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  • Quand des enfants sont sacrifiés sur l’autel du culte woke

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    « Transitions de genre » : des enfants sacrifiés sur l’autel du culte woke

    On pensait que l’humanité avait suffisamment progressé pour enterrer certaines pratiques qui nous font aujourd’hui horreur. Les sacrifices d’enfants étaient par exemple courants dans de nombreuses civilisations anciennes. Le monde du 21ème siècle est-il si différent ? demande Jordan Peterson, psychologue clinicien et professeur émérite à l’université de Toronto dans les colonnes du Telegraph (voir son article en lien). Le cri de révolte du célèbre psychologue s’adresse avant tout à ses confrères. Les cliniques spécialisées dans les « transitions de genre » se sont multipliées aux États-Unis. Il s’agit d’un phénomène récent : il y en a plus de 50 aujourd’hui alors que la première a ouvert ses portes en 2007… Il faut dire que le filon est très lucratif ! Les opérations portant le joli nom « d’affirmation de genre » peuvent coûter plus de 30 000 dollars.

    « Primum non nocere » : la trahison du serment d’Hippocrate

    Non seulement le fameux serment est passé aux oubliettes mais de nombreux professionnels de la santé aux États-Unis se vantent de participer à ce que Peterson n’hésite pas à qualifier de boucherie sur des enfants et des adolescents influençables. Un chirurgien s’est par exemple vanté sur les réseaux sociaux d’avoir pratiqué plus de 3 000 doubles mastectomies sur des jeunes filles en bonne santé. Les cliniques spécialisées proposent aussi castrations, ablations de l’utérus… Les jeunes filles qui s’affirment comme des garçons peuvent aussi se voir affublées d’un pénis provenant d’un prélèvement fait sur un muscle du bras…

    De nouvelles règles imposées dans le corps médical

    Règle 1. Les psychologues comprennent que le genre est une construction non binaire qui comprend une diversité d’identités et que l’identité de genre d’une personne ne correspond pas nécessairement au sexe de naissance. (American Psychological Association)

    Les confrères psychologues de Peterson ne sont pas en reste. L’American Psychological Association a communiqué des instructions à ses membres les enjoignant à n’opposer aucun obstacle à la volonté d’un patient de « changer de genre ». Des documents faisant la promotion des traitements de transition de genre ont même été distribués dans les salles d’attente. On recommande enfin aux praticiens de prêter attention à leur vocabulaire en maintenant une neutralité de genre : plus question d’agresser les gens en les appelant « Madame » ou « Monsieur ». S’il y a bien une spécialité qui doit refuser toute compromission avec ce type de discours idéologique, c’est la psychologie ! s’insurge Peterson. L’écoute est fondamentale pour comprendre les problèmes affectant un patient, y compris dans des cas sérieux de troubles de dysphorie de genre… En tant que psychologue, Peterson nie le précepte postmoderne qui lie une identité à un ressenti et la déconnecte de la biologie. Sur la base de ses années de pratique, il confirme que la part de féminité chez les hommes existe tout comme la masculinité chez les femmes. Et que cette part varie. Mais cette réalité empirique ne change en rien le sexe de la personne…

    La médecine soumise à l’idéologie

    Règle 7. Les psychologues comprennent le besoin de promouvoir le changement social pour réduire les effets de l’exclusion dont souffrent les personnes transgenres. (American Psychological Association)

    En d’autres termes, si un psychologue n’est pas un activiste adepte du culte woke, alors il doit se méfier car toute pratique ou discours déviant de la doctrine le met sur la sellette vis-à-vis de ses pairs. Et il s’expose à des procès coûteux intentés par les puissantes associations qui surveillent qu’aucune tête ne dépasse.

    Les drames à venir permis par la lâcheté ambiante

    On assiste aux États-Unis, depuis une quinzaine d’années, à une expérimentation sociale de grande ampleur. Les conséquences seront redoutables d’ici 20 ans quand les effets secondaires des traitements bloquant la puberté et des chirurgies auront causé des dégâts irréversibles parmi les enfants et jeunes gens devenus adultes. Sans parler des suicides… Certains médecins s’enrichissent de ces pratiques. Ceux qui se taisent, admoneste Peterson, sont aussi coupables au titre de « non-assistance à personne en danger ».

