Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 10

  • Une société qui produit de plus en plus de solitudes peut-elle se permettre d’instaurer un droit à mourir ?

    IMPRIMER
    Une CHRONIQUE «À CONTRESENS» de Marcela Iacub sur Liberation.fr :

    L’euthanasie pour les déprimés ?

    Les Pays-Bas et la Belgique ont étendu ce droit aux individus atteints de souffrances psychiques. Paradoxalement, cette extension met en lumière les limites mêmes de cette légalisation.

    Nous avons été tous choqués en apprenant qu’aux Pays-Bas on avait procédé au meurtre par euthanasie d’une jeune fille de 20 ans déprimée et anorexique. Les médecins croyaient que la souffrance psychique de cette adolescente, victime de viols entre 5 et 15 ans, était «sans issue». Et ce cas est loin d’être isolé. Depuis quelques années, aux Pays-Bas comme en Belgique, on recourt de plus en plus à l’euthanasie pour des personnes atteintes non seulement de maladies psychiques mais aussi à de souffrances d’ordre psychiatrique. Ainsi, un Bruxellois a organisé l’euthanasie de ses parents octogénaires parce qu’ils avaient peur de la solitude. Et aux Pays-Bas, une octogénaire a été euthanasiée parce qu’elle ne souhaitait pas aller vivre dans une maison de retraite. Ces personnes n’ont pas été assassinées sans leur consentement. Elles ont demandé à être euthanasiées parce qu’elles souffraient et leur requête a été acceptée. Cela signifie, en substance, que l’Etat entérine la décision des citoyens de se suicider en les aidant même à accomplir ce geste fatal au lieu de chercher à les en dissuader.

    Certains rapprochent cette position de l’Etat à du nazisme, alors qu’il s’agit presque du contraire. C’est parce que la vie appartient à ceux qui la vivent et non à l’Etat que les premiers peuvent demander au second de les assister pour mourir. Cela évite des tentatives ratées et les handicaps qui pourraient en résulter. Et les régimes totalitaires ôtent la vie de ceux qui n’ont pas demandé à mourir.

    Même si certains commentateurs tiennent ces mesures comme étant une perversion de l’euthanasie, celle-ci devant s’appliquer à des individus atteints de maladies physiques graves et incurables et non psychiques, elles constituent en réalité son expression la plus pure. En effet, le droit à l’euthanasie donne aux individus le pouvoir de décider s’ils souhaitent vivre ou mourir sans que l’Etat n’intervienne d’une manière paternaliste sur des choix aussi fondamentaux. Ce dernier doit seulement permettre, à ceux qui le souhaitent, de mourir dans de bonnes conditions. Les raisons que l’on invoque pour cesser de vivre sont après tout une affaire privée. Si l’Etat décide qu’il y a des bonnes ou des mauvaises raisons, il empiète sur ce choix souverain.

    Mais ce qui nous révulse dans ce droit à l’euthanasie élargi aux souffrances psychiques, c’est le droit à l’euthanasie lui-même. Parce qu’on le voit alors dans sa pureté singulière, parce qu’on aperçoit enfin son essence politique ultime. Nous sommes horrifiés mais pourtant c’est ce qui finira par arriver si on légalise l’euthanasie en France. Dans un premier temps elle sera limitée au cas des maladies physiques, puis elle finira par s’appliquer aussi aux souffrances psychiques jugées intolérables, comme aux Pays-Bas ou en Belgique.

    La seule question que nous devons nous poser est celle de savoir si une société comme la nôtre, dans laquelle les individus malheureux sont livrés à eux-mêmes, une société qui produit de plus en plus de solitudes, une société qui se désintéresse des liens au profit du faire et de l’avoir, si cette société peut se permettre d’instaurer un droit à mourir. Ce droit à mourir ne dissimulerait-il pas alors des «assassinats d’Etat» ?

    Et cela vaut, au fond, pour toutes les formes d’euthanasie. On peut objecter que le fait de ne pas autoriser le droit de mourir laissera ces souffrances à vif, ce qui est vrai. Mais ces souffrances seront là aussi pour témoigner des pathologies sociales qui les produisent. Elles seront les symptômes des tortures infligées aux individus par notre organisation sociale.

    Alors que le droit à l’euthanasie induit que ces souffrances ont pour origine l’individu, c’est lui qui cherche à mourir. Ainsi, il irait de la vie comme du chocolat, du ski ou de la bière, certains l’aiment, d’autres pas.

  • Les "survivants", mouvement d'agit-prop pro-life, entendent bien réveiller les consciences sur l'avortement

    IMPRIMER

    De Marine Lamoureux sur le site du journal La Croix :

    Les militants anti-IVG adoptent de nouveaux codes

    Samedi 4 juin, un groupe de jeunes opposés à l’avortement, « Les Survivants », entend organiser un « happening » dans le centre de Paris.

