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  • Pourquoi il est urgent de reprendre le Catéchisme et de l'enseigner à nouveau

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    Du Cardinal Sarah* sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le catéchisme nous prépare à la rencontre avec Jésus

    28-11-2021

    Il est urgent de reprendre le Catéchisme et de l'enseigner à nouveau, car trop souvent aujourd'hui, la foi est réduite à un sentiment personnel. Dire "je crois" signifie s'ouvrir, sous l'influence de la grâce, au contenu objectif que Dieu révèle et auquel nous donnons notre assentiment. Aujourd'hui, l'enseignement est considéré comme le contraire de l'expérience, mais il est impossible de faire l'expérience de Dieu autrement que par l'enseignement.

    Dans nombre de mes contributions, et dans mes livres, je n'ai cessé de dire que la crise actuelle qui affecte l'Eglise et le monde est radicalement une crise spirituelle, c'est-à-dire une crise de la foi. Le monde moderne a renié le Christ. Nous vivons le mystère de la trahison, le mystère de Judas. Par-dessus tout, nous, les catholiques, avons retiré Dieu de notre vie. Nous avons abandonné la prière, la doctrine catholique est remise en question. Le relativisme qui règne dans le monde est entré en force dans l'Église.

    La célébration du dimanche, jour de l'Eucharistie du Seigneur, précepte moral qui nous oblige à rendre à Dieu un culte extérieur, visible, public et régulier en souvenir de sa bienveillance universelle envers les hommes (CC 2176-2177) est très négligée ou célébrée de manière théâtrale et superficielle.

    La réponse à cette situation ne consiste pas à prendre les choses en main ou à essayer de purifier l'Église par nos propres forces. Nous réformons l'Église quand nous commençons par nous changer nous-mêmes. Jésus a soif d'unité. Et l'unité de l'Église a sa source dans le cœur de Jésus-Christ. Nous devons rester proches de lui, en lui.   

    Comme je l'ai déjà écrit dans Le jour est maintenant passé, l'unité de l'Église repose sur quatre colonnes : La prière, la doctrine catholique, l'amour de Pierre et la charité mutuelle. Sans la prière, sans l'union avec Dieu, toute tentative de renforcer l'Église et la foi sera vaine. Mais, alors que la Nuova Bussola Quotidiana introduit cette nouvelle initiative de leçons de catéchisme, je voudrais m'arrêter sur le sens de la doctrine catholique.

    La source de notre unité nous précède et nous est offerte : c'est la Révélation que nous avons reçue et qui se lit comme suit : "Les frères étaient assidus à l'écoute de l'enseignement des Apôtres et à l'union fraternelle, à la fraction du pain et aux prières" ( Att. 2,42). Nous devons y être fidèles et le peuple chrétien a droit à un enseignement clair, ferme et sûr. L'unité de la foi présuppose l'unité du Magistère dans le temps et dans l'espace. Quand un nouvel enseignement nous est donné, il doit toujours être interprété en cohérence avec l'enseignement antérieur.

    La foi est à la fois un acte intime, personnel, intérieur et une adhésion à un contenu objectif que nous n'avons pas choisi. Par la foi, nous posons personnellement un acte par lequel nous décidons de nous en remettre totalement à Dieu en toute liberté. Je crois : par cet acte, le cœur, sanctuaire authentique de la personne, s'ouvre sous l'influence de la grâce au contenu objectif que Dieu révèle, auquel nous donnons notre assentiment. La foi s'épanouit dans le témoignage public, car notre croyance ne peut jamais rester purement privée. La foi ne peut être professée que dans l'Église, avec l'Église, qui nous transmet la connaissance intégrale du mystère, des contenus qu'il faut connaître et croire.

    Malheureusement, le relativisme qui domine le monde est entré profondément dans l'Église. Mais faire de la foi un sentiment purement personnel la rend incommunicable, la coupe de l'Église et, surtout, la vide de tout contenu. Il est donc urgent d'insister sur l'enseignement du catéchisme tant aux adultes qu'aux enfants. L'enseignement du catéchisme est plus qu'une connaissance intellectuelle de son contenu. Il favorise une véritable rencontre avec Jésus, qui nous a révélé ces vérités. Tant que nous n'avons pas rencontré Jésus physiquement, nous ne sommes pas vraiment chrétiens. 

    Aujourd'hui, certains opposent enseignement et expérience. Mais l'expérience de Dieu ne peut se faire que par l'enseignement : "Comment croire en lui... sans prédicateur ?", demande saint Paul (Rm 10,14-15). Cet échec du catéchisme conduit un grand nombre de chrétiens à soutenir une sorte de flou concernant la foi. Certains choisissent de croire un article du Credo et d'en rejeter un autre. Certains vont jusqu'à faire des sondages sur l'adhésion des catholiques à la foi chrétienne. La foi n'est pas l'étal d'un marchand où nous allons choisir les fruits et légumes qui nous plaisent. En la recevant, nous recevons Dieu tout entier et entier, sa Parole, sa Doctrine, son Enseignement. 

