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BELGICATHO - Page 398

  • La lettre ouverte d'un couple marié, parents de jeunes enfants, aux évêques flamands

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    G. et M.-M. Lebbe 

    Monsieur le Cardinal Jozef De Kesel

    Messieurs les Evêques flamands 

    secr.mgr.dekesel@diomb.be

    johan.bonny@bisdomantwerpen.be

    patrick.hoogmartens@bisdomhasselt.be

    lode.aerts@bisdombrugge.be

    sec.bisdom@bisdomgent.be

    secretariaat.hulpbisschop@vlbm.be 

    cc :

    Les Evêques francophones de Belgique

    mgr.jpdelville@evechedeliege.be

    mgrwarin@diocesedenamur.be

    guy.harpigny@evechetournai.be

    jean.kockerols@skynet.be

     

    Bruxelles, le 19 octobre 2022

    Lettre ouverte

    Eminence,

    Excellences,

    Nous sommes un couple marié catholique belge, parents de jeunes enfants.

    1. Le mardi 20 septembre 2022, vous avez publié un document intitulé « Être proche des personnes homosexuelles sur le plan pastoral » dans lequel vous promouvez une reconnaissance des couples homosexuels qui désirent vivre une relation stable et fidèle. Vous proposez un « moment de prière» dans lequel le couple homosexuel priera pour s'engager devant Dieu l'un envers l'autre dans la fidélité.

    Vous donnez des exemples de prières que les personnes qui entourent le couple (famille, amis) pourront réciter pour et avec eux, pour renforcer leur lien et pour faire de leur foyer un lieu de compréhension et de tolérance. Vous affirmez que « même s’il ne s’agit pas d’un mariage religieux, cette relation peut aussi leur être source de paix et de bonheur partagé ». Les passages 250, 297 et 303 d'Amoris Laetitia sont cités pour étayer votre initiative.

    Vous déclarez vouloir mieux accepter et intégrer les couples homosexuels au sein de l’Eglise et vouloir « répondre à leurs questions sur les positions de l'Église ». Vous voulez apprécier leur choix et partager leur joie d'avoir trouvé un partenaire stable.

    Vous détaillez ensuite le « moment de prière » où le couple demandera à Dieu « de bénir et de perpétuer cet engagement d'amour et de fidélité ». Vous précisez que la cérémonie peut être simple afin de conserver une claire différence entre le mariage sacramentel et cet « engagement » du couple homosexuel devant Dieu.

    2. L'objet principal de l'initiative pastorale publiée ne s'adresse pas simplement aux personnes ayant des tendances homosexuelles comme le titre de votre document peut le suggérer mais aux personnes homosexuelles actives et aux couples homosexuels, vivant ensemble et souhaitant approfondir leur engagement de fidélité l'un envers l'autre.

    Les prières proposées s'adressent uniquement aux couples homosexuels qui souhaitent sceller leur amour devant Dieu et demandent à être « donnés l'un à l'autre pour toujours ».

    Un couple homosexuel qui vit ensemble et demande à approfondir son « engagement » l'un envers l'autre est/a été ou sera sexuellement actif. C’est implicite dans votre déclaration.

    3. Vous approuvez de ce fait l’union homosexuelle, et donc forcément les actes homosexuels.

    4. L'acte homosexuel, cependant, selon l'enseignement de l'Église, reste « intrinsèquement désordonné » et enfreint les 6e et 9e commandements sur la chasteté.

    En publiant le document « Être proche des personnes homosexuelles sur le plan pastoral », vous vous êtes formellement éloignés de l'enseignement du Christ sur la sexualité (Mt 19, 4-6 ; 15, 19-20) dont l'usage est réservé au mariage, c’est-à-dire à l’union entre un homme et une femme :

    « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mt 19, 4-6)

    Votre document :

    • transgresse la loi divine dans l'Écriture Sainte (Gn 1, 26-28 et Gn 2, 24 ; Gn 19, 1-29 ; Lv 18, 22 ; Lv 20, 13, 1 Tm 1, 9-10)
    • viole les avertissements explicites de Saint Paul à ce sujet (1 Co 6, 9-10 ; Rm 1, 24-27)
    • s’oppose diamétralement au Catéchisme de l'Église Catholique (CEC, 2357-2359).
    • ne tient pas compte des directives données en 2021 par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (Responsum CDF, 22 fév. 2021)
    • va à l'encontre de plus de 2000 ans de Tradition et de Magistère de l'Eglise Catholique 

    Finalement, votre nouvelle pastorale contredit également l'enseignement du pape François et d'Amoris Laetitia lui-même, sur lequel vous prétendez fonder votre document.

    Amoris Laetitia énonce clairement les lignes directrices de l'accompagnement pastoral des « situations irrégulières ». Il précise notamment que le « discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences  de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l'Église » (AL, 300).

    Le pape affirme que les conditions suivantes doivent nécessairement être présentes dans l'accompagnement des personnes vivant en « situations irrégulières », à savoir : « humilité, (…) discrétion, (…) amour de l’Église et de son enseignement, dans la recherche sincère de la volonté de Dieu »  (AL, 300).

    Il met en garde contre tout relativisme :

    « La tiédeur, toute forme de relativisme, ou une réticence injustifiée quand il s’agit de le proposer, seraient un manque de fidélité à l’Évangile et également un manque d’amour de l’Église envers ces mêmes jeunes. Comprendre les situations exceptionnelles n’implique jamais d’occulter la lumière de l’idéal dans son intégralité ni de proposer moins que ce que Jésus offre à l’être humain » (AL, 307).

    Le pape François rejette toute initiative qui établirait même la plus vague similitude entre une union homosexuelle et le mariage. Il cite les Pères du Synode : « il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille » (AL, 251).

    Votre démarche contrevient donc à l’esprit synodal.

    5. L'Église catholique ne peut pas bénir ou « prier sur » une union qui est contraire à l'ordre du Créateur et qui relève de l’ordre du péché.

    La promouvoir, c'est tomber dans l’hérésie. Réciter les prières suggérées est de l’ordre du blasphème.

    Par contre, aimer les personnes homosexuelles en vérité est exigé par la loi de Dieu.

    Les prêtres fidèles qui ne souhaitent pas que ce « moment de prière » ait lieu dans leur paroisse devront-ils recourir à « l'objection de conscience » dans l'Église à laquelle ils ont consacré leur vie ? Avez-vous songé à l’impact que votre initiative aura sur les chrétiens persécutés dans le monde, dont des milliers, chaque année, préfèrent mourir plutôt que de trahir leur foi ?

    De nombreux fidèles en Belgique souffrent profondément de votre déclaration.