    Ils n’ont pas l’intention de s’enchaîner aux grilles des centres anti-avortement, ni de tenir des discours culpabilisants vis-à-vis des femmes qui choisissent l’IVG (interruption volontaire de grossesse). Pour autant, sur le fond, le mouvement des « Survivants » – qui souhaite organiser le 4 juin un « happening » dans le centre de Paris – s’inscrit dans la lignée d’un militantisme « prolife » dur.

    Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les messages diffusés sur leur site (lessurvivants.com). Depuis la loi Veil de 1975, affirment-ils « nous sommes tous des survivants ». Avec environ 210 000 avortements par an en France pour 800 000 naissances, le mouvement estime que « chaque génération » voit un cinquième de ses membres sacrifiés. Et en page d’accueil, il pose la question sans détour : « Qu’as-tu fait de mon frère ? »

    Une vraie maîtrise de la communication

    Le site témoigne d’une vraie maîtrise de la communication en ligne. Clips, charte graphique, utilisation des réseaux sociaux mais aussi vidéos très professionnelles diffusées sur YouTube : « Les Survivants » manient les codes à destination de la jeunesse. Et, visiblement, dispose de moyens importants, sur lesquels Émile Duport, leur meneur, reste évasif. « Je travaille dans la création digitale et j’ai fédéré autour de moi des créatifs et de designers, investis dans la cause, d’où cette qualité », explique le trentenaire, qui se dit catholique et engagé dans la lutte contre l’avortement depuis ses 18 ans.

    Pour autant, le mouvement d’agit-prop – ni association, ni collectif – se veut« ouvert et multiconfessionnel », dit le militant. Une petite centaine de personnes est attendue, samedi, pour le « happening » (dont le lieu précis sera dévoilé le matin même) mais Émile Duport affirme que 500 personnes se sont inscrites sur internet pour soutenir cette action. À ce stade, poursuit-il, « c’est surtout une première opération symbolique, destinée à intégrer les premiers membres. Mais notre mouvement est appelé à prospérer. »

    En réalité, il n’est pas tout à fait nouveau. Dès la fin des années 1990, des jeunes s’étaient fédérés sous le nom de « Survivants » pour relancer des opérations commandos, avec le soutien de l’association La Trêve de Dieu. Cette fois, Émile Duport réfute tout lien. L’objectif, cependant, est le même : « Réveiller les consciences » sur l’avortement.

    « Bataille idéologique »

    Sans attendre de savoir quel impact aura l’action de samedi, les organisations féministes s’inquiètent. « L’approche de ce groupe n’est certes pas aussi frontale que celle commandos anti-IVG, mais il mène une réelle bataille idéologique », observe Anne-Cécile Mailfert (1), présidente de la Fondation des femmes. Pas de quoi, évidemment, ébranler les certitudes des défenseurs de l’avortement perçu« comme le premier droit des femmes », selon l’expression de la militante. « Notre message, rétorque Émile Duport, c’est justement de dire que l’IVG ne concerne pas que les femmes, mais aussi les futurs pères et chacun d’entre nous ». La bataille, en tout cas, n’est pas près de s’éteindre.

    Marine Lamoureux

    (1) « Ils ne décideront plus pour nous », Ed. les petits matins, 2015.

  • Découvrir Robert Spaemann, le plus important philosophe catholique allemand contemporain

    IMPRIMER

    De Denis Sureau sur le blog "Chrétiens dans la Cité" :

    Découvrir Robert Spaemann

    Les Presses Universitaires de l’IPC ont eu l’excellente idée de publier il y a quelques mois un nouveau livre de Robert Spaemann : Chasser le naturel ? (208 p., 24 €). La notion de nature est au centre des débats contemporains : en effet, l’affirmation libérale d’une autoaffirmation illimitée, devenue norme sociale absolue, se heurte à la reconnaissance d’une nature objective. Une recension de ce livre important paraîtra dans le prochain numéro de Chrétiens dans la Cité.

    Insuffisamment connu en France malgré le travail de traduction persévérant de Stéphane Robilliard, Robert Spaemann est le plus important philosophe catholique allemand contemporain. Né à Berlin en 1927, il a enseigné à Munich, Heidelberg et Strasbourg. Sa philosophie morale, s’appuyant sur Aristote et saint Thomas, se veut une tentative pour dépasser, par une discussion rationnelle, les difficultés des conceptions morales modernes (kantisme, utilitarisme, conséquentialisme, éthique de la discussion…). A la morale du devoir, il préfère la morale qui considère que le (vrai) bonheur est le but de tout homme et qui est ouverte sur la transcendance : sans « théorie de l’absolu », tout s’effondre.

