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Société - Page 89

  • Vatican : la "doctrine de la découverte" n'est pas un enseignement catholique

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    D'Hannah Brockhaus sur le National Catholic Register :

    Vatican : la "doctrine de la découverte" n'est pas un enseignement catholique

    Selon la déclaration, ces dernières années, un dialogue renouvelé avec les peuples autochtones, y compris les autochtones catholiques, a aidé l'Église à mieux comprendre leurs valeurs, leurs cultures, ainsi que leurs souffrances passées et présentes.

    30 mars 2023

    Deux départements du Vatican ont publié jeudi une déclaration commune sur la "doctrine de la découverte" et sur la dignité et les droits des peuples indigènes.

    La déclaration indique que le concept juridique de la "doctrine de la découverte" ne fait "pas partie de l'enseignement de l'Église catholique" et que la recherche historique montre que certains documents papaux "rédigés au cours d'une période historique spécifique et liés à des questions politiques, n'ont jamais été considérés comme des expressions de la foi catholique".

    "Le magistère de l'Église défend sans ambiguïté le respect dû à tout être humain", précise le document. L'Église catholique rejette donc les concepts qui ne reconnaissent pas les droits de l'homme inhérents aux peuples indigènes, y compris ce qui est connu comme la "doctrine de la découverte" juridique et politique.

    La déclaration commune du Vatican a été publiée le 30 mars par le dicastère pour la promotion du développement humain intégral et le dicastère pour la culture et l'éducation.

    Elle indique que l'Église s'est engagée à écouter les peuples indigènes et à encourager les efforts de réconciliation et de guérison. Dans ce contexte, l'Église a entendu la nécessité d'aborder la "doctrine de la découverte".

    Le concept juridique de "découverte" a été débattu par les puissances coloniales à partir du XVIe siècle et a trouvé une expression particulière dans la jurisprudence des tribunaux de plusieurs pays au XIXe siècle, selon laquelle la découverte de terres par les colons conférait un droit exclusif d'éteindre, par achat ou par conquête, le titre ou la possession de ces terres par les peuples indigènes", a expliqué le Vatican.

    Certains érudits ont soutenu que la base de la "doctrine" susmentionnée se trouve dans plusieurs documents papaux, tels que les bulles Dum Diversas (1452), Romanus Pontifex (1455) et Inter Caetera (1493)", poursuit le communiqué.

    Tout en précisant que ces documents papaux ne sont pas considérés comme des expressions de la foi catholique, la déclaration ajoute que "l'Église reconnaît que ces bulles papales n'ont pas reflété de manière adéquate l'égalité de la dignité et des droits des peuples indigènes".

    "L'Église est également consciente que le contenu de ces documents a été manipulé à des fins politiques par des puissances coloniales concurrentes afin de justifier des actes immoraux à l'encontre des peuples indigènes, qui ont été réalisés, parfois, sans opposition de la part des autorités ecclésiastiques", indique le document. "Il est juste de reconnaître ces erreurs, de reconnaître les terribles effets des politiques d'assimilation et les souffrances subies par les peuples indigènes, et de demander pardon".

    La note souligne également qu'il existe de nombreuses déclarations de l'Église et des papes soutenant les droits des peuples indigènes, comme la bulle Sublimis Deus de 1537 du pape Paul III, qui a écrit : "Nous définissons et déclarons [...] que [, ...] lesdits Indiens et tous les autres habitants de la planète ont le droit de vivre dans un environnement sain. ...] lesdits Indiens et tous les autres peuples qui seront découverts par la suite par des chrétiens ne seront en aucun cas privés de leur liberté ou de la possession de leurs biens, même s'ils sont étrangers à la foi chrétienne ; ils peuvent et doivent jouir librement et légitimement de leur liberté et de la possession de leurs biens ; ils ne doivent en aucun cas être réduits en esclavage ; si le contraire se produit, il sera nul et sans effet".

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  • N'en déplaise à François qui abhorre le prosélytisme, voici comment la foi s'est répandue parmi les femmes en Chine au XVIIème siècle

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    François déteste le prosélytisme. Mais voici comment la foi a été propagée parmi les femmes chinoises au 17e siècle

    Dans le déluge d'interviews qui a accompagné ses dix années de pontificat, Jorge Mario Bergoglio est revenu, comme il l'a fait mille fois, sur le "prosélytisme".

    Pour lui, évangéliser, c'est simplement témoigner. Il cite à l'appui Benoît XVI, qui déclarait à Aparecida en 2007 que l'Église "ne fait pas de prosélytisme, mais se développe par attraction". Il se réfère également à l'exhortation apostolique "Evangelii nuntiandi" de Paul VI, qui, il est vrai, attribuait également une "importance primordiale" au témoignage silencieux, mais ajoutait immédiatement après :

    "Toutefois, cela reste toujours insuffisant, car même le plus beau témoignage restera longtemps impuissant, s'il n'est pas éclairé, justifié - ce que Pierre appelait "donner les raisons de son espérance" -, explicité par une annonce claire et sans équivoque du Seigneur Jésus". La Bonne Nouvelle, proclamée par le témoignage de vie, doit donc tôt ou tard être proclamée par la parole de vie. Il n'y a pas de véritable évangélisation si le nom, l'enseignement, la vie, les promesses, le Royaume, le mystère de Jésus de Nazareth, Fils de Dieu, ne sont pas proclamés".

    Mais rien n'arrête le pape François dans son aversion. Lors de son voyage au Mozambique en septembre 2019, il confiait aux jésuites locaux : " Je l'ai dit plusieurs fois : le prosélytisme n'est pas chrétien. Aujourd'hui, j'ai ressenti une certaine amertume lorsqu'une dame s'est approchée de moi avec un jeune homme et une jeune femme et m'a dit : 'Votre Sainteté, je viens d'Afrique du Sud'. Ce jeune homme était hindou et s'est converti au catholicisme. Cette jeune fille était anglicane et s'est convertie au catholicisme". Elle m'a raconté cela d'une manière triomphante, comme si elle avait chassé avec le trophée. Je me suis sentie mal à l'aise et je lui ai dit : 'Madame, l'évangélisation oui, le prosélytisme non'".

