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  • Ukraine : ce que la guerre a changé

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    Lu sur le site du mensuel « La Nef » mai 2022 :

    Pons©DR-620x330.jpg"Il reste beaucoup de questions sans réponse sur ce tragique conflit russo-ukrainien, brouillé par la propagande de chaque camp. L’évolution de la situation permet cependant de comprendre que cette guerre marque un tournant de la géopolitique mondiale.

    Pour la Russie face à l’Ukraine, rien ne sera plus jamais comme avant. Ces deux pays slaves orthodoxes partageaient une même matrice historique, la même religion. Ils avaient le russe en commun, majoritaire sur une moitié du territoire ukrainien. Les horreurs de la guerre ont mis à nu la réalité de ce voisinage complexe. Ouverte depuis la révolution pro-européenne de 2014, la fracture entre les deux pays s’est élargie. Les « frères ukrainiens » penchaient plutôt vers l’Union européenne, plus attirés par la civilisation libertaire et consumériste de l’Occident que par le modèle conservateur et autoritaire de la Russie. La guerre a confirmé ce choix. Les Russes ne l’ont pas compris, alors qu’ils croyaient être accueillis en libérateurs. Même l’Église orthodoxe ukrainienne a rompu avec le patriarcat de Moscou, mettant fin à près de mille ans d’histoire commune.

    Pour les Russes, la désillusion a été immense, accroissant la sauvagerie des combats. Ils avaient sous-estimé la capacité de résistance de l’armée ukrainienne. Ils ont été surpris par la résilience patriotique des Ukrainiens, symbolisée par le président Volodymir Zelenski, dont le courage et la communication efficace ont surpris. Cette évolution avait échappé aux services russes, pourtant réputés efficaces. Quelle que soit l’issue de la guerre – un gain territorial ou diplomatique de Moscou –, l’Ukraine a définitivement conquis son indépendance, accélérant sa marche à l’intégration dans l’Union européenne et, sans doute à terme, au sein de l’Otan.

    L’autre changement majeur concerne l’ouest de l’Europe. Les Européens ont d’abord été sidérés par ce brutal retour du tragique : la guerre, des milliers de morts, des millions de déplacés et de réfugiés, des milliards de destructions. Ils ont réagi par la solidarité, le renforcement. L’UE et l’Otan se sont ressoudées. Les pays qui désarmaient depuis trente ans se sont réveillés. L’Allemagne annonce 100 milliards d’euros de réarmement. Tous les autres pays sont sur la même dynamique martiale : préparation à la haute intensité, renforcement des capacités de cyberguerre et de renseignement. L’Otan, en panne de légitimité depuis la fin de l’Union soviétique, n’est plus dans cet « état de mort cérébrale » observé par Emmanuel Macron en novembre 2021. Elle envisage même de nouvelles adhésions (Finlande, Suède).

    Sur le plan économique aussi, l’Europe fait front. Se disant prête à de gros sacrifices, elle applique des sanctions antirusses très dures et souhaite se libérer de sa dépendance à l’égard du gaz russe. Ce réveil d’une Europe souvent désunie, plutôt hédoniste et passive, sera-t-il durable ? Les sacrifices annoncés seront-ils longtemps acceptés ? L’effet boomerang des sanctions s’annonce en effet terrible pour les consommateurs et les producteurs européens. Une fois le pic de l’émotion passé, cette détermination pourrait faiblir, face aux conséquences sociales liées à la hausse du coût de la vie et de certaines matières premières.

    Pour la Russie, rien ne sera plus comme avant. Sa dynamique de grande puissance est enrayée. Elle n’a pas su s’imposer avec le succès qu’on pouvait attendre d’elle. Quand le fort ne gagne pas face au faible, il perd. Sans victoire militaire ou diplomatique majeure – toujours possible –, on ne retiendra de Vladimir Poutine que son isolement, sa brutalité et son échec dans la bataille des perceptions, notamment en Occident (même si cela est nettement moins vrai en Asie ou en Afrique).

