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  • Nicaragua : quand la dictature cible l’Eglise catholique

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    Au Nicaragua, la dictature cible l’Eglise catholique

    C’est un grand classique des dictatures et des pouvoirs totalitaires : quand le peuple regimbe, s’en prendre à l’Eglise. Au Nicaragua, le couple dictatorial Daniel Ortega/ Rosario Murillo qui s’est arrogé tous les pouvoirs en distribuant les postes clés à d’autres membres de la famille (chaînes de radio/télévision, réseau de publicité, de stations essence…), vient de franchir un nouveau cap en faisant arrêter l’évêque de Matagalpa, Rolando Alvarez. Courageux critique du régime, il avait notamment dénoncé la fermeture par les autorités de cinq radios catholiques de son diocèse, réclamé le « respect » de la liberté de culte et l’arrêt du « harcèlement » subi par l’Église catholique. Jugées « déstabilisantes et provocatrices » par le pouvoir, ses protestations lui ont valu d’être assiégé dans son évêché avec ses principaux collaborateurs pendant 15 jours. Depuis le 4 août, personne ne pouvait entrer ni sortir, pas même pour des ravitaillements. «  Ils n'ont reçu ni boisson, ni nourriture, ni médicament ; ils n'avaient plus que des haricots et du riz à manger » s'insurge Bianca Jagger, la fondatrice de l'ONG éponyme de défense des droits de l'homme.

    Finalement, à l’aube du vendredi 19 août, la police a fait intrusion dans l’évêché pour arrêter ses occupants. Mgr Alvarez a été assigné à résidence dans une maison familiale où le cardinal archevêque de Managua, Leopoldo Brenes a pu le rencontrer. « Sa condition physique s’est détériorée », a témoigné le cardinal, mais son « esprit et son moral sont forts ». Quant aux huit autres personnes arrêtées avec l’évêque de Matagalpa, cinq prêtres et trois laïcs, elles seraient détenues dans la sinistre prison d’El Chipote où croupissent de nombreux opposants politiques au régime (ils seraient plus de 180 emprisonnés dans le pays selon l’Union européenne).

    « Je suis attentivement, avec préoccupation et douleur, la situation créée au Nicaragua », a déclaré le pape François dimanche 21 août, après la prière de l’Angélus. 26 anciens chefs d’État et de gouvernement d’Espagne et d’Amérique latine avaient appelé le 17 août le pape François à prendre « fermement la défense du peuple nicaraguayen et de sa liberté religieuse », accusant le président du Nicaragua Daniel Ortega de « dictature primitive ». Le 20 août, le secrétaire général des Nations unies, Antonio ­Guterres, s'est dit «  très préoccupé par la grave obstruction de l'espace démocratique et civique au Nicaragua, et par les récentes actions contre les organisations de la société civile, y compris celles de l'Église catholique ». Il a demandé de garantir « la protection des droits de l'homme et de tous les citoyens, en particulier les droits universels de réunion pacifique, de liberté d'association, de pensée, de conscience et de religion ».

    Mais fort du soutien ancien de la Russie et de ses alliés (Cuba, Venezuela, Iran, Turquie), le couple Ortega semble totalement insensible aux condamnations internationales, qu’elles émanent des Nations unies ou de l’Organisation des États américains. Ex-guérillero sandiniste admirateur de Che Guevara, Daniel Ortega avait déjà dirigé le pays de 1979 à 1990. Il est revenu au pouvoir en 2007. Depuis, lui et son épouse, à la tête d’une oligarchie familiale, se sont arrogé tous les pouvoirs avec l’onction du Front sandiniste de libération nationale (FSLN). En 2018, la répression des manifestants contre la dictature dont certains avaient trouvé refuge dans des églises, a fait au moins 355 morts, 2 000 blessés, un demi-millier de prisonniers et des dizaines de milliers d’exilés. Daniel Ortega, 76 ans, a été réélu en 2021 pour un quatrième mandat consécutif à la tête du Nicaragua, lors d’un scrutin d’où étaient absents tous ses adversaires de poids, arrêtés ou contraints à l’exil. Pendant le premier semestre 2022, les autorités ont fermé plus de 1 200 organisations de la société civile. Le 6 mars, le Nicaragua expulsait le nonce apostolique. En définitive, l’Église catholique reste le seul opposant de poids dans le pays, d’où la multiplication des interdictions et des vexations contre des prêtres, jusqu’à cette attaque frontale contre l’évêché de Matagalpa. Celui-ci pourrait être contraint à l’exil comme le fut, en 2019, Mgr Silvio Jose Baez, évêque auxiliaire de l’archevêque de Managua. Le couple Ortega/Murillo a clairement un compte à régler avec l’Eglise catholique : en juillet 2021, dans une violente diatribe, le président Ortega assimilait les prêtres à de la « racaille » qui utiliserait le Christ « pour détruire la vie des peuples indigènes ». Et sa compagne, la vice-présidente Rosario Murillo, faisait chorus en dénonçant des « actions sataniques » (sic) commises par l’Église à l’encontre du régime.

