréversible ».

    Alliance Vita dénonce "l’instrumentalisation grossière et indécente de la douloureuse question de l’avortement". Voici son communiqué : "Ce projet remet en jeu l’édifice juridique au détriment de la démocratie et des droits humains. Dans une décision de 2001, le Conseil constitutionnel a évalué la loi sur l’IVG en prenant en compte la liberté de la femme, la sauvegarde de la dignité humaine, le droit à la vie et la liberté de conscience. Aucun de ces principes ne figurent en tant que tels dans la constitution mais ont alors été reconnus par la jurisprudence du Conseil constitutionnel comme ayant une valeur constitutionnelle. Inscrire l’interruption volontaire de grossesse dans la constitution sans inscrire les autres principes qui y sont associés constitue une rupture qui fragilise ces derniers.


    Par le jeu des questions prioritaires de constitutionnalité, on peut craindre qu’il devienne alors possible d’exiger une IVG jusqu’à son terme ou en raison du sexe, ce qui est proscrit en France et dans de nombreux pays. Cela pourrait aboutir également à remettre en question la clause de conscience des soignants et menacer encore davantage la liberté d’expression sur une question sociale et humanitaire qui demeure un douloureux tabou.

    D’autre part ce projet marque une déconnection de la réalité des pressions et des violences subies par les femmes.

    En France le nombre d’IVG reste à un niveau élevé avec 223 300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) enregistrées en 2021 et un taux record de recours (15,5 IVG pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2021). En outre, alors que le pays traverse des difficultés économiques, un rapport de la DREES a établi que ce sont les femmes les plus pauvres qui avortent le plus souvent (rapport 2020). L’IVG s’avère ainsi un marqueur d’inégalités sociales qui devrait alerter les pouvoirs publics. D’autre part, à aucun moment n’est pris en compte le lien entre violence et IVG à répétitions, pourtant confirmé par des études.

    « Comment peut-on se satisfaire d’une telle situation ? Comment comprendre les déclarations successives d’Emmanuel Macron, contre l’allongement des délais et conscient du traumatisme de l’avortement et son positionnement aujourd’hui ? Inscrire le droit à l’avortement dans la constitution serait la dernière étape vers la banalisation d’un acte qui met plusieurs vies en jeu.  Notre société s’est progressivement détournée des détresses et des situations auxquelles peuvent être confrontées certaines femmes. Ces gesticulations politiciennes occultent la réalité et empêchent la mise en place d’une véritable prévention de l’avortement et de permettre à celles qui le souhaitent de poursuivre leur grossesse. » conclut Caroline Roux, Directrice générale adjointe d’Alliance VITA.

  • L'attaque contre Wojtyła, une construction mensongère basée sur des "dossiers" rouges

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    De Wlodzimierz Redzioch sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'attaque contre Wojtyła, une construction mensongère basée sur des "dossiers" rouges

    09-03-2023

    Dans une opération marketing bien étudiée, le livre 'Massima colpa' a été lancé en Pologne, affirmant que Wojtyła a couvert les abus de prêtres lorsqu'il était archevêque de Cracovie. Des attaques qui viennent de loin, résultat d'un travail rampant de démolition de Jean-Paul II à l'intérieur et réunissant les secteurs anticléricaux, les médias libéraux et les catholiques hostiles à la Tradition. Et à l'origine, les faux dossiers du régime communiste.

    Dans le pays qui a vu naître saint Jean-Paul II, il existe des forces qui en ont toujours voulu à celui qui fut d'abord archevêque de Cracovie, puis souverain pontife. Jusqu'en 1989, c'est d'abord l'appareil du régime communiste polonais qui a tout fait pour diminuer l'impact de l'action pastorale du pape dans sa patrie. Mais les mêmes forces politiques ont continué à critiquer Jean-Paul II, même après le tournant démocratique de 1989, en s'alliant aux milieux anticléricaux libéraux et aux catholiques "ouverts" qui n'appréciaient pas la ligne "conservatrice" de l'Église.