    6. Votre document et votre nouvelle initiative pastorale portent atteinte à la dignité des personnes homosexuelles dans l'Église en laissant entendre qu'elles sont incapables de suivre l'enseignement du Christ.

    Il s'agit d'une approche condescendante, discriminatoire et humiliante pour la personne ayant des tendances homosexuelles, désireuse de vivre selon les commandements de Dieu.

    Ce n'est pas l'amour du Christ que vous proclamez, mais une attaque contre la vocation à la sainteté à laquelle est appelée toute personne, et donc également celle ayant des tendances homosexuelles.

    La personne ayant des tendances homosexuelles, comme tout enfant de Dieu dans l’Église, est invitée à suivre ses commandements.

    Avec la grâce de Dieu, il/elle n'est pas moins capable que n'importe quel autre chrétien de répondre à l'appel du Christ : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, se charge de sa croix et me suive » (Lc 9, 23). Il/elle n'est pas moins capable de répondre au commandement d'amour du Christ à la femme adultère : « Va, et désormais ne pèche plus » (Jn 8,11).

    Votre initiative pastorale remplace le commandement du Christ à la femme adultère par : « Va, continue de pécher et sois béni dans ton péché ». 

    La croix du Christ, clé de notre salut, a été retirée de votre discours.

    Nous sommes tous pécheurs, créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, appelés à le suivre sur le chemin exigeant de la sainteté et à être, dans l’amour, « parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48). La miséricorde de Dieu nous a donné les sacrements pour persévérer et progresser sur ce chemin de la sainteté.

    Votre démarche récente ne peut être qualifiée de pastorale.

    Un pasteur veille sur son troupeau et cherche inlassablement la brebis égarée par amour pur et désintéressé pour la ramener en sécurité, loin des dangers du péché. Le Christ, le seul vrai Berger, nous ramène constamment à lui dans l'enceinte parfaite de son amour.

    7. Un véritable accompagnement pastoral des personnes homosexuelles doit être encouragé. La personne homosexuelle dans l'Église Catholique a besoin de notre amour et de notre respect, de notre soutien et de notre prière.

    Le pape François déclare avec justesse: « nous désirons d’abord et avant tout réaffirmer que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter  ‘toute marque de discrimination injuste’ et particulièrement toute forme d’agression et de violence » (AL, 250).

    Votre déclaration du 20 septembre ne reflète pas l'amour de Dieu pour la personne homosexuelle. Au contraire, elle invite les consciences à ignorer la gravité du mal moral. Le péché (dans ce cas, une union homosexuelle) ne sera jamais une « source de paix et de bonheur partagé », comme vous le proclamez.

    ***

    Nous prions et demandons que la clarté soit rétablie, que la confusion cesse, que l'amour désintéressé du Christ, Vérité Incarnée, entre dans nos cœurs afin que nous puissions nous aider mutuellement à porter nos croix, à soulager la souffrance et à vivre selon les enseignements de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. 

    Désireux de suivre les commandements de Dieu et la doctrine de l'Eglise et pour le bien  de l’unité de l’Église, au nom de très nombreux catholiques souffrants et offensés de votre déclaration, nous vous demandons de rétracter votre document « Être proche des personnes homosexuelles sur le plan pastoral », datant du 20 septembre 2022. 

    Nous le demandons par amour de Dieu et de ses commandements, par amour de l’Eglise, et par amour pour les personnes homosexuelles qui désirent vivre le projet de Dieu sur elles.

    Nous vous demandons de réaffirmer que l'union sexuelle est réservée à un homme et une femme, engagés dans le sacrement du mariage.  

    Nous ne pouvons pas obéir ou accepter, suivre ou participer à la nouvelle approche pastorale envers les couples homosexuels telle que vous l’avez promulguée.

    Vu la gravité du sujet, nous autorisons la diffusion large de cette lettre.

    Nous vous prions d’agréer, Votre Eminence, Vos Excellences, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.

    G. et M-M. LEBBE

  • Quand le cardinal Müller pourfend le nihilisme anthropologique

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    De kath.net/news :

    "Personne ne peut réformer ou moderniser l'enseignement du Christ"

    20 octobre 2022

    "Le nihilisme anthropologique est ... significativement hostile à la vie. Cela devient manifeste dans l'exigence de tuer les enfants dans le ventre de leur mère comme un droit humain". Par Gerhard Cardinal Müller, Rome

    Une version abrégée du texte suivant "L'homme créé à l'image de Dieu - Un manifeste contre le nihilisme anthropologique" a été prononcée par le cardinal Gerhard Müller lors du "XIV Congreso Mundial de las Familias", la XVIe rencontre mondiale des familles (30.9.-2.10.2022), à Mexico City. Près de 10.000 participants permanents ont pris part à la rencontre, auxquels se sont ajoutés de nombreux visiteurs d'un jour. D'autres personnalités éminentes ont pris la parole lors du congrès, notamment le cardinal Carlos Aguiar Retes, archevêque de Mexico, la mère du jeune Italien béatifié Carlo Acutis et Christopher West (fondateur et directeur de l'institut "Théologie du corps" selon Jean-Paul II). Le congrès a été défendu par des chrétiens catholiques, non catholiques et des organisations non religieuses et a défendu la famille et le mariage.

    Friedrich Nietzsche (1844-1900), le prophète du nihilisme post-chrétien, a annoncé, après la mort de Dieu, le surhomme qui est pour lui-même son propre dieu et son propre créateur (cf. F. N. Ainsi parlait Zarathoustra I. De la vertu qui donne : "Tous les dieux sont morts ; maintenant nous voulons que vive le surhomme"). C'est une réédition de ce programme d'autodépassement de l'homme vers le créateur, à l'égal d'un dieu, d'un hybride bio-technique supérieur que nous propose Yuval Noah Harari, le gourou du transhumanisme et du posthumanisme, dans son livre intitulé : Homo Deus. A Brief History of Tomorrow (2015).

    Ce qui devait ressortir du soi-disant "Nouvel ordre mondial" contre le Dieu de la révélation chrétienne, ce n'était pas le surhomme divin, mais l'inhumain diabolique du XXe siècle. Si la phrase de Nietzsche "Dieu est mort" reflète la conscience du monde d'aujourd'hui, il est clair que, sous les auspices de ce nihilisme, "son déploiement ne peut plus avoir pour conséquence que des catastrophes mondiales". (M. Heidegger, le mot de Nietzsche "Dieu est mort" : ders., Holzwege, Frankfurt a.M. 1972, 201). C'est l'ère des guerres mondiales, des génocides, des exterminations de masse et des crimes les plus monstrueux contre l'humanité.

