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Spiritualité - Page 168

  • Le célibat sacerdotal : une manière d'aimer avant d'être une discipline

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    D'I.Media

    Le célibat est une manière d’aimer avant d’être une discipline selon Emilio Justo

     Au troisième et dernier jour du symposium sur le sacerdoce organisé au Vatican du 17 au 19 février, le Père Emilio Justo, professeur de théologie dogmatique à l’Université pontificale de Salamanque, a rappelé la légitimité du célibat sacerdotal dans l’Église catholique. Il a notamment assuré qu’il ne s’agissait pas simplement d’une question de discipline ou d’absence de relations sexuelles mais d’abord d’une manière d’aimer et de se donner à Dieu et à la communauté ecclésiale.

    Dans la salle Paul VI et devant quelque 400 participants, le prêtre espagnol né en 1977 est d’abord revenu sur les critiques entendues quant à l’obligation du célibat dans l’Église latine. Il a confié en préambule qu’il s’agissait de questions « constamment soulevées » dans l’histoire. Citant un certain nombre d’arguments – l’exigence du célibat a des motivations païennes, elle n’a pas été une constante, elle limite les vocations, les traditions orientales ont des prêtres mariés, etc. -, le jeune prêtre a reconnu que des éléments plus contemporains remettaient aussi en cause le célibat, à commencer par la crise des abus commis par les clercs. « Des arguments légitimes et éclairants côtoient des approches très contestables », a-t-il expliqué, reconnaissant qu’il était important, pour une bonne compréhension du célibat, de répondre aux questions psychologiques, sociales et pédagogiques qu’il peut soulever.

    Il a cependant assuré que la relation entre le sacerdoce et le célibat était une question fondamentalement théologique. « Le célibat n’est pas une question accidentelle de la vie sacerdotale », a-t-il en ce sens affirmé, « il est lié à la façon dont on comprend ce qu’est l’Église et ce que signifie le ministère ordonné dans l’Église ».

    Retour historique sur le célibat

    Le théologien a alors dressé un bref rappel historique du célibat dans l’Église, revenant d’abord sur l’idée selon laquelle la règle du célibat des prêtres ne remonterait qu’au 12e siècle. En réalité, dès le 4e siècle, « certaines décisions normatives montrent que la continence sexuelle était exigée de ceux qui recevaient le ministère ordonné ». Et de citer par exemple le canon 33 du concile d’Elvire (vers 305) : « Il a paru bon d’interdire absolument aux évêques, aux prêtres et aux diacres, soit à tous les clercs employés au ministère, d’avoir des relations avec leurs épouses et d’engendrer des enfants ».

    Si des hommes mariés pouvaient devenir prêtre, l’exigence de la continence sacerdotale a, dès les premiers siècles de l’Église, été introduite. Et par ailleurs, « dans tous les cas, après l’ordination, le mariage n’est pas autorisé », a-t-il fait constater.

    Une explication à la continence perpétuelle

    Cette continence est d’abord principalement liée à la célébration des sacrements par le prêtre. Elle exige une « pureté cultuelle » pour le service de Dieu. Dans l’Ancien Testament, les prêtres devaient conserver la « sainteté » pour pouvoir faire leur service au temple, et ainsi respecter des règles de pureté. « Les prêtres vivent dans le temple pendant leur service cultuel et sont donc séparés de leurs épouses », détaille le théologien.

    Or, poursuit-il, ce lien entre service sacerdotal et pureté est repris et renouvelé par les Pères de l’Église. Car si le sacerdoce du Christ est « existentiel et donc permanent », la continence sexuelle du ministre ordonné devient perpétuelle.

    Le prêtre n’est pas appelé à la solitude

    Dans son propos d’une trentaine de minutes, le conférencier a insisté pour dire que le prêtre – célibataire – n’était pas appelé à la solitude. « La dimension ecclésiale du célibat présuppose que, dans la communauté chrétienne, le ministre ordonné aime et est aimé ». Il a alors assuré que le « problème spirituel le plus important » de nombreux prêtres ne résidait pas dans leur renoncement au mariage et à leur propre famille, « mais dans l’absence d’une communauté chrétienne vivante dans laquelle ils peuvent se donner ».

    C’est sur ce don que le Père Justo a ensuite insisté. Devant les « tentations individualistes », le célibat est une forme existentielle qui doit façonner la vie des ministres pour le service de la communauté et des autres. « Vivre le célibat signifie aimer, d’une manière différente du mariage, mais très réelle et humaine ». En ce sens, le célibat n’est pas simplement une discipline ou une simple absence de relations sexuelles mais « une manière d’aimer ».

    Lors de l’inauguration du symposium sur le sacerdoce, le pape François a rappelé que « le célibat est un don que l’Église latine conserve ». Il a insisté sur le fait que « sans amis et sans prière, le célibat peut devenir un poids insupportable et un contre témoignage à la beauté même du sacerdoce ».

  • Liturgie : recul ou stabilisation du front dans la guerre contre la liturgie traditionnelle ?