    Comme sa pensée est complexe, quoique sans complexes, on pourra lire avec profit en guise d’introduction Nul ne peut servir deux maîtres (Hora Decima, 152 p., 2010), petit livre d’entretiens avec Stephen de Petiville. Esprit indépendant venu de la gauche, Spaemann n’a cessé d’approfondir la relation entre la nature et la raison – mais une raison éclairée par la foi. Il est aussi un acteur engagé : contre le réarmement de l’armée allemande dans les années 50, contre le nucléaire dans les années 60, contre l’éducation libertaire dans les années 70, contre l’avortement et l’euthanasie depuis les années 80. Jean Paul II lui a ouvert les portes de l’Académie pontificale pour la vie. Joseph Ratzinger l’a rencontré tardivement, mais avec une admiration qui a suscité une véritable amitié. Au plan religieux, tous deux partagent un même attachement liturgique ainsi qu’une vision d’une Église vécue comme signe de contradiction face au relativisme dominant. « Le seul moyen de combattre le mal réside dans la conversion et le fait de devenir chrétien. » Et pour conquérir les cœurs, le christianisme doit apparaître comme vrai, comme bon (comme source de salut) et comme beau (comme source de joie).

    Lire la suite

  • La Dernière Heure a détecté une dangereuse conspiration pro-vie dans les écoles

    IMPRIMER

    Lu sur le site de la RTBF :

    L'Asbl catholique « Croissance » est accusée par la Dernière Heure de faire du prêche anti-avortement dans les écoles quand elle est appelée pour donner cours d’éducation à la vie relationnelle et affective.

    Un décret de la Fédération Wallonie-Bruxelles datant de juillet 2012 oblige les écoles à donner des cours d'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle dans leur programme. Le décret laisse libre aux choix aux écoles en ce qui concerne le choix des intervenants.

    Sur l’année 2014-2015, le groupe croissance a réalisé 154 animations dans 23 écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 3000 élèves de 5e et 6e primaire confrontés à un message pro-vie et anti-avortement. L’asbl serait chrétienne et porterait donc le message de l’Eglise.

    Sur le 'groupe croissance' qui ne fait pas mystère de son inspiration chrétienne : http://www.cathobel.be/2015/10/13/les-30-ans-du-groupe-croissance/ Mais on ne peut plus accéder pour le moment au site de ce groupe; nous ne savons pour quelle(s) raison(s).

    En revanche, la plupart des organisations de planning familial invitées dans les écoles font très librement de l'info en faveur du recours aux moyens contraceptifs et à l'avortement, y compris dans les écoles "libres", mais là, personne n'y trouve rien à redire... 

  • Au Vatican : un ministère dédié aux laïcs, à la famille et à défense de la Vie

    IMPRIMER

    De Sébastien Maillard sur le site du journal La Croix :

    Le pape crée un ministère aux laïcs et à la famille

    Les statuts d’un « dicastère pour les laïcs, la famille et la vie » ont été approuvés ce 4 juin par le pape François, qui crée des postes de haute responsabilité pour des laïcs. Reste à en nommer les responsables.

    Réforme de la Curie, acte III. Après le domaine économique et financier puis celui des communications, le pape François avance sur un nouveau chantier de la réforme pour laquelle il a été élu, celui de la fusion de divers conseils pontificaux de la Curie romaine. Il a approuvé ce 4 juin les statuts d’une sorte de futur grand ministère « pour les laïcs, la famille et la vie ». Ce « dicastère », selon la terminologie officielle retenue, était attendu de longue date. Il remplacera les conseils pontificaux actuels pour les laïcs et pour la famille.

    Les statuts font une part belle aux laïcs dans le fonctionnement même de ce nouvel organe de la Curie. Le dicastère sera présidé par un préfet, qui sera sans doute en pratique un cardinal, mais le « numéro deux » « pourrait être un laïc », précise en effet le texte de 13 articles. L’organigramme prévoit aussi que les trois sections du dicastère (laïcs, famille, vie) seront présidées chacune par un sous-secrétaire, qui devront ici obligatoirement être tous trois des laïcs. Actuellement, le secrétaire comme le sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs, qui a l’importante responsabilité des JMJ (Journée mondiale pour la jeunesse), sont des ecclésiastiques.

    Les statuts obligent également à ce que les laïcs, employés directement dans le dicastère ou membres de l’équivalent de son conseil d’administration, proviennent des diverses parties du monde. Ces membres, est-il précisé, seront« hommes ou femmes, célibataires ou mariés, engagés dans divers champs d’activité (..) et refléteront le caractère universel de l’Église ». L’actuel Conseil pontifical pour les laïcs compte, comme membres, 20 laïcs et 17 cardinaux.

