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  • Quand l'Académie pontificale pour la vie aggrave son cas

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    De Maximilien Bernard sur Riposte catholique :

    Militante de l’avortement à l’Académie pontificale pour la vie : une justification aggravante

    Suite à la polémique née de la nomination d’une militante de l’avortement à l’Académie pontificale pour la vie, l’Académie pontificale pour la vie a publié mercredi une déclaration dans laquelle elle défend cette nomination en invoquant le fait que les membres sont choisis pour contribuer à un “dialogue interdisciplinaire, interculturel et interreligieux fructueux”. La déclaration, émanant du bureau de communication de l’Académie pontificale pour la vie, a été envoyée aux journalistes couvrant le Vatican.

  • Et pourtant il y a un Dieu qui cherche notre cœur, un Dieu pour qui nous comptons tellement (30e dimanche du TO)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement (archive 2019) pour le 30e dimanche du temps ordinaire (C) :

    Nous comptons tellement pour Toi

     

    Je suis frappé de voir comment saint Paul résume sa vie : je me suis bien battu, j’ai gardé la foi. Que garder la foi à 2000 ans de distance des événements qui l’ont inaugurée, ce soit difficile, ce soit l’objet d’un combat, je m’en rends compte tous les jours. D’autant plus que nous menons ce combat presque seuls, tellement dilués dans une culture d’indifférence ou de suspicion envers Dieu. Mais que pour Paul, qui — j’imagine — croisait tous les ans des témoins oculaires de la passion et de la résurrection du Christ, ce soit aussi un combat, voilà qui m’interpelle. Garder la foi est donc toujours l’objet d’un combat.

    Il y a les doutes qui viennent de l’extérieur, et ceux que murmure notre propre cœur. La foi est un don de Dieu, mais on peut aussi pécher contre la foi en entretenant le doute. Ou en se contentant de demi-vérités, sans chercher plus loin (c’est spécialement le cas au sujet des légendes noires qui planent autour de l’histoire de l’Église). Ou en cultivant un certain cynisme envers Dieu, en lui disant : oui, oui, je croirai le jour où je te verrai agir… Oubliant que justement c’est celui qui craint le Seigneur qui le voit agir (Ps 111, par exemple), et pas celui qui met Dieu à l’épreuve (Dt 6,16).

    Il faut se battre, car notre cœur inquiet ou paresseux a tendance à s’oublier loin de la foi, et le jour où nous nous en rendons compte nous avons déjà dérivé si loin du rivage bienheureux, de la terre bénie de la vie avec le Seigneur.

    L’enjeu est pour nous, et il est pour tous ceux qui ont besoin d’entendre qu’il y a un Dieu qui les aime et qui s’est battu pour eux afin que la mort ne les engloutisse pas. Qui ont besoin d’entendre que c’est en tenant la main du Christ qu’on peut avancer au milieu des épreuves de la vie sans avoir le cœur qui se durcit, qui se replie, qui s’isole. Que c’est en tenant la main du Christ que l’on est sauvé. Tant de gens vivent sans la grande espérance, avec seulement de petits espoirs de ne pas manquer, de ne pas souffrir, de connaître des petits bonheurs.

    Et pourtant il y a un Dieu qui cherche notre cœur, un Dieu pour qui nous comptons tellement, chacun, un Dieu qui a tout créé pour nous et pour qui nous sommes chacune, chacun le trésor de la Création. Ah, si nous pouvions entendre Dieu nous dire : je t’aime tant, et je te cherche. Depuis les origines, Dieu dit à l’homme : « où es-tu ? » (Gn 3) Où est ton cœur ? Dans l’évangile aujourd’hui nous voyons deux types d’hommes. Un qui vient à Dieu avec sa bonne conscience, le cœur tout tourné vers lui-même, n’attendant rien de Dieu. Et l’autre qui a le cœur blessé par la découverte qu’il a si peu aimé, et qui vient demander à Dieu la guérison. Jésus nous apprend que le Père n’attend que cela, une petite ouverture de notre cœur pour venir le réchauffer et l’illuminer de sa tendresse.

    Qui ouvre encore son cœur au Père ? Qui accepte qu’il a besoin d’être sauvé ? Il y a tant de pharisiens modernes qui disent : je me sauve moi-même, je n’ai pas besoin de Dieu. Et il passent à côté du grand amour de leur vie. Ô Père, ravive en nous le désir d’être personnellement aimés de Toi ! Et, dans le silence, viens visiter nos cœur ! Nous comptons tellement pour toi.

  • Nous désacralisons la liturgie en « confondant la simplicité avec une banalité débraillée »

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    De Mgr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France sur le site de l'Eglise catholique en Martinique :

    Admirable Grandeur

    A propos de la lettre du pape François « Desiderio Desideravi » (DD)* sur la liturgie

    J’avoue avoir été impressionné par le décorum pompeux qui a entouré les funérailles de la Reine d’Angleterre. Sans exalter les affects, le cérémonial parvenait à transcender les émotions par des chorégraphies sobres, à la fois fastueuses et humbles, et si parfaitement ordonnées. Le fait de soigner chaque détail, chaque geste, chaque déplacement, témoignait bien plus que des cris et des larmes, de l’amour et du respect ! Les chants religieux, enfin, invitaient à la prière et à l’approfondissement.