    Si l'homme ne peut plus être la créature à l'image et à la ressemblance du Dieu trinitaire, il s'enfonce dans le tourbillon du nihilisme anthropologique. Les idéologues de la "modernité sans Dieu" ne connaissent l'homme que comme un caprice des dieux mythiques, comme un hasard des éléments naturels qui se jouent d'eux-mêmes, comme un organisme de l'évolution qui se complexifie (religion écologique) ou comme un produit de la société et de l'histoire (marxisme) ou comme une offre du catalogue de marchandises (capitalisme comme maximisation du profit). Au lieu du Logos de Dieu qui aime tout ce qui est humain et qui s'atteste lui-même dans sa parole et son esprit au peuple élu de l'alliance en tant que créateur du monde et sauveur de tous les hommes, c'est alors la raison de l'homme fini, sujette à l'erreur et guidée par ses intérêts, qui se donne consciemment un sens et se fixe un but à sa "volonté de puissance" (Niezsche). L'homme n'est alors plus seulement "maître et possesseur de la nature" (Descartes) comme au début des temps modernes, mais aussi idéologiquement le créateur de son moi spirituel. Il est contraint de s'élever de manière existentialiste et émancipatrice du néant vers l'être. L'homme est ce qu'il fait de lui-même. (Jean-Paul Sartre). L'être spirituel et corporel se dissout dans l'histoire de la vie en expériences de soi qui ne peuvent plus être intégrées et en déterminations de soi émancipées, qui flottent comme des fleurs d'eau de toutes les couleurs à la surface sans jamais prendre racine.

    Mais alors, mon corps n'est plus non plus mon moi dans sa base matérielle de possibilité. Mon corps ne serait lié à moi que de manière accidentelle, comme un vêtement qui se laisse retailler et auquel il s'agit de donner un nouvel outlook.

    Le nihilisme anthropologique a pour père l'orgueil de la créature qui veut être comme Dieu (Gn 3,5) et qui veut établir elle-même la différence entre le bien et le mal, le vrai et le faux. Sa mère d'emprunt est la folie aveugle des impies, qui échangent la "gloire du Dieu incorruptible" avec les images idéologiques qu'ils se sont fabriquées. Si l'homme adore le créé à la place du Créateur, il perd la gloire des enfants et des amis de Dieu (cf. Rm 1, 20-32).

    Le nihilisme anthropologique est significativement hostile à la vie, tant dans sa forme politique que dans le pathos idéologique et émancipateur de l'idéologie Woke. Cela devient manifeste dans la revendication du meurtre des enfants dans le ventre de leur mère comme droit humain. Les utilitaristes exigent la mort par grâce (euthanasie) pour les personnes usées ou qui ne peuvent plus être utilisées.

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  • Le Synode sur la synodalité : pas un événement mais un processus

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    DE L'ÉVÉNEMENT AU PROCESSUS

    Le Synode permanent, une distorsion qui accroît les craintes

    20-10-2022

    La décision de François de prolonger le Synode sur la synodalité jusqu'en 2024 repose sur l'idée qu'il "n'est pas un événement mais un processus". Cela accroît les craintes pour l'Église. Les synodes n'ont jamais eu de valeur délibérative, seulement consultative. Au contraire, le nouveau concept de synodalité vise à se tenir aux côtés du pape et non sous le pape.

    Le synode sur la synodalité s'allonge et, d'un événement, devient un processus. Le synode des évêques sur la synodalité devait se tenir en 2023, précédé de deux années consacrées à " l'écoute ", au cours desquelles chaque diocèse, chaque nation et chaque continent devait célébrer son propre synode, non pour " dire " mais pour " écouter ". Ce processus d'écoute devait se terminer par un événement, à savoir le Synode de 2023. Et puis plus rien. En continuité avec le passé, lorsque les synodes étaient ouverts, tenus et ensuite fermés, mettant les résultats entre les mains du pape.

    Lors de l'Angélus du 16 octobre, François a annoncé sa décision de prolonger le synode prévu pour 2023 en 2024 : un synode de deux ans. La raison contingente semble être l'insatisfaction quant au déroulement de la phase d'écoute. Mais la véritable raison, selon le communiqué des organes centraux du Synode, est de transformer le Synode d'un événement en un processus : "Le Synode n'est pas un événement mais un processus". Dans cette courte phrase est contenue une révolution de la synodalité, et si jusqu'à présent nous avons dû exprimer de nombreuses réserves sur le processus en cours, cette nouvelle étape accroît les craintes et les inquiétudes.

    Le Synode des évêques a été créé par Paul VI en 1965 pour donner corps à la collégialité soulignée par Vatican II sous la forme de la synodalité. Les synodes n'ont jamais été délibératifs, seulement consultatifs. Les évêques synodaux se réunissaient pour réfléchir à un problème de l'Église et exprimaient ensuite leurs conclusions, rassemblées dans un document final, qu'ils remettaient entre les mains du pape, qui rédigeait une exhortation apostolique post-synodale, à valeur magistérielle. Une fois l'exhortation publiée, les travaux et conclusions synodaux eux-mêmes ont été oubliés, ou laissés au travail des historiens.

    Avec François, les choses ont commencé à changer, dans le sens d'une plus grande mise en évidence de l'autorité - pas seulement auxiliaire - du synode lui-même. La grande nouveauté est à nouveau représentée par le Synode sur la famille de 2014-2015. Comme vous vous en souvenez, François voulait que deux passages plutôt révolutionnaires, rejetés par une majorité des évêques de l'assemblée, restent quand même dans le document final. De plus, au début de l'exhortation post-synodale Amoris Laetitia, il a écrit qu'il n'avait l'intention dans ce document que de donner la parole au Synode, baissant ainsi le ton de son intervention. Nous savons tous que ce synode n'a pas été conduit de manière synodale mais a été piloté depuis le centre, pour initier une transformation du synode selon le nouveau concept de synodalité.

    Entre-temps, quelque chose de similaire s'était déjà produit dans les synodes diocésains. Par exemple, le document final du synode du diocèse de Bolzano-Brixen en 2014 et 2015 contenait des déclarations très déviantes sur le plan doctrinal. L'évêque diocésain a bien sûr été mis en garde à ce sujet, mais il a prononcé la célèbre phrase : "Qui suis-je pour m'opposer au synode ?", une version sud-tyrolienne de "qui suis-je pour juger ?". Dans ce cas, le sens du synode n'était pas compris comme consultatif, mais délibératif et normatif, même dans le domaine doctrinal et pastoral.

