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Actualité - Page 801

  • A Rome, une annonce de l'évêque de Bruxelles pourrait secouer l'Église

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    Secouer, vraiment ? De Bruno d’Otreppe dans la « Libre Belgique » de ce mercredi 10 octobre 2017 :

    Kokerols 5bbdea1ecd708c805c1fb4da.jpg«  Le communiqué de presse est tombé ce midi. Mgr Kockerols, évêque auxiliaire pour Bruxelles, lance un appel pour que de jeunes hommes mariés puissent devenir prêtres.

    Un tel appel, venant d'un évêque, est en soi un événement. Mais il ne tombe de surcroît pas au hasard de l'agenda. Mgr Kockerols est l'envoyé des évêques de Belgique au synode qui se tient pour l'instant à Rome sur les jeunes. Ce synode, on le sait, se déroule dans un climat de crise à la suite, notamment, des nombreux cas de pédophilie révélés ces dernières semaines aux États-Unis et en Allemagne.

    Inévitablement, et même si aucun lien d'évidence n'est scientifiquement prouvé entre célibat et pédophilie, les observateurs s'attendaient à ce que cette question soit relancée. Ce synode, qui rassemble des jeunes et des évêques du monde entier, sera donc une chambre d'écho d'envergure aux propos de l'évêque de Bruxelles.

    Pour argumenter son appel, Mgr Kockerols développe une réflexion autour de ce qu'est la "vocation". Le choix de la vie qu'est la vocation, explique-t-il, est pour le chrétien un "chemin de sainteté" puisqu'il consiste à "devenir disciple du Christ". Or cet appel peut amener la personne à vouloir servir l'Église en souhaitant devenir prêtre. "Je suis convaincu, conclut Mgr Kockerols, que certains jeunes, qui ont puisé dans la vocation baptismale leur appel à s’engager par les liens du mariage, répondraient volontiers « me voici » si l’Eglise devait les appeler au ministère presbytéral".

    Le sens que l'Église donne au célibat des prêtres

    Notons, et Mgr Kockerols le dit explicitement, qu’il ne s’agirait pas de permettre aux prêtres de se marier, mais bien d’ordonner - comme cela se fait en dans l’Église maronite par exemple - des jeunes hommes mariés.

    Sur le plan historique, c’est lors du concile de Latran I au XIIe siècle que le célibat fut rendu obligatoire dans l’Église latine. Cette décision ne venait cependant pas de nulle part : le célibat était déjà largement pratiqué.

    Les raisons qui l’expliquent sont multiples. Elles relèvent bien sûr de questionnements très concrets autour de l’héritage par exemple, mais les raisons fondamentales - avancées par l'Églises - sont autres. Le célibat, qui n’est en rien un dogme se pratique par la volonté des prêtres de pouvoir se donner pleinement - "tout entier" dira le Concile Vatican II - à Dieu et aux hommes.

    Cependant, note sur son site la Communauté Saint Martin qui accueille en France de nombreux séminaristes, "mettre en valeur l’argument de la totale disponibilité à la mission comme motif du célibat fait naître rapidement des objections. Des gens mariés pourront être très disponibles et des prêtres célibataires fort peu tant ils seront préoccupés d’eux-mêmes. Le vrai fondement du célibat est ailleurs." Il se trouve en réalité dans le fait que le prêtre montre qu’il "ne craint pas de sacrifier les joies du mariage et de la famille dans le but de témoigner de sa foi" et d’amener les hommes vers Dieu. Il devient "l’homme pour les autres", "disponible", "sans cœur partagé". "Cette manière d’aimer dans et par le célibat est le langage du don de soi." En ce sens, le célibat n’est pas vu par l’Église comme une loi mais comme un don. Il "est l’expression, le signe, la conséquence du désir de se donner".

    Comme en témoigne l'appel de Mgr Kockerols, rien n'empêche cependant que la réflexion soit relancée: la discipline du célibat n'est pas un dogme ni une règle immuable.

    Ref. A Rome, une annonce de l'évêque de Bruxelles pourrait secouer l'Église

    Bof, c’est plutôt le « Boléro » de Ravel : le vieux phonographe se remet en marche pour entendre une fois encore les ritournelles di ptit boket  qui n’en finit pas.