    24 septembre 2022

    En ce début d’année pastorale, je me suis pris à rêver que notre Seigneur Jésus méritait lui aussi, dans nos liturgies, une telle dévotion, et bien plus encore !

    La messe est la source et le sommet de notre vie chrétienne. Étonnante bonté du Maître de l’univers ! Il s’humilie pour nous au point de se cacher dans une petite hostie de pain. Il n’y a rien au-dessus de la messe en ce bas monde, rien de plus indispensable à notre salut. Jésus s’est montré radical : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6,53). C’est à cause de cette parole qu’on a décidé de le mettre à mort.

    Aujourd’hui encore, nos frères séparés, qui pourtant aiment et chantent si bien le Seigneur, avec parfois des mots d’adoration si justes et si pieux (A l’agneau de Dieu… Prosternez-vous… Nous t’adorons dans ton temple, etc) ne peuvent admettre que Jésus ait parlé « pour de bon ». Beaucoup y voient un symbole et ne reconnaissent ni la présence réelle du Corps et du Sang du Seigneur, ni sa nécessité pour avoir la vie !
    De notre côté, nous « les catholiques », nous avons des façons bien à nous de ne pas aller jusqu’au bout de la radicalité de Jésus et d’amoindrir la foi :

    • Nous nous habituons à la messe. Pour un bon catholique, c’est presque un acte banal que d’avoir accès tous les dimanches, et même tous les jours, au Corps et au Sang de Celui dont tous les prophètes depuis Abraham ont désiré voir le jour. Les communions manquent de piété, voire de respect.

    • Nous mélangeons l’eucharistie à toutes sortes d’expressions, comme s’il fallait la « pimenter » : les danses ou les coloriages des enfants du catéchisme, les cérémonies pour honorer des personnes, des discours socio-politiques ou théologiques, les mariages ou les funérailles dont les invités ne sont pas croyants…

    • Nous désacralisons la liturgie en « confondant la simplicité avec une banalité débraillée » (DD22)

    • Les musiques liturgiques deviennent de la variété (de la « pop ») : danses, vibrations, émotions, percussions agressives. Même les supplications deviennent des biguines ou du chouval bwa. Le pape François parle des « subjectivismes, fruits de la domination des goûts individuels et de l’invasion d’éléments culturels assumés sans discernement et qui n’ont rien à voir avec l’inculturation » (DD49). Dieu s’en accommode peut- être, mais qu’en est-il de nos âmes qui ont besoin du sacré pour se reposer dans l’Esprit ?

    • D’autres enfin, en réaction, « d’un esthétisme rituel qui ne prend plaisir qu’à soigner la formalité extérieure du rite » (DD22) instrumentalisent (cf. DD16) la liturgie pour marquer leur intégrité religieuse ou leur différence idéologique, voire sociale… Le Saint-Sacrifice mérite mieux…

    Et pourtant… regardez l’humilité de Dieu ! Souhaitons que nos liturgies, « soignent tous les aspects de la célébration (espace, temps, gestes, paroles, objets, vêtements, chants, musique, ...) et toutes les rubriques, offrant ainsi à l’assemblée le mystère pascal ! » (DD23). Faisons- nous tout petits, nous aussi devant Dieu pour être élevés par Lui ; ne gardons rien pour nous, offrons-nous tout entiers à ce Dieu qui se donne à nous !

    + Fr David Macaire, Archevêque
    de Saint-Pierre et Fort-de-France 

  • RDC : quand l’armée congolaise collabore avec les groupes armés responsables d’exactions dans l’Est du Congo.

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    L’anarchie continue de plus belle au pays des grands lacs. Un article de Christophe Rigaud, directeur du site « Afrikarabia » :

    RDC 56486616_303.jpg« La recette est ancienne. Se servir de groupes armés pour lutter contre un autre, c’est la technique maintes fois utilisée par l’armée congolaise pour tenter de mettre fin à l’insécurité à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Entre mai et août 2022, Human Rights Watch affirme que « l’armée congolaise a combattu les rebelles du mouvement M23, soutenu par le Rwanda dans la province du Nord-Kivu, aux côtés d’une coalition de milices congolaises ainsi que des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ». Depuis août, HRW estime que « la plupart de ces groupes se sont retirés de leurs positions sur la ligne de front ».

    L’armée complice des exactions

    Avec le retour de la rébellion du M23 sur le terrain militaire depuis mars 2022, et la prise de la ville frontière de Bunagana par les rebelles en juin, « les groupes armés, et parfois des militaires de l’armée nationale, ont commis des exactions généralisées, notamment des meurtres, des actes de violence sexuelle et des vols, aggravant ainsi le contexte sécuritaire ». Par son soutien aux groupes armés, l’armée congolaise se retrouve complice de ces exactions. Human Rights Watch a mené une enquête auprès d’anciens combattants rebelles ou de membres de l’armée congolaise qui confirment que certains officiers FARDC « ont apporté un soutien direct aux groupes armés ».

    Une étrange coalition« patriotique »

    « Les 8 et 9 mai, explique HRW, les chefs de plusieurs groupes armés congolais, certains étant rivaux, se sont rencontrés dans la ville isolée de Pinga et ont conclu un pacte de non-agression, formant ainsi une coalition « patriotique » pour joindre leurs forces à celles de l’armée congolaise contre « l’agresseur », c’est-à-dire le M23. Ces groupes comprenaient l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) de Janvier Karairi, la Coalition des mouvements pour le changement (CMC/FDP) de Dominique Ndaruhuste dit « Domi », la faction Nduma défense du Congo-Rénové (NDC-R) de Guidon Mwisa Shimirai et l’Alliance des nationalistes congolais pour la défense des droits humains (ANCDH/AFDP) de Jean-Marie Bonane ». Des photos récupérées par HRW montre la participation d’officiers de l’armée congolaise à cette réunion.