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    Un commentaire du site web « Riposte Catholique » :

    « La Fraternité Saint-Pierre vient de faire connaître le décret que le pape François a promulgué le 11 février dernier, suite à la visite de deux de ses membres au pape François. Le pape a tenu à préciser, explique le supérieur général, lors de la visite des deux prêtres,

    « les instituts comme la Fraternité Saint-Pierre n’étaient pas concernés par les dispositions générales du motu proprio Traditionis custodes, l’usage des livres liturgiques anciens étant à l’origine de leur existence et prévu par leurs constitutions. »

    Le décret du pape a pour objet de préciser que sont toujours concédés à cette Fraternité l’usage de tous les livres liturgiques traditionnels dans leurs maisons propres, et avec la permission de l’évêque du lieu dans les autres églises. C’est en soi une très bonne nouvelle, qui permet à bien des prêtres et aux fidèles qui s’adressent à eux de respirer. Dans la situation de guerre ouverte inaugurée en juillet dernier, il convient bien entendu, de la recevoir avec une grande prudence et en même temps d’en tirer le meilleur parti possible.

    Diviser pour régner ?

    Ce décret ne présume en rien, malheureusement, du contenu du texte que doit publier au mois de mars la Congrégation pour les Religieux, qui pourrait obliger les prêtres de ces instituts à célébrer aussi la liturgie nouvelle, puisque le décret pontifical ne parle pas d’usage « exclusif ».

    En toute hypothèse, Rome semble ainsi réduire la célébration de la liturgie romaine traditionnelle, bien universel, à un charisme particulier. Il n’est pas parlé des autres instituts Ecclesia Dei, soit de droit pontifical (Icrsp, Ibp, Oratoire de Berlin), ni de droit diocésain (par exemple en France, la Communauté de la Miséricorde divine), mais ces communautés ne sont pas non plus exclues, et la présentation du supérieur de la FSSP les assimile à la concession en vertu des paroles expresses du pape.

    En revanche, il est clair que la faveur concédée appuie par comparaison les dispositions drastiques en forme de mort annoncée de l’usage de la liturgie traditionnelle : à l’exception de certains prêtres auxquels un statut particulier est concédé, l’ensemble des prêtres de rite latin, religieux et diocésains, n’ont plus le droit natif à célébrer la liturgie traditionnelle que leur avait reconnu Summorum Pontificum.

    Le commencement de la fin pour Traditionis custodes

    Ces prudentes réserves faites, il reste que cette « permission » apparaît comme un recul, ou au minimum comme une stabilisation du front dans la guerre contre la liturgie traditionnelle. Beaucoup de commentateurs ont analysé cette offensive à visée destructive lancée par le pape François, la liturgie d’avant le Concile étant assimilée par lui à la doctrine d’avant le Concile, comme le tir des dernières cartouches (de la liturgie nouvelle qui apparaît comme un formidable raté ? de Vatican II lui-même, que ne défend plus qu’une sorte d’association d’anciens combattants ?)

    C’est dans cette perspective qu’il faut délibérément considérer cette « concession » romaine. Concrètement, d’ailleurs, il ne sera pas possible aux évêques de distinguer ceux qui « ont le droit » de ceux qui ne l’ont pas. Il est clair que l’offensive contre le monde traditionnel et tout ce qu’il représente est en train de s’essouffler.

    Ref. Liturgie : recul ou stabilisation du front dans la guerre contre la liturgie traditionnelle ?

  • Un nouveau décret important pour la liturgie traditionnelle : le pape décrète publiquement que les instituts ne sont pas concernés par les dispositions générales du Motu Proprio Traditionis Custodes

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    Fraternité st pierre 2022-02-04-audience-pape-francois-recadre-1050x465.jpg

    Communiqué officiel de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre Le vendredi 4 février 2022, deux membres de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, les abbés Benoît Paul-Joseph, Supérieur du District de France, et Vincent Ribeton, Recteur du Séminaire Saint-Pierre de Wigratzbad, ont été reçus en audience privée par le Saint-Père, le Pape François, pendant presqu’une heure.

    L’entretien s’est bien passé, dans un climat très cordial. À l’évocation de la naissance de la Fraternité en 1988, le Pape s’est dit très marqué par la démarche de ses fondateurs, leur volonté de rester fidèles au Pontife Romain et leur confiance en l’Église. Il a dit que ce geste devait être « préservé, protégé et encouragé ».

    Lors de cette audience, le Pape a notamment tenu à préciser que les instituts comme la Fraternité Saint-Pierre n’étaient pas concernés par les dispositions générales du Motu Proprio Traditionis Custodes, l’usage des livres liturgiques anciens étant à l’origine de leur existence et prévu par leurs constitutions.

    Le Saint-Père a par la suite envoyé un décret signé de sa main et daté du 11 février, jour où la Fraternité a été solennellement consacrée au Cœur Immaculé de Marie, confirmant pour les membres de la Fraternité, le droit d’utiliser les livres liturgiques en vigueur en 1962, à savoir : le Missel, le Rituel, le Pontifical et le Bréviaire Romain.

    Reconnaissants envers le Saint-Père, les membres de la Fraternité Saint-Pierre sont dans l’action de grâce pour cette confirmation de leur mission. Ils invitent tous les fidèles qui se sentent proches d’eux en tant que famille spirituelle à assister ou à s’unir par la prière à la Messe, demain, en la fête de la Chaire de saint Pierre, et à prier pour le Souverain Pontife.

    Voici le Décret du Pape François confirmant l’usage des livres liturgiques de 1962 :

    "Le Saint-Père François, concède à tous et à chacun des membres de la Société de vie apostolique « Fraternité Saint-Pierre », fondée le 18 juillet 1988 et déclarée « de droit pontifical » par le Saint-Siège, la faculté de célébrer le sacrifice de la Messe, d’administrer les sacrements et les autres rites sacrés, et de s’acquitter de l’Office Divin, selon les éditions typiques des livres liturgiques en vigueur en l’année 1962, c’est à dire le Missel, le Rituel, le Pontifical et le Bréviaire Romain.

