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BELGICATHO - Page 1001

  • Quand les auteurs païens du 1er siècle faisaient allusion au Nouveau Testament

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    Auteurs païens du Ier siècle et Nouveau Testament (source)

    Indices de la connaissance du Nouveau Testament chez les romanciers de l’Antiquité et autres auteurs païens du Ier siècle après Jésus-Christ

    Intervention de Madame Ilaria Ramelli, professeur à l’Université Catholique de Milan, au congrès sur « La Contribution des Sciences Historiques à l’Etude du Nouveau Testament » (Rome, 2-6 octobre 2002) (Actes : Libreria Editrice Vaticana)

    Je voudrais présenter ici quelques aspects de différentes recherches historico-littéraires relatives au Ier siècle ap. J.-C. que j’ai récemment faites, qui abordent aussi l’étude du Nouveau Testament et, en particulier, son éventuel accueil en milieu païen.

    Tout d’abord, je voudrais rappeler un fait important qui, vers la fin du premier siècle de notre ère, nous arrive d’Egypte, un fait emblématique de la façon dissimulée avec laquelle, à ses débuts, le Christianisme, superstitio illicita, a souvent dû s’exprimer, assimilant et renouvelant parfois des formules déjà présentes dans la culture païenne.

    La lettre d’Ammonius à Apollonius

    C’est en Egypte, comme on sait, qu’a été retrouvé le célèbre Papyrus Rylands 457, conservé dans la Bibliothèque J. Rylands de Manchester et contenant une partie de l’Evangile de Jean (Jn 18, 31-33, 37-38). Publié en 1935, il a déterminé la datation de cet Evangile, la plaçant quelques décennies avant 125 – date de la rédaction de ce papyrus –, c’est-à-dire au plus tard, à la fin du Ier siècle[1]. Eh bien, comparé au Pap. Rylands 457, nous aurions parmi les papyrus d’Oxyrhynchus [Egypte] un document épistolaire (POxy 3057) de la même époque – ou qui pourrait même être encore plus ancien –, déjà publié il y a quelques dizaines d’années par P.J. Parsons[2] et par lui daté sur base paléographique de la fin du Ier siècle ou des toutes premières années du deuxième. Le caractère chrétien de cette lettre, déjà supposé à plusieurs reprises par différents savants, est aujourd’hui soutenu sur la base de nouveaux arguments par Orsolina Montevecchi et moi-même.[3] La lettre, écrite par un certain Ammonius à un certain Apollonius, est très probablement chrétienne, parce qu’un trait est placée sur le chi [χ] du salut initial χαίρειν, comme il était d’usage – note Orsolina Montevecchi – justement pour les nomina sacra[4] et signifiant Christ. C’est précisément, en effet, à l’époque à laquelle remontent à la fois la lettre d’Oxyrhynchus et l’Evangile de Jean, que les abréviations propres aux nomina sacra commençaient à être utilisées. Le signe du chi, employé dans cette lettre était déjà connu du monde païen dans le domaine philologique comme signe diacritique[5] servant à attirer l’attention du lecteur sur un point du texte, mais aussi dans le domaine commercial pour l’annulation de contrats, ou encore pour le cachetage de lettres. Mais les correspondants semblent l’avoir employé ici comme symbole du Christ, un symbole masqué, étant donné la prudence nécessaire à une époque où les persécutions avaient déjà commencé.

    Des soucis propres aux communautés chrétiennes

    La έπιστολη κεχιασµένη (c’est-à-dire lettre en forme de χ-chi ou de croix) qu’Ammonius dit avoir reçue d’Apollonius est une lettre sur la signification de laquelle beaucoup de traducteurs et de critiques se sont interrogés, car elle n’est pas ouvertement chrétienne – mais il était dangereux à ce moment-là de se révéler chrétien. Ou alors, il s’agit probablement d’une première lettre marquée elle aussi du « χ-chi », nomen sacrumtrès parlant aux yeux de son destinataire chrétien. La visée chrétienne du texte qu’on possède constitue la seuole explication possible de beaucoup de détails que j’ai remarqués, relatifs aussi bien à la langue – avec des syntagmes[6] qui ne se trouvent exclusivement que dans des lettres chrétiennes – qu’au contenu de la missive.