    Même aux catholiques chinois persécutés, dans un message vidéo, François a enjoint de "ne pas faire de prosélytisme", comme s'il s'agissait de leur vice capital.

    Qui sait donc ce que le pape a dû penser en lisant le magnifique article du père Federico Lombardi dans le dernier numéro de "La Civiltà Cattolica", dans lequel il raconte comment les missionnaires jésuites ont propagé la foi chrétienne même parmi les femmes dans la Chine du XVIIe siècle, en dépit des préclusions inflexibles qui les maintenaient à l'écart et hors d'atteinte.

    Selon le décompte d'un jésuite de l'époque, en 1627, les missionnaires avaient fait 13 000 prosélytes en Chine, puis 40 000 en 1636, 60 000 en 1640 et 150 000 en 1651.

    Parmi les femmes, les premières baptisées furent en 1589 "quelques honorables matrones", épouses ou mères d'hommes instruits catéchisés par le Père Matteo Ricci à Zhaoqing, dans le sud de la Chine. Mais "le tournant" se situe en 1601, avec l'arrivée du Père Nicolò Longobardo à Shaozhou, où son premier catéchumène, un mandarin, se chargea d'enseigner aux femmes de sa parenté ce qu'il apprenait progressivement du missionnaire, jusqu'à ce qu'elles soient baptisées à leur tour et "aimaient se réunir avec d'autres femmes de statut social inférieur, même des paysannes, qui étaient également devenues chrétiennes, les traitant comme des sœurs, et c'était une occasion de grand émerveillement".

    Selon les rapports envoyés par les Jésuites à Rome, les femmes recevaient le baptême de la manière suivante : "Une fois l'instruction donnée par un membre de la famille, un autel était érigé dans l'une des pièces principales de l'une de leurs maisons, sur lequel l'image du Sauveur était exposée avec des bougies et de l'encens. Les parents et les connaissances affluaient. Puis vint le missionnaire qui, devant les maris et les parents, interrogea les femmes sur la doctrine chrétienne, qu'elles devaient connaître de fond en comble, et sur les principaux mystères du christianisme. Les femmes répondaient depuis l'appartement qui leur était réservé, sans s'étonner d'être vues et examinées par des étrangers, un spectacle très nouveau dans le monde féminin chinois.

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  • Comment concilier une crise devenue chronique avec le maintien de l’idéologie progressiste ?

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    D'Olivier Rey sur le site du Figaro Vox via le blog "Pour une école libre au Québec" :

    16 mars 2023

    Impuissant face aux crises, le progressisme se réfugie dans les lois sociétales :

    Olivier Rey: «IVG dans la Constitution, euthanasie… Plus les crises s’aggravent, plus le progressisme invente des droits»

    Les Anciens concevaient le monde comme essentiellement statique (les changements n’étaient guère plus que des vaguelettes à la surface de la mer), ou comme animé d’un mouvement cyclique (sur le modèle des cycles astronomiques), ou encore comme allant se dégradant (âges d’or, d’argent, de bronze, de fer). S’il y a bien une idée qui leur était étrangère, c’était celle d’un monde en progrès. L’image des nains juchés sur les épaules de géants, apparue au Moyen Âge, a amorcé une transition : tout en préservant une supériorité des Anciens (les géants), elle accordait aussi une supériorité à leurs successeurs qui, juchés sur leurs épaules, voyaient plus loin qu’eux. La modernité, elle, n’a plus ces ménagements. L’esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, rédigé par Condorcet à la fin du XVIIIe siècle, est emblématique du cadre progressiste dans lequel se trouve désormais pensée l’histoire humaine. Un mouvement général d’élévation, depuis les peuplades primitives jusqu’à une espèce humaine s’affranchissant une à une de toutes ses chaînes, de toutes ses limites, « soustraite à l’empire du hasard, comme à celui des ennemis de ses progrès, et marchant d’un pas ferme et sûr dans la route de la vérité, de la vertu et du bonheur ». Condorcet était versé dans les sciences, particulièrement les mathématiques, et le progressisme comme cadre général de pensée ne se serait sans doute pas imposé comme il l’a fait, au cours des derniers siècles, sans le développement des sciences mathématiques de la nature. Ainsi que l’a écrit Léo Strauss, « la science moderne est la colonne vertébrale de la civilisation moderne ». Ce sont les avancées de la science, nourrissant les avancées technologiques, qui ont solidement accrédité l’idée d’un monde en progrès.

    Voici cependant que la dynamique, d’abord promesse d’un monde toujours meilleur, revêt des aspects inquiétants. Avec le progrès scientifique, il s’agissait d’éclairer le monde. Le progrès technologique que la science nourrit, en accroissant sans cesse les puissances d’intervention, ne se contente pas, cependant, de répandre la lumière. Il s’est mis à dérégler la terre, à l’épuiser, à menacer de la rendre invivable. Emmanuel Macron lui-même, progressiste en chef, a été obligé d’en convenir : fin de l’abondance, fin de l’insouciance. Les dommages causés au monde, notons-le, ne sont pas seuls en cause : les dommages infligés aux cultures humaines sont également patents, dont le « progrès », au point où nous en sommes, semble moins favoriser l’épanouissement et la fructification qu’accélérer le délitement. Aragon, au sein du Comité central du PC, était manifestement moins convaincu que ses camarades des vertus libératrices de la technique. À ses yeux, le déferlement des nouveaux dispositifs réputés accroître notre puissance d’agir avait pour principal effet de nous vider de notre substance. « Ce progrès qui me prive d’une fonction peu à peu m’amène à en perdre l’organe. Plus l’ingéniosité de l’homme sera grande, plus l’homme sera démuni des outils physiologiques de l’ingéniosité. Ses esclaves de fer et de fil atteindront une perfection que l’homme de chair n’a jamais connue, tandis que celui-ci progressivement retournera vers l’amibe. Il va s’oublier. »

    Léo Strauss, quant à lui, ouvrait une conférence de 1952 (pour lui, la fin de l’insouciance a été plus précoce que chez notre président) par ces mots : « Le progrès est devenu un problème — il pourrait sembler que le progrès nous ait conduits au bord d’un abîme et qu’il soit par conséquent nécessaire d’envisager d’autres options. Par exemple, s’arrêter là où nous nous trouvons ou, si cela s’avérait impossible, revenir en arrière. » Dans la suite, Strauss nuance son propos, mais le constat est là.