    Aimons notre catéchisme. Si nous le recevons non seulement avec nos lèvres mais avec notre cœur, alors, à travers les formules de la foi, nous entrerons vraiment en communion avec Dieu. Il est temps d'arracher les chrétiens au relativisme ambiant qui anesthésie les cœurs et endort l'amour. Henri de Lubac ajoutait : "Si les hérétiques ne nous font plus horreur aujourd'hui, comme autrefois nos ancêtres, est-il certain que c'est parce qu'il y a plus de charité dans nos cœurs ? Ou bien ne serait-ce pas trop souvent, sans que nous osions le dire, parce que la pomme de discorde, c'est-à-dire la substance même de notre foi, ne nous intéresse plus ? Par conséquent, l'hérésie ne nous choque plus ; du moins, elle ne nous convulse plus comme quelque chose qui cherche à nous arracher l'âme de nos âmes... Ce n'est pas toujours la charité, hélas, qui a grandi, ou qui s'est éclairée ; c'est souvent la foi, le goût des choses de l'éternité, qui a diminué".

    Il est temps que la foi devienne pour les chrétiens leur trésor le plus intime, le plus précieux. Pensez à tous les martyrs qui sont morts pour la pureté de leur foi au moment de la crise arienne : parce qu'ils ont professé que le Fils n'est pas seulement semblable au Père mais qu'il est d'une seule substance avec lui, combien d'évêques, de prêtres, de moines, de simples croyants ont souffert la torture et la mort ! Ce qui est en jeu, c'est notre relation avec Dieu, et pas seulement quelques querelles théologiques. On peut mesurer à notre apathie face aux déviations doctrinales la tiédeur qui s'est installée parmi nous.

    Nous devons brûler d'amour pour notre foi. Nous ne devons pas la ternir ou la diluer dans des compromis mondains. Nous ne devons pas la falsifier ou la corrompre. Il s'agit du salut des âmes : les nôtres et celles de nos frères.

    * Cardinal, Préfet émérite de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements

  • Liturgie : l’Avent, un temps de pénitence

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    ExtraConverti 33.pngits de l’homélie de Dom Jean Pateau, Père abbé de l’abbaye de Fontgombault (photo) pour l’ouverture du temps de l’Avent (archive 1er décembre 2013) :

    L'heure est venue de nous réveiller, notre salut est proche (cf. Rm 13, 11). Mettons-nous dès maintenant en chemin vers la crèche, ne différons pas. Le temps de l'Avent est un temps de préparation. Il s'achèvera quand au soir de Noël nous pousserons avec les bergers la porte de l'étable de Bethléem.6a00d83451619c69e20168ebeb95e0970c-320wi.jpg

    Deux éléments remarquables de la Messe de ce jour peuvent nous aider à discerner les dispositions que nous devons acquérir afin d'entrer dans la sainte étable : les ornements violets, signes d'un temps de pénitence, et le rite de bénédiction de l'eau et d'aspersion des lieux.

    L'Église use des ornements violets principalement durant les temps de pénitence que sont l'Avent et le Carême. Mais pourquoi faut-il faire pénitence sur le chemin de la crèche ? L'homme n'aurait-il pas le droit d'entrer triomphant dans l'étable et de s'unir tout simplement aux chœurs angéliques pour chanter l'Enfant-Dieu ? Quelques raisons lui refuseraient-elles de franchir le seuil du petit paradis où Marie et Joseph veillent l'Enfant Jésus ? (…)

    En entrouvrant la porte, l'homme ne peut qu'être inquiet. La crèche est un lieu d'intimité avec le Dieu qui se fait l'un des nôtres, Emmanuel, ''Dieu avec nous''. Ce désir de rencontrer Dieu, l'homme depuis toujours le possède en son cœur. Saint Augustin en résume la raison en quelques mots : « Vous nous avez faits pour vous, Seigneur, et notre cœur est sans repos jusqu'à ce qu'il se repose en vous. » (Confessions, I, 1)

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  • Hymne de l’Avent : Rorate caeli desuper

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    L'hymne du « Rorate Cæli desuper » est par excellence le chant grégorien du Temps de l'Avent. Son refrain est tiré du Livre d'Isaïe (45, 8) : « Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut ». Cette rosée qui tombe du ciel pour féconder la terre et faire descendre le Juste, c'est-à-dire Dieu Lui-même, c'est le Saint-Esprit, et la terre qui s'ouvre sous cette influence céleste et fait germer le Sauveur, c'est bien évidemment le sein très pur de la Vierge Marie.  