    Une frontière a été franchie : l’American Psychological Association est passée de la soumission à une idéologie à la malveillance envers ses patients. Elle trahit le serment d’Hippocrate au nom de la « compassion ». Et Peterson prévient que d’autres frontières, géographiques cette fois, sont fragiles face à l’hégémonie culturelle américaine dans le monde occidental. Il appelle ses confrères européens à résister au nom de la vocation même qui les a conduits à pratiquer leur spécialité… D’ailleurs, le danger a été jugé suffisamment sérieux par 140 scientifiques et intellectuels européens qui ont sonné l’alarme en publiant une tribune relayée par Le Point le 9 juillet dernier (voir l'appel des 140).

    Pour aller plus loin : We are sacrificing our children on the altar of a brutal, far-Left ideology

    >>> Lire l'article sur : The Telegraph

  • François-Xavier Bellamy soumis à la question

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  • Birmanie : intensification des attaques de la junte militaire contre des villages catholiques

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    De Vatican News (Anna Poce) :

    Birmanie: l’appel de l'archevêque de Mandalay à respecter la vie humaine

    Mgr Marco Tin Win, archevêque de Mandalay, s’est récemment exprimé face à l'intensification des attaques de la junte militaire contre les villages catholiques de la région centrale de Sagaing, qui ont forcé des milliers de personnes à prendre la fuite.

    21 juillet 2022

    «C'est vraiment une grande peine d'apprendre la souffrance de milliers de personnes, en particulier dans les villages catholiques, dont les maisons ont été incendiées, les biens pillés, et qui sont devenues sans abri, déplacées et ont un besoin urgent de nourriture et d’un toit». Tel est le cri de Mgr Tin Win dans un message vidéo paru le 17 juillet, et repris par l’agence UCA News. L’archevêque de Mandalay, seconde ville la plus peuplée de Birmanie située dans le nord du pays, décrit des villages devenus «une terre de cendres, sans maisons, sans arbres et sans oiseaux».

    Les habitants sont aujourd'hui dans une situation très précaire. Or «la nourriture, les vêtements, le logement et les soins de santé sont des droits fondamentaux de tous les êtres humains, ils doivent donc être prioritaires», souligne l'archevêque, appelant les parties impliquées «à ne pas brûler et détruire les maisons des civils et à respecter leurs biens».

    La guerre en Birmanie a été au menu des discussions entre les évêques du pays lors de leur assemblée plénière qui s’est achevée le 10 juin dernier. Dans leur déclaration finale, ...

    Le message du prélat intervient alors que les frappes aériennes de l'armée et le bombardement de plusieurs villages se sont intensifiées dans le but d'affaiblir la résistance des forces de défense du peuple. Le nombre de victimes et les dommages causés aux maisons et aux civils restent inconnus. Mgr Tin Win exprime aussi son inquiétude concernant les personnes disparues dans plusieurs régions du pays. Selon les enseignements de l'Église, conclut-il dans cette vidéo, l'existence humaine et la dignité humaine doivent être respectées.

    Les villages catholiques particulièrement visés - Monhla, Chaung Yoe et Chan Thar - font partie de l'archidiocèse de Mandalay, et sont connus sous le nom de villages bayingyi, c’est-à-dire dont la population revendique une ascendance portugaise. De nombreux religieux sont nés dans ces villages. Le cardinal Charles Maung Bo lui-même, archevêque de Yangon, est originaire de Monhla, un lieu historique où bouddhistes et catholiques cohabitent pacifiquement depuis des décennies.

    Une guerre sans fin

    Ces derniers temps, les prélats catholiques ont appelé à plusieurs reprises au respect de la vie humaine et des lieux de culte, des hôpitaux et des écoles dans cette nation d'Asie du Sud-Est déchirée par le conflit. Mais bien que le cardinal Bo ait également rencontré le chef de la junte militaire, Min Aung Hlaing, en décembre dernier, le régime a continué à attaquer les civils, et des dizaines d'églises dans les États de Kayah et de Chin ont été détruites ; des prêtres et des pasteurs sont arrêtés et tués.

    Depuis le coup d'État des forces armées birmanes en février 2021, qui a renversé le gouvernement d'Aung San Suu Kyi, près de 2 100 personnes sont mortes, dont plus de 100 enfants, et plus de 1 400 ont été arrêtées.