    Cette défaite morale et cet affaiblissement matériel dégradent la force géopolitique de la Russie, d’autant que le conflit renforce la puissance de l’Amérique, engagée dans cette guerre d’attrition du potentiel russe « jusqu’au dernier Ukrainien ». Le sauvetage de l’Ukraine raffermit sa tutelle politique et militaire sur l’Europe. Deux autres acteurs majeurs tirent profit de la blessure de l’ours russe. Sur le devant de la scène, le Turc Reccep Erdogan, ineffable « Monsieur bons offices » d’une crise qui renforce ses ambitions caucasiennes et orientales. Derrière le rideau, le Chinois Xi Jinping. Discret, attentif, il voit venir à lui une Russie affaiblie, en recherche vitale d’alliance. Il en fera un atout majeur dans la grande confrontation qu’annonce le nouveau monde bipolaire sino-américain, né dans les décombres de Marioupol ou de Kharkiv.

    Frédéric Pons "

    Ref. Ukraine : ce que la guerre a changé

    Frédéric Pons est journaliste, grand reporter, écrivain, enseignant, auteur de Poutine. Le grand malentendu (Calmann-Lévy, 2014, rééd. Poche, 2018), best-seller traduit en cinq langues.

  • USA : l'Oklahoma restreint l’accès à l’avortement

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    Du site du journal Le Temps (CH) :

    Aux Etats-Unis, l'Oklahoma restreint l’accès à l’avortement

    Le parlement de l’Oklahoma a voté jeudi un texte limitant à six semaines de grossesse le délai pour avorter, une loi similaire à celle en vigueur au Texas voisin.

    29 avril 2022

    Le parlement de l’Oklahoma (sud des Etats-Unis) a approuvé jeudi un texte de loi interdisant l’avortement après six semaines de grossesse. (...)

    Le texte voté par la chambre basse du parlement de l’Oklahoma prévoit des exceptions médicales pour l’accès à l’avortement, mais pas en cas de viol ou d’inceste. Il doit désormais arriver sur le bureau du gouverneur républicain qui devrait le signer et le faire entrer en vigueur.

    Quelques heures après le premier vote à la chambre basse, le Sénat de l’Oklahoma a approuvé un autre texte interdisant cette fois-ci toute interruption volontaire de grossesse (IVG) quel que soit l’état d’avancement de la grossesse, mais comportant des exceptions en cas d’urgences médicales, de viol ou d’inceste. Ce texte-ci va désormais faire la navette parlementaire vers la chambre basse.

    Le 1er septembre 2021, une des lois anti-avortement les plus restrictives des Etats-Unis est entrée en vigueur dans l’Etat républicain du Texas, interdisant toute IVG à partir du moment où un battement de cœur du fœtus est perceptible à l’échographie, soit quatre semaines environ après la fécondation. Avec 30 millions d’habitants, le Texas est le deuxième Etat le plus peuplé du pays.

    Examen à la Cour suprême

    (...) Outre le Texas et l’Oklahoma, plusieurs textes limitant également l’accès à l’IVG ont été votés dans d’autres Etats conservateurs comme la Floride ou le Mississippi. La légalité du texte voté dans ce dernier est en examen à la Cour suprême des Etats-Unis, avec une décision attendue en juin.

    Lors de l’examen du dossier, ses juges conservateurs, désormais ultra-majoritaires (six sur neuf) ont laissé entendre qu’ils pourraient en profiter pour réduire voire annuler le droit à l’avortement. Reconnu dans l’arrêt historique «Roe v. Wade» de 1973, ce droit est aujourd’hui valable tant que le fœtus n’est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.

  • Le rapide déclin du catholicisme en Amérique Latine

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    Lu sur le site de The Economist (16 avril 2022) :

    L'Amérique latine devient plus laïque

    Le catholicisme est en déclin rapide; les évangéliques sont de plus en plus nombreux.

    Alejandra lemonnier est entrée au couvent des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus à l'âge de 20 ans. Elle venait d'une famille religieuse, fréquentait une école catholique romaine et vivait dans un quartier conservateur de Buenos Aires. Ses quatre jeunes frères et sœurs étaient tous, à des degrés divers, catholiques, du moins officiellement. Aujourd'hui, Sœur Lemonnier, qui a maintenant 31 ans, est le seul membre pieux de sa famille. Son frère aîné est devenu un spirite New Age. L'une de ses sœurs est devenue lesbienne et a apostasié, renonçant formellement à sa foi catholique. Une autre sœur est "indifférente". Pour le plus jeune de ses frères, qui a 18 ans, la religion ne fait "tout simplement pas partie de son univers".

