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  • Le déclin du christianisme aux USA

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    Du Salon Beige (Michel Janva) :

    Déclin du christianisme aux États-Unis

    Déclin du christianisme aux États-Unis

    Selon une nouvelle étude du centre de recherche américain PEW, commentée par Gregory Roose :

    • 65% des adultes américains se déclarent chrétiens, une baisse de 12 points au cours de la dernière décennie.
    • la proportion de la population qui se définit comme athée, agnostique ou «non-croyante», s’élève à 26%, en hausse de 17%.
    • 43% des adultes américains s’identifient au protestantisme, en baisse de 51% par rapport à 2009
    • environ un adulte sur cinq se dit catholique, en baisse de 23% par rapport à 2009.
    • les non-croyants croissent plus vite chez les démocrates que chez les républicains.
    • il y a maintenant environ 167 millions d’adultes chrétiens aux États-Unis, avec une limite inférieure de 164 millions et une limite supérieure de 169 millions, compte tenu de la marge d’erreur de l’enquête.
    • Information surprenante, les catholiques ne constituent plus la majorité de la population hispanique américaine. 47% des Hispaniques se disent catholiques, contre 57% il y a dix ans.
  • Flandre : du compromis à la belge pour le cours de religion

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    De cathobel.be :

    Cours de religion en Flandre: un compromis à la Belge

     (N-VA) est le nouveau ministre flamand de l’.

    « Nous sommes prêts à élaborer ensemble le contenu du cours de dialogue inter-religieux dont le nouvel accord de gouvernement flamand prévoit la possibilité de l’oganiser dans le troisième degré des écoles publiques de la communauté flamande en remplacement d’une des deux heures de religion ou de morale non-confessionnelle », disent les sept responsables des dites « instances reconnues ».

    Une des polémiques surgies dans la dernière ligne droite des longues négociations pour la formation du nouveau gouvernement flamand, était celle des . Il y aurait eu sur la table diverses propositions. Soit les réduire, dans toutes les écoles, de deux à une heure par semaine. Soit les réduire uniquement dans le réseau publique et laisser le choix au réseau libre – c’est-à-dire aux écoles catholiques – pour cette seconde heure: maintenir le  ou le remplacer par une heure supplémentaire de néerlandais (l’option privilégié par la N-VA de Bart De Wever) ou par une heure de formation civile (peut-être le fameux cours de « Levensbeschouwing Ethiek & Filosofie » défendu par l’Open VLD de Gwendelyn Rutten.

    Troisième grade

    Une fois l’accord de 303 pages du Gouvernement flamand de Jan Jambon étant disponible, il s’est avéré qu’un compromis à la Belge avait été conclu: tout le monde peut se vanter de gagner à court terme et les vrais perdants ne seront connus qu’à long terme. L’accord prévoit la possibilité de remplacer une heure de religion par une heure de dialogue inter-religieux, cela uniquement dans le troisième degré des écoles de la communauté flamande. Il est évident que la plupart de ces écoles vont se servir de ce nouveau dispositif; il leur permet de réunir les élèves qui suivent des cours confessionnels (catholiques, orthodoxes, protestants, anglicans, juifs ou musulmans) ou de morale non-confessionnelle pour un seul cours inter-religieux et de ne plus avoir recours à plusieurs professeurs dans plusieurs locaux différents pendant cette heure.

    C’est par rapport à cette nouvelle possibilité que les responsables des sept « instances reconnues » qui organisent les cours de religion ou de morale non-confessionnelle dans les écoles du réseau de la communauté flamande – le GO! –, se disent prêts maintenant à se mettre à l’œuvre partant des bonnes pratiques des compétences inter-religieuses qui existent déjà dans ces écoles. Ces sept responsables sont : Monsieur Sylvain Peeters pour les cours de morale non-confessionnelle, Mgr. Johan Bonny pour les cours de religion catholique, le métropolite Athenagoras Peckstadt pour les cours de religion orthodoxe, le channoine Jack McDonald pour les cours de religion anglicane, le pasteur Eric Corthauts pour les cours de religion protestante et évangélique, Monsieur Wolf Ollech pour les cours de religion juive et Monsieur Mehmet Üstün pour les cours de religion musulmane.

    Groupes restreints

    Dans les autres degrés et les autres écoles, rien ne change… cette fois-ci. Mais la demande de réduire davantage les cours de religion sera évidemment de nouveau sur la table des prochaines négociations. Entretemps, le risque pour beaucoup d’écoles publiques de peiner à trouver les professeurs nécessaires pour les cours de religion juive ou orthodoxe ou protestante, pourrait s’immiscer dans le débat. Déjà maintenant, plusieurs de ces professeurs passent beaucoup de temps en voiture pour aller d’une école à l’autre, afin de donner leurs deux heures de cours à des groupes d’élèves souvent très restreint. Sachant que les directions privilégieront les professeurs les plus impliqués dans leur école – en l’occurrence les professeurs de morale non-confessionnelles – pour animer les cours inter-religieux, les professeurs de religions minoritaires auront la vie encore plus dure.

    Benoit LANNOO

  • Synode amazonien : le synode de Kraütler

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    Il y a cinq ans, le Pape avait déjà en tête les conclusions du Synode sur l’Amazonie

    À la veille du vote du document final du synode sur l’Amazonie, la question de savoir quelles seront les principales innovations soumises à l’approbation du Pape a déjà une réponse prévisible.

    En effet, aussi bien la conception de ce synode que son objectif – l’ordination de prêtres mariés et nouveaux ministères pour les femmes – étaient déjà en gestation à l’audience du 4 avril 2014 entre le Pape François et l’évêque autrichien émigré au Brésil Erwin Kraütler.

    Nous connaissons à présent le détail du déroulement de cette audience et de ses développements ultérieures grâce à un livre que Mgr Kraütler lui-même a publié à l’occasion de ce synode.

    Pour comprendre comment l’histoire et l’issue du synode sur l’Amazonie étaient déjà écrites à l’époque, il suffit de parcourir les pages de ce livre, comme l’a fait Maike Hickson dans « LifeSite News » le 22 octobre, dans la critique que nous reproduisons ci-dessous :

    *

    L’architecte du Synode révèle comment le Pape François pourrait « ouvrir une porte » à l’ordination des femmes

    de Maike Hickson

    Erwin Kraütler, l’évêque émérite du diocèse de Xingu au Brésil, vient de publier un nouveau livre consacré au Synode sur l’Amazonie et sur à ses résultats.  Son livre s’intitule « Le renouveau c’est maintenant.  Les impulsions du synode sur l’Amazonie pour la Réforme de l’Église ».

