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BELGICATHO - Page 331

  • Pouvons-nous apprendre de l’histoire ?

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    De David Engels sur le Tagespost :

    Pouvons-nous apprendre de l’histoire ?

    Les Polonais ont décidé de s'adapter à la situation idéologique et politique de l'Europe occidentale, explique David Engels.

    28 octobre 2023

    La Pologne a voté - et si le PiS reste le parti le plus fort en termes absolus malgré deux législatures au pouvoir (une première dans l'histoire de la Pologne), le taux de participation élevé n'a finalement pas joué en sa faveur. L’opposition précédente a obtenu une majorité confortable pour prendre le pouvoir et, plus important encore, un climat est apparu en Pologne qui rend impossible aux partis de gauche et de droite du PiS de conclure une alliance avec elle.

    Quiconque préférait voter pour un parti autre que le PiS le faisait en sachant pertinemment qu'il votait contre l'ancienne orientation patriotique-chrétienne-sociale et qu'il promouvait plutôt une coalition de partis dont l'idéologie pouvait être décrite au sens le plus large comme celle de la gauche verte. -libéral pas tout à fait différent du feu tricolore allemand. Cette impression d'abandon délibéré de la voie précédente est renforcée par le fait que seulement 40 pour cent des Polonais ont participé au référendum, qui a eu lieu en même temps que les élections, même s'il s'agissait de questions fatidiques comme l'acceptation de l'immigration de masse, l'abandon de la libéralisation « sauvage » de l'après-communisme ou l'abaissement de l'âge de la retraite. Quelle que soit la manière dont vous voulez tourner les choses : les Polonais ont décidé de s'adapter à l'état idéologique et politique actuel de l'Europe occidentale, et même s'ils ont reçu une aide (non) douce à travers les sanctions de l'UE et le barrage médiatique de gauche libérale, cette décision a eu lieu mais en grande partie volontaire.

    Perte de crédibilité

    Cela soulève une fois de plus une question centrale en philosophie de l’histoire, à savoir : peut-on apprendre de l’histoire ? Quiconque s’intéresse à la Pologne devra probablement répondre à cette question par la négative. Malgré la transformation effrayante de l’Europe occidentale à travers les migrations de masse, la polarisation sociale, l’éclatement des familles, le matérialisme et le super-État européen, les Polonais ont opté pour un nouveau gouvernement qui ne veut plus entraver le « compromis migratoire » européen et entend lancer une nouvelle vague. de libéralisation, toutes les questions de genre - et approuve l'idéologie LGBTQ, veut repousser encore plus l'influence déjà affaiblie de l'Église et promet de se soumettre enfin aux directives de Bruxelles.

    Bien sûr, le gouvernement sortant a perdu une partie de sa crédibilité à cause de nombreuses erreurs qu’il a commises en défendant pleinement les valeurs qu’il est censé défendre, mais cette dissonance cognitive n’est qu’une faible justification du volte-face qui s’opère actuellement. .

    Il faut plutôt souligner que la « grande transformation » de l’Occident fait partie d’une dynamique culturelle inévitable à laquelle toute notre civilisation est soumise et qui, grâce aux smartphones, au consumérisme et aux médias de masse, pénètre jusque dans les coins les plus reculés de l’Europe. et bien sûr le monde.

    Vous ne pouvez évidemment apprendre que de vos propres erreurs, pas de celles des autres, même si les enseignants et le destin veulent raccourcir ce chemin.

    Apparemment, cela s'applique aussi à l'histoire : aussi déprimantes que soient les images des banlieues parisiennes, les cuisines des sans-abri de Charleroi, les crèches de Berlin, le système audio Netflix d'Hollywood ou les salles de réunion bruxelloises, il semble que ces tendances soient désormais des changements doivent également être répétés à Varsovie avant qu'une véritable réflexion à long terme puisse avoir lieu ici aussi - s'il n'est pas trop tard alors...

  • France : quand Macron s’occupe activement d’inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution

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    De Chantal Delsol sur le site du Figaro (via le site Memorabilia) :

    Chantal Delsol: «L’IVG dans la Constitution ou le triomphe de la posture morale»

    12/03/2023,  mis à jour  le 29 octobre 2023

    TRIBUNE – Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche son intention de présenter un projet de loi pour «graver dans notre Constitution la liberté des femmes à recourir à l’IVG», nous republions ce texte. Dans un pays où le droit à l’avortement n’est aucunement menacé, une telle mesure sociétale ne relève que de la posture, estime la philosophe.


    Chantal Delsol est membre de l’Institut.


    Alors que l’école et l’hôpital, ces deux piliers de notre vie commune, sont l’un et l’autre en état de mort cérébrale et réclameraient d’urgence des réformes radicales, le président Macron, au lieu de cela, s’occupe activement d’inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution.

    Comme ces réformes dites sociétales ont bon dos! Elles ne coûtent pas un sou, elles sont applaudies par la rue et par la ville, et elles attirent une gloire de carton sur leurs auteurs, convaincus dès lors d’avoir terrassé les dragons de la Réaction. On entendra des discours vibrants de triomphe historique et si nous avons encore des foules d’adolescents analphabètes et des lits d’hôpitaux raréfiés, nous aurons au moins écrasé l’Infâme. Tout cela est tellement français.

