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Actualité - Page 289

  • Pour le pape, l’absence de soins et de médicaments est une euthanasie cachée

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANCOIS AUX MEMBRES DE L'ASSOCIATION RELIGIEUSE DES INSTITUTS SOCIO-SANITAIRES (ARIS) 

    Salle du Consistoire / Jeudi 13 avril 2023

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Je remercie le Président, le Père Virginio Bebber, pour ses paroles et je vous souhaite à tous la bienvenue. Je salue le Directeur du Bureau pour la pastorale de la santé de la Conférence épiscopale italienne.

    Je suis heureux de rencontrer votre Association, qui s'occupe de la gestion de structures sanitaires d'inspiration chrétienne, comparables à l'auberge du Bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37), où les malades peuvent recevoir "l'huile de la consolation et le vin de l'espérance" [1]. J'exprime mon appréciation pour le bien qui a été fait dans tant d'instituts de santé en Italie, et je les encourage à continuer avec la persévérance et l'imagination de la charité, caractéristiques des nombreux fondateurs qui leur ont donné vie.

    Les soins de santé religieux en Italie ont une belle histoire, vieille de plusieurs siècles. L'Église a beaucoup fait, à travers les soins de santé, pour écouter et prêter attention aux segments pauvres, faibles et abandonnés de la société. Dans ce domaine, il n'a pas manqué de témoins autorisés, capables de reconnaître et de servir le Christ malade et souffrant jusqu'au don total de soi, même au prix du sacrifice de leur vie. Nous pensons à saint Camillus de Lellis, à sainte Joséphine Vannini, à saint Joseph Moscati, à saint Augustin Pietrantoni et à bien d'autres encore. Reconnaissants pour le passé, nous nous sentons donc appelés à habiter le présent avec un engagement actif et un esprit prophétique. Dans le secteur de la santé, la culture du rebut peut, plus qu'ailleurs, montrer ses conséquences douloureuses, parfois de manière évidente. En effet, lorsque la personne malade n'est pas placée au centre et considérée dans sa dignité, cela engendre des attitudes qui peuvent aller jusqu'à la spéculation sur les malheurs des autres [2], ce qui doit nous rendre vigilants.

    Demandons-nous en particulier : quelle est la tâche des institutions sanitaires d'inspiration chrétienne dans un contexte, comme celui de l'Italie, où il existe un service sanitaire national, universel par vocation, et donc appelé à soigner tout le monde ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de retrouver le charisme fondateur de l'assistance sanitaire catholique afin de l'appliquer dans cette nouvelle situation historique, tout en sachant qu'aujourd'hui, pour diverses raisons, il est de plus en plus difficile de maintenir les structures existantes. Nous devons entreprendre des chemins de discernement et faire des choix courageux, en nous rappelant que notre vocation est de nous tenir à la frontière du besoin. En tant qu'Église, nous sommes appelés à répondre avant tout aux demandes de santé des plus pauvres, des exclus et de ceux qui, pour des raisons économiques ou culturelles, voient leurs besoins ignorés. Ce sont les plus importants pour nous, ceux qui viennent en tête de la file d'attente.

    Le retour de la "pauvreté sanitaire" prend des proportions importantes en Italie, surtout dans les régions marquées par des situations socio-économiques plus difficiles. Il y a des personnes qui, par manque de moyens, ne peuvent pas se faire soigner et pour qui même le paiement d'un ticket modérateur est un problème ; et il y a des personnes qui ont des difficultés à accéder aux services de santé à cause des très longues listes d'attente, même pour des visites urgentes et nécessaires ! Le besoin de soins intermédiaires s'accroît également, étant donné la tendance croissante des hôpitaux à laisser sortir les malades en peu de temps, en privilégiant le traitement des phases les plus aiguës de la maladie par rapport à celui des pathologies chroniques : par conséquent, ces dernières, en particulier pour les personnes âgées, deviennent un problème sérieux également d'un point de vue économique, avec le risque de favoriser des lignes d'action peu respectueuses de la dignité même de la personne. Une personne âgée doit prendre des médicaments et si, pour économiser de l'argent ou pour telle ou telle raison, on ne lui donne pas ces médicaments, il s'agit d'une euthanasie cachée et progressive. Nous devons le dire. Toute personne a droit aux médicaments. Et souvent - je pense à d'autres pays, en Italie je ne suis pas très au courant, dans d'autres pays je le suis - les personnes âgées doivent prendre quatre ou cinq médicaments et ne parviennent à en obtenir que deux : c'est une euthanasie progressive, parce qu'on ne leur donne pas ce dont elles ont besoin pour se guérir.

    Les soins de santé d'inspiration chrétienne ont le devoir de défendre le droit aux soins, en particulier pour les groupes les plus faibles de la société, en donnant la priorité aux endroits où les gens souffrent le plus et sont le moins soignés, même si cela peut nécessiter la conversion de services existants en nouveaux services. Toute personne malade est par définition fragile, pauvre, en manque d'aide, et parfois les riches se retrouvent plus seuls et abandonnés que les pauvres. Mais il est clair qu'aujourd'hui, les possibilités d'accès aux soins ne sont pas les mêmes pour ceux qui ont de l'argent et pour ceux qui sont plus pauvres. Alors, en pensant à tant de congrégations, nées à différentes périodes historiques avec des charismes courageux, demandons-nous : que feraient ces Fondateurs et Fondatrices aujourd'hui ?

    Les hôpitaux religieux ont avant tout la mission de prendre soin de ceux qui sont rejetés par l'économie de la santé et par une certaine culture contemporaine. Telle a été la prophétie de tant d'institutions sanitaires d'inspiration chrétienne, à commencer par la naissance des hôpitaux eux-mêmes, créés précisément pour soigner ceux que personne ne voulait toucher. Que ce soit aussi votre témoignage aujourd'hui, soutenu par une gestion compétente et claire, capable de combiner recherche, innovation, dévouement aux plus petits et vision d'ensemble.