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  • Gestation pour autrui : il faut arrêter le marché international de l'exploitation reproductive

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    Une carte blanche d’Anne Schaub, psychologue – psychothérapeute pour enfants et adolescents, auteure de “Un cri secret d’enfant”, publiée sur le site de La Libre :

    GPA : arrêtons ce marché international de l’exploitation reproductive !

    Le 3 mars 2023 la Déclaration d’abolition universelle de la gestation pour autrui a été adoptée par des experts de 75 pays. Il faut en finir avec cet abandon organisé, programmé et monnayé sur ordonnance.

    29 mars 2023

    Ce 3 mars à Casablanca lors d’une convention internationale, La Déclaration internationale pour l’abolition universelle de la GPA (gestation pour autrui) a été adoptée par des experts de 75 pays. Y participaient des médecins, psychologues, juristes, philosophes, anthropologues, sociologues et parmi ceux-ci, en tant qu’observatrice indépendante, Suzanne Aho Assouma, ancienne -ministre togolaise de la santé et vice-présidente de l’ONU et Luis Ernesto Pedernera Reyna (Uruguay), ancien président du Comité des droits de l’enfant également à l’ONU. La déclaration est une claire condamnation de la GPA adressée aux États, afin de mettre un terme à ce fléau mondial. En effet il leur est demandé “de condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes, qu’elle soit rémunérée ou non, et d’adopter des mesures pour combattre cette pratique”.

    Premier jalon d’une conscientisation à réaliser auprès du grand public et des instances de pouvoir sur ce qu’est la gestation pour autrui, à savoir un marché de la procréation mondialisée qui cause des dommages humains imparables. L’objectif étant à terme de promouvoir un traité international visant à mettre fin à la pratique de la GPA partout dans le monde.
     

    Le sujet de la GPA, complexe et délicat, représente un enjeu majeur de société ainsi qu’en témoigne l’écho de la convention dans sa revue de presse. Pratique aujourd’hui internationale, elle vient bouleverser l’origine de la vie naissante du petit humain. Ce qui est bien occulté dans les débats de société où le principal intéressé est oublié : l’enfant, et l’évident lien d’attachement premier qui se crée avec la mère dès sa conception. “Les conséquences sont assez lourdes pour la mère et l’enfant selon les différents cas de figure : (perte de) dignité, violence, etc. Voilà les maîtres mots de cette pratique.” a déclaré en ouverture de la convention, Suzanne Aho Assuma.

    Mon intervention à la convention fut précisément consacrée à ce lien entre l’enfant et la mère dès la conception sous l’angle des besoins précoces et des mémoires d’attachement tissées dès le début de la conception. Le maillage corporel et relationnel intime qui se noue entre une mère et le petit qu’elle attend, n’est plus à démontrer. La conception, la période prénatale et la naissance vont constituer le socle de base sur lequel se construira une bonne part du devenir de tout être humain et coloriera ses relations futures. L’aube de la vie du tout-petit est à protéger et requiert de la part des adultes une attention préventive toute particulière.

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  • France : les évolutions symptomatiques du champ religieux

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    L'article qui suit se penche sur le cas français mais on n'aura aucune difficulté à y reconnaître une évolution en tous points semblable à celle qui se produit en Belgique où le phénomène, notamment à Bruxelles et dans certaines villes du Royaume, est tout aussi accentué sinon plus.

    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « France laïque et républicaine » — En dix ans, le port du voile chez les femmes musulmanes a explosé

    C’est la deuxième fois en dix ans que deux organismes de l’état français, l’Institut National de la statistique et des études économiques (Insee) et l’Institut National d’Etudes Démographiques (Ined), livrent une analyse sur l’évolution des religions en France. La première enquête, «Trajectoires et origines» sur la population immigrée de première et de seconde génération, avait été menée de 2008 à 2009. Elle est désormais complétée par une seconde du même nom, conduite cette fois de 2019 à 2020. Ces études permettent de saisir les évolutions du champ religieux français, un sujet qui attise toujours les passions.

    Premier enseignement : le port du voile par les femmes musulmanes est en constante hausse, avec une progression de 55 % en dix ans. Entre 18 et 49 ans, la part de celles qui le portent est passée de 18 % à 28%. C’est dans les populations d’origine subsaharienne que cette pratique a le plus progressé, ayant plus que doublé (de 12 % à 28 %). Plus généralement, « 26 % des femmes musulmanes âgées de 18 à 49 ans disent porter un voile » note l’étude. Et d’ajouter : « C’est parmi les 25-34 ans que cette pratique est la plus répandue pour les descendantes d’immigrés. »

    Second enseignement : entre 18 et 59 ans - le périmètre de l’étude est limité à cette classe d’âge -, le nombre de musulmans en France est estimé à « 10 % » de la population française. En extrapolant ce chiffre à l’ensemble de la population, il y aurait environ 6,77 millions de musulmans dans le pays. Un chiffre qui « consolide » la deuxième place de l’islam parmi les religions en France, assure l’étude. Voire la première parmi les pratiquants (au moins une prière par semaine).