    JPSC

    Le commentaire de Denis Crouan ("Pro liturgia") :

    Cet appel montre que Mgr Kockerols ignore au moins deux choses :
    1. que la prêtrise procède de l’acceptation d’un état de vie à “assumer” - au même titre que le mariage - et non du choix d’un emploi à “assurer” dans l’Eglise ;
    2. que dans le protestantisme, la crise des vocations est au moins aussi dramatique que dans le catholicisme alors que les pasteurs (qui ne sont pas des prêtres, redisons-le) peuvent librement se marier.

  • Qu'est-ce que le "secret pontifical" ?

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    confidential shutterstock_1176500848.jpgDans le cadre de l’affaire MacCarrrick, le cardinal Ouellet a évoqué le secret pontifical pour s'abstenir de divulguer publiquement certains faits graves. Qu'est donc ce secret pontifical ? Un lecteur du site web « Le Forum Catholique » traduit la réponse à cette question publiée par le « The Catholic World Report » :

    « Traduction :

    Suite aux allégations de l'archevêque Carlo Maria Viganò sur l'affaire de l'archevêque Theodore McCarrick, de nombreuses personnes ont réclamé la publication des archives officielles du Vatican concernant l'ancien cardinal. Bien que cela puisse sembler le moyen le plus simple d’évaluer la véracité des affirmations de Viganò, de nombreux documents en question pourraient être protégés par le «secret pontifical». Mais qu’est-ce que c’est?

    Le secret pontifical, également appelé parfois secret du pape, est une règle de confidentialité protégeant les informations sensibles relatives à la gouvernance de l'Église universelle. Il est similaire au statut «classifié» ou «confidentiel» commun aux sociétés ou aux gouvernements civils.

    Alors que l'utilisation du mot anglais «secret» en relation avec les documents et processus de l'Église est souvent invoquée de manière dramatique, le terme est en réalité emprunté au mot latin «secreto», qui signifie simplement «confidentiel».

    Selon le «Secreta continere», instruction canonique émise par le Secrétariat d’État en 1974, les personnes liées par le secret pontifical prêtent serment au début de leur service dans la Curie ou dans le corps diplomatique, en promettant «en aucune manière, sous n'importe quel prétexte, soit de plus grand bien, soit de raison très urgente et très grave ", de briser le secret.

    Les matériaux couverts par le secret pontifical comprennent les communications diplomatiques établies entre les nonciatures à travers le monde, mais s’appliquent également à divers autres sujets. Ceux-ci comprennent des dossiers privés et des recommandations sur les prêtres et les évêques dont la promotion est envisagée. De manière controversée, le secret couvre également les processus pénaux relatifs aux crimes majeurs traités par la Congrégation pour la doctrine de la foi, y compris les affaires de violences sexuelles sur mineurs.

    Les raisons pour lesquelles le secret est appliqué à différents matériaux dépendent des circonstances. Les communications privées entre ce qui sont en réalité des ambassades papales et le secrétariat d’État du Vatican sont protégées de la même manière par la confidentialité, et pour les mêmes raisons, les autres correspondances diplomatiques sont classées. Les dossiers relatifs aux évêques ou aux futurs évêques sont traités de la même manière que les questions confidentielles relatives au personnel sont traitées dans des entreprises ou d’autres institutions.

    Dans les affaires judiciaires, le secret est censé protéger la vie privée des victimes, la réputation de l'accusé (du moins jusqu'à ce qu'elles soient déclarées coupables) et même la confidentialité des accusateurs, qui pourraient être sous l'autorité d'une personne sous enquête.

    En ce qui concerne le cas de l'archevêque McCarrick, les dossiers du Vatican pourraient contenir des documents couvrant toutes ces catégories. Outre les procédures pénales possibles et les circonstances entourant ses diverses promotions - y compris ce qui était connu de son comportement à différents moments -, les enregistrements pourraient également concerner tout travail entrepris par McCarrick en tant qu'envoyé pontifical dans différents endroits, notamment en Chine.

    Comme son nom l'indique «secret pontifical», seul le pape - ou une personne qu'il habilite - peut le dispenser. Ceux qui espèrent que les autorités curiales agissent de leur propre initiative, même pour le bien supposé de l'Église, risquent d'être déçus. S'ils le faisaient, ils pourraient se voir imposer des mesures disciplinaires au même titre que n'importe quel responsable gouvernemental s'ils devaient divulguer des documents classifiés sans autorisation.