    La diversité des croyances dans la famille de Sœur Lemonnier reflète une tendance croissante. L'Amérique latine compte plus d'un tiers des catholiques du monde, mais leur nombre diminue. En 1995, 80 % des habitants de la région s'identifiaient comme catholiques. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 56 %. Beaucoup sont devenus des chrétiens évangéliques. Depuis 1995, la part des évangéliques dans la population régionale est passée de 3,5 % à 19 %, selon l'institut de sondage Latinobarómetro (voir graphique).

    Mais une tendance encore plus frappante est l'augmentation du nombre de personnes qui ne professent aucune religion, appelées ningunas (ou "nones"). Leur part de la population latino-américaine a quadruplé pour atteindre 16 %, et elle est particulièrement élevée chez les jeunes. Cela peut contribuer à expliquer le libéralisme croissant de la région sur des questions telles que l'avortement et le mariage homosexuel.

    Les données sur la religion ne sont pas toujours cohérentes. Dans l'enquête de Latinobarómetro, seuls 5 % des Mexicains s'identifiaient comme évangéliques, alors que 11 % le faisaient dans le recensement de 2020. On observe également de grandes variations dans la région. En Uruguay, un énorme 40% sont des "nones", tandis que 10% sont agnostiques ou athées. Dans certains pays, comme le Guatemala et le Honduras, il y a désormais autant d'évangéliques que de catholiques. La Bolivie, le Mexique et le Paraguay semblent plus à l'abri de la concurrence religieuse, le catholicisme restant dominant. Pourtant, même ici, le changement est en marche. La part des "nones" mexicains recensés a presque doublé en dix ans, pour atteindre 10 millions de personnes en 2020 (soit 7 % de la population).

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  • Un mauvais diagnostic - ou pire ? Les solutions du chemin synodal allemand à la crise des abus sont remises en question

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Un mauvais diagnostic - ou pire ? Les solutions du chemin synodal allemand à la crise des abus sont remises en question

    ANALYSE DES NOUVELLES : Les critiques de l'initiative ne contestent pas la nécessité d'une réforme, mais ils ne sont pas d'accord sur le fait que les solutions proposées répondent réellement à la crise, ce qui soulève des questions sur les motivations sous-jacentes.

    29 avril 2022

    Dans sa réponse à une "lettre ouverte fraternelle" adressée aux évêques catholiques d'Allemagne mettant en garde contre le "potentiel de schisme dans la vie de l'Église" de leur Voie synodale, l'évêque Georg Bätzing a écrit que ses détracteurs passaient à côté de l'essentiel.

    "Le Chemin synodal est notre tentative, en Allemagne, d'affronter les causes systémiques des abus et de leur dissimulation qui ont causé des souffrances indicibles à tant de personnes dans et par l'Église", a écrit Mgr Bätzing, président de la conférence épiscopale allemande, dans sa réponse du 16 avril à la lettre fraternelle, qui a maintenant été signée par près de 100 évêques de six continents. "Cette occasion et ce contexte sont particulièrement importants pour nous, mais malheureusement, ils ne sont pas du tout mentionnés dans votre lettre."

    L'évêque du Limbourg a déjà adopté cette approche pour détourner les critiques. Par exemple, après que le président de la conférence épiscopale polonaise et les évêques des pays nordiques aient publié des lettres de mise en garde similaires concernant la "Voie synodale", Mgr Bätzing a répondu en soulignant à nouveau que la "Voie synodale" est une réponse à la crise des abus sexuels du clergé en Allemagne, suggérant que ses critiques n'avaient pas suffisamment pris en compte cette dimension dans leurs analyses. 

    Mais c'est un geste rhétorique qui - ironiquement - semble mal caractériser les positions de ceux qui expriment des inquiétudes au sujet de la "voie synodale".

    La lettre des évêques internationaux du 11 avril, par exemple, fait explicitement référence au "besoin de réforme et de renouveau", qu'elle décrit comme "aussi vieux que l'Église elle-même", dont l'impulsion "est admirable et ne devrait jamais être crainte". En fait, dans une partie inédite d'une interview accordée au Register avant la publication de la lettre, l'évêque Thomas Paprocki de Springfield, Illinois, l'un des initiateurs de la lettre, a déclaré que "tout ce qui est contraire à l'Évangile doit être corrigé" et a spécifiquement cité le "terrible fléau des abus sexuels sur les enfants" comme quelque chose "qui a désespérément besoin d'être réformé".

