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  • Quand l'hebdomadaire Dimanche se fourvoie

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    "Dimanche" de cette semaine (n°17 du 26 avril) publie une pleine page (4) consacrée à une interview de Jacques Brotchi.
     
    Jacques Brotchi, médecin et homme politique (sénateur MR), est connu pour son engagement en faveur de la libéralisation de l'euthanasie et son implication dans les textes de lois relatifs à cette pratique. Il est notamment l'auteur d'un livre intitulé "Dis, c'est quoi l'euthanasie?".
     
    Alors que la Belgique baigne dans une atmosphère ultralibérale qui l'a conduite à avoir des législations parmi les plus permissives du monde en matière d'éthique, notamment en ce qui concerne l'euthanasie et l'avortement, on peut se demander s'il est vraiment judicieux de la part d'un hebdomadaire catholique accrédité par l'autorité ecclésiastique d'offrir une tribune de cette dimension à un apôtre "du droit de mourir dans la dignité". Comme si l'opinion publique belge n'était déjà pas assez formatée par des médias largement acquis à ces pratiques en opposition radicale avec les positions éthiques de l'Eglise catholique...
     
    Les tenants de la libre-pensée et de l'action laïque doivent être éberlués de voir le rare petit organe de presse catholique qui subsiste encore offrir ses colonnes à un éminent promoteur du droit à l'euthanasie, pour s'y présenter tout à son avantage, sous le titre "Les convictions d'un grand médecin", "sommité mondiale" et "très grand médecin portant bien haut dans le monde la médecine de notre pays"... Quelle aubaine !
     
    Dans le climat actuel où les repères sont devenus tellement flous et incertains, on peut douter que le brave catholique abonné à Dimanche soit à même de faire la part des choses et puisse discerner, par exemple, qu'il est scandaleux de ne réserver la clause de conscience qu'aux médecins en la refusant aux institutions catholiques, notamment aux maisons de repos qui restent encore fidèles à l'injonction fondamentale : "Tu ne tueras point".
     
    Imprégnés par les arguments en faveur de l'euthanasie par les médias dominants, le brave paroissien n'a nul besoin de les retrouver encore dans une publication quasi-officielle de son Eglise, auréolés par le prestige d'une sommité scientifique et politique.
     
    L'ouverture et le dialogue ont leurs limites, surtout quand il s'agit d'enjeux aussi fondamentaux que le respect de la vie humaine. Et surtout lorsque l'ouverture et le dialogue ne trouvent pas de réciprocité de l'autre partie.

  • Covid 19 : ce que la mortalité élevée en Belgique nous révèle des pays ayant légalisé l’euthanasie

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    Du site d'Atlantico.fr :

    Coronavirus : Ce que la mortalité record en Belgique nous révèle des pays ayant légalisé l’euthanasie

    Dans quelle mesure ce que nous voyons à l'occasion de la crise du covid illustre le problème de l'euthanasie légale ? En Belgique, cela provoque le rétrécissement des alternatives proposées à l'euthanasie et une moindre valorisation de la vie des personnes les plus âgées.

    Avec Alexandre Delaigue

    Atlantico : En quoi les chiffres de la mortalité record en Belgique face au Covid 19 sont-ils à mettre en lien avec la légalisation de l'euthanasie ?

    Alexandre Delaigue : Il faut se méfier de toute interprétation des chiffres et des comparaisons internationales dans ce domaine tant chaque pays a des manières de procéder à ce comptage macabre différemment. Si les chiffres de mortalité du Covid sont élevés en Belgique c'est largement parce que leur critère pour compter est large. Néanmoins comme le souligne un récent article du journal le Soir https://plus.lesoir.be/294338/article/2020-04-14/carte-blanche-la-belgique-est-desormais-le-deuxieme-pays-le-plus-affecte-par-le il semble qu'il y ait un problème spécifique d'accès au soin pour les personnes les plus âgées.