    Pendant le pontificat de Jean-Paul II, les attaques étaient liées à son enseignement sur la sexualité, à la défense de la vie de la conception à la mort naturelle, au rôle des femmes dans l'Église et à son "anticommunisme" ; mais il semble que ces sujets n'aient pas pu écorner sa figure gigantesque dans son pays, où l'on parlait de lui avec le plus grand respect. Pourtant, sous le radar, des forces étaient à l'œuvre en Pologne pour détruire "le mythe de Wojtyła", en premier lieu liées à l'influent journal Gazeta Wyborcza. Des attaques directes contre le saint polonais ont commencé à apparaître dans les pages de ce journal libéral de gauche, portées notamment par d'anciens prêtres comme Stanislaw Obirek : malheureusement, ses attaques de plus en plus vulgaires et primitives n'ont été ni contrées ni stigmatisées. En Pologne, on a oublié la règle de Goebbels, le génie de la propagande hitlérienne, selon laquelle les mensonges répétés à l'infini resteront toujours. C'est ainsi que certains mensonges concernant la figure de Jean-Paul II ont commencé à être perçus comme des vérités.

    Mais un autre facteur a également facilité l'action de "déconstruction" de la figure du Pontife : le facteur temps. Depuis plus d'une décennie, des personnes travaillant dans le monde de l'information en Pologne n'ont pas connu Jean-Paul II directement et n'ont pas pu apprécier son charisme, son travail et son enseignement. De plus, une véritable coalition médiatique s'est formée dans le but de rompre avec l'héritage de Jean-Paul II. Une coalition composée de la Gazeta Wyborcza déjà citée, de l'hebdomadaire Newsweek, de la télévision TVN et du portail Onet (Newsweek et Onet sont liés au géant des médias suisse-allemand Ringier Axel Springer).

    Malheureusement, les cas d'abus réels et présumés de mineurs par des prêtres et les accusations contre la hiérarchie de tolérer la pédophilie ont fourni une arme redoutable pour frapper l'Église et Jean-Paul II. Et ces jours-ci, nous assistons en Pologne à l'apogée des attaques contre la figure de Wojtyła.

    Le 8 mars, Agora - la même maison d'édition que Gazeta Wyborcza - a lancé le livre Massima colpa. Giovanni Paolo II lo sapeva, du journaliste néerlandais Ekke Overbeek. Le slogan marketing est le suivant : "Ce que l'Église cache sur Jean-Paul II". L'hebdomadaire Newsweek lance l'accusation avec en couverture la photo du pape et le titre : "La vérité cachée sur la pédophilie". Sous-titre : "En cachant les crimes sexuels de ses prêtres, il agissait comme un apparatčik communiste de l'Église". Pour ne rien arranger, le 7 mars, TVN a diffusé un reportage de Marcin Gutowski sur la responsabilité présumée de Wojtyła dans la tolérance d'incidents pédophiles à l'époque où il était archevêque métropolitain de Cracovie.

    Mais l'attaque massive, bien synchronisée comme vous pouvez le constater, ne s'arrête pas là : les médias ont évoqué l'histoire des abus sexuels présumés commis par le cardinal Adam Sapieha, longtemps métropolite de Cracovie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le cardinal a organisé un séminaire clandestin dans lequel ont étudié, entre autres, ses deux successeurs, Karol Wojtyła et Franciszek Macharski, tous deux ordonnés par Sapieha. On insinue que Wojtyła a "appris" la tolérance envers les abus de son "mentor" Sapieha ; certains insinuent malicieusement qu'il y avait peut-être "quelque chose" entre Wojtyła et le vieux cardinal qui l'aimait tant. Il s'agit d'une histoire complètement fausse qui révèle à quel point toute éthique journalistique a été perdue. Elle mérite d'être analysée.

    Des mensonges sur l'homosexualité présumée du cardinal Sapieha et sur les abus qu'il aurait commis à l'égard de séminaristes ont été publiés dans Gazeta Wyborcza. Les accusations se fondent sur des déclarations faites par Anatol Boczek, un prêtre collaborateur du régime communiste qui voulait organiser une Église nationale contrôlée par le parti en Pologne. Boczek appartenait à un groupe de prêtres dits patriotes et était en conflit ouvert avec le cardinal Sapieha lorsqu'il rédigeait ses déclarations pour les services secrets polonais. Il a été suspendu par le cardinal précisément en raison de sa collaboration avec le régime communiste. Boczek était alcoolique et ses déclarations étaient si manifestement fausses que même les communistes n'ont pas osé les utiliser pour cibler Sapieha à l'époque. Finalement, il a été retiré de la liste des collaborateurs.