    On peut penser que cette décision est de bonne guerre dans le combat interminable que livre la modernité contre l’ancienne morale chrétienne. Certains événements récents ont conduit à cette décision. Profitant de la législation décentralisée des pays fédéralistes, des États américains reviennent sur la légalisation de l’IVGOn s’aperçoit donc, avec stupéfaction, et dans les rangs progressistes, avec effroi, que la roue de l’Histoire n’est pas forcément une roue crantée: il arrive que des peuples désirent «revenir en arrière».

    Or le droit à l’IVG est considéré comme une conquête essentielle de la postmodernité. Afin d’éviter la menace des retournements américains, la seule solution est d’inscrire ce droit dans la Constitution. Même si, bien sûr, il n’y a pas de menace de ce genre en France, d’abord parce que la France est un pays centralisé où une région ne saurait se donner sa propre loi, ensuite parce que les opposants à l’IVG n’y représentent, contrairement à la situation américaine, qu’un infime pourcentage.

    Au fond il y a chez les postmodernes occidentaux une grande peur du retour en arrière, un cauchemar du triomphe réactionnaire revenu. Nous nous trouvons dans l’ambiance du «pas de liberté aux ennemis de la liberté». Il ne faut pas croire cependant que les lois devraient aller toujours dans le sens de la plus grande liberté. Il faut seulement comprendre que ce sont les progressistes postmodernes, et eux seuls, qui décrètent les allées et venues de la liberté – complaisance pour la pédophilie dans les années 1970, criminalisation de la pédophilie aujourd’hui.On peut s’étonner de constater que la liberté de pensée est si mal accueillie en Europe. La diversité d’opinions est plus grande entre les États américains qu’elle n’a le droit de l’être entre les pays d’Europe

    Au-delà des circonstances, que signifie cette constitutionnalisation? Essentiellement, que le débat est clos ; fermez le ban ; on ne discute plus de ce sujet, on ne tolère plus le débat. C’est une décision d’intolérance.

    Et cette situation dépasse le cadre français. On peut s’étonner de constater que la liberté de pensée est si mal accueillie en Europe. La diversité d’opinions est plus grande entre les États américains qu’elle n’a le droit de l’être entre les pays d’Europe. La Hongrie d’Orban est détestée et constamment vilipendée pour ses lois conservatrices et notamment celles qui protègent la famille, et la Pologne subit le même sort parce qu’elle interdit l’IVG. En Amérique, on n’est pas contraint de suivre en tout point une pensée pure de l’Oncle Sam, mais en Europe, il faut penser exactement comme Bruxelles, faute d’être considéré comme un méchant canard, toujours menacé de perdre ses droits. Autrement dit, l’Europe institutionnelle est, du point de vue des opinions, plus centralisée qu’un pays fédéral.

    D’où vient donc que l’Europe soit devenue (il faut le dire, sous l’impulsion majeure de la France) ce bastion d’intolérance? Pourquoi n’aurait-on pas la liberté de mettre en cause certaines clauses ou conditions de l’IVG? Pourquoi n’a-t-on pas le droit de penser et de dire que l’interruption médicale de grossesse, qui s’étend jusqu’à neuf mois, peut alors être considérée comme un infanticide? Serait-il criminel de croire, et de dire, que la dignité d’un embryon déjà formé passe avant la volonté individuelle de sa mère? Que la dignité d’un être humain ne serait pas une affaire extérieure, dépendant seulement de l’attention qu’on veut bien lui prêter, mais une qualité intérieure, indépendante des circonstances? Ne serait-ce pas là une question qui se discute, dont on peut parler, même si l’opinion régnante n’est pas de ce côté?

    Le conflit autour de ces questions sociétales est si violent, l’enjeu en est si primordial, que nul ne parvient à cet égard à une politique d’équilibre et de prudence. Dans un pays comme la Pologne, où a été élu un gouvernement anti-IVG, la radicalité des mesures prises les rend, à mon sens en tout cas, indéfendables. On oscille d’un excès à l’autre. C’est une guerre de civilisation, voilà pourquoi. Dont la liberté de pensée s’avère la victime sacrificielle.

    La tolérance, telle que décrite par Locke et par d’autres, n’avait pas seulement pour fondement l’incertitude face à la vérité ; mais aussi et peut-être surtout, la glorification de la «personne» à laquelle on doit laisser sa conscience et ses raisons. On ne trouve pas cette grandeur de la tolérance dans d’autres cultures que la nôtre. À l’heure où nous parlons, l’idée est pourtant en grand danger. La philosophie occidentale aurait à repenser le statut de la tolérance. Faut-il croire que, comme le disent les héritiers de l’Inquisition, «il y a des maisons pour ça»? Les artisans même des Lumières, devenus les fanatiques des Lumières, ont renoncé à appliquer la tolérance au nom du «pas de liberté pour les ennemis de la liberté», devenant eux-mêmes de ce fait des ennemis de la liberté. Seule l’Amérique demeure à ce jour capable de laisser parler les adversaires, de leur faire une place dans le débat public, et de leur permettre d’ériger leurs lois s’ils sont majoritaires. Quant à la France, pays de Robespierre et resté si robespierriste, elle s’étale dans la posture morale (c’est-à-dire l’imposture): déclamant sur la liberté et la tolérance à longueur de décennies, et privant de liberté ses adversaires.