    Dans un ouvrage récent consacré à la fin de vie le docteur Gawande (https://www.amazon.fr/Nous-sommes-tous-mortels-Documents-ebook/dp/B015XOZETO/ref=sr_1_2?__mk_fr_FR=ÅMÅŽÕÑ&dchild=1&keywords=atul+gawande&qid=1587386019&sr=8-2) notait un problème lié à l'autorisation de l'euthanasie; le fait que les pays dans lesquels elle est légalisée tendent à avoir des systèmes de soins palliatifs moins développés, l'euthanasie y apparaissant comme une "solution" meilleure que des soins palliatifs coûteux, ou des systèmes permettant d'améliorer la vie des personnes âgées dépendantes, très difficiles à mettre en place. On peut se demander dans quelle mesure ce que nous voyons là à l'occasion de la crise du covid illustre ce problème: l'euthanasie légale a des conséquences qui ne se limitent pas aux seules personnes concernées mais qui touchent l'ensemble de la population, puisque nous serons tous confrontés un jour à la mort, la maladie et la souffrance. Ces conséquences, c'est le rétrécissement des alternatives proposées à l'euthanasie et une moindre valorisation de la vie des personnes les plus âgées.

    Cette crise sanitaire peut-elle relancer le débat sur la légalisation de l'euthanasie en France ?

    Alexandre Delaigue : Elle aura montré en tout cas que dans l'esprit de beaucoup, la vie des personnes n'a guère de valeur au delà de 80 ans. Combien de fois aura-t-on entendu "cette maladie n'est pas grave, elle ne touche que les très vieux"? Dans quelle mesure le manque d'alarmiste en début de crise est-il dû à cette idée, selon laquelle la mort des plus âgés, dans le fond, ce n'est pas si grave? Y a t'il seulement une volonté (compréhensible) de permettre à ceux qui souffrent de mettre fin à leurs jours, ou un projet de société plus large dans lequel à partir d'un certain moment, on a suffisamment vécu? Comment notre rapport à la mort va-t-il évoluer?

    Quels leviers économiques et politiques peuvent être actionnés pour sortir d'une réalité sociale où le bien être de nos aînés est sacrifié ?

    Alexandre Delaigue : L'un des principaux problèmes vient du fait que nous considérons le grand âge uniquement sous un angle médical, une série de dysfonctionnements physiques qu'il faut corriger, une médicalisation dans laquelle il faut avant tout prolonger les gens, même si cela est coûteux. Cette perspective mettant la survie en premier aboutit à des ehpad construits dans une logique hospitalière, plus que dans une logique visant à améliorer la qualité de vie des personnes concernées. Et une réglementation très forte du secteur qui crée des monopoles de fait, élevant le prix et restreignant la variété de l'offre. Il serait impossible à un entrepreneur de créer aujourd'hui une autre forme de lieu pour personnes âgées, d'expérimenter, de proposer des alternatives à l'existant. le résultat est un système dont les limites apparaissent au grand jour. Il serait tragique que la seule alternative qu'on offre à l'existant soit uniquement de mettre fin à ses jours. 

  • Le coronavirus nous fait comprendre que nous ne pouvons exister que dans l’interdépendance (Laura Rizzerio)

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Laura Rizzerio (UNamur) : « Le coronavirus nous fait comprendre que nous ne pouvons exister que dans l’interdépendance »

    22/04/2020

    Quels enjeux éthiques et philosophiques profonds la crise sanitaire actuelle révèle-t-elle ? Laura Rizzerio, Professeur de philosophie à l'Université de Namur, a répondu aux questions de l'IEB.

    Sur la crise actuelle

    Dans votre chronique publiée la semaine dernière dans La Libre Belgique, vous avez insisté sur l'importance de la notion de bien commun, tant à court qu'à plus long terme, pour faire face à la pandémie. Comment, dans ces moments de crise, parvenir à définir ce qui constitue précisément le bien commun d'une société ?