    1. Roráte caeli désuper, et nubes pluant iustum.
    2. Cieux, répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le Juste. 
    1. Ne irascáris, Dómine, ne ultra memíneris iniquitátis:
    2. Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne garde plus souvenir de l’injustice.

    ecce cívitas Sancti tui facta est desérta:

    Voici, la cité sainte est devenue déserte,

    Sion desérta facta est : Ierúsalem desoláta est:

    Sion a été désertée, Jérusalem est en désolation,

    domus sanctificatiónis tuae et glóriae tuae, ubi laudáverunt te patres nostri

    la maison de ta sanctification et de ta gloire, où nos pères avaient dit tes louanges.  

    1. Peccávimus, et facti sumus tamquam immúndus omnes nos,
    2. Nous avons péché et sommes devenus impurs.

    et cecídimus quasi fólium univérsi

    Nous sommes tombés comme des feuilles mortes

    et iniquitátes nostrae quasi ventus abstúlerunt nos :

    et nos iniquités nous ont balayés comme le vent.

    abscondísti fáciem tuam a nobis, et allilísti nos in manu iniquitátis nostrae.

    Tu as détourné de nous ta face, et nous as brisés sous le poids de nos fautes.

    1. Vide Dómine, afflictiónem pópuli tui
    2. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple,

    et mitte quem missúrus es :

    et envoie celui que tu dois envoyer :

    emítte agnum dominatórem terrae, de petra desérti, ad montem fíliae Sion :

    envoie l’Agneau, le maître de la terre, de Pétra dans le désert jusqu’à la montagne de ta fille Sion,

    ut áuferat ipse jugum captivitátis nostrae

    afin qu’il ôte le joug de notre captivité.

    1. Consolámini, consolámini, pópule meus, cito véniet salus tua.
    2. Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple : vite viendra ton salut,

    Quare mærore consúmeris, quia innovávit te dolor ?

    Pourquoi es-tu consumé dans l’affliction, pourquoi la douleur se renouvelle-t-elle en toi ?

    Salvábo te, noli timere; Ego enim sum Dóminus Deus tuus,

    Je te sauverai, n’aie pas peur, moi, je suis le Seigneur Dieu,

    Sanctus Israël Redémptor tuus.

    Le Saint d’Israël, ton Rédempteur.

    JPSC

  • La déclaration de Mgr Michel Aupetit à Radio Notre Dame

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    Déclaration de Mgr Michel Aupetit à Radio Notre Dame : « le soutien de beaucoup m’a réconforté et permis de tenir la barre ces derniers jours »

    L’Archevêque de Paris fait une déclaration au micro de Marie-Ange de Montesquieu pour Radio Notre Dame après l’article du Point mettant en cause sa gouvernance et sa vie privée.

    « J’avoue que moi-même, j’ai subi un choc en le lisant et je me suis demandé s’il y avait réellement autant de personnes qui souhaitaient mon départ… »


    « Je remercie ceux qui m’ont aidé à tenir la barre ces derniers jours… »


    A propos d’une relation présumée : « Ceux qui travaillaient avec moi à l’époque savent que je n’entretenais pas une double vie… »

    Mgr Michel Aupetit

    « Tout d’abord je suis profondément désolé du trouble grave des fidèles, qui ont subi tant de drames, depuis l’incendie de Notre-Dame, la covid, le rapport de la Ciase, et qui se trouvent encore aujourd’hui confrontés à cet article du journal Le Point si virulent à mon égard. J’avoue que moi-même j’ai subi un choc en le lisant, et je me suis demandé s’il y avait réellement autant de personnes qui souhaitaient mon départ. Le refuge dans la prière, sans laquelle je ne sais rien faire, et le soutien de très nombreux prêtres de Paris, de séminaristes, de fidèles, d’amis, m’ont réconforté et m’ont permis de tenir la barre ces derniers jours. Je les remercie du fond du coeur pour leur confiance et les témoignages d’affection qu’ils m’ont donnés.

    « Sur les questions de gouvernance, ceux qui travaillent à mes cotés m’ont dit être choqués par les accusations de négligence relayés par l’article. Bien sûr, il est normal que les décisions à prendre quand on est responsable génèrent des frustrations et entretiennent des amertumes. Mais je ne les prends jamais seul, je suis entouré de nombreux conseils où sont présents, des clercs, des diacres, des laïcs, et où j’ai souhaité que plus en plus de femmes participent pleinement parce que je sais l’irremplaçable apport de leur discernement. Mais il est vrai que lorsqu’une décision est prise en commun, il convient que je l’assume et que j’en revête la responsabilité, ce qui bien sûr concentre sur moi les possibles rancoeurs.

    « L’autre fait très troublant serait une révélation sur une relation intime que j’aurais eue comme prêtre il y a dix ans, révélée par un mail qui a été envoyé sur mon adresse, partagé avec ma secrétaire de l’époque. Ceux qui me connaissaient alors et qui partageaient mon quotidien pourraient certainement témoigner que je n’entretenais pas une double vie comme le suggère l’article. Je reconnais, comme je l’ai déjà dit, avoir mal géré la situation avec une personne qui s’est manifestée à de nombreuses reprises auprès de moi. Cette erreur, je l’ai confiée à mon accompagnateur spirituel, et l’autorité ecclésiastique a été mise au courant.