    « Conscience de la co-responsabilité »

    Sur le fond, le ministère aura pour objet de « favoriser chez les fidèles laïcs la conscience de la co-responsabilité ». Ceci passe notamment par leur « présence active et responsable dans les organes consultatifs de gouvernement présents dans l’Église aux niveaux universel et particulier ». Cette responsabilisation des laïcs, pas seulement dans le nouveau dicastère mais à travers toute l’Église catholique, rejoint une volonté maintes fois exprimée par le pape François depuis le début de son pontificat.

    Sur la famille, le nouvel organe de Curie devra élaborer des « lignes directrices pour les programmes de formation » destinés aux préparations au mariage et envers les jeunes, « avec une attention spéciale aux pauvres et aux marginalisés ». Dans son entretien à La Croix, le pape avait déjà exprimé le besoin de telles « lignes directrices », qui font suite à son exhortation Amoris laetitia, consécutive aux synodes sur la famille.

    Théorie du genre

    Quant à la défense de la vie, il s’agit notamment d’aider les associations « à prévenir le recours à l’avortement » mais aussi d’« aider les femmes qui auraient avorté ». Cette section du futur dicastère coordonnera aussi des « initiatives en faveur de la procréation responsable » et sur « la protection de la vie humaine de sa conception jusqu’à sa fin naturelle ». Elle sera chargée de développer une formation « sur la base de la doctrine morale catholique et du magistère de l’Église » sur les questions de bioéthique et de droit à la vie, en réaction aux« idéologies qui se développent concernant la vie humaine et la réalité du genre humain ». Le pape François a souvent dénoncé à cet égard des « colonisations idéologiques » opérées dans les pays du Sud en contrepartie d’aide au développement.

    Nominations

    Reste au pape à nommer les responsables de ce futur dicastère d’ici à l’entrée en vigueur des statuts, fixée au 1er septembre 2016. L’actuel président du Conseil pontifical pour les laïcs, le cardinal polonais Stanisław Ryłko, ne devrait pas en être puisqu’il devrait être nommé archevêque de Cracovie après les prochaines JMJ qui s’y dérouleront fin juillet. De son côté, le président du Conseil pontifical pour la famille, Mgr Vincenzo Paglia, a été fragilisé par des ennuis judiciaires en Italie.

    Quoi qu’il en soit, ce futur dicastère en annonce déjà un autre. Préparée par le « C9 », le conseil de neuf cardinaux entourant le pape pour la réforme de la Curie, sa mise en place précède en effet celle attendue également d’une autre fusion annoncée à partir des Conseils pontificaux à la charité (« Cor Unum »), à la justice sociale (« Justice et paix ») et aux migrants. Soit la suite de l’acte III de cette réforme.

    Sébastien Maillard (à Rome)

  • La canonisation d'une Suédoise convertie au catholicisme, "Juste parmi les Nations"

    IMPRIMER

    Lu sur lexpress.fr :

    Cité du Vatican - Le pape François a canonisé dimanche la religieuse suédoise Marie Elisabeth Hesselblad (1870-1957), luthérienne convertie au catholicisme, près de cinq mois avant la visite oecuménique qu'il effectuera dans ce pays scandinave.

    La ministre de la Culture Alice Bah-Kuhnke et quelque 250 pèlerins catholiques suédois étaient présents sur la place Saint-Pierre. 

    Marie Elisabeth Hesselblad, restauratrice de la congrégation des "brigittines", est née en 1870 au sein d'une famille luthérienne de 13 enfants. Elle part très jeune travailler aux Etats-Unis pour soutenir financièrement sa famille, comme de nombreux paysans suédois, et travaille à New York comme infirmière. 

    En 1902, elle se convertit au catholicisme et reçoit le baptême. Arrivée à Rome deux ans plus tard, elle entre chez les carmélites où elle prend, avec une permission spéciale du pape Pie X, l'habit des "brigittines", l'ordre fondé par la Suédoise sainte Brigitte en 1363, une siècle et demi avant la naissance de la Réforme. 

    Elisabeth Hesselblad a reconstitué l'ordre à Rome en 1911, et en Suède en 1923, avec un grand souci constant de l'unité des chrétiens. Elle meurt à Rome en 1957, à l'âge de 87 ans. 

    C'est le pape Jean-Paul II qui a lancé le processus conduisant à sa canonisation. Béatifiée en avril 2000, elle fut déclarée "Juste parmi les Nations" en 2004 pour avoir sauvé des juifs pendant la Seconde guerre mondiale, à Rome. 