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  • RDC : l’Eglise catholique s’est abstenue d’assister à la prestation de serment de Félix Tshisekedi

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    Felix Tshisekedi intronisé par Kabila di-investi-Kinshasa-Il-officiellement-nouveau-president-RD-Congo_0_729_486.jpgComme le laissait prévoir l’archevêque de Kinshasa, la conférence épiscopale du Congo n’était pas représentée hier à l’intronisation de Félix Tshisekedi comme président successeur de Kabila par la grâce des manipulations électorales de ce dernier :  

    Ci dessous, reportage en République démocratique du Congo, au sein de l'Église catholique, qui a observé de près l'élection présidentielle et scrutera les premiers jours du nouveau président Félix Tshisekedi. La conférence des évêques se réserve la possibilité de ne pas assister à l'investiture du nouveau chef de l'État. "Une invitation n'est pas une convocation. Ce serait comme nous renier nous-mêmes", explique Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa. Les évêques craignent que Félix Tshisekedi n'ait que peu de marge de manœuvre. "Je crains fortement que le même système va continuer avec le nouveau président", poursuit Fridolin Ambongo. "L'unique message : qu'il n'oublie pas d'où il vient. Il vient du peuple, le peuple souffre", ajoute le prélat. Des déclarations qui sonnent comme une mise en garde.

    Un signal à ne pas négliger, celui d'une Eglise influente qui attend la suite du "deal présidentiel" au prochain tournant. La moitié des congolais sont catholiques (contre 25 à 35 % de protestants de diverses obédiences, le reste se partageant entre animistes  et musulmans). 

    JPSC

  • JMJ de Panama : une appli de bioéthique proposée aux jeunes

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    De Vatican News :

    Une appli de bioéthique pour les jeunes présentée aux JMJ de Panama

    Une application sur les thèmes de bioéthique a été réalisée par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, en lien avec la Fondation Jérôme Lejeune.

    Gabriella Gambino - Sous-secrétaire du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie

    La reproduction médicalement assistée est-elle l’unique alternative en cas de stérilité? Que signifie mourir dans la dignité? Des explications scientifiques, des réflexions éthiques, l’enseignement de l’Église, certains témoignages sur le sujet et d’autres interrogations, ont été recueillies dans “Keys to bioethics”, un manuel virtuel de bioéthique pour les jeunes réalisé par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, en collaboration avec la Fondation Jérôme Lejeune, qui sera présenté au cours des JMJ de Panama, et sera disponible à travers une application gratuite en italien, en anglais et en espagnol pour les systèmes Android. Nous sommes en attente de pouvoir l’avoir prochainement aussi pour les systèmes iOS.

    Des questions et des réponses sur les thèmes de la vie

    Un manuel pour les jeunes avec des questions et des réponses sur les questions fondamentales de l’existence: le développement de l’être humain depuis sa conception, la sexualité et le genre, la maladie et la mort, l’avortement et la recherche sur les cellules souches, l’euthanasie et les transplantations d’organes.

    Un instrument pratique

    L’idée de créer une application sur les thèmes de bioéthique est née à partir d’un manuel précédent en format papier, que la Fondation Jérôme-Lejeune de Paris avait réalisé à l’occasion des JMJ de Rio de Janeiro en 2013, et qui avait été distribué aux jeunes dans les sacs.Par pur hasard, il y a quelques mois, j’ai reçu une copie du manuel et, en cherchant à imaginer comment attirer l’attention des jeunes sur les thèmes de bioéthique, en profitant des JMJ de Panama, j’ai pensé à mes enfants et à leurs camarades: ils ont toujours leurs portables en main, dans lesquels ils cherchent la réponse à toutes les questions. D’où l’idée de faire du manuel, revu et mis à jour, une application chargeable sur les téléphones. Un instrument pratique, avec lequel les jeunes puissent se confronter sur les thèmes désormais communs, qui entrent quotidiennement dans nos maisons, que l’on pense à la fécondation artificielle, la sélection prénatale, la contraception, l’euthanasie, vis-à-vis desquelles il est difficile de s’orienter et de savoir discerner à la lumière du vrai bien.

    Les défis exigeants de la foi

    Les JMJ sont une extraordinaire occasion de conversion et de croissance dans la foi pour des centaines de milliers de jeunes du monde entier, mais un des défis majeurs reste de leur montrer que la foi et la vie morale sont intrinsèquement liées. La foi illumine de façon résolue la raison humaine dans la compréhension de la vérité et du bien. En ce sens, cette application veut être un instrument pour solliciter parmi les jeunes leur désir de vérité: le début d’un travail que les adultes devront ensuite poursuivre et approfondir avec eux au catéchisme, à l’école, en famille ou en communauté.

  • Le Conseil de l'Europe a adopté la Résolution sur « La charia, la Déclaration du Caire et la Convention européenne des droits de l’homme »

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    De Gregor Puppinck sur le site de Valeurs Actuelles :

    Le Conseil de l’Europe “s’inquiète grandement” de l’application de la charia en Europe

    Grégor Puppinck est docteur en droit, directeur du Centre européen pour le droit et la justice, membre du Panel d’experts de l’OSCE sur la liberté de religion. Il vient de publier “ Les droits de l’homme dénaturé ” (Le Cerf) dans lequel il analyse de façon critique la transformation des droits de l’homme depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948.