    Ils peuvent user de cette faculté dans les églises et oratoires propres ; partout ailleurs, ils n’en useront qu’avec le consentement de l’ordinaire du lieu, sauf pour la célébration de la Messe privée.

    Sans préjudice de ce qui a été dit ci-dessus, le Saint-Père suggère que, dans la mesure du possible, les dispositions du motu proprio Traditionis Custodes soient également prises en compte.

    Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 11 février, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, de l’an 2022, neuvième année de mon pontificat.

    François"

    Refle pape décrète publiquement que les instituts ne sont pas concernés par les dispositions générales du Motu Proprio Traditionis Custodes

  • Bruxelles, Saints Jean et Etienne "aux Minimes", 27 février - 1er mars : Quarante Heures d'Adoration eucharistique

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    Les Quarante Heures d’Adoration commenceront le dimanche 27 février à 14h (pour terminer le mardi 1er mars à 18h), à l’église des Saints Jean et Etienne "aux Minimes" (rue des Minimes 62, 1000 Bruxelles ; métro arrêt Louise - bus arrêt Sablon - tram arrêt Poelaert).
    Selon notre belle coutume reprise de la Tradition romaine, nous offrirons ces 40 heures d'Adoration à Jésus-Eucharistie :

     en réparation des péchés du carnaval et du monde,
     par amour pour Jésus dans le Saint Sacrement,
     en préparation de notre Carême…qui commencera le 2 mars, le Mercredi des Cendres.

    Pendant ces 40 heures, nous allons nous relayer devant le Très Saint Sacrement (2 personnes minimum en permanence). 

    L’inscription est possible sur fsspbru@gmail.com.

  • La Voie romaine

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    Tous les chemins mènent-ils encore rapidement à Rome, comme les voies romaines de jadis ?  Lu dans le mensuel « La Nef » (février 2022) :

    Sévillia-Diane-2021©DR-620x330.jpg« Diane Sévillia est mère de prêtre et membre de l’équipe de La Voie romaine qu’elle nous présente.

    La Nef – Qu’est-ce que La Voie romaine, comment est née cette initiative, qui en est à l’origine et quel but poursuivez-vous ?

    Diane Sévillia – La Voie romaine est une association fondée par des catholiques attachés à la liturgie traditionnelle et qui, jeunes parents ou célibataires, appartiennent à la génération qui a grandi dans l’esprit du motu proprio Ecclesia Dei de Jean-Paul II en 1988 puis du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI en 2007. Sans nier la légitimité et la validité de l’Ordo de 1970, qu’ils pratiquent selon leurs activités ou leurs déplacements, ils ont fait le choix préférentiel de la messe traditionnelle, comme l’Église leur en a donné le droit, parce qu’ils estiment que leur foi est mieux nourrie par cette liturgie. L’initiative de la Voie romaine revient à Benoît Sévillia, frère et ami de nombreux prêtres des instituts Ecclesia Dei. L’objectif de l’association est de faire connaître au Saint-Père, par des lettres qui seront portées à Rome, la stupeur et l’incompréhension des fidèles attachés à la liturgie ancienne face au motu proprio Traditionis custodes, et plus encore devant ses conditions d’application très strictes. Mises en œuvre littéralement, celles-ci aboutiraient à la suppression du rite tridentin et empêcheraient les prêtres voués à cette liturgie d’exercer leur ministère. Il y a là une injustice face à laquelle les laïcs sont en droit de manifester respectueusement leur peine, et un ébranlement très profond pour eux qui doit être entendu par l’Église car il les frappe au cœur de leur foi.

    Qui sollicitez-vous pour écrire au pape François ? Et pensez-vous que de tels témoignages puissent modifier le motu proprio Traditionis custodes ?

    Des mères de prêtres, inquiètes pour leurs fils, ont eu l’idée d’envoyer un message au pape. De là est né le projet de faire écrire les catholiques attachés de différentes manières à ce rite et de les porter à Rome, à pied, lors d’une longue marche-pèlerinage à travers la France et l’Italie. Le but poursuivi est d’attirer l’attention du clergé, des fidèles et surtout du pape, afin de lui montrer à quel point les catholiques restés fidèles au Saint-Siège et attachés au rite traditionnel ne sont pas des catholiques de seconde zone. Nous espérons obtenir une audience à Rome. Quel en sera le résultat ? Dieu en décidera. Nous espérons au moins que les dispositions touchant les prêtres célébrant le rite tridentin seront allégées. Nous allons prier et implorer la Vierge Marie et tous les saints lors de notre longue route.

    Comment expliquez-vous ce ton si sévère de Rome à l’égard de catholiques qui sont pourtant des brebis parmi d’autres dans l’Église ? Voyez-vous quand même une part de vérité dans les reproches du pape aux « traditionalistes » ?