    Ce que l'évêque Paprocki et ses collègues signataires, plusieurs théologiens catholiques et défenseurs de la réforme de l'Église, semblent remettre en question, ce n'est pas la nécessité d'une réforme significative de la vie de l'Église en Allemagne, mais plutôt les solutions proposées par le Chemin synodal, qui comprennent des appels à l'ordination des femmes à la prêtrise et des changements à l'enseignement de l'Église pour permettre l'activité sexuelle entre personnes de même sexe, et même son diagnostic des causes de la crise des abus.

    Un diagnostic erroné du problème

    L'ampleur des abus sexuels dans l'Église en Allemagne a été révélée dans un rapport de 2018 commandé par la conférence épiscopale allemande, qui a révélé qu'au moins 3 677 mineurs, principalement des garçons de moins de 13 ans, avaient été abusés sexuellement par le clergé catholique dans le pays entre 1946 et 2014. Le rapport a également révélé une dissimulation systématique des crimes et l'incapacité de punir et de retirer les prêtres abusifs du ministère.

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  • Le pape insiste sur la famille comme source et origine de l’ordre social et comme cellule vitale de la société

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    De Donatien Nyembo SJ, sur Vatican News :

    François: redécouvrir la beauté de la famille

    En s’adressant aux participants à la session plénière de l'Académie pontificale des sciences sociales, le Pape François a exhorté à la découverte de la valeur de la famille comme source et origine de l’ordre social et comme cellule vitale d'une société fraternelle capable de prendre soin de la maison commune.

    Ce vendredi 29 avril, le Pape François a reçu en audience les participants à la session plénière de l’Académie pontificale des sciences sociales sur la réalité de la famille. Dans le message qu’il adressé à ses hôtes, François a proposé une réflexion en vue de la redécouverte de la valeur de la famille. Il remarque tout d’abord que les changements sociaux modifient les conditions de vie du mariage et des familles dans le monde entier. De plus, ajoute-il, «le contexte actuel de crises prolongées et multiples met à mal les projets de familles stables et heureuses».

    La famille au sommet de l’échelle des valeurs

    Pour l’évêque de Rome, la famille est presque toujours au sommet de l'échelle des valeurs des différents peuples, car «elle est inscrite dans la nature même de la femme et de l'homme». En ce sens, estime le Pape, le mariage et la famille ne sont pas des institutions purement humaines, malgré les nombreux changements qu'ils ont subis au cours des siècles et les différences culturelles et spirituelles entre les peuples.

    Cependant, «si cette valeur est vécue de manière individualiste et privée, comme c'est en partie le cas en Occident, la famille peut être isolée et fragmentée dans le contexte de la société», avertit le Pape. A en croire François, les fonctions sociales que la famille remplit entre les individus et dans la communauté sont perdues, surtout en ce qui concerne les plus faibles, comme les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées dépendantes.

    La famille, lien de perfection mutuelle

    Pour le successeur de Pierre, la famille est bonne pour la société, non pas dans la mesure où elle est une simple agrégation d'individus, mais dans la mesure où elle est une relation fondée sur un «lien de perfection mutuelle», selon l’expression de saint Paul (cf. Col 3, 12-14). En d’autres termes, «le bien de la famille n'est pas de type agrégatif, c'est-à-dire qu'il ne consiste pas à agréger les ressources des individus pour augmenter l'utilité de chacun, mais c'est un lien relationnel de perfection, qui consiste à partager des relations d'amour fidèle, de confiance, de coopération, de réciprocité, d'où découlent les biens des individus membres de la famille et, donc, leur bonheur».

    Ainsi comprise, la famille, qui est un bien relationnel en soi, devient également la source de nombreux biens et relations pour la communauté, tels qu'une bonne relation avec l'État et les autres associations de la société, la solidarité entre les familles, l'accueil des personnes en difficulté, la prise en charge des plus démunis, la lutte contre les processus d'appauvrissement, etc.

    La famille, lieu d’accueil

    Le souverain pontife a insisté sur le fait que la famille est véritablement un lieu d’accueil, aspect particulièrement évident dans les familles dont certains membres sont fragiles ou handicapés. La famille, a déclaré le Pape, «est le principal antidote à la pauvreté, tant matérielle que spirituelle, comme elle l'est aussi au problème de l'hiver démographique ou de la maternité et de la paternité irresponsables.»