    Pour aller plus loin :

    Le pape François « préoccupé » après l’arrestation d’un évêque au Nicaragua

    >>> Lire l'article sur : La Croix

  • Le processus synodal pourra-t-il concilier les priorités opposées des catholiques vivant à l'est et à l'ouest du continent européen ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Le processus synodal peut-il surmonter le clivage Est-Ouest de l'Europe ?

    22 août

    Le Vatican dévoilera vendredi les plans de la deuxième phase du processus de discernement de l'Église, qui mènera au synode sur la synodalité de 2023 à Rome.

    Les détails seront présentés lors d'une conférence de presse par le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, et le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du rassemblement des évêques du monde entier de l'année prochaine sur le thème "Pour une Église synodale : Communion, participation, mission".

    L'initiative de deux ans entre dans ce que le Vatican appelle la "phase continentale". Au cours de la première étape - la phase diocésaine - les organisateurs avaient pour mission de consulter le plus grand nombre possible de catholiques en un court laps de temps, à la fin d'une pandémie.

    La deuxième étape présentera un défi différent : identifier les préoccupations partagées par les catholiques vivant dans des contextes nationaux très différents. 

    Les organisateurs du Synode sur les sept continents habités - l'Amérique du Nord, l'Amérique latine, l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Asie et l'Océanie - pourraient avoir du mal à trouver des thèmes qui unissent les catholiques séparés par des frontières, des cultures et de grandes distances.

    En Europe, certains observateurs pensent que les responsables de l'Église qui supervisent la "phase continentale" auront du mal à concilier les priorités opposées des catholiques vivant à l'est et à l'ouest du continent. 

    Dans quelle mesure cela sera-t-il difficile ? The Pillar y jette un coup d'œil.

    Le fossé Est-Ouest de l'Europe

    La plupart des gens admettent que les 44 pays d'Europe peuvent être divisés en deux grandes catégories : l'Est et l'Ouest. 

    Cette division est ancrée dans l'histoire politique récente autant que dans la géographie. Les pays de l'Est sont généralement définis comme ceux qui ont appartenu au bloc communiste. Ainsi, une personne vivant à Prague, capitale de l'ancienne Tchécoslovaquie, peut être qualifiée d'"Européen de l'Est", même si elle vit plus à l'ouest qu'un habitant d'"Europe occidentale" de la capitale autrichienne, Vienne. 

    La division de l'Europe entre l'Est et l'Ouest est grossière, mais elle est également utile car elle met en évidence des différences importantes entre les pays qui ont connu des décennies de communisme et ceux où le capitalisme s'est imposé. 

    Les communautés catholiques européennes qui ont souffert du communisme ont évolué différemment de celles qui ont traversé le XXe siècle sans persécution étatique de longue durée. 

    Le fossé entre les catholiques d'Europe de l'Est et d'Europe de l'Ouest peut sans doute être observé dans les réactions à la "voie synodale" allemande. Cette initiative controversée devrait se terminer l'année prochaine par un appel à des changements radicaux dans l'enseignement, la pratique et les structures de l'Église. 

