Sur la « possibilité de salut offerte à tous » de M. Dumouch.
Nous avons reçu un commentaire de M. Dumouch à notre article précédent, portant sur la question de la « possibilité de salut offerte à tous » qu’il pense voir affirmée dans Vatican II (cf. ses « 9 propositions »). Etant donné la longueur de notre réponse, nous ne pouvions la publier dans un simple commentaire. C’est pourquoi nous avons souhaité publier notre réponse sous le format d’un article.
Le lecteur trouvera, en italique et en vert, le texte du commentaire de M. Dumouch à notre article, et en-dessous de chaque paragraphe, notre commentaire.
Cher Léon de saint Thomas,
Si on suit les deux critères de l'Abbé Lucien pour qu’il y ait infaillibilité dans un acte du Magistère universel, alors la décision fondamentale du premier Concile œcuménique, celui de Jérusalem (voir Actes 15, 28 qui établit que les préceptes de la loi Mosaïque n'ont plus à être accomplis car le Christ les a accomplis, n'est pas une décision infaillible et engageant l'Eglise universelle...
Les critères de distinction d’un acte infaillible du Magistère s’appliquent à un acte du Magistère et non à l’Écriture Sainte.
En effet : le premier critère n'est pas accompli : la formulation est floue et non posée pour elle-même de manière précise. Lisez : "Actes 15, 28 L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas vous imposer d'autres charges"
Ah oui ? Lesquelles ne sont plus imposées ? La circoncision ? Les dix commandements ? Le Sabbat ? Les images ? Bref, on peut ergoter.
Je crois que les critères de l'Abbé Lucien ne sont pas valables pour lire les décisions doctrinales du Concile De Jérusalem et du Concile Vatican II. Ce dernier concile fait autre chose en matière de formulation.
Libre à vous de mettre au même niveau un texte de l’Écriture Sainte et les textes du concile Vatican II. Les Actes des Apôtres ne sont pas un acte du Magistère, mais la Parole de Dieu consignée par écrit. Ce n’est pas la même chose (cf. Dei Verbum n°10, distinction entre Tradition, Écriture et Magistère).
[Addendum : d’ailleurs, il ne suffit pas de dire « je crois que les critères de l’Abbé Lucien ne sont pas valables (…) ». S’ils ne sont pas valables, il faut le montrer avec des arguments.]
Il faut simplement regarder ceci : "Où voit-t-on, dans ce Concile œcuménique, une doctrine universelle du salut ? "
Qu’il y ait une « doctrine universelle du salut » dans Gaudium et Spes 22, 5, je le concède. Que cette doctrine implique un salut universel de fait, réalisé ou à réaliser, je le nie (cf. ma réponse à la proposition n°6).