  • Un islam féministe ?

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    D'Annie Laurent sur La Petite Feuille Verte :

    Lire les deux premières parties de cette étude :

    Islam et féminisme (3/3)

    Comment le féminisme musulman est-il conçu ? S’aligne-t-il sur le féminisme occidental ? Que faut-il en attendre en termes d’amélioration du statut et de la vie des musulmanes ?

    Dans leurs livres, Zeina El-Tibi, Nayla Tabbara et Asma Lamrabet considèrent aussi l’islam comme la religion qui, historiquement, a apporté les plus grands progrès à la condition féminine. Nous proposons ici une réflexion pour répondre à cette démonstration.  

    Z. El-Tibi : « L’étude des textes fondamentaux de l’islam, l’analyse de la doctrine des nombreux penseurs, le rappel historique de la place des femmes dans le développement de l’islam et de la société islamique permettent de constater que les idées reçues faisant de l’islam une sorte de religion misogyne sont inexactes. Pourtant, dans la pratique, force est de constater que les prescriptions du Coran et de la Sunna n’ont pas toujours été respectées : elles ont été soit détournées de leur sens par des interprétations douteuses, soit totalement ignorées » (La condition de la femme musulmane, Cerf, 2021, p. 121). Il s’agit donc, affirme-t-elle, de « retrouver la vérité de l’islam » (ibid., p. 200).

    Pour A. Lamrabet, « la création égalitaire des hommes et des femmes dans le référentiel coranique est essentielle à rappeler aujourd’hui, à l’heure où au nom du religieux on veut nous faire croire que l’inégalité est une prescription divine et qu’accepter l’inégalité c’est faire preuve de soumission et d’obéissance à l’ordre de Dieu » (Islam et femmes. Les questions qui fâchent, Gallimard, 2017, p. 24).

    L’ISLAM, RELIGION DE LA FACILITÉ ?

    Z. El-Tibi met en garde contre « des attitudes dogmatiques trop abstraites ou trop rigides » pour comprendre et appliquer les principes de l’islam. « Sur le plan de la vie sociale comme sur celui de la vie spirituelle, la pensée islamique expose que la religion n’est pas destinée à faire peser sur les êtres humains des charges intolérables, pas plus qu’elle ne demande une servilité aveugle ». Elle se réfère au Coran : « Dieu veut pour vous la facilité ; Il ne veut pas pour vous la difficulté » (2, 185) ; « Ainsi, avons-Nous fait de vous une communauté de juste milieu » (2, 143) (op. cit., p. 35-36).

     

    Cet auteur considère les « règlementations excessives » comme « des innovations blâmables » (ibid., p. 43) qui contredisent les recommandations exposées par Mahomet dans son sermon d’adieu, donné à La Mecque en 632 : « Prenez garde, ne vous écartez pas du droit chemin après ma mort […]. Raisonnez bien, ô peuple, et comprenez bien les mots que je vous transmets. Je laisse derrière moi deux choses : le Coran et mon exemple, la Sunna. Et si vous les suivez, jamais vous ne vous égarerez » (ibid., p. 43). Pourquoi alors conseille-t-elle « de ne pas s’enfermer dans des détails surajoutés sans intérêt » lorsqu’ils font partie de ces textes, et de « ne plus dénaturer le sens véritable du Message » qui est pour la femme « celui de l’émancipation et de l’égalité des droits » ? (ibid., p. 43).

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  • Quand le massacre des chrétiens nigérians risque de dégénérer en génocide : que faire ?

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    De Marco Respinti sur Bitter Winter :

    Soutenir les chrétiens persécutés au Nigeria : Un entretien avec la députée croate Marijana Petir

    25/07/2022

    Le massacre des chrétiens nigérians risque de dégénérer en génocide. Une politicienne croate explique comment nous pouvons aider.