    Dans sa nouvelle publication, Mgr Kraütler répète son appel pour des prêtres mariés, des femmes diacres ainsi que des femmes prêtres.  C’est dans ce contexte qu’il évoque le rôle important que les femmes jouent déjà dans l’Église de sa propre région, le Brésil.  Voici ce qu’il écrit pour dénoncer le fait que les femmes aient trop peu droit à la parole dans l’Église catholique :

    « Souvent, je fais référence au fait que chez nous, dans notre diocèse de Xingu, les choses se passent très différemment.  Là-bas, les femmes président les Liturgies de la Parole et que, ce faisant, elles prononcent aussi l’homélie.  Mais cette expérience au Brésil et peut-être également ailleurs n’est tout au plus qu’un rayon de lumière ténu et est encore très loin d’être le signe ce cette nouvelle aube que nous attendons depuis si longtemps. »

    Il se dit « convaincu qu’une égale dignité de la femme en ce qui concerne les ministères ordonnés viendra ».

    « Et j’espère », poursuit l’évêque, « que le Synode sur l’Amazonie ouvrira de nouveaux chemins pour cela, ou au moins qu’il fera quelques pas dans la bonne direction ».

    *

    Mgr Kraütler se rappelle sa rencontre avec le pape François le 4 avril 2014, une rencontre qui allait être un moment crucial dans l’histoire de l’actuel Synode pan-amazonien, et il montre comment tous les sujets qu’il avait porté à l’attention du Pape François ont été aujourd’hui inclus dans le Synode sur l’Amazonie.

    En racontant son audience privée avec le Pape François, l’évêque autrichien rappelle tout d’abord que c’était en fait son propre conseiller théologique, le P. Paulo Suess, qui peu avant l’audience, avait parlé à François du manque de prêtres en Amazonie.  C’est alors que le Pape a dit « qu’il attendait des évêques qu’ils lui fassent des propositions concrètes et courageuses. »  Et, en riant, le Pape François a ensuite demandé à Mgr Kraütler s’il se souvenait que lui aussi avait utilisé le même mot – « Corajudos » [que Mgr Kraütler traduit par les mots « courageux, audacieux »] – dans son discours aux JMJ de Rio de Janeiro le 27 juillet 2013.

    L’évêque autrichien raconte également avoir présenté trois points au Pape : « la situation [et les droits] des peuples indigènes d’Amazonie » ; « l’Amazonie et l’écologie » et « les paroisses sans Eucharistie », c’est-à-dire le manque de prêtres.  C’est à ce moment, à propos du troisième point, que le Pape a demandé à Mgr Kraütler s’il avait une proposition spécifique à faire.  Après que Mgr Kraütler ait simplement répondu qu’il fallait trouver une manière pour faire en sorte que ces paroisses ne soient pas exclues de l’Eucharistie, le Pape a fait référence à « un évêque à Mexico ; Mgr Samuel Ruiz de San Cristóbal de las Casas, aujourd’hui décédé », et que Mgr Kraütler connaissait.  Mgr Ruiz avait ordonné diacres permanents des centaines d’indigènes mariés et qui ne faisaient que diriger leurs propres paroisses.  Cette pratique avait été interrompue par le Vatican en 2001.

    Le Pape François a ensuite demandé à Mgr Kraütler pourquoi ces diacres ne pouvaient pas également célébrer la Sainte Messe, ce à quoi l’évêque a répondu : « parce qu’ils sont mariés ».  C’est alors que le Pape François lui-même a ressorti les idées d’un autre évêque, Mgr Fritz Lobinger qui avait imaginé une « Equipe d’Anciens » à la tête d’une paroisse, ordonnés [prêtres] et qui pourraient donc célébrer la messe.  Ces « Anciens », selon les idées de Lobinger, pourraient être mariés – et être aussi bien des hommes que des femmes.

    Il est significatif que le Pape François ait mis sur la table les idées d’un homme qui appelait explicitement à l’ordination de femmes à la prêtrise.  Mais il est aussi significatif qu’il discutait déjà des idées de Lobinger en 2014, alors qu’en 2019, il déclarera dans une conférence de presse dans l’avion : « je ne dis pas que ça devrait être fait, parce que je n’y ai pas réfléchi, je n’ai pas prié suffisamment sur le sujet ».

    *

    On pourrait peut-être affirmer qu’il s’agit du Synode de Kräutler.

    Mgr Kraütler affirme : « Pour nos indigènes du Brésil, il est absolument merveilleux que le Pape François ait suivi toutes les demandes que j’ai pu lui présenter [en 2014] pendant mon audience privée à Rome. »

    Mais Mgr Kraütler a également des mots dénigrants pour les « Romains » dans le conseil pré-synodal chargé de préparer le Synode sur l’Amazonie et qui comptait dix-huit membres, nombre d’entre eux issus d’Amérique latine et certains de la Curie romaine.  Il s’agissait d’un groupe d’experts latino-américains qui avait préparé une première version des « Lineamenta » (document préparatoire) pour le Synode sur l’Amazonie mais leurs idées avaient rencontré une certaine résistance.  En décrivant la façon dont l’équipe pré-synodale a travaillé sur ce document préparatoire en avril 2018, Mgr Kraütler a déclaré : « Parfois, il y avait des divergences d’opinion, surtout avec les ‘Romains’ ».

    L’évêque autrichien a ensuite enfoncé le clou en décrivant la réunion du conseil pré-synodal de mai 2019 qui avait pour but de discuter des versions préparatoires de l’« Instrumentum laboris », le document de base pour les travaux du synode.

    « Les discussions n’ont pas été toujours faciles », écrit le prélat autrichien.  « Parfois, nous avons senti un vent contraire glacial ».  Et de poursuivre pour expliquer ses déclarations : « Le problème est toujours le même : des opinions basées sur une pastorale de plusieurs années au contact direct du Peuple de Dieu qui vient se heurter aux normes froides, aux canons, aux paragraphes brandis par des membres de la Curie romaine qui ne connaissent l’Amérique latine que du point de vue touristique et qui n’ont probablement jamais travaillé directement sur le terrain en pastorale dans un paroisse. »

    Mgr Kraütler insiste sur le fait que son propre groupe « a combattu bravement » et a finalement pu boucler le document de travail du synode.  Mais il a été encore plus satisfait quand, les 14-15 novembre 2018, s’est déroulé à Manaus une réunion du conseil pré-synodal rassemblant les présidents de toutes les conférences régionales de l’Amazonie brésilienne.  Le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode des Évêques, avait fait le déplacement depuis de Rome.  « Cette réunion », explique Kraütler, « m’a donné davantage d’espoir qu’on puisse, malgré tout, avancer sur le problème des paroisses sans Eucharistie et sur les conditions pour l’admission aux ministères ordonnés ».