    Des armes fournies par l’armée

    Le colonel Salomon Tokolonga, en charge des opérations et du renseignement militaire du 3411ème régiment, était présent, ainsi que deux commandants des FDLR. Contacté par Human Rights Watch, le colonel Tokolonga a déclaré qu’il avait assisté à la réunion de Pinga « par coïncidence ». Une présence qui ne serait pas le fait du hasard, sachant que Tokolonga était sous les ordres du général Peter Cirimwami qui a été muté en Ituri après avoir été accusé de se servir de groupes armés locaux « comme auxiliaires dans le territoire de Rutshuru » selon une enquête des Nations unies. Toujours selon HRW, des membres du 3411ème régiment de Tokolonga, « avaient fourni plus d’une dizaine de caisses de munitions aux combattants des FDLR à Kazaroho » en juillet 2022.

    Une collusion confirmée par l’ONU

    D’autres groupes armés sont accusés par l’ONG d’avoir été soutenus par les FARDC, comme les Mai-Mai Kabidon (FPP-AP). « C’est l’armée elle-même qui a fait appel à nous », témoigne un commandant de ce groupe « d’autodéfense » local. « On nous approvisionne en munitions à Kiwanja et nous rejoignons directement la ligne de front. Au front, la collaboration se fait sur base des appareils de communication, parce que chaque groupe est déployé sur sa position. » En juillet, un rapport de l’ONU a fuité dans les médias et révélé la collusion entre l’armée régulière et les groupes armés. Un commandant de la milice APCLS affirmait avoir « rencontré un commandant du 34016ème régiment à Kitchanga et reçu des armes et des munitions, ainsi que des denrées alimentaires. »

    Le colonel Tokolonga toujours en poste

    Ces liaisons dangereuses entre les FARDC et les groupes armés viennent mettre à mal le discours du président Tshisekedi dénonçant le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, alors que ses propres troupes utilisent des groupes armés pour lutter contre le M23. Félix Tshisekedi a pourtant toujours tenu des propos fermes à l’encontre « des individus » qui iraient « combiner avec des forces négatives afin de combattre d’autres forces négatives ». Selon HRW, le général Cirimwami, a été rappelé à Kinshasa depuis le 21 septembre, « sans que l’on sache s’il faisait l’objet d’une enquête ». Le général Philémon Yav, accusé « de collaboration avec l’ennemi », selon des sources sécuritaires, a été arrêté en septembre. Mais le colonel Salomon Tokolonga est toujours en poste au Nord-Kivu « et n’a pas fait l’objet d’une enquête » regrette Human Rights Watch, demande au président Tshisekedi de précéder à une profonde refonte du secteur de la sécurité.

    Christophe Rigaud – Afrikarabia »

    Ref. http://afrikarabia.com/wordpress/rdc-quand-larmee-congolaise-collabore-avec-les-groupes-armes/

  • Des rebelles islamistes tuent une religieuse et six autres personnes dans un hôpital catholique en RDC

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    De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency :

    Des rebelles islamistes tuent une religieuse et six autres personnes dans un hôpital catholique en RDC

     
    Sister Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki, who was killed in Maboya, Democratic Republic of the Congo, Oct. 19, 2022.
    Sœur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki, tuée à Maboya, en République démocratique du Congo, le 19 octobre 2022.

    21 octobre 2022

    Une religieuse catholique en service en République démocratique du Congo fait partie des sept personnes tuées mercredi soir lorsque des hommes armés alignés sur l'État islamique ont attaqué un hôpital de mission catholique lors d'un raid.

    Sœur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki et six patients de l'hôpital ont été tués le 19 octobre lorsque des hommes armés des Forces démocratiques alliées ont attaqué le village de Maboya, dans la province du Nord-Kivu, au nord-est du pays, rapporte International Christian Concern.

    Plusieurs personnes qui travaillent ou vivent près de l'hôpital, dont deux religieuses, ont disparu à la suite de l'attaque et l'on craint qu'elles aient été enlevées par les raiders, selon International Christian Concern.

    Les Forces démocratiques alliées sont des rebelles de l'Ouganda voisin. Elles sont alignées sur l'État islamique. Le groupe d'hommes armés qui a attaqué Maboya a également volé des médicaments et du matériel médical à l'hôpital, et y a mis le feu.

    L'évêque Melchisédec Sikuli Paluku de Butembo-Beni a déploré ces meurtres et a fermement condamné l'attaque. Sœur Marie-Sylvie était médecin et membre de la Congrégation des Petites Sœurs de la Présentation de Notre-Dame du Temple, a déclaré l'évêque.

    "Que l'âme de notre chère Sœur Docteur Marie-Sylvie Kavuke Vakatsuraki, décédée au service de ses frères et sœurs, repose en paix par la miséricorde de Dieu !". Paluku a déclaré dans une déclaration du 20 octobre obtenue par ACI Afrique, l'agence partenaire de CNA. 