    D'autre part, depuis Evangelii gaudium, également une exhortation post-synodale d'un synode, cependant voulue et mise en œuvre par Benoît XVI, François parle de décentralisation doctrinale, en soutenant que toutes les questions d'une telle ampleur ne doivent pas être décidées au sommet. L'évêque de Bolzano-Bressanone aurait donc eu raison de soumettre son autorité magistérielle à celle du synode diocésain. Il n'y a personne qui ne voit les transformations profondes que cette perspective entraîne sur la conception de la structure de l'Église. Ce n'est pas un hasard si d'éminents théologiens insistent beaucoup pour relier cette phase catholique de la synodalité à la synodalité dans la Réforme et l'Orthodoxie, comme le fait par exemple le dernier numéro de Studia patavina.

    On peut donc comprendre l'importance du passage du synode de l'événement au processus contenu dans les raisons de la prolongation du prochain synode à la période de deux ans 2023-2024. Le nouveau concept de synodalité doit certainement être concrétisé dans un synode, même si la rhétorique qui prévaut aujourd'hui prétend que toute l'Église doit être synodale, y compris une petite paroisse de montagne, mais pas dans l'ancien synode, qui est trop étroit pour accueillir ce nouveau concept de synodalité. Trop réduit à un événement consultatif. La nouvelle synodalité a besoin d'un nouveau synode, un synode permanent et délibératif, un synode toujours ouvert parce que la nouvelle synodalité serait toujours en place, et un synode qui ne remet plus ses conclusions entre les mains du pape. En d'autres termes, un synode qui se place en permanence aux côtés du pape et non sous le pape.

    À ce moment-là, nous n'aurons plus d'exhortation apostolique post-synodale, un genre de littérature ecclésiale qui est en voie de disparition. Qui sait, en effet, si après le biennium synodal 2023-2024, François en écrira un. Je prévois que non.

  • Le Vatican aurait renouvelé pour la deuxième fois son accord secret avec la Chine communiste

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    De LifeSiteNews :

    Le Vatican aurait renouvelé pour la deuxième fois son accord secret avec la Chine communiste.

    Le pacte a été largement critiqué comme étant néfaste pour les fidèles catholiques du pays, provoquant encore plus de persécutions.
     
    19 oct. 2022

    ROME (LifeSiteNews) - Le Vatican a renouvelé son accord secret avec le Parti communiste chinois (PCC) qui donne à ce dernier le droit de sélectionner les évêques catholiques du pays, selon un média italien.

    L'accord sino-Vatican a été conclu à l'origine en 2018 sous la forte influence de l'ancien cardinal Ted McCarrick, aujourd'hui disgracié, et a été renouvelé en octobre 2022. L'accord a été prolongé de deux années supplémentaires et sera reconsidéré en 2024. Le pacte a été largement critiqué comme étant néfaste pour les catholiques fidèles du pays. En particulier, en plus de permettre au PCC de déterminer la sélection des évêques, il accorde également la reconnaissance du Vatican à l'église établie et approuvée par l'État, l'Association patriotique catholique chinoise.

    La délégation du Vatican a rencontré des représentants du PCC fin août et début septembre à Tianjin, dans le nord de la Chine.

    LIRE : L'accord du pape François avec la Chine communiste a conduit à une plus grande persécution des catholiques.

    Le Corriere Della Sera a rapporté que le texte de l'accord - encore confidentiel - "exige que la nomination papale d'un évêque soit communiquée à la partie chinoise pour avis conforme."

    Depuis la conclusion de l'accord, le Vatican a nommé six évêques avec l'assentiment du parti communiste, et une poignée d'évêques de l'Église chinoise clandestine ont rejoint l'"Église" approuvée par les communistes.

    Malgré les critiques massives de l'accord Sino-Vatican, les partisans de la manœuvre politique du Vatican, sévèrement critiquée, ont pris la défense des partisans de l'accord et fustigent les opposants.

    Le Corriere Della Sera a qualifié le cardinal Joseph Zen, l'évêque émérite de Hong Kong, d'"adversaire le plus tenace du dialogue". Zen a critiqué l'accord entre le Vatican et le PCC. Il soutient qu'il a nui à l'Église clandestine, vieille de plusieurs décennies, qui ne voulait pas faire de compromis avec le gouvernement communiste, même sous la menace d'un grave préjudice.

    Zen est actuellement engagé dans une bataille juridique avec le PCC sur ce qui est considéré comme des accusations forgées de toutes pièces, et le pape a refusé de le rencontrer ces dernières années.

    Steven Mosher, un expert de la Chine, s'est entretenu avec LifeSiteNews lors de la Catholic Identity Conference et a déclaré que l'accord entre la Chine et le Vatican est préjudiciable aux catholiques chinois car : "La religion de la Chine, aux yeux du Parti communiste chinois, est le communisme... cette religion a déjà un pape et son pape est le chef du Parti communiste chinois."

  • Fatima : soeur Lucie se rapproche de la béatification

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    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    La Sœur Lucie de Fatima se rapproche de la béatification

    18 oct. 2022

    La cause de béatification de Sœur Lucia dos Santos, l'aînée des enfants témoins des apparitions de Fatima, a fait un pas en avant. 

    Lors d'une réunion au Vatican, les postulateurs de la cause de Lucia ont soumis au Dicastère pour les Causes des Saints le document "positio" contenant des témoignages et des informations détaillant ses vertus héroïques.

    Le père Carlos Cabecinhas, recteur du sanctuaire de Fatima, a annoncé cette mise à jour à l'occasion de l'anniversaire, le 13 octobre, du Miracle du Soleil, la dernière apparition mariale à Fatima en 1917.

    La "Positio sur la vie, les vertus et la réputation de sainteté de Sœur Lucia de Jesus dos Santos" va maintenant être examinée par neuf théologiens. Si les preuves de sa vertu héroïque sont confirmées par le bureau des saints du Vatican et que le pape François décide de promulguer un décret, Sœur Lucia sera désignée comme vénérable dans l'Église catholique.

    Le pape François a canonisé les deux autres voyants de Fatima, Jacinta et Francisco Marto, en 2017. Les deux enfants bergers, décédés respectivement à l'âge de 10 et 11 ans, sont les plus jeunes saints non-martyrs de l'histoire de l'Église. 

    Lucie, qui avait 10 ans au moment des apparitions mariales de 1917, a survécu aux autres voyants pendant des décennies, jusqu'à l'âge de 97 ans.

    Elle a passé les 50 dernières années de sa vie dans un couvent de carmélites à Coimbra, au Portugal. Seule visionnaire de Fatima à avoir pu entendre la Vierge Marie parler lors de la série d'apparitions de Fatima, ses mémoires ont fourni un compte rendu important du message de Fatima.