    « Parce que soudainement », poursuit-il, « les évêques qui n’avaient pas encore dit grand-chose sur ce sujet ont soudain fait entendre leur voix.  Comme on s’y attendait, le cardinal Baldisseri a soulevé plusieurs objections et a fait référence aux déclarations de plusieurs papes.  Mais à ce moment, deux évêques – dom Edson de São Gabriel da Cachoeira (Amazonie) dt Dom Filipe de Miracema do Norte (Tocantins) – ont répondu et ont résisté, tout comme Pierre l’a fait avec Paul à Antioche, ‘s’opposant ouvertement’ (Gal 2:11) à Son Éminence. »

    Selon l’évêque autrichien, le P. Filipe s’était préparé en mettant par écrit un texte et « a déclaré tout de go : ‘les conditions actuelles pour l’admission aux ministères ordonnés doivent être revues !’ ».

    Pour ce prélat, « la tradition » a un mauvais goût.  Il propose de se débarrasser du « lest accumulé au cours des siècles, que nous avec notre Église supportons à grand-peine et que certains dans les milieux de droite défendent au nom de la ‘tradition’ ».

    Il propose à présent avec assurance que le Synode sur Amazonie se débarrasse de tout ce qui est « superflu ».

    *

    En ce sens, Mgr Kraütler révèle dans son nouveau livre que, pendant les réunion du conseil pré-synodal, « en présence du pape, j’ai insisté pour inclure l’ordination de femmes diacres dans le document final [du Synode Amazonien]. »  Cependant, le cardinal Baldisseri a insisté sur le fait qu’il serait « préférable de laisser d’abord les ‘gens’ d’Amazonie répondre d’abord aux questions que nous leur posons plutôt que d’anticiper leurs réponses ».

    Pour Kraütler, le diaconat féminin est un objectif incontournable du Synode sur l’Amazonie puisque « réalistiquement, nous ne ferons pas d’avancées substantielles concernant la prêtrise des femmes.  J’ai de la peine pour le Pape François, parce que le Pape Jean-Paul II a affirmé sans équivoque que l’Église n’avait pas l’autorité pour ordonner des femmes à la prêtrise. »  Maintenant, le Pape François, « est lié par cette décision », a ajouté le prélat, « en ce qui concerne l’accès des femmes à la prêtrise ».  Mais, en ce qui le concerne, il pense toujours que cette affirmation « n’est pas un dogme ».

    Quant à la question de rester loyal à la Révélation, Mgr Kraütler a sa petite idée.  Cette question « ne signifie pas réellement que tous les rites et les normes de l’Églises primitive sont encore contraignants pour nous au sens où elles l’étaient à l’époque ».  Il rejette ici explicitement l’admonition de Saint-Paul selon laquelle « les femmes devraient garder le silence dans les assemblées » (1 Cor 14 :33-34).  « Si cette règle était encore en vigueur », argumente-t-il, « qu’est-ce qui se passerait dans les paroisses d’Amazonie et d’ailleurs qui sont dirigées par des femmes dans deux tiers des cas ? ».  Cet évêque affirme même que ce passage de Saint Paul n’aurait été ajouté que tardivement, mettant ainsi en doute son authenticité.

    Le prélat autrichien suggère en outre que l’église du XXe siècle a abandonné de nombreux enseignement de l’Église du XIXe, notamment en ce qui concerne la position de l’Église par rapport à la démocratie (Pape Saint Pie X), ou encore en matière de liberté religieuse (« Dignitatis Humanae »), ainsi que d’autres nouveautés introduites par le Concile Vatican II qui auraient été jugées hérétiques à l’époque du Premier Concile. »

    *

    Dans son audace, Mgr Kraütler donne en fait raison aux « peurs des cercles conservateurs » au sein de l’Église catholique – citant explicitement certains écrits de Sandro Magister et de Giuseppe Nardi (Katholisches.info) – et en particulier concernant leurs craintes que le « laboratoire sur l’Amazonie » ait pour but d’attenter au sacrement de l’Ordre.  « Ce qui est ici présenté comme une grande crainte », écrit Kraütler, « je le regarde dans une attitude d’espérance.  Le Synode sur l’Amazonie pourrait bien provoquer une avancée historique dans l’Église universelle. »

    Il conclut alors avec ce qu’il espère que le Pape François fera probablement.  En première lieu, il espère que le Pape écoutera les participants au synode.  « Si nous présentons nos demandes avec insistance, le Pape pourrait, comme il l’a fait au synode sur la famille, ouvrir une porte en disant : ‘Maintenant, vous les évêques, vous avez la possibilité de faire ce que vous estimez nécessaire’ ».  Il reviendrait donc aux conférences épiscopales régionales de dire : Oui, la situation chez nous est telle qu’il est bon que nous recourions à la possibilité que le Pape nous a donné d’’ordonner des ‘viri probati’ et des femmes diacres ».

    Ici, Mgr Kraütler fait un lien avec l’exhortation post-synodale « Amoris laetitia » du Pape François dans laquelle il a permis que les conférences épiscopales régionales – comme la Conférence épiscopale allemande – autorisent certains couples divorcés et remariés à recevoir la Sainte Communion, malgré le fait qu’ils vivent dans objectivement en état d’adultère.

    Vu comment Mgr Kraütler a pu si facilement obtenir du Pape François qu’il organise un synode sur base des trois points tels qu’il les a présentés au Pape en 2014, on peut fort bien s’attendre à lire une conclusion et une proposition semblable à celle qu’il décrit aussi bien dans le rapport final du Synode que dans l’exhortation post-synodale du Pape François qui ne tardera certainement longtemps pas à arriver.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Asie : une triple menace pour les chrétiens

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    Asie: Triple menace pour les chrétiens

    Publié le 24 octobre 2019

    Dans un Rapport consacré à l’oppression des chrétiens que l’AED va sortir en novembre en français, l’association pointe du doigt la situation de plus en plus préoccupante que vivent les chrétiens d’Asie, et plus particulièrement ceux d’Asie du sud et de l’est.