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  • L'apôtre Barthélemy (24 août)

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    MichelAnge-barthelemy.jpgLors de l'audience générale du mercredi 4 octobre 2006, le pape Benoît XVI consacrait sa catéchèse à l'apôtre Barthélemy :

    Chers frères et soeurs,

    Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c'est aujourd'hui l'Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s'agit probablement d'un nom d'origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".

    Nous ne possédons pas d'informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d'aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël:  un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu'il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L'identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l'Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c'est-à-dire à la place qu'occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu'il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave:  "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait  pas  provenir  d'un village aussi obscur, comme l'était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l'attendrions pas. D'autre part, nous savons qu'en réalité, Jésus n'était pas exclusivement "de  Nazareth", mais qu'il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu'en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.

    L'épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion:  dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël:  "Viens et tu verras!" (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d'une expérience vivante:  le témoignage d'autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu'à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme:  "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde!" (Jn 4, 42).

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  • Le pape François demande aux entités du Vatican de transférer tous les fonds à la banque du Vatican d'ici le 30 septembre

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    Par Hannah Brockhaus, Salle de presse de Rome, 23 août 2022 :

    « Le pape François a ordonné que le Saint-Siège et les entités liées transfèrent tous les actifs financiers à l'Institut des œuvres de religion (IOR), communément appelé la banque du Vatican.

    Le rescrit du pape , publié le 23 août, précise l'interprétation d'un paragraphe de la nouvelle constitution de la Curie romaine, Praedicate Evangelium , promulguée en mars.

    Selon le rescrit de François, les actifs financiers et liquides détenus dans des banques autres que l'IOR doivent être transférés à la banque du Vatican dans les 30 jours suivant le 1er septembre 2022.

    L'IOR, basé dans l'État de la Cité du Vatican, compte 110 employés et 14 519 clients. En 2021, il gérait 5,2 milliards d'euros (5,6 milliards de dollars) d'actifs clients.

    Bien que communément appelé une « banque », l'IOR est techniquement un institut financier, sans succursales, travaillant dans l'État de la Cité du Vatican pour fournir des services aux clients, qui comprennent le Saint-Siège et les entités connexes, les ordres religieux, le clergé, les institutions catholiques et la Sainte Voir les employés. 

    L'IOR a vu son nombre de clients diminuer de 472, passant de 14 991 clients fin 2020 à 14 519 en 2021. Près de la moitié de ses clients en 2019 étaient des ordres religieux.

    Selon son rapport annuel , le bénéfice net de 19 millions de dollars de l'institution financière en 2021 était également en baisse par rapport à 44 millions de dollars en 2020 et 46 millions de dollars en 2019.

    Dans son rescrit du 23 août, le pape François a déclaré que l'article 219, paragraphe 3 de Praedicate Evangelium "doit être interprété comme signifiant que l'activité de gestionnaire de patrimoine et de dépositaire du patrimoine mobilier du Saint-Siège et des institutions liées au Saint-Siège est la responsabilité exclusive de l'Institut des Œuvres de Religion.

    Le décret obligera les institutions du Saint-Siège, y compris la Secrétairerie d'État, à transférer leurs actifs financiers à l'IOR d'ici la fin septembre. La Secrétairerie d'État est connue pour avoir eu des comptes dans des institutions financières suisses , dont le Crédit Suisse, par l'intermédiaire desquelles l'investissement controversé dans le bâtiment de Londres a été initialement réalisé .

    L'article 219, alinéa 3 de la nouvelle constitution curiale dispose : « L'exécution des opérations financières visées aux §§ 1 et 2 s'effectue par l'intermédiaire de l'Institut des Œuvres de Religion », l'IOR.

    Les opérations financières décrites aux paragraphes 1 et 2 de l'article 219 sont l'administration et la gestion des biens immobiliers et mobiliers du Saint-Siège et des entités confiant leurs biens au Saint-Siège. »

    Ref. Le pape François demande aux entités du Vatican de transférer tous les fonds à la banque du Vatican d'ici le 30 septembre

    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de la Catholic News Agency à Rome. Elle a grandi à Omaha, dans le Nebraska, et est diplômée en anglais de la Truman State University dans le Missouri.