  • Le Synode est fini et la grande question demeure : qu'aura-t-il apporté à l'Église ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur le Monday Vatican :

    Le pape François à la recherche d'une méthode synodale

    30 octobre 2023

    À l'heure où nous écrivons ces lignes, le document de synthèse de la première partie du Synode sur la synodalité n'a pas encore été publié. Cependant, la Lettre au Peuple de Dieu a été mise en ligne. Plusieurs conférences de presse ont mis en évidence les différentes positions. Il y a eu des débats. Nous pouvons donc au moins essayer de résumer cette expérience synodale, en essayant de comprendre ce que signifie être à la recherche d'une méthode.

    Si l'on entend par méthode synodale la consultation de l'ensemble du peuple de Dieu, ou du moins de larges segments représentatifs de celui-ci, cette méthode existait déjà.

    Les congrégations vaticanes et les conseils pontificaux, comme on les appelait, étaient composés de membres, de fonctionnaires et de conseillers (consultori), souvent des laïcs qui étaient consultés chaque fois qu'il y avait un problème particulier à analyser. Les membres sont toujours des cardinaux et des archevêques ; les fonctionnaires peuvent également être des laïcs, de même que les conseillers, choisis parmi les meilleurs experts en la matière.

    Le pape François a souhaité que des laïcs soient sélectionnés comme membres des départements, interprétant leur appartenance comme celle d'une sorte de "conseil d'administration" et considérant la question de l'inclusion des laïcs comme un "fossé entre les sexes". Mais là n'était pas la question. Les membres étaient des évêques parce qu'ils devaient gouverner en communion hiérarchique avec le pape, lui aussi évêque. Les consultants étaient en fait le peuple de Dieu qui participait aux décisions, qui était impliqué.

    Si l'on entend par méthode synodale ce nouveau modèle d'assemblée, déjà testé à petite échelle lors du consistoire d'août 2022 sur les réformes de la Curie, il s'agit bien d'une nouvelle méthode mais aussi d'une méthode problématique.

    Personne n'a de vision générale des sujets. Tout le monde est divisé en groupes et traite d'un thème particulier. Ils le font en profondeur, c'est vrai, mais ils n'ont pas de vision générale des choses. C'est une sorte de réforme positiviste de la structure de l'Eglise.

    Je l'appelle structure positiviste parce que le positivisme crée la différenciation des sciences, la fragmentation et le détail au lieu du global. Il s'agit d'une réforme que l'on peut observer dans de nombreux détails. Par exemple, dans la manière dont le pape François a réformé la Congrégation (aujourd'hui Dicastère) pour la Doctrine de la Foi, avec quatre bureaux indépendants et un bureau disciplinaire très structuré, mais qui traite la discipline comme un but en soi. Auparavant, même les mesures disciplinaires devaient découler d'une vision globale et partagée qui incluait les questions de foi. Aujourd'hui, la sanction passe avant l'explication de la foi.

    Le fait est que, dans le désir de créer une Église plus ouverte, l'Église est assimilée à une association, une "ONG miséricordieuse", comme le dit le pape François.

    La synodalité devient donc synonyme de création d'une para-démocratie dans laquelle les majorités peuvent être manipulées. Il y avait aussi cette idée au Concile Vatican II lorsque les participants étaient regroupés en petits lobbies. Mais au Concile, tout a été surmonté avec le principe de communion et surtout avec une vision chrétienne claire. Et puis il y a eu les papes, en particulier Paul VI, qui ont voulu que les ouvertures du Synode s'insèrent dans la tradition de l'Église et non pas contre la tradition de l'Église.

    Ce n'est pas un hasard si l'on a souvent parlé de communion, et la recherche d'une méthode devrait également déboucher sur un modèle communautaire. Il reste à déterminer comment cela peut fonctionner. On a parfois l'impression qu'il n'y a pas de véritable discussion. Mais il en a été ainsi dans d'autres circonstances, comme avec les statuts internes présentés au Conseil des cardinaux qui avaient déjà été approuvés par le Pape, sans un minimum de discussion. Il faut trouver un équilibre entre les différentes positions.

    En quoi peut consister la méthode synodale ? Jusqu'à présent, le discernement personnel a été dramatiquement mis en avant, avec la prière et les espaces vides qui servent à comprendre les raisons de l'autre dans une recherche du politiquement correct et de l'absence de conflit, ce qui ne peut pas donner de bons résultats. À tout le moins, il n'y a pas de décisions claires.

    Par exemple, le cardinal Christoph Schoenborn, archevêque de Vienne, a déclaré que le pape déciderait de l'éventuelle bénédiction des couples homosexuels, mais que l'Église ne peut en aucun cas exclure qui que ce soit. L'archevêque de Belgrade, Laszlo Nemet, va jusqu'à dire qu'il aurait fallu parler davantage des abus. Les autres thèmes abordés sont ceux de notre époque, de la paix aux migrations.

    Est-ce que c'est cela que le Synode doit aborder ? Ou bien le Synode est-il appelé à fournir des outils doctrinaux et pratiques sur l'orientation à donner à l'Église afin que personne ne se sente exclu ?

    Regarder les signes des temps est une approche légitime, et c'est devenu une façon de se regarder soi-même. Il n'est donc pas surprenant que le Synode sur la communion, la participation et la mission n'ait pas fait beaucoup parler de lui, sauf dans certains médias catholiques, alors que tout était concentré sur ce qui était tangentiel au Synode, des demandes de paix aux questions de migration.