    « Aujourd’hui, comme tous les jours, je remets ma vie dans les mains du Seigneur comme je l’ai fait la jour de mon ordination. J’ai dans le coeur cette phrase de Jésus quand, dans un acte d’amour suprême il a remis sa vie au Père pour sauver chacun de nous: « Ma vie, nul ne la prend, c’est moi qui la donne. » Puisse-t-il me permettre de le servir chaque jour, dans mes frères. »

    Mgr Aupetit a mis le pape François au courant par lettre: « pour préserver le diocèse », il a remis entre ses mains la décision de lui confirmer ou pas sa mission à la tête du diocèse de Paris, puisque c’est de lui que l’archevêque tient sa mission.

  • Premier dimanche de l'Avent : quand nous sommes invités à la vigilance

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    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (21,25-28, 34-36)

    «Jésus parlait à ses disciples de sa venue : «Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.

    «Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre coeur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste. Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver et de paraître debout devant le Fils de l"homme.»


    Commentaire par Jacques Sylvestre, o.p. - 1er Dimanche de l'Avent. Année C

    source : http://www.spiritualite2000.com/Archives/parole/Cycle_C/avent1-c.htm

    Dans les versets précédents, l'évangéliste Luc énumérait quelques épisodes dont il devait être       témoin. Ici, son regard quitte ces perspectives historiques pour se porter vers la Fin des temps annoncée en signes cosmiques. Ces signes sont, dans les apocalypses, le décor classique du jugement final. Ils proviennent des tableaux prophétiques de la victoire de Dieu sur les mauvais anges et les divinités d'Assur et de Babylone. Mais, en vrai, ni l'auteur ni même Jésus ne pensent à un réel combat contre les dieux païens ; ce sont de vieilles images de la tradition exprimant tout simplement une intervention définitive de Dieu sur un monde qu'il veut libérer de tout mal. «Je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle. Et je vis la Cité sainte, la Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel de chez Dieu ; elle s'était faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. J'entendis alors une voix clamer, du trône : « Voici le demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple et lui, Dieu-avec-eux  sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux ; de mort, il n'y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé ».(Apocalypse 21:1-4)

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  • "La révolution sexuelle a laissé derrière elle un profond sillage de destructions"

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Lauréate du Prix Ratzinger 2021 : La révolution sexuelle a laissé derrière elle un profond sillage de destructions".

    La philosophe allemande Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz discute du sécularisme, du féminisme, de la théorie du genre et de la nécessité de créer une nouvelle théologie promouvant la complémentarité de la masculinité et de la féminité.

    24 novembre 2021

    La onzième édition du Prix Ratzinger a été remportée par la philosophe Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz et le théologien de l'Ancien Testament Ludger Schwienhorst-Schönberger, tous deux allemands. 

    Institué par la Fondation Ratzinger en 2011, ce prix est destiné à encourager la recherche en théologie et toute autre recherche universitaire inspirée par l'Évangile, dans la tradition des enseignements du pape Benoît.

    La cérémonie de remise du prix a eu lieu le 13 novembre dans la salle Clémentine du Palais Apostolique, en présence du Pape François. Les lauréats du prix Ratzinger 2020, le philosophe français Jean-Luc Marion et la théologienne australienne Tracey Rowland, étaient également présents pour recevoir leur prix après l'annulation de la cérémonie de remise du prix 2020 en raison des restrictions liées au coronavirus.

    Les quatre chercheurs ont ensuite rencontré le pape émérite Benoît XVI au monastère Mater Ecclesiae, au Vatican, le 15 novembre. Le Register a interviewé Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz à la suite de cette rencontre afin de connaître son point de vue sur les excès causés par les idéologies issues de la révolution sexuelle de 1968, en particulier l'idéologie du genre et d'autres questions postmodernes. 

    Née en 1945, elle est professeur émérite de philosophie de la religion et d'études religieuses comparées à la TU de Dresde. Ses recherches portent sur la philosophie de la religion des XIXe et XXe siècles. Elle est spécialiste de la philosophe catholique Edith Stein et du théologien Romano Guardini, auxquels elle a consacré de nombreux écrits. 

    Elle dirige actuellement l'Institut européen de philosophie et de religion à l'Université philosophique et théologique du pape Benoît XVI à Heiligenkreuz, en Autriche. 

    Vous venez de rencontrer le pape émérite Benoît XVI, après avoir reçu le prix Ratzinger au Vatican. Pouvez-vous nous dire sur quoi ont porté vos discussions ? 

    Ce furent des moments de grand humanisme et d'érudition. Nous, quatre lauréats, avons présenté notre travail au pape émérite, et il a commenté nos quatre sujets à voix basse, mais de façon claire, prudente et sympathique. 

