DES ONG PROFITENT DES CRISES HUMANITAIRES POUR PROMOUVOIR L’IVG
synthèse de presse bioéthique de genethique.org
05 novembre 2019
Lors d’une conférence organisée à Washington le 8 octobre dernier par CARE, Save the children, IRC et Family Planning 2020, plusieurs de ces grandes organisations internationales intervenant dans l’aide humanitaire d’urgence ont affirmé profiter de leurs interventions dans des pays en crise pour promouvoir l’avortement. Pour ces ONG, une crise humanitaire permet « de faire évoluer les normes de genre, de promouvoir la contraception et l’avortement et de mener des campagnes afin de modifier la législation relative à l’IVG ».
Seema Manohar de Care a expliqué que, dans le cadre de l’aide médicale internationale (PLGHA), l’organisation menait des actions qui prenait le contrepied de la politique américaine (cf. Donald Trump supprime le financement des ONG soutenant l’avortement, Etats-Unis : renforcement de la politique de Mexico et La mesure « pro life » adoptée par Donald Trump fait réagir) qui interdit le financement « des groupes internationaux pratiquant des avortements ou soutenant cette activité ». En République démocratique du Congo, l’intervention humanitaire liée au conflit a été l’occasion d’élargir l’offre de contraceptifs.
Conseillère contraception et avortement à l’IRC, Erin Wheeler a souligné que son organisation « s’efforçait d’être féministe » et pratiquait des avortements dans huit pays, notamment en Colombie[1]. Dans ce pays, elle permet aux femmes, par le biais d’association affiliées au Planned Parenthood international, « d’avorter après 13 semaines d’aménorrhée ». A un stade moins avancé de la grossesse, son organisation donne des pilules abortives. Pour changer une norme dans un pays, a-t-elle expliqué, une des méthodes consiste à trouver des associations qui travaillaient déjà sur la question et à les aider en mettant en place des partenariats et en les soutenant financièrement.
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[1] La Cour constitutionnelle de Colombie a dépénalisé l’avortement le 10 mai 2006 dans trois situations : en cas de viol, d'une malformation du fœtus qui empêche sa survie après naissance ou si la grossesse met en danger la santé de la mère.
Sources: C-Fam, Rebecca Oas (24/10/2019)