    La notion de « bien commun » n'est pas facile à préciser. Je voudrais dire ici qu'elle n'est pas, selon moi, à comprendre comme l'identification de ce bien avec un bien "substantiel" qui serait "quelque part" et qui constituerait le but vers lequel les intérêts de tous devraient converger. Comme précisait déjà Aristote en son temps, le bien peut être estimé bien parce qu'il est avant tout le bien "pour moi". Le point est alors de comprendre ce que « pour moi » signifie. Après avoir dit que le "bien" est le bien pour moi », Aristote lui-même insistait sur le fait que l'homme est un "vivant politique", en comprenant par là que l'humain est un vivant conscient d'être en relation avec d'autres vivants et capable de viser le bien et le juste reconnus comme tels pour tous les autres vivants lui ressemblant. Aujourd'hui, dans notre société, s'est imposée l'idée que le vivant humain doit être pensé comme un individu dont la réalisation se mesure à la conquête qu'il peut faire de son autonomie, comprise celle-ci comme "indépendance" et comme "liberté" presque absolues, dont les limites ne sont marquées que par la "non-nuisance" envers autrui.

    C'est cette compréhension du « pour moi » qui rend difficile la visée du bien commun, parce qu'elle rend difficile de se saisir comme un être en relation avec autrui et avec l'environnement. Or, la crise du coronavirus nous fait comprendre que notre indépendance, ainsi que la conception de notre liberté comme absolue sont un leurre et que, de fait, dans le bien comme dans le mal, nous sommes tous liés, ne pouvant exister que dans l'interdépendance. C'est une évidence dans les sociétés frappées par la pandémie. On peut en citer mille et un exemples. Personne ne peut aujourd'hui affirmer qu'il pourra sortir de la crise sans l'aide d'autrui. Le slogan le plus répété est d'ailleurs « restez à la maison, pensez aux autres ». Il serait très improbable d'entendre quelqu'un dire aujourd'hui qu'il peut « faire seul », sans tenir compte d'autrui. La notion d' « individu indépendant » est en train de voler en éclat. Et c'est un bien. Il faut qu'on en tire profit.

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  • Face au modernisme actuel, où sont les intellectuels catholiques à la hauteur du débat ? (lettre d'un lecteur)

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    A propos de "Du modernisme à la crise de l'Eglise" : un mot sur le manque d'actualisation du catholicisme anti-moderniste, face au modernisme d'aujourd'hui.

    Bonjour et merci beaucoup pour ceci : http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2020/04/16/du-modernisme-a-la-crise-de-l-eglise-un-debat-eclairant-entr-6230338.html

    Voici de quoi il est question ici : si une vision catholique anti-moderniste, non seulement anti-conciliaire, mais aussi voire surtout anti-postmoderne, ne s'actualise pas, au contact du modernisme d'aujourd'hui, aussi dominant ou influent celui-ci soit-il, au sein de l'Eglise catholique, cette vision, aussi éclairante, exigeante, orthodoxe et réaliste soit-elle, et surtout aussi utile soit-elle, au bénéfice de l'Eglise et des fidèles, dépérira puis disparaîtra.

    Bien des catholiques conservateurs ou traditionnels doivent beaucoup à Jean Madiran, même s'ils n'en sont pas restés à sa vision des choses, et il serait dommage, pour ne pas dire tragique, qu'aucun philosophe ou théologien catholique d'aujourd'hui n'essaie de réfléchir, dans le sillage de cet auteur, au contact du modernisme d'aujourd'hui, celui-ci, depuis le début de l'avant-Assise, sous Jean-Paul II, semblant vraiment être de moins en moins essentiellement "philo-conciliaire", au sens strict du terme, et de plus en plus évolutivement "philo-postmoderne".

    En effet, ce modernisme d'aujourd'hui semble vraiment plus partisan qu'opposé à la conception selon laquelle le catholicisme est porteur de stéréotypes philosophiques et théologiques infondés, propices à des discriminations injustes, non seulement entre la foi catholique et les confessions chrétiennes non catholiques, et entre la religion chrétienne et les religions non chrétiennes, mais aussi entre les couples mariés et les couples non mariés, entre les hétérosexuels et les homosexuels, entre les laïcs et les prêtres, et entre la morale chrétienne et les morales non chrétiennes.