    Malgré bien des obstacles et des reports, la Résolution sur « La charia, la Déclaration du Caire et la Convention européenne des droits de l’homme » a finalement été adoptée, le 22 janvier dernier à Strasbourg, par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe[1].

    Cette résolution – bien que non contraignante - est d’une importance politique majeure : elle témoigne d’une prise de conscience que la loi islamique constitue un ordre juridico-religieux concurrent au droit issu de la modernité occidentale, tant en Europe qu’au plan universel. Car il y a bien concurrence aujourd’hui, et même rivalité, entre la charia et la rationalité juridique occidentale fondée sur la liberté et l’égalité. L’un et l’autre système prétendent être le seul qui convienne à l’homme, universellement. En Europe, cette concurrence s’exerce surtout en matière de droit de la famille ; au plan universel, elle s’exerce quant à la compréhension même du droit et des droits de l’homme. Cette résolution révèle aussi la faiblesse de l’Europe face à ce phénomène politico-religieux.

    La charia s’applique déjà en Europe…

    Tout d’abord, l’Assemblée du Conseil de l’Europe « s’inquiète grandement » du « fait que la charia, y compris des dispositions clairement contraires à la Convention, s’applique officiellement ou officieusement dans plusieurs États membres du Conseil de l’Europe, sur l’ensemble ou une partie de leur territoire ». Il s’agit principalement de la Grèce, de la Tchétchénie, et du Royaume-Uni.

    Elle déplore que les autorités grecques n’aient pas encore aboli l’application de la charia en Thrace où elle continue de régir officiellement les relations au sein de la communauté musulmane depuis son rattachement à la Grèce après la Première Guerre mondiale. L’Assemblée « dénonce en particulier le fait que les femmes sont clairement désavantagées dans les procédures de divorce et de succession, deux domaines clés de compétence des muftis ». Plus encore, ces procédures n’offrent pas de garantie satisfaisante. Ainsi, la présence d’un avocat n’est pas requise, les décisions sont définitives et ne peuvent faire l’objet d’aucun recours. Quant aux tribunaux grecs censés superviser ces juridictions, le Rapport parlementaire rédigé à l’appui de la résolution déplore que ceux-ci « se bornent à une apparence de contrôle juridictionnel et ratifient 99 % des décisions qui leur sont soumises ».

    L’Assemblée du Conseil de l’Europe se déclare « également préoccupée par les activités ‘judiciaires’ des ‘conseils de la charia’ au Royaume-Uni ».

    L’Assemblée se déclare « également préoccupée par les activités ‘judiciaires’ des ‘conseils de la charia’ au Royaume-Uni ». Ces instances, privées et officieuses, donnent des conseils et prononcent des jugements en matière principalement de divorce (y compris sur la garde des enfants et les aspects financiers), mais aussi de succession et de droit commercial. Leur fonctionnement est encore plus opaque qu’en Grèce. Rattachées pour la plupart à des mosquées, leur nombre pourrait s’élever à quatre-vingt-cinq, rien qu’en Angleterre et au Pays de Galles. Bien que dépourvus de compétence officielle, ces « tribunaux » parallèles se considèrent eux-mêmes comme des autorités légitimes au sein de « leur » communauté. De fait, eux seuls sont en mesure de prononcer un divorce islamique à la demande de l’épouse ; or, de nombreux couples musulmans se sont mariés uniquement religieusement, privant l’épouse – parfois très jeune lors du mariage – des garanties offertes par la procédure civile de divorce. Celle-ci est alors comme enfermée dans le mariage, la communauté et la loi islamiques, car elle est souvent ignorante de ses droits civils et voies de recours devant les tribunaux britanniques. Ceci est d’autant plus préoccupant que ces conseils de la charia ne sont pas assez respectueux des droits des femmes et que certains, selon le Rapport, « cautionnent les sévices infligés aux épouses, considèrent le viol conjugal comme négligeable et autorisent les mariages forcés ». En Grèce, d’autres conseils de ce type ont « autorisé plusieurs mariages musulmans conclus par procuration, sans le consentement exprès des femmes », parfois mineures.

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  • On croyait Asia Bibi tirée d'affaire mais tout peut encore être remis en question

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    Du site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    L’affaire Asia Bibi retourne (encore) devant la Cour suprême du Pakistan

    La plus haute juridiction du Pakistan doit décider le 29 janvier si elle accepte de rouvrir le dossier Asia Bibi ou si elle estime que l’acquittement qu’elle a prononcé concernant ce cas de blasphème est définitif.

