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Spiritualité - Page 167

  • L'archevêque Shevchuk d'Ukraine : "Nous sommes debout, nous prions"

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    De l'archevêque majeur de l'Église gréco-catholique d'Ukraine dans sa lettre quotidienne à la communauté dispersée dans le monde entier (source) :

    L'archevêque Shevchuk d'Ukraine : "Nous sommes debout, nous prions".

    "Aujourd'hui, c'est le cinquième jour d'une guerre sanglante, inhumaine et brutale. Ces jours-ci, nous avons vu l'héroïsme de nos soldats".

    L'archevêque principal de l'Église gréco-catholique d'Ukraine a prié Dieu pour que "le dialogue et la diplomatie permettent de gagner la guerre" et d'envoyer la paix dans le cœur des nations.

    Mgr Shevchuk a de nouveau donné des détails sur la situation dans le pays à la suite de l'invasion de l'armée russe et a remercié le pape François pour avoir, ce dimanche encore, "condamné fermement la guerre".

    Le patriarche ukrainien a prié Dieu pour que "le dialogue et la diplomatie permettent de gagner la guerre" et s'est écrié : "Que le Seigneur Dieu envoie la paix dans le cœur des nations ! Qu'il arrête la guerre ! Qu'il nous aide à voir une Ukraine pacifique".

    28.02.2022

    (AICA) - L'archevêque majeur de l'Église gréco-catholique d'Ukraine a prié Dieu pour que "le dialogue et la diplomatie gagnent la guerre" et envoient la paix au cœur des nations.

    Dans sa lettre quotidienne à la communauté ukrainienne dispersée dans le monde, l'archevêque majeur de l'Église gréco-catholique d'Ukraine, Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk, a de nouveau donné des détails sur la situation dans le pays à la suite de l'invasion de l'armée russe et a remercié le pape François pour avoir, ce dimanche encore, "condamné fermement la guerre".

    Le patriarche ukrainien a prié Dieu pour que "le dialogue et la diplomatie permettent de gagner la guerre" et s'est écrié : "Que le Seigneur Dieu envoie la paix dans le cœur des nations ! Qu'il arrête la guerre ! Qu'il nous aide à voir une Ukraine pacifique".

    Texte de la lettre quotidienne

    Chers frères et sœurs en Christ !

    Nous sommes le lundi 28 février et je vous envoie des paroles de bénédiction depuis notre première capitale, depuis la capitale de l'Ukraine, depuis notre Kiev ukrainienne. Aujourd'hui est le cinquième jour d'une guerre sanglante, inhumaine et brutale. Ces jours-ci, nous avons vu l'héroïsme de nos soldats. Nous avons vu le courage de notre peuple. Nous avons vu même des personnes âgées se coucher sous les chars pour les empêcher d'entrer dans leur village ou leur ville. Comment des gens sont sortis de chaque village pour fermer la voie aux chars qui avançaient sur l'Ukraine avec leurs poitrines.

    Mais nous avons aussi vu les atrocités et l'inhumanité de ceux qui nous tuent. Ceux qui mettent des enfants et des femmes dans les chars et s'en couvrent comme d'un bouclier humain pour apporter la mort et la destruction encore plus loin au cœur de l'Ukraine.

    Mais nous sommes debout. Nous sommes en prière. Pour notre armée. Pour notre patrie. Pour notre peuple ukrainien qui souffre depuis longtemps, où aujourd'hui, selon l'ONU, nous voyons près de quatre cent mille réfugiés, en moins de cinq jours. Mais nous sommes debout. Nous sommes en prière.

    Aujourd'hui est le premier jour du grand jeûne dans beaucoup de nos communautés, selon le calendrier grégorien. Je vous assure que ce Carême sera très spécial pour vous, car ensemble nous sommes sur le chemin de Pâques. Et Pâques viendra, car notre Pâques est notre Seigneur Jésus-Christ ressuscité.

    Je suis reconnaissant au Saint-Père qui, hier encore, est sorti du Palais apostolique et a fermement condamné la guerre en Ukraine. Il a fermement condamné ceux qui, en déclenchant une guerre contre d'autres nations, se battent contre leur propre peuple. Je suis reconnaissant au Saint-Père de nous soutenir, de prier pour nous et de vouloir faire tout ce qui est possible pour arrêter cette guerre.

    Je remercie tout particulièrement tous ceux qui ont exprimé leur désir d'aider l'Ukraine et qui organisent des aides diverses.

    Je voudrais demander aujourd'hui en particulier : faisons tout ce qui est possible pour arrêter cette agression, pour arrêter la guerre. Même si cela semble impossible, même si les diplomates, les juristes et les chefs d'État disent que c'est très difficile, prions pour que le Dieu de la paix nous donne la sagesse d'arrêter l'agression par le dialogue. Car nous savons que la diplomatie et le dialogue sont une alternative à la guerre. Et c'est toujours à la fin de la guerre que nous devons nous asseoir à la table des négociations. Que le dialogue et la diplomatie gagnent la guerre !

    Je veux soutenir l'initiative que nos volontaires ont lancée sous le nom de "Come back alive from Ukraine". Il s'agit d'une ligne d'assistance ukrainienne pour les proches des militaires russes qui sont entrés sur notre territoire en tant qu'ennemis. Si quelqu'un en Russie a perdu le contact avec ses fils, des hommes qui ont été envoyés pour tuer en Ukraine, appelez ce numéro. Nous voulons vous aider à retrouver les corps de vos fils morts, ou ceux qui sont peut-être encore en vie. Et à les ramener en Russie.

    Que le Seigneur Dieu envoie la paix dans le cœur des nations ! Qu'il arrête la guerre ! Qu'il nous aide à voir une Ukraine en paix.