    La réalité est complexe et vous ne pourrez y faire face de manière adéquate que si les institutions sanitaires d'inspiration religieuse ont le courage de se réunir et de travailler en réseau, en évitant tout esprit de concurrence, en unissant les compétences et les ressources et en créant peut-être de nouvelles entités juridiques, à travers lesquelles elles pourront aider en particulier les petites réalités. N'ayez pas peur d'emprunter de nouvelles voies - risque, risque -, afin d'éviter que nos hôpitaux, pour de simples raisons économiques, ne soient aliénés - c'est un danger et même un danger actuel : ici à Rome, je peux vous envoyer la liste -, anéantissant ainsi un patrimoine longtemps chéri et embelli par tant de sacrifices. C'est précisément pour atteindre ces deux objectifs urgents, et à la demande des institutions sanitaires d'inspiration catholique elles-mêmes, qu'est née en décembre 2015 la Commission pontificale pour les activités du secteur sanitaire des personnes morales publiques de l'Église, avec laquelle je vous invite à avoir une collaboration active et constructive.

    Enfin, je voudrais vous recommander d'accompagner les personnes que vous accueillez dans vos institutions avec une attention intégrale, qui ne néglige pas l'assistance spirituelle et religieuse des malades, de leurs familles et des agents de santé. Là aussi, les établissements de santé d'inspiration chrétienne doivent être exemplaires. Et il ne s'agit pas seulement d'offrir une pastorale sacramentelle, mais d'accorder une attention totale à la personne. Personne, personne ne doit se sentir seul dans la maladie ! Au contraire, chacun doit être soutenu dans ses questions de sens et aidé à parcourir avec une espérance chrétienne le chemin parfois long et fatigant de l'infirmité.

    Chers frères et sœurs, gardez vivant le charisme de vos fondateurs, non pas tant pour imiter leurs gestes, mais pour accueillir leur esprit, non pas tant pour défendre le passé, mais pour construire un présent et un avenir où annoncer, par votre présence, la proximité de Dieu avec les malades, surtout les plus défavorisés et marginalisés par la logique du profit. Que la Vierge vous accompagne. De tout cœur, je vous bénis et je bénis votre travail. Et je vous recommande de ne pas oublier de prier pour moi. Je vous remercie.

     ____________________________________________

    [1] Missel romain, Préface commune VIII.

    [2] Cf. Discours à la Commission épiscopale pour le service de la charité et de la santé de la CEI, 10 février 2017.

  • Vif émoi à Angers où l'église Sainte-Madeleine a été sauvagement saccagée

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    De Céline Dupeyrat sur le site de France3 :

    "Les visages de la Vierge-Marie et du Christ décapités, ça bouleverse" A Angers, l'émotion après le saccage de l'église Sainte-Madeleine

    Partout sur le sol de l'édifice, des éclats de plâtre blanc. Sur les visages des visiteurs, ce jeudi matin, l'incompréhension. Hier, mercredi 12 avril, l'église Sainte-Madeleine d'Angers "a été sauvagement vandalisée". C'est en ces termes que Jean-Marc Verchère, le maire d'Angers, s'est exprimé le même jour. Dans cet édifice situé au cœur de la ville, des croix ont été brisées, des têtes décapitées, les autels saccagés. 

    C'est le père Cleyssac qui a découvert les dégâts avec stupeur aux alentours de 14 heures, mercredi. "Je suis rentré par la porte latérale, d'abord j'ai vu le cierge Pascal à terre cassé, je me suis dit : ah mince il est tombé il s'est cassé", se souvient le vicaire de la paroisse Saint-Jean-Paul II. "Mais quand je suis entré plus loin j'ai vu qu'il n'y avait pas que ça [...], donc là j'ai tout de suite appelé le curé de la paroisse et on a appelé la police, on va bien sûr porter plainte", précise le prêtre. Le ou les auteurs des faits n'ont pas été retrouvés, mais le père observe qu'"on sent qu'ils ont vraiment visé les têtes des statues, les croix, il y a vraiment des actes qui sont très ciblés". 

    Plusieurs statues ont été décapitées par un ou plusieurs individus dans la basilique Sainte-Madeleine à Angers mercredi 12 avril en milieu d'après-midi.

    Plusieurs statues ont été décapitées par un ou plusieurs individus dans la basilique Sainte-Madeleine à Angers mercredi 12 avril en milieu d'après-midi. • © France Télévisions

    "C'est très douloureux pour les chrétiens"

    Très choqués, plusieurs fidèles sont venus voir de leurs propres yeux ce qu'ils ont bien du mal à croire. "On a vu hier les visages de la vierge Marie, du Christ décapités, ça bouleverse", raconte l'un d'entre eux, habitué à jouer de l'orgue dans cette église. Pour l'homme, "c’est dommage parce qu’il y a des gens qui ne respectent pas forcément les croyances, chacun est différent, et je pense que c’est important de respecter les croissances des uns et des autres."

    Quelques mètres plus loin, silencieuse, une retraitée affiche un visage fermé. Ce qu'elle ressent face aux dégradations ? "D'abord de la colère", avoue la croyante. "Le père nous a demandé de rester dans le pardon et l’espérance de la foi, mais c’est très douloureux pour des chrétiens", souffle la fidèle. Pour elle, lorsque "c’est le christ qui est atteint, c’est la communauté chrétienne qui est touchée aussi".

    L'évêque d'Angers "sous le choc"

    Monseigneur Emmanuel Delmas, évêque d'Angers, s'est lui aussi rendu à la basilique Sainte-Madeleine. "Sous le choc", Mgr Delmas dénonce une "violence déterminée qui s'est manifestée dans cet édifice religieux ouvert à tous et au service de la paix". Pour le religieux, "ces actes de vandalisme sur une église n’atteignent pas que des pierres et des objets : c’est bien notre foi chrétienne qui est touchée."

    Jean-Marc Verchère, maire d'Angers, a réagi mercredi 12 avril à cet évènement. "Je condamne avec la plus grande fermeté cet acte odieux qui a touché un édifice religieux et patrimonial important de notre ville", a précisé l'éluUne plainte a été déposée. Le maire apporte son "soutien aux paroissiens, et plus largement à la communauté catholique, très affectés par ces dégradations qui interviennent au lendemain des célébrations de Pâques."

    Impossible pour l'heure de mesurer l'ampleur des dégâts

    Au lendemain des dégradations, des spécialistes du patrimoine sont venus constater les dégâts pour anticiper les prochains travaux de restauration. Anna Leicher, conservatrice départementale des antiquités et objets d'arts, constate ébahie les dégradations qui ont touché "le mobilier liturgique et le maître autel qui est inscrit au titre des monuments historiques". La conservatrice n'avait jamais vu de telles dégradations dans une église.