    Alors que le meurtre du père John Mark Cheitnum, du presbytère de l'église catholique Christ the King dans la ville de Lere, dans l'État de Kaduna, au nord du Nigéria, est toujours d'actualité, certains médias l'imputent à des conflits territoriaux et à des inégalités sociales. La vérité est différente. "La violence islamiste ou ultra-fondamentaliste (à ne pas confondre avec l'islam en tant que tel, ce qui permet d'éviter les accusations mal fondées d'"islamophobie") fait payer un tribut sanglant aux chrétiens du Nigeria. Boko Haram, la province d'Afrique de l'Ouest de l'État islamique (branche locale d'ISIS) et les bergers nomades Fulani tentent ouvertement d'éliminer les chrétiens d'une grande partie du pays. Les observateurs recueillent des documents et des témoignages pour comprendre si derrière ce massacre systématique se cache un plan stratégique. Dans ce cas, le terme "génocide" serait le plus juste culturellement, politiquement et juridiquement.

    Lors d'une conférence au Parlement européen à Bruxelles, organisée par l'Intergroupe sur la liberté de religion ou de conviction et la tolérance religieuse le 12 juillet, des experts, se référant également aux données fournies par Open Doors, ont rappelé qu'au Nigeria, les chrétiens sont un peu plus de 98 millions, soit près de la moitié des 211,5 millions d'habitants du pays. De juillet 2009 à août 2021, 43 000 chrétiens ont été tués par les djihadistes et leurs partisans. On estime que 17 500 églises et plus de 2 000 écoles chrétiennes ont été attaquées. Dans le nord du pays, 10 millions de chrétiens ont dû fuir leurs maisons et 6 millions d'autres ont dû s'échapper pour éviter d'être tués, tandis que plus de 500 communautés ont été pillées.

    L'impression de beaucoup est que le gouvernement, dirigé par le président Muhammadu Buhari, est bien trop faible face à cette violence. Certains soulignent même que Buhari est issu d'une famille peul.

    Comme l'a déclaré à cet auteur Ján Figeľ, ancien envoyé spécial de la Commission européenne pour la promotion de la liberté de religion en dehors de l'UE, "le Nigeria, en tant que plus grand pays africain, ne doit pas être sous-estimé ou abandonné par la communauté internationale à ses problèmes douloureux et multiples. Les attaques sanglantes répétées contre les communautés chrétiennes par des islamistes militants doivent cesser, et ceux qui ont commis des crimes doivent être poursuivis par les autorités de l'État. Le président Buhari et le gouvernement du Nigeria doivent faire preuve d'efforts réels en faveur de la justice pour tous. La justice est cruciale pour la dignité des personnes, pour la paix, la stabilité et le développement durable de cet important pays."

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  • L'accord Vatican-Chine et le Pape François : Renouveler ou ne pas renouveler ?

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    L'accord Vatican-Chine et le Pape François : Renouveler ou ne pas renouveler ?

    25/07/2022

    Le Pape est largement critiqué pour sa déclaration selon laquelle "l'accord est bon et j'espère qu'il pourra être renouvelé". Ne pas le renouveler peut aussi être un problème.

    Au début du mois, le pape François a été interviewé par Reuters au sujet de l'accord Vatican-Chine de 2018, qui doit être renouvelé pour la deuxième fois pour deux ans en octobre 2022. Le portail d'information du Vatican a reproduit la partie de l'interview concernant la Chine, la rendant ainsi un peu plus officielle. 

    François a déclaré que "l'accord est bon, et j'espère qu'il pourra être renouvelé en octobre." Il a ajouté : "Les choses avancent lentement, mais [certains évêques] ont été nommés. Cela va lentement, comme je le dis, 'à la chinoise', parce que les Chinois ont ce sens du temps, que personne ne peut les presser." Il estime également que les autorités chinoises "ont aussi des problèmes parce que la situation n'est pas la même dans toutes les régions du pays", et que la façon dont l'accord est mis en œuvre "dépend des dirigeants locaux, il y en a différents."

    Répondant implicitement aux critiques formulées par le cardinal à la retraite de Hong Kong, Joseph Zen, et d'autres personnes, selon lesquelles il serait trompé par son secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, le pape a ajouté que "celui qui s'occupe de cet accord est le cardinal Parolin, qui est le meilleur diplomate du Saint-Siège, un homme de haut rang diplomatique. Et il sait comment bouger, c'est un homme de dialogue, et il dialogue avec les autorités chinoises. Je crois que la commission qu'il préside a tout fait pour aller de l'avant et chercher une issue. Et ils l'ont trouvée".