    C’est aujourd’hui en Asie du sud et de l’est que la situation des chrétiens s’est le plus détériorée sur les deux précédentes années, analyse le prochain Rapport de l’AED sur les chrétiens en détresse « Persécutés et Oubliés ? ». Les derniers attentats de 2019 au Sri Lanka et aux Philippines démontrent qu’ils sont désormais confrontés à une triade de menaces: l’extrémisme musulman, le nationalisme agressif et les régimes autoritaires.

    Chrétiens asphyxiés

    Au cours de ces deux dernières années, les attaques les plus graves commises contre des chrétiens ont été perpétrées par des milices islamistes. L’attentat du 27 janvier 2019 aux Philippines a fait 20 morts et plus de 100 blessés et celui du dimanche de Pâques, le 21 avril 2019, au Sri Lanka a tué 258 personnes et blessés plus de 500 autres. Dans ces deux cas, les attaques ont été revendiquées par l’État islamique. D’autres groupes comme les Talibans, sont aussi à l’origine d’attentats au Pakistan (attentat contre l’église à Quetta en décembre 2017, 9 morts et 50 blessés).

    Outre la violence islamiste, l’ultranationalisme menace le christianisme. En Inde, il s’agit de l’ « hindutva », qui prône un ultranationalisme hindou. Plus de 100 attaques contre les chrétiens ont été signalées entre 2017 et fin mars 2019. Selon Mgr Paulsamy, évêque de Dindigul, le BJP (Bharatija Janata Party), parti au pouvoir, « soutient les fondamentalistes » et s’oppose à la liberté religieuse.

    En Chine, la situation des droits de l’homme s’est également détériorée pour les chrétiens et les autres minorités ces deux dernières années, le pays ayant la volonté de « siniser » les croyances religieuses. Concrètement, cela se traduit par une forte répression des expressions religieuses non autorisées par l’État (destruction d’églises, interdiction de la vente en ligne de bibles etc.)

    En Corée du Nord, le régime autoritaire rend la situation toujours aussi dramatique pour les chrétiens – et tout autre croyants-, les nord-coréens devant manifester une dévotion totale à la dynastie Kim au pouvoir et au régime.

    Forte présente de l’AED

    L’AED reste extrêmement présente dans ces pays d’Asie du sud et de l’est pour subvenir aux besoins des chrétiens sur place. Rien qu’au Sri Lanka, la fondation a envoyé depuis 2003 plus 8 millions d’euros. Au Pakistan, l’association soutenu 60 projets en 2018 (construction d’églises, soutien aux religieux, formation des prêtres etc.). Quant à l’Inde, il demeure le premier pays bénéficiaire des aides de l’AED.

  • Espagne : des croyants tentent de réparer la profanation de l'Eucharistie

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Des croyants espagnols tentent de réparer la profanation à Jésus-Hostie

    Rédigé par Nicolas Bauer, EJLC le  dans Tribune libre

    Des croyants espagnols tentent de réparer <br>la profanation à Jésus-Hostie

    L’avocate chrétienne espagnole Polonia Castellanos a annoncé e 8 ocotbre dernier que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait enfin accepté de juger l’« affaire des hosties ». L’État espagnol est donc attaqué, devant les juges de Strasbourg, pour ne pas avoir sanctionné une profanation massive d’hosties par un « artiste » athée. Au-delà de cette demande de réparation devant les tribunaux, des croyants espagnols ont voulu réparer l’offense faite au Corps du Christ, en témoignant de leur foi dans le sacrement de l’Eucharistie. 

    En 2015, un « artiste » espagnol Abel A. a profané 242 hosties consacrées, subtilisées au cours de plusieurs messes. Il les a arrangées sur le sol pour former le mot « pederastia », puis a posé nu avec son « œuvre », dont les photos ont été exposées dans des locaux prêtés par la ville de Pampelune. L’« artiste » a assumé le fait que sa démarche visait à blesser les catholiques et s’est réjoui d’y être parvenu. À l’issue de l’exposition intitulée « Amen », il a vendu sa création pour près de 300 000 euros.

    Il est difficile d’imaginer un cas de profanation plus extrême que celui-ci : profaner le Corps du Christ est, d’après le Catéchisme de l’Église catholique, le pire sacrilège qui soit1. En effet, une hostie consacrée n’est pas seulement « sacrée » ou une image de Dieu, c’est Dieu Lui-même. L’absence de condamnation d’Abel A. pour de tels actes laissent donc croire que tout est permis contre les chrétiens en Espagne. Depuis cette exposition, l’« artiste »affirme d’ailleurs fièrement que des admirateurs lui ont rapporté d’autres hosties consacrées.

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  • Dire que le Vatican risque la faillite est faux

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    Lu sur le site de la Libre :

    "Le Vatican n'est pas en faillite. Ils veulent porter atteinte au pontificat"

    Le cardinal hondurien Oscar Maradiaga, conseiller économique du pape François, a déclaré mardi qu'il était "faux" d'affirmer que le Vatican risquait de faire faillite, une thèse développée dans un livre-enquête sorti la veille en librairie.

    "Dire que le Vatican risque la faillite est faux", a déclaré le prélat qui chapeaute un groupe restreint de six cardinaux conseillant le pape François sur les réformes économiques internes de la Curie (gouvernement du Vatican). "Il me semble qu'une stratégie précise de discrédit est en cours", estime le cardinal Maradiaga, dans un entretien publié mardi par le quotidien italien La Repubblica.

    "Ils veulent porter atteinte au pontificat: d'abord en dépeignant une Eglise composée majoritairement de pédophiles, maintenant en montrant une négligence économique. Mais il n'en est rien", a ajouté le prélat. Ce proche du pape François était interrogé sur un livre du journaliste italien Gianluigi Nuzzi qui se prévaut de documents internes du Vatican.

    Le journaliste s'est fait une spécialité des scandales financiers de l'Eglise, au point de se retrouver devant un tribunal du Vatican en 2016 pour avoir obtenu et publié des documents secrets du Saint-Siège (procès "Vatileaks 2") dans un livre sorti l'année précédente.

    Dans son nouvel opus, intitulé "Jugement universel", le journaliste décortique un bilan financier 2018 dans le rouge et qui s'aggrave.