    S'il est impossible, pour l'heure, de mesurer l'ampleur des dégâts sur les objets endommagés, les spécialistes ont commencé à prendre des relevés. "Il va falloir qu’on les mette en caisse par unité d’objet pour voir comment on va pouvoir les restaurer au mieux, [...] constater tous les dégâts et récupérer tous les morceaux pour penser à l’avenir et aux futurs travaux de restauration." Un travail minutieux, qui pourrait prendre beaucoup de temps. 

    "Le maître autel est de taille importante, toute la statutaire a été endommagée, toutes les têtes ont été décapitées, les colonnettes en pierre dure ont été coupées aussi, beaucoup d’éclats de plâtre également, donc un travail colossal pour restaurer cet ensemble."

    Anna Leicher

    Conservatrice départementale des antiquités et objets d'arts

    "Nous sommes très tristes pour l'édifice en lui même mais surtout pour les personnes qui ont commis ces dégradations", a pour sa part déclaré Pascal Batardière, vicaire général du diocèse d'Angers. 

    "Ce qui est regrettable, c'est que l'on fait tout pour maintenir nos églises ouvertes au public. Des bénévoles sont mobilisés matin midi et soir pour que ces lieux de culte restent accessibles à tous et toutes. Cela ne nous empêchera pas de continuer à tout mettre en œuvre pour que nos églises restent des havres de paix accueillants"

    Père Pascal

    Vicaire général du diocèse d'Angers

    Il y a une quinzaine de jours, l'église Sait-Pierre de Trélazé (Maine-et-Loire), située à quelques kilomètres de la Sainte-Madeleine, avait-elle aussi été profanée, mais les dégâts sont d'une moindre gravité. Le mode opératoire des vandales pourrait, selon les enquêteurs, rappeler celui utilisé au sein de la basilique Sainte-Madeleine. 

    Le procureur d'Angers, Eric Brouillard, a indiqué qu'une enquête a été ouverte et confiée à la direction départementale de la santé publique (DDSP). Dimanche 23 avril, l'évêque d'Angers présidera une messe de réparation à la basilique Sainte-Madeleine d'Angers. 

  • "Décadanse, libération, piège à c... ?" : quand Patrick Buisson se fait l'intransigeant défenseur des moeurs de la société traditionnelle

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Décadanse, Libération piège à c... ?, nouveau livre de Patrick Buisson

    14 avril 2023


    Dans son précédent livre, La fin d’un monde, Patrick Buisson désirait convaincre que « c’était mieux avant ».

    Dans ce nouvel ouvrage, intitulé Décadanse, il persiste en démontrant cette fois que le sacré est éclipsé et les mœurs traditionnelles totalement bouleversées. Avec l’apparition de l’hédonisme comme religion, il dénonce le culte de soi et du corps qui impose une nouvelle échelle des valeurs et de nouveaux comportements.

    Cette société de consommation, qui est l’aboutissement des Trente glorieuses, remet en cause des siècles de morale dite traditionnelle, chrétienne, puis laïque. L’abondance commerciale impose une mentalité nouvelle fondée sur la dépense et le recours au crédit.

    La cible de ce nouveau « capitalisme de la séduction » est en premier lieu les nouvelles classes moyennes, à qui la publicité apprend à consommer des signes et à considérer que l’épanouissement personnel passe par la jouissance des choses, laquelle, en dernière instance, s’identifie à la jouissance érotique : consommer, c’est faire l’amour.

    Ce fut un temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la « décadanse », Tony Duvert réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire s’obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix a été présentée comme le temps des merveilles.

    Un nouveau marché a triomphé : celui du corps. Une nouvelle religion s’impose : l’hédonisme, soit le culte de l’ego qui impose une nouvelle échelle de valeurs, de nouveaux comportements, et remet en cause rien moins que des siècles de morale chrétienne puis laïque.

    La crise de la reproduction de la vie s’accompagne d’une crise de la reproduction des grands systèmes qui lui donnaient un sens.

    Et si les grandes lois soi-disant émancipatrices n’avaient été qu’un marché de dupes marquant à la fois l’abolition du patriarcat et le triomphe de la phallocratie ?

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  • La Semaine Sainte sanglante des chrétiens du Nigeria

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    Du site Aleteia.org (Cécile Séveirac) :

    Une Semaine sainte sanglante pour les chrétiens du Nigeria

    11/04/23

    Au nord du Nigeria, dans l'État de Benue, une série d'attaques meurtrières a visé des villages d'agriculteurs, majoritairement chrétiens, durant la Semaine sainte et Pâques.

    Plus de 100 personnes ont été tuées dans une série d’attaques meurtrières tout au long de la Semaine sainte, dans l’État de Benue, au centre-nord du Nigeria. Le 2 avril, une première attaque a eu lieu contre une église pentecôtiste située à Akenawe Tswarev, tuant un fidèle et en blessant plusieurs autres.

    Loin de se tarir, la violence armée a continué a perduré endeuillant la région tout au long de la Semaine sainte. Des hommes armés non identifiés ont effectué plusieurs raids dans des villages agricoles, dont les habitants sont majoritairement chrétiens. Le 5 avril, au moins 50 personnes ont perdu la vie dans le village d’Umogidi. Quelques heures avant, trois personnes avaient été tuées dans ce même village, d’après les autorités locales. Le deuxième raid est intervenu alors que les funérailles de ces trois victimes avaient lieu. Le 7 avril, 43 Nigerians ont été tués et plus de 40 blessés au cours d’une attaque survenue en pleine nuit dans une ancienne école primaire de Ngban, où des agriculteurs chrétiens déplacés et leurs familles avaient trouvé refuge.

    Les ravages d’une guerre de la terre

    Aucune revendication n’a permis d’établir clairement le motif de ces attaques successives. Les autorités soupçonnent toutefois les berges peuls d’en être à l’origine, accusés d’avoir attaqué à plusieurs reprises les communautés agricoles ces derniers temps. Les affrontements sanglants entre les éleveurs nomades, majoritairement musulmans, et les agriculteurs sédentaires, quant à eux chrétiens, sont réguliers et ont pour enjeu principal l’appropriation des terres agricoles, sur fond de tensions religieuses. Les agriculteurs accusent notamment les éleveurs de faire paître leur bétail sur leurs terres pour en prendre le contrôle.