  • Quatre religieuses enlevées dans le sud-est du Nigeria

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - Quatre religieuses enlevées dans le sud-est du Nigeria

    22 août 2022  
     

    Abuja (Agence Fides) - Quatre sœurs des Sœurs de Jésus Sauveur ont été enlevées au Nigeria. Selon les informations de l'Agence Fides, les quatre religieuses, Johannes Nwodo, Christabel Echemazu, Liberata Mbamalu et Benita Agu, ont été enlevées par des ravisseurs alors qu'elles se rendaient à la messe d'action de grâce d'une sœur hier matin, dimanche 21 août, le long de la route Okigwe-Umulolo dans la zone de gouvernement local d'Okigwe de l'État d'Imo, dans le sud-est du Nigeria,

    Les régions d'Okigwe et de Leru, situées entre les États d'Imo et d'Abia, sont touchées par des incidents croissants d'enlèvement. Le dernier incident s'est produit environ neuf jours après que des hommes armés ont enlevé un prêtre catholique et un séminariste le long de la route Obigwe-Umunneochi entre les deux États. Les deux hommes ont été relâchés peu après.

    Les Sœurs de Jésus le Sauveur (également connues sous le nom de Sœurs Saviourites SJS) sont une congrégation religieuse fondée en 1985 dans le diocèse de Port Harcourt, dans l'État de Rivers, dans le sud-sud du Nigeria.

    Le charisme de la Congrégation qui consiste à s'occuper avec compassion du peuple de Dieu qui est malade et qui souffre d'une manière particulière, notamment les handicapés, les pauvres, les personnes âgées et les personnes abandonnées sur le plan social, économique, spirituel, éducatif, psychologique et mental.

    En apprenant la nouvelle de l'enlèvement des quatre religieuses, Mgr Luka Sylvester Gopep, évêque auxiliaire de Minna, a déclaré "Malheureusement, la situation dans notre cher pays, le Nigeria, ne s'améliore pas, mais nous restons confiants en Dieu pour l'avenir.

    (L.M.) (Agence Fides 22/8/2022)

  • Le Cardinal Becciu "réintégré" par le Pape François ?

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    D'Andrea Gagliarducci/CNA sur le National Catholic Register :

    Le Cardinal Becciu "réintégré" par le Pape François ?

    Le cardinal Becciu est accusé de détournement de fonds, blanchiment d'argent, fraude, extorsion et abus de pouvoir.

    22 août 2022

    Le cardinal Angelo Becciu, l'ancien préfet de la Congrégation pour les causes des saints qui a démissionné de toutes ses fonctions dans le cadre d'un scandale financier présumé, a déclaré qu'il participera au prochain consistoire les 29 et 30 août. Il a ajouté qu'il participera également au consistoire pour la création de nouveaux cardinaux le 27 août. Le cardinal Becciu a annoncé la nouvelle lors d'une messe privée célébrée à Golfo Aranci, dans sa Sardaigne natale, où il passe des vacances.  Si cela est vrai, la décision semble venir directement du pape François.

    Puisque la décision du pape de démettre le cardinal Becciu de ses fonctions était personnelle, il est probable que l'invitation faite au cardinal italien de participer au prochain consistoire peut également être considérée comme une décision personnelle du pontife. En d'autres termes, il pourrait ne pas y avoir d'officialisation de la réintégration, mais simplement une brève confirmation que François a bien invité l'homme de 74 ans du Saint-Siège.

    La démission du cardinal Becciu de toutes ses fonctions au Vatican et la renonciation aux prérogatives du cardinalat ont été annoncées le 24 septembre 2020, dans une communication éparse du bureau de presse du Saint-Siège publiée tard dans la soirée. Par la suite, le cardinal Becciu a fait savoir que le pape lui avait dit en audience le soir même qu'il ne lui faisait plus confiance et qu'il y avait des accusations de détournement de fonds contre lui. Ces allégations ont ensuite été officiellement formulées dans le cadre du "procès du siècle" du Vatican, qui compte le cardinal Becciu parmi les dix accusés. 