    Il publie des grilles de comptes de l'Apsa, l'organisme qui gère les biens du Saint-Siège et donc l'essentiel du patrimoine immobilier appartenant au Vatican, faisant ressortir un déficit de 43,9 millions d'euros en 2018, contre un trou de 32 millions d'euros l'année précédente.

    Le résultat opérationnel (qui fait la différence entre les dons et recettes d'un côté et les coûts du personnel de l'autre) ressort dans le rouge à près de 59 millions d'euros en 2018, tandis que le résultat financier est positif à près de 15 millions d'euros.

    Le journaliste évoque notamment un patrimoine immobilier d'une valeur estimée à 2,7 milliards d'euros, mais qui est mal géré avec quelque 800 propriétés vides, 15% des 3.200 biens loués mis à disposition gratuitement, d'autres à des prix d'amis.

    Dans un rapport interne de conseillers du pape, cité dans le livre, on peut lire que "le déficit est récurrent et structurel" et qu'"il a atteint des niveaux préoccupants, présentant le risque de conduire à la faillite en l'absence d'interventions urgentes".

  • Irlande du Nord : les évêques s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

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    De Vatican News (Adélaïde Patrignani) :

    Les évêques d’Irlande du Nord s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

    La loi qui décriminalise l’avortement et légalise le mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord a pris effet ce mardi 22 octobre. L’épiscopat régional évoque «un jour tragique» pour les enfants à naître, et s’inquiète aussi de la situation politique de l’Irlande du Nord, qui a conduit à ce changement législatif.

    C’est à minuit, ce mardi, que ces changements sont entrés en vigueur en Irlande du Nord. L'avortement a été libéralisé et le mariage homosexuel légalisé sur décision du Parlement de Westminster à Londres, où sont gérées les affaires courantes de la province britannique en raison de la paralysie de l'exécutif local. En juillet dernier, les députés britanniques avaient voté des amendements pour étendre le droit à l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord si aucun gouvernement local n'était formé d'ici le 21 octobre. Dépourvue d'exécutif depuis janvier 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, les institutions politiques de la province britannique d'Irlande du Nord sont toujours actuellement à l'arrêt.

    Une région jusque-là «à part»

    Des députés nord-irlandais étaient revenus siéger lundi en début d’après-midi afin de débattre de la loi et de tenter de s’y opposer. Une action surtout symbolique, car sans le soutien de plusieurs partis, un premier ministre et un vice-premier ministre ne peuvent pas être élus, et la loi adoptée à Londres n’a donc pu être bloquée.

    Contrairement au reste du Royaume-Uni, où il est autorisé depuis 1967, l'avortement était jusqu'ici illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse menaçait la vie de la mère. Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé partout ailleurs dans le pays, y restait également interdit.

    Respecter le don de la vie

    Dans une déclaration datée publiée ce 22 octobre, les évêques catholiques nord-irlandais estiment qu’il s’agit d’un «jour tragique pour les enfants à naître qui ne béniront jamais le monde par leurs vies uniques et précieuses». «C’est aussi un triste jour pour notre démocratie locale», ajoutent-ils. 

    L’épiscopat d’Irlande du Nord souligne que l’avortement «est une violation brutale du don précieux de la vie», et que ce droit à la vie «ne nous est donné par aucune loi ou gouvernement». Il évoque aussi «la liberté de conscience des professionnels de la santé», qui doit «être respectée». Ceux-ci ne devraient pas être contraints  de «soutenir une action qui entre en conflit avec leur engagement à défendre la vie». Les évêques se disent par ailleurs «inquiets» de la redéfinition du mariage avec son ouverture aux personnes de même sexe.

    La responsabilité des élus

    Le message des prélats nord-irlandais revient en des termes vigoureux sur la situation politique, d’où découle la mise en application de cette nouvelle loi. «L’inévitable vérité, peut-on lire, est que nos élus locaux avaient le temps et le pouvoir d’éviter que cette draconienne législation sur l’avortement de Westminster ne soit introduite au-dessus de la tête des citoyens locaux, mais ils ont choisi de ne pas le faire. C’est le devoir des citoyens de tenir leurs représentants élus pour responsable de ces décisions qu’ils ont prises», estiment les évêques.

    «Toute loi humaine qui ôte le droit à la vie est une loi injuste, et chaque personne, chaque votant, chaque représentant politique doit y résister», écrivent-ils plus loin, d’autant plus lorsque ces élus sont catholiques puisque le sujet interpelle alors leur «foi».

    Agir politiquement et prier

    Les évêques appellent les partis politiques d’Irlande du Nord à «redoubler leurs efforts pour restaurer l’Assemblée et un pouvoir exécutif partagé», afin de «faire face au besoin urgent de construire une société fondée sur le respect du droit à la vie» et attentive aux plus nécessiteux. Ils demandent aux votants de participer aux prochaines consultations sur la législation introduite ce 22 octobre, et de «ne laisser aucun doute à leurs représentants quant à leurs sentiments sur le sujet». Et c’est un appel à la prière que l’épiscopat nord-irlandais lance en conclusion de son communiqué. Prier «pour une société qui respecte l’égal droit à la vie et au soin d’une mère et de son enfant à naître, avec une compassion qui accueille chaque enfant comme un cadeau unique et merveilleux».

  • Missionnaire en Afrique : loin du rêve amazonien

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    Ref. Missionnaire dans le nord du Bénin

    JPSC

  • Londres impose l'avortement et le mariage gay à l'Irlande du Nord contre son gré

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    Lu sur le site 7 sur 7 :

    L'avortement et le mariage gay sur le point d’être légalisés en Irlande du Nord, contre l’avis de ses députés

    L'avortement est sur le point d'être libéralisé et le mariage homosexuel d'être légalisé en Irlande du Nord, sur décision du Parlement de Westminster, à Londres, malgré une ultime tentative symbolique lundi de députés nord-irlandais de s'y opposer.

    Contrairement au reste du Royaume-Uni, où il est autorisé depuis 1967, l'avortement est illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse menace la vie de la mère. Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé partout ailleurs dans le pays, y est également interdit.

    Dépourvue d'exécutif depuis janvier 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, la province britannique d'Irlande du Nord a ses institutions politiques actuellement à l'arrêt et voit ses affaires courantes gérées par Londres.

    Profitant de la situation politique paralysée, les députés de Westminster, à Londres, ont voté des amendements en juillet pour étendre le droit à l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord si aucun gouvernement local n'était formé d'ici ce lundi. Ces changements entreront en vigueur à minuit.