    Dernièrement, l’État de Benue est en proie à une multiplication des raids armés de bergers peuls, suivis parfois de représailles de la part des villageois visés. Ces violences sévissent en plus de celles infligées par l’organisation islamiste Boko Haram, qui continue d’agir. « Nous pensons de plus en plus que ce sont les islamistes qui utilisent les Peuls pour déplacer la population locale », avait notamment affirmé le père Remigius Ihyula dans une interview donnée à l’Aide à l’Église en détresse après une attaque au moins de mars.

    « Ces bergers peuls ont adopté la culture terroriste et mettent à sac des villages. Ils agressent les gens pour récupérer les terres, et brûlent des temples et des églises », avait également assuré à Aleteia Alexandre Fontana, de l’ONG nigériane PSJ (International organisation for peace building and social justice). Selon la Fondation pour la recherche stratégique, un groupe de réflexion sur les questions de sécurité internationale et de défense, les chrétiens « considèrent en effet que les Peuls fournissent le gros des troupes du groupe djihadiste Boko Haram », même si la plupart des milices peules demeurent autonomes.

  • Le pape sur Disney : un vaste traquenard très orienté idéologiquement

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    « Conversation avec le pape ». Ce film-documentaire est sorti sur la plateforme « Disney + » le 5 avril. On y voit le pape François discuter avec une dizaine de jeunes sur différents sujets de société pour le moins polémiques : avortement, pornographie, non-binarité… Si l’intention de départ est louable – faire débattre François avec des jeunes de tous horizons, cette interview apparaît vite comme un vaste traquenard, très orienté idéologiquement. Entre le montage des questions, les transitions entre ces dernières, et les parcours très subversifs des jeunes, le documentaire montre un Pape François bienveillant mais parfois mal à l'aise face à ses contradicteurs.

    Tous ensemble pour l’immigration

    Les questions sensibles arrivent très vite sur la table. Après trois questions personnelles, sur la famille, le salaire et le téléphone de François, Victor, jeune athée, demande : « Là où je vis, les gens ne vont plus à l’église. Je trouve cela anachronique, vieux jeu, alors je voulais vous demander votre point de vue. » À cela, le Saint-Père répond que l’Église a besoin de témoignage et de plus de crédibilité, qu’elle a besoin d’être au contact des injustices sociales« Pour voir ce qu’est l’injustice sociale, allez en banlieue », déclare-t-il.

    Et ce passage est immédiatement suivi des questions sur le racisme et l’immigration et la part de responsabilité de l’Église sur ces thèmes. Pas de surprise, le Saint-Père a toujours eu une position assez claire sur l’immigration et la manière dont l’Europe gère les questions migratoires : « Les migrants devraient être accueillis, accompagnés, encouragés, et intégrés. » « Ces hommes et ces femmes sont exploitées. […] C’est un état d’esprit exploiteur. On discerne l’ombre de l’esclavage. Le migrant est vu comme un esclave. Le colonialisme est tapi derrière une politique migratoire immature. »

    La réplique des jeunes ne se fait pas attendre : « L’Église a eu un rôle central dans la colonisation. En Amérique Latine, tout du moins. Et on parle d’une Église qui dépeint Jésus et Marie comme des Blancs, de toute évidence, ils ne l’étaient pas. Est-ce contradictoire ? » Le Pape répond en assumant les erreurs passées, selon lui, de l'Eglise : « La contradiction, c’est de ne pas assumer sa propre histoire. […] Chacune appartient à une société, un pays, une culture qui a un passé. Et assumer son passé, c’est dur parfois. […] La cohérence est surtout dure pour les chrétiens. Même au Vatican. » […] Prenez l’esclavage. L’Église n’a rien dit là-dessus. Car c’est ainsi qu’était la culture à l’époque. »

    Sexe et foulard pro-avortement

    Après l’immigration, Maligros, jeune fille catholique et féministe, introduit le débat de l’avortement : « Pourquoi l’Église veut se mettre entre une femme et ses droits ? Je pense que Jésus la soutiendrait. Il ne la jugerait pas comme on la juge à la messe. » Cette question s’accompagne d’une séquence assez particulière où la jeune fille offre au Saint-Père un foulard pro-avortement avec un arc-en-ciel.

    « On doit l’accompagner, lui répond le pape François mais on doit être clair, L’accompagner est une chose, justifier son acte en est une autre. » À partir de ce moment-là, le groupe sera généralement en désaccord tout du long avec le Saint-Père. Juste après les questions sur l’IVG, Juan, jeune homme ayant subi des abus sexuels dans son école catholique, explique qu’il y a beaucoup d’hypocrisie dans l’Église, qu’elle protège le droit à la vie, mais qu’elle ne propose aucune aide concernant les victimes de pédocriminalité« Tolérance zéro »,  lui rétorque le Saint-Père.

    Pornographie et non-binarité

    A mesure que le documentaire avance, François se montre de plus en plus mal à l’aise, et ne va plus oser parler franchement de la vie personnelle des jeunes présents devant lui. À Célia, qui se dit catholique et « non-binaire », François explique que « l’Église ne ferme la porte au nez de personne ». De même face à Alejandra, une jeune femme qui travaille dans l’industrie du porno : le pape François condamne l’industrie et regrette que cette dernière donne une vision déformée de la sexualité. Les jeunes s’engouffrent dans la brèche et s’accordent à dire que la pornographie, ce n’est pas si grave, que la masturbation, ce n’est pas si grave...

    Pour certaines questions, François réussit un peu à s’extraire du piège tendu par le documentaire. Il s’en sort remarquablement bien notamment sur la question des femmes prêtres où il donne une réponse très bien argumentée sur le dogme et sur le ministère de l’Église. Mais également à la question : « serais-je une meilleure chrétienne si je n’étais pas féministe ? »« Féministe est un adjectif, estime-t-il. Ce sont les noms qui m’importent. […] Les adjectifs ne sont pas baptisés, les noms le sont. Les gens le sont. Et je crois en les gens. »

    Le coup de grâce

    Le moment le plus choquant reste la fin du documentaire. Alors que plus d’une heure de cet interrogatoire est déjà passée, Maria, jeune fille croyante qui s’est retrouvée seule contre le groupe sur l’avortement et sur la pornographie, aborde enfin la question de la foi. Elle offre ainsi une belle discussion de trois minutes sur la foi avec le pape. Et alors que ces petites minutes laissent penser à une fin heureuse dans ce documentaire malaisant, le répit est de courte durée. Lucia, une ancienne religieuse, ayant subi des abus psychologiques durant sa formation, explique avoir tout renié, être devenue lesbienne, et être bien plus heureuse maintenant qu’elle ne se pose plus la question de savoir si Dieu existe ou pas. Dieu merci, le pape recadre un peu la chose, parlant des problèmes dans les formations mais lui rappelant quand même : « ne sois pas esclave d’une idéologie ». Inutile, donc, de visionner ce documentaire dans l’espoir d’une édification spirituelle en cette Semaine sainte.