    Le raisonnement de François pour cette défense est que les diplomates du Vatican ont toujours été critiqués pour leurs relations avec les régimes totalitaires, pour ensuite être réhabilités après plusieurs décennies. "Beaucoup de gens ont dit tant de choses contre Jean XXIII, contre Paul VI, contre [le cardinal Agostino] Casaroli", a déclaré François. "Mais la diplomatie est ainsi faite. Face à une situation fermée, il faut chercher la voie possible, pas la voie idéale. La diplomatie est l'art du possible et de faire en sorte que ce qui est possible devienne une réalité. Le Saint-Siège a toujours eu ces grands hommes. Mais cette [diplomatie] avec la Chine est menée par Parolin, qui est grand dans ce domaine."

    Le pape se réfère ici à une interprétation historique, selon laquelle la soi-disant Ostpolitik promue par le cardinal Casaroli, que de nombreux chrétiens d'Europe de l'Est ont perçue comme "douce avec le communisme", a en fait échangé une certaine légitimation de l'Union soviétique par le Saint-Siège contre des espaces de liberté pour l'Église catholique dans les pays satellites, limités comme ils l'étaient, préparant la chute des régimes communistes. Il s'agit d'une interprétation controversée de l'histoire, mais elle a ses partisans universitaires.

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  • En finir avec les véhicules thermiques : un suicide européen ?

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    De Judikael Hirel sur La Sélection du Jour :

    La fin des véhicules thermiques, un suicide européen

    C’est sans doute l’équivalent automobile du concept de lâcher la proie pour l’ombre. Et ce par pure idéologie. Déjà, en 2015, le Dieselgate initié par l’Agence Américaine de protection de l’Environnement (EPA) portait un premier coup de boutoir à l’industrie automobile européenne. Vu d'outre-Atlantique, les procès et affaires sont toujours une façon efficace de s’attaquer aux concurrents vous faisant de l’ombre. Mais l’approbation par le parlement européen de la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035 devrait être bien pire encore.

    Dans seulement treize ans, seuls les véhicules électriques seront autorisés à la vente sur le Vieux continent, au nom de la réduction de la consommation d’énergies fossiles. Soit, mais est-ce bien raisonnable tant en termes d’économie que d’écologie ? "On ne se base pas sur une décision technologique, mais politique, a pour sa part dénoncé Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA). On demande à une filière européenne n°1 mondial, facteur de souveraineté, où l’on maîtrise toute la chaine de valeur, d’arrêter presque du jour au lendemain"précisait-il récemment sur l’antenne de Sud Radio. Le premier impact de cette décision européenne sera sur l’emploi : l’industrie automobile européenne produit 7% du PIB et emploie 10% de de la main d’œuvre manufacturière. Ce sont 100 000 emplois qui sont directement menacés au sein de la filière industrielle française.

    À cela s’ajoute, surtout, le remplacement d’une dépendance aux producteurs de pétroles par une dépendance minière. "Aujourd’hui, on ne fabrique pas de batteries en France. On a lancé trois gigafactories, mais pour l’instant, elles sont importées de Chine, rappelle Luc Châtel. En termes de souveraineté, nous allons devenir dépendants de la Chine, de la Russie, du Congo, du Cameroun sur l’extraction des métaux rares." Non seulement l’extraction du lithium est tout sauf respectueuse de l’environnement, mais en plus la Chine a littéralement fait main basse sur les gisements à travers le monde, en sus de ceux présents sur son propre territoire. Or les métaux rares et semi rares sont très concentrés à la surface du globe. La moitié des réserves de cobalt se trouve en RDC. Brésil, Chine et Turquie possèdent les deux tiers des réserves de graphite, l’Argentine et le Chili les trois quarts des réserves de lithium…

    Cette décision européenne ouvre aussi un boulevard aux marques automobiles chinoises à bas prix. En effet, le prix de vente moyen – et la marge pour le constructeur – d’un véhicule électrique est actuellement trop élevé pour le commun des clients. En arrêtant de produire des véhicules thermiques, les constructeurs européens vont ainsi laisser le champ libre aux marques chinoises et à leurs petits modèles. Des véhicules produits en Chine, majoritairement à partir d’énergie générée par… des centrales à charbon ! "Grâce au boulevard que nous venons de leur offrir, ce sont près de 80 labels chinois qui pourraient, à relativement brève échéance, débarquer sur l’Ancien continent !", soulignait une tribune récemment publiée par Capital.