    "NOUS Y SOMMES, le jour où nous disons au revoir à des lois sur l'avortement oppressives qui ont contrôlé nos corps et nous ont refusé le droit d'avoir le choix", s'est félicité sur Twitter Grainne Teggart, chargé de campagne pour l'ONG Amnesty en Irlande du Nord.

    Pour s'y opposer, des députés nord-irlandais sont revenus siéger, lundi en début d'après-midi, afin de débattre de la loi, une action surtout symbolique. Car concrètement, sans le soutien de plusieurs partis, un Premier ministre et un vice Premier ministre ne peuvent pas être élus - ce qui signifie que la loi adoptée à Londres ne pourra pas être bloquée lundi.

    “C’est un jour très triste”

    Parmi les parlementaires présents, des membres du principal parti unioniste et ultraconservateur DUP, opposé à tout assouplissement sur ces questions et mené par l'ancienne Première ministre nord-irlandaise Arlene Foster.

    "C'est un jour très triste", a déclaré cette dernière à la presse après la séance parlementaire. "Je sais que certaines personnes voudront faire la fête aujourd'hui et je leur dis: 'Pensez à ceux d'entre nous qui sommes tristes aujourd'hui et qui estiment que c'est un affront à la dignité humaine et à la vie humaine'".

    Des manifestants anti-avortement étaient présents aux abords de l'assemblée nord-irlandaise, certains tenant des pancartes proclamant "L'avortement? Pas en mon nom". Parmi les protestataires, Bernadette Smyth, directrice du groupe Precious Life Northern Ireland a fustigé la décision prise à Londres et qu'elle juge "non démocratique et injuste". (...)

  • Les cent ans du Sacré-Coeur de Montmartre

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    Lu sur le site du Salon Beige (Michel Janva) :

    Il y a cent ans : la consécration de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre

    Il y a cent ans : la consécration de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre

    « C’est ici que sont les martyrs, c’est ici que le Sacré-Cœur doit régner ! ». Ces puissantes paroles du cardinal-archevêque de Paris, Mgr Joseph Hippolyte Guibert (1802-1886) ne sont pas pour rien dans la construction de la basilique qui fête, à partir du 20 octobre 2019, le centenaire de sa consécration:

    Montmartre, lieu des martyrs. Sur cette colline ont été suppliciés les premiers apôtres de Paris : saint Denis et ses compagnons Eleuthère et Rustique.

    Vers 475, sainte Geneviève fait construire une église à l’endroit même où saint Denis rendit son ultime témoignage de foi et d’amour envers l’unique et seul Seigneur, Jésus-Christ, vrai Fils de Dieu. Au IXe siècle, l’édifice qui menace ruine est reconstruit. Par la suite, et jusqu’à la Révolution française, l’église se mue en couvent de religieuses bénédictines, dédié à la Vierge Marie. 

    La station du métropolitain “Abbesses”, à Montmartre, témoigne encore de cette présence monastique, de même que les rues de Rochechouart ou de la Tour d’Auvergne, qui portent les noms de supérieures d’un monastère aujourd’hui disparu. Et pour cause : dispersées par la Révolution française, les Bénédictines voient leur monastère pillé et détruit de fond en comble en 1792. Au plus fort de la Terreur, la dernière abbesse, Marie-Louise de Montmorency-Laval, monte sur l’échafaud le 24 juillet 1794. Son sang permet la miraculeuse résurrection de vie religieuse qui s’opérera quatre-vingts ans plus tard sur la Butte sacrée, écrit avec justesse le site de la Basilique.

    Le vœu national 

    En 1870, Garibaldi s’empare de Rome et le pape Pie IX, spolié de ses Etats, se réfugie sur la colline du Vatican. Parallèlement le Second Empire s’effondre face à la Prusse qui envahit la France. Celle-ci, vaincue et humiliée, est amputée de l’Alsace et de la Lorraine. La capitale est en proie à l’agitation révolutionnaire de la Commune de Paris. Celle-ci se constitue à la suite des émeutes de mars 1871 qui ont lieu sur la butte Montmartre, où deux généraux sont sauvagement assassinés.

    Dans cette situation tragique, deux hommes de foi lancent « le vœu national », une confrérie patriotique ayant notamment pour but de réaliser la consécration de la France au Sacré-Cœur, selon la demande de ce dernier à sainte Marguerite-Marie, le 17 juin 1689. 

    Réfugiés à Poitiers, soutenus par le cardinal Pie, l’entrepreneur Alexandre Legentil et son beau-frère, le peintre Hubert Rohault de Fleury, font campagne pour édifier un sanctuaire en l’honneur du Sacré-Cœur. Le vœu national rédigé par Alexandre Legentil énonce : « En présence des malheurs qui désolent la France et des malheurs plus grands peut-être qui la menacent encore ; en présence des attentats sacrilèges commis à Rome contre les droits de l’Eglise et du Saint-Siège, et contre la personne sacrée du Vicaire de Jésus-Christ, nous nous humilions devant Dieu et réunissant dans notre amour l’Eglise et notre patrie, nous reconnaissons que nous avons été coupables et justement châtiés. Et pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l’infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ le pardon de nos fautes ainsi que les secours extraordinaires, qui peuvent seuls délivrer le Souverain pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France, nous promettons de contribuer à l’érection à Paris d’un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus ».

    Le 18 janvier 1872, Mgr Guibert approuve la pieuse initiative qui prévoit de construire une église dédiée au Sacré-Cœur et il choisit comme emplacement le sommet du Mont des martyrs – Montmartre – qui domine Paris. Il s’écrie : « C’est ici que sont les martyrs, c’est ici que le Sacré-Cœur doit régner, afin d’attirer tout à Lui… Au sommet de la colline où le christianisme prit naissance parmi nous, dans le sang de nos premiers apôtres, doit s’élever le monument de notre régénération religieuse ».

    Afin de pouvoir acquérir les terrains nécessaires, les promoteurs du projet se tournent vers l’Assemblée Nationale qui vote, le 24 juillet 1873, la reconnaissance d’utilité publique de ce chantier grandiose. La laïcité n’était pas encore l’idéologie sectaire qui s’est abattue depuis sur la France. Le pays de Clovis, de saint Denis et de sainte Geneviève savait encore reconnaître comme source de ses malheurs le mépris de Dieu et de ses droits. L’église sera consacrée au Sacré-Cœur, sur la butte Montmartre, en réparation pour toutes les fautes nationales – “Gallia poenitens et devota”. 