  • Vendredi Saint : Chemin de Croix dans les rues de Liège

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    Vendredi 7 avril, c’est la date du Vendredi Saint : mémoire pour les chrétiens de la mort de Jésus sur la croix, deux jours avant sa résurrection à Pâques. La Pastorale Urbaine organise, pour la dixième fois, un chemin de croix dans les rues de la ville. Chapeauté par Jean Pierre Pire, doyen de Liège, il sera présidé par Mgr Jean- Pierre DELVILLE, évêque de Liège. Le chemin de croix partira à 17h45 de l’église Saint-Pholien pour arriver à 19h30 à la Cathédrale. En portant des cierges et en chantant, les marcheurs suivront symboliquement la Croix de Jésus jusqu’à la Cathédrale Saint-Paul.

    L’originalité de cette année, c’est le point de départ. En effet, la troupe du Théâtre de la Communauté a posé ses valises en avril dans l’église Saint-Pholien pour y jouer une pièce intitulée « Soulèvements », une pièce de théâtre articulée autour d’une oeuvre artistique. C’est autour de cette oeuvre que nous débuterons notre Chemin de Croix. « Soulèvements » évoque tous les mouvements de révolte face à l’injustice et à la violence. Un combat jamais terminé, un combat que Jésus, lui aussi, a mené d’une manière originale jusqu’à sa mort sur une croix… Heureux « hasard » (?!) quand culte et culture se mettent à cultiver le même champ…

    En arrivant à la Cathédrale, les participants au chemin de croix seront invités à l’office du Vendredi Saint présidé par notre évêque à 19h30 à la Cathédrale. Comme le Vendredi Saint est le jour par excellence pour reconnaître notre imperfection humaine, au terme de l’office, celles et ceux qui le souhaitent pourront recevoir le sacrement du pardon (la confession).

    Concrètement : RDV à Saint-Pholien le vendredi 7 avril à partir de 17h30. Chemin de croix dans les rues de Liège entre 17h45 à 19h30. Pour ceux qui le souhaitent : office à la Cathédrale de 19h30 à 20h45, suivi d’un temps libre pour les confessions jusque 21h15.

    Contact:
    Doyen Jean Pierre Pire • notredamedesponts.outremeuse@gmail.com 04 343 26 35 (ext. 1) • 0495 21 64 34

  • Chinoiseries sino-vaticanes : L'installation de l'évêque Shen Bin à Shanghai

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    Modèle du genre :

    « Rome (Agence Fides) - Le mardi 4 avril au matin, l'évêque chinois Joseph Shen Bin,à la tête du diocèse de Haimen (province de Jiansu), a pris ses fonctions dans le diocèse de Shanghai :

    « La cérémonie - rapporte le site d'information chinois Xinde.org - a été présidée par le père Wu Jianlin, directeur du Comité catholique de Shanghai pour les affaires éducatives. Au cours de l'événement, la lettre de la Conférence des Évêques catholiques de Chine ordonnant le transfert de Mgr Shen Bin à la tête du diocèse de Shanghai a été lue. Ensuite, après les discours de l'évêque de Pékin, Joseph Li Shan, et de quelques prêtres de la communauté de Shanghai, Mgr Shen Bin a également pris la parole.

    Dans son discours, l'évêque Shen Bin a déclaré qu'il souhaitait poursuivre la "belle tradition d'amour de la patrie et de l'Église catholique à Shanghai", dans le respect des principes d'indépendance et d'autonomie. L'évêque a également rappelé l'urgence de suivre la ligne de la "sinisation de l'Église en Chine" et son intention de "promouvoir la proclamation de l'Évangile", conformément à ce qui a été "la grande tradition de Shanghai".

    Environ 200 personnes, dont des prêtres et des religieuses du diocèse de Shanghai, ont assisté à la cérémonie.

    Thaddeus Ma Daqin, qui avait été ordonné évêque auxiliaire en juin 2012 lorsque le diocèse était encore dirigé par l'évêque jésuite Aloysius Jin Luxian, vit également à Shanghai. Ma Daqin avait été élu évêque avec l'accord du Saint-Siège et du gouvernement de Pékin. Puis, dès le jour de son ordination épiscopale, il avait été confiné au séminaire de Shanghai, car à la fin de la liturgie de consécration, il avait exprimé son intention d'abandonner les fonctions qu'il avait occupées jusqu'alors au sein de l'Association patriotique des catholiques chinois. La Conférence des Évêques catholiques chinois lui avait retiré l'autorisation d'exercer son ministère épiscopal et l'avait également suspendu du sacerdoce public pendant deux ans. Pendant tout ce temps, le Saint-Siège a reconnu et continue de reconnaître Ma Daqin comme Évêque auxiliaire de Shanghai.

    Dans l'après-midi du mardi 4 avril (heure italienne), le directeur du Bureau de Presse du Vatican, Matteo Bruni, a déclaré aux journalistes que "le Saint-Siège avait été informé il y a quelques jours de la décision des autorités chinoises" de transférer l'évêque et "a appris par les médias l'installation ce matin". "Pour l'instant, a ajouté M. Bruni, je n'ai rien à dire sur l'évaluation de la question par le Saint-Siège.

    L'accord signé entre le Saint-Siège et le gouvernement chinois le 22 septembre 2018, renouvelé pour deux périodes consécutives de deux ans en 2020 et 2022, et toujours qualifié d'"accord provisoire", se limite à la question des nominations d'évêques chinois. Selon les déclarations d'intention initiales, l'accord devait créer "les conditions d'une collaboration plus large au niveau bilatéral". À l'époque, la voie de la gradualité a été choisie, reconnaissant le fait que tout chemin, même le plus compliqué, se fait pas à pas, abordant progressivement les questions ouvertes qui conditionnent la vie de l'Église catholique en Chine, affrontant chacune d'entre elles jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'une solution convenue soit trouvée, sans jamais rompre ni prendre d'initiatives unilatérales, de part et d'autre. Lorsque l'on lance un processus, il faut toujours tenir compte du fait que le chemin à parcourir peut comporter des moments de blocage, des difficultés ou l'émergence de nouveaux problèmes. Des prévisions de ce type ont déjà été faites par de hauts représentants du Saint-Siège au moment de la signature de l'accord, qui reste un point important d'arrivée et de redémarrage d'un processus en cours depuis des décennies.