    En tant que professeur éminent de la Hochschule philosophique et théologique du pape Benoît XVI, comment décririez-vous sa plus grande contribution au monde philosophique de son temps ? 

    Je dirais que sa compréhension du Logos montre explicitement la contribution de la raison grecque à la dogmatique et à l'enseignement chrétiens ; et il a interprété la merveilleuse tension et complémentarité des sagesses grecque et hébraïque comme les deux sources du christianisme.

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  • Emmanuel Macron et le pape François : à tu et à toi

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    Du site du journal La Croix (Loup Besmond de Senneville):

    Macron et le pape François, à tu et à toi

    En entendant le son accompagnant les images diffusées par le Vatican, il a fallu s’y reprendre à deux fois. Une attention nécessaire pour réécouter cette phrase d’Emmanuel Macron, à la fin de son rendez-vous avec le pape François, vendredi 26 novembre.

    Sur la vidéo, donc, le président tend un livre de l’écrivain François Sureau au pape François : « Un petit livre qui est un portrait d’Ignace de Loyola, que tu connais mieux que moi. » En salle de presse, où les journalistes écoutaient attentivement, un confrère a lâché : « Attends ? Il le tutoie ? » Un tutoiement en effet dûment vérifié, y compris dans la suite de la conversation. Emmanuel Macron : « Je t’ai fatigué, avec toutes ces histoires. » Le pape François : « Tu ne m’as pas fatigué », ou encore « Salue ta femme pour moi. » Puis Emmanuel Macron : « Merci de ta patience. Merci. »

    Ces paroles entendues au vol ne manqueront pas de provoquer l’agacement. Y compris parmi les plus proches du pape, qui ont souvent un avis bien tranché sur la question. « Je déteste les gens qui tutoient le pape, confiait l’un d’entre eux à La Croix il y a quelques mois. On ne fait pas cela, même si on le connaît depuis des années. Le pape est le pape. » D’autres y verront au contraire un signe de simplicité.

    Mais entre Emmanuel Macron et François, il faut y voir la marque d’une complicité évidente, et la confirmation de l’excellente entente entre les deux hommes, vantée d’ailleurs régulièrement par l’entourage d’Emmanuel Macron. Et mise en avant par l’Élysée, à l’approche du début de la campagne présidentielle.

  • L’islamisme n’a-t-il rien à voir avec l’islam ?

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    L’islamisme : rupture ou continuité de l’islam ?

    (Valeurs actuelles du 05-11-2021: entretien avec Marie-Thèrése Urvoy, auteur du livre Islam et Islamisme. Frères ennemis ou Frères siamois? Ed. Artège 2021)

    L’islamisme n’a-t-il rien à voir avec l’islam ? Cette affirmation, courante chez certains médias, est battue en brèche à la lecture du nouvel ouvrage de Marie-Thérèse Urvoy, Islam et islamisme, frères ennemis ou frères siamois ? Professeur émérite de l’université Bordeaux-III et de l’institut catholique de Toulouse, l’islamologue, historienne et essayiste, expose avec rigueur et fermeté les origines du problème suscité par une religion tiraillée par une ambiguïté de départ et un besoin de réforme. L’experte reconnnue nous fait découvrir les schémas mentaux propres à cette religion, ses tiraillements et ses enjeux.

    Valeurs actuelles. Il y a un an était annoncée la loi sur le séparatisme islamiste. Quel regard portez-vous dessus ?

    Marie-Thérèse Urvoy. C’est le mot même de “séparatisme” qui fait difficulté. L’islamisme ne vise pas à séparer mais à conquérir. Il n’y a pas de partage, mais seulement l’utilisation des moyens administratifs et financiers de l’État en place avec l’intention de les subvertir au profit non pas seulement d’une communauté particulière parmi d’autres mais de la communauté islamique (umma) universelle. Ce qu’exprime la proclamation : “Nous gagnerons par vos lois et nous vous gouvernerons par nos lois. ” Et ce qu’illustre l’imam Iquioussen en incitant ses coreligionnaires à traiter avec des candidats aux élections : apport des voix contre engagement à soutenir leurs exigences.

    Valeurs actuelles. Dans les textes d’origine du Coran, vous relevez deux courants opposés. Lesquels ? Que nous apprennent-ils ?