  • Prière pour la paix en Ukraine en la cathédrale de Liège ce mercredi 2 mars

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    Diocèse de Liège - Diözese Lüttich - Église catholique de LiègeCommuniqué de presse: Prière pour la paix en Ukraine en la cathédrale de Liège ce mercredi 2 mars

    Prier au milieu des cris de guerre

    La situation en Ukraine est de plus en plus préoccupante et révoltante. En tant que chrétiens, notre seule arme consiste dans la prière et la communion avec la communauté de ce pays à Liège.

    Partout dans le diocèse, lors des messes dominicales du weekend passé, on a déjà prié pour les victimes de cette guerre scandaleuse et pour le peuple ukrainien. En plus, le pape François demande aux catholiques de faire du Mercredi des Cendres (2 mars), jour d’entrée dans le carême, un jour de prière et de jeûne.

    L’évêque de Liège et le chapitre cathédral voudraient s’associer à cette démarche en invitant tout le monde à un temps de prière ce mercredi à 19h30 à la cathédrale de Liège. Il sera animé avec la participation du Père Mikhailo Thevtsov, administrateur de la communauté gréco-catholique ukrainienne de rite byzantin*.

    Tout le monde est le bienvenu !

    Jean-Pierre Delville, évêque de Liège

    Lambert Wers, doyen du chapitre cathédral

    ---------------------

    * Le père Mykhailo Shetsov est le prêtre de cette communauté. Il a été ordonné en 2017 à Lviv (Ukraine). Avant son ordination, il était déjà marié à Natalia. Ensemble, ils ont deux petits bambins: Mathieu, 5 ans, et Martin, 2 ans et demi. En septembre 2017, Mykhailo a déménagé de Paris à Liège avec sa famille pour exercer la fonction d'aumônier de la Communauté ukrainienne de Liège. Une fois en Belgique, il a reçu, selon la demande de Mgr Delville, évêque de Liège, et de son propre évêque Borys, la permission du Vatican pour célébrer les messes en rite latin et aider les paroisses locales en pastorale.

  • Des sermons à périr d'ennui...

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    De Camille Lecuit sur le site de Famille chrétienne via le Forum catholique :

    « Pourquoi les sermons sont-ils si ennuyeux ? » Les dessous de l'enquête choc sur la perception des homélies

    Ayant recueilli l’avis de 10 000 fidèles sur les homélies avec une enquête en ligne en mars 2021, Luc Desroche revient dans une vidéo sur l’analyse des résultats, mais aussi sur la manière dont elle a été reçue par les principaux intéressés : les prêtres, séminaristes et évêques français…

    « Suis-je le seul à m’ennuyer souvent pendant les sermons ? » Cette question turlupinait Luc Desroche, professeur d’éloquence et de théâtre et catholique convaincu, au fil des messes auxquelles il assistait. Son problème venait-il seulement d’une déformation professionnelle ou était-il vraiment partagé par d’autres catholiques ? Pour en avoir le cœur net il a lancé une enquête en ligne en mars 2021, à laquelle plus de 10 000 fidèles ont répondu. Les résultats ont confirmé l’intuition de ce trentenaire, co-fondateur avec Alban Hachard d’une entreprise dédiée à la formation à la prise de parole baptisée Eloquence à la française : il reste des progrès à faire pour les prédicateurs.

    Luc Desroche est revenu dans une vidéo Youtube le 26 janvier pour donner quelques clés d’analyse des résultats diffusés ces derniers mois, mais aussi pour donner des pistes et expliquer comment les prêtres eux-mêmes ont reçu l’enquête.

    Un « gros problème » de message et de longueur

    Certes 72% des participants affirment que l’homélie les « aide à approfondir leur foi ». Mais Luc Desroche invite à « considérer les non pratiquants », pour lesquels l’homélie peut s’avérer un enjeu important : hélas, 62% d’entre eux considèrent que « l’homélie ne leur sert jamais à approfondir leur foi » (même s’ils représentent une minorité des répondants, à peine 20%). Par ailleurs pour l’ensemble des participants, 41 % sont impatients de l’homélie, 29 % n’en attendent rien et 21 % ont peur de s’ennuyer. Enfin 79 % des répondants estiment que leur capacité de concentration est inférieure à 8 minutes. « Donc si les prêtres parlent plus de 8 minutes, ils perdent plus de 80 % de l’Assemblée ! » insiste Luc Desroche.

    « Il y a trois principales raisons pour lesquelles les gens décrochent », récapitule le professionnel de l’éloquence en reprenant l’enquête : « la langueur, le message n’est pas clair, c’est trop infantilisant, c’est une paraphrase de l’Evangile. » Autrement dit : « Il y a un gros problème sur le langage verbal, poursuit-il en le distinguant du langage vocal – « l’intonation, les silences, le rythme » - et du langage visuel – « le regard, la posture, les gestes ». « Il n’y a pas de structure, il y a des phrases parfois très longues, on s’y perd… Donc le principal axe d’amélioration c’est en amont une préparation beaucoup plus importante qui devrait être consacrée à l’homélie sur la structure, et surtout sur le message. »

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  • Liège : ouverture du carême 2022 à l’église du Saint-Sacrement

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132 à Liège

    logo 68px (003).jpg

    Le mercredi 2 mars 2022 à 18h00

    MESSE ET IMPOSITION DES CENDRES

    Chants grégoriens et Motets traditionnels

    Le dimanche 6 mars 2022 à 10h00

    MESSE DU PREMIER DIMANCHE DE CARÊME 

    chantée en polyphonie, grégorien et orgue

    affiche_premier dimanche du mois mars 2022.jpg

    Plus d'informations

    sursumcorda@skynet.be

  • Thibon au secours des évidences

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    Extraits du journal PRESENT du 25 février 2022 (via le Forum Catholique) :

    Entretien d'Anne Le Pape, avec M. Tremolet de Villers qui est l'auteur de la préface du livre Au secours des évidences.