    Joseph Shen Bin est né en 1970 dans la ville de Qi Dong, dans une famille de longue tradition catholique. Il a étudié la philosophie au séminaire de Sheshan à Shanghai et la théologie au séminaire national de Pékin. Il a été ordonné prêtre le 1er octobre 1996. Il a été curé puis vicaire général à Haimen jusqu'en 2008. Après le décès de l'évêque Yu Chengcai, Shen a dirigé le diocèse en tant qu'administrateur diocésain. Puis, le 21 avril 2010, il a été ordonné évêque de Haimen avec un mandat papal et la reconnaissance des autorités politiques.

    Aujourd'hui, Shen Bin est considéré comme un évêque apprécié et apprécié par l'appareil gouvernemental chinois. En août 2022, la dernière assemblée des représentants catholiques chinois l'a élu président de la Conférence des Evêques catholiques chinois. En mars, Shen Bin a été l'un des trois évêques cooptés dans l'équipe des 11 représentants catholiques qui ont participé au 14e Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois.

    L'évêque Shen Bin a participé à deux rencontres internationales pour la paix organisées par la Communauté de Sant'Egidio à Münster et Osnabrück (septembre 2017) et à Bologne (octobre 2018). "Il y a vingt ans", a rappelé Shen Bin dans un entretien publié dans la publication en ligne Vatican Insider en octobre 2017, "nous ne pouvions pas prier publiquement pour le Pape. Nous ne pouvions mentionner la communion avec le Pape dans aucun texte, dans aucune formule. Maintenant, à chaque messe, nous prions pour le Pape François. Et nous récitons même des hymnes pour le Pape, des hymnes qui ne sont plus utilisés en dehors de la Chine". Dans la même interview, l'évêque de Haimen de l'époque soulignait que "depuis longtemps, nous avons compris qu'en Chine, pour faire avancer les choses, il est commode et parfois nécessaire de faire la distinction entre les questions ecclésiales, les questions de foi, et les questions économiques et administratives, qui en elles-mêmes ne touchent pas au dépôt de la foi". Il a ajouté : "Jésus dit que nous devons être rusés comme des serpents et simples comme des colombes". (Agence Fides 4/4/2023) ».

    Ref. L'installation de l'évêque Shen Bin à Shanghai

  • La bande dessinée religieuse à l'honneur (Bruxelles, 22 avril)

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  • Après François : un conclave difficile en perspective ?

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    De Marco Grieco sur Vanity Fair (.it) :

    Après le pape François ? Le Conclave le plus difficile de l'histoire va s'ouvrir

    Le pape François est rentré au Vatican et préside les rites de Pâques, mais son hospitalisation a fait réfléchir à l'avenir du Vatican, et de nombreuses rumeurs ont circulé ces derniers jours. La guerre en Ukraine, les nouveaux équilibres géopolitiques, la fin du catholicisme européen. C'est le rébus du futur Conclave, où les questions internationales seront plus importantes que les noms.

    2 avril 2023

    Au Vatican, il n'y a pas qu'un plan B pour les rites de la Semaine Sainte. Le séjour du pape François à l'hôpital Gemelli, qui a duré 66 heures en raison d'une infection respiratoire immédiatement sédatée, a relancé le toto-nomi sur son successeur. Comme l'explique Massimo Franco dans le Corriere della Sera, le conclave de l'ombre qui choisira le prochain pape a commencé. Mais le pape François ne semble pas vouloir quitter trop tôt la direction de l'Église : "On ne gouverne pas avec les genoux", confessait-il il y a quelques mois, et aux jésuites de la République démocratique du Congo, en février dernier, il expliquait : "Je crois que le ministère du pape est ad vitam [...]. Si, au lieu de cela, nous écoutons les bavardages, alors nous devrions changer de pape tous les six mois".

    Pourtant, les bavardages se poursuivent au-delà du Tibre. La déclaration faite au Corriere della Sera par Monseigneur Georg Gänswein, auteur avec le journaliste Saverio Gaeta du livre-confession Nient'altro che la verità - La mia vita al fianco di Benedetto XVI (Rien que la vérité - Ma vie aux côtés de Benoît XVI), anticipait l'aveu du pape. L'ancien secrétaire particulier du pape allemand a en effet déclaré : "Je crois que pas mal de cardinaux auraient bien vécu, avec Angelo Scola comme pape." Cela confirme que certains ont regretté leur vote de 2013. L'archevêque émérite de Milan, aujourd'hui écarté des jeux en raison d'une limite d'âge, faisait partie des favoris du conclave de 2013, comme en témoigne la gaffe sensationnelle des évêques italiens qui, dès l'élection de Bergoglio, ont envoyé par erreur un télégramme de félicitations pour "l'élection du cardinal Angelo Scola comme successeur de Pierre". C'est certainement depuis le Costa Rica, où Monseigneur Georg sera envoyé comme nonce apostolique, que le mécontentement romain pourrait se calmer. Le pape François ne tolère pas les ragots, comme l'a également laissé entendre Mgr Gänswein : "Chacune de mes phrases à ce sujet pourrait être interprétée comme une manifestation négative à l'encontre du souverain pontife actuel. Et comme je vous l'ai dit, il y a une grande sensibilité à Santa Marta".

    A la Curie, cependant, nombreux sont ceux qui pensent qu'entre bavardage et intolérance, il y a une certaine différence. C'est ce que pensait George Pell, cardinal australien et proche collaborateur de Bergoglio, décédé en janvier dernier des suites de complications chirurgicales. Immédiatement après sa mort, le vaticaniste Sandro Magister a révélé que c'est lui qui avait rédigé un mémorandum critiquant le pontificat de François sans si et sans mais - "ce pontificat est un désastre à plusieurs égards, une catastrophe" -, diffusé parmi les cardinaux en vue du prochain Conclave. Le nom du cardinal australien, proche collaborateur du pape, montre que même les plus proches de François peuvent changer d'avis ou devenir de fervents critiques, et certains commencent déjà à s'inquiéter de la manière dont ils se positionneront dans l'ère post-Pape François.