    Dans quelques années, y aura-t-il assez de clients pour acheter des voitures électriques coûtant 50% plus cher que les thermiques, accessoirement très rentables pour les marques, qui gagnent plus en vendant moins de véhicules ? Disposera-t-on d’assez de bornes de recharge pour tant de voitures ? Et, dans le nouveau contexte d’économie de guerre engendré par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, disposera-t-on seulement d’assez d’électricité décarbonée pour les faire rouler ? En 2030, après une décennie à marche forcée vers le tout électrique, il sera de toutes façons trop tard pour faire marche arrière.

    Pour aller plus loin :

    La fin du thermique en Europe ouvre un boulevard aux marques chinoises

    >>> Lire l'article sur Capital

  • Attaque à la roquette en Syrie : deux morts et douze blessés lors de l'inauguration d'une église

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/SYRIE - Attentat lors de l'inauguration de l'église Sainte-Sophie, voulue par les Russes

    25 juillet 2022  
     

    Hama (Agence Fides) - Au moins deux personnes ont été tuées et douze autres blessées dans une attaque à la roquette qui a touché dimanche 24 juillet la foule réunie pour l'inauguration d'une petite église près du village syrien d'al-Suqaylabiyah, non loin de la ville de Hama. La petite église que l'on inaugurait, destinée à servir la communauté grecque orthodoxe locale, a une histoire singulière : elle entend rappeler l'ancienne basilique constantinopolitaine de Sainte-Sophie (Sainte-Sophie, depuis juillet 2020 également réutilisée comme lieu de culte islamique sur ordre des autorités turques), et a été construite en un temps record sur le territoire syrien à l'initiative et grâce au soutien des secteurs politique et militaire russes.

    Les sources officielles syriennes attribuent l'attaque à des "terroristes" non précisés. L'obus d'artillerie qui a semé la mort et le chagrin parmi les chrétiens qui ont afflué à l'inauguration peut aussi avoir été tiré par un drone. Les milices rebelles et les groupes islamistes armés, qui combattent l'appareil syrien et sont en partie soutenus par la Turquie, contrôlent toujours certaines parties des provinces syriennes d'Idlib, d'Alep, de Hama et de Lattaquié. Deux jours avant l'attaque de la cérémonie d'inauguration de l'église, des bombardements attribués à l'armée de l'air russe avaient tué sept personnes (dont quatre mineurs) dans la région d'Idlib. Yohann X, le Patriarche grec orthodoxe d'Antioche, a également qualifié l'attaque contre l'inauguration du lieu de culte chrétien de "lâche attaque terroriste" lors d'un appel téléphonique avec l'évêque métropolitain grec orthodoxe de Hama. Le Patriarche - rapporte le site d'information arabe abouna.org - a invoqué la consolation de Dieu sur les proches des victimes et la guérison rapide des blessés.

    À Al-Suqaylabiyah, comme le rapporte l'Agence Fides (voir Fides 29/7/2020), il y a deux ans, la construction d'une église dédiée à la Divine Sagesse avait commencé, avec le soutien du gouvernement de Damas et avec l'appui des secteurs politiques et militaires russes, érigée dans l'intention déclarée de reproduire, bien qu'en dimensions réduites, le profil architectural de Sainte-Sophie, l'ancienne basilique byzantine de Constantinople - aujourd'hui Istanbul - aujourd'hui réutilisée comme mosquée sur ordre des autorités turques.

    La "mini-Sophie" syrienne a été présentée par des sources liées au gouvernement de Damas comme une sorte de réponse russo-syrienne à la décision turque de rouvrir Sainte-Sophie au culte islamique.