    Je sais qu’il existera toujours des personnes plus ultras que d’autres, mais on ne fait pas une loi pour un cas particulier. Si je regarde autour de moi, parmi mes amis qui assistent habituellement à la messe traditionnelle, aucun ne refuse d’aller à la messe de Paul VI, aucun ne nie la légitimité de Vatican II, même si certains textes du concile peuvent donner matière à discussion, comme il en a toujours été dans l’Église, et aucun ne croit appartenir à la « vraie Église ». Les reproches exprimés dans le motu proprio Traditionis custodes me semblent donc hors de propos. Dans le diocèse où j’habite, celui de Versailles, les relations entre les communautés traditionnelles et le clergé diocésain sont totalement pacifiées. Quant aux questions qui se posent aux prêtres, je n’ai pas à en juger car je ne suis qu’une mère de famille. Tout ce que je sais est qu’ils n’ont commis aucune désobéissance par rapport aux règles qui leur ont été données par l’Église. Et qu’ils ont un dévouement sans limite pour leurs brebis.

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  • Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent !

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    Du site de l'abbé Christophe Cossement :

    Aimez vos ennemis !

    homélie du 7e dimanche C, 20 février 2022

    “Les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres”. On l’entend souvent dire, et c’est sans doute vrai (quoique cela reste quand-même à voir...) Mais en tous cas les chrétiens sont invités à un agir vraiment différent, un comportement qui dénote, qui interpelle les autres et nous-mêmes d’abord. Jésus nous invite ni plus ni moins qu’à aimer nos ennemis et à faire du bien à ceux qui nous haïssent, à ne pas réclamer à celui qui nous vole, à prêter sans espérer qu’on nous rende, à faire pour les autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous. Voilà ce qu’il nous demande. Jésus nous le dit, il faut le faire. Pourquoi nous demande-t-il cela ? Et avec quelle force pourrons-nous le faire ?

    La raison de ce comportement est que nous voulons faire comme Dieu notre Père, nous voulons « être les fils du Dieu très-haut » (v.35), les dignes fils de notre Père qui nous a tout donné. Il nous fait déjà habiter son Royaume. Et en quoi consiste ce Royaume de Dieu ? Que tous les hommes soient ses fils, ses filles, que tous les hommes soient des frères et des sœurs pleinement réconciliés. Pour cela, Jésus nous invite à commencer dès maintenant les relations du Royaume.

    Pour préparer les Journées Mondiales de la Jeunesse à Paris en 1997, une grande campagne d’affichage avait fait placarder sur d’immenses affiches quelques phrases de l’évangile, en grosses lettres, dont celle-ci : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » Lors d’un journal télévisé, on interviewait un passant, qui eut cette réflexion extraordinaire : “si tout le monde faisait ainsi, il n’y aurait plus d’ennemi.”

    Eh bien voilà, c’est bien de cela qu’il s’agit : dans le Royaume de Dieu, il n’y a plus d’ennemis, dans la vie du ciel il n’y a plus d’ennemis, et c’est pourquoi dès maintenant nous devons souhaiter du bien à nos ennemis. Cela tranche fort avec la mentalité actuelle, qui cherche des coupables pour tout, contre lesquels on pourra se retourner, qu’il faudra faire payer. Mais vous le savez bien, la paix ne vient pas de ce qu’on voit accablé celui qui nous a fait du mal ; nous ne trouvons pas la paix non plus quand nous cherchons à récupérer notre bien à tout prix. La paix ne vient que lorsque nous entrons dans les relations pour lesquelles nous sommes faits : celles du Royaume de Dieu. Ces relations sont marquées par la miséricorde, et par la gratuité (donner sans espérer en retour, faire pour les autres ce que nous voudrions qu’ils nous fassent, avant même qu’ils fassent ainsi). Et lorsque nous entrons dans ces relations, nous sommes comblés de joie, car Dieu n’est pas chiche, et la mesure que l’on utilise dans le Royaume est « une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante » (v.38).

    Parfois nous n’entrons qu’en espérance dans ces relations, car notre ennemi reste trop menaçant, ou que les blessures qu’il nous a fait endurer saignent encore. Mais vivons cela dans l’espérance, confiant que Dieu pourra donner une paix que nous souhaitons mais qui est hors de portée.

    Avec quelle force pouvons-nous agir ainsi ? Autant le dire tout de suite : cette force n’est pas en nous. C’est Jésus qui permet cela. C’est le juste qui accepte d’être injustement condamné et mis à mort qui stoppe l’enchaînement des représailles. C’est Jésus acceptant sa mort par amour qui désamorce le processus incessant d’hostilité envers le coupable. Et c’est celui qui s’est donné tout entier qui nous permet de dépasser le calcul, la dureté du cœur et l’avarice. Comme dit la lettre aux Éphésiens : « en sa personne, il a tué la haine. » (Ep.2,16)

    C’est Jésus qui aujourd’hui donnera la force d’introduire ceux qui nous ont fait du mal dans les relations du Royaume. C’est lui-même qui donnera la richesse intérieure pour donner sans attendre en retour, pour faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous. Tout cela nous sera donné parce que nous Le côtoyons. Jésus ne nous abandonne pas en nous laissant sur les bras un commandement impossible. Quand il nous appelle à vivre ainsi, il vient aussi tout près de nous.

    Il vient dans chaque eucharistie nous donner sa force et sa paix. Vous n’êtes pas venus à la messe seulement pour entendre un commentaire plus ou moins intéressant sur les lectures, vous n’êtes pas venu apprendre des choses sur Jésus ; vous êtes venu apprendre des choses de lui, par la rencontre que vous vivez avec lui, par ce fait qu’il se donne à vous et que vous l’accueillez, et que vous vous donnez à lui en retour.

    C’est par cette rencontre de Jésus que nous aurons la force d’introduire tous les hommes que nous croisons dans des relations valables pour le Royaume.

  • La liturgie : un témoignage de communion d'après le pape...