    De la première pierre à la consécration 

    Le 16 juin 1875, le cardinal Guibert pose la première pierre de l’édifice. Le chantier connaîtra de nombreuses péripéties et vicissitudes. La consécration, prévue le 17 octobre 1914, est reportée à cause de l’entrée en guerre. C’est finalement le 16 octobre 1919, il y a cent ans, que le cardinal Amette, archevêque de Paris, consacre le bâtiment au culte de Dieu, sous la présidence du cardinal Antonio Vico, alors préfet de la Sacrée Congrégation des rites et légat du pape Benoît XV.

    Pour saluer ce centenaire, une année jubilaire a été décrétée entre le 20 octobre 2019 et le 18 octobre 2020. Ajoutons que, depuis le 1er août 1885, l’adoration eucharistique s’y déroule sans interruption, de jour comme de nuit, dans le silence, afin de faire monter vers le Ciel une longue prière réparatrice, pour Paris, la France et l’Eglise qui en ont un si grand besoin. Commencée dans une chapelle provisoire édifiée à côté du chantier, l’adoration eucharistique perpétuelle n’a jamais été interrompue, y compris lors des bombardements d’avril 1944.

    Christus imperat !

  • Synode amazonien : les statues païennes volent dans le Tibre

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    Les fétiches amazoniens utilisés dans les célébrations vaticanes durant le synode (très) spécial  réuni par le pape François ont été dérobés et jetés dans le Tibre , vidéo à l’appui . Lu sur le site Benoît et moi cette traduction de l’article d’Andrea Zambrano paru dans la  « Nuova Bussola  Quotidiana »(La NBQ) :

    pachamama3.jpg

    " Blitz à l’aube à Santa Maria in Traspontina. Un « justicier » inconnu a fait la seule chose à faire: il est entré dans l’église où se déroulent les rites pagano-amazoniens et a pris les statuettes de Pachamama faussement attribuées à la Vierge. Arrivé à Castel Sant’Angelo, il les a jetées dans le Tibre. La vidéo devient virale. Et le geste prend un sens qui va au-delà de la Pasquinade: pour éradiquer le paganisme, il faut des moyens expéditifs et une raison droite.

    « Non so che viso avesse, neppure come si chiamava » (Je ne sais pas quel visage il avait, ni comment il s’appelait… Ce sont les paroles d’une chanson célèbre « La Locomotiva » de Francesco Guccini, en 1972). Et pourtant, depuis ce matin, nous savons qu’il y a un justicier de la nuit qui a fait la seule chose qu’il fallait faire: il a pris les statuettes amazoniennes adorées dans les rites païens de ces derniers jours et qui ont indigné les fidèles de toutes les latitudes, et ils les a jetées dans le Tibre. La vidéo qui documente « l’exploit » tourne en ce moment sur internet avec une vitesse impressionnante.

    Les trois statuettes conservées à Santa Maria in Transpontina et utilisées pour le rituel amazonien de pacotille de ces derniers jours, et même apportées en procession au Pape, voyagent en ce moment paisiblement à Ostie où elles vont bientôt entrer en pleine mer et enfin rejoindre la nature.

    Quelqu’un est entré dans l’église de Via della Conciliazione ce matin à l’aube vers 7 heures du matin et après les avoir « furtivement » prélevées, les a jetées dans le fleuve non loin de là. Juste à la hauteur du pont sur le Tibre de Castel Sant’Angelo. La vidéo le montre qui entre dans l’église, pose la caméra sur un banc où quelques fidèles sont déjà entrés pour la prière du matin, rassemble les trois statuettes puis sort. Sur le trajet, on ne voit que le buste, une chemise bleue et les trois statuettes tenues contre lui. Une fois à Castel Sant’Angelo, où se trouvaient autrefois les prisons pontificales, l’homme place les trois statues sur le parapet du pont. Et en trois coups secs, il jette dans le fleuve les artefacts représentant une femme indigène enceinte et nue.

    La vidéo s’achève sur les trois objets qui s’enfoncent dans le Tibre, et devient en quelques minutes virale. L’homme a agi sans être dérangé signe que – à l’évidence – ces statues ne devaient pas avoir une grande valeur économique. Mais pas même spirituelles, puisqu’on a essayé d’une certaine manière de les faire ressembler à une iconographie mariale inacceptable: Notre-Dame d’Amazonie. Une Marie inexistante, qu’on a fait passer comme telle pour promouvoir une ritualité tribale qui n’est rien d’autre que du folklore au goût païen. Le Synode perd ainsi l’un de ses principaux protagonistes: la petite Pochaontas, élevée au rang de déesse et maintenant disparue parmi les vagues.

    C’est un geste qui va au-delà de la farce mais qui se charge de symbologies précises: le paganisme est tôt ou tard balayé par la juste raison. Même quand celle-ci suggère la manière forte. Dans les symboles païens entrés au Vatican ces jours-ci, les références à un paganisme qui est très, très proche du diabolique sont évidentes. Ainsi s’achève l’histoire des statuettes sur lesquelles le Vatican lui-même n’a jamais été capable de donner une définition iconographique juste, cachant mal embarras et non-dits. Et pourtant, la présence de ces statues, complètement étrangères à la culture catholique, a été considérée comme choquante par de nombreux fidèles et même par des prélats, comme en témoigne la position du cardinal vénézuélien Urosa, qui a critiqué avec force le syncrétisme de la kermesse dans les jardins du Vatican et le cortège d’entrée avec la Pachamama à St Pierre.

    Quant à notre nouveau Pasquino (1), nous ne savons pas ce qui lui arrivera si les autorités du Vatican le découvrent et l’arrêtent pour vol de divinités. Il devra certainement avoir des justifications valables étant donné que le fait de lancer des objets imprudemment d’un pont constitue un cas de péché écologique dès qu’un tel péché sera sanctionné. Et la justification que le bois est au fond biodégradable ne vaudra rien.

    NDT

    • Pasquino est une célèbre statue de Rome, célèbre parce qu’elle est devenue parlante, entre le XVIe et le XIXe siècle. A ses pieds, mais le plus souvent à son cou, on accrochait la nuit des feuilles contenant des satires en vers, de façon anonyme, qui s’en prenaient aux plus importantes personnalités publiques: les nommées « pasquinades », dans lesquelles émergeaient, non sans un certain esprit de défi, la mauvaise humeur populaire envers le pouvoir et l’aversion pour la corruption et l’arrogance de ses représentants."