    Pour découvrir la beauté de la famille

    François définit quelques conditions pour redécouvrir la beauté de la famille. «La première est d'enlever de l'œil de l'esprit la "cataracte" des idéologies qui nous empêchent de voir la réalité». «La deuxième condition est la redécouverte de la correspondance entre le mariage naturel et le mariage sacramentel». «La troisième condition est, comme le rappelle Amoris laetitia, la conscience que la grâce du sacrement du mariage - qui est le sacrement social par excellence - guérit et élève toute la société humaine et est un ferment de fraternité», a conclu le Souverain pontife. 

  • Liturgie 1 – « Le krach » : La grande crise liturgique liée à « la génération de la déconstruction » à partir de 1966, par Denis Crouan

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    Denis Crouan ajoute deux leçons introductives à son cours de liturgie. Voici la première.

    Liturgie 1 – « Le krach » : La grande crise liturgique liée à « la génération de la déconstruction » à partir de 1966, par Denis Crouan (60 mn) 

    https://youtu.be/RpRCm1afbB0   

    Dans cette leçon introductive, le Docteur Denis Crouan, afin de montrer l’importance du cours de liturgie, raconte son expérience de la grande crise qui, concomitante à Vatican II, a tout déconstruit dans les Eglises d’Occident : Théologie, discipline, liturgie. Cette crise a pu être confondue à tort avec le Concile Vatican II à cause de sa concomitance. Face à cela, le pape Paul VI a vécu un véritable martyre intérieur. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Saint Joseph-Benoît Cottolengo (30 avril)

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    Présenté par Benoît XVI le 28 avril 2010 : 

    Joseph Benoît Cottolengo naquit à Bra, une petite ville de la province de Cuneo, le 3 mai 1786. Aîné d'une famille de douze enfants, dont six moururent en bas âge, il fit preuve dès l'enfance d'une grande sensibilité envers les pauvres. Il suivit la voie du sacerdoce, imité également par deux de ses frères. Les années de sa jeunesse furent celles de l'aventure napoléonienne et des difficultés qui s'ensuivirent dans les domaines religieux et social. Cottolengo devint un bon prêtre, recherché par de nombreux pénitents et, dans la ville de Turin de l'époque, le prédicateur d'exercices spirituels et de conférences pour les étudiants universitaires, auprès desquels il remportait toujours un grand succès. A l'âge de 32 ans, il fut nommé chanoine de la Très Sainte Trinité, une congrégation de prêtres qui avait pour tâche d'officier dans l'Eglise du Corpus Domini et de conférer leur dignité aux cérémonies religieuses de la ville, mais cette situation ne le satisfaisait pas. Dieu le préparait à une mission particulière, et, précisément à la suite d'une rencontre inattendue et décisive, il lui fit comprendre quel aurait été son destin futur dans l'exercice de son ministère.

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  • Saint Pie V (30 avril), pape de la Contre-Réforme

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    ICONOGRAPHIE CHRÉTIENNE: Saint PIE V (ANTONIO GHISLIERI), Pape et ...

    Michel Ghislieri naquit le 17 janvier 1504 dans le village de Bosco, près d’Alexandrie (diocèse de Tortone), où il fut berger. Ayant très tôt voulu se consacrer à Dieu, il entra chez les Dominicains de Voghera où, deux ans plus tard, il reçut l’habit et le nom de Michel Alexandrin. Le 18 mai 1521, il prononça ses vœux solennels au couvent de Vigevano et fut envoyé à l’université de Bologne où, après avoir conquis ses grades, il enseigna. Ordonné prêtre à Gênes (1528), pieux et mortifié, défenseur opiniâtre de la discipline et de la doctrine, il fut successivement prieur des couvents de Vigevano, de Socino et d’Albe, puis il fut inquisiteur à Côme ; en juin 1551, il fut nommé commissaire général du Saint-Office ; Paul IV le fit évêque de Sutri et de Népi (4 septembre 1556), le créa cardinal (15 mars 1557) et le nomma inquisiteur général de l’univers chrétien (14 décembre 1558). En disgrâce sous Pie IV, il fut transféré à l’évêché piémontais de Mondovi (27 mars 1560) Au terme du conclave dominé par saint Charles Borromée, Michel Ghislieri que l’on appelait le cardinal Alexandrin, fut élu pape (7 janvier 1566) et prit le nom de Pie V.