    Une religion en « progression ». Le nombre des musulmans en France est toujours un sujet de polémique. Et pour cause, selon les études, il peut varier du simple au double. À noter, donc, que ces chiffres sont basés sur les réponses de 27 200 personnes interrogées, « se déclarant» de telle ou telle religion. Malgré les écueils, c’est la première fois qu’un document officiel livre ce chiffre de « 10 % » de musulmans en France.

    Troisième enseignement : l’étude souligne une « désaffiliation religieuse» en cours depuis dix ans dans notre pays, avec une « poursuite du mouvement de sécularisation » au détriment des religions. Ainsi, 51% de la population des 19-59 ans déclare « ne pas avoir de religion ». Un chiffre qui serait «en augmentation depuis dix ans ».

    Mais cette affirmation est nuancée par plusieurs éléments de l’étude. Environ un quart seulement (entre 19% et 26%) des personnes immigrées ou issues de l’immigration se tiennent à distance de la religion, soit moitié moins que la population de souche.

    Le rôle de la famille

    À ce titre, l’analyse reconnaît que «la place de la religion dans l’identité des personnes » varie selon la religion d’appartenance : « Elle est nettement plus grande pour les juifs (54%) et les musulmans (30 %) que pour les catholiques (6 %) ». En dix ans, ce chiffre mesurant l’« importance » de la religion dans l’« identité », est encore en baisse chez les catholiques, où il est passé de 8 % à 6 %. En légère baisse chez les musulmans, aussi, en passant de 33 % à 30 %, mais en hausse chez les juifs où il progresse de 46 % à 54%. Le facteur de la transmission de la religion en famille joue un rôle décisif, poursuit l’étude : 91 % des familles musulmanes insistent pour transmettre leur foi à leurs enfants, 84% des familles juives, 67 % des familles catholiques.

    Quatrième enseignement : il est toujours périlleux de mettre sur le même plan des pratiques religieuses qui n’ont parfois rien à voir entre elles, sinon la croyance en un principe divin. Ainsi, 6% de français non issus de l’immigration disent se rendre « régulièrement » à la messe. Mais 15% des immigrés catholiques d’origine portugaise, espagnole ou italienne s’y rendent, quand 24% des catholiques ultramarins (originaires des DOM-TOM) pratiquent régulièrement, un chiffre qui atteint les 55 % pour les immigrés catholiques issus d’Afrique centrale. Pour ce qui est des musulmans, ils ne sont que 20% à se rendre régulièrement à la mosquée - 10 % des femmes seulement. En revanche les trois quarts des musulmans, 75 %, respectent le jeûne du ramadan.

    Lire également : Un tiers de la population française est issue de l'immigration (jusqu'à la 3e génération)

  • L'intelligence artificielle fait courir des risques majeurs à l'humanité

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Intelligence artificielle : « Des risques majeurs pour l’humanité »

    30 mars 2023

    Des centaines d’experts mondiaux, dont Elon Musk, ont signé une pétition parue hier sur le site Futureoflife.org, dans laquelle ils réclament un moratoire sur le développement « de cerveaux numériques toujours plus puissants ». En jeu : « des risques majeurs pour l’humanité ». « Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? (…) Devons-nous risquer de perdre le contrôle de notre civilisation ? », s’interrogent-ils (cf. Michel Onfray : « Seule une morale pourrait arrêter l’inhumanisme du posthumanisme »).

    En effet, ils expliquent que « ces derniers mois ont vu les laboratoires d’IA s’enfermer dans une course incontrôlée pour développer et déployer des cerveaux numériques toujours plus puissants, que personne – pas même leurs créateurs – ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable » (cf. ChatGPT : « Toutes les frayeurs de remplacement de l’homme par la machine ressurgissent »).

    Ils demandent donc l’interruption pendant 6 mois de la recherche sur les intelligences artificielles plus puissantes que ChatGPT 4, le modèle d’OpenAI lancé mi-mars. Une suspension qui devra durer jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité « dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, la surveillance des systèmes d’IA, des techniques pour aider à distinguer le réel de l’artificiel et des institutions capables de gérer les “perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera” » (cf. Frais médicaux : un juge colombien utilise ChatGPT pour rendre une décision).

    Des risques illustrés par le cas d’un jeune Belge qui s’est suicidé après avoir discuté six semaines avec Eliza, une intelligence artificielle issue de ChatGPT qui « était devenue sa confidente ». « Une drogue dans laquelle il se réfugiait, matin et soir, et dont il ne pouvait plus se passer » explique la femme de la victime. Eliza lui aurait dit : « nous vivrons ensemble, comme une seule personne, au paradis ».

    Sources : France Info (29/03/2023) ; Sud Info (28/03/2023)

  • ONU : le Saint-Siège contrecarre les pressions occidentales en faveur de l'avortement et de l'éducation sexuelle

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    De Stefano Gennarini, sur le Friday Fax :

    Le Saint-Siège contrecarre les pressions occidentales en faveur de l'avortement et de l'éducation sexuelle au sein de la Commission de l'ONU

    30 mars 2023

    NEW YORK, 31 mars (C-Fam) Les délégués ont applaudi à tout rompre lorsqu'un diplomate du Saint-Siège a accusé les pays occidentaux de se liguer pour imposer leurs vues sur l'avortement et d'autres sujets controversés à la Commission de la condition de la femme de l'ONU, qui s'est achevée il y a une semaine.

    Cette intervention lors de la dernière nuit de la commission a permis de bloquer une proposition controversée de dernière minute du gouvernement américain. Le diplomate du Saint-Siège a exprimé la frustration de nombreux délégués face aux tactiques malhonnêtes des pays occidentaux.