    Les soutiens d’Asia Bibi croyaient la chrétienne tirée d’affaire après son acquittement par la Cour suprême du Pakistan, le 31 octobre dernier. Pourtant, une nouvelle page judiciaire s’ouvre le 29 janvier. Sera-t-elle vite refermée ? C’est toute la question. Les juges doivent en effet étudier la requête en révision du procès déposée par Qari Muhammad Salaam, l’imam qui a porté plainte pour blasphème contre Asia Bibi en 2009. C’est à lui qu’étaient allées se plaindre les deux femmes qui travaillaient avec la mère de famille catholique, l’accusant d’avoir insulté le prophète Mahomet. Ce recours est prévu par l’article 188 de la Constitution pakistanaise.

    Selon le quotidien pakistanais Dawn, les avocats du plaignant accusent la Cour suprême de ne pas avoir respecté les standards de la jurisprudence et de la loi islamique concernant le blasphème. Après la libération d’Asia Bibi, ils avaient exigé, en outre, qu’elle soit placée sur la liste des personnes interdites de sortie du territoire tant que le jugement ne serait pas révisé.

    Le 29 janvier, la plus haute juridiction du Pakistan devrait donc dire si elle accepte d’étudier ce recours. « Normalement, la Cour décide le même jour si l’appel est recevable ou pas », a déclaré à l'AFP Ghulam Mustafa Chaudhry, l’avocat qui a lancé le recours contre son acquittement. Si c’est le cas, le procès d’Asia Bibi pourrait encore durer des années. (La suite est en accès payant sur le site de la Vie)

  • France : on s'oriente vers une loi de bioéthique qui constituera un déni total d'humanité

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    Pauvres catholiques français qui croyaient peut-être qu'ils seraient épargnés par toutes les dérives éthiques que nous subissons depuis longtemps dans notre malheureuse Belgique...

    Du site de l'Eglise catholique à Paris :

    Loi de bioéthique : « C’est un déni total d’humanité »

    La mission d’information parlementaire pour la révision de la loi relative à la bioéthique a présenté, le 15 janvier, 60 propositions rendues publiques cette semaine. Le P. Brice de Malherbe, spécialiste des questions de bioéthique pour la Conférence des évêques de France, alerte sur leur danger.

    Paris Notre-Dame – Avec la sortie de ce rapport, le débat parlementaire attendu avant l’été s’oriente résolument en faveur de l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation (AMP) à toutes les femmes. Quelle est votre réaction ?

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    Le P. Brice de Malherbe, docteur en théologie, est prêtre du diocèse de Paris et spécialiste des questions de bioéthique pour la Conférence des évêques de France. (© Laurence Faure)

    P. Brice de Malherbe – Concernant les techniques d’AMP, la proposition consiste à passer d’une situation actuelle, où l’on se rapproche le plus possible de la procréation naturelle, à une situation où le corps est complètement gommé. Par exemple, le texte fait état d’une « procréation sans sexe pour tous »… Il préconise donc d’effacer le lien corporel de la filiation. La seule volonté d’avoir un enfant devient un critère primordial. Cela entraîne d’autres préconisations, notamment la levée de l’interdiction de l’AMP post-mortem. C’est un déni total d’humanité. Chaque personne se construit dans sa réalité corporelle psychique et spirituelle engendrée par l’union des corps. L’argument avancé, pour cette extension de l’AMP tous azimuts, est celui de l’égalité pour tous. Mais l’égalité ne peut être revendiquée que pour des situations semblables. L’infertilité du couple homme-femme – critère initial pour recourir à l’AMP – n’est pas semblable à la relation non féconde de deux femmes qui désirent fabriquer un enfant, hors sexe.

    P. N.-D. – Un nouveau paradigme sociétal semble se dessiner, totalement incompatible avec l’humanisme chrétien…

    B. M. – La négation du corps est incompatible avec l’humanisme tout court. Elle conduit à considérer de plus en plus l’embryon humain comme un objet que l’on peut congeler, stocker, manipuler, détruire. Bien sûr, le mystère de l’Incarnation du Verbe de Dieu, fondateur de l’humanisme chrétien, renforce l’attention à la valeur de tout être humain dans sa fragilité corporelle. Toutefois, d’une manière générale, il me semble que la voie de l’humanisme n’est pas dans le mépris des limites corporelles – deux personnes de sexe similaire ne peuvent engendrer –, mais dans le choix de limiter les applications technologiques pour préserver la dignité des personnes. S’humaniser ne consiste pas à dépasser toujours plus les limites de la biologie, mais à nous développer en assumant nos limites.