    Thibon n’est-il pas le type même du non-conformiste ? Ne serait-ce que parce que, comme il le note, « l’audace authentique – celle qui comporte des risques – a changé de camp : elle est du côté du bon goût, de la moralité et du bon sens ».

    Thibon est au-delà des critères de conformiste ou non-conformiste. Ces catégories lui étaient aussi étrangères que droite ou gauche, conservateurs ou progressistes… Il était lui et cela suffisait, mais il est vrai qu’il prenait plaisir à noter qu’aujourd’hui le véritable amoureux de l’ordre vrai a des allures d’anarchiste. C’est aussi une constante historique. Antigone, que son ami Maurras appelait « la Vierge-Mère de l’Ordre », passe pour une anarchiste. Elle enfreint volontairement les lois de Créon qui est le pouvoir légitime, mais au nom des « lois supérieures qui ne sont pas écrites ». Thibon a fréquenté, avec une très simple aisance, tous les milieux, aussi libre avec les ouvriers agricoles au temps des vendanges qu’avec les académiciens, avec les jeunes gens dans la frugalité des camps de formation comme avec les princes, les rois ou les chefs d’Etat. Sa simplicité écartait toute affectation, et sa politesse était délicieuse parce qu’elle venait du cœur. Il faut dire qu’il aimait la rencontre. Il avait le don de s’intéresser aux êtres.

    Les pointes d’humour ne manquent pas. Etait-ce l’un des traits de son caractère ?

    Oui, il était drôle. Il disait volontiers : « Je n’ai pas la vanité de ce que j’ai écrit ou dit en conférence, mais j’ai la vanité de mes mots d’esprit. » Ses propos étaient ainsi émaillés de pointes et de saillies auxquelles son accent méridional et un très léger zézaiement donnaient un relief particulier. (...)

    Vous évoquez « les joies et les tourments » de cette vie. Comment se fait-il que le lecteur ressente – en tout cas à la lecture du présent volume – par-dessus tout une impression de sérénité ?

    Thibon était une âme violente, lucide et donc, parfois, au bord du désespoir. Il citait souvent la phrase de Nietzche : « Quand le scepticisme s’allie au désir, alors naît le mysticisme. » Il y avait, chez lui, une immense dose de scepticisme sur toutes les illusions, surtout quand elles sont à couleur religieuse, et ce scepticisme n’épargnait pas le scepticisme lui-même quand il considérait que l’illusion pouvait être féconde. C’est le titre de l’un de ses livres. Vous connaissez sa formule : « Deux catégories d’êtres que je ne peux pas supporter : ceux qui ne cherchent pas Dieu et ceux qui s’imaginent L’avoir trouvé », ajoutant le vers de Victor Hugo « Il est l’Inaccessible, Il est l’Inévitable ! » La quête de Dieu a été la grande aventure intérieure de Thibon et ce chemin est un chemin de Croix. La sérénité que vous ressentez à la lecture de ces billets est le fruit de cet effort qu’il s’imposait d’« écrire pour savoir ce que je pense ». L’écriture délivre du tourment, parce qu’elle permet d’entrevoir ou de cerner la vérité recherchée. Mais, comme il le disait lui-même, « chez les êtres profonds, il a plusieurs fonds. Vous pouvez jeter la sonde, elle ne remonte pas facilement ». Il avait écrit à son ami Jean Ousset : « Votre œuvre est plus que respectable, mais vous valez mieux que votre œuvre. Chez la plupart des hommes qu’on dit grands, c’est l’inverse. J’ai flairé, chez vous, sous l’affairement de Marthe, l’immobilité de Marie. » Ces mots peuvent lui être retournés. L’œuvre de Thibon est belle, mais il est plus grand que son œuvre.

    Gustave Thibon, Au secours des évidences, Billets inédits, 19 € aux Editions Mame

    Vous pouvez le commander sur Livres en Famille.

  • Message de la Conférence des évêques de l'Église catholique romaine d'Ukraine aux fidèles

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    Message de la Conférence des évêques de l'Église catholique romaine d'Ukraine aux fidèles (source) (24 février 2022)

    (traduction automatique avec deepl.com)

    Chers frères et sœurs ! 

    Il est très regrettable que l'événement d'aujourd'hui ait ouvert un nouveau chapitre de notre histoire. Dans cette situation, alors que la Russie a lancé une guerre totale contre l'Ukraine, la responsabilité de chacun d'entre nous est importante. 

    Tout d'abord, il ne faut pas laisser la peur nous effrayer. Les chrétiens sont des gens de foi et d'espérance parce que notre Sauveur Jésus-Christ, par sa résurrection, a prouvé que le dernier mot n'est pas pour la mort, mais pour la Vie ! A un autre endroit de la Sainte Ecriture, nous lisons : "Quand le Seigneur ne préserve pas la ville, le gardien est une scie libre." (Ps 127, 1b). C'est notre espoir en Dieu.

    Le moment présent est celui où nous devons nous unir dans la prière : dans nos pays d'origine, avec nos voisins, dans les communautés de prière et dans chaque paroisse. Nous demandons aux prêtres de prier l'Acte de Consécration de l'Ukraine au Cœur Immaculé de Notre Dame dès aujourd'hui, après chaque Sainte Messe, en dehors du chant de consécration.

    Que cette heure de veille soit aussi une occasion de réconciliation avec nos parents, nos connaissances, nos voisins et nos collègues, avec Dieu lui-même. Conscients de nos propres péchés et de nos limites, nous demandons pardon au Seigneur et accueillons le sacrement de la réconciliation selon les cinq conditions de la Bonne Nouvelle. Essayons de participer plus souvent à l'Eucharistie et de recevoir la Sainte Communion, et prions pour la pureté de nos cœurs, afin que la grâce de Dieu puisse nous combler.