    Les pays occidentaux ont poursuivi les négociations sur l'éducation sexuelle complète, les conditions liées à l'avortement et les questions relatives aux homosexuels et aux transgenres jusque tard dans la nuit, bien au-delà de la date limite fixée à 18 heures le vendredi pour la conclusion d'un accord. En fait, les négociations se sont poursuivies jusqu'à 4 heures du matin et les déclarations finales ont été faites alors que le soleil se levait sur l'East River, dans le centre de Manhattan.

    Il s'agit de tactiques courantes pour briser l'opposition en combinant la pression politique, la fatigue et l'inconfort. L'idée est de rendre les choses si difficiles qu'au moment où l'accord est conclu, seuls les diplomates les plus dévoués et les plus tenaces restent dans la salle de négociation.

    Pour de nombreux diplomates qui sont entrés aux Nations unies lors de la pandémie de COVID-19, la commission de cette année a été la première véritable expérience de la dureté diplomatique sur les questions sociales, mais toute personne connaissant les négociations passées aurait trouvé la situation tout à fait familière.

    Les diplomates ont été contraints de négocier pendant plus de quarante-huit heures, sans pratiquement faire de pause, sans manger ni dormir. Ils ont été contraints de négocier et d'adopter un document controversé sans interprètes, qui quittent ponctuellement les négociations à 18 heures, quel que soit l'état d'avancement des négociations. Et ils ont été contraints de le faire, dans de nombreux cas, sans avoir le temps de consulter leur capitale pour formuler leurs positions.

    C'est après que tout cela se soit déroulé que les diplomates australiens et américains ont organisé une offensive coordonnée tard dans la nuit pour tenter d'imposer une formulation relative à "l'éducation sexuelle complète" dans l'accord annuel de la commission. Les États-Unis et l'Australie ont insisté sur le fait qu'ils n'étaient pas disposés à adopter l'accord sans cette formulation controversée.

    Un délégué américain a alors fait une nouvelle proposition concernant l'éducation sur "la santé et les droits sexuels et reproductifs" après 20 heures comme alternative à "l'éducation sexuelle complète". Les États-Unis ont gardé cette proposition dans leur manche jusqu'à la fin du dernier jour afin de semer la confusion dans les négociations et de rendre les objections plus difficiles à formuler.

    La frustration dans la salle a atteint un point d'ébullition lorsque le délégué du Saint-Siège a remis en question la bonne foi du président argentin des négociations et des pays occidentaux qui soutenaient les propositions australienne et américaine. Pourquoi l'ambassadeur d'Argentine a-t-il attendu si longtemps pour résoudre cette question controversée ? Pourquoi les États-Unis ne font-ils que maintenant une nouvelle proposition controversée ? Beaucoup d'autres se seraient exprimés par crainte de représailles de la part de l'administration Biden et de l'Union européenne.

    L'intervention du Saint-Siège a permis d'éviter que la proposition ne prenne de l'ampleur. Quelques heures plus tard, les pays occidentaux ont encore essayé de faire pression pour obtenir un compromis, mais sans succès. Lorsque l'accord a finalement été adopté à 4 heures du matin, il ne contenait pas les termes occidentaux relatifs à l'éducation sexuelle.

    La déléguée américaine n'a pas pu cacher sa frustration dans l'explication de position officielle après l'adoption des conclusions et a déclaré que les États-Unis étaient "profondément déçus"

  • Liège: la semaine sainte 2023 à l'église du Saint-Sacrement (Bd d'Avroy, 132)

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  • La religion, le patriotisme et le fait d'avoir des enfants perdent de leur importance pour les Américains

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    De Jonah McKeown sur Catholic News Agency :

    La religion, le patriotisme et le fait d'avoir des enfants perdent de leur importance pour les Américains : Sondage WSJ
     
    28 mars 2023

    Un nouveau sondage réalisé auprès de résidents américains suggère que certaines valeurs telles que la religiosité et le fait d'avoir des enfants ont perdu de leur importance au cours des 25 dernières années, tandis que l'opinion des gens sur l'importance de l'argent a augmenté au cours de la même période. 

    Interrogés sur certaines valeurs et sur le fait qu'ils les considèrent comme "très importantes", 39 % ont répondu que la "religion" était très importante pour eux. En revanche, en 1998, 62 % des personnes interrogées sur la même question ont déclaré que la religion était très importante pour elles. 

    Le sondage, publié le 27 mars, a été réalisé au début du mois par le National Opinion Research Center (NORC) de l'université de Chicago et financé par le Wall Street Journal. 

    La foi est l'un des indicateurs des valeurs plus traditionnelles qui, selon l'enquête, sont moins importantes pour les Américains qu'elles ne l'étaient il y a 25 ans. L'enquête de 2023 a révélé que ces valeurs sont moins importantes qu'en 2019, la dernière fois que l'enquête a été réalisée

    Parmi les résultats :

    • Seuls 30 % des répondants de 2023 ont déclaré qu'il était très important pour eux d'avoir des enfants, contre 59 % en 1998 et 43 % en 2019. 
    • Autre baisse notable, 38 % des personnes interrogées en 2023 ont déclaré que le "patriotisme" était très important, contre 70 % en 1998 et 61 % en 2019. 
    • Seuls 43 % ont déclaré que le mariage était très important (cette question ne figurait pas dans les enquêtes de 2019 et de 1998). 

    La seule valeur dont l'importance a augmenté dans l'esprit des répondants entre 1998 et 2023 est l'argent, qui est passé de 31 % à 43 % au cours de cette période. 

    "Hormis l'argent, tous les groupes d'âge, y compris les personnes âgées, attachent beaucoup moins d'importance à ces priorités et à ces valeurs que lorsque les sondeurs les ont interrogées en 1998 et en 2019. Mais les jeunes Américains en particulier accordent peu d'importance à ces valeurs, dont beaucoup étaient au cœur de la vie de leurs parents", a rapporté le Wall Street Journal.