    Aussi, il serait curieux de connaître la place qui est effectivement accordée à Dei verbum, à Lumen gentium, à Sacrosanctum concilium et à Ad gentes, dans la pensée et dans l'action de bien des évêques "inclusivistes périphéristes" qui ne tiennent manifestement pas, ou pas particulièrement, à ce que les fidèles catholiques pensent et vivent en Jésus-Christ,

    - non seulement “en connaissance de cause” sur les fondements et le contenu de la foi catholique, de la morale chrétienne, de la liturgie et des sacrements de l'Eglise, et sur la différence de nature entre la religion chrétienne et les religions non chrétiennes, 

    - mais aussi dans la vigilance et la résistance, face à l'hégémonie diversitaire et humanitaire, culturellement et sociétalement correcte, de l'égalitarisme ou du relativisme et du libéralisme ou du subjectivisme, en matière religieuse et en matière morale.

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  • COVID-19 : Réflexions autour de l'humanisation de la mort en temps de pandémie

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    De Paulo Rodrigues (Université catholique de Lille) sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Paulo Rodrigues - COVID-19 : Réflexions autour de l'humanisation de la mort en temps de pandémie

    22/04/2020

    Dans le contexte d'état d'urgence sanitaire, les mesures de protection dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et dans les unités de soins de longue durée (USLD) doivent être prises sans porter atteinte aux exigences de l'accompagnement et du soin. En particulier, l'impossibilité de contacter le patient et de l'accompagner dans ses derniers instants, constitue une déshumanisation de la mort qui n'est pas sans conséquences pour les patients, les soignants et les proches. Le respect de la dignité humaine implique le droit au maintien d'un lien social pour les personnes dépendantes, parfois de l'unique lien qui les rattache au monde extérieur et à la vie[1].

    Si la mort est un moment de « chaos », l'accompagnement du mourant constitue l'effort d'y inscrire un sens à travers la présence, les paroles, les gestes rituels. Ce qui ne se fait pas au moment de la mort ne sera jamais fait. Les proches risquent un deuil traumatique et l'émergence d'une culpabilité pathologique. En effet, le deuil commence déjà dans l'accompagnement des mourants.

    « Enterrer les morts, réparer les vivants » (Tchékhov), c'est poser les conditions d'une humanisation du temps du mourir et de la mort en temps de crise, pour éviter aussi bien une mauvaise mort qu'un mauvais deuil. Mourir « seul » est une profonde déshumanisation du mourant et de ceux qui restent.

    Les risques de banalisation et de déshumanisation de la mort sont réelles en temps de crise et d'urgence sanitaire. C'est pourquoi il doit être possible à un membre de la famille d'accompagner le mourant ou de pouvoir venir dans les derniers moments, toutes les mesures sanitaires respectées. En amont des situations critiques de fin de vie, il serait souhaitable de rétablir la communication entre le patient et la famille par les moyens technologiques possibles (visioconférence, téléphone, etc.), pour maintenir le lien et rompre l'isolement du patient. Dans les situations de fin de vie où une sédation profonde et continue jusqu'au décès est prévue, il serait important qu'avant la procédure les proches puissent avoir accès au patient, de manière directe ou indirecte.

    Dans ce temps du mourir, se pose en toute pertinence la question des tâches inachevées en attente de réalisation et d'achèvement, car il y a toujours, dans la vie de chacun, des « noeuds » à défaire : un pardon à demander ou à accorder, une réconciliation à faire, une personne à revoir, une disposition à mettre par écrit, un secret à révéler, un adieu à se dire. Ce travail fait, le patient pourra lâcher prise et l'entourage ne restera pas non plus prisonnier d'un deuil interminable ou d'une culpabilité pathologique.

    Bien accompagner les mourants implique aussi de tenir compte de leurs besoins spirituels et de veiller à ce que leurs derniers souhaits soient accomplis. L'accès à l'aumônier et à d'autres représentants religieux attitrés doit rester possible dans la situation actuelle de pandémie, car il s'agit tout de même d'une dimension de la prise en charge globale du patient.

    La souffrance compromet parfois la capacité de dire, d'agir et de s'exprimer, mais il ne faut pas définitivement renoncer à une parole et à une action personnelles lorsqu'il s'agit de la mort d'autrui. La symbolique et la ritualité religieuses accomplissent un rôle irremplaçable dans l'apaisement du mourant et de la famille. Il est important de ne pas mourir seul et sans parole, sans avoir la possibilité de partager l'évènement de sa mort avec ceux que l'on aime.