    Le cardinal Becciu est accusé de détournement de fonds, de blanchiment d'argent, de fraude, d'extorsion et d'abus de pouvoir. Le procès porte sur l'achat d'une propriété de luxe à Londres par la Secrétairerie d'État. Le cardinal Becciu est également accusé d'avoir alloué des fonds de la Secrétairerie d'État à Caritas dans sa région natale. Le Sarde est également appelé à répondre de l'engagement de Cecilia Marogna comme consultante auprès de la Secrétairerie d'État.

    La cessation des prérogatives cardinalices du cardinal Becciu n'avait jamais été certifiée par un décret formel du Collège des cardinaux. Le cardinal a conservé son titre mais a cessé d'être membre des dicastères du Vatican auxquels il était affecté et n'a pas participé aux réunions des cardinaux. Depuis le 24 septembre 2020, le cardinal Becciu ne participe plus à aucun consistoire. Par conséquent, la réintégration ne concernerait que les fonctions cardinalices, et non la réintégration dans les rôles précédemment occupés par le cardinal Becciu. Au moment de son départ, le cardinal était préfet de la Congrégation pour les causes des saints et délégué spécial du pape pour l'Ordre de Malte. Ces fonctions ne lui seront pas confiées à nouveau, du moins tant que le procès pour corruption sera en cours.

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  • Jeanne d'Arc : une égérie LGBTQ ?

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    De Ludovic Lavaucelle sur La sélection du Jour :

    "Moi, Jeanne": quand le wokisme fait de Jeanne d'Arc une égérie LGBTQ

    Une nouvelle pièce fait scandale à Londres. Le mythique Théâtre du Globe, qui est une fidèle reproduction de l’édifice construit par Shakespeare et sa troupe en 1599, fait jouer une pièce sur la vie de Jeanne, la célèbre sainte française. Elle est représentée en personnage « non binaire », interpellé sur scène par le pronom inventé : « iel ». Les féministes sont furieuses car – même en Angleterre – la jeune martyre est un symbole. En 1911, 40 000 suffragettes avaient marché avec à leur tête une manifestante déguisée en Jeanne d’Arc. Nier son sexe revient, pour elles, à interdire aux femmes toute place dans l’histoire. Michelle Terry, la directrice artistique du théâtre s’est défendue ainsi : Shakespeare lui-même ne cherchait pas à représenter des faits historiques mais les utilisait pour interroger le monde qui l’entourait.

    Ce que dit Madame Terry est vrai du théâtre en général. Tout comme il est exact de rappeler qu’à l’époque du grand « barde », des acteurs jouaient des rôles féminins. Mais il faut aller au-delà des apparences, propose Mary Harrington pour UnHerd (voir son essai en lien). Cette pièce est d’abord de la propagande au service d’une classe dirigeante, à l’image de certaines œuvres de Shakespeare sous l’œil sévère de la Reine Elizabeth. En s’attaquant à Jeanne la Pucelle, l’idéologie woke cherche aussi à effacer ce qui l’a rendue si puissante : sa virginité.

    Si des hommes jouaient des rôles de femmes, il ne faut pas y voir une quelconque tradition « non-binaire » mais la loi de l’époque. Les activistes de 2022 font donc revivre une tradition des plus… patriarcales. De plus, la trilogie « Henri VI » de Shakespeare parle de la fin de la Guerre de Cent Ans du point de vue anglais. Jeanne y est présentée d’une manière ignoble, une sorte de prostituée faisant appel à une armée de démons pour lui venir en aide. 150 ans après son exécution, Shakespeare ne parlait pas d’elle pour « interroger le monde qui l’entourait », mais pour servir la propagande de la Reine Elizabeth. La pièce « Moi, Jeanne » d’aujourd’hui poursuit le même objectif – le talent en moins. Il ne s’agit plus de servir la volonté de puissance géopolitique d’une souveraine, mais de propager l’obsession d’une minorité très présente parmi les « élites » actuelles, selon laquelle on peut se définir en dehors de toute attache biologique…