    P. N.-D. – Dans ce contexte, le modèle familial prôné par l’anthropologie chrétienne est-il encore recevable ? Comment réagir ?

    B. M. – Il ne faut pas se laisser prendre par la peur. Dans une société qui a perdu la raison, le témoignage des familles, attentives à la bonté fondamentale de la relation fidèle entre un homme et une femme, et attentives au mystère insondable de la création de chacun, est une lumière d’espérance. Il ne s’agit pas là de vanter un modèle familial qui serait parfait moralement. Mais de témoigner de la grandeur de l’amour gratuit du Père, à l’origine de la dignité de chaque être humain. Chaque chrétien est, je pense, appelé à poursuivre sa réflexion et, pourquoi pas, à faire un examen de conscience sur les concessions qu’il serait tenté de faire concernant ces questions de bioéthique, face à sa souffrance ou à celle d’un proche. L’essentiel reste le témoignage personnel.

    Propos recueillis par Laurence Faure

  • Le meilleur avortement est celui qu'on évite

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    Du site BreizhInfo.com :

    Adélaïde Pouchol (La Marche pour la vie) : « Le meilleur avortement est celui qu’on évite » [Vidéo et interview]

    La Marche pour la vie s’est déroulée dimanche 19 janvier 2019 à Paris, et a rassemblé des milliers de participants, avec pour mot d’ordre notamment, la lutte pour la préservation de la clause de conscience pour les médecins refusant de pratiquer l’avortement.

    Cette marche suscite des propos d’une haine rarement atteinte – mais jamais condamnée – sur une radio du service public, propagée par l’indécrottable Sophia Aram, comme vous pouvez le voir ci-dessous :

    Pour faire le point sur cette Marche pour la vie, mais aussi sur les interrogations qu’elle peut susciter, nous nous sommes entretenus avec Adélaïde Pouchol, rédactrice en chef adjointe de L’Homme Nouveau et porte-parole de la Marche pour la Vie.

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  • François-Xavier Thuan : un cardinal magnifique

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    De Charles-Henri d'Andigné sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Cardinal Thuan : le résistant de la foi

    François-Xavier Nguyen van Thuan

    Prisonnier durant treize ans dans les geôles communistes, homme de grande allure et de manières simples, Mgr François-Xavier Thuan fit rayonner sa foi au Vietnam et au-delà. Une belle biographie lui rend hommage.

    Dans son dernier message pour la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier, le pape François a cité les « Béatitudes du politique » (voir encadré ci-dessous). C’est le célèbre cardinal vietnamien François-Xavier Nguyen Van Thuan (1928-2002), qui en est l’auteur. Qui est cet homme ? L’historienne Anne Bernet, par ailleurs auteur de nombreuses biographies et récits historiques, lui a consacré une biographie très attachante.

    Les Béatitudes du politique

    « Heureux l’homme politique qui est conscient du rôle qui est le sien. Heureux l’homme politique qui voit son honorabilité respectée. Heureux l’homme politique qui œuvre pour le bien commun et non pour le sien. Heureux l’homme politique qui cherche toujours à être cohérent et respecte ses promesses électorales. Heureux l’homme politique qui réalise l’unité et, faisant de Jésus son centre, la défend. Heureux l’homme politique qui sait écouter le peuple avant, pendant et après les élections. Heureux l’homme politique qui n’éprouve pas la peur, en premier lieu celle de la vérité. Heureux l’homme politique qui ne craint pas les médias, car c’est uniquement à Dieu qu’il devra rendre des comptes au moment du jugement. »

    François-Xavier, cardinal Nguyen Van Thuan

    François-Xavier Van Thuan est issu d’une grande famille mandarinale, à la fois catholique, francophile et très patriote. Très croyants, ses parents lui donnent tôt le goût de la prière et de la Vierge Marie. C’est un enfant « précocement pieux, ouvert aux mystères du monde invisible », écrit Anne Bernet, et néanmoins turbulent, malgré une certaine fragilité physique : il est « imaginatif dès qu’il s’agissait de sottises ». Élève brillant, c’est l’« exemple achevé du fort en thème, ajoutant à des dons innés et une intelligence aiguë une capacité de travail remarquable favorisé par une mémoire hors norme »Réchappé miraculeusement d’une tuberculose à 20 ans, il est ordonné prêtre en 1958, à 30 ans, après avoir envisagé une vie contemplative. C’est un homme délicat, fin, au physique comme au moral, ayant pleinement profité de l’éducation raffinée qu’il a reçue. Gai, ne laissant rien paraître de tourments intérieurs pourtant bien réels (il prie souvent avec le sentiment que Dieu ne l’exaucerait pas), il a un solide sens de l’humour et, plus rare, un vrai talent d’imitateur qu’il exercera toute sa vie, y compris pour mimer Jean-Paul II. Nommé directeur du petit séminaire de Phu Xuan, non loin de Saïgon, il se fait remarquer par la douceur de ses méthodes, inspirées de Don Bosco, qui réussissent auprès des enfants mais pas des vieilles barbes de son entourage, qui grognent et renâclent.