    "Les mots ne peuvent exprimer l'horreur qui a plus que franchi le seuil !" a-t-il ajouté.

    Paluku a déploré l'incendie de l'hôpital et le vol de médicaments et d'équipements. L'établissement médical est géré par le Bureau des œuvres médicales du diocèse, a précisé l'évêque.

    L'évêque a exprimé ses condoléances à tout le village et les a assurés des prières du diocèse. Il a également exprimé ses condoléances à la famille biologique de Sœur Marie Sylvie, au corps médical et à toutes les Petites Sœurs de la Présentation.

    Il y a eu de multiples attaques des Forces démocratiques alliées et les attaques semblent se multiplier tout au long du mois d'octobre. Le groupe rebelle est engagé dans une campagne visant à imposer sa vision de l'Islam dans la région. 

    Le 4 octobre, une vingtaine de chrétiens ont été tués à Kainama, dans le Nord-Kivu, selon International Christian Concern. Le groupe indique que des attaques des Forces démocratiques alliées ont été signalées quotidiennement dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.

    Début février, un prêtre catholique a été assassiné par des hommes armés dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, alors qu'il rentrait dans la paroisse de Saint-Michel Archange, dans le diocèse de Butembo-Beni.

    Jude Atemanke a contribué à ce reportage.

    Kevin J. Jones est un rédacteur principal de la Catholic News Agency. Il a bénéficié en 2014 d'une bourse de journalisme Egan de Catholic Relief Services.

  • Accord Chine-Vatican : des petits pas... en arrière

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    De Stefano Magni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Accord Chine-Vatican. Des petits pas... en arrière

    22-10-2022

    Bien que son contenu soit secret, l'accord Chine-Vatican sera renouvelé aujourd'hui pour la deuxième fois. Ironiquement, la semaine prochaine, la deuxième audience du procès du Cardinal Joseph Zen aura lieu à Hong Kong le 26 octobre. Les résultats observés jusqu'à présent ne montrent pas une plus grande liberté pour les catholiques chinois. 

    Le contenu est secret, tout comme les nouvelles concernant les négociations, mais il est certain que l'accord Chine-Vatican sera renouvelé aujourd'hui pour la deuxième fois. S'il fonctionne vraiment comme nous l'avons vu jusqu'à présent, dans les quatre dernières années (la première signature est en septembre 2018, le premier renouvellement est le 22 octobre 2020), le texte prévoit la nomination des évêques par le pape parmi les candidats acceptables pour le Parti communiste chinois. Selon des sources vaticanes qui, par nécessité, parlent sous couvert d'anonymat, le texte renouvelé ne changera pas d'une lettre.

    Ironiquement, la semaine prochaine, la deuxième audience du procès du cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, se tiendra le 26 octobre. Il s'agit d'un procès fondé sur une accusation spécieuse, le financement illicite présumé d'une association de protection des dissidents persécutés lors de la répression de 2019, alors qu'il s'agit en fait d'un message envoyé à l'Église chinoise : Hong Kong n'est plus un îlot de liberté religieuse, comme c'était le cas il y a encore deux ans. Depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la sécurité nationale, même à Hong Kong, vous pouvez être arrêté si vous faites partie du clergé non reconnu par le régime communiste. Encore plus si l'on est actif dans la défense des droits de l'homme, comme l'est le cardinal Zen.

    Selon le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, le procès de l'évêque émérite de Hong Kong ne compromet pas le dialogue avec la République populaire. Il faut être patient : "Je respecte profondément ceux qui ont des opinions différentes et aussi ceux qui critiquent la politique du Saint-Siège à l'égard de la Chine : il est légitime de le faire. Nous avons choisi, et encore plus sous l'impulsion du pape François, la politique des petits pas". Une position qui reflète fidèlement ce que le pontife a exprimé lors de son voyage de retour du Kazakhstan : le dialogue se déroule lentement mais "va bien", il faut être patient car "le rythme chinois est lent, ils ont une éternité pour continuer : c'est un peuple d'une patience infinie".

    Mais si le processus est encore lent et qu'il faut procéder par petits pas, dans quelle direction va-t-il ? Quelques chiffres plaident en faveur du renouvellement de l'accord : aucune ordination d'évêques par l'Association catholique patriotique chinoise (fidèle au parti) et six ordinations d'évêques par le pape François. Mais ce sont des évêques également approuvés par le Parti. Qu'advient-il, en revanche, des prélats qui ne sont pas approuvés par Pékin, mais qui restent fidèles au Vatican et qui, précisément pour cette raison, font objection de conscience et n'adhèrent pas à l'Association patriotique ? C'est le vrai test. Et malheureusement, ses résultats, jusqu'à présent, ne sont pas positifs.

    Outre le cardinal Zen, il existe au moins sept autres cas de persécution d'évêques en Chine. La plus célèbre est celle de Monseigneur Augustin Cui Tai, évêque coadjuteur du diocèse de Xuanhua, dans la province de Hebei. Âgé de 72 ans, il est en prison depuis 2007, avec de brèves périodes pendant lesquelles il n'est libéré qu'à l'occasion des fêtes traditionnelles chinoises. Après une plus longue période de liberté à l'occasion de la pandémie de Covid-19, il est toujours détenu.