    Il s'agit surtout de construire un sens autour de la mort prochaine. La ritualisation de la mort permet de combattre le retour du chaos, de l'échec thérapeutique, de la souffrance ou du non-sens, en posant un geste symbolique qui ouvre l'horizon du sens. La ritualité offre de la sorte une densité symbolique à l'acte de mourir, une solidarité avec le mourant, face à l'épuisement de la technique médicale. Dans le rite ou la célébration familiale, il s'agit d'aider quelqu'un à mourir ‘vivant', c'est-à-dire, de donner à ce passage une densité humaine.

    [1] Comité Consultatif National d'Éthique (CCNE) - Réponse à la saisine du ministère des solidarités et de la santé sur le renforcement des mesures de protection dans les EHPAD et les USLD, 30 mars 2020.

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  • Le coronavirus nous ferait-il retrouver la mémoire ?

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    D'Aymeric Pourbaix sur le site de France Catholique :

    La mémoire retrouvée ?

    mercredi 22 avril 2020

    Reliques de St Benoît. Portail nord de l’abbaye de Fleury.
    © Fred de Noyelle / Godong

    La pandémie qui se prolonge, si elle éreinte les résistances et nous pousse à bout de souffle, semble aussi avoir la vertu de nous faire retrouver la mémoire. Confinés, il nous faut puiser dans nos ressources propres, dans les trésors enfouis dans l’épaisseur des siècles, pour alimenter notre conversation intérieure, et parfois même notre espoir.

    Lire la suite sur le site de France Catholique

  • Parlement européen : le vote d'un amendement purement idéologique, inutile et tendancieux

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    Le Parlement européen promeut les droits reproductifs et droits des LGBT en pleine crise du Covid-19 

    Bruxelles, le 22 avril 2020

    Vendredi 17 avril dernier, la résolution commune sur l’« Action coordonnée de l’UE pour combattre la pandémie du Covid-19 et ses conséquences » a été adoptée par le Parlement européen. Cet amendement déposé par GUE (extrême-gauche) et les Verts, a été adopté par 409 voix pour et 221 contre. Voici le texte de l'amendement :

    "48. Invite les États membres à garantir effectivement à toutes les femmes et jeunes filles un accès sûr et rapide à la santé génésique et sexuelle et aux droits et services de santé associés pendant la pandémie de COVID-19, notamment un accès à la contraception, y compris la contraception d’urgence, et à l’avortement; s’oppose fermement à toute tentative de retour en arrière en matière de santé et droits génésiques et sexuels ainsi que de droits des personnes LGBTI, et condamne, dans ce contexte, les tentatives visant à criminaliser davantage l’avortement, à stigmatiser les personnes porteuses du VIH et à entraver l’accès des jeunes à l’éducation sexuelle en Pologne, ainsi que les atteintes aux droits des personnes transgenres et intersexes en Hongrie

    Cet amendement est purement idéologique, inutile et tendancieux dans le contexte actuel. La crise sanitaire, économique et sociale majeure que nous traversons ne peut profiter à des intérêts partisans tel l’agenda des droits reproductifs et sexuels et des droits LGBTI. Europe For Family dénonce la manipulation et la revendication des « droits reproductifs » (sic.) qui recouvrent en réalité la contraception, l’avortement, la Procréation Médicalement Assistée, la transition de genre, etc. contre la pandémie de Covid-19. De surcroît, les services vitaux de soins restent tout à fait disponibles pour tout patient non-atteint par le Covid-19 qui en aurait besoin.

    Il est à noter que les groupes politiques furent divisés sur cette question. Seuls GUE/NGL et les Verts/EFA ont fait preuve d’un incroyable manque de pluralisme en interdisant à leurs députés européens de voter contre ou de s’abstenir sur cette résolution.