    Nous prions ensemble le chapelet ou d'autres prières au nom de la paix pour les dirigeants de notre État, pour notre armée et tous ceux qui défendent notre Patrie, pour les blessés et les morts, et pour le désarmement de ceux qui ont déclenché une guerre et sont piégés par l'agression. Gardons nos cœurs contre la haine et la haine envers nos ennemis. Le Christ donne une instruction claire selon laquelle nous devons prier pour eux et les bénir.

    L'Eglise est une communauté. Que les paroisses et les groupes de prière soient un lieu de fraternité et un centre où l'on peut trouver la bonne nouvelle de la paix et de la protection de Dieu. Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve, mais que la communauté des croyants n'abandonne pas les plus insécurisés et les indigents, quelle que soit leur appartenance confessionnelle. Une attention particulière est requise pour les jeunes et les malades.  

    Le prince de ce monde gagne des batailles particulières, en nous incitant à nous soumettre à la manipulation, à croire les mensonges et à les répandre. Que Dieu la Parole soit notre aide dans notre recherche de la vérité, ainsi que de la vérité ultime, qui est le Christ. En outre, ne tombez pas dans la panique que peut semer l'agresseur.

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  • Le message du pape pour le Carême 2022

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Message de carême 2022 du pape François (texte complet)

    « Nous récolterons, si nous ne perdons pas courage »

    24 février 2022

    « Nous récolterons, si nous ne perdons pas courage »: dans son message de carême, publié ce mercredi 24 février 2022, le pape François invite à persévérer dans le bien, dans la prière, dans la lutte contre le mal, spécialement pendant tout ce carême, qui commence mercredi prochain, 2 mars et conduit à Pâques, dimanche 17 avril.

    Le pape souligne la nécessité de prier sans se lasser: « Ne nous lassons pas de prier. Jésus a enseigné qu’il faut « toujours prier sans se décourager ». Nous devons prier parce que nous avons besoin de Dieu. Se suffire à soi-même est une illusion dangereuse. »

    Personne ne peut se dispenser de la prière, qui est source de « réconfort » et de « victoire », insiste le pape: « Si la pandémie nous a fait toucher du doigt notre fragilité personnelle et sociale, que ce Carême nous permette d’expérimenter le réconfort de la foi en Dieu sans laquelle nous ne pouvons pas tenir. Personne ne se sauve tout seul, car nous sommes tous dans la même barque dans les tempêtes de l’histoire. Mais surtout personne n’est sauvé sans Dieu, car seul le mystère pascal de Jésus-Christ donne la victoire sur les eaux sombres de la mort. »

    Enfin, la prière, dans la foi, dans l’Esprit Saint, permet de « traverser » les tempêtes dans « l’espérance » et « l’amour »: « La foi ne nous dispense pas des tribulations de la vie, mais elle permet de les traverser unis à Dieu dans le Christ, avec la grande espérance qui ne déçoit pas et dont le gage est l’amour que Dieu a répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint. »

    Avec la prière, le pape encourage le recours au sacrement du pardon, au jeûne – notamment le jeûne des réseaux sociaux dont « l’addiction » conduit à « appauvrir les relations humaines » -, et à la charité concrète.

    De fait, ce message de carême est en date du 11 novembre dernier, en la fête de saint Martin de Tours (+397), saint patron de Buenos Aires, et exemple d’une charité authentique, « apôtre de la miséricorde »: le pape le donne souvent en exemple.

    Voici le texte complet du message de carême dans la traduction du Vatican.

    « Ne nous lassons pas de faire le bien, car, le moment venu, nous récolterons, si nous ne perdons pas courage. Ainsi donc, lorsque nous en avons l’occasion, travaillons au bien de tous » (Gal 6, 9-10a)

    Chers frères et sœurs,

    Le Carême est un temps propice de renouveau personnel et communautaire qui nous conduit à la Pâque de Jésus-Christ mort et ressuscité. Pendant le chemin de Carême 2022 il nous sera bon de réfléchir à l’exhortation de saint Paul aux Galates : « Ne nous lassons pas de faire le bien, car, le moment venu, nous récolterons, si nous ne perdons pas courage. Ainsi donc, lorsque nous en avons l’occasion (chairós), travaillons au bien de tous » (Gal 6, 9-10a).

    1.Semailles et récolte

    Dans ce passage, l’Apôtre évoque l’image des semailles et de la récolte, si chère à Jésus (cf. Mt 13). Saint Paul nous parle d’un chairos : un temps propice pour semer le bien en vue d’une récolte. Quelle est cette période favorable pour nous ? Le Carême l’est, certes, mais toute l’existence [1] terrestre l’est aussi, et le Carême en est de quelque manière une image [1]. Dans notre vie, la cupidité et l’orgueil, le désir de posséder, d’accumuler et de consommer prévalent trop souvent, comme le montre l’homme insensé dans la parabole évangélique, lui qui considérait sa vie sûre et heureuse grâce à la grande récolte amassée dans ses greniers (cf. Lc 12 ,16-21). Le Carême nous invite à la conversion, au changement de mentalité, pour que la vie ait sa vérité et sa beauté non pas tant dans la possession que dans le don, non pas tant dans l’accumulation que dans la semence du bien et dans le partage.

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  • Robert d'Arbrissel (25 février)

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    Le bienheureux Robert d'Arbrissel (source)

    Qui était Robert ? Né d’une famille modeste dans le diocèse de Rennes vers 1047, au lieu dit Arbrissel, Robert fait ses études à Paris puis est appelé par son évêque à lutter avec lui contre les plaies morales de l’époque : relâchement des mœurs, simonie. L’évêque meurt. Robert passe en Anjou puis décide de partir au désert ; il rejoint d’autres ermites dans la forêt de Craon en 1091. Très vite son exemple et sa ferveur attirent de nombreux disciples et l’obligent à bâtir son premier monastère en 1096 : Notre Dame de la Roë. De là il rayonne dans les contrées voisines véritable apôtre de la vie évangélique. Les conversions se multiplient.