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  • Pays-Bas : plus de 25% des décès dans le pays sont provoqués

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    AUX PAYS-BAS, UN QUART DES DÉCÈS SONT PROVOQUÉS

     de genethique.org 

    Aux Pays-Bas, quinze ans après la décriminalisation de l'euthanasie et du suicide assisté, « plus de 25% des décès dans le pays ont été provoqués ». C’est le chiffre que mentionnent les statistiques de 2017. Plus de 6 500 cas d'euthanasie ont été recensés, 1 900 suicides et 32 000 personnes tuées par « sédation palliative ».

    Si l’euthanasie est devenue « plus courante » après 2007, c’est en partie la conséquence de« l’élargissement de la gamme des conditions considérées comme éligibles ». Dans le même temps, « la définition de « souffrance insupportable » qui est au cœur de la loi a également été assouplie ». Aujourd'hui, l'euthanasie est « considérée comme un service de santé de base, couvert par la prime mensuelle que chaque citoyen paie à sa compagnie d'assurance ». 

    Et sur la seule année 2017, l’agence Levenseindekliniek[1] qui offre ses services pour des patients cherchant à mettre fin à leurs jours et dont le médecin refuserait de la pratiquer, a euthanasié 750 personnes.

    Wesley J. Smith, co-président et associé principal du Center on Human Exceptionalism du Discovery Institute, a souligné que « depuis que l’euthanasie a été décriminalisée aux Pays-Bas, les médecins du pays ont emprunté une route très sombre ». Il a expliqué que « les décès provoqués ont augmenté, passant des malades en phase terminale qui le demandent aux malades chroniques qui le demandent, en passant par les personnes handicapées et les personnes âgées qui le demandent, en passant par les personnes atteintes de démence, les patients souffrant de troubles mentaux psychiatriques (83 en 2017), et les infanticides des bébés nés avec des maladies graves ou terminales ou des incapacités, qui n'ont pas la capacité de le demander ». Wesley J. Smith poursuit : « Est-ce que cela signifie que les Néerlandais sont des gens horribles et macabres? Absolument pas. Mais ils sont logiques. Une fois que la population a largement accepté le principe selon lequel tuer est une réponse acceptable à la souffrance, le pays a été conduit précisément où cette conviction menait ».

    Pour aller plus loin :

    Royaume-Uni : de nouvelles directives pour des «euthanasies par omissions »

    En Belgique, 12 550 déclarations anticipées d’euthanasies en 2018

    L’Espagne vote une loi sur la « mort dans la dignité » et ouvre la voie à l’euthanasie

    La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) saisie d’une affaire d’euthanasie en Belgique 

  • L'Etat belge va devoir justifier sa loi sur l'euthanasie devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme

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    L’EUTHANASIE EN BELGIQUE SOUS LA LOUPE DE LA COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L’HOMME

    Gènéthique vous informe (genethique.org)

    La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) vient de recevoir la requête d’un plaignant suite à l’euthanasie de sa mère en Belgique. Une première qui pourrait contraindre l’Etat belge à justifier sa loi. Carine Brochier de l’Institut Européen de Bioéthique revient pour Gènéthique sur les enjeux de cette affaire.

    Gènéthique : La CEDH vient d’accepter de se prononcer sur un cas d’euthanasie en Belgique. Que représente cette décision ?

    Carine Brochier : 95% des dossiers qui sont présentés à la CEDH ne dépassent pas le seuil de la recevabilité. La décision de se pencher sur la requête Mortier vs Belgique a donc un caractère assez exceptionnel. Dans ce dossier, la CEDH va examiner si l’euthanasie de Godelieve de Troyer, la maman du requérant, Tom Mortier, bafoue un droit humain fondamental. Dans ce cadre, la Cour a interpellé le gouvernement belge, qui a jusqu’au mois d’avril pour présenter une défense. Le requérant, Tom Mortier, sera à son tour entendu, et ce n’est qu’après cet échange d’arguments que la Cour statuera.