    "À un moment donné, il n'y a pas de récit de Fatima sans le récit de Lucie. Je ne peux pas imaginer Fatima tel qu'il est sans que Lucie en ait rendu compte, à travers ses écrits plus ou moins connus", a déclaré José Rui Teixeira, biographe de Lucie, lors d'un événement virtuel organisé ce mois-ci à l'occasion de l'anniversaire de Fatima. 

    M. Teixeira, qui a contribué à la compilation de documents pour la cause de la sainteté de Lucie, a déclaré que sa bibliographie contenait près de 4 000 références.

    La cause de canonisation de Lucie a été ouverte en 2008, trois ans après sa mort, après que le pape Benoît XVI a accordé une dispense de la période d'attente habituellement requise de cinq ans. Plus de 15 000 lettres, témoignages et autres documents ont été recueillis au cours de la phase diocésaine de sa cause, qui s'est achevée en 2017.

    Dans sa dernière mise à jour sur la cause de Lucie, Cabecinhas a déclaré : "Prions pour la cause de béatification et de canonisation de Sœur Lucie". 

    "Confions nos intentions et nos besoins à son intercession avec la même confiance avec laquelle les pèlerins d'il y a 100 ans lui présentaient leurs demandes pour qu'elle les transmette à la Vierge."

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour la Catholic News Agency. Diplômée de l'université de Harvard, elle a travaillé dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • Les promesses d'un président sénile

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    De kath.net/news :

    "JE SUIS DÉSOLÉ!" Le président américain sénile Joe Biden fait de tuer l'enfant à naître sa première priorité !

    19 octobre 2022

    Le président américain "catholique" ignore les priorités de vote des citoyens américains, veut se battre pour les couples mariés dans leurs chambres et dit ensuite "Merci, je suis désolé" à la fin d'un discours fou en faveur de l'avortement

    Washington DC (kath.net)

    Trois semaines avant les importantes élections au Congrès aux États-Unis, le président américain officiellement catholique, Joe Biden, a fait du meurtre d'enfants à naître un enjeu central de sa campagne et a déclaré que son parti réintroduirait le droit de tuer dans tout le pays si les démocrates obtiennent une majorité dans l'élection. "Si nous le faisons, alors c'est ma promesse à vous et au peuple américain : la première loi que j'enverrai au Congrès sera Roe v. Wade." Depuis l'annulation de la décision historique nationale "Roe v. Wade" par la Cour suprême des États-Unis, de nombreux États américains ont imposé des restrictions sur le meurtre jusqu'à la naissance, ce que les démocrates américains. Le discours d'hier a de nouveau montré que Biden ne sait manifestement plus exactement ce qu'il dit. Alors il a d'abord dit qu'il se battra dur pour les couples mariés dans leurs chambres. À la fin de son discours sur l'avortement, il a dit "Merci, je suis désolé".

    Cependant, la plupart des sondages américains montrent clairement que les électeurs américains ont actuellement des préoccupations différentes de Biden et que les problèmes économiques et les problèmes de sécurité intérieure sont nettement plus importants pour la plupart des électeurs et que les démocrates sont très susceptibles de perdre la Chambre des représentants américaine. C'est plus serré au Sénat, puisque seulement 1/3 des sièges y sont élus et cette fois les démocrates ont théoriquement une bonne position de départ en raison de la constellation de sièges au Sénat en lice. Mais là aussi, la plateforme américaine "Realclearpolitics" prédit que les Républicains pourraient gagner 2 sièges et ainsi remporter la majorité. Avec une perte des deux chambres, Biden serait de facto l'histoire à partir de janvier et ne pourrait pas faire passer un seul projet.

  • Une civilisation dans laquelle s’opposeront des maîtres riches et puissants et des esclaves déshumanisés puis sous-humanisés

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « Le XXIe siècle sera celui de la réification »

    18 octobre 2022
     

    Dans un entretien pour le journal Le Figaro, Luc Ferry et Michel Onfray débattent de la question du transhumanisme.

    « Gestation pour autrui, location de l’utérus, vente d’enfants, achat des ovocytes, procréation médicalement assistée, projet d’interruption médicale de grossesse portée à neuf mois » : pour Michel Onfray, le constat est clair. « On peut dire dès à présent que le XXIe siècle sera celui de la réification, c’est-à-dire celui de la transformation de tout en chose et en objet afin que tout puisse se vendre, se louer, s’échanger ». Une fois le monde devenu « un vaste supermarché répandu en arborescence », c’est le transhumanisme qui va lui « donner son sens ». C’est-à-dire « vivre plus longtemps, jouir plus longtemps, consommer plus longtemps, et ce dans une civilisation dans laquelle s’opposeront des maîtres riches et puissants et des esclaves déshumanisés puis sous-humanisés », prévient-il.

    Post-humanisme vs. transhumanisme

    Luc Ferry veut distinguer le transhumanisme du post-humanisme. « Le post-humanisme, c’est le projet de fabriquer une post-humanité, définit-il, des machines dotées d’une intelligence artificielle forte, qui auraient les caractéristiques de l’être humain la conscience de soi et des émotions ».

    Mais pour Michel Onfray, le transhumanisme n’est que le « cheval de Troie ». « Au départ, ils disent leur souhait de faire marcher les tétraplégiques avec des exosquelettes, puis on s’aperçoit qu’ainsi ils fabriquent des cyborgs », affirme-t-il. Ou bien que, pour vaincre la maladie d’Alzheimer, les chercheurs s’intéressent à « numériser la mémoire afin de transférer un certain nombre d’informations dans le cerveau d’un tiers ». Sous couvert d’une « bonne intention de départ », c’est « l’Homme Nouveau, un homme augmenté », qui est recherché. Finalement, « le posthumanisme est l’horizon de la réification et le transhumanisme, l’instrument de sa réalisation », pointe Michel Onfray.

    Le transhumanisme à l’heure de la légalisation de l’euthanasie

    Luc Ferry note toutefois un paradoxe : « Nous avons d’un côté les petits génies de la Silicon Valley, qui réfléchissent à prolonger la vie, et de l’autre côté, nous débattons, notamment en France, de l’euthanasie ». « Ce paradoxe ne montre-t-il pas le dérèglement de notre civilisation ? », interroge-t-il.

    D’autant que « la demande de mort peut recouvrir une demande d’amour à laquelle je trouve indigne de répondre par la mort », affirme le philosophe.