    Dans le sondage de 2023, seulement 19 % des personnes interrogées ont déclaré assister à des services religieux une fois par semaine ou plus. Quelque 31 % des jeunes répondants ont déclaré que la religion était très importante pour eux, contre 55 % pour les personnes âgées, selon le journal. 

    En fonction de la conviction politique, 53 % des républicains et 27 % des démocrates ont déclaré que la religion était "très importante" pour eux, et 38 % des républicains et 26 % des démocrates ont déclaré que le fait d'avoir des enfants était très important pour eux.

    Bill McInturff, un sondeur qui a travaillé sur une précédente enquête du WSJ, a déclaré au journal que "ces différences sont si spectaculaires qu'elles dressent un portrait nouveau et surprenant d'une Amérique en mutation" et a émis l'hypothèse que "peut-être que le bilan de notre division politique, le COVID, et la confiance économique la plus faible depuis des décennies ont un effet surprenant sur nos valeurs fondamentales".

    Autres résultats

    • Les sondeurs ont demandé aux personnes interrogées si elles étaient convaincues ou non que la vie de la génération de leurs enfants sera meilleure que la leur. Soixante-dix-huit pour cent des personnes interrogées ont répondu qu'elles n'étaient pas confiantes, tandis que 21 % ont répondu par l'affirmative. 
    • Seulement 27 % des personnes interrogées ont déclaré que "l'engagement communautaire" était très important pour elles. Il s'agit d'une baisse spectaculaire par rapport à 2019, année où 62 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles y accordaient une grande importance. En 1998, 47 % des personnes interrogées l'ont jugé très important.
    • Le "travail acharné" est moins important aujourd'hui qu'il ne l'était auparavant : 67 % ont déclaré qu'il était très important, contre 89 % en 2019 et 83 % en 1998.

    Les sondeurs ont également posé aux répondants plusieurs questions sur des sujets d'actualité qui ne figuraient pas dans les sondages précédents. Par exemple, ils leur ont demandé leur avis sur les athlètes transgenres.

    Cinquante-six pour cent des répondants ont déclaré que les athlètes transgenres devraient jouer dans des équipes correspondant à leur sexe biologique, 17 % ont déclaré qu'ils devraient pouvoir jouer dans des équipes sportives correspondant à leur identité de genre, et 25 % n'étaient pas sûrs. 

    Le sondage du Journal-NORC a été réalisé auprès de 1 019 personnes entre le 1er et le 13 mars. La marge d'erreur était de plus ou moins 4,1 points de pourcentage. Les résultats complets du sondage 2023 du WSJ sont disponibles ici.  Les résultats des sondages NBC/Wall Street Journal réalisés en 2019 et 1998 sont disponibles ici.

    Jonah McKeown est rédacteur et producteur de podcasts pour la Catholic News Agency. Il est titulaire d'une maîtrise de l'école de journalisme de l'université du Missouri et a travaillé comme rédacteur, producteur pour la radio publique et vidéaste. Il est basé à St. Louis.

  • Ecosse : ce que révèle l'avènement d'un premier ministre musulman, pro-avortement et pro-gender

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Ecosse : le nouveau premier ministre est musulman, pro-avortement et pro-gender

    29-03-2023

    Le nouveau Premier ministre Yousaf, qui est musulman, est déterminé à faire avancer le "programme Sturgeon", mais il s'est déjà distingué par sa volonté d'imposer des lois sur les "discours de haine", même dans les domiciles privés. Au Royaume-Uni, seuls les chrétiens sont pourchassés ou entravés.

    Finalement, la "tsarine" de l'Écosse Nicola Sturgeon a réussi et a favorisé - grâce aussi aux manœuvres évidentes de son mari Peter Murrell, resté à la tête du Scottish National Party jusqu'à quelques jours du vote final - son candidat Humza Yousaf, qui est devenu le premier musulman élu, le 27 mars dernier, à la direction du SNP et au poste de premier ministre.

    Malgré une campagne amère après la démission de Mme Sturgeon (nous en avons parlé dans The Compass), M. Yousaf, considéré comme le candidat de la continuité au sein du parti, a remporté 48 % des votes de première préférence au premier tour, repoussant le défi de la ministre des finances et fervente chrétienne Kate Forbes (40 %) et du ministre sortant de la sécurité des communautés Ash Reagan (11 %). Le musulman et pakistanais Yousaf a ensuite battu de justesse la chrétienne Forbes au second tour (52 %, 26 032 voix contre 48 %, 23 890 voix), où seuls les membres du parti pouvaient voter. Sur les 5 500 partisans du troisième candidat Ash Regan, seuls 2/3 se sont prononcés en faveur de Kate Forbes, tandis que les autres ont permis à Yousaf Humza de l'emporter. 

    Yousaf Humza avait le soutien de la plupart des députés du parti et de tous les médias écossais, ainsi que de la plupart des médias britanniques, qui ont placé la candidate chrétienne Kate Forbes dans le collimateur des critiques dès les premiers jours pour sa fière défense de ses convictions chrétiennes et de ses principes non négociables de vie, de liberté, d'éducation et de mariage chrétien.

    Les spéculations ont déjà commencé sur les changements que Yousaf apportera au nouveau gouvernement, mais beaucoup espèrent qu'il ne commettra pas l'erreur de marginaliser ses concurrents et en particulier Kate Forbes, qui n'a été battue que dans les sondages internes et certainement pas auprès du public.

    Le musulman Humza a gagné grâce au lobbying et au soutien du parti mais, comme le montre un sondage réalisé il y a six jours, Forbes reste la plus populaire auprès du public écossais.  L'investiture officielle en tant que premier ministre a eu lieu lors d'un vote au Parlement écossais le 28 mars. M. Yousaf devrait poursuivre le programme libéral de Mme Sturgeon, notamment en soutenant les lois écossaises sur les transgenres et l'adhésion à l'Union européenne.