    Monseigneur Guo Xijin, de Mindong, province de Fujian, a accepté l'invitation du Vatican à se réduire à un évêque auxiliaire pour ouvrir la voie à un évêque précédemment excommunié. En janvier 2020, pour briser sa résistance, le régime a saisi sa maison, l'obligeant à dormir dans le cimetière de l'église. Sous la pression internationale, les autorités l'ont autorisé à rentrer dans la maison. Mais seulement après avoir coupé son eau, son électricité et son gaz. Il est toujours sous surveillance spéciale.

    L'évêque de Xingxiang, Joseph Zhang Weizhu, a été arrêté en mai 2021 lors d'une descente spectaculaire de 100 policiers pendant un séminaire qu'il tenait dans une usine. Le Vatican a exigé sa libération, mais on est sans nouvelles de lui, pas même du lieu où il est actuellement détenu.

    Julius Jia Zhiguo, évêque de Zhengding, province du Hebei, 85 ans, a été arrêté et a subi des séances de rééducation idéologique en août 2020. Il a ensuite été déclaré "disparu". Selon des sources non confirmées, il pourrait être mort. Il était coupable d'avoir désobéi à la loi interdisant aux mineurs d'aller à la messe. Mais pendant des décennies, il a subi des persécutions, une surveillance et une assignation à résidence parce qu'il était objecteur de conscience et n'était donc pas membre de l'Association patriotique.

    Peter Shao Zhumin, évêque de Yongjia, dans la province du Zhejiang, a été arrêté six fois depuis 2016, toujours sans procès et transporté dans des lieux secrets. Il a été arrêté pour la dernière fois le 7 avril et n'a plus donné signe de vie depuis.

    Le plus âgé d'entre eux, Monseigneur Melchior Shi Hongzhen, 93 ans, évêque de Tianjin, est assigné à résidence depuis plusieurs années. En septembre dernier, une délégation du Vatican a au moins réussi à le rencontrer et à lui apporter un cadeau, une croix, de la part du pape François.

    D'autre part, l'évêque James Su Zhimin de Baoding (province de Hebei) est le cas de la plus longue détention. Arrêté en 1996 lors d'une procession, il a été emprisonné sans procès en 1997. Depuis lors, on est sans nouvelles de lui, seuls quelques témoignages non confirmés rapportent qu'il est toujours en vie.

    Notez que tous ces cas de persécution d'évêques ont soit commencé après l'accord de 2018, soit commencé avant et se poursuivent même après son renouvellement. S'exprimant sous couvert d'anonymat auprès du National Catholic Register, un prêtre de Hong Kong a réfuté la théorie selon laquelle la Chine fait preuve d'une grande patience. Au contraire, le parti communiste chinois "n'est pas patient, il est plutôt rusé", soulignant que le Vatican ne négocie pas avec la "Chine", mais avec le parti communiste qui "a détruit la tradition chinoise, avec la révolution culturelle" et est porteur de l'idéologie communiste soviétique. Même le 20e congrès du PCC a réitéré que l'idéologie du parti est marxiste-léniniste, qu'il n'y a pas de place pour la religion, sauf en tant que servante du "socialisme aux caractéristiques chinoises".

  • L'universalisme chrétien dérive-t-il vers le mondialisme ? (club des "hommes en noir")

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    L'Eglise est-elle complice du mondialisme ? Qu'est-ce que le véritable universalisme chrétien ? Le Club des Hommes en noir reçoit Laurent Dandrieu, auteur de Rome ou Babel (Artège) et rédacteur en chef à Valeurs Actuelles, pour répondre aux questions de Philippe Maxence et débattre avec les abbés de Tanouärn et Célier, le père Danziec et Guillaume de Thieulloy.

    Pour retrouver les autres livres de Laurent Dandrieu :

    Dictionnaire passioné du cinéma : https://hommenouveau.aboshop.fr/commo...

    La Confrérie des Intranquilles : https://hommenouveau.aboshop.fr/commo...

  • Ce que révèlent les statistiques de l'Église catholique 2022

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    VATICAN - Statistiques de l'Église catholique 2022

    21 octobre 2022  

    Cité du Vatican (Agence Fides) - À l'occasion de la 96e Journée mondiale des missions, qui sera célébrée le dimanche 23 octobre 2022, l'Agence Fides présente comme d'habitude quelques statistiques choisies pour offrir un aperçu de l'Église dans le monde. Les tableaux sont extraits du dernier "Annuaire statistique de l'Église" publié (mis à jour jusqu'au 31 décembre 2020) et concernent les membres de l'Église, les structures pastorales, les activités dans les domaines de la santé, du bien-être et de l'éducation. Enfin, un aperçu des districts ecclésiastiques confiés au Dicastère pour l'évangélisation est donné.

    Au 31 décembre 2020, la population mondiale était de 7.667.136 000 personnes, soit une augmentation de 89.359.000 personnes par rapport à l'année précédente. Cette année encore, la hausse mondiale a touché tous les continents. A la même date, le nombre de catholiques était de 1.359.612.000, soit une augmentation globale de 15.209.000 par rapport à l'année précédente. Cette augmentation a touché quatre continents, à l'exception de l'Océanie.

    Le nombre total d'évêques dans le monde n'a diminué que de 1, pour atteindre 5.363. Les évêques diocésains ont augmenté et les évêques religieux ont diminué. Au total, il y a 4.156 évêques diocésains et 1.207 évêques religieux.