    Source : Le Figaro, Alexandre Devecchio (14/10/2022)

  • L'inquiétante dérive de l'Académie pontificale pour la vie

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Défenseurs de la vie mais avorteurs : des idées confuses au Vatican

    19-10-2022

    Les nouvelles nominations à l'Académie pontificale pour la vie - voir l'entrée de l'économiste Marianna Mazzucato - confirment la "ligne Paglia" d'ouverture à des experts dans des domaines importants mais de principe pro-avortement. Et les voix les plus fidèles à l'identité originelle de l'Académie, et donc critiques de la direction actuelle, sont purgées.

    Purge du Conseil d'administration des personnalités liées aux racines de l'Académie pontificale pour la vie (PAV) et inclusion parmi les membres ordinaires d'autres personnalités qui n'ont rien à voir avec la défense de la vie. Ainsi, la "nouvelle" Académie Pontificale pour la Vie coupe encore plus les ponts avec le passé et crée un curieux antagonisme avec le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie.

    Les nouvelles nominations, annoncées le 15 octobre, ont fait du bruit surtout en raison de la présence parmi les membres ordinaires de l'économiste italo-américaine Marianna Mazzucato, décrite comme athée, pro-avortement et liée au Forum économique de Davos. Mais les rendez-vous les plus sérieux pour l'avenir de l'Académie pontificale pour la vie sont autres. Bien sûr, le scandale de la nomination de Mazzucato est compréhensible, étant donné le curriculum de l'économiste ; mais depuis que Monseigneur Vincenzo Paglia a pris la direction de l'APV, être contre l'avortement, la contraception, l'insémination artificielle et l'euthanasie n'est plus une condition pour siéger dans l'organisme créé par Jean-Paul II pour défendre la vie.

    Si, dans cette nouvelle conception, la défense de la vie a élargi ses frontières pour englober désormais tout ce qui concerne la vie humaine - de la migration à la défense de l'environnement - le lien profond entre la défense de la vie, de la conception à la mort naturelle, et le respect de la dignité humaine dans toutes les autres circonstances de la vie a pratiquement disparu. Il est ainsi devenu possible de nommer des personnalités pro-avortement au sein de l'APV au nom de leur expertise dans certains domaines spécifiques.

    Déjà les premières nominations de l'administration Paglia, effectuées en 2017, avaient soulevé de fortes réactions ; aujourd'hui, avec la nomination de Mazzucato, le même chemin est poursuivi. Dans ce cas, nous avons une économiste de renommée internationale, qui a également été conseillère économique du Premier ministre de l'époque, Giuseppe Conte, très proche du président du Forum économique de Davos (WEF, World Economic Forum), et donc une théoricienne de la Great Reset ainsi que de la transition écologique (l'un de ses récents tweets appelait à un " verrouillage climatique "). Dans ses livres et ses essais, elle plaide avec force pour un État entrepreneurial.

    Le pape François l'apprécie pour ses thèses en faveur de ce que l'on appelle le "capitalisme inclusif". Elle a d'ailleurs été l'un des protagonistes de la récente réunion d'Assise sur l'"économie de François", en dirigeant un séminaire sur la finance. Mais elle circule déjà depuis un moment dans les milieux catholiques, à tel point qu'elle a également été invitée à la Rencontre de Rimini en 2020. Il n'est donc pas surprenant, compte tenu des antécédents d'autres gourous laïcs et athées qui ont fait la loi au Vatican, qu'à un moment donné, Mazzucato ait également été glissé dans un organisme dépendant du Saint-Siège.

    Mais pourquoi l'APV ? Qu'est-ce qu'un économiste et le discours sur le capitalisme ont à voir avec les questions de vie ? Mazzucato fait également partie des contributeurs à l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, et Monseigneur Paglia pense manifestement que ses principes sur l'économie inclusive sont utiles pour montrer la voie à une redistribution des ressources de santé en faveur des pays pauvres.

    Mais la question demeure : comment est-il possible de penser que le droit à l'avortement (un tweet de Mazzucato mettait en cause la décision de la Cour suprême américaine annulant Roe vs. Wade) peut être concilié avec des politiques pro-vie dans des secteurs spécifiques, notamment les soins de santé ?

    Une question que d'autres membres de l'APV se sont probablement posée ces dernières années. C'est ainsi que les voix les plus critiques à l'égard de la gestion de Paglia ont disparu du nouveau conseil d'administration, tandis que Monseigneur Alberto Germán Bochatey, évêque auxiliaire de La Plata (Argentine), a été écarté des membres ordinaires. Bochatey est un grand expert en bioéthique, disciple du Cardinal Elio Sgreccia qui a été à la tête de l'APV pendant 14 ans. N'a pas non plus été renouvelé comme membre ordinaire Alain Lejeune, professeur de droit pharmaceutique, lui aussi fidèle à l'héritage du cardinal Sgreccia.

    Mais pour en revenir au Conseil de direction, le pape François a viré les personnalités qui avaient le plus contesté la "ligne Paglia" ces dernières années : le professeur Adriano Pessina, directeur du Centre de bioéthique de l'Université catholique de Milan, et le Dr Monica Lopez Barahona, présidente de la délégation espagnole de la Fondation Jérôme Lejeune et directrice de la Chaire de bioéthique Jérôme Lejeune à Madrid. Tous deux restent des membres ordinaires. (...)

    En tout cas, la signification des exclusions est claire : en ce qui concerne Monseigneur Paglia, ils s'étaient plaints à plusieurs reprises de la manière autoritaire de procéder, prenant des initiatives et des positions qui n'étaient pas partagées par le Conseil de direction ou dont le Conseil de direction n'avait pas connaissance. Et ils étaient évidemment en désaccord avec les nouvelles orientations et ouvertures sur les questions de bioéthique - telles que les récentes sur la contraception, la F.I.V. et l'euthanasie - qui bouleversent les critères de la théologie morale.

    Les nouvelles nominations marquent donc une nouvelle accélération vers une conception réduite de la vie et de sa valeur, qui éloigne également l'Académie Pontificale pour la Vie de la ligne du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, qui - bien qu'avec toutes ses limites - maintient l'approche traditionnelle, comme le démontre le récent document pour la préparation des fiancés au mariage. Encore une autre contradiction dans ce pontificat.

  • Le pape nomme Mariana Mazzucato, économiste pro-Agenda 2030 et pro-avortement, membre de l'Académie pontificale pour la vie

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    D'Infocatolica.com et de Riposte catholique :

    Le pape nomme Mariana Mazzucato, économiste pro-Agenda 2030 et pro-avortement, membre de l'Académie pontificale pour la vie

    Le Pape a nommé de nouveaux membres ordinaires et membres du conseil d'administration de l'Académie pontificale pour la vie. Parmi les premiers, l'économiste italo-américaine Mariana Mazzucato, partisane des objectifs de développement durable et de l'Agenda 2030, a récemment fait l'éloge du discours pro-avortement d'une présentatrice de télévision américain.

