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Témoignages - Page 38

  • Synode : "la voie empruntée est celle de la protestantisation" (Cardinal Müller)

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Müller : « Le Synode, un pas vers la protestantisation »

    Avec l’entrée des laïcs au Synode des Évêques, la structure hiérarchique de l’Église fut attaquée et le sacerdoce ministériel détruit sous prétexte de cléricalisme. Et pendant ce temps, l'agenda LGBT avance... Le cardinal Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s'adresse à la Bussola.

    «Les critères de l'ecclésiologie catholique ont été perdus, (...) cela n'est pas dit ouvertement mais la voie empruntée est celle de la protestantisation». Le bilan que le cardinal Gerard L. Müller fait du synode sur la synodalité récemment conclu est décidément inquiétant. Nous rencontrons le préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi en marge du Rome Life Forum, un événement de deux jours organisé par LifeSiteNews, dont il était conférencier. Et même depuis la scène, le cardinal Müller a prévenu que c'est une pure illusion de penser « moderniser la vérité de l'Évangile à l'aide de philosophies relativistes ou d'anthropologies idéologiquement corrompues ». Il suffit de regarder les réalités locales où prévaut cette théologie progressiste : séminaires vides, disparition de la vie monastique, abandon des fidèles. Par exemple, en Allemagne, 13 millions de catholiques ont disparu en 50 ans, passant de 33 millions en 1968 à 20 millions en 2023. »

    Et à la Bussola il réitère: «Avec ce Synode, le but était de changer la structure hiérarchique de l'Église, l'Église anglicane ou protestante est prise comme modèle, mais ce que nous voyons c'est que la synodalité détruit la collégialité».

    Votre Éminence, qu’entendez-vous par changement dans la structure de l’Église ?

    Simplement que lorsque le Pape a appelé les laïcs, il a changé la nature du Synode, qui est né comme une expression de la collégialité de tous les évêques avec le Pape. Ce n'est pas seulement le Pape qui gouverne l'Église, comme certains flatteurs du Pape. François le voudrait aujourd'hui, mais les évêques locaux ont aussi des responsabilités envers toute l'Église. C’est pour cette raison que Paul VI, mettant en œuvre le Concile Vatican II, a institué le Synode.

    Cela peut sembler une simple réforme visant à renforcer le rôle des laïcs...

    ... En réalité, on ignore le sacrement de l'ordre, qui n'est pas seulement une fonction de service, mais une institution directe et particulière de Jésus-Christ. Il a établi l'Église avec sa hiérarchie. Faire appel au sacerdoce universel, de tous les croyants, est dans ce cas une manière de nier cette structure voulue par le Christ. Tous les fidèles reçurent le Saint-Esprit, mais les évêques reçurent la consécration pour gouverner et sanctifier l'Église. Si vous voulez parler à des laïcs, très bien, il existe d'autres outils, par exemple la Commission théologique internationale. Ou d'autres institutions ad hoc peuvent être créées, pas de problème, mais le Synode a une nature différente et le Pape ne peut pas changer la structure sacramentelle de l'Église. L'autorité épiscopale ne peut être donnée à quelqu'un qui n'est pas évêque.

    Est-ce pour cela que vous avez également critiqué la disposition interdisant aux évêques de porter la soutane filetée pendant les travaux du Synode ?

    La question de la tenue vestimentaire peut paraître un détail insignifiant, mais elle indique la position que je disais auparavant. Le confort n'est pas un critère : quand je vais à un mariage je ne vais pas habillé comme à la plage, ce serait plus confortable mais pas adapté à l'occasion. Un synode, comme un concile, est une liturgie, une vénération de Dieu, pas n'importe quelle assemblée. Ainsi, même la robe dit ce que le synode est devenu, un déluge de bavardages.

    Au fait, étant donné que le sujet était la synodalité, de quoi a-t-on réellement parlé ?

    En réalité, après de nombreuses discussions, personne ne sait ce qu’est la synodalité. On parlait de beaucoup de choses, les « animateurs » étaient aux tables qui donnaient les sujets au jour le jour en posant des questions, mais le débat était aussi très rigide, le temps d'intervention était limité (trois minutes) et tout était enregistré. Chacun des participants avait un moniteur devant lui et chaque intervention était enregistrée, même en vidéo. Puis ce "il faut s'écouter" continu, personne n'a voulu jouer le rôle du "perturbateur", bref il y a eu une domestication. Et même en plénière, de nombreux évêques ont été déçus, ils se sont plaints du faible niveau d'interventions ; et puis vous ne pouvez pas aborder les questions théologiques avec des émotions.

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  • Le cardinal Eijk (Utrecht) : "Je n'abandonne pas"

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Le cardinal Eijk : "Je n'abandonne pas".

    30 octobre 2023

    Les Pays-Bas sont l'un des pays les plus sécularisés d'Europe.

    Il n'en a pas toujours été ainsi, bien sûr. Entre 1860 et 1960, l'Église des Pays-Bas a prospéré - en fait, selon certaines estimations, un missionnaire sur dix dans le monde était néerlandais.

    Mais peu après cette période, la vie de l'Église aux Pays-Bas a commencé à imploser. Dans les années 1980, 37 % des enfants néerlandais étaient baptisés dans l'Église catholique, contre moins de 3 % aujourd'hui. 

    Les catholiques représentaient 40 % de la population dans les années 70 ; aujourd'hui, environ 20 % de la population s'identifie comme catholique.

    Les fermetures d'églises et les regroupements de paroisses sont monnaie courante aujourd'hui, les diocèses néerlandais s'efforçant de remédier à la faible fréquentation des églises. Aux Pays-Bas, il n'est pas rare d'entrer dans une crèche, un magasin ou un restaurant et de se rendre compte rapidement qu'il s'agissait auparavant d'une église.

    Les Pays-Bas sont également connus pour être l'une des sociétés les plus progressistes au monde, ayant été le premier pays à légaliser le mariage homosexuel, et étant également à l'avant-garde en matière d'avortement, d'euthanasie, de légalisation de la prostitution et des drogues, entre autres.

    Malgré ces difficultés, certains catholiques disent voir des signes d'espoir pour l'avenir.

    Le cardinal Wim Eijk, archevêque d'Utrecht, est l'un de ces catholiques. 