    Le nombre de prêtres dans le monde a diminué à 410.219 (-4.117). Une fois encore, c'est l'Europe qui affiche une baisse constante, suivie par l'Amérique et l'Océanie. Des augmentations du nombre de prêtres sont enregistrées en Afrique et en Asie.

    Les diacres permanents continuent d'augmenter globalement, cette année de 397 pour atteindre 48.635. Des augmentations ont été enregistrées en Amérique et en Océanie, des diminutions en Europe, en Asie et en Afrique.

    Le nombre de religieux non prêtres a augmenté de 274 pour atteindre 50.569. Des baisses sont enregistrées en Amérique et en Océanie. Il y a des augmentations en Europe, en Asie et en Afrique. La tendance de ces dernières années d'une diminution globale du nombre de femmes religieuses se confirme, cette année de 10. 553. Il y a un total de 619.546. Les augmentations se situent, une fois de plus, en Afrique et en Asie, les diminutions en Europe, en Amérique et en Océanie.

    Le nombre de grands séminaristes, diocésains et religieux, a diminué cette année de 2.203 au total pour atteindre 111.855. Des augmentations n'ont été enregistrées qu'en Afrique, tandis que des diminutions ont été constatées sur les autres continents. Le nombre total de petits séminaristes, diocésains et religieux, a également diminué de 1.592 pour atteindre 95.398. On observe des baisses en Amérique, en Asie et en Europe, tandis que des hausses en Afrique et en Océanie.

    Dans le domaine de l'éducation et de l'instruction, l'Église gère dans le monde 72.785 écoles maternelles fréquentées par 7.510.632 élèves ; 99.668 écoles primaires pour 34.614.488 élèves ; 49.437 écoles secondaires pour 19.252.704 élèves. Elle suit également 2.403.787 lycéens et 3.771.946 étudiants universitaires.

    Les institutions sanitaires, caritatives et sociales gérées par l'Église dans le monde entier comprennent : 5.322 hôpitaux, 14.415 dispensaires, 534 léproseries, 15.204 foyers pour personnes âgées, malades chroniques et handicapés, 9.230 orphelinats, 10.441 jardins d'enfants, 10.362 centres de conseil conjugal, 3.137 centres d'éducation ou de rééducation sociale et 34 291 autres institutions.

    Il y a un total de 1 118 Circonscriptions ecclésiastiques dépendant du Dicastère pour l'Évangélisation, selon la dernière modification enregistrée. La plupart des Circonscriptions ecclésiastiques confiées au Dicastère se trouvent en Afrique (518) et en Asie (483). Elle est suivie par l'Amérique (71) et l'Océanie (46).

    (SL) (Agence Fides 21/10/2022)

    Pièces jointes à la dépêche

  • Les États-Unis et l'UE prennent l'aide alimentaire en otage de l'agenda LGBT

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    De Stefano Gennarini, J.D. sur c-fam.org :

    Les États-Unis et l'UE prennent l'aide alimentaire en otage de l'agenda LGBT

    21 octobre 2022

    ROME, 21 octobre (C-Fam) Les pays conservateurs ont bloqué un accord de l'ONU sur un ensemble de directives internationales sur le genre et la sécurité alimentaire parce qu'il incluait l'homosexualité et les questions transgenres.

    L'organe de l'ONU chargé de coordonner les efforts mondiaux pour aider les pays à faire face aux pénuries alimentaires a dû reporter un accord parce que les États-Unis et l'Union européenne ont insisté sur l'inclusion de l'homosexualité et du transgenre. L'Indonésie, la Chine, la Fédération de Russie, le Soudan, le Cameroun, la Malaisie et le Saint-Siège, entre autres, s'y sont opposés.

    L'administration Biden et l'Union européenne ont promis qu'elles n'accepteraient qu'un accord incluant des termes tels que "les formes multiples et croisées de discrimination", "les femmes dans toute leur diversité" et "la santé et les droits sexuels et reproductifs."

    Bien qu'ils ne concernent pas explicitement les questions d'homosexualité et de transsexualité, ces termes sont définis par les agences occidentales et les programmes de l'ONU comme exigeant une programmation qui promeut et accepte l'homosexualité et le transsexualisme.

    Les pays occidentaux ont reçu le soutien du bureau des droits de l'homme des Nations unies. Dans un geste inhabituel, le bureau des droits de l'homme de l'ONU a soumis une intervention écrite affirmant que les questions d'homosexualité et de transsexualité avaient été réglées et acceptées dans les résolutions de l'Assemblée générale. Or, l'Assemblée générale des Nations unies n'a jamais accepté ces termes.

    "Lors des négociations, il y a eu une confusion sur le contenu du principe de non-discrimination", peut-on lire dans la déclaration du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. "L'Assemblée générale des Nations unies, dans sa résolution 67/168, a reconnu l'orientation sexuelle et l'identité de genre comme des motifs interdits de discrimination", poursuit le texte.

    La déclaration ne fait pas référence aux plus de 50 pays qui se sont constamment opposés à la formulation de cette résolution et aux 58 pays qui ont voté contre l'inclusion de "l'orientation sexuelle et l'identité de genre" dans une résolution de l'Assemblée générale sur les élections en décembre dernier. Chaque fois que ces termes sont négociés, ils provoquent des remous parmi les délégations de l'ONU et on ne peut pas dire qu'ils soient réglés. Loin de là, ils sont parmi les plus controversés des débats de l'ONU.