    Le pape Urbain II venu à Clermont pour prêcher la croisade se rend dans l’ouest. Il entend parler de robert et le fait prêcher devant lui à Angers. Tellement impressionné par sa dévotion et son éloquence il lui donne l’ordre de se consacrer entièrement à la prédication et lui donne le titre de missionnaire apostolique. Robert se démet de sa charge d’Abbé et prenant son bâton de pèlerin proclame partout pénitence et conversion. Véritable croisade spirituelle où se lèvent à sa suite hommes et femmes de toutes conditions. Il décide de les fixer dans la forêt de Fontevraud. Les cellules sont de pauvres cabanes, fossés et haies servent de clôture. La communauté ne cesse de grandir, on construit deux monastères, un pour les femmes qui comprend trois parties : le grand moutier dédié à Notre Dame – la Madeleine pour les femmes repenties – Saint Lazare pour les lépreux – Saint Jean est le monastère des moines. Il plaça son ordre sous le vocable de Notre Dame du Calvaire.

    La première Abbesse Pétronille de Craon, veuve du Seigneur de Chemillé reçoit les insignes et les pouvoirs de la charge abbatiale 16 mois avant la mort de Robert. Elle devient chef de tout l’ordre, y compris des hommes. C’est qu’apparaît l’originalité de cet Ordre nouveau. La Règle est celle de Saint Benoît partageant la vie entre prière, travail et méditation des Écritures, par contre le jumelage sort de l’ordinaire. Robert a puisé son inspiration dans l’Évangile en contemplant la Vierge Marie au Calvaire et en se situant aussi dans le contexte artistique et littéraire de la promotion de la femme au Moyen Age. Lorsque Robert meurt le 25 février 1117 son œuvre est en plein essor : 2000 moniales vivent dans une vingtaine de monastères. Elle est approuvée par plusieurs papes et son esprit sera défini dans une bulle de Sixte IV qui rappelle que cet Ordre est tenu par tous pour fondé sur ces paroles de Notre Seigneur Jésus Christ en Croix disant à sa Mère « Voici ton Fils et au disciple Voilà ta Mère ». 

    Dans ces monastères les religieux vivent comme des fils appliqués à la vie active pour servir les religieuses et les religieux comme des mères appliquées à la vie contemplative et à l’oraison, les unes et les autres devant se regarder comme mères et fils, imitant Marie et Jean. Durant deux siècles l’Ordre ne cessera de prospérer et de s’étendre, gagnant l’Espagne et l’Angleterre.

  • Ceux qui espèrent la paix en se préparant à la guerre se bercent d'illusions

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    De Riccardo Cascioli sur le Daily Compass :

    Ceux qui espèrent la paix en se préparant à la guerre se bercent d'illusions

    24-02-2022

    En période de tension, on dit toujours que "si vous voulez la paix, préparez la guerre". Mais ce n'est pas le cas ; l'expérience montre que ceux qui préparent la guerre n'obtiennent jamais la paix, tout au plus une trêve. Nous devons changer d'attitude et préparer plutôt la paix. Et pour les chrétiens, le modèle est celui expliqué par le Métropolite Antonij de Suroz.

    Nous ne savons pas comment se terminera la crise ukrainienne : si l'Occident finira par tolérer et accepter le fait accompli d'une Ukraine démembrée, en laissant les sanctions en place en guise de façade ; si le président russe Poutine cherchera vraiment à atteindre Kiev comme on le craint à Londres et à Washington ; si la guerre s'étendra à l'Europe et au-delà ; si la Russie retournera plutôt à ses frontières après avoir obtenu les assurances souhaitées. Nous ne le savons pas, et pour l'instant, il est également difficile de le prévoir. Mais nous aurions dû comprendre combien est équivoque et dangereuse la formule "diplomatique" qui est répétée comme un mantra chaque fois qu'il y a des tensions : si vis pacem para bellum, si tu veux la paix prépare la guerre.

    Préparer la guerre, c'est exactement ce à quoi nous avons assisté ces derniers mois, pour nous en tenir aux nouvelles les plus récentes ; mais la crise ukrainienne dure depuis des années, avec des hauts et des bas, et c'est depuis des années que l'on prépare la guerre. D'un côté comme de l'autre, dans un crescendo de provocations, de flexions de muscles, de menaces et d'alarmes. Toutes ces choses, nous les enregistrons, les commentons et les analysons aussi, mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. Il est évident que chacun a ses propres raisons, qui sont ancrées dans l'histoire, dans les intérêts stratégiques, dans les besoins économiques. Des raisons qui sont amplifiées par la propagande, qui nous parvient sous forme d'acclamations : il y a ceux qui voient Poutine comme le diable, et ceux qui le voient comme le sauveur, il en va de même pour les États-Unis et l'Union européenne (et souvent les véritables intérêts restent cachés).

    Mais le fait est qu'à force de se préparer à la guerre, il est inévitable que la guerre finisse par arriver : de faible ou de forte intensité, mais elle arrivera. Car se préparer à la guerre, ce n'est pas seulement s'équiper d'une force de dissuasion pour décourager les éventuelles attaques des malveillants. C'est identifier et considérer l'autre comme un ennemi, et s'il ne l'est pas, en faire un ennemi ; c'est interpréter les paroles et les gestes de l'autre toujours dans le sens des mauvaises intentions ; c'est amplifier les torts subis pour que tout le monde sache que l'autre est vraiment mauvais ; et en même temps déprécier ou remettre en question tout geste ou parole pacificatrice. Cela signifie être dans un état de guerre permanent, le faire croître jusqu'à ce qu'il puisse conduire à une guerre ouverte. Cela se produit aussi bien dans les relations entre États que dans les relations personnelles.