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Et la liturgie, un témoignage de communion

    « En ce moment, où il y a partout tant de guerres », l’appel « des papes comme des hommes et des femmes de bonne volonté, n’est pas écouté », a dénoncé le pape François, ce matin encore, rappelant entre autres l’avertissement du pape Benoît XV à la veille de la première guerre mondiale. L’humanité « est championne pour faire la guerre », a-t-il déploré.

    Le pape François a reçu en audience les participants à l’assemblée plénière de la Congrégation pour les Eglises orientales, dirigée par le cardinal argentin Leonardo Sandri, ce vendredi matin 18 février 2022, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican.

    Après les « massacres des conflits au Moyen-Orient, en Syrie et en Irak », au « Tigré dans la région éthiopienne », sans oublier le « drame du Liban » qui perdure, « des vents menaçants soufflent encore sur les steppes de l’Europe orientale, allumant les mèches et le feu des armes et glaçant le cœur des pauvres et des innocents » qui, « eux, ne comptent pas », a alerté le pape.

    Le pape a invité les responsables des Eglises catholiques orientales à donner au monde « le témoignage de la communion » à travers la liturgie : « que chaque composante de l’unique et symphonique Eglise catholique reste toujours à l’écoute des autres traditions, de leurs parcours de recherche et de réforme, tout en maintenant, chacune sa propre originalité », a-t-il encouragé, tout « en évitant les particularismes liturgiques ».

    Voici notre traduction du discours que le pape a prononcé en italien (Texte entier).

    Discours du pape François

    Je remercie le cardinal Sandri pour ses paroles de salutations et de présentation ; et je remercie chacun d’entre vous d’être là, en particulier les personnes qui viennent de loin.

    Ce matin, vous avez prié devant la Confession de l’apôtre Pierre, renouvelant ensemble votre profession de foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Nous avons accompli la même démarche avant la messe du début de mon pontificat, pour manifester, comme le disait le pape Benoît XV, que « dans l’Eglise de Jésus-Christ, qui n’est ni latine, ni grecque, ni slave, mais catholique, il n’existe aucune discrimination entre ses enfants et que tous, latins, grecs, slaves et d’autres nationalités, ont la même importance » (Encyclique Dei Providentis, 1er mai 1917). C’est vers lui, le fondateur de la Congrégation pour les Eglises orientales et de l’Institut pontifical oriental, que se tourne notre mémoire reconnaissante, cent ans après sa mort. Il a dénoncé l’incivilité de la guerre comme un « massacre inutile ». Son avertissement n’a pas été écouté par les chefs des nations engagées dans le premier conflit mondial. L’appel de saint Jean-Paul II n’a pas été écouté non plus pour empêcher le conflit en Irak.

    De même en ce moment, où il ya partout tant de guerres, cet appel des papes comme des hommes et des femmes de bonne volonté, n’est pas écouté. Il semble que le plus grand prix pour la paix doive être donné aux guerres : une contradiction ! Nous sommes attachés aux guerres, et c’est tragique. L’humanité, qui se vante de progresser dans la science, la pensée, dans beaucoup de belles choses, construit la paix à reculons. Elle est championne pour faire la guerre. Et cela nous fait honte à tous. Il faut que nous priions et demandions pardon pour cette attitude.

    Nous avons espéré qu’il ne serait pas nécessaire de redire ces paroles au troisième millénaire, et pourtant l’humanité semble encore tâtonner dans les ténèbres : nous avons assisté aux massacres des conflits au Moyen-Orient, en Syrie et en Irak ; à ceux du Tigré dans la région éthiopienne ; et des vents menaçants soufflent encore sur les steppes de l’Europe orientale, allumant les mèches et le feu des armes et glaçant le cœur des pauvres et des innocents ; eux, ils ne comptent pas. Et pendant ce temps, le drame du Liban perdure, laissant désormais de nombreuses personnes sans pain ; les jeunes et les adultes ont perdu espoir et quittent ces terres. Et pourtant, elles sont la mère-patrie des Eglises catholiques orientales : c’est là qu’elles se sont développées, conservant des traditions millénaires et beaucoup d’entre vous, parmi les membres du dicastère, en êtes les fils et les héritiers.

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  • La foi de Dostoïevski, l'écrivain russe par excellence

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    D' sur le site du Figaro Vox :

    «Dostoïevski était entré en guerre contre l'athéisme qui gagnait la jeunesse de son époque»

    Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski en 1863.
     
    Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski en 1863. Licence CC

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans un essai sur le génial écrivain russe, Marguerite Souchon nous fait découvrir le rapport à Dieu du plus célèbre écrivain russe, essentiel à la compréhension de son œuvre.

    Ancienne élève de l'École Normale Supérieure et agrégée de russe, Marguerite Souchon est enseignante en classes préparatoires. Elle publie Le Dieu de Dostoïevski aux éditions Première partie.


    FIGAROVOX. - Vous avez publié Le Dieu de Dostoïevski aux éditions Première partie. Si Dostoïevski est l'écrivain russe le plus connu, est-il l'écrivain russe par excellence ?

    Marguerite SOUCHON. - Absolument – ne serait-ce parce que tous les Européens qui referment un roman de Dostoïevski se disent que, décidément, il n'y a vraiment que les Russes pour écrire des choses pareilles ! Ce n'est pas pour rien que l'un de mes chapitres est intitulé : « Pourquoi les personnages sont-ils tous fous ? ».