    Tous ceux qui ont vécu dans l'ombre du pape pensent déjà à celui qui pourrait être le prochain", murmure-t-on dans l'ombre de la Coupole. Le défi consiste à trouver la bonne équidistance entre le pontife en exercice et son successeur. Un prochain pape jésuite suscite le scepticisme, les plus critiques ne voteront plus pour un cardinal issu de la Compagnie de Jésus. Mais ce n'est pas tout. Des doutes subsistent également quant à sa provenance. Les cardinaux créés au cours de cette décennie par le pape François sont issus de plus de 50 nations, mais nombre d'entre eux se sont rencontrés pour la première fois lors du consistoire d'août dernier, ce qui ajoute un élément d'imprévisibilité au prochain conclave. Il est probable que tous les regards se tourneront vers la "fin du monde", mais rares sont ceux qui parient sur un successeur latino-américain. Surtout, un facteur pèsera dans la balance : François sera-t-il émérite ou pape jusqu'au bout ? Bergoglio ne semble pas vouloir suivre la voie de Benoît XVI, puisque la fonction de pape émérite n'a pas encore été codifiée. Toutefois, s'il devait démissionner pour des raisons de santé, sa présence dans les congrégations du pré-conclave pourrait influencer les rangs du Sacré Collège.

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  • Les évêques belges ne peuvent pas légitimer la bénédiction des couples arc-en-ciel en se référant à de prétendues déclarations du pape

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Müller : "Même le Pape ne peut pas décider de bénir les couples homosexuels".

    03-04-2023

    "La bénédiction des couples arc-en-ciel est une hérésie. Les évêques belges ne peuvent pas la légitimer en se référant à de prétendues déclarations du pape. Même s'il l'avait dit, il n'est pas de sa compétence de changer la Révélation". "Le but de la voie synodale allemande est de devenir la locomotive de l'Eglise universelle". "Frapper l'ancien rite est absurde". "La Curie romaine n'est pas l'État du Vatican, sa sécularisation est une erreur théologique. Le cardinal Müller s'exprime à l'occasion de la sortie de son livre "Le Pape. Ministère et mission."

    Il est difficile d'imaginer que l'appartement de Borgo Pio où Joseph Ratzinger a vécu jusqu'à son élection en 2005 puisse se retrouver entre de meilleures mains. Aujourd'hui, en effet, le locataire est l'un de ces rares prélats qui pourraient s'adresser à Benoît XVI en disant "vous" et que le pape allemand lui-même a voulu en 2012 comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Ludwig Müller. La maison apparaît en effet aux invités telle qu'elle a dû être pendant les vingt-trois années de résidence de celui que les ennemis appelaient de manière désobligeante le panzerkardinal : submergée par les livres. Il y a quelques jours, le cardinal Müller a pu déposer son dernier ouvrage "Le pape. Ministère et mission' (Edizioni Cantagalli), qui offre sa réflexion théologique sur la mission du successeur de Pierre. La Nuova Bussola Quotidiana a rencontré le cardinal allemand pour parler de son livre, mais la conversation s'est inévitablement terminée sur la situation actuelle de l'Église.

    Éminence, pourquoi avez-vous qualifié les paroles de Pie XI condamnant le développement des Églises nationales de "paroles vraiment prophétiques, qui gardent leur sens même dans la confrontation actuelle avec les revendications totalitaires médiatisées" ?

    L'Église nationale est une contradiction parfaite avec la volonté de Dieu de sauver toute l'humanité et d'unifier tous les hommes dans l'Esprit Saint. On ne peut pas réduire la foi à une seule nation comme le font les orthodoxes avec l'autocéphalie. Il s'agit d'un principe non catholique. Nous sommes l'Église catholique, c'est-à-dire universelle, pour tous les peuples.

    On pense inévitablement à ce qui se passe dans "son" Allemagne. Craignez-vous que les résultats de la voie synodale allemande n'influencent le prochain synode sur la synodalité ?

    C'est clair. Les promoteurs et les partisans de la Voie synodale allemande ne veulent pas se séparer de l'Église catholique, mais au contraire en devenir la locomotive. Leur programme est connu depuis plus d'un demi-siècle et reste celui du ZDK (Comité central des catholiques allemands, ndlr). Ils ne sont pas la véritable représentation des laïcs allemands, mais des fonctionnaires qui luttent depuis des décennies contre le célibat des prêtres, contre l'indissolubilité du mariage et en faveur de l'ordination des femmes.  

    Ces propositions ont été présentées au cours du processus synodal comme la solution au problème des abus commis par des ecclésiastiques sur des enfants. L'aveu de culpabilité et la démission pour mauvaise gestion des cas des évêques allemands à la tête de la Voie n'ont-ils pas sapé la crédibilité de ce récit ?

    La vérité est qu'en Allemagne, il y a eu une grande instrumentalisation de ces tristes événements commis par certains prêtres afin d'introduire un agenda qui existait auparavant et qui n'a rien à voir avec cette tragédie. Mais d'un autre côté, les grands médias allemands ne font que vanter les changements de doctrine promus par la Voie synodale. Pour eux, seule l'assemblée de Francfort est bonne dans l'Église, alors que tout le reste est vilipendé et que les étiquettes de conservateur ou même de fasciste sont utilisées ! La majorité de la presse allemande est en faveur de la Voie synodale non pas pour améliorer l'Église, mais pour la détruire. Ce n'est pas un hasard si l'on parle des cas de pédophilie commis par des prêtres tout en gardant le silence sur ceux commis dans le sport, les universités ou la politique où le pourcentage de crimes est encore plus élevé. Ceux qui ont toujours été contre le célibat des prêtres et contre la morale sexuelle de l'Église ont maintenant trouvé dans la tragédie des abus d'enfants commis par des prêtres un instrument pour détruire ce qu'ils ont toujours voulu détruire.

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  • Des centaines de personnes ont marché pour la Vie à Bruxelles

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    Peut être une image de 15 personnes, personnes qui marchent, personnes debout, foule, rue et texte qui dit ’WANTPEACE? ÉFENDRE PAIX ÛD IE DEFEND LIFE! COMMENCE PARDEFENDRE MARS LEVEN MARCHE VIE’

    De l'Avenir.net :

    Six cents personnes manifestent à Bruxelles contre l'avortement et l'euthanasie

    Environ 600 personnes (plus de 800 d'après les organisateurs ndB) ont participé dimanche après-midi à une manifestation contre l'avortement, l'euthanasie et la gestation pour autrui à Bruxelles.