    Se préparer à la guerre ne mène jamais à la paix, tout au plus à un équilibre précaire, à une trêve armée temporaire d'une durée imprévisible. À l'époque de la guerre froide, on parlait d'un "équilibre de la terreur", c'est-à-dire d'une paix entre les superpuissances atomiques - les États-Unis et la Russie - garantie par les armes nucléaires, ce qui décourageait évidemment de faire la guerre. On dira : la guerre froide a de toute façon garanti une longue période de paix et de prospérité et empêché une nouvelle guerre mondiale. Mais ce n'est pas exact : il n'y a pas eu de guerre sur le sol européen, c'est vrai, mais dans le monde, dans la seconde moitié du XXe siècle, il y a eu de nombreuses guerres sanglantes "par procuration", surtout en Afrique et en Asie, où l'Union soviétique et les États-Unis (et aussi la République de Chine) se sont affrontés en finançant et en armant les factions opposées (en laissant de côté l'intervention directe des États-Unis au Vietnam).

    Si vous voulez vraiment la paix, vous devez vous préparer à la paix, si vis pacem para pacem. Cela ne signifie pas un désarmement unilatéral ; cela ne signifie pas renoncer à la dissuasion, ni à la défense de ses propres frontières et intérêts, bien au contraire. Mais nous devons agir en étant réellement convaincus - comme le disait le Pape Pie XII dans son célèbre message radiophonique du 24 août 1939 - que "rien n'est perdu avec la paix, tout peut être perdu avec la guerre". Au cours des dernières décennies, nous avons eu des preuves répétées de la véracité de ces paroles.

    Au cours des siècles, les histoires qui constituent l'identité des peuples se sont enracinées, les frontières ont changé plusieurs fois, donnant lieu à des situations difficiles et à une coexistence compliquée (il suffit de penser aux frontières nord et est de l'Italie pour s'en faire une idée), et les torts et les droits mutuels se sont accumulés, gravés dans l'ADN des nations. Chaque fois qu'il y a des tensions, ceux qui veulent la guerre s'amusent à remuer un détail de leur propre histoire et à susciter le ressentiment des leurs. Ceux qui veulent vraiment la paix doivent d'abord comprendre les raisons, les besoins et les intérêts de l'autre. Si l'on veut la paix, on doit essayer de concilier les différents intérêts. D'une certaine manière, c'est ce qui s'est passé après la Seconde Guerre mondiale en Europe occidentale, lorsque les graines de l'Union européenne ont été semées précisément en créant une zone d'intérêt économique commun. Ce n'est pas une tâche facile, mais c'est la voie à suivre.

    Si cela est possible, ne serait-ce qu'en utilisant la raison, il y a pour nous, chrétiens, une compréhension plus profonde de ce mystère, un aperçu de la vérité de tous les hommes et de tous les peuples que nous devons apprendre et dont nous devons témoigner. Et c'est pourquoi la prière est importante. C'est un regard et une attitude très bien exprimés par les paroles adressées par le métropolite Antonij de Suroz à ses fidèles après que les chars soviétiques eurent réprimé dans le sang le "Printemps de Prague" en 1968. Ces paroles ont été rapportées par la revue La Nuova Europa, et nous en citons quelques passages (voici le texte intégral) :

    "Notre conscience chrétienne perçoit la parole de Dieu, ou plus précisément la figure du Christ lui-même, qui s'est fait homme, est entré dans notre monde, n'a cherché ni la gloire ni la vertu, mais s'est fait frère des opprimés et des pécheurs, se levant à nouveau formidablement, exigeant. (...) Et nous nous trouvons ici devant une image que nous trouvons très difficile à comprendre et encore plus difficile à mettre en pratique : l'image de Celui qui a voulu s'unir aussi bien à ceux qui sont justes qu'à ceux qui sont coupables, qui a embrassé tout le monde d'un seul amour, l'amour des souffrances de la croix envers les uns, et l'amour joyeux, bien que toujours crucifié, envers les autres.

    Maintenant, l'image de la colère se détache dans la conscience de beaucoup, et dans cette image, certains sont choisis et d'autres exclus ; dans l'expérience de la justice, de la compréhension et de la compassion, le cœur humain choisit les uns et maudit les autres. Mais ce n'est pas la voie du Christ, et ce n'est pas non plus notre voie : notre voie est de nous tenir les uns les autres dans un même amour, dans la connaissance et l'expérience de l'horreur ; c'est de les embrasser non pas avec compréhension mais avec compassion ; non pas avec condescendance mais avec la conscience de l'horreur face à l'injustice, et de la croix face à la justice.

    Les gens se demandent souvent : que pouvons-nous faire ? (...) Nous pouvons nous tenir devant le Seigneur dans la prière, la prière dont parlait le starets Siluan lorsqu'il disait que prier pour le monde, c'est comme verser du sang.

    Ce n'est pas la prière facile que nous élevons dans notre imperturbable quiétude, mais la prière qui monte à l'assaut du ciel pendant les nuits blanches, la prière qui ne donne aucun répit, la prière qui naît de l'angoisse de la compassion ; la prière qui ne nous permet plus de vivre sur le néant et la futilité ; la prière qui exige de nous que nous comprenions enfin la profondeur de la vie au lieu de la traîner de manière indigne. (...)"