    La déclaration va plus loin en appelant les gouvernements à s'en remettre aux experts des droits de l'homme de l'ONU.

    "Le Bureau souhaite souligner que les organes de traités des droits de l'homme de l'ONU ont interprété le principe de non-discrimination et d'égalité comme incluant la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, l'identité de genre et le statut intersexe", a-t-il déclaré, faisant référence aux avis non contraignants des experts de l'ONU comme s'ils faisaient autorité ou étaient contraignants pour les États.

    Les traités des Nations unies relatifs aux droits de l'homme ne font pas référence à "l'orientation sexuelle et l'identité de genre". Les experts des droits de l'homme de l'ONU soutiennent que ces notions devraient néanmoins être acceptées comme des catégories de droits de l'homme, aux côtés de catégories de non-discrimination largement acceptées comme la race, le sexe et la religion.

    Michael Fakhri, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, présent à Rome, a insisté pour que les pays se conforment aux avis non contraignants des experts des Nations unies.

    Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale a accepté de poursuivre les négociations sur les "Directives volontaires sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles dans le contexte de la sécurité alimentaire et de la nutrition" dans les mois à venir, dans l'espoir de parvenir à un accord lors de la prochaine session du comité en 2023.

  • Liturgie 22 : Le retour au sens et à l’unité de la liturgie : Dom Guéranger

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    Liturgie 22 : Le retour au sens et à l’unité de la liturgie : Dom Guéranger (par le Docteur Denis Crouan, 52 mn) 

    https://youtu.be/lse2vsI9LYc  

    Comment expliquer le puissant mouvement de restauration de la liturgie au XIX° s ? Il s’est produit un étonnant retour de la spiritualité accompagné par la présence et l’action d’hommes providentiels. On doit citer Dom Guéranger, le restaurateur de la vie bénédictine à l’abbaye de Solesmes, qui lance ses moines dans l’étude des manuscrits anciens et réussit à reconstituer le Grégorien depuis longtemps disparu. Ce Père abbé donne une définition de la liturgie : « le témoin des valeurs fondamentales de l’Évangile et le moyen d’entrer directement dans l’expérience vivante de la foi de l’Église ». Parallèlement, un retour au Siège apostolique fait redécouvrir la simple dignité du missel romain. 

    Un mouvement analogue se produit dans les pays germaniques et au Royaume Uni. Au cours du XIXe siècle, l’Angleterre voit se développer, un mouvement en faveur du catholicisme. C’est ce qu’on appellera le « Mouvement d’Oxford ».

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • «On ne peut demander aux soignants de tuer leurs patients !» (pape François)

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    De Vatican News (Marie Duhamel) :

    Devant des élus de Cambrai, le Pape appelle à défendre la vie jusqu’à sa fin naturelle

    Le Pape, réaffirmant la disponibilité de l'Église, a encouragé les élus à valoriser et transmettre l’histoire de leur région. Il les a également invités, dans le champ social, à œuvrer à l’intégration des migrants et des personnes porteuses de handicap. Il faut accueillir et soigner les plus vulnérables. À ce titre, il espère que le débat actuel en France «puisse se faire en vérité pour accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle».

    Le Pape s’est dit heureux d’accueillir au Vatican une délégation composée d’une cinquantaine de parlementaires et de maires du diocèse de Cambrai, conduite d’ailleurs par Mgr Vincent Dollmann; signe du «respect réciproque et collaboratif entre les autorités civiles et religieuses» de leur région, se félicite François.

    Le Nord de la France, est une terre soucieuse de ses racines, toujours préoccupée par les conséquences sociales de son passé minier et industriel, a rappelé le Pape. «Votre région, autrefois riche de ses mines de charbon, d’une métallurgie forte et d’usines de textile réputées, a connu un terrible revers» économique. La fermeture des mines et des industries développées lors de la révolution industrielle s’est «malheureusement» traduite par un appauvrissement de la population. «C’est, je le sais, le défi auquel vous êtes confrontés depuis plusieurs décennies». Le Pape se dit également conscient de la préoccupation des élus concernant la dimension culturelle de leur région, «conscients que l’homme ne se nourrit pas seulement de pain, mais aussi de la fierté de ses racines que la culture met en relief, contribuant ainsi à rappeler à l’homme sa dignité».

    Au service de leurs administrés

    «Sur ces terrains de l’action sociale et culturelle, vous pouvez vous retrouver, quelles que soient vos appartenances politiques», lance le Pape. Il invite les élus à se mettre au service de ceux qui leur ont fait confiance, en défendant les besoins essentiels de leurs administrés, «trop souvent délaissés au profit de sujets à la mode et moins en rapport avec leur vie quotidienne». Au-delà de leur travail au niveau local, les élus grâce au jeu démocratique et représentatif, peuvent également faire remonter aux plus hautes autorités les aspirations et les besoins réels des populations de leur territoire, «loin de toute idéologie ou pression médiatique», souligne François. 

    Dans son discours, le Pape les interpelle sur quelques actions à entreprendre dans le «si vaste» domaine social. Il les encourage à se montrer d’abord accueillant vis-à-vis des plus défavorisées à commencer par les migrants -«vous savez combien cette question est cruciale et me préoccupe», mais vis-à-vis des personnes porteuses de handicap. «Elles ont besoin de structures plus nombreuses pour faciliter leur vie et celle de leur proches et, plus encore, pour manifester le respect que nous devons à leur personne». Le Pape espère la mise en place de dispositions d’inclusion pour qu’elles puissent trouver une place dans le monde du travail.