    Le traitement dans la littérature du personnage de Jeanne met en lumière un vieux problème : le droit des femmes à se refuser aux hommes. La chasteté était tout à fait respectée tant qu’elle était limitée aux murs d’un couvent, en tout cas loin de la place publique. C’est justement par l’angle de la sexualité que Shakespeare a cherché à détruire l’aura de Jeanne. Voltaire n’était pas moins vulgaire ni misogyne quand il a écrit « La Pucelle d’Orléans » en 1730. Ce poème, qui décrivait Jeanne presque séduite par un âne volant a tellement scandalisé qu’il n’a été publié qu’en 1899. La mythologie grecque parle de ce dilemme féminin avec les Amazones (qui semblent avoir une origine historique chez les peuples scythes). L’invincibilité de ces terribles guerrières était liée à leur refus d’une soumission aux hommes : la reine Hippolyte sera tuée par Héraclès après lui avoir « fait don de sa ceinture ». Shakespeare en parle dans son célèbre « Songe d’une nuit d’été » mais il insiste sur une autre tradition : Thésée se joint à l’expédition d’Héraclès et capture l’Amazone Antiope qui lui donnera un fils. Dans cette version, les fières guerrières sont soumises par les hommes et acceptent de « rentrer dans le rang ». Déjà les contemporains de la pièce ont vu une allusion osée de l’auteur à la reine Elizabeth I, qui construisait son personnage d’Amazone intouchable.

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  • De mauvaises nouvelles de Londres pour le Pape; le procès se retourne contre lui

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Mauvaises nouvelles de Londres pour le Pape. Le procès se retourne contre lui

    En l’élisant Pape en 2013, les cardinaux ont confié deux tâches pratiques à Jorge Mario Bergoglio : la réforme de la Curie et la remise en ordre des finances vaticanes.

    Pour le premier point du programme, on peut se référer à la constitution apostolique « Praedicate Evangelium », publiée le 19 août 2022. Quant au second, on se référera aux bilans 2021 du Vatican, qui ont été publiés début août.

    En ce qui concerne la réforme de la Curie, c’est le consistoire convoqué par le Pape François les 29 et 30 août qui donnera son avis. En revanche, concernant la remise en ordre des comptes du Vatican, aucune consultation ne figure à l’agenda. Mais qu’il s’agisse de la réforme de la Curie ou de la remise en ordre des comptes, les critiques sont nombreuses et loin d’être marginales.

    Les modalités elles-mêmes avec lesquelles les bilans ont été rendus publics n’ont pas rencontré les attentes. Il n’y a eu aucune conférence de presse de présentation pour faire place aux questions, aux objections et aux éclaircissements. La publication des documents a été seulement accompagnée par deux interviews institutionnelles, sur les médias du Vatican, du Préfet du Secrétariat pour l’Économie, le jésuite Antonio Guerrero, et du président de l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique, l’APSA, l’archevêque Nunzio Galantino.

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  • 22 août : mémoire de Marie Reine

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    Sainte Marie Reine
    Mémoire

    Extraits de l’Encyclique du Vénérable Pape Pie XII
    (Eugenio Pacelli, 1939-1958)
    « Ad Cæli Reginam » §22-26, §36, §39 (source)

    L'argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évident dans les textes de la tradition antique et dans la sainte Liturgie, est sans aucun doute sa maternité Divine.

    Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera dans la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin » (Luc. 1, 32, 33) ; en outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (Luc 1,43).

    Il s'en suit logiquement qu'elle-même est Reine, puisqu'elle a donné la vie à un Fils qui, dès l'instant de sa conception, même comme homme, était, à cause de l'union hypostatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses.

    St Jean Damascène a donc raison d'écrire : « Elle est vraiment devenue la Souveraine de toute la création au moment où elle devint Mère du Créateur » (St. Jean Damascène, De fide orthodoxa) et l'Archange Gabriel lui-même peut être appelé le premier héraut de la dignité royale de Marie.