    Le cardinal Eijk s'est entretenu la semaine dernière avec The Pillar à Utrecht – de sa vision de l'avenir de l'Église aux Pays-Bas, du synode sur la synodalité et de l'évangélisation.

    L’Europe connaît-elle un processus rapide de sécularisation, particulièrement rapide aux Pays-Bas, l’un des pays les plus sécularisés d’Europe ? Pourquoi donc?

    L’Église néerlandaise était fortement unifiée jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale et nous sommes restés unis autour de nos évêques, mais tout a changé dans la période d’après-guerre. Les prêtres pouvaient déjà le constater dans leurs paroisses.

    En raison de cette évolution, en 1947, un groupe de neuf personnes, laïcs et prêtres, se réunit au petit séminaire de l'archidiocèse d'Utrecht pour réfléchir à cette évolution. Ils ont observé une lassitude dans la pastorale.

    Ils ont également remarqué que les liens des fidèles catholiques avec l’Église reposaient moins sur le contenu de la foi que sur les liens d’un rapport social :

    Vous avez été baptisé dans l'église catholique, donc vous avez fréquenté une école catholique, et un lycée catholique, les scouts catholiques… Quand vous travailliez, vous faisiez partie d'un syndicat catholique, vous étiez membre d'une association sportive catholique… Donc vous êtes resté dans la chaîne catholique et dans la partie catholique de la société.

    Mais tout cela n’était qu’un lien social.

    Dans la première moitié des années 1960, la prospérité a augmenté très rapidement aux Pays-Bas. Et lorsque les gens sont prospères, ils ont la possibilité de vivre de manière plus indépendante les uns des autres. C’est comme ça que les gens sont devenus individualistes ici dans notre pays, car le lien social n’était plus si important.

    Et c’est pourquoi la seule chose qui reliait les gens à l’Église s’est effondrée. L'Église avait fonctionné comme une communauté fondée sur les liens sociaux entre les membres ; mais la fréquentation des messes a chuté de 50 % entre 1955 et 1965, et a ensuite continué à diminuer à un rythme plus lent.

    La sécularisation est toujours en cours.

    La fréquentation de l'église parmi les catholiques est de 2,5% le dimanche. Nous avons constaté une baisse d’un tiers de nos fidèles en raison de la pandémie de Covid.

    Par la suite, il y a eu une légère reprise, mais elle reste encore très faible. C’est la conséquence de 70 ou 80 ans de sécularisation qui ont commencé dans l’après-guerre, alors que les liens sociaux se sont affaiblis.

    Parfois, les gens désignent le Concile Vatican II, ou une mauvaise interprétation de celui-ci, comme la cause du déclin de la fréquentation de la messe.

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  • Un jeune Français s’abandonne au Sacré-Cœur de Jésus après des années d’athéisme

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    De zenit.org :

    Un jeune Français s’abandonne au Sacré-Cœur de Jésus après des années d’athéisme

    Dieu est présent dans ma vie, tous les jours

    La rencontre qui a tout changé dans la vie de ce jeune homme a eu lieu à l’endroit même où Jésus a dévoilé son Cœur Sacré à Marguerite-Marie Alacoque, à savoir à Paray le Monial (France).

    Son père, se souvient Arthur, « n’était pas très pratiquant », mais sa mère les emmenait, lui et son frère, à la messe. « Nous y allions régulièrement ». Son engagement chez les scouts le portait aussi.

    Mais dès son enfance, Arthur se souvient qu’il se sentait naturellement étranger à tout ce qui avait trait à la foi. « En d’autres termes, je ne croyais pas vraiment en Dieu », dit-il.

    Il a grandi comme tant d’autres jeunes dans la France laïque, sans s’intéresser aux valeurs chrétiennes, et encore moins à la morale catholique. Sa motivation était d’aller de conquête en conquête, en rêvant de trouver une fille qui serait sa moitié et en imaginant un avenir de succès et de plaisir personnel. Aujourd’hui, avec une conscience critique, il regarde ces années comme un jeune garçon qui « cherchait simplement une moitié pour contrebalancer un manque de confiance en moi. Et surtout par rapport à tes pots : tu veux sortir avec une fille pour te sentir meilleur et pour te sentir valorisé aux yeux des autres ».

    Dieu a utilisé le caractère aventurier d’Arthur et son désir de découvrir des lieux nouveaux, afin de lui faire vivre une aventure exceptionnelle : celle-ci a commencé lorsqu’Arthur a accepté de participer à « une rencontre de jeunes chrétiens à Paray-Le-Monial ». Le lieu même où Jésus a dévoilé son Cœur Sacré à Sœur Marguerite-Marie Alacoque.

    Voici comment le jeune homme lui-même raconte cette aventure dans la vidéo que vous pouvez regarder à la fin : « J’avais 22 ans… à Paray-Le-Monial, nous avons eu une conférence sur des choses qui m’ont d’abord semblé un peu bizarres, parce que je n’en avais jamais entendu parler : la chasteté, aimer l’autre pour ce qu’il est et se donner à lui… Ensuite, j’ai compris que j’avais fait du mal à des filles ; je ne m’en étais pas rendu compte avant ».

    Très ému par le réveil de sa conscience morale, qu’avait provoqué les enseignements de la Conférence, Arthur se retrouva tout d’un coup à faire la queue pour aller se confesser ; et après avoir reçu l’absolution, il allait recevoir une grâce particulière, extraordinaire.

    « Après avoir confessé les différentes choses que j’avais faites avec différentes filles, Dieu est venu à moi. J’étais dans l’église, seul (en train de contempler le Sacré-Cœur), et j’ai ressenti une très, très forte joie, que je ne pouvais pas contenir ; et donc, tout d’un coup, j’ai pleuré, de grosses larmes, des larmes de joie. Et donc, oui, j’ai vraiment senti la présence de Dieu ».

    Après ce cadeau béni de Dieu et de retour chez lui, Arthur n’avait plus qu’une idée en tête « connaître davantage ce Dieu, connaître ma foi un peu plus et développer ma foi », confie-t-il. Il décide alors de rejoindre un groupe de prière où on chante et on loue Dieu, réellement présent dans le Saint Sacrement. C’est là qu’il fait l’expérience de la fraternité et d’un lien avec les autres qui réjouit son âme. Mais avant tout, la passion d’Arthur c’est Dieu….