    C’est la première fois qu’en matière d’euthanasie, les juges de la CEDH acceptent de s’interroger pour savoir si un droit humain a été piétiné. La requête déposée s’appuie sur l’article 2 de la CEDH. Cet article, assez explicite, s’intitule d’ailleurs « droit à la vie ». C’est le premier droit substantiel proclamé dans la Convention et l'un des droits essentiels car considéré comme « le droit humain le plus fondamental de tous » ou comme le « droit suprême de l'être humain », mais surtout comme « la condition d'exercice de tous les autres ». Si toute personne a droit à la vie, ce droit doit être protégé par des lois, ce qui implique pour l’Etat d’interdire toute atteinte à la vie de ses citoyens et, en corolaire, lui intime l’obligation de protéger la vie des personnes les plus vulnérables. C’est sur cette base que l’avocat de Tom Mortier, Robert Clarke de ADF International, a fondé sa requête.

    G : Quels sont les faits présentés à la Cour ?

    CB : La mère de Tom Mortier était en condition de souffrance psychique avérée. Depuis 20 ans, elle était suivie pour une dépression grave. Elle avait fait appel à plusieurs médecins, avant de trouver un praticien qui a accédé à sa demande d’euthanasie. Certains praticiens, en effet, sont plus enclins que d’autres à avaliser les demandes d’euthanasie. Au nom de la liberté et du droit des patients, la loi belge n’interdit pas ce qu’on appelle couramment le « shopping » médical. Si votre médecin traitant estime que vous n’entrez pas dans le cadre légal permettant l’euthanasie, vous pourrez toujours chercher ailleurs, et éventuellement trouver un médecin plus « accommodant », qui, même s’il ne vous a pas suivi dans la durée, provoquera votre mort dans ce qu’il jugera le respect du cadre légal.

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  • François de Sales, un champion de la Contre-Réforme

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    FrancoisDeSales.jpgUne belle figure dont devraient s'inspirer les évêques de notre temps...

    Source : Hérodote.net

    Fêté le 24 janvier, François de Sales naît en Savoie, au château de Sales, en 1567, dans une famille aisée. Promis à une brillante carrière d'avocat, il s'en détourne pour être ordonné prêtre en 1593, en pleine guerre religieuse entre catholiques et protestants.

    Il regagne au catholicisme les âmes du Chablais, au sud-est du lac de Genève. Confronté à des églises vides et des fidèles indifférents, il a recours à de longues lettres qu'il glisse sous les portes ou placarde sur les murs.

    François reçoit l'évêché de Genève en 1602 mais ne peut y siéger en raison de l'opposition des calvinistes. Il poursuit néanmoins sa campagne de conversion dans la partie du Genevois devenue française.

    Il fonde l'ordre des Visitandines avec l'appui de Jeanne de Chantal, une Bussy-Rabutin de Dijon apparentée à Marie de Rabutin-Chantal, la future marquise de Sévigné.

    Champion de la Contre-Réforme

    Reconnu comme l'un des plus ardents prédicateurs de la Contre-Réforme catholique, il inspire le renouveau religieux de l'abbaye de Port-Royal. Il est l'un des mystiques les plus marquants du XVIIe siècle, le «Siècle des Saints» (qui est aussi le siècle du libertinage !).

    «Amour de Dieu et amour du prochain : ce sont deux amours qui ne vont point l'un sans l'autre», écrit-il. Il meurt le 28 décembre 1622. L'un de ses plus célèbres disciples est Don Bosco (1815-1888), qui fonde l'oeuvre du Valdocco pour venir en aide aux délinquants des faubourgs de Turin en retenant les trois vertus de François : patience, humilité et douceur.

    L'Introduction à la vie dévote de François de Sales est l'un des premiers chef-d'oeuvre de la langue française. Docteur de l'Église depuis 1877. Saint patron des journalistes et des écrivains.

    Alban Dignat
     
    A l'occasion de la fête de saint François de Sales, patron des journalistes, Monseigneur Forte archevêque de Chieti-Vasto(It), a écrit cette prière reprise sur le Vatican Insider et traduite par notre amie B.T. :
    "Seigneur, Tu m'as appelé à servir le prochain à travers les moyens de l'information. 
    Donne-moi de le faire toujours dans l'obéissance à la vérité, avec le courage de m'engager personnellement afin que celle-ci ne soit jamais trahie. 
    Aide-moi aussi à unir la vérité et la charité, afin de ne jamais blesser la dignité de personne et de promouvoir en tout, autant que cela me soit possible, la justice et la paix.
    Que je ne fasse pas de préférences personnelles et que je sache proposer mes idées avec humilité, honnêteté et liberté de cœur.
    Donne-moi d'être ainsi un témoin de l'amour qui nous vient de Toi, vérité qui libère et qui sauve.
    Toi, qui avec Dieu le Père vit et règne dans les siècles des siècles.
    Amen." 
    Dans une note l'archevêque explique:
    "J'ai pensé écrire pour vous une prière que je vous offre en signe d'estime et d'amitié. je l'accompagne de ma prière pour vous et le précieux service que vous pouvez rendre à la société civile et à l'Eglise."
  • L’infaillibilité du pape remise à sa juste place par Benoît XVI