    Dostoïevski aurait sans doute été extrêmement marri d'apprendre que certains le considèrent comme un écrivain européen, alors que précisément il souhaitait éviter à la Russie le destin de l'Europe.

    Marguerite Souchon

    D'autre part, il était essentiellement préoccupé par l'avenir de la Russie et, du même coup, par les jeunes Russes – quasiment tous ses personnages principaux ont d'ailleurs entre dix-huit et vingt-huit ans – ce qui était typique de son époque : tout le milieu littéraire pétersbourgeois s'interrogeait sur la direction que devait prendre l'Empire russe, et voyait naître des courants de pensée nouveaux, importés d'Occident : le socialisme, le rationalisme, l'athéisme... Dostoïevski s'est justement battu contre ces courants, et aurait sans doute été extrêmement marri d'apprendre que certains le considèrent comme un écrivain européen, alors que précisément il souhaitait éviter à la Russie le destin de l'Europe. Pour ce qui est de son style, là aussi, je doute que l'on puisse faire plus russe : d'ailleurs, jusqu'à la fin du XXe siècle, nos traducteurs l'ont toujours « corrigé » et lissé, pour le rendre plus lisible aux Français.

    Dostoïevski a connu la gloire assez tardivement, pourquoi ? Qui était-il avant d'être reconnu pour son art ?

    Il a connu la gloire tôt… puis tard : il avait vingt-cinq ans lors de la publication de son premier roman, Les Pauvres gens, qui connut un succès immédiat. Un des plus grands critiques de l'époque a quand même débarqué chez lui en larmes à quatre heures du matin après l'avoir lu d'une traite ! Son séjour au bagne, puis son exil en Asie centrale l'éloignent dix ans durant de la vie littéraire de Saint-Pétersbourg. Il réussit quand même à se refaire un nom avec les Souvenirs de la maison morte, son récit de l'expérience pénitentiaire, mais il est vrai qu'à peine rentré à Saint-Pétersbourg, il se retrouve un peu sur le carreau : plus de quarante ans, ancien bagnard, militairement dégradé, veuf, orphelin, sans le sou, écrivain de l'ancienne génération en conflit avec les nouvelles idées. Les Souvenirs lui ont rouvert les premières portes : il a des colonnes dans les journaux, ouvre sa propre revue, donne des lectures publiques… Il publie dans des revues littéraires très lues, et ses œuvres sont accueillies tantôt avec enthousiasme (Crime et châtiment), tantôt de manière mitigée (L'Idiot). C'est ensuite le roman Les Démons qui vient pour de bon mettre le feu aux poudres dans la vie littéraire et intellectuelle de l'époque.

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  • Le discours fleuve du pape François à l'ouverture du symposium sur le sacerdoce

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANCOIS AUX PARTICIPANTS DU SYMPOSIUM "POUR UNE THÉOLOGIE FONDAMENTALE DU SACERDOCE" PROMU PAR LA CONGRÉGATION POUR LES ÉVÊQUES

    (source (en italien); traduction avec https://www.deepl.com/fr/translator)

    Salle Paul VI
    Jeudi 17 février 2022

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    Chers frères, bonjour !

    Je suis reconnaissant de l'occasion qui m'est donnée de partager avec vous cette réflexion, qui découle de ce que le Seigneur m'a fait connaître progressivement au cours de ces plus de 50 ans de sacerdoce. Je ne veux pas exclure de ce souvenir reconnaissant les prêtres qui, par leur vie et leur témoignage, m'ont montré depuis mon enfance ce que représente le visage du Bon Pasteur. J'ai médité sur ce que je pouvais partager sur la vie d'un prêtre aujourd'hui et je suis arrivé à la conclusion que le meilleur mot vient du témoignage que j'ai reçu de tant de prêtres au fil des ans. Ce que je vous propose est le fruit de l'exercice de réflexion sur eux, de reconnaissance et de contemplation des caractéristiques qui les ont distingués et leur ont donné une force, une joie et une espérance singulières dans leur mission pastorale.

    En même temps, je dois dire la même chose de ces frères prêtres que j'ai dû accompagner parce qu'ils avaient perdu le feu du premier amour et que leur ministère était devenu stérile, répétitif et presque vide de sens. Le prêtre, dans sa vie, passe par différentes conditions et différents moments ; personnellement, j'ai traversé différentes conditions et différents moments, et en "ruminant" les mouvements de l'Esprit, j'ai constaté que dans certaines situations, y compris les moments d'épreuve, de difficulté et de désolation, lorsque je vivais et partageais la vie d'une certaine manière, la paix demeurait. Je suis conscient qu'il y a beaucoup de choses à dire et à théoriser sur le sacerdoce ; aujourd'hui, je souhaite partager avec vous cette "petite récolte" afin que le prêtre d'aujourd'hui, quel que soit le moment qu'il vit, puisse faire l'expérience de la paix et de la fécondité que l'Esprit veut lui donner. Je ne sais pas si ces réflexions sont le "chant du cygne" de ma vie de prêtre, mais je peux certainement vous assurer qu'elles proviennent de mon expérience. Il n'y a pas de théorie ici, je parle de ce que j'ai vécu.

    L'époque que nous vivons est une époque qui nous demande non seulement d'intercepter le changement, mais de l'accueillir avec la conscience que nous sommes face à un changement d'époque - je l'ai déjà dit plusieurs fois. Si nous avions des doutes à ce sujet, Covid l'a rendu plus qu'évident : en fait, son irruption est bien plus qu'un problème de santé, bien plus qu'un rhume.