    « Avant, je ne pouvais pas prier Dieu parce que je ne le connaissais pas et qu’il me paraissait très distant. Maintenant il me semble beaucoup plus proche : c’est une relation presque amicale, je lui parle tous les jours et surtout je le remercie pour tout ce qu’il fait pour moi ; maintenant je vois que tous les jours il fait de belles choses pour moi dans ma vie. Je ressens sa présence, il me donne des petits signes, tous les jours pour me guider dans mes différentes décisions : qu’elles soient petites ou grandes. Oui, Dieu me guide et j’avance avec Lui sur ce chemin ».

  • Expériences de mort imminente (EMI) : quand la mort transforme la vie (Patrick Theillier)

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    D'Ecologie Humaine sur youtube :

  • Médecin, prisonnière de Ravensbrück, militante pro-vie et amie de Jean-Paul II, Wanda Półtawska est décédée

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    Du Service de presse de l'archidiocèse de Cracovie :

    25 octobre 2023

    DECES de WANDA PÓŁTAWSKA, AMIE DE SAINT JEAN-PAUL II

    Médecin, prisonnière de Ravensbrück, militante pro-vie et amie de Jean-Paul II - Wanda Półtawska est décédée aujourd'hui à Cracovie. Elle aurait eu 102 ans le 2 novembre.

    Wanda Półtawska est née le 2 novembre 1921 à Lublin. Jeune fille, elle est devenue scout et, pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a rejoint la lutte clandestine. Elle est arrêtée par la Gestapo, emprisonnée, torturée et interrogée. Elle est envoyée à Ravensbrück, où des expériences pseudo-médicales sont menées sur elle. Avant la fin de la guerre, elle est emmenée au camp de Neustadt-Glewe, où elle reste jusqu'au 7 mai 1945 - Mme Wanda a connu l'enfer des prisons et des camps de concentration dans sa jeunesse. Dans ce creuset de souffrances et d'humiliations, l'or de son amour et de son service a émergé", a déclaré le cardinal Stanislaw Dziwisz à propos de la défunte, à l'occasion de l'anniversaire de ses 100 ans, ajoutant qu'elle a suivi cette voie tout au long de sa vie en tant qu'épouse et mère, médecin et enseignante à l'université. - De tout son cœur et de toute son âme, elle s'est consacrée à la grande cause de la défense de la vie humaine dès sa conception. Elle s'est consacrée à la cause de la famille, à la préparation des jeunes au projet d'un bel amour conjugal. Elle a enseigné avec des mots, la droiture de la vie et une attitude ferme, ne cédant pas aux autorités pendant la dictature communiste", avait-il souligné à l'époque.

    En 1951, elle a obtenu son diplôme de médecine à l'université Jagiellonian, où elle s'est spécialisée et a obtenu un doctorat en psychiatrie. En 1967, elle a créé l'Institut de théologie de la famille à la Faculté pontificale de théologie de Cracovie, qu'elle a dirigé pendant 33 ans.

    Elle a participé à la campagne de commémoration des victimes du camp de Ravensbrück et aux travaux de la commission d'enquête sur les crimes nazis en Pologne. - Mon souci est que les jeunes soient humains, car j'ai rencontré dans ma vie des hommes et des femmes inhumains. La guerre est terminée, mais ses effets perdurent. Le plus terrible d'entre eux est la sous-évaluation de la vie, comme nous le voyons dans les drames de l'avortement et de l'euthanasie", a-t-elle écrit dans une lettre ouverte à la mémoire des victimes de Ravensbrück.

    Dans les années 1950, elle rencontre le père Karol Wojtyla. Leur amitié de longue date a débouché sur une étroite collaboration et un échange de correspondance. - De leur amitié et de leur lien spirituel est né un bien qui a enrichi l'Église, et pas seulement dans notre patrie. Je n'ai pas besoin d'ajouter combien Jean-Paul II appréciait l'intégrité, la sagesse de pensée, l'expérience et l'engagement passionné du Docteur dans les grandes questions de l'homme, de la famille et de la société", a déclaré le cardinal Stanislaw Dziwisz.

    Saint Jean-Paul II l'appelait même sa sœur. - C'est ce qui importait au pape : le salut de tous, il essayait de sauver tout le monde de l'enfer. Il aimait tout le monde ; lorsqu'on lui demandait s'il était fatigué des foules, il répondait : "Il n'y a pas de foules, il y a des foules" : "Il n'y a pas de foule, il y a des multitudes de personnes". - C'est ce qu'elle a dit de saint Jean-Paul II.

    Elle a toujours défendu ses opinions sans équivoque. Elle était une militante pro-vie et une défenseuse de la vie conçue. - Vous avez et devez planifier la sainteté, l'action, mais pas la vie, parce que vous n'avez pas le pouvoir de donner la vie. Chaque enfant est l'œuvre de Dieu et non de l'homme", a-t-elle déclaré.

  • "A Gaza, la plus grande destruction que j'ai jamais vue dans ma vie".

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    De Nicola Scopelliti sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    "A Gaza, la plus grande destruction que j'ai jamais vue".

    Sœur Nabila Saleh, religieuse égyptienne qui vit à Gaza depuis 13 ans, décrit la tragédie vécue par les habitants de la bande de Gaza, y compris les chrétiens, qui ont été touchés par la réaction israélienne même s'ils n'ont aucun lien avec les groupes terroristes. "Beaucoup meurent sans savoir pourquoi", dit-elle à la Bussola.