  • Confinement abusif au nom du coronavirus : trois policiers armés font irruption dans une église parisienne pour demander l'arrêt d'une messe

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    Aupetit 7794903280_monseigneur-aupetit-archeveque-de-paris-en-mars-2018.jpgL’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a fermement dénoncé l'incident, rappelant que la loi interdit «aux policiers d'entrer en arme dans une église». Un article de Bénédicte Lutaud publié hier dans le « Figaro » :

    « Comme beaucoup de ses confrères en France, l'abbé Philippe de Maistre, curé de la paroisse Saint-André-de-l'Europe, à Paris (VIIIe), diffuse sur les réseaux sociaux la messe dominicale qu'il célèbre avec quelques concélébrants, confiné dans son église, pour ses paroissiens privés de messes publiques depuis le début du confinement. Mais dimanche dernier, 19 avril, alors en pleine célébration, le curé a vu avec surprise des policiers faire irruption dans son église... pour lui sommer d'arrêter la messe.

    À lire aussi :Coronavirus: l’impatience gagne les prêtres et les fidèles

    «Nous étions sept personnes : moi-même, un servant, un chantre, un organiste, et trois paroissiens pour donner la réplique et faire les lectures. Au milieu de la messe, trois policiers armés ont pénétré dans l’église, raconte le père Philippe de Maistre, encore choqué. Or, l’autorité de police dans une église, c’est le curé ! À part les pompiers, la police ne peut entrer, tant qu'elle n'est pas appelée par le curé.»

    Le curé a également alerté l'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, qui a fermement dénoncé l'incident ce mercredi sur Radio Notre-Dame : «Les policiers sont entrés en arme dans l'église, or il y a interdiction formelle aux policiers d'entrer en arme dans une église. Il n'y avait pas de terroristes ! Il faut garder la tête froide et arrêter ce cirque. Sinon on va prendre la parole et (...) aboyer très fort!».

    Laïcité

    En effet, depuis les lois de laïcité de 1905 et de 1907, qui garantissent la liberté de culte, l'affectataire d'un lieu de culte bénéficie de pouvoirs souvent très larges. Ainsi, le prêtre est le seul en charge de la police intérieure de son église, aussi longtemps qu'il s'agit de préserver l'exercice du culte.

    La police ne peut donc intervenir dans un sanctuaire qu'à la demande expresse du curé, à une exception près : si l'ordre public est menacé ; ce peut être un grave problème de sécurité, de tranquillité ou de salubrité, comme précisé dans un arrêt du Conseil d'État daté de 1993. La jurisprudence précise encore que les policiers doivent permettre aux personnes intéressées d'évacuer librement l'édifice, avant de faire usage de la force.

    Une messe confinée, avec moins de dix personnes, constitue-t-elle un «trouble à l'ordre public» ? Difficile à défendre...

    Un voisin aurait alerté la police

    Que s'est-il passé à l'église Saint-André-de-l'Europe ? « J'ai fait le choix de continuer la messe, mais la police nous ordonnait d'arrêter. La chef des policiers a exigé qu'ils 'verbalisent le monsieur' - moi - et a laissé ses deux adjoints procéder. Mon servant d'autel, lui-même policier, a pu descendre pour dialoguer avec eux. Mais ils sont repartis au bout de vingt minutes après avoir exigé que les trois paroissiens sortent.»

    À lire aussi :Confinement : verbalisations abusives et forces de l'ordre à la peine

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  • Temps pascal en confinement; feuillet du jeudi (23 avril) de la 2e semaine de Pâques : la dévotion au Précieux Sang

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    2020_04_23_09_55_25_Greenshot.pngTELECHARGER le PDF

  • Un péché "contre la Terre"

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    Du Pape François lors de l'Audience Générale (Bibliothèque du palais apostolique), le mercredi 22 avril 2020 :