    François effectuera, le 31 octobre et le 1er novembre, une visite en Suède, pays très sécularisé, où il participera, à Lund, à l'invitation de la Fédération luthérienne mondiale, à une commémoration oecuménique pour le prochain 500e anniversaire de la Réforme protestante de Martin Luther, qui sera célébré en 2017. 

    La canonisation d'Elisabeth Hesselblad a une portée limitée en Suède, pays de 150.000 catholiques seulement. 

    La cérémonie a été néanmoins retransmise en direct sur la 2e chaîne publique SVT2 et la principale chaîne privée TV4.  

    Dimanche matin, le pape a également canonisé le père Jan Papczy'ski, en religion Stanislas de Jésus et Marie (1631-1701), considéré quant à lui comme un éminent représentant de l'école polonaise de spiritualité. 

  • Pédophilie : les évêques devront agir sous peine d'engager leur propre responsabilité

    IMPRIMER

    De Sébastien Maillard sur le site du journal La Croix :

    Pédophilie, les évêques en première ligne

    Le pape a signé une loi qui donne la possibilité de démettre un évêque ou un supérieur religieux pour « manque de diligence grave » dans son traitement des cas d’abus sexuels sur mineurs.

    Le pape François prévient les évêques « qu’ils doivent désormais agir, sous peine d’engager leur propre responsabilité ».

    Afin de responsabiliser davantage les évêques face aux scandales de pédophilie pouvant survenir dans leurs diocèses, le pape François a signé samedi un motu proprio (acte législatif du pape) qui lui permet de démettre de ses fonctions un évêque diocésain, ou le supérieur d’un ordre religieux, s’il a fait preuve d’un« manque de diligence grave » dans sa gestion de cas d’abus sexuels sur « mineurs ou adultes vulnérables ». Autrement dit, s’il a omis de prendre les décisions que de tels crimes imposent. Il ne s’agit pas d’une poursuite pénale contre l’évêque ou le supérieur, puisque sa négligence ne constitue pas un délit, mais d’une sanction disciplinaire envers sa mauvaise gestion de telles affaires dans le cadre de ses fonctions. Il y a tout juste un an, le pape avait déjà tenté d’engager la responsabilité des évêques sur ce terrain en créant, à la Curie, un nouveau tribunal au sein de la puissante Congrégation pour la doctrine de la foi chargé de juger les manquements au devoir professionnel des évêques devant les cas d’abus sexuels du clergé (lire La Croix du 11 février 2015). Mais en pratique, cette instance judiciaire, proposée au pape par le C9 (Conseil des cardinaux entourant le pape pour la réforme de la Curie), n’a jamais vu le jour. « Des canonistes s’interrogeaient sur la faisabilité de tels jugements », explique l’un d’eux à Rome.

    Sans être considérée comme un recul, la nouvelle solution retenue par le pape se veut plus simple à mettre en pratique, en ne créant pas d’institution propre. Elle précise que dans le droit canon, qui prévoit déjà la révocation des évêques pour « causes graves », celles-ci comprennent « la négligence des évêques dans l’exercice de leur fonction, en particulier dans les cas d’abus sexuels commis sur mineurs et adultes vulnérables ».

    En pratique, l’instruction relèvera des dicastères (équivalent de ministères de la Curie) directement concernés, que sont les congrégations pour les évêques, la vie consacrée, pour les Églises orientales ou les pays de mission. Elles engageront une enquête à partir d’indices probants. La nouvelle loi laisse la possibilité à l’évêque accusé de se défendre. Le Vatican pourra l’exhorter« fraternellement » à démissionner dans les 15 jours ou sinon émettre un décret de révocation. Mais la décision finale appartiendra au pape.

    Autre nouveauté toutefois, le pape sera assisté à cette fin d’un « collège de juristes ». Selon un commentaire du porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi, ce collège sera sans doute « constitué de cardinaux et d’évêques ».

    Le dispositif doit entrer en vigueur le 5 septembre prochain. Il ne sera pas rétroactif. Mais, comme l’observe un canoniste du Vatican, « puisqu’il n’y a pas de prescription dans l’Église face aux abus sexuels, il est difficile encore d’apprécier si une négligence passée pourra être jugée si elle entraîne toujours des dommages ». « Aller jusqu’à la révocation sera rarissime, l’évêque démissionnera avant », estime le canoniste français Emmanuel Tawil (université Paris 2), pour qui l’intérêt de la nouvelle loi du pape est surtout son « effet d’annonce » : « Elle prévient les évêques, qui ne l’auraient pas encore compris, qu’ils doivent désormais agir, sous peine d’engager leur propre responsabilité. »

    La révocation pour « négligence » explicitée par le motu proprio ne concerne pas seulement la pédophilie. Elle couvre plus largement les actes ayant provoqué un dommage grave « physique, moral, spirituel ou patrimonial » sur des personnes ou envers « une communauté dans son ensemble ». Mais le « manque de diligence » doit alors s’avérer être « très grave », et non seulement « grave »comme dans les affaires d’abus sexuels. En tout cas, la démission peut être requise même « sans culpabilité morale » de l’évêque ou du supérieur religieux.