    25_10_2023

    "En regardant par la porte de notre maison, je ne vois rien d'autre que des décombres et de la destruction. Des maisons rasées, des maisons éventrées, des bâtiments démolis ; des meubles, des objets d'ameublement et de nombreux vêtements gisent irrémédiablement sur les ruines. Une véritable désolation". Sœur Nabila Saleh appartient à la Congrégation des Sœurs du Saint Rosaire, un ordre religieux fondé en 1880 par Joseph Tannous Yammin, un prêtre du Patriarcat de Jérusalem. Elle parle d'une voix calme, mais avec des larmes dans les yeux. Elle est d'origine égyptienne, originaire d'Assiout, une ville surplombant le Nil. Elle est à Gaza depuis treize ans avec deux autres sœurs et s'occupe des enfants de l'école paroissiale qui porte le nom de Zahwa Arafat, l'une des premières filles à l'avoir fréquentée. C'est le père Yasser, ancien président de l'Autorité nationale palestinienne, qui a fait don du terrain aux sœurs pour qu'elles puissent construire une école à Gaza. "Ce que nous vivons est la plus grande destruction que j'ai jamais vue dans ma vie. Je ne m'attendais pas à une telle horreur". Sœur Nabila vit dans la structure de la seule église catholique dédiée à la Sainte Famille à Gaza. "Dans la rue, près de notre paroisse, il y avait beaucoup d'enfants qui jouaient. Aujourd'hui, ils ne sont plus là. Beaucoup d'entre eux sont morts ou sont encore sous les décombres, tandis que leurs parents creusent avec leurs mains pour essayer de les retrouver".

    Les Palestiniens musulmans ne sont pas les seuls à vivre à Gaza. Il y a aussi des catholiques et des orthodoxes. Lorsque les Israéliens larguent des missiles depuis des avions ou tirent des roquettes depuis des véhicules blindés depuis la frontière, ils ne pensent pas que des civils innocents, y compris des chrétiens, qui n'ont rien à voir avec les groupes terroristes, risquent de mourir. Beaucoup meurent sans savoir pourquoi, pendant leur sommeil ou dans la rue. Lorsque je leur rends visite ou que je les rencontre, je les entends souvent dire : "Pourquoi le Seigneur nous punit-il ainsi ? Pourquoi le Seigneur n'apporte-t-il pas la paix sur cette terre tourmentée ?

    Et que répondez-vous ?

    Dans cette situation, il est très difficile de faire comprendre qu'il ne s'agit pas d'une punition divine. Nous sommes invités, en ce moment, à pouvoir saisir dans ces événements tragiques et douloureux un avertissement qui nous concerne tous, nous sommes appelés à la conversion.

    Et comment réagissent-ils ?

    Avec une grande foi. Le matin ou en fin d'après-midi, ils assistent à la messe avec une telle intensité et récitent le rosaire avec une grande dévotion. En se tournant vers la Vierge, ils savent qu'ils invoquent l'une des leurs, celle qui est née et a vécu sur cette terre.

    Et les enfants de votre école ?

    Lorsqu'ils rencontrent les religieuses, ils s'approchent et embrassent le chapelet qu'elles tiennent à la main. Ils nous disent de prier pour eux, pour leurs familles, ou nous demandent de réciter ensemble un Ave Maria.

    Sœur Nabila, comment réagissent les jeunes ?

    Malheureusement, beaucoup sont morts. Lors d'un récent attentat à la bombe, dix-neuf jeunes qui participaient à l'un de nos projets, conçu et fortement soutenu par le Patriarcat, ont perdu la vie. Un programme destiné à les préparer au travail et à assurer leur avenir. Nous n'abandonnerons jamais ceux qui restent à Gaza.

    Mais y a-t-il un avenir pour eux dans la bande ?

    Malheureusement, je pense que non. Un grand nombre de jeunes, lorsqu'ils en ont la possibilité, fuient ce pays, partent en Égypte ou dans d'autres pays, pour travailler et étudier ensemble.

    Actuellement, 730 personnes sont hébergées dans les locaux de l'église. Beaucoup sont des personnes âgées et des enfants. La situation s'alourdit de jour en jour. Il y a une pénurie d'eau et les réserves de nourriture se raréfient.

    L'eau manquait aussi avant, elle était rationnée. Aujourd'hui, elle ne nous est plus fournie et nous sommes obligés de l'acheter au marché noir. Il en va de même pour l'électricité...

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  • Indifférence et athéisme

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    Comment l’athéisme a-t-il évolué ? L’hostilité parfois virulente vis-à-vis des religions semble avoir fait place à une indifférence critique. D’où vient-elle ? Et comment le chrétien est-il censé s’adresser à celui ou celle qui ne manifeste pas d’intérêt pour le message de l’Evangile ? Une émission de KTO: la foi prise au mot, 22 10 23:

    "Selon certains sondages, moins de la moitié des Français croiraient en l’existence de Dieu, au point que l’athéisme semble s’imposer comme une norme. Habituellement, la sécularisation est pointée du doigt comme la source de ce phénomène. Mais que signifie être athée aujourd’hui ? Si traditionnellement l’athéisme s’accompagnait d’un rejet des religions, il semble que ce soit moins le cas aujourd’hui. L’hostilité parfois virulente semble avoir fait place à une indifférence critique vis-à-vis de la question religieuse. D’où vient cette indifférence ? Et comment le chrétien est-il censé s’adresser à celui ou celle qui ne manifeste même plus d’intérêt pour le message de l’Evangile ? « Il nous faut mettre en lien le dogme avec le vécu humain, souligner le caractère proprement existentiel de la voie chrétienne », défend Thomas Remy, professeur en religion et étudiant en théologie à l’Université de Louvain (Belgique). « On compte beaucoup plus sur l’expérience humaine qui découvre sa richesse et sa profondeur proprement divine. C’est cela le mystère de l’incarnation : en tout homme on retrouve une trace du divin », renchérit Paul Valadier, jésuite et Professeur au Centre Sèvres à Paris".

  • "Deuil caché" : réhabiliter la souffrance des femmes qui ont avorté

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    De gènéthique magazine :

    « Deuil caché » : « une réhabilitation de la souffrance » des femmes qui ont avorté

    23 octobre 2023
     

    La journaliste Cecylia Rançon a réalisé le documentaire « Le deuil caché » (cf. « Le deuil caché » : un documentaire pour libérer la parole des femmes ayant vécu une IVG), récemment diffusé par la chaine KTO qui l’a également coproduit avec Maryel Devera de la société 11Screen. Il est désormais disponible sur YouTube. Un film dans lequel elle part à la rencontre de femmes qui ont avorté pour écouter leurs souffrances. En leur donnant librement la parole, elle permet que la question du « deuil caché » puisse être abordée. Cecylia Rançon a accepté de répondre aux questions de Gènéthique.

    Gènéthique : Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Pourquoi avoir voulu réaliser un film sur les conséquences liées à l’avortement ? Quel message aimeriez-vous faire passer à travers votre documentaire ?