    Avant la guerre en Syrie, la ville d'al Suqaylabiyah était habitée par environ 20 000 chrétiens orthodoxes. Selon des rumeurs invérifiables, la pose de la première pierre de l'église a eu lieu en présence de membres de la Douma de Moscou (le Parlement russe) et avec l'approbation des hiérarchies du Patriarcat grec orthodoxe d'Antioche (basé à Damas). Selon certains rapports, la construction de l'église a été rendue possible grâce à la contribution opérationnelle directe des militaires russes stationnés sur la base près de Lattaquié. Nadel al Abdullah, connu pour avoir dirigé une milice se présentant comme une force d'autodéfense des chrétiens orthodoxes, avait été le principal promoteur de l'initiative, répertoriée parmi les groupes paramilitaires se rangeant aux côtés de l'armée de Damas dans le conflit contre les miliciens djihadistes de l'autoproclamé État islamique (Daesh) ou de Jabhat al Nusra. Les médias syriens et libanais avaient également relayé à l'époque les déclarations du député russe Vitaly Milonov, également connu dans son pays pour ses campagnes visant à rétablir l'ancien nom de Constantinople dans les publications officielles russes pour désigner l'actuelle ville turque d'Istanbul.

    L'ancienne Sainte-Sophie chrétienne, qui est devenue une mosquée après la conquête ottomane de Constantinople et a été transformée en un simple complexe muséal en 1934 par Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la République moderne de Turquie.

    (GV) (Agence Fides 25/7/2022)

  • Jean-Pierre Snyers célèbre ses 40 ans d'écriture; une rétrospective époustouflante

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    Jean-Pierre Snyers: 40 ans d'écriture
     
    1982-2022: voilà juste 40 ans que notre ami Jean-Pierre Snyers se livre à l'écriture.

    Afin de se remémorer toutes ces années, il vient de constituer un dossier (composé de 123 photos) sur son blog internet.

    C'est l'occasion également de voir évoquées les très nombreuses rencontres de Jean-Pierre Snyers avec des personnalités de premier plan.

    Si le coeur vous en dit d'y avoir accès, tapez sur google jpsnyers.blogspot.com.

    https://drive.google.com/drive/folders/1tVJv4O4VEmZicHEW1TbR0Rq_N6UdZUJb?usp=sharing

  • Le prêtre n'est pas un assistant social ou le dirigeant d'une ONG qui gère de l'aide humanitaire (cardinal Sarah)

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    De Manuela Tulli (source) :

    Eglise : Card. Sarah sur les prêtres, ce ne sont pas des assistants sociaux

    Dans un livre de réflexions sur le sacerdoce; également sur le fléau de la pédophilie.

    22 juillet 2022

    "Le prêtre n'est pas un assistant social ou le directeur d'une ONG qui gère de l'aide humanitaire.

    Son service n'est pas celui d'un médecin, d'un politicien ou d'un syndicaliste.

    La fonction essentielle que le prêtre doit exercer concerne les âmes, leur relation avec Dieu". Le cardinal Robert Sarah le souligne dans un livre qui s'adresse précisément à ses frères prêtres : "Pour l'éternité. Méditations sur la figure du prêtre" (éditions Cantagalli).

    Pour l'éternité

    Ancien préfet du culte divin, le cardinal d'origine guinéenne, aujourd'hui âgé de 77 ans, est pour beaucoup le point de référence de l'aile la plus traditionaliste de l'Église catholique. Dans ce livre, enrichi de méditations de Pontifes et de Pères de l'Église, de Benoît XVI à Saint Augustin, du Pape François à Jean Chrysostome, le Card. Sarah propose des réflexions et des méditations sur ce ministère de l'Église qui a également été bouleversé par les scandales de pédophilie.

    "On voit surgir ici et là, écrit le cardinal en parlant du sacerdoce, des propositions pour modifier l'institution, la renouveler, la moderniser. Toutes ces initiatives seraient légitimes si le sacerdoce était une institution humaine. Le sacerdoce, en revanche, nous ne l'avons pas inventé, c'est un don de Dieu.

    Nous ne réformons pas un don divin en le connotant avec nos idées humaines pour le rendre conforme aux goûts du moment". Dans cet ordre d'idées, Sarah a toujours été absolument opposé à l'ordination des hommes mariés, comme cela avait été discuté au Vatican lors du Synode pour l'Amazonie, et encore plus opposée à l'ordination des femmes. Cette hypothèse est au contraire chère à certaines conférences épiscopales, en premier lieu la conférence allemande.

    Pour le Cardinal, cependant, une réflexion profonde est nécessaire pour remettre sur les rails ce qui a déraillé. "Il faut affronter la vérité : le sacerdoce semble vaciller. Certains prêtres ressemblent à des marins dont le navire est violemment secoué par l'ouragan.