    Pie V s’employa à mettre en œuvre les décisions du concile de Trente : il fit préparer et publier le Catéchisme du concile de Trente (1566) ; donna une édition révisée du Breviarium romanum (1568) et du Missale romanum (1570) qui furent imposés à toutes les églises d’Occident dont la liturgie propre avait moins de deux siècles, réservant désormais au Saint-Siège l’approbation de toutes les initiatives liturgiques. Pie V réorganisa complètement la Pénitencerie (1569) et réforma les autres services de la Curie ; il institua la congrégation des Evêques (1571) et celle de l’Index (1571). Pie V, très attentif à défendre énergiquement la foi catholique, fit condamner nombre d’hérétiques ; il fit ajouter saint Thomas d’Aquin aux quatre grands docteurs d’Occident et finança l’édition complète de ses œuvres. Pie V mourut le 1° mai 1572. Béatifié le 1° mai 1672, il fut canonisé le 22 mai 1712. Paul VI déplaça sa fête du 5 mai au 30 avril.

    source : missel.free.fr

    Lire aussi : https://fr.aleteia.org/2018/09/17/saint-pie-v-ou-comment-on-reussit-la-reforme-dans-leglise/

  • Quand un pape nettoyait les écuries d'Augias... (saint Pie V, 30 avril)

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    De Christophe Dickès sur le site "Storia Voce" (web radio) :

    Quand un pape nettoyait les écuries d’Augias du Vatican

    Pour les catholiques, le nom de saint Pie V est généralement associé à la messe en latin. Pour les autres, ce nom nous renvoie aux pires heures de l’Eglise : à la persécution des juifs, à l’inquisition bien évidemment mais aussi à la croisade. Or l’historien se doit avant tout de se replacer dans une époque. Il ne doit pas juger le passé avec des lunettes anachroniques, mais au contraire comprendre les faits à travers les mentalités et les conceptions du temps. Or si nous nous replaçons précisément dans cette époque du XVIe siècle, nous observons que l’Eglise est à une charnière de son histoire. Elle opère même une mutation majeure grâce à une réforme en profondeur. Pour l’Eglise, cette idée de réforme n’est pas anodine. Il y eut par le passé de nombreuses réformes : que l’on songe à Grégoire le Grand au VIe siècle, à la réforme grégorienne du XIe siècle ou encore à celle du Concile de Latran IV au XIIIe siècle. La réforme vise à retrouver la pureté des origines. Il s’agit de « re » former et de renouer les liens avec les valeurs évangéliques. Dans ce mouvement, le rôle de Pie V au XVIe siècle est essentiel et même historique puisque son empreinte va durer pas moins de quatre siècles… Pourtant, le pontificat n’a duré que six ans. Philippe Verdin o. p. lui consacre un essai historique. Il est interrogé par Christophe Dickès.

    L’invité: Philippe Verdin est dominicain. Il est l’un des animateurs du site Internet Retraite dans la Ville. Il a publié une douzaine de romans, essais, livres d’entretiens. Il est l’auteur entre autres de Saint Pie V, le pape intempestif paru aux Editions du Cerf (226 pages, 18€)

    Attention, la vidéo ci-dessous est une reprise de l’enregistrement audio. L’image est donc fixe.

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  • France : en moins de trente ans, le nombre de prêtres a été divisé par deux

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    De sur Riposte Catholique :

    En moins de trente ans, le nombre de prêtres français a été divisé par deux

    29 AVRIL 2022

  • Du monastère Mater Ecclesiae à Santa Marta, la coexistence mouvementée de deux Papes

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    De Manuela Tulli sur ANSA :

    Du Monastère à Santa Marta, la coexistence de deux Papes

    Un livre de Massimo Franco, un voyage à travers les équilibres difficiles du Vatican.
     © ANSA

    22 avril 2022

    MASSIMO FRANCO, "LE MONASTÈRE".