    Cependant la Bienheureuse Vierge doit être proclamée Reine non seulement à cause de sa maternité divine mais aussi parce que selon la volonté de Dieu, elle joua dans l'œuvre de notre salut éternel, un rôle des plus éminents.

    Dans l'accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut certes étroitement associée au Christ ; aussi chante-t-on à bon droit dans la Sainte Liturgie :

    « Sainte Marie, Reine du ciel et maîtresse du monde, brisée de douleur, était debout près de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ».

    Et un pieux disciple de saint Anselme pouvait écrire au Moyen-âge : « Comme... Dieu, en créant toutes choses par sa puissance, est Père et Seigneur de tout, ainsi Marie, en restaurant toutes choses par ses mérites, est la Mère et la Souveraine de tout : Dieu est Seigneur de toutes choses parce qu'il les a établies dans leur nature propre par son ordre, et Marie est Souveraine de toutes choses en les restaurant dans leur dignité originelle par la grâce qu'elle mérita ».

    En effet, « Comme Le Christ pour nous avoir rachetés est Notre Seigneur et Notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre Salut d'une manière toute spéciale ».

    De ces prémisses, on peut tirer l'argument suivant : dans l'œuvre du salut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de Salut, et cela d'une manière semblable à celle dont Ève fut associée à Adam, principe de mort, si « ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, bien que l'on peut dire de notre Rédemption qu'elle s'effectua selon une certaine « récapitulation en vertu de laquelle le genre humain, assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l'intermédiaire d'une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère de Dieu précisément « pour être associée à Lui dans la Rédemption du genre humain » ; réellement toujours étroitement unie à Son Fils, l'a offert sur le Golgotha au Père Éternel, sacrifiant en même temps son amour et ses droits maternels, comme une nouvelle Ève, pour toute la postérité d'Adam, souillée par sa chute misérable » ; on pourra donc légitimement en conclure que, comme Le Christ, nouvel Adam, est Notre Roi parce qu'il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d'affirmer, par une certaine analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce qu'elle est Mère de Dieu et parce que comme une nouvelle Ève, elle fut associée au nouvel Adam.

    Sans doute, seul Jésus-Christ, Dieu et Homme est Roi, au sens plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois, participe aussi à sa dignité royale, bien que d'une manière limitée et analogique parce qu'elle est la Mère du Christ Dieu et qu'elle est associée à l'œuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre les ennemis et au triomphe qu'il a obtenu sur eux tous.

    En effet par cette union avec Le Christ Roi elle atteint une gloire tellement sublime qu'elle dépasse l'excellence de toutes les choses créées : de cette même union avec le Christ, découle la puissance royale qui l'autorise à distribuer les trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin cette même union avec Le Christ est source de l'efficacité inépuisable de son intercession maternelle auprès du Fils et du Père.

    Aucun doute par conséquent que la Sainte Vierge ne dépasse en dignité toute la création et n'ait sur tous, après son Fils, la primauté.

    « Toi enfin - chante Saint Sophrone - tu as dépassé de loin toute créature. Que peut-il exister de plus élevé que cette grâce dont toi seule as bénéficié de par la volonté de Dieu ? »

    Et Saint Germain va encore plus loin dans la louange : « Ta dignité te met au dessus de toutes les créatures ; ton excellence te rend supérieure aux anges ».

    Saint Jean Damascène ensuite en vient jusqu'à écrire cette phrase : « La différence entre les serviteurs de Dieu et sa Mère est infinie » (…).

    Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante.

    Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix.

    Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler.

    Vivement désireux que la Reine et Mère du peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de sa paix la terre secouée par la haine et, après cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre Paix et notre Joie pour l'éternité, à vous Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons de tout cœur, comme gage du secours du Dieu tout-puissant et comme preuve de notre affection, la Bénédiction Apostolique.

    Pie XII - Encyclique Ad Coeli Reginam §22-26, §36, §39.