    Marie-Thérèse Urvoy. Dans les sourates les plus courtes du Coran, qui figurent vers la fin du recueil et qui sont considérées par tous comme les plus anciennes, domine le souci des fins dernières, de façon comparable à d’autres courants de l’Antiquité tardive au Moyen-Orient, et notamment certains auteurs chrétiens syriaques. Dans ces textes, le Prophète est présenté comme un simple “avertisseur”. Ce trait persiste dans les sourates du reste de la période dite mecquoise, c’est-à-dire antérieure à l’émigration (hégire), où le Prophète montre une allure pacifique et un caractère magnanime. Mais une plus grande partie du texte, réputée de révélation ultérieure à l’hégire, donne un tableau d’autorité temporelle et d’action guerrière. Or c’est ce dernier aspect qui a été considéré par les institutions islamiques comme les fondements de la communauté, ce qui a donné la prédominance au juridisme. Les thèmes apocalyptiques peuvent être repris par certains auteurs mais soit à titre seulement personnel, soit dans un contexte de subversion de la religion qui a toujours été combattu comme hérésie. Ce qui a pu subsister, c’est une forme atténuée, appelée le murgisme, qui séparait le jugement des actes, relevant de la communauté, du jugement des cœurs, “renvoyé” à Dieu. Accepté très largement de fait, le murgisme n’en a pas moins été souvent invoqué comme une marque de laxisme. Ce n’est qu’en 1925 que le caractère politique de l’islam a commencé à être mis en question par Ali Abdelrazik, qui a été chassé du corps des ulémas et dont la thèse est toujours disputée, puis par Mahmoud Mohamed Taha, qui a été jugé apostat et pendu, et dont le mouvement qu’il a fondé au Soudan est aujourd’hui bien diminué. De nos jours, la critique historique du texte coranique par les orientalistes envisage, plutôt qu’une unique continuité linéaire, la présence simultanée de deux grands courants. L’un, pacifique, va en s’amoindrissant, l’autre, agressif, se renforce. Ainsi, la tradition islamique a sacralisé, sous forme d’une “dictée divine” unique, un texte issu en réalité d’une “histoire plurielle”.

    Valeurs actuelles. « L’islam a toujours connu divers niveaux de tension. » Lesquels et
    pourquoi ?

    Marie-Thérèse Urvoy. Au niveau de l’individu, le croyant ordinaire est tenté de se contenter de respecter les obligations et les interdits clairement formulés par le Coran. Mais il y a des indications moins évidentes de ce qui est “louable” ou de ce qui est “blâmable”, dont la mise au jour relève de spécialistes. À quoi s’ajoute une vertu de “scrupule” spécifique à l’islam, qui invite à éviter – et à faire éviter – tout ce qui, à quelque degré que ce soit, pourrait impliquer une souillure. Le croyant peu exigeant sera donc en bute à ceux qui, “spontanés” ou titulaires d’une fonction officielle, rappellent tout ce qu’ils considèrent comme des exigences de la Loi. Au niveau de la communauté, il y a les rappels à l’ordre des autorités et la dénonciation, au besoin par des soulèvements de foule, de quiconque est considéré comme un danger moral. Finalement, la communauté islamique étant un système socioreligieux toujours susceptible de contestations, les révoltes sont souvent érigées en mouvements réformistes.

    Valeurs actuelles. L’exigence de réforme est une réflexion particulière dans l’islam...

    Marie-Thérèse Urvoy. Il y a dès l’origine de l’islam une tension entre des formules radicales et les exigences du réalisme social. Cette tension est pérennisée par l’ambiguïté du texte fondateur, qui fusionne avec la même autorité d’une “dictée divine” ces tendances antithétiques. Le besoin de “réforme” est donc constant et s’exprime particulièrement dès que la communauté est troublée soit par une crise interne, soit – surtout à l’époque moderne -par une confrontation défavorable avec des agents extérieurs. Le plus souvent, l’appel à la réforme prend l’aspect d’un appel à un retour vers les débuts, supposant que l’histoire n’a apporté que des dégradations. On oppose donc la pureté initiale, qui est supposée valable toujours et partout puisqu’elle émane de l’enseignement divin, aux multiples compromissions humaines. Le contact avec un Occident plus développé matériellement a suscité deux attitudes antagonistes. Pour l’une, il fallait séparer ses acquis scientifiques et techniques de leur arrière-plan mental jugé pervers, et assimiler seulement les premiers. Pour l’autre, très minoritaire, l’Occident pouvait apparaître comme un modèle en matière de respect des libertés, d’égalité devant la loi, de respect de la femme, etc. Mais ici encore, on pouvait prétendre que ces valeurs étaient déjà présentes dans l’islam, qu’elles avaient seulement été occultées et qu’il suffisait de les raviver. La remise en question de soi a très rarement amené à une révision de la religion, mais a plutôt débouché sur un discret abandon du terrain.

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  • Wang Huning, l'éminence grise du régime communiste chinois

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    L'homme qui murmure à l'oreille de Xi Jinping

    En août dernier, la star du cinéma chinois Zhao Wei a disparu. Sa page sur le réseau social Weibo, suivie par 86 millions de fans, a été fermée ainsi que les sites de son fan-club. Les films dont elle était la vedette sont devenus introuvables. Zhao Wei est une des victimes de la campagne gouvernementale nommée « transformation profonde » qui balaie la Chine depuis quelques mois. Elle suit deux lignes parallèles : la mise sous tutelle du secteur privé par l’État, et la réforme morale et culturelle de la société. Pourquoi une reprise en main si soudaine ? Derrière l’obsession de Xi Jinping de contrôler tous les rouages du pouvoir, nous assistons à l’exécution d’un plan réfléchi depuis des années par un homme de l’ombre, Wang Huning, explique l’analyste N.S. Lyons (voir son article en lien ci-dessous).