    C'est une limite que l'on retrouve également dans la Lettre au Peuple de Dieu, qui s'affaiblit dans sa recherche d'inclusion et ne laisse que vaguement émerger l'idée de structurer un chemin pour le prochain Synode. Qui sait s'il s'agit d'un choix délibéré, avec l'idée de reporter la discussion à l'année prochaine, ou s'il s'agit plutôt d'une décision dictée par les événements.

    À la fin du Synode, la grande question demeure : qu'aura-t-il apporté à l'Église ? Certains disent qu'il n'est pas nécessaire d'obtenir quoi que ce soit et qu'il est toujours agréable de converser. Mais converser, c'était déjà fait avant. Alors, tout a-t-il changé ? Dans l'émotion d'être ensemble ? Dans la possibilité de ne pas porter la soutane pendant la réunion synodale ? Ou bien y a-t-il quelque chose qui change dans la manière de gouverner l'Église ?

    Ces questions restent et resteront brûlantes tout au long de l'année de préparation du prochain Synode.

  • Pogrom du 7 octobre 2023 : Les événements du peuple d’Israël ont-ils une signification prophétique pour nous, catholiques ? (Arnaud Dumouch)

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    Pogrom du 7 octobre 2023 : Les événements du peuple d’Israël ont-ils une signification prophétique pour nous, catholiques ? (52 mn), par Arnaud Dumouch

    https://youtu.be/jeNAhaZapJc  

    Le 7 octobre 2023, un événement considérable frappe Israël, par le massacre barbare de près de 1500 civils, lors d’une attaque terroriste du Hamas. On me pose la question de la signification de cet événement pour la foi catholique, puisqu’il touche le peuple Juif qui est le peuple de Jésus.

    Cette vidéo aborde quatre points :

    - 1° Ce qui est de foi catholique : « Israël reste, à son corps défendant et jusqu’à la fin du monde, pour le meilleur et pour le pire, un peuple établi par Jésus pour donner une prophétie au monde » (Pie XII et Rm 11, 29).

    - 2° Les horribles pogroms font partie de la prophétie depuis 2000 ans, avec une signification prophétique pour notre âme (1 P 5, 8.) et pour l’Eglise catholique (CEC 675).

    - 3° Il existe 7 prophéties données par l’Ecriture sur Israël avant le retour du Christ. Leur réalisation est 1° matérielle et 2° sera datable. Les quatre derniers signes, liés à une bénédiction pour Israël, ne sont pas encore réalisés : 

    1- La destruction du Temple (70 ap JC) (Mt 24, 15) ; 

    2- Dispersion des Juifs (135 ap JC) (Lc 21, 24) ; 

    3- Shoah (70 ap. JC et 1941-1944, un tiers des Juifs morts) (Lc 23, 28.) ; 

    4- Retour dans la Terre promise (1948) et Jérusalem Juive (pas encore réalisé) (Lc 21, 24) ; 

    5- L’Arche d’alliance retrouvée (2 Mac 2, 4-7) ; 

    6- Le Temple de Jérusalem rebâti (2 Mac 2, 8) ; 

    7- La conversion d'Israël au Christ (Lc 13, 35 ; Rm 11).

    - 4° Peut-on prophétiser une signification pour l’événement du 7 octobre et sa suite ?

  • Rome : le cardinal Müller déclare que le synode sur la synodalité est utilisé par certains pour préparer l'Église à accepter de faux enseignements

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    Interview d’Édouard Pentin (*), 27 octobre 2023 diffusée dans le National Catholic Register : le préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dresse le bilan de la première phase du rassemblement synodal au Vatican :

     « CITÉ DU VATICAN — Le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, déclare que le Synode sur la synodalité n'est pas une assemblée épiscopale mais plutôt une réunion synodale anglicane et qu'il est utilisé par certains participants comme un moyen de préparer l'Église catholique d'accepter des idéologies contraires à l'Écriture et à la Tradition. 

    Dans une longue interview accordée au Register le 24 octobre, le cardinal Müller a également averti que certains membres de l'assemblée « abusent du Saint-Esprit » afin d'introduire de « nouvelles doctrines » telles que l'acceptation de l'homosexualité, les femmes prêtres et un changement dans la gouvernance de l'Église. .

    En tant que l'un des 52 délégués personnellement choisis par le pape François pour assister à la réunion du 4 au 29 octobre, la première des deux assemblées qui se termineront en 2024, le cardinal allemand a participé à toute la session de ce mois-ci avant de partir tôt le 25 octobre pour ordonner nouveaux prêtres en Pologne. 

    Le cardinal Müller a déclaré que la réunion synodale était « très contrôlée » et assez manipulée, la plupart des interventions provenant de seulement quelques orateurs principaux qui s'adressaient à eux comme s'ils ne connaissaient rien à la théologie. Il a déclaré que lui-même n'avait eu que trois minutes pour parler à l'ensemble de l'assemblée. 

     Votre Éminence, quelle a été votre évaluation globale du Synode sur la Synodalité ?

    J'ai été invité par le Pape à participer, en tant qu'évêque, en tant qu'ancien préfet de la Congrégation [de la Doctrine de la Foi], et je viens de parler de ma compétence théologique. On m'a demandé quelle était la différence avec les synodes précédents, également en termes de méthode. Il est très clair que dans les synodes précédents, les évêques étaient les sujets qui dirigeaient tout. Son organisation et sa contribution ne sont pas venues d'en haut. Dans les synodes précédents, tous les évêques en plénière pouvaient parler de ce qu'ils voulaient. Maintenant, tout est dirigé, tout est pré-organisé, et il est difficile de parler en plénière parce que le temps est limité et, selon les règles, on ne peut parler qu'une seule fois, et seulement pendant trois minutes.