    Cecylia Rançon : J’ai débuté ma carrière de journaliste en radio avant de me tourner vers la télévision. J’ai réalisé un premier documentaire sur « les nouveaux convertis ». Cette expérience m’a donné envie de poursuivre la réalisation de documentaires. Je souhaite provoquer la réflexion par le biais de l’image et la force du témoignage.

    Les hasards de la vie m’ont fait rencontrer une femme qui avait avorté et avait relaté son parcours dans un livre. J’ai été touchée par sa souffrance. Par la suite, j’ai voulu lire ce qui avait été écrit sur le sujet. J’ai constaté que peu de gens en parlaient, alors que pourtant le mal-être des femmes ayant avorté n’est pas rare. J’ai compris en les écoutant que leur parole est presque taboue, et qu’elles s’autocensurent.

    Mon métier n’est pas de faire les lois, ni de mettre en avant mes opinions personnelles. Avec ce nouveau documentaire, j’ai voulu proposer un recueil de témoignages pour que la question du « deuil caché » de ces femmes puisse être abordée, et qu’elles puissent être aidées. Il y a une dimension spirituelle dans mon film, mais ce n’est qu’une des portes d’entrée au cœur de cette problématique.

    G : Qu’avez-vous appris au contact des différentes personnes que vous avez rencontrées ? A-t-il été facile de recueillir leurs voix ? Qu’en retenez-vous ?

    CR : J’ai fait en sorte que la parole des femmes interrogées ne soit pas un discours militant, mais des propos libres de femmes aux opinions très diverses. Il était important pour moi d’interroger des femmes de divers milieux, croyantes ou non, jeunes ou moins jeunes, et ayant des opinions différentes. L’avortement peut concerner toutes sortes de femmes.

    Je me suis rapprochée d’Agapa, une association qui les écoute et les accompagne après un deuil périnatal ou une interruption de grossesse, qu’elle soit accidentelle ou volontaire. Parmi la quinzaine de femmes qui ont souhaité témoigner, j’ai choisi Marion, qui a avorté deux fois, et Charlène qui parle de son expérience avec le planning familial. J’ai aussi donné la parole à Sylvie et Alexandra, croisées par hasard. Une seconde Alexandra, qui a rejoint « Mères de miséricorde », une association catholique qui accompagne les souffrances liée à l’accueil de la vie, a également été interviewée.

    J’ai par ailleurs sollicité le planning familial, plusieurs associations féministes pro-avortement, ainsi qu’un gynécologue obstétricien favorable au prolongement du délai légal de l’IVG. Je voulais entendre leurs voix, mais aucun ne m’a répondu. Dans mon enquête, je n’ai pas non plus réussi à avoir de chiffres.

    Je retiens des témoignages recueillis qu’il est possible de surmonter sa douleur et ses traumatismes, mais qu’il est important que la parole soit libérée. Il est possible de se reconstruire en étant écoutée et accompagnée, en reconnaissant que l’avortement n’est pas anodin. Toutes disent qu’elles guérissent de la blessure de l’avortement, mais qu’elles ne l’oublient pas.

    Certaines femmes posent une plaque en souvenir de l’enfant qu’elles ont avorté. Cela leur permet de commencer leur deuil. Cette pratique existe au Japon où il y a des mémoriaux pour enfants non nés, et notamment avortés.

    G : De quelles séquelles les femmes que vous avez rencontrées souffrent-elles ?

    CR : Les femmes que j’ai écoutées disent pleurer, avoir des idées noires, une tristesse latente, une souffrance insupportable lorsqu’elles voient d’autres bébés. Elles ont également témoigné de la culpabilité qui existe en elles, de la déprime qui se tisse au fil des années. Le chamboulement intime est autant psychologique que physiologique.

    On retrouve chez ces femmes les symptômes du deuil, mais un deuil qu’elles n’arrivent pas à exprimer car la société leur dit que « ce n’est rien ». Comment faire le deuil de quelque chose qui n’existe pas aux yeux de la collectivité ? Elles somatisent, elles gardent tout en elles. En outre, dans IVG le « V » signifie « volontaire », elles ne comprennent pas pourquoi elles souffrent de quelque chose qu’elles ont « voulu ». Enfin, il y a aussi cette idée qu’on ne se plaint pas d’un droit difficilement obtenu.

    Ne pas formuler une souffrance peut se répercuter des années après. C’est par exemple le cas de Sylvie qui a eu trois enfants après son avortement. On pourrait se dire elle est heureuse avec son mari et ses enfants, mais pourtant 40 ans après elle n’a pas oublié et y repense.

    Pour autant, comme le dit une psychologue qui intervient dans le documentaire, toutes les femmes qui ont avorté ne parlent pas de séquelles post-avortement.

    G : Accepte-t-on de reconnaitre les conséquences liées à l’avortement et d’en parler ? Laisse-t-on encore aux femmes la possibilité de dire ce qu’elles ont vécu ? Ou ce sujet est-il « tabou » ?

    CR : Oui, je pense que le sujet est « tabou », mais je refuse d’en faire un « tabou ». Le refus de parler de ce sujet justifie le film que j’ai réalisé. Les femmes parlent d’une souffrance, on ne peut pas remettre en cause leur mal-être sous prétexte que ça dérange, et que cela pourrait remettre en cause l’avortement.

    Il y a des faits, une souffrance, mais on l’entend peu dans les médias. Refuser de parler des choses par peur de la récupération n’est pas acceptable. Ne pas en parler, c’est tomber dans un piège pour l’avenir, car les faits cachés ressurgissent, et d’une manière plus violente, non maitrisée.

    Mon but a donc été de donner librement la parole à des femmes qui ne sont pas écoutées. C’est une « réhabilitation » de la souffrance qui vient répondre à un déni de traumatisme. Je trouve dommage de s’interdire d’aborder un sujet sous prétexte qu’il peut être récupéré. On parle beaucoup de « libération de la parole », cela doit s’appliquer à tout le monde.

  • D'abortiste à convertie : quand la foi déplace les montagnes

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    D'abortiste à convertie : quand la foi déplace les montagnes

    Amaia Martinez Lopez est devenue Maria de Himalaya après sa rencontre avec le Christ, parce que la foi peut déplacer des montagnes, même celles qui pèsent sur nos cœurs. Voici son histoire extraordinaire. 