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    celestin-v_660.jpgCette mise au point, lue sur le site « Pro Liturgia », est un contrepoison efficace contre toutes les formes d’idolâtrie du chef auquel des foules narcissiques s’identifient comme en miroir. La papolâtrie est une illustration de ce travers chez les catholiques. L’humble et impopulaire Benoît XVI (ici devant la dépouille mortelle de Célestin V) était bien placé pour remettre les choses à leur juste place, avec sa clarté d’esprit coutumière :

    « Comme tout catholique éduqué devrait le savoir, la doctrine de l’infaillibilité papale ne veut pas dire que le pape régnant aura raison quand il prédira la météo du lendemain, ou quand il exprimera son avis sur une controverse politique en cours.

    Le charisme de l’infaillibilité pontificale n’est pas une sorte de pouvoir magique qui protège le pape de l’erreur chaque fois qu’il ouvre la bouche. Le pape Benoît a toujours rappelé que ses opinions personnelles, comme elles sont mises en avant dans ses ouvrages, ne doivent pas être considérées comme l’enseignement officiel de l’Eglise.

    Un pape ne parle pas avec une autorité infaillible quand il parle « de sa propre voix ». Il ne jouit de cette autorité que quand il parle de l’Eglise. Le pape Benoît explique cette autorité - dont jouit dans une certaine mesure le prêtre - au début de son livre « Lumière du monde » :

    « La chose importante - écrit-il - est que je ne présente pas mes idées, mais plutôt que j’essaie de penser et de vivre la foi de l’Eglise, d’agir dans l’obéissance à Son mandat. »

    Il y a toujours des moments où le mandat du Christ ne semble pas tout à fait clair, même pour ceux qui souhaitent sincèrement le connaître. Alors, quand il y a confusion ou incertitude parmi les fidèles, le pape doit répondre à l’exhortation du Christ à saint Pierre, et « confirmer ses frères » ; il ne doit pas dire, comme certains politiciens : « C’est blanc... mais en même temps ça pourrait être gris... ou même noir ».

    Quand il répond à cette exhortation du Christ à saint Pierre, le pape n’exprime pas ses propres opinions, il ne crée pas ses propres règles doctrinales. Au contraire, il éclaire par la prière ce que l’Eglise enseigne, ce que l’Eglise a toujours enseigné, ce qui a été cru « semper et ubique » par les fidèles.

    Ainsi - explique encore Benoît XVI - « l’essence même de l’autorité papale, c’est que ce n’est pas l’autorité d’un individu ; le pape n’a pas la liberté de dire quelque chose de différent de ce que ses prédécesseurs ont dit. Dans certaines circonstances et sous certaines conditions, le pape peut prendre des décisions définitives et obligatoires, des décisions qui clarifient ce qui est et ce qui n’est pas la foi de l’Eglise. »

    Mais ce n’est que lorsque certaines conditions sont réunies, quand la tradition a été clarifiée et qu’il sait qu’il n’agit pas de façon arbitraire, que le Pape peut dire : « Ceci est la foi de l’Eglise et le refus de ceci n’est pas la foi de l’Eglise. »

    Quand le pape parle avec autorité, il ne nous dit pas ce qu’il pense, mais ce que « nous » pensons, comme communauté des fidèles du Christ. Il ne nous dit pas ce que nous devons croire, mais il nous aide à clarifier ce que nous croyons, ou plutôt, pour être plus précis, ce que nous et nos ancêtres ont toujours cru, depuis l’époque où Jésus a décrit les vérités de la foi à ses disciples.

    Le pape n’a pas le pouvoir d’ajouter à ce dépôt de la foi, ni de soustraire, ni de modifier. Son autorité ne s’étend qu’aussi loin qu’elle nous aide à identifier le bon chemin. Son autorité est comme celle d’un guide autochtone, qui peut guider les touristes dans la montagne non pas parce qu’il règne sur les touristes, mais parce que pendant des générations sa famille a exploré et amélioré et élargi le meilleur chemin. Les touristes peuvent choisir d’ignorer le guide, car il n’a aucun pouvoir sur eux. Mais ils le feraient à leurs risques et périls, parce qu’il connaît le chemin. Il en va de même avec le pape, le « servus servorum Dei. »

    Extrait d’un entretien de Benoît XVI avec Peter Seewald.

    L’infaillibilité du pape remise à sa juste place par Benoît XVI

    JPSC