    Ils se tournent et titubent. Comment ne pas être bouleversé en lisant les rapports d'abus d'enfants ? Comment ne pas douter ? Le sacerdoce, avec son ministère, sa mission, son autorité, a été utilisé par de petits prêtres", souligne Sarah, "pour commettre toutes sortes de méfaits. Le sacerdoce a servi d'alibi pour cacher et justifier la profanation de l'innocence des enfants. L'autorité épiscopale était parfois utilisée pour mortifier la générosité de ceux qui voulaient se consacrer à Dieu. La recherche de la gloire mondaine, du pouvoir, des honneurs, des plaisirs terrestres et de l'argent a pénétré le cœur des prêtres, des évêques et des cardinaux. Comment pouvons-nous supporter de tels faits sans trembler, sans pleurer, sans nous remettre en question ?".

    Pour le cardinal guinéen, "nous ne pouvons pas faire comme si tout cela n'était rien, comme s'il s'agissait d'un accident de la route. Nous devons accepter le mal qui a été causé par les "ministres de Dieu".

  • Fléau des abus : le remède de l'évêque n'est pas celui du 'The Economist'

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    Un article de Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    Economist

    Fléau des abus. Le remède de l'évêque n'est pas celui du 'The Economist'.

    25 juillet 2022

    Selon l'opinion de la culture dominante, bien résumée par un éditorial de "The Economist" du 14 juillet, l'Église catholique dispose d'un moyen obligatoire pour enrayer la maladie des abus sexuels du clergé : abolir la discipline du célibat. C'est la solution à laquelle s'est pliée une partie importante et croissante de l'Église elle-même, avec la litanie ininterrompue des appels aux femmes prêtres, à une nouvelle morale sexuelle et à la démocratie à la place de la hiérarchie.

    Mais pour le jeune et dynamique évêque de Trondheim, en Norvège, Erik Varden, qui se révèle être l'une des voix les plus vivantes et les plus sages du catholicisme actuel, le "phármakon" qui peut guérir l'Église du fléau des abus est tout autre chose, c'est ce "médicament de l'immortalité" qui est l'une des plus anciennes définitions de l'Eucharistie.

    C'est ce qu'il écrit et argumente dans un article paru dans le dernier numéro de "Vita e Pensiero", la revue de l'Université catholique de Milan, dont les passages saillants sont reproduits ci-dessous.

    Varden reconnaît et approuve les mesures pratiques et judiciaires prises par l'Église catholique pour réduire ce fléau. Mais ils ne sont pas tout. Car l'essentiel est ailleurs. C'est dans cette source et ce sommet de la vie de l'Église qu'est précisément l'Eucharistie, le sacrifice de l'Agneau qui porte tout le poids des péchés du monde.

    "Avant que le péché ne soit "enlevé", écrit-il, il faut l'assumer et le supporter". Comme Jésus sur la croix. Un chemin pénitentiel dont l'axe est l'Eucharistie est nécessaire à l'Eglise. Il est nécessaire de donner "un accomplissement à ce qui manque aux afflictions du Christ", comme le disait l'apôtre Paul.

    Varden cite un précédent historique, le grand acte pénitentiel qui a culminé avec l'érection à Paris de la basilique de Montmartre, pour guérir les horreurs commises avec la Révolution. Il commente : "Nous ne comprendrons jamais la renaissance de la vie religieuse après la Révolution française si nous perdons de vue cet aspect ; nous n'apprécierons pas non plus la ferveur du mysticisme du XIXe siècle".

    Il fait allusion à ce renouveau religieux de l'âge romantique, avec le retour à la foi d'une partie importante de la culture européenne, rappelé par l'historien Roberto Pertici dans son essai publié en avril dernier dans Settimo Cielo.

    Mais il y a aussi un autre précédent que rappelle Varden : le référendum qui a introduit l'avortement en Irlande en 2018, résultat de la vague sécularisatrice mais aussi du scandale des abus du clergé, avec l'effondrement consécutif de la crédibilité de l'Église.

    C'est aux catholiques d'Irlande que Benoît XVI a adressé en 2010 la lettre qui représente sa réflexion la plus profonde sur le scandale des abus et les moyens de le guérir. Il en va de même pour l'exhortation à un chemin de pénitence qui trouve dans l'Eucharistie sa nourriture.

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