    23_10_2023

    Amaia Martinez Lopez est devenue Maria de Himalaya après sa rencontre avec le Christ, parce que la foi peut déplacer des montagnes, même celles qui pèsent sur nos cœurs. On peut trouver sur le web plusieurs de ses discours où elle raconte sa conversion. Nous en avons choisi un, datant d'avril dernier.

    Née en 1973 dans une famille non croyante, à l'adolescence elle fait de sa liberté - selon sa propre expression - "une apostasie de Dieu". Elle devient infirmière et rejoint les rangs des féministes : elle partage avec elles l'idée que les femmes doivent avoir la maîtrise absolue de leur corps, sans se soucier des conséquences de ce choix.

    Elle est ensuite employée dans une clinique privée pratiquant l'avortement à Bilbao, en Espagne. Devenue kinésithérapeute, elle ouvre elle-même une clinique privée et connaît un succès professionnel considérable qui, comme elle l'avoue, ne donne pas de sens à son existence.

    Maria de Himalaya, marquée par son rôle actif en procurant des avortements, a réalisé plus tard, une fois convertie, que le monde d'aujourd'hui est un grand camp d'extermination d'enfants et de femmes parce que, si on enlève la maternité aux femmes, on leur enlève la vie. C'est un camp d'extermination parce qu'ils exterminent la liberté de penser, d'avoir une opinion, de contredire. Mère Teresa de Calcutta a dit un jour qu'il n'y a pas de pays plus pauvre que celui qui a légalisé le meurtre d'innocents par peur et par égoïsme. Un camp de concentration sans barbelés parce que les gens sont esclaves de la pensée unique, même s'ils se sentent libres. Ceux qui se rendent compte de l'existence de cet esclavage sont persécutés.

    Maria poursuit en révélant que d'infirmière, elle est devenue sadique et que les médecins avec lesquels elle travaillait sont devenus des bourreaux. Elle s'est mariée, mais le vide intérieur ne lui a laissé aucun répit. En chacun de nous, dit-elle, il y a une blessure : celle de ne pas se sentir aimé. Elle a cherché l'amour dans sa profession, parmi ses amis, auprès de son mari, mais ne l'a pas trouvé.

    Martinez Lopez est une athlète qui parcourt des distances allant jusqu'à 160 km en montagne et qui a remporté de nombreuses compétitions. Elle admet qu'elle s'est adonnée au sport pour combler le vide de ne pas se sentir aimée et de ne pas pouvoir aimer. Et elle précise : le symptôme le plus singulier d'une avorteuse est l'incapacité d'aimer et de se laisser aimer. La course à pied était une façon de cacher ce qu'elle avait fait. Elle a couru parce qu'elle pensait que la course lui rendait une certaine dignité. Mais c'était une illusion. Une semaine après les courses, le non-sens revenait en elle et alors, comme une droguée, elle s'inscrivait à des courses encore plus éprouvantes. Mais cela ne sert à rien : ses compagnons de route s'appellent désormais anorexie, boulimie, crises de panique, automutilations.

    Le 11 janvier 2017, après 28 ans de relation, son mari l'abandonne. Et tout s'écroule sur elle : la carrière réussie de superwoman, riche, talentueuse dans le sport s'efface d'un seul coup. Tout s'est écroulé parce que tout était construit sur de la boue. La nuit qui a suivi le départ de son mari, elle a clairement entendu une voix intérieure, qui, comme Maria a tenu à le préciser, se manifeste lorsque nous sommes prostrés par le chagrin, une voix démoniaque. Cette voix lui murmurait : "Personne ne t'aime et c'est pour cela que tu es seule. Tu es mauvaise. Et il n'y aura personne pour t'aider".  Réponse de Marie : "Et je l'ai crue. J'ai alors demandé à cette voix ce qu'il fallait faire. Elle m'a dit : 'Prends ta vie. Là, tu trouveras la paix, alors tu résoudras tout'".

    Un certain temps s'est écoulé jusqu'à ce que Maria décide d'en finir. Un jour, elle prit les clés de sa voiture avec l'intention de sortir et de se suicider. Les clés en main, elle s'est allongée un moment dans son lit et l'un des deux chiens qu'elle possédait lui a sauté sur les jambes. Elle ne pesait que 40 kilos, car l'un des moyens qu'elle avait imaginés pour mettre fin à ses jours était d'arrêter de manger. Elle ne mangeait qu'un bol de lait et d'avoine par jour. Maria raconte qu'elle ne pouvait pas bouger avec ce gros chien sur elle. Elle a essayé de le faire bouger, mais rien n'y a fait. Finalement, épuisée, elle s'est endormie. Elle a été réveillée par un appel téléphonique d'un ami népalais qu'elle avait rencontré il y a quelque temps lors d'une compétition au Népal. L'ami lui a dit qu'il y avait eu un tremblement de terre et que, pour atteindre certains villages, on avait besoin d'agents sanitaires de montagne expérimentés, comme elle l'était. Après un tremblement de terre en montagne, raconte toujours Maria, il est dangereux de marcher car le sol et les rochers sont tous instables. Il est très facile de glisser et de mourir. Et elle s'est dit : "Parfait !

    Elle est partie le 8 mai 2017 au Népal avec l'idée d'y mourir. Un jour, bloquée par une mousson, elle voit apparaître deux Missionnaires de la Charité de Mère Teresa. Maria confie : "Je détestais beaucoup de choses, y compris l'Église catholique. Mais par-dessus tout, je détestais Jean-Paul II et Mère Teresa de Calcutta". L'une des sœurs s'est approchée d'elle, souriante et rayonnante, et lui a pris le bras avec force, lui demandant de se rendre à un certain endroit. Elle lui a répondu de ne pas la toucher et qu'elle n'allait nulle part. Les deux sœurs sont parties en prenant un bus. Quelque temps plus tard, la religieuse lui révéla que depuis un an, les sœurs suppliaient Mère Teresa de leur fournir un kinésithérapeute bénévole, car la communauté en avait besoin.