    Intitulée « Comme une mère affectueuse », la loi de cinq articles survient alors que l’Église catholique est éclaboussée par des scandales de pédophilie qui mettent en cause la réactivité des évêques, supérieurs hiérarchiques des prêtres dans leur diocèse. De telles affaires concernent le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, ou le cardinal George Pell, ancien archevêque de Sydney et aujourd’hui proche collaborateur du pape François à la Curie.

    Sébastien Maillard

  • Mais où va donc l'histoire ? (Rémi Brague)

    IMPRIMER

    Du blog de Robin Guilloux :

    Afficher l'image d'origine

    Rémi Brague, Où va l'Histoire ? Dilemmes et espérances, (Dove va la storia ? Dilemni e speranze), Entretiens avec Giulio Brotti, traduit de l'italien par Philippe Charpentier de Beauvillé, éditions SALVATOR, 2016

    Né le 8 septembre 1947 à Paris, Rémi Brague est professeur émérite de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Titulaire de la chaire Romano Guardini à l'Université Ludwig-Maximilian de Munich de 2002 à 2012., il a reçu le prix Ratzinger en 2012. Il est notamment l'auteur de Europe, la voie romaine (Criterion, 1992), Qui est le Dieu des chrétiens ? (Salvator, 2011) ; Les ancres dans le ciel (Seuil, 2011), Modérément moderne(Flammarion, 2014) et Le règne de l'homme (Gallimard, 2015). Cest l'un des fondateurs de la revue Communio. Rémi Brague est membre de l'Institut de France. Il est connu depuis son ouvrage Europe, la voie romaine ainsi que pour ses essais sur la religion chrétienne. Ses recherches actuelles relèvent de l'histoire des idées à très long terme et de la comparaison entre christianisme, judaïsme et islam.

    Giulio Brotti

    Né en 1963, Giulio Brotti est docteur en philosophie, professeur de lycée et journaliste. Il a dirigé pour les Éditions La Scuola La science et Dieu, de Michael Heller (2012), et Être des personnes, de Robert Spaemann (2013).

    "C'est peu dire que notre époque se caractérise par un sentiment de lassitude et de scepticisme à l'égard de l'histoire humaine : on considère même comme naïve la tentative d'y retrouver des lueurs de sens ou des raisons d'espérer.

    Dans cet entretien avec Giulio Brotti, Rémi Brague se livre à un examen sans concession de cette attitude, contestant avec force bien des stéréotypes sur la relation que nous autres postmodernes entretenons avec nos racines. Les considérations philosophiques sont étroitement liées ici aux questions les plus concrètes, de dramatique actualité, comme celles de la coexistence entre les grandes religions, de la possibilité d'un dialogue avec l'islam, de la « vocation » de l'Europe, de l'avenir des biotechnologies et de la tentation - qui s'insinue dans la culture de notre temps - d'« en finir avec l'homme », au nom d'un idéal de perfection mortifère.

    Ce livre est aussi l'occasion pour Rémi Brague de revenir sur son parcours intellectuel, lui qui se définit volontiers comme « modérément moderne », selon l'expression d'une de ses publications récentes."

    Table des matières :

    Notice biobibliographique - Chapitre I. La vie des idées - Chapitre II. des tangentes au cercle - les religions dans le temps - Chapitre III. les malentendus de la modernité - Chapitre IV. Renoncer à l'homme ?

    Extrait de l'introduction :

    "Sous forme d'interview, ce livre voudrait aussi constituer une introduction générale à la pensée de Rémi Brague. Les questions et réponses ont été concentrées sur quelques points saillants, répartis en quatre chapitres :

    - dans le premier ("La vie des idées"), on s'est arrêté sur l'actuelle situation de crise de la mémoire historique et sur le sens que Brague attribue à l'étude non seulement des concepts philosophiques et scientifiques, mais, plus généralement, des "représentations collectives" des époques passées.