    «On ne peut demander aux soignants de tuer leurs patients !»

    Les élus interpellés également sur l’attention à accorder aux personnes âgées dans les maisons médicalisées, et aux personnes en fin de vie qui ont besoin d’être accompagnées par le développement des soins palliatifs. Alors qu’une Convention sur la fin de vie vient d’être lancée en France, le Pape rappelle que «les soignants, par nature, ont vocation à procurer des soins et du soulagement, faute de pouvoir toujours guérir, mais on ne peut demander aux soignants de tuer leurs patients! Si on tue avec des justifications, on finira par tuer de plus en plus. J’oser espérer que sur des questions aussi essentielles, le débat puisse se faire en vérité pour accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle».

    Un riche héritage à transmettre

    Concernant le domaine culturel, «un facteur important d’unité dans la mesure où il se présente comme le fruit d’un passé commun, d’une histoire vécue sur des terres qui sont vôtres», le Pape leur rappelle qu’il leur revient de valoriser et de transmettre leur riche héritage régional aux générations futures. «Les évènements du passé ont en effet contribué à l’histoire et à la littérature, comme aux conceptions politiques et économiques de votre pays tout entier», a souligné François.

    Le soutien de l'Église

    Se félicitant de l’intérêt porté par ces élus au message de l’Église sur des centre d’intérêts communs, le Pape a rappelé qu’ils pouvaient compter sur son aide. «Avec vous, elle cherche à rejoindre les migrants, les personnes âgées et les malades». A ce titre, le Pape a demandé à Dieu «d’inspirer vos projets et initiatives en vue de bien commun de votre région et de vous assister dans leur mise en œuvre».

  • L'Eglise de France ébranlée par l'affaire Santier

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    De Vatican News :

    Affaire Santier: les évêques de France reconnaissent des progrès à faire dans la transparence

    Le sentiment de trahison, la tentation de découragement. Des émotions comprises par le président des évêques de France. Mgr Éric de Moulins-Beaufort a pris la parole vendredi 21 octobre. Il assure que l’Église de France réfléchit à une plus grande transparence dans la communication des sanctions. Sa réaction était attendue depuis la révélation de faits graves d’abus mettant en cause Mgr Santier, évêque émérite de Créteil, alors qu’il était prêtre en Normandie il y a trente ans.

    Mgr de Moulins-Beaufort dit d’abord recevoir toutes les critiques formulées autour de l’absence de communication des mesures romaines quand elles ont été édictées sur le cas de Mgr Santier. C’était il y a un an, en octobre 2021. Des mesures disciplinaires pour des abus spirituels à des fins sexuelles commis sur deux hommes majeurs il y a 30 ans dans le diocèse de Coutances dans la Manche, selon les révélations de l’hebdomadaire français Famille chrétienne, le 14 octobre dernier.

    La démission prématurée de Mgr Santier en 2019, était liée à cette affaire. Mgr Lebrun, archevêque de Rouen, a lui hier adressé un nouveau signalement au Vatican après la manifestation de victimes dans plusieurs diocèses normands.

    La demande d'une plus grande clarté

    Face au scandale, le président des évêques de France affiche sa fermeté ce vendredi dans un communiqué: il ne peut y avoir d’impunité dans l’Église, quelle que soit la fonction de la personne mise en cause. Mgr de Moulins-Beaufort entend aussi la demande d’une plus grande clarté sur ces procédures canoniques et les mesures qui peuvent en découler. Il explique la tension existante entre les exigences du droit canonique, son usage, ses interprétations qui peuvent varier d’un expert à l’autre, les pratiques de la justice française, le respect des personnes et l’exigence de transparence que portent beaucoup de fidèles. Le sujet sera à l’ordre du jour de l’assemblée plénière des évêques qui commence le 3 novembre à Lourdes. Le groupe de travail sur les bonnes pratiques face à des plaintes mis en place après l’assemblée de novembre 2021 émettra ses recommandations, et toutes les propositions convergeront ensuite au Vatican. «Ce changement dans les procédures et la façon de les communiquer exige une étude sérieuse», assure Mgr de Moulins-Beaufort, réitérant sa compassion à ceux qui ont souffert de ces faits, mais aussi envers toutes celles et tous ceux que ces révélations blessent.

    Accompagner le propos sur la vérité

    «Il faut que nous apprenions à être vrais, c’est capital», affirme Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, à Radio Vatican sur cette affaire. «Non seulement, nous avons appris maintenant à ne plus tolérer. Et nous en avons la preuve. Dès que nous apprenons qu’un évêque a commis un acte répréhensible, c’était le cas de Mgr Santier, il est immédiatement arrêté», observe-t-il. «L’Église a progressé, elle ne tolère plus et ne couvre plus. C’est terminé. Mais la seconde chose, note Mgr d’Ornellas, est d’apprendre à être vrai, comment dire la vérité, en accompagnant ce propos sur la vérité de sorte que les personnes qui sont blessées par cette vérité reçoive une parole qui les aide à avancer».

    «Nous devons faire confiance aux fidèles en pensant qu’ils peuvent assumer la vérité. Ce sera peut-être douloureux, mais au moins ils ne se sentiront pas trahis», conclut-il.