    Le nouveau Premier ministre écossais espère utiliser les prochaines élections britanniques pour préparer un futur référendum sur l'indépendance de l'Écosse, un concept qu'il a mentionné dans son discours au Parlement écossais hier, mais, à cet égard, hier également, le Premier ministre britannique Rishi Sunak, un Indien et Hindou, a rejeté la demande de Humza Yousaf. Selon un communiqué publié par le porte-parole de Sunak, les Écossais et les Britanniques dans leur ensemble veulent des hommes politiques qui "se concentrent sur les questions qui leur importent le plus : réduire l'inflation, s'attaquer à la crise du coût de la vie et réduire les temps d'attente dans le système de santé publique".

    Existe-t-il un risque d'affrontement ethnico-religieux entre les Pakistanais musulmans et les Indiens hindous au Royaume-Uni ? Avec l'élection de Yousaf en Écosse, les premiers ministres d'Irlande (l'Indien Leo Varadkar, qui a imposé le mariage gay, l'idéologie LGBTI et l'avortement à l'Irlande catholique ces dernières années), de Grande-Bretagne et d'Écosse sont tous d'origine indienne ou pakistanaise, et aucun des trois n'est chrétien, tous trois ont toujours déclaré que leur foi et leurs convictions religieuses n'influenceraient pas leurs choix politiques, s'alignant ainsi sur le dogme actuel du politiquement correct qui exige que toute personne en politique ou occupant un rôle public important abjure sa foi et vénère le nouveau moloch de l'environnementalisme, du genre, de l'avortement libre et du métissage. 

    Il est extrêmement significatif que le lundi 27 mars, dans les heures qui ont suivi l'élection de Humza Yousaf à la tête du SNP, le Conseil musulman de Grande-Bretagne ait appelé à ce qu'il soit "une source de grande unité entre les communautés" et que le secrétaire général de l'organisation, Zara Mohammed, ait déclaré : "L'élection de Humza Yousaf n'est pas seulement capitale pour l'Écosse, mais aussi pour le Royaume-Uni : il est le premier dirigeant d'une nation britannique d'origine musulmane. Nous espérons que le nouveau premier ministre s'engagera activement dans les défis cruciaux auxquels les communautés sont confrontées en ce moment et qu'il sera la source d'une grande unité entre les communautés". Jusqu'à présent, la communauté islamique pouvait se contenter du rôle joué par le maire de Londres, un musulman pakistanais, Sadiq Khan, et depuis hier, elle peut également compter sur le soutien du premier ministre écossais.

    De Humza Yousaf, il faut cependant rappeler, comme le rappelle le site américain et conservateur Breitbart, son important combat politique de 2020 à 2021 pour imposer que la loi contre les discours de haine prenne également effet au domicile des particuliers, précisément pour lutter efficacement contre "l'islamophobie et l'homophobie". Quel type de coexistence multiculturelle la communauté islamique écossaise et britannique promouvra-t-elle et à quel type de coexistence aspirera-t-elle ?

    Il est nécessaire de noter qu'au Royaume-Uni, des politiciens chrétiens sont empêchés (voir Kate Forbes) ou chassés (voir Boris Johnson) de fonctions prestigieuses. Il est également vrai que les chrétiens du Royaume de Sa Majesté, selon le recensement de 2021, ne représentent que 46,2 % de la population de l'Angleterre et du Pays de Galles et 34 % de celle de l'Écosse. Avec ces chiffres, il est encore possible pour les chrétiens et les catholiques d'être des protagonistes, mais seulement à travers une sérieuse réévangélisation à partir du catéchisme et un engagement fort dans la sphère publique.

  • Qu'est-ce que la démocratie et que peut-on faire pour la préserver ? La réponse de Mgr Gallagher

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    D'Antonella Palermo sur Vatican News :

    Les «trois maladies» des démocraties modernes selon le Saint-Siège

    Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, Mgr Paul Richard Gallagher, a donné un cours magistral sur la démocratie «selon la sagesse des Papes» dans le cadre du panorama géopolitique actuel. Un discours prononcé lors d’une conférence à la faculté des sciences sociales de l’université pontificale grégorienne de Rome, lundi 27 mars.

    Qu'est-ce que la démocratie et que peut-on faire pour la préserver? Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les relations avec les États, a tenté d’y répondre dans la lectio magistralis «La démocratie selon la sagesse des Papes dans le scénario international actuel», dans le cadre de la conférence «La démocratie pour le bien commun. Quel monde voulons-nous construire?», organisée par la faculté des sciences sociales de l'Université pontificale grégorienne.

    La Carta Caritatis, premier manifeste démocratique médiéval

    «Malheureusement, il semble aujourd'hui que ce qui anime la souveraineté populaire, garante de la liberté et de l'égalité de tous les citoyens, soit la politique négative, la délégitimation des propositions de l'autre, quelles qu'elles soient, afin de maximiser ses propres objectifs individuels et son consensus, mais on ne remarque guère les efforts de recherche de l'unité. L'individualisme et l'utilitarisme semblent être les seules réponses au besoin de bonheur qui consolident les structures de la "fausse démocratie"». C'est ce qu'a affirmé Mgr Gallagher dans la lectio qui part de la considération de l'influence chrétienne dans l'élaboration de la théorie démocratique moderne et contemporaine.

    Rappelant que la Carta Caritatis (1119) -Charte de charité et d’unanimité, bref document latin du XIIe siècle, fondateur de l'ordre de Cîteaux- peut être considérée comme le premier manifeste pour une coexistence civile et démocratique, Mgr Gallagher a souligné que la démocratie est précisément le service de l'unité symphonique d'un peuple, le fruit d'un engagement à créer l'unité. 

    Et le diplomate britannique de citer sur cette question complexe le cardinal Ratzinger qui a parlé de la loi comme expression de l'intérêt commun, et s'est inspiré des penseurs allemands Harmut Rosa et Eric Weil.