    - le titre du second ("Des tangentes au cercle : les religions dans le temps") paraphrase une célèbre expression  de Karl Barth, selon laquelle, dans le Christ, le monde divin rencontrerait le monde humain "comme la tangente un cercle", sans le toucher (en d'autres termes sans se confondre avec lui). Dans cette partie, on prend au sérieux la "prétention à la vérité" de l'expérience religieuse et on considère sous l'angle historique les rapports entre le judaïsme, le christianisme et l'islam ;

    - Dans le troisième chapitre ("Les malentendus de la modernité"), Brague scrute de manière critique le stéréotype (ressassé au point de sembler évident) selon lequel la révolution scientifique des XVI-XVIIème siècles aurait marqué une rupture radicale avec une vision "naïve" du cosmos, censée avoir été celle du Moyen-Âge. A l'idée d'une "fracture", le chercheur français oppose celle d'une "articulation", d'un développement, c'est-à-dire que les aspects de l'innovation vont toujours de pair avec ceux de la continuité.

    - Dans le dernier chapitre ("Renoncer à l'homme ?"), on affronte les implications et les incidences de la question anthropologique sur une époque apparemment encline à la refouler ou à la "déconstruire". En partant de la célèbre prophétie de Michel Foucault d'une prochaine disparition de l'homme (destiné à être supprimé "comme un visage de sable à la limite de la mer"), Brague examine les particularités et les contradictions d'une culture - la nôtre - qui semble nourrir "une certaine insatisfaction devant l'humain : devant l'humain en tant que tel, et non devant telle ou telle de ses réalisations, toujours déficientes, voire devant les horreurs dont l'histoire nous livre le témoignage." (pp.16-18)

    Lire les notes de lecture de Robin Guilloux sur son blog

  • Pas-de-Calais: Dom Philippe Germain de Montauzan devient le sixième Abbé de l'abbaye bénédictine Saint-Paul de Wisques

    IMPRIMER

    Pour l’abbaye bénédictine Saint-Paul de Wisques (Pas-de-Calais), le choix était simple. Disparaître abbaye Wisques.jpg(pas un seul novice depuis 25 ans) ou accueillir du sang neuf. Le jeudi 10 octobre 2013, le relais fut officiellement passé aux moines de Fontgombault.

    Ce fut une grâce insigne. Joie chez l’évêque d’Arras, Mgr Jean-Paul Jaeger : « Les communautés monastiques sont indispensables à la vie de notre diocèse. C’est un poumon spirituel vital. Il y a quelques mois, j’ai dû fermer le monastère de cisterciennes de Belval et je ne voulais pas recommencer avec Saint-Paul de Wisques. Je suis heureux que les moines plus âgés puissent être soutenus par de plus jeunes. C’est pourquoi je souhaite de tout cœur la bienvenue aux frères venus de Fontgombault. »

    La liturgie  grégorienne célébrée  selon la forme extraordinaire du rite romain est donc désormais de règle à Wisques, comme elle l’est dans la grande abbaye de l’Indre ; ce qui n’exclut pas pour les moines  la possibilité de dire la messe selon le nouvel ordo dans des cas déterminés.

    Montauzan.jpgElu par ses pairs, Dom Philippe Germain de Montauzan,  l’un des moines venus de Fontgombault, est aujourd’hui devenu le sixième abbé de l’abbaye  de Wisques (fondée par Solesmes en 1889).

    Samedi dernier 4 juin 2016, sa bénédiction abbatiale a eu lieu  dans la cathédrale d’Arras, bien remplie pour la circonstance. Au cours de la messe, l’évêque du diocèse, Mgr Jaeger, entouré des moines et des prêtres des doyennés voisins, a reçu la présentation du nouvel Abbé, suivie d’un bref interrogatoire. Après l’homélie, la bénédiction lui a été conférée avec les prières litaniques d’usage et la remise de la règle (pour conduire les frères), l’anneau (symbole de fidélité), la mitre et le bâton pastoral. Dom Philippe Germain de Montauzan a ensuite baisé l’anneau de l’évêque, puis évêques, abbés et moines présents se sont approchés pour recevoir à leur tour le baiser de paix du nouveau père- abbé.

    Prêtre depuis trente-huit ans, le P. Philippe Germain de Montauzan est  né le 30 mars 1949 à Châlons-sur-Marne. Il a a choisi la vie monastique après des études à Lyon. Entré à l’abbaye de Fontgombault en 1969, il a été ordonné prêtre en 1978.

    JPSC

  • La résurrection du fils de la veuve de Naïm; homélie du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine

    IMPRIMER

    Prédication (archive du 9 juin 2013) par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Lc 7, 11-17)

    http://www.delamoureneclats.fr / http://www.unfeusurlaterre.org

    Évangile : Jésus rend la vie au fils de la veuve de Naïm (Luc 7, 11-17)
    Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu'une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l'on transportait un mort pour l'enterrer ; c'était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas. » Il s'avança et toucha la civière ; les porteurs s'arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi. » Alors le mort se redressa, s'assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. La crainte s'empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu : « Un grand prophète s'est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » Et cette parole se répandit dans toute la Judée et dans les pays voisins.