    "Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui la 50ème Journée Mondiale de la Terre, une occasion pour renouveler notre engagement à aimer et protéger notre maison commune. L’homme est tiré de la terre, mais Dieu a mis en lui un souffle vital. Créés à l’image de Dieu, nous sommes appelés à respecter toutes les créatures, à en prendre soin, et, à l’exemple de Jésus, à avoir compassion pour tous nos frères et sœurs, en particulier les plus faibles. Par égoïsme, nous avons manqué à notre responsabilité de gardien et d’administrateur de la création. Nous l’avons polluée et pillée commettant ainsi une faute contre la terre, contre notre prochain, et contre le créateur qui, cependant, pourvoit à chacun et veut que nous vivions ensemble, dans la prospérité. Pour retrouver un rapport harmonieux avec la terre et l’humanité, il nous faut considérer de manière nouvelle notre maison commune : non plus comme une ressource à exploiter. La Bible affirme la bonté du monde naturel créé par Dieu pour soutenir l’humanité. Nous devons opérer une conversion écologique qui s’exprime par des actions concrètes et communes, non seulement au niveau international, mais aussi personnel : chacun de nous peut apporter son indispensable contribution."

  • La pénurie des sacrements voulue par les instances ecclésiales n'est pas sans risques

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    De l'Abbé Jean-Marie Perrot ( dans Res Novae sur le site de l'Homme Nouveau :

    Les risques futurs d’une pénurie des sacrements voulue par les instances ecclésiales

    Les risques futurs d’une pénurie des sacrements <br> voulue par les instances ecclésiales [fr, ital, eng]

    Le jour de l’Annonciation, l’auteur de ces lignes regarda le chapelet diffusé en direct de Lourdes. Il se trouvait dans son lit, atteint par le virus covid-19. Pour lui, rien de plus grave qu’une grippe assez bénigne ; ce qui se traduisait ce jour-là par une difficulté à fixer son attention, notamment pour prier. Pourquoi alors ne pas recevoir de l’aide, et celle particulière que la Conférence des évêques avait signalée, conjointement à la sonnerie des cloches plus tard dans la journée, à 19h30 ?

    À 15h30 donc, devant le petit écran de son téléphone portable, il se trouva en compagnie du recteur du sanctuaire, Mgr Ribadeau-Dumas, et d’un chapelain. Sans doute, des milliers d’autres catholiques étaient-ils « connectés » ; mais une impression saisissante fut celle produite par la solitude : du malade dans son lit, des deux prêtres à Lourdes, eux et lui séparés par une distance que symbolisaient les esplanades terriblement vides du sanctuaire ; et ce quoi qu’il en soit des grâces sensibles reçues lors de cette prière.

    Les fidèles éloignés des ministres du culte ?

    Le curé d’une paroisse d’une ville moyenne que je suis, se trouvait ainsi comme préparé à l’appel téléphonique reçu le lendemain. Un jeune père de famille appelait pour le baptême de sa fille nouveau-née. Le prêtre prévu pour le baptême lui avait déclaré, sans surprise, ne pouvoir se déplacer et avait, comme il se doit, conseillé au père d’ondoyer son enfant si un prêtre local ne pouvait le remplacer. Avant qu’il ne me l’ait dit, je lui proposais la même démarche, lui déclarant quel était mon état de santé et mon indisponibilité temporaire par mesure de prudence. La réponse fut celle-ci :

    « C’est déjà très difficile de vivre sans les sacrements, sans la messe. Si, en plus, il faut se passer de prêtre pour les baptêmes !... »

    Il n’est sans doute pas à craindre que, chez cet homme, se développe une distance assumée, voire revendiquée, vis-à-vis des ministres de l’Église. Sa réflexion, expression d’un sensus fidei revenu en force dans la réflexion théologique sous l’impulsion du pape François (1), témoigne plutôt du contraire.

    Elle est pourtant symptomatique – le mot est choisi à dessein – de ce mal récurrent qu’est une certaine distanciation entre pasteurs et fidèles, voire de la méfiance qui en serait le fruit le plus amer. Les occasions de cette perte de confiance, durant ces dernières années, relevaient d’options théologiques ou morales, sociétales plus récemment, ce qui n’est pas rien. Dans la situation présente, le terreau est plus basique, en deçà des options et des débats, et donc plus douloureux quand il est remis en cause : il s’agit des sacrements et des ministres des sacrements ; non pas de la validité des sacrements (question qui a pu se poser autour de ce qu’on a appelé pudiquement les abus liturgiques) ou de l’indignité des ministres (sujet récent, mais indépendant de la situation présente, au moins à vue humaine) ; mais de la possibilité de les recevoir et, conjointement, du courage ou du zèle à les donner.