    Ref. Justice est faite

    Provocation pour provocation: on joue à quoi exactement ?

    JPSC

  • Synode amazonien : les orientations finales prévisibles

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Un expert climatique parle au synode.  Prévisions certaines : des prêtres mariés et des femmes ministres du culte

    Voici les deux informations qui ressortent de la conférence de presse qui s’est tenue le 21 octobre au Vatican sur le synode amazonien.

    La première, c’est que la seule intervention de la journée en séance, après la présentation du projet de document final par le cardinal Cláudio Hummes et la prière de tierce, a été celle d’un célèbre scientifique du climat, l’allemand Hans Joachim Schellnhuber.

    Schellnhuber n’est pas catholique ni même croyant mais il figure parmi les préférés du pape François qui l’a nommé en 2015 membre ordinaire de l’Académie pontificale des sciences et qui a voulu qu’il soit l’un des présentateurs officiels de l’encyclique « Laudato si’ ».

    Ses thèses catastrophistes – jugées incohérentes par d’autres grands experts du climat, comme par exemple en Italie le professeur Franco Prodi – ont été parfaitement illustrées par l’allocution qu’il a prononcée pour l’occasion, étayée par des graphiques et intégralement reproduite dans le bulletin de la salle de presse du Vatican.

    Et donc, parmi les « invités spéciaux » au synode sur l’Amazonie, aux côtés de l’ex-secrétaire de l’ONU Ban Ki-Moon et de l’éco-économiste malthusien Jeffrey D. Sachs, c’est précisément Schellnhuber que le pape François a voulu voir figurer.

    C’est à lui – et à lui seul – qu’on a donné le micro en séance au moment crucial : tout de suite après la remise aux pères synodaux du projet de document final et juste avant qu’ils ne se répartissent dans les douze cercles linguistiques pour en discuter et proposer des amendements.  Encore une fois, comme si la défense de la nature était la raison d’être de l’Église en Amazonie et dans le monde.

    *

    La seconde information, c’est la confirmation de ce à quoi on s’attendait mais qui n’avait jamais été dit explicitement.  Une confirmation ultra-fiable puisqu’elle a été donnée au cours de la conférence de presse par le cardinal Christoph Schönborn en personne.

    Le cardinal Schönborn a été personnellement invité par le pape François à faire partie de la commission chargée d’élaborer le document final du synode.

    Mais il a déclaré que ça n’a pas été à lui ni aux autres membres élus par l’assemblée ou nommés par le Pape qu’est revenu le soin de rédiger l’avant-projet du document.

    Leur rôle n’a été que de le mettre au propre.  Parce que le texte de base – a déclaré le cardinal Schönborn – avait déjà été rédigé par le cardinal Cláudio Hummes « avec ses collaborateurs », parmi lesquels figurait certainement le cardinal jésuite Michael Czerny, le secrétaire spécial du synode.

    En effet, le cardinal Hummes est véritablement l’« alter ego » du pape François dans ce synode sur l’Amazonie.  Au cours de la phase préparatoire, il en a été le « des ex machina » et à présent, pendant que le synode est en cours, il cumule le double rôle de rapporteur général et de président de la commission pour l’élaboration du document final.

    Et quel était depuis le début le véritable objectif de toute cette opération ?  Celui d’innover sur les deux principaux « thèmes principaux » que le cardinal jésuite Carlo Maria Martini avait proposé de traiter par un enchaînement de synodes, dans sa mémorable intervention au synode de 1999 : « La carence de ministres ordonnés, le rôle de la femme dans la société et dans l’Église… »  (le troisième thème de la liste de Martini, « la discipline du mariage », a comme on le sait, déjà été traité et résolu comme il le voulait par François dans l’exhortation « Amoris laetitia » qui a suivi les deux synodes sur la famille).

    Et donc, comme annoncé au paragraphe 129 de l’« Instrumentum laboris », c’est-à-dire du document de base du synode sur l’Amazonie et comme dans son discours introductif avant les débats, le cardinal Hummes a visé droit dans le mille en préconisant aussi bien « l’ordination sacerdotale des hommes mariés » que le fait de conférer « un ministère adapté aux femmes responsables de communautés », première étape d’un développement futur qui pour certains membres de ce synode devrait aboutir au diaconat et au sacerdoce féminin.

    Voici comme le cardinal Hummes s’est textuellement exprimé sur ces deux points :

    « Une autre question, c’est le manque de prêtres au service des communautés locales sur le territoire, avec la carence d’Eucharistie qui s’en suit, à tout le moins dominicale, ainsi que d’autres sacrements.  On manque aussi de prêtres responsables, ce qui veut dire une pastorale faite de visites sporadiques au lieu d’une pastorale adéquate avec une présence quotidienne.  Eh bien, l’Église vit de l’Eucharistie et c’est l’Eucharistie qui édifie l’Église (S. Jean-Paul II).  La participation à la célébration de l’Eucharistie, au moins le dimanche, est fondamentale pour le développement progressif et complet des communautés chrétiennes et pour la véritable expérience de la Parole de Dieu dans la vie des personnes.  Il sera nécessaire de définir de nouveaux chemins pour l’avenir.  Dans la phase d’écoute, les communautés indigènes ont demandé que, tout en confirmant la grande valeur du charisme du célibat dans l’Église, face à la nécessité impérieuse de la majeure partie des communautés catholiques en Amazonie, l’on ouvre la voie à l’ordination sacerdotale des hommes mariés résidents dans les communautés.  Et en même temps, devant le grand nombre de femmes qui dirigent aujourd’hui les communautés en Amazonie, que l’on reconnaisse ce service et que l’on cherche à le consolider avec un ministère adapté aux femmes dirigeantes de communautés ».

    Dans le document final, on peut déjà être certain que ces deux points seront repris et soumis au vote et qu’ils récolteront quelques dizaines d’avis contraires, comme cela ressort déjà des « Rapports » des groupes linguistiques, mais pas assez pour les recaler.

    Après quoi, le document – comme c’est la règle – sera présenté au Pape, lui laissant le soin de déterminer quoi faire, dans une exhortation post-synodale qui paraîtra au cours des premiers mois de l’an prochain mais qui, sur ces deux points-clés, est essentiellement déjà écrite.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.