    Il convient de rappeler que les années 1950 ont été celles de l'apogée de la répression exercée par le régime communiste contre l'Église. Le cardinal Sapieha est mort en 1951 et, immédiatement après, les autorités communistes ont fait arrêter les évêques des diocèses de Katowice et de Cracovie, qui ont ensuite organisé la farce du procès des prêtres de Cracovie, typique de la période stalinienne.

    Don Andrzej Mistat, l'aumônier du cardinal, a également été amené à accréditer les mensonges du collaborateur du régime communiste. Son témoignage, extrait des archives des services secrets communistes, est censé prouver les tendances homosexuelles du cardinal. Mais personne n'explique aujourd'hui que ce témoignage a été écrit par le père Mistat dans les bureaux des services secrets. Arrêté, battu, menacé, il a fait cette déclaration dans l'incertitude de son sort. Ce genre de témoignage, arraché à des prêtres, a été utilisé pour organiser des simulacres de procès contre des évêques. On ne peut donc qu'admirer la sagacité du père Mistat qui, risquant la prison et devant écrire quelque chose, a formulé des accusations sexuelles qui lui semblaient probablement "inoffensives". Quelle est la valeur de ce type de documents des services secrets ? Ils ne devraient avoir aucune valeur juridique, mais entre-temps, ils sont rendus publics et utilisés par les médias comme des preuves "sûres" de la culpabilité.

    Les médias lancent d'autres accusations purement désobligeantes : le fait que, pendant la guerre, le card. Sapieha a hébergé des séminaristes dans son palais serait la "preuve" qu'il était homosexuel, mais les mêmes médias cachent l'information selon laquelle les bâtiments du séminaire ont été occupés par les Allemands.

    L'attitude des rédacteurs de l'hebdomadaire Tygodnik Powszechny, fondé par le cardinal Sapieha, qui se demandent si le jeune Wojtyła a subi des attouchements de la part du cardinal, est triste. Ces thèses iconoclastes atteignent le summum du mensonge mais ne servent pas à convaincre les historiens qui peuvent facilement les réfuter : leur but est de détruire l'autorité de ceux qui font justement autorité pour nous, catholiques ordinaires, qui n'avons généralement pas les outils pour vérifier ces mensonges honteux. Frapper une personne morte il y a soixante-dix ans ne permet pas une défense équitable car on ne connaît pas le contexte historique des faits, le conditionnement politique, etc. Les milieux qui ont lancé l'attaque contre Wojtyła comptent sur cela.

    En frappant le Cardinal Sapieha, on veut frapper, il faut le souligner fortement, la figure de saint Jean-Paul II. Monseigneur Jan Machniak, professeur à l'Académie théologique pontificale de Cracovie, déclare : "Frapper Jean-Paul II et les personnes qui lui sont liées, c'est détruire le grand héritage que le pape a laissé non seulement à l'Église, mais aussi à l'humanité tout entière. Nous devons garder cela à l'esprit lorsque nous lisons les nouvelles "sensationnelles" concernant Wojtyła qui nous parviennent de Pologne ces jours-ci.

    Lire également : Polish bishops: New allegation that JPII covered up sex abuse based on reports from communist secret police

  • Horion-Hozémont (Liège), 16 et 23 mars : "le droit naturel face à l'avortement et à l'euthanasie", 2 conférences par Anne-Marie Libert

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    Deux conférences par Mme Anne-Marie Libert sur le droit naturel face à l’avortement et à l’euthanasie. Vous savez que le Sanctuaire a pour mission de prier pour la protection des familles et de la vie naissante. Il s’agit dès lors d’approfondir ce sujet, ce que nous ferons à l’aide d’une spécialiste, Professeur de philosophie et ancienne assistante de Mgr Schooyans.