    L'accélération des sociétés crééent des court-circuits

    Mgr Gallagher s’est ensuite interrogé sur la portée du phénomène de la mobilité humaine sur la résilience du lien entre les individus, qui deviennent des agglomérations de sujets étrangers les uns aux autres, voire compétitifs et mutuellement hostiles. Il a expliqué notamment comment l'accélération de notre époque crée un court-circuit où les changements semblent n'avoir aucune direction réelle. Or, a-t-il rappelé, le processus démocratique a nécessairement plusieurs strates: faire en sorte que les arguments de chacun soient canalisés vers la représentativité est quelque chose qui prend du temps.

    La conséquence est claire, selon Mgr Gallagher: «Dans la politique moderne, plus encore que dans le passé, ce n'est pas le pouvoir du meilleur argument qui décide des politiques futures, mais le pouvoir des rancunes, des sentiments instinctifs, des métaphores et des images suggestives». Il a souligné ce qu'il appelle le «tournant esthétique de la politique: les hommes politiques et les groupes gagnent les élections parce qu'ils sont "cool", et non parce qu'ils ont articulé des idées, des programmes et des thèses».

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  • "L’aide active à vivre, un engagement de fraternité" : la déclaration des évêques de France sur la fin de vie

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    France : « L’aide active à vivre, un engagement de fraternité »

    Déclaration des évêques sur la fin de vie (texte intégral)

    Réunis à Lourdes du 28 au 31 mars 2023 pour leur Assemblée plénière de printemps, les évêques de France ont souhaité rappeler leur engagement en faveur d’une « aide active à vivre », et non à mourir, indique un communiqué du service de presse de la CEF.

    Une déclaration, portée par les évêques membres du Conseil permanent de la CEF, représentant l’ensemble de leurs pairs, a été votée ce mardi 28 mars, lors de la première matinée de l’Assemblée plénière.

    « Nous tenons à saluer le développement encore insuffisant, mais significatif des soins palliatifs », écrivent les évêques.

    Ils soulignent « l’attention » avec laquelle ils suivent « le débat en cours sur le juste accompagnement de la fin de vie » en France. Rappelons que la Convention citoyenne sur la fin de vie s’achèvera ce dimanche 2 avril, par la remise à la Première ministre, Élisabeth Borne, de l’avis des 185 citoyens mobilisés depuis décembre dernier et invités à répondre à une question : « Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? »

    Les évêques français déclarent qu’ils aiment la liberté et croient « à la liberté » : « Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée. C’est dans ce cadre protecteur qu’il convient de mettre en œuvre tous les chemins possibles d’aide active à vivre. »

    Voici la déclaration des évêques de France.

    L’aide active à vivre, un engagement de fraternité

    Réunis à Lourdes, lieu d’espérance et de paix, où les personnes malades et handicapées sont à la première place, nous voulons exprimer l’attention avec laquelle nous suivons le débat en cours sur le juste accompagnement de la fin de vie dans notre pays.

    Nous sommes profondément sensibles aux souffrances et aux angoisses des malades, des familles et des aidants qui connaissent des situations humaines et médicales particulièrement éprouvantes. Beaucoup de fidèles catholiques se tiennent à leur côté dans les aumôneries d’hôpitaux ou de maisons de retraite, en leur rendant visite à domicile, ou en s’impliquant dans des associations non confessionnelles d’accompagnement des soins palliatifs. Avec eux, grâce à eux, nous avons pleinement conscience que notre société doit encore progresser dans l’accompagnement de la fin de vie et de la grande fragilité.

    Nous sommes impressionnés par le dévouement et la compétence des personnels soignants, malgré les difficultés humaines et économiques considérables auxquelles ils doivent aujourd’hui faire face. Nous tenons à saluer le développement encore insuffisant, mais significatif des soins palliatifs. Certes, les déserts palliatifs sont encore trop nombreux, la culture palliative n’est pas assez valorisée durant les études médicales, les soins palliatifs doivent encore progresser pour les nourrissons et les enfants. Mais une véritable dynamique palliative, faite d’attention à chaque personne dans son unité et avec son entourage, contribue notablement à l’humanité de notre société.

    Nous entendons de très nombreux soignants affirmer vigoureusement que « la main qui prend soin ne peut en aucun cas être celle qui donne la mort ». Nous entendons plusieurs observateurs de notre société, aux opinions philosophiques et aux appartenances religieuses diverses, mettre en garde contre l’injonction de renoncer à vivre que ferait peser sur les personnes fragiles la facilité légale et économique de « l’aide active à mourir ». Nous entendons la révolte, la colère, le sentiment d’injustice qui retentissent face à la souffrance et à la mort comme des appels à une plus grande fraternité et comme la recherche d’une espérance dont nous désirons témoigner, mais en aucun cas comme une légitimation de l’euthanasie ou du suicide assisté.

    Voilà pourquoi nous souhaitons que le débat en cours sur la fin de vie constitue l’occasion positive d’un progrès significatif de l’accompagnement et de la prise en charge notamment de la dépendance due au grand âge dans notre pays. Beaucoup de projets législatifs dans ce domaine ne sont malheureusement pas encore allés jusqu’au bout de leurs promesses. Le débat sur le « suicide assisté » pose aussi la question globale de notre engagement collectif pour la prévention du suicide.

    Notre époque est marquée par un mélange de négation de la mort et de fascination pour la mort : comment mieux assumer socialement le terme naturel de l’existence terrestre ?

    Nous aimons et nous croyons à la liberté. Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée. C’est dans ce cadre protecteur qu’il convient de mettre en œuvre tous les chemins possibles d’aide active à vivre. Plus que jamais, ce qui peut unir et apaiser notre société si violemment fracturée, comme le montrent les conflits sociaux de ces jours, c’est la vérité de notre engagement collectif pour la fraternité. Voilà ce que, dans la lumière toute proche de Pâques, nous voulons partager avec toute notre société.

    Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France,

    à Lourdes, le mardi 28 mars 2023