    BENOÎT XVI, NEUF ANS DE LA PAPAUTÉ DE L'OMBRE" (SOLFERINO, PP. 288, euro 18.00)

    Deux papes, un régnant et un émérite, deux résidences anormales dans l'histoire du Vatican, deux "cercles" d'amis et de partisans. C'est ainsi que le monastère Mater Ecclesiae, où vit Benoît XVI, et Santa Marta, où le pape François a choisi de résider, laissant vide l'appartement qui lui était réservé au Palais apostolique, "sont devenus des pôles antagonistes, au-delà et même contre la volonté des "deux papes" ; presque par la force de l'inertie, sous la pression de cercles de pouvoir trop tentés de régler des comptes anciens et nouveaux et de rompre la continuité miraculeuse que les deux pontifes âgés ont tenté et tentent de sauvegarder". C'est ce qu'écrit Massimo Franco, chroniqueur du Corriere della Sera et l'un des plus grands connaisseurs des "salles du Vatican", dans le livre publié aujourd'hui par le journal : "Il Monastero. Benoît XVI, neuf ans de papauté de l'ombre" (Solferino).

    Le temps de Joseph Ratzinger en tant que Pape émérite a maintenant dépassé les huit années de pontificat (2005-2013) pendant lesquelles il a "régné". Et si sa loyauté envers François, jamais remise en cause, confirmée par l'affection de Bergoglio pour son prédécesseur, conduit à parler de "continuité", il n'en reste pas moins que le Monastère est le point de référence de nombreuses personnalités qui le voient en quelque sorte alternatif, gardien de l'orthodoxie, par rapport au pontificat plus pastoral de François. Sinon "l'endroit où les personnes blessées par François vont se faire soigner". Et ils sont nombreux", comme le dit le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui semble se référer aussi à lui-même, comme l'écrit Franco.

    En fait, c'est comme si les deux résidences, distantes de quelques centaines de mètres seulement mais qui semblent beaucoup plus éloignées en termes de style et de personnes qui les fréquentent, étaient les catalyseurs, au-delà de la volonté de Bergoglio et de Ratzinger, de deux façons de concevoir l'Église. Deux visions que l'on cherche souvent à ne pas trop expliciter, mais qui reviendront inévitablement s'affronter ouvertement lors d'un prochain Conclave. Mais surtout, "la question de la renonciation papale, qui n'est pas encore réglementée et qui est confiée à la bonne volonté et au sens des responsabilités du renonçant et de son successeur, est toujours présente et non résolue", rappelle Massimo Franco. Au cours des neuf dernières années, il a souvent été question de la nécessité de "réguler" la démission d'un pape, mais en fait, à ce jour, il subsiste "un vide qui jette une ombre d'incertitude bien au-delà de l'expérience du monastère et de la coexistence de Benoît et de François", indique le livre.

    L'essai est un véritable "voyage" physique dans ce lieu éloigné du monde mais en fait au cœur du Vatican où Benoît a choisi de vivre. Mais c'est aussi un voyage dans l'histoire de l'Église catholique de ces neuf années, parmi les protagonistes qui fréquentent les deux résidences, Monastère et Santa Marta, comme interlocuteurs privilégiés.

    Parmi les personnes les plus proches de Ratzinger, outre le secrétaire historique, Monseigneur Georg Ganswein, Franco a recueilli le témoignage de l'ancien préfet du Saint-Office, le cardinal Müller. C'est lui qui s'exprime le plus directement, sans mâcher ses mots, lorsqu'il parle de la "cour des faux amis de François" ou des "théologiens du dimanche", les qualifiant d'"amateurs". Partant de ce qui, pour le théologien allemand, pourrait devenir "un schisme", et dont Ratzinger serait "très inquiet", ou plutôt des positions plus progressistes de l'Église allemande, il souligne que "les amis du Saint-Père en font la promotion, qui en réalité ne l'utilisent que lorsque cela les arrange, pour mener à bien leur stratégie". C'est le drame de son pontificat", dit-il, en faisant référence à Bergoglio.

    Le livre parle également de l'écho des scandales financiers et de ceux liés à la pédophilie. Il évoque également l'ouverture à la Chine, ainsi que les "couacs" qui ont affecté les relations entre les deux institutions "vaticanes", comme la lettre "coupée" de Benoît XVI ou le livre écrit par Ratzinger et Card. Robert Sarah. La figure de Benoît XVI, "pâle, fragile, amaigri, et en même temps intellectuellement lucide, d'un pape émérite capable de distribuer de moins en moins de mots, mais qui, quand il le fait, continue à provoquer un énorme écho", se détache de tout cela. (ANSA).