    Vous n’avez eu qu’une seule occasion de parler en plénière, devant l’assemblée plénière ?

    Oui.  

    Auriez-vous aimé en parler davantage ?

    Oui, mais ce n'était pas possible. Pour la prochaine partie de ce synode, il sera important de le réorganiser – pour donner plus de liberté, plus d'opportunités aux évêques de présenter leurs idées. Il doit ressembler davantage à un synode des évêques, pour que les évêques reprennent leur rôle de conseillers et de témoins de la vérité révélée.  

    L'accent a été mis sur le Saint-Esprit lors de ce synode. Qu'en avez-vous pensé ?

    Certains orateurs ont dit que nous devons être ouverts au Saint-Esprit, mais les voix du Saint-Esprit étaient les personnes invitées à parler à l'assemblée. C’étaient les voix du Saint-Esprit, comme si nous étions débutants dans l’étude de la théologie. C'était comme un séminaire ou une université, mais un synode n'est pas [une] école pour débutants — et pourtant on nous parlait comme si […] les évêques ne connaissaient pas grand-chose en théologie. De nombreux évêques là-bas comprenaient la théologie et ne pouvaient pas parler [de leurs connaissances]. 

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  • "Aucun changement effectif"; ce que contient le rapport du Synode publié hier

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    De Matthieu Lasserre sur le site de La Croix :

    Place des femmes, célibat des prêtres… ce que contient le rapport du Synode

    Analyse

    Le rapport de la XVIe Assemblée du Synode des évêques a été publié samedi 28 octobre dans la soirée, après le vote des participants. Sans entériner aucun changement effectif, le document dessine une Église plus « inclusive », où la synodalité est érigée en maître mot.

    29/10/2023

    Dans la salle Paul VI, les pères et mères synodaux sont debout et applaudissent chaudement le point final d’un long mois de travaux. Vers 20 h 30, samedi 28 octobre, le pape François vient tout juste de conclure, après une courte prière les travaux de la XVIe Assemblée générale du Synode des évêques au Vatican. Les débats autour de l’avenir de l’Église catholique ont abouti, au terme de 1 251 amendements et d’un vote sur chaque paragraphe, d’un document précisant les contours d’une Église où chaque fidèle doit trouver l’accueil et s’impliquer dans ses décisions ; une Église ouverte aux pauvres, aux blessés et au monde.

    Les 42 pages du rapport final, dont la totalité des paragraphes ont été approuvés aux deux tiers, se divisent en trois parties : synodalité, mission et communauté ecclésiale. Il détaille les opinions, les questions à traiter et formule 81 propositions qui devront pour la plupart être tranchées lors du prochain Synode des évêques, en octobre 2024.

    Le document, sorte de « procès-verbal fidèle aux échanges » comme le qualifie un participant aux débats, couvre ainsi un vaste éventail de sujets, au risque de ne pas dégager de priorités majeures : œcuménisme, rôle des conférences épiscopales, diaconat féminin, formation à la synodalité, numérique, etc. En ressortant de la lecture du document se dégage l’esquisse d’une nouvelle manière de concevoir l’Église, les ministères et la mission, où l’inclusion et la participation de tous deviennent les maîtres mots - sans que rien n’ait encore été décidé. Les protagonistes du Synode s’étaient d’ailleurs attelés ces dernières semaines à tempérer les attentes des observateurs.

    La place des femmes

    Sans surprise, c’est au sein de la section « tous disciples, tous missionnaires », dédiée au souci de l’inclusion, que les opinions ont le plus divergé. Ainsi, la proposition de poursuivre « la recherche théologique et pastorale sur l’accès des femmes au diaconat » récolte le plus grand nombre de votes contre (67). Le rapport évoque également la possibilité que le résultat de ces études pourrait ne pas être présenté dès la prochaine Assemblée. Deux autres paragraphes mentionnant cette question ont reçu respectivement 69 et 61 oppositions. La place des femmes, à laquelle un chapitre entier est consacré, fait l’objet de nombreuses propositions : lutte contre la discrimination au travail au sein de l’Église, accès élargi aux responsabilités et à la formation théologique, évolution vers un langage plus inclusif.

    Autre point qui suscitait la controverse ses dernières semaines : le célibat des prêtres. Pourtant, aucune proposition sur ce point ne devrait être au menu des discussions du prochain Synode. Le seul paragraphe survolant le sujet a été disputé (55 votes contre). « Différentes évaluations ont été exprimées », indique laconiquement le document. « Il ne s’agit pas d’un thème nouveau, qui doit être approfondi », peut-on lire, sans plus de précisions.

    De la même manière, presque aucune mention n’est faite de l’homosexualité ou des personnes LGBT. « L’identité de genre » et « l’orientation sexuelle » ne sont évoquées qu’aux côtés de l’intelligence artificielle ou de la fin de vie pour parler de controverses dans la société ou pour « promouvoir des initiatives permettant un discernement partagé sur les questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées ». Des voix se sont déjà élevées sur l’absence de réflexion ou de propositions ambitieuses, rappelant que beaucoup attendaient une prise de position sur la bénédiction des couples homosexuels.