    Le changement nous confronte toujours à différentes façons d'y faire face. Le problème est que de nombreuses actions et attitudes peuvent être utiles et bonnes, mais qu'elles n'ont pas toutes la saveur de l'Évangile. Et c'est là que réside le nœud du problème, le changement et l'action qui ont ou n'ont pas la saveur de l'Évangile, c'est de discerner cela. Par exemple, la recherche de formes codifiées, très souvent ancrées dans le passé et qui nous "garantissent" une sorte de protection contre les risques, en se réfugiant dans un monde ou une société qui n'existe plus (si elle a jamais existé), comme si cet ordre particulier était capable de mettre fin aux conflits que l'histoire nous présente. C'est la crise du retour en arrière pour se réfugier.

    Une autre attitude peut être celle d'un optimisme exagéré - " tout ira bien " - ; aller trop loin sans discernement et sans prendre les décisions nécessaires. Cet optimisme finit par ignorer les blessures de cette transformation, n'accepte pas les tensions, les complexités et les ambiguïtés du temps présent, et "consacre" la dernière nouveauté comme ce qui est vraiment réel, méprisant ainsi la sagesse des années. (Il s'agit de deux types de fuite ; ce sont les attitudes du mercenaire qui voit arriver le loup et qui fuit : il fuit vers le passé ou il fuit vers l'avenir). Aucune de ces attitudes ne conduit à des solutions mûres. C'est là que nous devons nous arrêter, le caractère concret d'aujourd'hui.

    Au contraire, j'aime l'attitude qui découle d'une prise en charge confiante de la réalité, ancrée dans la Tradition sage et vivante de l'Église, qui peut se permettre d'aller au large sans crainte. J'ai le sentiment que Jésus, en ce moment de l'histoire, nous invite une fois de plus à " avancer au large " (cf. Lc 5, 4) avec la confiance qu'il est le Seigneur de l'histoire et que, guidés par lui, nous saurons discerner l'horizon à parcourir. Notre salut n'est pas un salut aseptisé, de laboratoire, non, ou de spiritualismes désincarnés - il y a toujours la tentation du gnosticisme, qui est moderne, il est actuel - ; Discerner la volonté de Dieu signifie apprendre à interpréter la réalité avec les yeux du Seigneur, sans avoir besoin d'éluder ce qui arrive à notre peuple là où il vit, sans l'anxiété qui nous pousse à chercher une issue rapide et rassurante guidée par l'idéologie du moment ou par une réponse préfabriquée, toutes deux incapables d'assumer les moments les plus difficiles et même obscurs de notre histoire. Ces deux voies nous conduiraient à nier "notre histoire d'Église, qui est glorieuse dans la mesure où elle est une histoire de sacrifice, d'espérance, de lutte quotidienne, de vie consumée dans le service, de constance dans le travail" (Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, 96).

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  • Cours de liturgie par Denis Crouan, docteur en théologie

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    Suite à la fermeture du site français « Pro liturgia », l’Institut belge Docteur angélique a demandé à son fondateur, Denis Crouan, de donner les fruits de plus de 20 ans de travail à travers un cours complet de liturgie, posté sur Internet à l’usage de chacun.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE - 2022

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

    Liturgie 1- Qu’est-ce qu’une liturgie de façon générale et plan de ce cours, par Denis Crouan (35 mn)  

    https://youtu.be/CUJD8S4Dn9A   

    Cette leçon introductive définit ce qu’est la liturgie et donne le plan général de ce cours.  

    Définition de théologie scientifique : « Une œuvre de beauté venant du peuple et tournée vers Dieu à travers des rites » 

    Définition en théologie mystique : « Le chant de l’épouse (l’Eglise) qui, portée par l’Esprit Saint, s’adresse à l’Epoux (Dieu) et reçoit en retour des grâces de Dieu ». 

    La liturgie est donc accompagnée et trouve sa valeur dans quatre qualités : « amour et respect, effacement de soi et transparence ». Sans ces valeurs inséparables, la liturgie est un chant mort. 

  • Inde : persécution des chrétiens

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    Varanasi-1-758x423.jpgLe nationalisme religieux de l’Inde s’est toujours méfié du Christianisme et, au lendemain même de l’indépendance (1947), les tracasseries administratives, - telles que l’organisation de quotas d’accès des Jésuites (florissants à l'époque) au sous-continent indien- n’ont pas manqué. Quoi d’étonnant à ce que, des années plus tard encore dans ce monde très identitaire, « depuis l’élection de Narendra Modi en 2014, les chrétiens subissent des pressions croissantes de la part de l’administration hindoue. Début 2022, les Missionnaires de la Charité, la Congrégation de Mère Teresa, en a fait les frais ». Point de la situation par Syvain Dorient dans le mensuel La Nef (février 2022) :

    « Les Missionnaires de la Charité ont passé un triste Noël. Le gouvernement indien leur refusait le renouvellement de la licence qui leur permettait de recevoir des dons de l’étranger. Un coup dur pour cette Congrégation vieille de plus de 70 ans, comptant 5000 Sœurs, qui peut se mettre au service des plus pauvres grâce aux ressources financières apportées par les donateurs occidentaux. Le 24 décembre 2021, le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, affirma que la Congrégation ne remplissait plus les conditions pour que lui soit accordée la licence lui permettant de recevoir ces dons, la FCRA (Foreign Contributions Regulation Act).