  • Les dynamiques cisterciennes de Boulaur reprendront l'abbaye Notre-Dame des Neiges

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    Les sœurs de Boulaur reprendront l’abbaye Notre-Dame des Neiges

    <p>La fondation de l'abbaye, située dans une vallée de l'Ardèche, fut décidée le 5 août 1850, jour de la fête de Notre Dame des Neiges, qui est le titre de Sainte-Marie Majeure à Rome.</p>

    La fondation de l'abbaye, située dans une vallée de l'Ardèche, fut décidée le 5 août 1850, jour de la fête de Notre Dame des Neiges, qui est le titre de Sainte-Marie Majeure à Rome.

    La nouvelle était très attendue. C’est finalement la communauté des religieuses cisterciennes de Boulaur que les moines trappistes ont choisi pour leur succéder à l’abbaye Notre-Dame-des-Neiges. Ils avaient pris la décision en décembre dernier de quitter cette abbaye ardéchoise devenue trop imposante pour eux, après deux ans de discernement. Leur annonce avait suscité un grand émoi, témoignant de l’attachement très fort à cette abbaye fondée en 1850 et où Charles de Foucauld a passé sept mois comme novice.

    Un « signe de la Providence »

    Dès août 2022, huit sœurs de Boulaur devraient d’abord arriver à Notre-Dame-des-Neiges, pour assurer une continuité avec les moines qui partiront en septembre. Ces religieuses cisterciennes étaient loin d’être les seules sur la liste des potentiels repreneurs de l’abbaye. « Nous avons reçu 27 propositions, confie le père abbé au journaliste de Famille Chrétienne actuellement présent sur place. De mon côté, j’ai contacté sept communautés religieuses pour leur proposer prendre la suite de notre communauté. Les sœurs de Boulaur m’ont répondu, de manière positive ». Et de raconter cette anecdote, signe pour lui que la Providence est à l’œuvre dans cette succession : « un ami qui mourait offrait ses dernières douleurs au Seigneur en lui demandant qu’on trouve les bons successeurs. Il est mort à 17 heures, et une heure plus tard je recevais un appel de la mère-abbesse de Boulaur qui nous disait qu’elle venait visiter l’abbaye. Je pense que cet ami a glissé un mot à notre sujet au bon Dieu en arrivant là-haut ! »  Le contact entre les moines et les religieuses « s’est très bien passé ».

    Cela faisait un moment que les sœurs de Boulaur cherchaient un lieu où essaimer, faisant face à un prodigieux afflux de vocations depuis quelques années. « C’est une communauté dynamique, et jeune, elles sont une trentaine sans compter les postulantes qui arrivent. C’est typiquement les anciennes SUF ou Scouts d’Europe de Versailles qui embrassent la vie religieuse dans cette congrégation », s’enthousiasme le père Abbé de Notre-Dame-des-Neiges. Il faut dire que les nombreux Cep (formation pour les cheftaines dans le cadre du scoutisme) qui ont lieu tous les ans à l’abbaye de Boulaur offrent des occasions toutes particulières pour susciter de jeunes vocations ! La moyenne d’âge à l’abbaye est particulièrement basse par rapport à d’autres lieux de vie religieuse en France.

    Les religieuses de Boulaur pleines de projets

    Cette décision de s'installer à Notre-Dame-des-Neiges a été prise très sereinement du côté des soeurs. « Elles ont voté à l’unanimité pour nous remplacer ici. La mère abbesse a ensuite rencontré individuellement chaque sœur pour déterminer qui elles voulaient nommer supérieure de la nouvelle communauté : là encore, unanimité ! », raconte le père abbé trappiste. 

    Les religieuses sauront sans doute donner à Notre-Dame-des-Neiges le même dynamisme qu’elles ont su insuffler à Boulaur au cœur du Gers. Travaillant la terre conformément à la devise de saint Benoît « ora et labora », elles ont attiré l’œil des médias par leur grand projet de rénovation d’une grange cistercienne. A peine ce chantier était-il terminé qu’elles se sont lancées dans la création d’un « écotone » pour favoriser les échanges entre l’abbaye et le monde extérieur, et évangéliser en faisant connaître la vie monastique. Il y a tout juste un an, elles ont accueilli le célèbre youtubeur Tibo Inshape pour lui présenter leur quotidien et témoigner au sujet de leur vocation. Quels projets réservent-elles pour la suite ?