    Cette nuit-là, Maria n'a pas pu dormir car elle entendait constamment une voix lui dire qu'elle devait se rendre à l'endroit indiqué par la religieuse. Le lendemain matin, elle se rend à cet endroit, frappe à une porte et la même religieuse que la veille vient lui ouvrir. Elle n'a pas beaucoup ouvert la porte parce qu'elle avait peur d'elle. Comme la religieuse l'a raconté plus tard, elle avait vu l'enfer dans les yeux de Maria la veille. La sœur lui a demandé de revenir le lendemain pour assister à la Sainte Messe. Entendre cette demande lui donna presque de l'urticaire. Mais elle y est allée.

    Maria a dit que les neuf sœurs présentes dans la chapelle rayonnaient de lumière, de paix et de bonheur. Comme il n'y avait pas de chaises, elle s'est accroupie contre un mur. Lorsque la messe a commencé, Maria a entendu une voix masculine très aimante et miséricordieuse. Son souffle est devenu court et son cœur s'est mis à battre à tout rompre. La voix lui dit : "Bienvenue à la maison". Elle a ouvert les yeux et s'est dit : "Ce n'est qu'un cirque chrétien. On verra quand ils mourront et qu'ils se rendront compte qu'il n'y a rien de ce qu'ils avaient cru". Elle ferma à nouveau les yeux et sa voix revint : "Bienvenue à la maison. Combien de temps as-tu mis à m'aimer ?".

    Elle ouvrit les yeux et la chapelle fut remplie d'une lumière si intense que les silhouettes des autres personnes étaient comme phagocytées par cette même lumière. Marie dit alors qu'elle a vu Jésus descendre de la croix, qui lui a souri et l'a regardée avec une profondeur infinie. "J'ai vu l'amour". Marie a répondu à Jésus qu'elle n'avait pas foi en lui. Jésus lui sourit encore plus. Elle tombe alors de sa position accroupie sur le sol. Devant ses yeux, toutes les images de son existence ont commencé à défiler et elle a réalisé que c'était peut-être le dernier jour de sa vie.

    Elle s'est mise à pleurer et à demander pardon. "J'étais enfin libre".  En ouvrant les yeux, elle se rend compte que les neuf sœurs prient autour d'elle, croyant qu'elle est sur le point de mourir, tant son corps est froid.

    Maria a ensuite révélé que, dans le passé, chaque fois qu'elle regardait ses mains, elle les voyait tellement barbouillées de sang qu'elle devait les laver compulsivement, un sang qui n'était visible que pour elle. C'était le sang des bébés avortés. Aujourd'hui, elle voit ses mains encore barbouillées de sang mais réalise que c'est le sang de l'Agneau de Dieu.

    La véracité des locutions intérieures et des visions sera examinée par l'Église si nécessaire. Mais ce qui est certain, c'est que "mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il a été retrouvé" (Lc 15,24).

  • Sainte Marguerite-Marie, grand témoin de l'Amour divin (16 octobre)

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    marguerite.jpgSur le site du Secrétariat des oeuvres du Sacré Coeur :

    En la fête de Saint-Jean, le 27 décembre 1673, à Paray le Monial, une religieuse du monastère de la Visitation, Marguerite-Marie Alacoque (que l'on fête aujourdhui ndblg) fit la rencontre du Christ et s’est approchée du Cœur de Dieu. "Il me fit reposer fort longtemps sur sa divine poitrine où il me découvrit les merveilles de son amour et les secrets inexplicables de son cœur qu’il m’avait toujours tenus cachés jusqu’alors". (Autobiographie n° 53).

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  • Pie XII et les Juifs : la conférence de Rome a marqué un tournant

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    De Michael Hesemann sur kath.net/news :

    Pie XII - Un changement de paradigme se profile à l'horizon.

    13 octobre 2023

    A Rome, des historiens et théologiens juifs et catholiques ont discuté des documents récemment découverts sur le pape de la Seconde Guerre mondiale et l'Holocauste.

    En mars 2020, le pape François a ouvert les archives du Vatican sur le pontificat de Pie XII (1939-1958) dans l'espoir de mettre fin à un débat qui dure depuis 60 ans : le pape de la Seconde Guerre mondiale a-t-il réellement gardé le silence sur le crime millénaire de l'Holocauste, comme l'affirmait en 1963 le dramaturge allemand Rolf Hochhuth dans sa pièce "Le Vicaire", et si oui, pour quelle raison ?

    Trois ans et demi plus tard, du 9 au 11 octobre 2023, l'Université pontificale grégorienne a invité des historiens et des théologiens juifs et catholiques à faire part de leurs dernières découvertes et à ouvrir en même temps un nouveau chapitre du dialogue entre juifs et catholiques. Le moment ne pouvait pas être plus symbolique : à l'occasion de la fête juive des Tabernacles, du 65e anniversaire de la mort de Pie XII et juste avant le 80e anniversaire du "sabbat du sang", le 16 octobre 1943, lorsque les SS devaient arrêter les juifs de Rome et les déporter à Auschwitz. C'est ce qui était prévu. Ce que les organisateurs ne pouvaient pas prévoir : La conférence internationale "Nouveaux documents du pontificat du pape Pie XII et leur importance pour les relations judéo-chrétiennes" se tenait au moment même où l'État d'Israël devait repousser l'attaque terroriste la plus brutale de son histoire et déplorer 1200 morts. Seul l'Holocauste en avait tué plus en un jour.

    Les événements tragiques en Israël ont plané comme une ombre sur le congrès de la Grégorienne. Ils ont empêché la délégation israélienne de Yad Vashem, invitée à y participer, de se rendre à Rome. Mais elles ont aussi relativisé la querelle entre les experts, car quel que soit le jugement porté sur le rôle du Vatican pendant la Shoah, on s'est accordé sur la solidarité avec Israël et on a d'autant plus reconnu que la réconciliation entre juifs et chrétiens était un impératif. Un respect mutuel bienfaisant a ainsi dominé l'ambiance de cette conférence, tandis que Rome, sous un beau soleil de fin d'été, apparaissait comme le centre lumineux d'un monde qui s'assombrit. Mais cela a peut-être aussi permis d'éviter le pire - car une sélection assez unilatérale des intervenants, en premier lieu par le musée américain de l'Holocauste à Washington, aurait très vite transformé la conférence en un tribunal avec le pape sur le banc des accusés - et Pie XII ne méritait vraiment pas cela.