  • Le Pape remercie les jaïns pour leur engagement écologique

    IMPRIMER

    Lu sur le site « News.Va » (official Vatican network) :

    (RV) Une préoccupation commune : la protection de la Création. Au Vatican, le Pape a reçu ce mercredi 1er juin 2016, des représentants de l’Institut du Jaïnologie, basé à Londres et en Inde où se trouve la grande majorité des 10 millions d’adeptes du jaïnisme, une religion basée sur la compassion et la non-violence vis-à-vis de tous les êtres vivants. Le Pape s’est réjoui de cette rencontre «qui fait grandir notre sens des responsabilités pour prendre soin de la Création, un don que nous avons tous reçu», «le reflet de Dieu».

    Catholiques et jaïns partagent l’amour de la Terre, une «mère» qui «nous donne la vie et nous protège», «une sœur» qui nous accompagne. Et ainsi le Pape a invité chacun à la protéger, comme on le ferait avec une mère ou une sœur, «avec tendresse et paix». C’est un «devoir» à accomplir ensemble, a expliqué François.

    Le Pape a remercié l’Institut de Jaïnologie pour ce qu’ils font déjà en la matière, et a proposé que catholiques et jaïns restent «unis» pour défendre «cet idéal». «Prendre soin du créé, de la Terre, c’est prendre soin et protéger l’humanité entière», a conclu le Saint-Père.

    La délégation jaïne a également été invitée au siège du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, pour la 3ème fois, après deux visites en 1995 et en 2011. Date à partir de laquelle un dialogue a été mis en place avec des rencontres en 2011, 2013 et 2015. Ce mercredi, leur entretien s’est déroulé dans un climat «de respect réciproque et d’amitié». Ils ont exprimé leur intention de développer leur coopération au niveau local, en insistant sur l’éducation des jeunes. D’autres thématiques concrètes de convergences ont été identifiées, comme le fait de rendre la planète habitable et pacifique pour tous.

    (CV-MD) »

    Ref. Le Pape remercie les jaïns pour leur engagement écologique

    Le but de la vie pour les jaïns est le même que pour l'hindouisme, le bouddhisme et le sikhisme : le croyant doit atteindre l'illumination appelée moksha ou nirvana. L'humain doit sortir du flux perpétuel des réincarnations. Le jaïnisme est, d'un point de vue philosophique, un matérialisme éthique. Malgré ses temples, le jaïnisme peut être considéré comme un « transthéisme ». Pour le jaïnisme, le monde est incréé ; il n’a ni commencement ni fin, il existe par sa propre nature. La svastika est son symbole.

    JPSC

  • L’ « Eglise » anglicane à l’agonie

    IMPRIMER

    femme-pretre6c56.jpgL' Eglise anglicane: une « Eglise » d’Etat embarquée sur tous les vaisseaux de la modernité avancée qui l’entraînent sur la voie d’un déclin irréversible. A qui le tour ? Lu sur le site « diakonos.be » :

     « Selon des statistiques de l’Église d’Angleterre diffusées mercredi 1er juin, le clergé anglican vieillit : un quart des prêtres est âgé de plus de 60 ans et seulement 13 % d’entre eux ont moins de la quarantaine.

     Parallèlement, l'Eglise anglicane perd plus de 1% de fidèles par an (-12% depuis 10 ans) et ces chiffres continuent de baisser.

     Pourtant, l'Eglise anglicane accepte d'ordonner des hommes et des femmes mariés, célibataires ou homosexuels, prêtres comme évêques. Bien loin d'attirer les vocations, ces réformes mondaines n'ont fait qu'attiser la crise et ont créé de nombreux schismes internes.

     Le 9 novembre 2009, le Vatican a publié une Constitution apostolique, signée par Benoît XVI le 4 novembre précédent, intitulée Anglicanorum Coetibus qui prévoit que les prêtres [sic, ndb] anglicans qui se rallieraient à Rome bénéficieront d'un ordinariat personnel leur permettant de conserver leurs traditions, notamment liturgiques, au sein de l'Église Catholique. Ces dernières années, plusieurs dizaines de prêtres [re-sic, ndb ] anglicans mariés sont retournés au catholicisme. ... ». 

    Ref. Dans l’Église d’Angleterre, le clergé continue à vieillir

    L’identité du prêtre et la nature du sacrement de l’ordre sont hélas très obscurcies aussi au sein même de l’Eglise catholique postconciliaire.

    JPSC