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  • "Nous ne pouvons pas renverser la tradition doctrinale et morale de l'Église pour plaire au monde" (cardinal Marchetto)

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    De Marcelo Musa Cavallari sur CNA :

    Un cardinal à propos du Synode sur la synodalité : Nous ne pouvons pas renverser la tradition doctrinale et morale de l'Église pour plaire au monde.

    Nous regardons la croix du Christ - glorieuse, certes, mais une croix quand même...".

    28 octobre 2023

    Le Synode sur la synodalité convoqué par le pape François a une nouvelle fois mis en lumière l'affrontement entre les courants internes de l'Église en conflit depuis le concile Vatican II. Les accusations de manipulation au nom d'un agenda mondain d'une part et les pressions pour l'ordination des femmes, la fin du célibat sacerdotal obligatoire et l'altération de la morale sexuelle catholique pour accepter l'homosexualité d'autre part sont apparues au grand jour dès la convocation de la 16e assemblée générale du Synode des évêques, au début du mois d'octobre.

    "Certes, nous ne pouvons pas ignorer le monde, et c'est pourquoi c'est une erreur de se retrancher dans le passé. Cependant, nous ne devons jamais oublier que nous sommes dans le monde, mais que nous ne sommes pas du monde", a expliqué le cardinal Agostino Marchetto à ACI Digital, le partenaire d'information en langue portugaise de CNA.

    "Nous ne pouvons pas renverser la tradition doctrinale et morale de l'Église pour plaire au monde. Nous regardons la croix du Christ - glorieuse, certes, mais une croix quand même", a-t-il noté.

    Créé cardinal par le pape François le 30 septembre dernier, le cardinal italien est, selon le Saint-Père lui-même, "le meilleur interprète du concile Vatican II." Pour le cardinal, "il est nécessaire de renforcer le dialogue interne dans l'Église entre les différentes positions, entre ceux qui exaltent la fidélité exclusive à la tradition et ceux, au contraire, qui cherchent à s'adapter au monde."

    ACI Digital a récemment eu l'occasion d'interviewer le cardinal pour connaître son point de vue sur le synode à la lumière de Vatican II.

    Certains voient dans le Synode de la synodalité une occasion de mettre enfin en œuvre les décisions du Concile Vatican II, en particulier sur la collégialité dans l'Église, qui auraient été suspendues pendant les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Comment voyez-vous le rôle du synode à la lumière de l'herméneutique du Concile Vatican II en continuité avec la tradition de l'Eglise ?

    Le jugement sur la suspension de l'exercice du ministère collégial dans l'Église est facilement démontable si l'on pense à tous les synodes des évêques qui se sont tenus pendant les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Dans son célèbre discours du 22 décembre 2005 à la Curie romaine, le pape Benoît XVI a noté qu'en fait, le Concile Vatican II représentait une continuité et non une discontinuité avec la tradition catholique. Et tous les pontifes conciliaires et postconciliaires se sont fait l'écho de cette idée.

    En ce qui concerne les deux pôles de la continuité et de la discontinuité, je préfère aller plus loin, en soulignant que la première alternative proposée par le pape Benoît XVI se situe entre la rupture dans la discontinuité et la réforme-renouvellement dans la continuité de l'Église en tant que sujet unique. C'est précisément cette combinaison de continuité et de discontinuité, mais non de rupture, à différents niveaux, qui constitue la véritable nature de la réforme authentique.

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  • La première phase du synode a souffert de la contradiction entre l’autoritarisme du pape et l’esprit démocratique synodal revendiqué

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    Du sagace Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Le pape François peine à apaiser les tensions suscitées par ses réformes

    RÉCIT - Le synode, ce débat sur l’avenir de l’Église, dont le premier volet s’achève dimanche, ne convainc toujours pas les prélats. -- L’Église catholique semble avoir inventé un nouveau commandement: «Écoute ton prochain.» C’est le message central d’une lettre envoyée mercredi soir à tous les catholiques du monde en provenance du synode sur l’avenir de l’Église, réuni depuis un mois et jusqu’à dimanche au Vatican.

    Il ne s’agit donc pas d’écouter Dieu, le pape ou les évêques mais de prêter principalement l’oreille aux plus «pauvres»: «Pour progresser dans son discernement, l’Église a absolument besoin de se mettre à l’écoute de tous, en commençant par les plus pauvres», est-il écrit dans le document.

    «Discernement synodal»

    Concrètement? «Il s’agit de se mettre à l’écoute de celles et ceux qui n’ont pas droit à la parole dans la société ou qui se sentent exclus, même de la part de l’Église. À l’écoute des personnes victimes du racisme sous toutes ses formes, notamment, en certaines régions, les peuples indigènes dont les cultures ont été bafouées. Et surtout, l’Église de notre temps se doit d’écouter, dans un esprit de conversion, les personnes qui ont été victimes d’abus commis par des membres du corps ecclésial, et de s’engager concrètement et structurellement pour que cela ne se reproduise pas.»

    Vient ensuite «l’écoute» des «laïcs, femmes et hommes». Puis, celle des «familles» et de «celles et ceux qui souhaitent s’engager dans des ministères laïcs ou dans des instances participatives de discernement et de décision.»

    Ainsi, le «discernement synodal» de cette nouvelle pyramide ecclésiale inversée ne mentionne pas les évêques, les cardinaux et le pape mais appelle à «recueillir davantage la parole et l’expérience des ministres ordonnés: les prêtres, premiers collaborateurs des évêques, dont le ministère sacramentel est indispensable à la vie du corps tout entier» - hommage tardif à la fidélité des prêtres souvent vilipendés -, «les diacres» et les personnes menant une «vie consacrée» et ceux qui «ne partagent pas la foi de l’Église».

