La plupart des médias officiels évoquent la "mémoire controversée" du Cardinal Stepinac, et l'on se souvient peut-être d'un malheureux article de Monsieur Mathoux dans Dimanche qui reprenait cette légende noire forgée par les propagandistes du régime de Tito, après la seconde guerre mondiale, pour discréditer l'Eglise croate et son chef. Nous reproduisons ci-dessous un article publié en 1998 dans La Croix par Georges-Marie Chenu qui fut ambassadeur de France en Croatie et qui confirme les dires de Finkielkraut que nous avions publiés sur belgicatho.
Les soupçons de collaboration de l'archevêque de Zagreb avec le régime oustachi pendant la guerre ne sont pas fondés.
par Georges-Marie Chenu,
ancien ambassadeur de France en Croatie (à découvrir ci-dessous)
La béatification (1998) par le Pape Jean-Paul II du cardinal Stepinac, archevêque de Zagreb durant la Seconde Guerre mondiale, a suscité des réactions contrastées. « Figure emblématique de la résistance croate au fascime et au communisme » pour les uns, le prélat mort en résidence surveillée en 1960 est accusé par d'autres, au mieux de « complicité passive » avec « le génocide de centaines de milliers de Serbes, juifs et Tsiganes par le régime oustachi ». A Paris, le bureau européen du centre Wiesenthal a demandé au Saint-Père de suspendre sa décision jusqu'aux conclusions d'une enquête impartiale comportant accès aux archives vaticanes.
Les recherches historiques sur la Yougoslavie royale puis communiste de 1919 à 1991 étant peu développées en France, c'est aux historiens anglo-saxons qu'il faut s'adresser pour savoir si Alojzije Stepinac a soutenu l'Etat indépendant croate mis en place en avril 1941 par l'Axe et dirigé par Ante Pavelic, s'il a encouragé les conversions forcées des orthodoxes et fermé les yeux sur des crimes fascistes.