  • Les religieux dans la seconde guerre mondiale ou la foi jusqu’au sacrifice

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    De KTO Télévision :

    La foi jusqu’au sacrifice : les religieux dans la seconde guerre mondiale

    04/05/2020

    Au cœur de la Seconde Guerre mondiale, des prêtres et des religieux ont donné leur vie pour la paix. Ils se sont battus avec héroïsme contre la barbarie. A travers de très nombreux témoignages et images d’archives, ce film nous transmet un magnifique message d’espoir ! Un grand moment de vérité !

  • Serbie : des dizaines de milliers de manifestants mobilisés contre l'EuroPride

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    De Thibaut Prodhomme sur le site de Valeurs Actuelles :

    En Serbie, la fronde contre l’EuroPride gagne du terrain

    Ce dimanche, des dizaines de milliers d’habitants de Belgrade ont défilé contre cet événement qui attirera des membres de la communauté LGBTQ+ de toute l’Europe du 12 au 18 septembre.

    19 août 2022

    Ce dimanche 14 août, environ 50 000 personnes sont descendues dans les rues de Belgrade, en Serbie, pour protester contre l’« EuroPride », événement LGBTQ+ qui se déroulera dans la capitale du 12 au 18 septembre. Les marcheurs y ont chanté des hymnes orthodoxes et des chants patriotiques en portant des croix, des icônes et des drapeaux. « Ne touchez pas à nos enfants » et « non à l’occupation », pouvait-on entendre au sein du cortège. Cette « EuroPride » sera la première en Europe de l’Est, une région où les organisateurs dénoncent des discriminations homophobes.

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  • Contraception et infaillibilité

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    De

    Contraception et infaillibilité

    Malgré les opinions diffusées par l'Académie pontificale pour la vie, l'enseignement pérenne de l'Église sur l'immoralité de la contraception est un enseignement établi et immuable de la loi divine.

    21 août 2022

    Un tweet du 8 août de l'Académie pontificale pour la vie (PAV) affirmait qu'Humanae Vitae (HV) n'enseignait pas une vérité garantie par l'infaillibilité de l'Église. Pendant que nous rédigions ce commentaire, la déclaration tweetée (texte intégral ici) a été supprimée sans explication. Mais la confusion au cœur du tweet est répandue et ne disparaîtra pas avec le tweet. Elle est la suivante. Bien que Paul VI ait choisi de ne pas inclure dans HV une définition formelle, ex cathedra et manifestement infaillible, l'enseignement pérenne contre la contraception qu'il a réaffirmé dans l'encyclique avait depuis longtemps été proclamé de manière infaillible, par l'accord des papes, des évêques et de leurs prêtres dans le monde entier qui le présentaient, depuis des décennies et des siècles, comme un enseignement établi et immuable de la loi divine. 

    Screenshot of the statement from the Pontifical Academy for Life.
    Capture d'écran de la déclaration de l'Académie pontificale pour la vie qui a été tweetée depuis le compte twitter officiel de l'Académie pontificale pour la vie, puis retirée début août (Photo : Twitter).

    Le tweet de PAV faisait référence à ce que Mgr Ferdinando Lambruschini, professeur de théologie morale dans une grande université pontificale, a déclaré lors de la conférence de presse de présentation de l'encyclique. Personne ne doute qu'il avait la permission de Paul VI de dire que le pape "n'a pas voulu publier un document irréformable et déterminant ; l'enseignement présenté ici est l'enseignement ordinaire de l'Église...". Mais l'affirmation du tweet selon laquelle Mgr Lambruschini a dit que "Humanae Vitae n'a pas exprimé une vérité de foi définitive [garantie] par l'"infallibilitas in docendo" [infaillibilité dans l'enseignement]" modifie subtilement ce qui est dit dans l'article et le livre de 2018 auxquels il renvoie, de manière à introduire (ou à conserver) la confusion que nous avons mentionnée.

    A since deleted tweet from the Pontifical Academy for Life.
    Un tweet depuis supprimé de l'Académie pontificale pour la vie (Photo : Twitter).

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