  • L’origine de la liturgie dans l’histoire de l’humanité : 2ème cours de liturgie de Denis Crouan

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    Liturgie 2 - L’origine de la liturgie dans l’histoire de l’humanité (49 mn) 

    https://youtu.be/8lHK-BmFZtg   

    Denis Crouan part de généralités sur les premières croyances de la période préhistorique (du paléolithique et son animisme, en passant par le néolithique et l’apparition des paganismes). De là, il va dans les premiers mythes que l’on retrouve dans toutes les grandes religions et qui s’affinent dans le monde juif à mesure que prend corps et sens l’alliance avec Yahvé. On voit se mettre en place diverses notes de la liturgie : 1° Le respect pour le sacré ; 2° Le rôle du prêtre comme médiateur avec le Tout-autre ; 3° L’importance des rites et en particulier des sacrifices. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE 2022

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022.

  • L'invasion de l'Ukraine : une quête spirituelle pour Poutine ?

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    De Giles Fraser sur UnHerd.com :

    Le destin spirituel de Poutine
    Le président religieux veut reconstruire la chrétienté.

    Giles Fraser est journaliste, radiodiffuseur et recteur de l'église St Mary's, Newington, dans le sud de Londres.

    24 février 2022

    Menacé par un soulèvement de ses généraux perfides, l'empereur chrétien Basile II, installé dans la glorieuse cité de Byzance, tendit la main à ses ennemis, les païens du pays de la Rus. Basile II était un habile négociateur. Si Vladimir de la Rus l'aidait à mettre fin à la révolte, il lui offrait la main de sa sœur en mariage. Le statut de Vladimir change : le mariage d'un païen avec une princesse impériale est sans précédent. Mais Vladimir doit d'abord se convertir au christianisme.

    De retour à Kyev en triomphe, Vladimir convoque la ville entière sur les rives du Dniepr pour un baptême de masse. Nous sommes en 988. C'est l'acte fondateur, emblématique du christianisme orthodoxe russe. C'est à partir de cet acte que le christianisme s'est répandu et a fusionné avec l'amour des Russes pour leur patrie, créant ainsi un puissant mélange de nationalisme et de spiritualité. Dans la mythologie de 988, c'est comme si le peuple russe tout entier avait été baptisé. Vladimir est déclaré saint. Lorsque l'empire byzantin est tombé, les Russes se sont vus comme son successeur naturel. Ils étaient une "troisième Rome".

    Le communisme soviétique a essayé d'écraser tout cela, mais il a échoué. Et dans la période post-soviétique, des milliers d'églises ont été construites et reconstruites. Bien que l'Occident considère le christianisme comme quelque chose d'affaibli et en déclin, à l'Est, il est en plein essor. En 2019, le patriarche Kirill, chef de l'Église orthodoxe russe, se vantait de construire trois églises par jour. L'année dernière, ils ont ouvert une cathédrale pour les forces armées à une heure de Moscou. L'imagerie religieuse se confond avec la glorification militaire. Des médailles de guerre sont placées dans des vitraux, rappelant aux visiteurs le martyre russe. Dans une grande mosaïque, des victoires plus récentes - dont le "retour de la Crimée" en 2014 - sont célébrées. Ce n'est pas "Heureux les artisans de la paix".

    Au cœur de ce renouveau post-soviétique du christianisme se trouve un autre Vladimir. Vladimir Poutine. Beaucoup de gens ne mesurent pas à quel point l'invasion de l'Ukraine est pour lui une quête spirituelle. Le baptême de Rus est l'événement fondateur de la formation de la psyché religieuse russe, l'église orthodoxe russe y retrace ses origines. C'est pourquoi Poutine n'est pas tellement intéressé par quelques districts à tendance russe à l'est de l'Ukraine. Son objectif, terrifiant, est Kyev elle-même.

    Il est né à Leningrad - une ville qui a repris le nom de son saint d'origine - d'une mère chrétienne fervente et d'un père athée. Sa mère l'a baptisé en secret, et il porte toujours la croix de son baptême. Depuis qu'il est devenu président, Poutine s'est présenté comme le véritable défenseur des chrétiens du monde entier, le leader de la Troisième Rome. Son bombardement incessant d'ISIS, par exemple, a été présenté comme la défense de la patrie historique du christianisme. Et il utilisera typiquement la foi comme un moyen de frapper l'Occident, comme il l'a fait dans ce discours en 2013 :

    "Nous voyons que de nombreux pays euro-atlantiques rejettent en fait leurs racines, y compris les valeurs chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Ils renient les principes moraux et toutes les identités traditionnelles : nationales, culturelles, religieuses et même sexuelles. Ils mettent en œuvre des politiques qui assimilent les familles nombreuses aux partenariats entre personnes de même sexe, la croyance en Dieu à la croyance en Satan."

    Poutine considère que son destin spirituel est la reconstruction de la chrétienté, basée à Moscou. Lorsque le groupe punk Pussy Riot a voulu manifester contre le président, elles ont choisi de le faire dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, un vaste édifice blanc et or, démoli par les Soviétiques et reconstruit dans les années 90. Il s'agit d'une synthèse des aspirations nationales et spirituelles de la Russie. Ce n'est pas seulement la Russie, c'est la "Sainte Russie", à la fois projet religieux et extension de la politique étrangère russe. Parlant du baptême de masse de Vladimir, Poutine a expliqué : "Son exploit spirituel consistant à adopter l'orthodoxie a prédéterminé la base globale de la culture, de la civilisation et des valeurs humaines qui unissent les peuples de Russie, d'Ukraine et du Belarus." Il veut refaire la même chose. Et pour ce faire, il a besoin du retour de Kyev.

    "Le choix spirituel fait par saint Vladimir détermine encore largement nos affinités aujourd'hui", écrivait Poutine l'année dernière encore. "Pour reprendre les mots d'Oleg le Prophète à propos de Kyev, "qu'elle soit la mère de toutes les villes russes".