    Quel est l’enjeu de ce nouvel impératif catholique, cette «écoute» à 360 degrés, de bas en haut jusqu’au dehors de l’Église? C’est «la mission», c’est-à-dire l’annonce de l’Évangile, tel que le catholicisme l’interprète mais qui se heurte aujourd’hui à de graves difficultés.

    La lettre adressée au peuple de Dieu issu du synode l’affirme: les temps actuels «exigent de l’Église le renforcement des synergies dans tous les domaines de sa mission». La planche de salut serait «précisément le chemin de la synodalité que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire». Il s’agit de créer un «dynamisme de communion missionnaire» en favorisant notamment cette «écoute respectueuse entre nous et le désir de communion dans l’Esprit».

    Tel est l’objectif principal de cette assemblée de 364 membres, la plupart évêques, qui réunit pour la première fois 54 femmes, laïques et religieuses, disposant d’un droit de vote inédit. Il importe de relancer une communauté ecclésiale catholique confrontée à la baisse de fréquentation des fidèles, à la chute des vocations sacerdotales, dans le contexte des abus sexuels commis par une minorité de prêtres et qui a enclenché une redoutable crise de crédibilité de l’institution.

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  • La seule loi qui vaille (30ème dimanche du temps ordinaire)

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    L'Evangile du jour :

    Mt 22, 34-40

    Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements. »

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr - Archive 2009)

    Pharisiens et sadducéens se relaient pour harceler Jésus de questions pièges. Les pharisiens ouvrent le feu ; ils essaient de compromettre Jésus sur le terrain politique avec la demande concernant le tribut redevable à César (Mt 22, 15-22). Mis en échec ils se retirent et laissent la place aux sadducéens. Ceux-ci tentent de démontrer que la doctrine de la résurrection soutenue par Notre-Seigneur est absurde ; leur argumentation s’appuie sur le cas de figure de six frères épousant successivement la femme de leur frère défunt pour lui assurer une descendance (Mt 22, 23-33). Remis en place par un rappel des conditions de vie dans le Royaume, les sadducéens sont eux aussi obligés de battre en retraite.

    Devenus plus prudents, « les pharisiens se réunirent » et par la voix d’un légiste, ils tendent un piège bien plus subtil. Il était de tradition que les Maîtres résument les prescriptions de la Loi autour d’un commandement central d’où tous les autres procèdent et auquel ils ramènent. Cette synthèse originale caractérisait l’enseignement de chaque Rabbi. L’exercice n’était pas facile car les quelques sentences retenues devaient proposer une image fidèle de la Thora dont elles devaient synthétiser l’essentiel. Le « grand commandement » auquel se réfèrent les pharisiens est donc celui qui pour Jésus s’impose de manière absolue et autour duquel il entend construire sa doctrine. Ces messieurs espèrent bien sûr que la réponse du Rabbi sera insuffisante et qu’ils auront ainsi matière pour mettre en doute son orthodoxie.

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  • Euthanasie : comment le "modèle belge" est devenu en vingt ans un système de mort programmée

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    De Pierre Jova  sur Aleteia.org :

    Euthanasie : la loi belge ignore que l’homme est « un tissu de relations »

     

    28/10/23

    Dans "Peut-on programmer la mort ?" (Seuil), le journaliste Pierre Jova publie les résultats de son enquête sur la pratique de l'euthanasie en Belgique. Alors qu'un projet de loi sera présenté en décembre 2023 en France, l'auteur révèle l’envers du "modèle belge", devenu en vingt ans un système de mort programmée.

    « La mort n’est pas qu’une affaire individuelle, mais bien collective », telle est bien la conviction de Pierre Jova qui a vérifié combien le recours à l’euthanasie laisse des traces indélébiles dans les familles. Il montre aussi que l’expérience de la légalisation est une course sans fin : après les malades incurables, les mineurs, les déments, les cas sociaux… « Une société a besoin de multiplier et étendre l’euthanasie pour se persuader qu’elle est normale » observe-t-il, comme dans d’autres pays comme la Suisse ou le Canada. Au nom d’une liberté absolue et de la toute puissance de la technique, mais aussi de la logique marchande, c’est un monde insatiable et sans limite qui se prépare. Et pourtant, soutient Pierre Jova, on ne peut « étouffer éternellement la casse humaine créée par l’euthanasie ».

    Lire l'interview sur Aleteia.org

  • UCLouvain: le chanoine Armand Beauduin nous répond

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       A la suite de mon récent article "UCL: comment on dé-catholicise une université", le chanoine Armand Beauduin, directeur général émérite du Secrétariat général de l'enseignement catholique (SeGEC), nous a fait parvenir une réponse détaillée que Belgicatho publie bien volontiers. Elle est suivie de mes propres commentaires (P.V.).

    La réponse du chanoine Beauduin

       Cher Monsieur Vaute,

       Belgicatho vient de se manifester à mon attention et me fait connaitre votre long examen du C de l’UCL et du K de la KUL.

       Vous me permettrez au tire des anciens contacts que j’ai entretenu avec vous au temps de mes débuts au SeGEC dans les années 90.