    La décision fut vivement critiquée internationalement en raison de la stature de sainte Teresa de Calcutta. Le gouvernement britannique s’est fendu d’une lettre demandant très diplomatiquement « de plus amples informations sur cette décision étonnante ». Lors d’un débat à la Chambre des Lords, Harries de Pentregarth s’étonnait : « Quelle raison pourrait invoquer le gouvernement pour entraver le travail des Missionnaires de la Charité, reconnu dans le monde entier ? […] Je crains qu’il ne répercute les pressions du nationalisme hindou, de peur que des gens n’entrent en contact avec des chrétiens et finissent par se convertir. »

    Le 10 janvier 2022, les Missionnaires de la Charité retrouvaient leur licence, peut-être grâce aux pressions internationales. Mais près de 6000 autres Organisations non-gouvernementales (ONG) connaissent des difficultés comparables. L’administration indienne, puissante et tatillonne, exige que les ONG désirant recevoir des fonds de l’étranger renouvellent chaque année une demande de FCRA. Cette pratique, antérieure à l’élection de Narendra Modi, puisqu’elle a été instituée en 2010, s’est considérablement durcie en 2020. Le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, imposa un amendement qui permettait de surveiller les membres des ONG, en prenant leurs empreintes digitales, et en autorisant des enquêtes à leur sujet.

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  • Comprendre Benoît XVI et son héritage prophétique

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    Lu sur le site web « Benoit et moi », cet article d’Andrea Gagliarducci (Vatican Reporting 11 février 2022) ouvert sur un monde intérieur auquel le nôtre a perdu tout accès:bxvi-foglio2.jpg

    « Neuf ans après sa démission, Benoît XVI se comporte encore en Pape. Et il le fait précisément en ne voulant pas être Pape, en n’ayant jamais fait un pas en avant par rapport au rôle de Pape émérite qu’il s’est taillé, un rôle très original et unique dans l’histoire de l’Église, celui d’un Pierre qui reste sub umbra Petri, à l’ombre de Pierre, comme un sanctuaire qui a un lien particulier justement avec le Siège apostolique. Benoît XVI se comporte encore en Pape, car rien en lui n’est personnalisme, rien n’est désir de vengeance. Il y a l’Église, il y a le Pape, et il n’y a pas de vie ou de réputation personnelle qui tienne.

    Il l’avait démontré il y a neuf ans, quand à l’improviste il avait déclaré la renunciatio à un groupe de cardinaux abasourdis réunis en consistoire dans un jour de célébration au Vatican (le 11 février est l’anniversaire des Accords du Latran) pour fixer des dates de canonisation. Et il l’a démontré dans les jours précédant l’anniversaire de sa démission, dans une lettre qui accompagnait la réponse des avocats qui l’avaient aidé à analyser les documents du rapport sur les abus commandés par l’archidiocèse de Munich et Freising, et à réfuter les accusations selon lesquelles il avait mal géré, voire délibérément ignoré, certaines situations.

    Documents en main, déclarations des avocats examinées, il est clair que les accusations étaient fausses, que Ratzinger n’a rien sous-estimé ni négligé. Il ignorait simplement certaines choses et en déléguait d’autres. Et pourtant, il a suffi d’une erreur (pas du pape émérite) dans la rédaction de sa réponse pour le traiter de menteur, selon une campagne médiatique qui a toujours trouvé en lui une cible facile.

    Il serait facile pour Benoît XVI de répondre uniquement sur la base du droit et des documents. Mais ce n’est pas ce que fait un homme d’Église. Et le pape émérite est un homme amoureux de Dieu et de l’Église. Tellement amoureux que tout dans sa vie est lu à travers les yeux de Dieu, à travers les mots d’un Évangile et d’une Bible qu’il a médités d’innombrables fois, jusqu’à en saisir la profondeur, comme un joaillier qui connaît chaque coin, chaque reflet, chaque lumière produite par le diamant qu’il a devant lui.

    Benoît XVI n’a jamais séparé ses décisions de la réflexion sur l’Église, sur l’Évangile, sur Dieu. Il ne l’a pas fait, même maintenant, alors que les accusations se sont à nouveau élevées contre lui, entre autres sur des questions déjà éclaircies, sur des situations déjà exposées.

    Ce n’est pas la première fois que Benoît XVI doit répondre à des accusations gratuites. Il a toujours choisi dans ses réponses une approche personnelle. Comme quand il a écrit une lettre pour expliquer sa décision de révoquer l’excommunication de quatre évêques lefevristes, au milieu de la controverse provoquée par l’un d’entre eux. C’était une lettre pastorale, une lettre qui stigmatisait le phénomène de « mordre et se dévorer » qui s’était créé parmi les frères eux-mêmes, et le comparait à une attitude que les apôtres avaient déjà. En pratique, Benoît XVI soulignait qu’il n’y avait rien de nouveau, que l’Eglise était imprégnée de ces attaques fratricides et immotivées, et que c’était la conversion nécessaire, pour se détacher de ce « mordre et se dévorer » .

    Benoît XVI s’était également exprimé de manière pastorale lorsqu’il avait écrit aux catholiques d’Irlande après le scandale des abus. Le pape avait rencontré les évêques pour comprendre la situation, il avait décidé d’envoyer une visite apostolique en Irlande, mais il avait aussi décidé d’écrire, pour essayer de comprendre les causes du drame qui s’était produit dans ce pays qui avait toujours été catholique.

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