    Dans cette intensité religieuse, nous pouvons ajouter une politique ecclésiastique en colère. En 2019, la branche ukrainienne de la famille des églises orthodoxes a déclaré son indépendance de l'Église orthodoxe russe - et le chef nominal de la famille orthodoxe, Bartholomée Ier de Constantinople, l'a soutenue. Le président ukrainien, Petro Porochenko, a décrit cette déclaration comme "une grande victoire de la nation ukrainienne pieuse sur les démons de Moscou, une victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres".

    L'Église orthodoxe russe a furieusement rejeté cette revendication d'indépendance, déclarant que l'Ukraine appartenait irrévocablement à son "territoire canonique". Cela a entraîné une scission historique au sein de la famille orthodoxe, l'Église russe rejetant la primauté de Bartholomée et déclarant qu'elle n'était plus en communion avec le reste de la famille orthodoxe. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a dénoncé Bartholomée comme étant un suppôt des Américains. Kirill a même affirmé que la transformation de Sainte-Sophie - à l'origine le siège mondial de l'orthodoxie - en mosquée en 2020 était "une punition de Dieu". L'Église russe a ensuite procédé à la création de ses propres diocèses dans le monde, notamment en Afrique. "Ils descendent dans la rue avec des affiches disant "Merci, Poutine ! Merci, patriarche Kirill !"", c'est ainsi que la machine de propagande de l'Église russe a décrit la situation.

    La centralité de l'Ukraine en général, et de Kyev en particulier, est telle dans l'imagination de l'Église russe qu'elle est prête à briser l'alliance séculaire de l'orthodoxie. Encore et toujours, il s'agit de l'Ukraine, le site imaginé de l'église mère de la Rus.

    Cette conformité de l'église orthodoxe russe avec l'objectif politique d'une grande Russie est honteuse. Officiellement, du moins, ils font tout un plat de l'affirmation selon laquelle ils restent en dehors de la politique. Mais cela n'a jamais été vrai. Dans l'ère post-soviétique, l'Église orthodoxe a été grassement récompensée, non seulement par un programme grandiose de construction d'églises soutenu par l'État, mais aussi par une implication dans des opérations commerciales lucratives, notamment l'importation de tabac et d'alcool pour une valeur de 4 milliards de dollars. En 2016, Krill a été photographié portant une montre Breguet de 30 000 dollars. Il a également appelé Poutine "un miracle de Dieu". Lorsque Kirill dit "le Seigneur pourvoira", il pourrait facilement parler de ses seigneurs et maîtres au Kremlin. Peu d'églises se sont vendues à l'État aussi complètement que l'Église orthodoxe russe.

    L'année dernière, à l'occasion de l'anniversaire du baptême de la Rus, Kirill a prêché à son peuple, l'exhortant à rester fidèle à la conversion de Vladimir et au sang des martyrs orthodoxes. Il leur a dit d'aimer "notre patrie, notre peuple, nos gouvernants et notre armée".

    L'imagination laïque occidentale ne comprend pas cela. Elle regarde le discours de Poutine l'autre soir, et le décrit comme fou - ce qui est une autre façon de dire que nous ne comprenons pas ce qui se passe. Et nous montrons à quel point nous ne comprenons pas en pensant qu'un tas de sanctions va faire une petite différence. Ce n'est pas le cas. "L'Ukraine est une partie inaliénable de notre histoire, de notre culture et de notre espace spirituel", a déclaré M. Poutine. C'est de cela qu'il s'agit, d'"espace spirituel" - une expression terrifiante ancrée dans plus de mille ans d'histoire religieuse russe.

    L'article suivant livre un son de cloche un peu différent : Pourquoi Poutine veut conquérir l'Ukraine. Et la religion n'est qu'un prétexte

  • Ukraine : le pape invite à jeûner pour la paix le 2 mars prochain (mercredi des cendres)

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Ukraine: la « douleur » du pape qui invite à une journée de « jeûne » pour la paix

    Appel à un examen de conscience des responsables politiques

    Le pape François a exprimé sa « grande douleur » et à invité à une journée de jeûne et de prière mercredi 2 mars, lors d’un appel pour la paix en Ukraine, au terme de l’audienc egénérale du mercredi, ce 23 février 2022, dans la Salle Paul VI du Vatican.

    S’exprimant en italien, le pape a dit la « douleur » qu’il éprouvait « dans le coeur » devant « des scénarios de plus en plus alarmants »: « la paix de tous est menacée par des intérêts partisans », a-t-il déploré.

    « J’ai une grande douleur dans mon coeur pour l’aggravation de la situation en Ukraine, a dit le pape. En dépit des efforts diplomatiques de ces dernières semaines, des scénarios toujours plus alarmants s’ouvrent. Comme moi, de nombreuses personnes, dans le monde entier, éprouvent angoisse et préoccupation. Encore une fois, la paix de tous est menacée par des intérêts partisans. »

    Il a invité les responsables politiques à un « examen de conscience devant Dieu qui est le Dieu de la paix et pas de la guerre » qui « nous veut frères et pas ennemis » et il leur a demandé de « s’abstenir de tout » ce qui pourrait aggraver la situation.

    « Je voudrais en appeler à ceux qui ont des responsabilités politiques pour qu’ils fassent un examen de conscience sérieux devant Dieu, qui est le Dieu de la paix et non de la guerre, a insisté le pape. Qui est le Père de tous et pas seulement de quelques uns. Qui nous veut frères et pas ennemis. Je prie toutes les parties impliquées de s’abstenir de toute action qui provoquerait encore plus de souffrance des populations, en … la coexistence entre les nations et en discréditant le droit international. »

    Le pape François a aussi invité tous les catholiques à une journée de prière et de « jeûne pour la  paix » mercredi prochain, 2 mars 2022, mercredi des Cendres, jour de l’entrée en carême: « A la violence, on répond par la prière et par le jeûne.