    17/10/22

    Le Saint-Siège a rendu publiques les nominations suivantes à l'Académie pontificale pour la vie

    Nomination des membres du Conseil d'administration de l'Académie pontificale pour la vie

    Le Saint-Père a nommé les membres du Conseil d'administration de l'Académie pontificale pour la vie : Son Excellence Mgr Noël Simard, évêque de Valleyfield (Canada) ; le Révérend Mgr Philippe Bordeyne, doyen de l'Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille ; le Révérend Recteur de l'Université Saint-Thomas d'Aquin et Directeur du Centre de recherche biomoléculaire Pietro Annigoni à Ouagadougou (Burkina Faso) ; le Révérend Dr. Margarita Bofarull Buñuel, R.S.C.J., professeur de théologie morale à l'Universidad Centroamericana José Simeón Cañas à Antiguo Cuscatlán (El Salvador) ; Ch.ma Prof. Laura Palazzani, professeur de philosophie du droit à la Libera Università Maria Santissima Assunta à Rome (Italie).

    Nomination des membres ordinaires de l'Académie pontificale pour la vie

    Le Saint-Père a nommé membres ordinaires de l'Académie pontificale pour la vie Son Excellence Monseigneur Carlos Gustavo Castillo Mattasoglio (archevêque de Lima), le Révérend Père Humberto Miguel Yáñez Molina, S.I.,. Carlos Centeno Cortés, Roberto Dell'Oro, Federico de Montalvo Jääskeläinen, Paolo de Tarso Ramos Ribeiro, Mariana Mazzucato, Saad Al-Din Mosaad Helaly, John N. Nkengasong, Jean Marie Okwo-Bele, Stephan Werner Sahm, Martha Margarita Luz Tarasco Michel, Sheila Dinotshe Tlou et Krzysztof Wiak.

    Mariana Mazzucato, économiste, est l'une des forces motrices des Objectifs de développement durable qui font partie de l'Agenda 2030 et du Nouvel ordre mondial. En août 2019, elle a publié dans le magazine Nature, avec d'autres personnalités de la durabilité, l'article "Six transformations pour atteindre les Objectifs de développement durable", une étude stratégique pour comprendre ce qu'est l'Agenda 2030.

    Et en juin de cette année, elle a fait l'éloge sur Twitter du discours d'une présentatrice de télévision américain pro-avortement qui critiquait le rôle du christianisme et des chrétiens dans la vie politique en ces termes :

    « Je me fiche que vous soyez chrétien, je me fiche de ce que dit la Bible, j’ai l’impression que c’est un spectacle de clowns assis là à essayer de déchiffrer ce que votre petit livre mythique a à dire sur ces questions politiques très réelles. Je ne crois pas au christianisme, ce qui signifie que vous n’avez pas à dicter la façon dont je vis ma vie en fonction de votre religion, je me fiche de ce que dit la Bible… Je me fiche de votre foutue religion. »

    En août 2019, elle a publié dans le magazine Nature l’article « Six transformations pour atteindre les Objectifs de développement durable », une étude stratégique pour comprendre ce qu’est l’Agenda 2030. Parmi ces transformations, les standards de la « santé reproductive », donc la contraception et l’avortement.

    Enfin, elle est considérée comme une des têtes pensantes des socialistes démocrates des Etats-Unis. Elle a notamment participé à la campagne de Bernie Sanders.

  • Est de la RDC: Denis Mukwege appelle la Belgique à soutenir un tribunal pénal international

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    Lu sur le site web "

    Mukwege SONGBI2QVZFDVF7AQMVN7VVEEE-690x450.jpgLa Libre Afrique" ce 18 octobre 2022 :

    « Vous avez des outils diplomatiques, économiques et militaires qui peuvent arrêter cette souffrance ». Le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018, a plaidé mercredi devant la commission des Relations extérieures de la Chambre pour que la Belgique fasse des propositions au niveau international, tant au sein de l’UE que de l’ONU, afin de faire cesser la guerre qui endeuille l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) depuis 25 ans. Il a appelé la Belgique à soutenir la mise en place d’un tribunal pénal international. Le Prix Nobel de la Paix a ainsi appelé à lutter contre « la culture de l’impunité », encourageant la Belgique à mettre en place une conférence internationale en faveur de la mise en place d’une « justice transitionnelle », évoquant le « droit des Congolais à la justice, la vérité et la garantie de non-répétition des atrocités commises ces 25 dernières années et qui se poursuivent aujourd’hui. » À ce titre, le Dr Mukwege a dit encourager la résolution déposée par Ecolo-Groen visant à demander un tribunal pénal spécial pour poursuivre les crimes contre l’humanité.

    « J’invite aussi les députés à soutenir l’initiative des députés de la RDC visant à identifier et sécuriser les sites des massacres afin que des équipes d’enquêteurs internationaux soient déployés pour exhumer nombreuses fosses communes et prélever les éléments de preuves de crime de guerre, de crime contre l’humanité, voire de crime de génocide », a-t-il ajouté.

    Prenant au mot le discours prononcé en septembre par le Premier ministre Alexander De Croo devant l’assemblée générale des Nations unies, le gynécologue et militant des droits humains a aussi appelé à « repenser la mission des Nations Unies » (Monusco) sur place. À ses yeux, celle-ci devrait se concentrer à aider la RDC à réformer son armée afin qu’elle puisse assurer la sécurité des biens et des personnes.

    Le Dr Mukwege a également appelé à « appuyer notre gouvernement en vue d’une une bonne gouvernance du secteur minier. « Le pourrissement de la situation s’explique par le fait que l’on ne s’est jamais attaqué aux causes structurelles : l’exploitation et le commerce illégal des ressources naturelles. » « Les directives sur le devoir de diligence, la traçabilité, la certification des diamants sont des initiatives vont dans la bonne direction. Mais elles ne sont pas suffisantes. Ces textes ne sont pas contraignants à tous les maillons de la chaîne », a-t-il relevé, citant le cas de la Chine.