    Mais c'est ainsi que l'organisateur du côté "grégorien", l'évêque Etienne Veto, et sa co-hôte américaine, Suzanne Brown-Fleming du United States Holocaust Memorial Museum, se sont présentés côte à côte, délibérément unis, comme un duo intéressant de contradictions et de points communs. On a atteint "un niveau de confiance mutuelle" et on ne jure que par le mot à la mode "diversité". Mais le pluralisme des opinions a souvent fait défaut, une grande partie des intervenants ont présenté une image plutôt unilatérale, tandis que l'on ignorait trop volontiers le travail d'autres experts. Au lieu de cela, on a allègrement relativisé et moralisé : "Nous ne voulons pas juger", a-t-on souvent entendu, "nous voulons plutôt apprendre comment faire mieux". Tous n'étaient d'accord que sur une chose : "Ce n'est que dans dix à quinze ans qu'on aura une image plus complète". Cela garantit au moins des fonds de recherche pour la prochaine décennie et demie, jusqu'à ce que, bien sûr, on ne soit toujours pas d'accord, tant que l'on ignore systématiquement les faits gênants.

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  • Scènes de dévotion eucharistique dans les rues de New York

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    De Jonah McKeown sur le site du National Catholic Register :

    PHOTOS : La procession eucharistique traverse le cœur de la ville de New York

    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 12La croix, précédant le Saint-Sacrement, passe lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 1Le père Mike Schmitz, à l'extrême gauche, célèbre la messe dans la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. Mgr Edmund Whalen, évêque auxiliaire de New York, est à l'extrême droite. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
     
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 4Un participant à la messe reçoit la sainte communion à la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 5Un participant à la messe prie à la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 6Un jeune participant à la messe prie à la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 7Des religieuses défilent dans les rues de New York avec le Saint-Sacrement, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 9Des motos de la police dégagent la route lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 10Des religieuses défilent dans les rues de New York avec le Saint-Sacrement, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 11La croix, précédant le Saint-Sacrement, passe lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 13Le Saint Sacrement passe lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
     
    Bishop Edmund Whalen, auxiliary of New York, holds aloft the Blessed Sacrament during Benediction immediately preceding a Eucharistic procession through the streets of the city Oct. 10, 2023. Credit: Jeffrey Bruno
    Mgr Edmund Whalen, auxiliaire de New York, èlève le Saint Sacrement pendant la bénédiction précédant immédiatement une procession eucharistique dans les rues de la ville, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
     
    11 oct. 2023

    Une procession apportant Jésus dans l'Eucharistie au cœur de la plus grande ville des États-Unis a attiré des centaines de participants mardi soir.  

    Les participants ont marché avec révérence tandis que le corps du Christ, logé dans un ostensoir doré, était porté dans les rues animées de Manhattan, passant juste devant le célèbre Radio City Music Hall, tandis que certains spectateurs regardaient avec intérêt et que d'autres s'agenouillaient.

    La procession publique, parrainée par l'organisation catholique Napa Institute, faisait partie de la conférence 2023 Principled Entrepreneurship, qui s'est tenue les 10 et 11 octobre au Metropolitan Club de New York. 

    Le père Mike Schmitz, prêtre du diocèse de Duluth, conférencier et podcasteur catholique populaire, a célébré la messe avant le début de la procession à la cathédrale Saint-Patrick, siège de l'archidiocèse de New York. Des dizaines de prêtres de tout le pays ainsi que Mgr Edmund Whalen, évêque auxiliaire de New York, se sont joints à lui.

    Nous avons des cœurs en désordre et nous avons besoin de Jésus", a déclaré M. Schmitz au cours de la messe. Et nous avons besoin de Jésus", a déclaré M. Schmitz au cours de la messe, s'adressant à une foule de plusieurs centaines de personnes dans la cathédrale. 

    "Nous n'avons pas le genre de cœur qui peut l'aimer comme il le mérite... chacun d'entre nous est un pécheur, et nous avons besoin de Jésus pour nous sauver".

    Réfléchissant à la lecture du livre de Jonas, M. Schmitz a résumé le message de Dieu au prophète réticent et rebelle : "Va vers le peuple que j'aime et amène-moi avec toi".

    Le prêtre a admis s'être "senti comme Jonas" lorsqu'on lui a demandé de célébrer la messe avant la procession. Le père Schmitz a déclaré qu'il était parfois réticent à l'idée de célébrer l'Eucharistie dans des espaces publics, où de nombreux spectateurs peuvent réagir avec incompréhension, indifférence ou même haine. 

    "Je ne veux pas leur tendre une embuscade avec le Seigneur", admet M. Schmitz. "La plupart des gens n'auront aucune idée de ce que nous faisons.

    Mais, après mûre réflexion, il a déclaré : "Je pense que c'est ce que nous devons faire". Il se souvient de Jésus portant sa croix pendant sa passion - à l'époque, Jésus était "inaperçu, incompris ou détesté" par presque tous ceux qui le voyaient.

    Selon M. Schmitz, la procession eucharistique est l'occasion de glorifier Jésus sous une forme "cachée" que la plupart des observateurs ne comprendront pas. Et, peut-être, "quelqu'un lèvera la tête, jettera un coup d'œil, verra les amis de Jésus et demandera : "Qui est-ce ?"".

    "Que cette procession soit votre choix pour dire 'Dieu, je veux que tu me reconnaisses dans ta gloire'. Je veux donc m'accrocher à toi quand tu es caché... Je veux être reconnu comme ton ami quand tu viendras en triomphe. Je veux être connu comme ton ami lorsque tu viendras en triomphe. Laisse-moi donc être ton ami maintenant", a déclaré M. Schmitz.

    La procession solennelle, avec Whalen portant l'ostensoir, a commencé immédiatement après la messe. 

    Les photos prises par Jeffrey Bruno montrent l'ostensoir porté dans les rues animées, suivi par des dizaines de prêtres, de religieuses et de laïcs. Certains observateurs sur le bord de la route se sont agenouillés en signe de révérence au passage de la procession.

    Jonah McKeown
    Jonah McKeown est rédacteur et producteur de podcasts pour la Catholic News Agency. Il est titulaire d'une maîtrise de l'école de journalisme de l'université du Missouri et a travaillé comme rédacteur, producteur pour la radio publique et vidéaste. Il est basé à St. Louis.