    L’éminence grise

    Wang Huning est une caricature de l’intellectuel arpentant les allées de bibliothèque. Le prédécesseur de Xi Jinping, Jiang Zemin, avait dû insister pour qu’il accepte de rejoindre le PCC et les hautes sphères du pouvoir, au début des années 90, alors qu’il n’était encore qu’un jeune et brillant professeur de philosophie. Le changement a été radical : Wang Huning a coupé les ponts avec tous ses amis. Il s’est aussi fixé une règle : ne jamais adresser la parole à un étranger. Cet homme de l’ombre fait aujourd’hui partie du Politburo composé de sept membres. Il est le grand théoricien, le cerveau qui inspire les grands projets de Xi Jinping, de la « nouvelle route de la soie » aux campagnes anti-corruption, et la stratégie diplomatique plus agressive. Il est comparé au « Machiavel chinois », Han Lei – le « dishi » (« précepteur de l’empereur ») qui se tient juste derrière le trône… Il a servi les deux prédécesseurs de Xi Jinping, ayant survécu aux guerres internes au PCC. Wang Huning est devenu le prisme à travers lequel Pékin peaufine sa relation au monde…

    Le fin-lettré

    Né en 1955 au sein d’une famille communiste, il a échappé aux affres de la Révolution Culturelle en étudiant dans une école d’élite de Shanghai. Il a choisi comme première langue le français, lisant en version originale, et en cachette, les livres que ses professeurs admiratifs lui prêtaient. Quand, en 1978, les universités chinoises ont rouvert leurs portes, il a passé si brillamment les concours qu’il a été admis à la prestigieuse université de Fudan à Shanghai. Sa thèse s’intéressait au concept de souveraineté nationale en Occident et passait en revue tous les grands philosophes politiques pour les confronter à la vision chinoise. Sa pensée politique s’est tôt articulée autour des piliers suivants : l’importance de la cohésion culturelle, le respect de la tradition, et les valeurs à promouvoir pour assurer la stabilité politique. Déjà en 1988, il publiait un essai dénonçant le matérialisme du développement chinois et insistait sur l’importance de continuer à écrire un roman national. Mais, comme la plupart des Chinois d’alors, il voyait d’un bon œil l’importation des idées libérales pour permettre à la Chine de se moderniser…

    Un voyage initiatique

    Cette même année 1988, Wang Huning a reçu une bourse pour visiter les États-Unis pendant six mois. À la manière d’Alexis de Tocqueville, il a exploré le pays en tous sens. Ce qu’il y a trouvé l’a profondément troublé : loin d’une démocratie triomphante, une société en crise perpétuelle, déchirée entre cultures rivales, et où les entreprises privées cherchent à gouverner à la place de l’État. Il voit l’Occident voué à la destruction car pourri par un individualisme nihiliste… Si les nouvelles élites rejettent ce qui a fait la grandeur de leur civilisation, la société se désintégrera, prévient-il. De retour dans son pays, il recherche fiévreusement comment contribuer au développement de la Chine sans imiter les erreurs occidentales. Les événements de 1989 vont précipiter les choses : le pouvoir aux abois fait appel à lui pour définir une nouvelle ligne idéologique.

    Un communiste réactionnaire ?

    Pour ses lecteurs, les prophéties de Wang Huning sur l’Amérique sont en train de se réaliser : les images du Capitole le 6 janvier 2021, les manifestations de Black Lives Matter et les pillages « antifas » … Mais Wang Huning voit aussi un cauchemar se réaliser en Chine : l’importation d’un libéralisme nihiliste a profondément pénétré la société devenue ultra-inégalitaire (1% des Chinois possèdent 31% des richesses). Les familles se disloquent, la natalité ne reprend pas… Les nouvelles générations ne sont plus attachées à leurs racines, et le trafic de drogue est en plein essor.

    Le tour de vis

    Wang Huning a donc convaincu Xi Jinping qu’il fallait changer de cap. D’où les campagnes récentes du PCC qui témoignent à la fois du triomphe et du cauchemar du professeur de philosophie multilingue. Il a finement analysé les dangers du libéralisme, mais on peut douter, conclut N.S. Lyons, que l’ingénierie sociale d’un régime totalitaire permette de les écarter.

    Ludovic Lavaucelle

    The triumph and terror of Wang Huning
    Palladium 11-10-2021
    The triumph and terror of Wang Huning

    Lire l'article sur : Palladium

  • Huit membres de l’Académie catholique de France critiquent le rapport de la CIASE (Sauvé)

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    De Maximilien Bernard sur Riposte catholique :

    L’Académie catholique de France critique le rapport de la CIASE

  • La démission de l'archevêque de Paris

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    Lu sur le site du journal le Monde :

    L’archevêque de Paris, Michel Aupetit, a présenté sa démission au pape

    Le prélat a admis avoir eu « un comportement ambigu » envers une femme en 2012. Seul le pape peut décider d’accepter ou de rejeter sa demande de démission.