       Je fus concerné par le sujet pour le C du SeGEC et le C des écoles catholiques et ai été de loin associé au débat sur le C de l’UCL, une première fois auprès de Paul Löwenthal et du Groupe de réflexion qu’il avait constitué sur le sujet avec la participation de Philippe Van Parijs, une seconde fois en  2005 dans un débat radio de l’animateur de « Dieu dans tout ça ».

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  • L'Eglise n'est pas une démocratie

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    De Gerhard Cardinal Müller sur First Things

    L'ÉGLISE N'EST PAS UNE DÉMOCRATIE

    10 . 27 . 23

    Le Synode des évêques se réunit actuellement à Rome pour une session de quatre semaines du Synode sur la synodalité. Une deuxième session suivra en octobre 2024. Le thème de la "synodalité" est une notion abstraite du mot grec désignant un rassemblement ou une assemblée. Les délibérations du Synode 2023 ne portent donc pas sur le contenu de la foi, mais sur les structures de la vie ecclésiale - et sur l'attitude ou l'état d'esprit ecclésial qui sous-tend ces structures.

    De nombreux observateurs pensent que le pape François veut corriger ce que l'on pourrait appeler l'élément hiérarchique, ou "primauté", de la direction de l'Église en faisant appel à l'élément synodal de la direction qui aurait été préservé en Orient. Depuis Vatican I, les théologiens dits "critiques de Rome" ont qualifié d'excessif l'accent mis par l'Église sur la primauté. Il serait bon, ici, de se laisser guider par le prédécesseur du pape François, Léon le Grand. Son pontificat montre que, théologiquement et pastoralement, les principes de primauté et de synodalité ne s'opposent pas, mais se conditionnent et se soutiennent mutuellement. 

    Léon réunissait souvent les évêques et les presbytres romains pour des consultations communes. La convocation d'un tel synode n'avait pas pour but de distiller une opinion majoritaire ou d'établir une ligne de parti. À l'époque de Léon, un synode servait à orienter tout le monde vers la tradition apostolique normative, les évêques exerçant leur coresponsabilité pour veiller à ce que l'Église demeure dans la vérité du Christ.

    Comme on le sait, la réflexion théorique sur les principes de l'être, de la connaissance et de l'action est considérablement plus difficile que de parler de choses concrètes. Il y a donc un risque qu'une assemblée de près de 400 personnes d'origines, d'éducation et de compétences différentes, engagées dans des discussions non structurées, ne produise que des résultats vagues et flous. La foi peut facilement être instrumentalisée à des fins politiques, ou se confondre avec une religion universelle de la fraternité humaine qui ignore le Dieu révélé en Jésus-Christ. À la place du Christ, les technocrates peuvent se présenter comme les sauveurs de l'humanité. Si le Synode doit garder la foi catholique comme guide, il ne doit pas devenir une réunion pour les idéologues post-chrétiens et leur agenda anti-catholique. 

    Toute tentative de transformer l'Église fondée par Dieu en une ONG mondaine sera contrecarrée par des millions de catholiques. Ils résisteront jusqu'à la mort à la transformation de la maison de Dieu en un marché de l'esprit du temps, car l'ensemble des fidèles, oints comme ils le sont par le Saint Esprit, ne peuvent se tromper dans les "questions de croyance" (Lumen Gentium). Nous sommes confrontés à un programme mondialiste d'un monde sans Dieu, dans lequel une élite de pouvoir se proclame créatrice d'un monde nouveau et souveraine des masses privées de leurs droits. Ce programme et cette élite ne peuvent être contrés par une "Église sans Christ", une Église qui abandonne la Parole de Dieu dans l'Écriture et la Tradition comme principe directeur de l'action, de la pensée et de la prière chrétiennes (Dei Verbum).

    L'Église proclame le Christ comme "la vraie lumière qui éclaire tout homme" (Jean 1,9). Et dans ce même Christ, l'Église se comprend comme le sacrement du salut du monde. Être ministres de la Parole, ministres du Logos divin qui, en Jésus-Christ, a pris notre chair mortelle : telle est la vocation des évêques dans la succession apostolique. Ils doivent garder cette vocation à l'esprit, tant lors des Journées Mondiales de la Jeunesse que lors des synodes des évêques.

    Contrairement aux synodes précédents, le synode sur la synodalité n'abordera pas le contenu spécifique de la foi. Le thème concerne plutôt le principe formel qui sous-tend la théorie et la pratique des synodes, c'est-à-dire la responsabilité de l'ensemble de l'épiscopat pour la doctrine et l'ordre de l'Église universelle. S'appuyant sur la tradition ecclésiale des conciles et des synodes, Vatican II souligne l'importance de s'acquitter de cette responsabilité de manière conciliaire : 

    Dès les premiers siècles de l'Église, les évêques, en tant que responsables des différentes Églises, ont été profondément touchés par la communion de la charité fraternelle et le zèle pour la mission universelle confiée aux Apôtres. Ils ont donc mis en commun leurs capacités et leurs volontés pour le bien commun et le bien-être des différentes Églises. C'est ainsi que naquirent les synodes, les conciles provinciaux et les conciles pléniers, au cours desquels les évêques fixaient pour les différentes Églises la voie à suivre pour enseigner les vérités de la foi et ordonner la discipline ecclésiastique.

    Ce sacré synode œcuménique souhaite vivement que la vénérable institution des synodes et des conciles s'épanouisse avec une vigueur nouvelle. De cette manière, la foi sera approfondie et la discipline sera préservée de manière plus appropriée et plus efficace dans les diverses Églises, selon les besoins des temps (Christus Dominus 36).

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