    Enfin, le gynécologue a appelé la communauté internationale à soutenir « un processus électoral digne d’une démocratie » en RDC. Il a aussi plaidé pour l’isolement diplomatique du Rwanda. Selon lui, il existe une « similarité entre l’agression russe en Ukraine et l’agression rwandaise en RDC. »

    Denis Mukwege a dénoncé le manque d’intérêt « politique, humanitaire et médiatique » à propos de ce conflit. Il faut « mettre fin à l’indignation sélective et à la politique du double standard qui mine la crédibilité et la force du droit international. »

    Réf. Est de la RDC: Denis Mukwege appelle la Belgique à soutenir un tribunal pénal international

  • 18 octobre 2022 : 1 million d'enfants prient le chapelet pour l'union et la paix

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (AED France) :

    AED
    18 octobre 2022 :
    1 million d'enfants prient le chapelet pour l'union et la paix

    Photo : ces enfants ukrainiens prient le chapelet dans un abri d'Ivano-Frankivsk

    Photo : ces enfants ukrainiens prient le chapelet dans un abri d'Ivano-Frankivsk

    Le mardi 18 octobre 2022, l’AED vous invite comme chaque année à prier le chapelet pour la paix avec les enfants du monde entier. Cette campagne de prière mondiale s’appuie sur la demande de Notre Dame de Fatima aux petits bergers, certaine que la prière enfantine et confiante du chapelet peut véritablement changer le monde, vaincre le mal et apporter la paix.

    L’idée du chapelet des enfants est née en 2005 à Caracas au Venezuela. Alors que plusieurs enfants priaient le chapelet dans un oratoire dédié à la Vierge Marie, quelques unes des femmes sur place ont fortement ressenti la présence de la Sainte Vierge. Le Dès lors, la campagne s’est rapidement répandue dans le monde. L’AED soutient le projet depuis 2008 et a repris l’organisation de l’événement au niveau mondial. Chaque année, des centaines de milliers d’enfants répondent à l’appel.

    Pour cette année 2022, « nous voudrions confier tout particulièrement les pays où règnent la guerre, la violence et la grande détresse, comme l’Ukraine, le Proche-Orient, le Nigeria, la zone sahélienne de l’Afrique et partout où les peuples ne peuvent pas vivre en liberté » précise le cardinal Piacenza, président international de l’AED. Il insiste : « Marie veut que notre terre devienne pour tous un foyer où règne l’amour de Dieu et où plus personne n’ait à souffrir de la peur et de la détresse. »
     
    Concrètement : certains groupes prieront un chapelet entier, d'autres une dizaine, il est aussi possible d'y joindre une catéchèse sur le chapelet. 
     
    Participons nombreux à cette belle action de prière !
     
    L’AED vous fournit un livret contenant des méditations adaptées aux enfants sur les mystères du chapelet et une consécration à Marie. Vous avez aussi la possibilité de vous inscrire sur une carte mondiale interactive qui permet de visualiser en direct le nombre de participants à cette campagne de prière.

    Participer à la campagne de prière

    « Si un million d’enfants prient le chapelet, le monde changera. » Padre Pio
    Ayons confiance dans la force de la prière des enfants !

     

  • Ursula von der Leyen considère-t-elle que le gaz de Bakou justifie de se taire face à l’horreur?

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    De Simon Abkarian sur le site du Figaro via artofuss :

    Simon Abkarian: «Madame Ursula von der Leyen, le gaz de Bakou justifie-t-il de se taire face à l’horreur?»

    13/10/2022

    TRIBUNE – Le cinéaste, comédien et metteur en scène, Français d’origine arménienne, dénonce les actes de barbarie perpétrés par des soldats azéris sur des soldats arméniens faits prisonniers, atrocités filmées par leurs auteurs avec leurs téléphones portables et diffusées sur internet. L’artiste proteste contre l’attitude des dirigeants européens qui détournent les yeux et ménagent l’Azerbaïdjan d’Aliyev en raison de la crise de l’énergie.

    Chère Madame, les artistes ne peuvent rester sourds aux fracas du monde. Comme vous, qui occupez le poste prestigieux de présidente de la Commission européenne, nous sommes tenus, à notre manière, de dire si possible l’origine de ses convulsions afin de le soulager autant que nous le pouvons. Un cinéaste ou une cinéaste qui filme des scènes de violence s’interroge forcément sur la forme et le fond. Il lui faut en saisir la source, pour ensuite la transposer à l’écran. Se posent alors les questions de l’écriture, du filmage, de la lumière, du son, de la valeur du cadre de la justesse des actrices et des acteurs. Comment transposer l’horreur? Lorsque les soldats de l’armée régulière azerbaïdjanaise violent, mutilent et démembrent Gayané Abgaryan, la soldate arménienne, ils ne se posent pas la question de la valeur du plan, ni de la lumière, ni du cadre, ni de l’impact de leurs «images». Ils ne se posent aucune question d’ailleurs.

    Un soldat filme. Il a le soleil dans le dos. Son ombre se projette sur le cadavre couché et mutilé de Gayané. Les bras de la soldate sont entravés dans sa vareuse au-dessus de sa tête. On ne voit pas ses mains. Torse nu, on dirait une prêtresse qui se cambre en brandissant un calice invisible vers d’antiques dieux. Des écritures au feutre noir souillent sa peau blanche. Un caillou est enfoncé dans l’orbite de son œil gauche, sûrement parce qu’il osait les prendre pour cible. L’ombre du «caméraman» s’éloigne, élargit le plan, se promène sur d’autres cadavres. Cette fois ce sont des hommes, des militaires arméniens. Ils sont méconnaissables. C’est un Golgotha. Puis l’homme qui filme revient sur le cadavre de Gayané qu’il semble affectionner. Elle est la «pièce maîtresse» de cette œuvre macabre. Sa peau de marbre irradie ce triste spectacle.

    À lire aussi : Arménie: un peuple en danger de mort

    Un léger coup de botte fait bouger ses seins dénudés. Dans sa bouche dépasse un doigt qui se termine par un ongle manucuré, rose pâle. Le sien, celui de Gayané. Où sont les autres? Sous la vareuse? Ce doigt manucuré enfoncé dans sa bouche, était-ce celui qui appuyait sur la gâchette de son fusil de précision? Est-ce pour cela qu’ils l’ont coupé? Pour la punir?Gayané était tireuse d’élite. J’éteins la vidéo. Puis je me dis: «Pourquoi ses jambes sont-elles enterrées jusqu’à son vagin?». Je visionne de nouveau la vidéo, et je vois ce que je n’ai pas voulu voir la première fois. Ses jambes ne sont pas enterrées, mais ont été découpées à la hauteur de son bassin. Elles ne sont plus là, ses jambes. Une Vénus de Milo à l’envers, une «œuvre» contre nature. Pourquoi lui couper les jambes? J’essaie de comprendre. Est-ce parce qu’elle repoussait de ses pieds ses agresseurs, qui tentaient de la violer? Je m’imagine la taille de la lame qui mène à l’horrible scène puis je tombe sur le regard éperdu de Gayané et je renonce.

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