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  • Le "silence" du pape Pie XII n'est pas une preuve de son inaction

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    Alors que les médias (notamment la RTBF, ce 23 avril, aux journaux parlés du matin) s'activent une nouvelle fois pour incriminer le prétendu silence du pape Pie XII face à l'extermination des juifs durant la période nazie, il est bon de rappeler que si le pape s'est abstenu de déclarations tonitruantes qui auraient sans doute aggravé la situation, il n'en est pas pour autant resté inactif. On souhaiterait que des recherches sereines et objectives soient effectuées pour mettre en lumière tout ce que le pape et les catholiques ont fait durant cette période pour venir au secours des juifs persécutés, mais on observe que les faiseurs d'opinion n'y sont pas disposés, préférant instrumentaliser toute bribe d'information susceptible d'alimenter le mythe d'un pape qui aurait sympathisé avec Hitler... Le rappel publié sur Valeurs Actuelles il y a quelques semaines mérite d'être relayé ici :

    Les archives sur Pie XII démontrent “l'attention portée aux Juifs” par le Vatican

    Vendredi 6 mars 2020

    Le professeur et historien Matteo Luigi Napolitano s’est penché sur les archives relatives au pontificat du Pape pendant la Seconde Guerre mondiale, ouvertes le 4 mars. C’est du jamais vu dans l’Histoire du Vatican. Pour la première fois, les archives du Vatican relatives au pontificat ont été ouvertes grâce notamment au consentement du Pape François. Un moyen pour les chercheurs et historiens d’étudier les nombreux choix du Vatican. Pour la première fois aussi, comme l’explique l’historien Matteo Luigi Napolitano à Vatican News, tous les chercheurs peuvent voir tous les documents en même temps et ainsi ne pas attendre qu’un de ses collègues ait terminé. Le chercheur a notamment pu consulter des documents relatifs à la persécution des Juifs, avec éléments clés à l’appui. « L'attention portée aux juifs est une constante de l'action du Vatican au cours de ces années », révèle Matteo Luigi Napolitano.

    Selon lui et les documents trouvés, l’action commencée sous Pie XI s’est poursuivie sous son successeur, à savoir Pie XII. « Nous disposons de documents dans lesquels de nombreux citoyens américains, et le gouvernement américain lui-même expriment leur gratitude au Saint-Siège pour ce qu'il a fait pour les juifs pendant la même période », dévoile-t-il. Et de préciser : « Il s'agit de documents d'archives qui prouvent l'existence d'un réseau consolidé de relations pour sauver les personnes persécutées qui traverse deux pontificats et qui devient vital au moment même où la Seconde Guerre mondiale éclate et où Hitler tente de mettre en œuvre son plan d'extermination systématique des juifs européens. »

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    Le silence, pas une preuve

    Ces archives font également état de relations compliquées entre le Saint-Siège et le gouvernement nazi de l’époque, en particulier en pleine guerre, l’Allemagne voulant « intercepter les communications ». Pour le chercheur, ces nouveaux documents prouvent une nouvelle fois que le Saint-Siège a agi en faveur des Juifs, contrairement au discours d’un certain courant historiographique qui insinue que le Pape Pacelli (Pie XII) n’avait pas sauvé les Juifs. « Des personnes qui se sont réfugiées dans les bâtiments des institutions ecclésiastiques, y compris la résidence d'été du Pape à Castelgandolfo. A Castelgandolfo, il y avait des juifs réfugiés ou recherchés de toute sorte », ajoute le chercheur.

    Il indique par ailleurs que le Saint-Siège avait demandé à de nombreuses reprises l’aide d’organismes internationaux pour aider des personnes de la communauté juive. Matteo Luigi Napolitano termine en expliquant que le silence de Pie XII sur cette période n’est en aucun cas une preuve de son inaction. « Le silence ne peut être réduit à une absence de jugement et à de l’indifférence : il peut également être autre chose. »