    02-04-2023

    La "Marche pour la vie", organisée par l'association Clara Life, est partie de la place Poelaert, devant le palais de Justice, pour y revenir. Selon la police, une soixantaine de contre-manifestants se sont également présentés, mais aucun incident n'a eu lieu.

    Les organisateurs de la manifestation ont expliqué craindre que l'avortement ne soit bientôt reconnu comme un droit constitutionnel.
     

    "La Cour suprême des États-Unis est revenue sur sa décision erronée 40 ans après l'afffaire 'Roe v. Wade' et a clairement reconnu que le droit constitutionnel à l'avortement n'existait pas", relèvent-ils. "Cela nous donne de l'espoir mais, en Belgique, on s'attend à ce que l'activisme public fasse reconnaître l'avortement comme un droit constitutionnel. Une proposition en ce sens a d'ailleurs déjà été soumise."

    Les manifestants se sont mobilisés pour que soit plutôt reconnue l'inexistence d'un droit à l'avortement et demandent que l'attention soit portée "sur des moyens clairs et concrets qui placent de vraies solutions au centre de la vie des femmes, pour elles-mêmes et pour leur enfant à naître".

    La vie des enfants à naître n'est pas la seule à être mise sous pression, celle des personnes âgées et des malades étant également méprisée, dénoncent les organisateurs de cette marche. C'est pourquoi ils demandent une réforme de la commission de contrôle de l'euthanasie et refusent l'extension de la loi sur l'euthanasie.

    Clara Life s'oppose, enfin, aussi aux mères porteuses. "Il y a quelques années, elle était encore condamnée par le Parlement européen mais, récemment, on a tenté d'imposer la gestation pour autrui par la petite porte à tous les Etats membres européens en obligeant chaque pays à reconnaître la filiation par mère porteuse quand elle a été établie dans un autre Etat membre et qu'elle y est légale", pointe l'organisation. Elle demande dès lors à la Commission de renoncer à ces projets et appelle le Parlement belge à "affirmer clairement que la gestation pour autrui est une violation des droits de l'enfant et du principe de non-commercialisation du corps humain".

  • Les Polonais dans la rue pour défendre la mémoire de Jean-Paul II

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    De Vatican News :

    Des milliers de Polonais honorent la mémoire de saint Jean-Paul II

    18 ans après le décès du Pape polonais, le 2 avril 2005, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé ce dimanche dans les rues de Varsovie, notamment, pour lui exprimer leur gratitude. Jean-Paul II a été récemment accusé de prétendus manquements dans la lutte contre les abus dans l'Église, lorsqu'il était archevêque de Cracovie.

    En ce dimanche 2 avril qui marque les 18 ans de la disparition de Jean-Paul II, des dizaines de milliers de Polonais se sont réunis dans la capitale et dans de nombreuses villes du pays pour rendre hommage au Pape polonais canonisé et lui exprimer leur gratitude.

    «Le souvenir de ce qu’il a accompli pour l'Église en Pologne et dans le monde, mais aussi l'énorme héritage qu'il nous laisse, dans lequel nous puisons et qui reste à découvrir à bien des égards, font que chaque 2 avril reste pour beaucoup d'entre nous un moment spécial d'action de grâce à Dieu pour le don de sa personne», a déclaré le porte-parole de l'épiscopat polonais.

    Le père Leszek Gęsiak voit dans ces ‘Marches pour le Pape’ l’expression d’une reconnaissance tant individuelle que collective des Polonais, et même plus largement. «Il est impossible de surestimer le bien que cet homme a donné à l'humanité et qu'il a créé dans le cœur de millions de personnes à travers le monde». Aussi, le porte-parole des évêques insiste: «Ne permettons pas que ce bien donné à l'humanité par Jean-Paul II soit détruit par quiconque et nous soit enlevé». Le Pape polonais a récemment été accusé de prétendus manquements dans la lutte contre les abus dans l'Église lorsqu'il était archevêque de Cracovie (1964-1978).

    Des attaques «impensables»

    «Pour nous, qui avons grandi et mûri sous le pontificat de Jean-Paul II, il est impensable de dévaloriser ainsi tout ce que le Pape polonais a fait pour notre patrie pendant les moments historiques difficiles dont nous avons été témoins», affirme le père Leszek Gęsiak qui s’insurge contre les tentatives «de rabaisser ou même de passer sous silence ce que le Pape Jean-Paul II a fait pour l'Église universelle et pour la Pologne, mais aussi de ridiculiser sa personne»

    Des participants à la Marche pour Jean-Paul II.
    Des participants à la Marche pour Jean-Paul II.

    Ces dernières heures, des actes de vandalisme à l’encontre de représentations du Pape polonais ont été commis. À Wrocław, de la peinture rouge a été versée sur l'une des peintures murales à l’effigie de Jean-Paul II. À Łódź, le monument dédié au Pape devant la cathédrale a été vandalisé. Ce matin, Mgr Grzegorz Ryś a commencé la messe du dimanche de la Passion du Seigneur devant le monument détruit. «Je suis arrivé ici à 7 heures du matin, et je me suis demandé ce qu'aurait fait Jean-Paul II ? La réponse est évidente. Il aurait prié pour les coupables» a affirmé Mgr Ryś. Il a ainsi invité les fidèles à prier pour les «frères» qui ont vandalisé ce monument.

    Ces attaques sont perçues par l’archevêque de Gdansk comme «une tentative infondée de renverser l'autorité du Pape défunt en détruisant ce qui est sacré». Mgr Tadeusz Wojda regrette qu’en discréditant sa personne, «on prive surtout les jeunes générations d'un point de référence important en matière de foi et de morale». Il se réjouit cependant de voir que pour le défendre, outre les prêtres et les évêques, «de plus en plus de laïcs se lèvent courageusement».

    Ce soir, des veillées de prière ont également été programmées en Pologne. Les fidèles seront en union de prière à 21h37, l’heure du décès de Jean-Paul II.

    La place de la Culture et de la Science ce dimanche à Varsovie.

    La place de la Culture et de la Science ce dimanche à Varsovie.