    A la tête du diocèse le plus important de France depuis décembre 2017, Mgr Michel Aupetit, qui a succédé au cardinal André Vingt-Trois, se trouve dans la tourmente. Il a remis cette semaine au pape François sa démission après avoir été accusé dans la presse d’avoir entretenu une relation intime avec une femme, ce qu’il a catégoriquement démenti. « Un courrier [a été] envoyé cette semaine », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) le diocèse de Paris, confirmant une information du Figaro. Le quotidien ajoute que Mgr Aupetit « a rencontré la semaine dernière à Rome le cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, en ce sens ». Seul le pape peut décider d’accepter ou de rejeter la démission.

    Dans La Croix, l’archevêque explique sa démarche : « Le mot « démission » n’est pas celui que j’ai employé. Démission voudrait dire que j’abandonne ma charge. En réalité, je la remets dans les mains du Saint-Père, parce que c’est lui qui me l’a donnée. Je l’ai fait pour préserver le diocèse, car, comme évêque, je dois être au service de l’unité ».

    Lire aussi  Six choses à savoir sur le nouvel archevêque de Paris, Mgr Aupetit

    « Comportement ambigu »

    Mercredi sur son site internet, Le Point affirmait que Mgr Aupetit avait eu cette année-là une relation intime et consentie avec une femme, faisant référence à un courriel qu’il aurait envoyé par erreur et qui ne laissait pas de doute, selon l’hebdomadaire, quant à la relation entretenue. Il ne s’agissait « pas d’une relation amoureuse » ni d’une « relation sexuelle », a assuré vendredi à l’AFP le diocèse. « Il s’en était ouvert à sa hiérarchie à l’époque ».

    « Je reconnais que mon comportement vis-à-vis d’elle a pu être ambigu, laissant ainsi sous-entendre l’existence entre nous d’une relation intime et de rapports sexuels, ce que je réfute avec force », disait Mgr Aupetit dans l’article du Point.

    La demande de démission « n’est pas un aveu de culpabilité, mais un geste d’humilité, une mise à disposition », a souligné le diocèse. Michel Aupetit fait ce geste aujourd’hui « parce qu’il comprend qu’il puisse y avoir un trouble chez les catholiques du diocèse », a-t-on ajouté.

    Le Vatican tranchera

    La réponse du pape peut prendre plusieurs semaines, le temps pour lui d’examiner et d’évaluer les raisons qui poussent un prélat a vouloir « remettre sa charge ». Il peut refuser la demande. François avait ainsi d’abord opposé une fin de non-recevoir à plusieurs demandes de démission du cardinal Philippe Barbarin, mis en cause pour ses silences au sujet des agressions sexuelles d’un ancien prêtre. Il avait finalement accepté la démission en 2020, lorsque l’archevêque de Lyon avait été relaxé en appel.

    En juin, le souverain pontife a rejeté la demande de démission de l’archevêque de Munich, Reinhard Marx, qui souhaitait tirer les conséquences de l’« échec », selon lui, de l’Eglise quant à « la catastrophe des abus sexuels », notamment dans le diocèse de Cologne. Initialement, Mgr Aupetit ne souhaitait pas rendre publique sa demande « pour que le pape puisse prendre sa décision librement », a-t-on souligné au diocèse.

    Médecin avant d’entrer dans les ordres

    Nommé en décembre 2017, l’ecclésiastique fut médecin généraliste en région parisienne pendant onze ans avant d’entrer dans la prêtrise. Celui qui aime à dire que Dieu lui « a donné rendez-vous sur le tard » a été ordonné prêtre du diocèse de Paris en 1995, à 44 ans, par le cardinal Lustiger. Il y a exercé différents ministères de vicaire et curé, mais aussi d’aumônier auprès de la jeunesse.

    Michel Aupetit a été promu évêque auxiliaire en 2013. Seulement un an plus tard, il hérite d’un diocèse de plein droit, celui de Nanterre. Trois ans et demi plus tard, en 2017, celui qui se rêvait « curé de campagne » est hissé à la tête du plus urbain des diocèses.

    L’archevêque, qui a eu à gérer l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, est connu pour ses positions strictes concernant la famille et la bioéthique : il a notamment soutenu régulièrement les « marches pour la vie » hostiles à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Il a aussi eu maille à partir avec les milieux homosexuels en 2012 lors des débats sur le « mariage pour tous ».

  • 18 - 20 mars 2022 : Et la foi ? Bienvenue au Congrès Mission !

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    Le Congrès mission est postposé au 18-19-20 mars 2022 (en raison des mesures sanitaires)

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