    La gravité de toute violation du secret par les officiers de la magistrature dans l’affaire McCarrick dépendrait de la nature des documents divulgués.

    Fr. Pablo Gefaell Chamochín, avocat canonique et professeur à l'Université pontificale de la Sainte-Croix de Rome, a déclaré à l'AIIC que si une personne est jugée avoir agi en violation du secret pontifical, elle peut être punie.

    Se référant aux instructions du Secrétariat d’État, Gefaell a déclaré: "Si la violation du secret pontifical devient connue, le dicastère compétent pourra infliger une pénalité proportionnelle à l'acte répréhensible et aux dommages qu'elle cause."

    Le droit canonique n'établit pas de sanction spécifique pour une violation du secret. Gefaell a précisé que le choix de la sanction appropriée pour une violation donnée serait laissé à la discrétion de l'autorité compétente du Vatican.

    En ce qui concerne la publication éventuelle de documents relatifs à l'archevêque McCarrick, potentiellement conservés soit à la nonciature apostolique de Washington, soit à la Congrégation pour des évêques à Rome, seul le pape François peut ordonner leur déclassification effective. »

    Ref. Qu'est donc ce secret pontifical ?

    Faut-il le préciser, le secret pontifical ne peut évidemment jamais avoir pour objet de dissimuler des infractions pénales ou des actes que la morale catholique réprouve et -faut-il l’ajouter- le droit canonique est interne à l’Eglise : il n’aucune force contraignante sur les dispositions impératives de la  législation de l’Etat.  

    JPSC

  • Synode : lettre ouverte d'une jeune femme aux évêques sur le thème de l'homosexualité

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    LGBT et Synode: la lettre d'une jeune (source)

    Mgr Chaput, avec la collaboration du cardinal Napier, a publié cette lettre d'une jeune catholique aux prises avec une attirance pour les personnes de même sexe et qui fut dévastée d'apprendre que des groupe et des personnes pro-LGBT voulaient que l'Église change son enseignement lors du Synode des jeunes. Voici donc une traduction française de la lettre en question:

    Note de l’éditeur: Le cardinal Wilfrid Fox Napier, O.F.M., est archevêque de Durban, Afrique du Sud. Avec Mgr Chaput, il a siégé au synode des évêques de la famille de 2015, et au conseil permanent du Synode des évêques qui a aidé à planifier le synode de 2018. Au synode actuel sur la jeunesse, le cardinal Napier siège à la commission de la communication du synode. Il a reçu la lettre suivante et l’a communiquée à Mgr Chaput après les interventions du synode de ce 4 octobre dernier. Nous l’utilisons ici avec la permission du cardinal Napier et de l’archevêque Chaput.

    ---

    Lettre ouverte aux évêques sur le thème de l'homosexualité au Synode de la jeunesse 

    ''Chers évêques de la sainte Église catholique, Quand j’ai été informé des efforts déployés par des groupes pro-LGBT essayant de persuader les évêques catholiques de changer l’enseignement de l’Église sur l’homosexualité, en particulier lors du Synode de la jeunesse de cette année, cela m’a dévasté. En tant que personne qui a non seulement grandi dans l'Église, mais qui en est venue à l'aimer et à aimer ses enseignements, je ne voudrais pas que ses enseignements soient altérés de quelque manière que ce soit, en particulier d'une manière qui pourrait causer des dommages aussi graves. 

    Je souhaite alors mettre mon cœur à nu et partager avec vous, chers évêques de la sainte Église, une partie de mon histoire et de mes convictions, et vous prier de maintenir les enseignements bons, vrais et beaux de l’Église sur l’homosexualité. Je suis une jeune femme catholique de 22 ans qui éprouve des attirances pour les personnes du même sexe. Alors que je grandissais, j'ai entendu très peu, voire rien du tout, parler d'homosexualité, même si j'ai fréquenté une école catholique de la pré-maternelle à la douzième année. Quand j'ai finalement accepté le fait que je m'intéressais romantiquement à d'autres femmes, cela m'a terrifié. Je ne savais pas à qui m'adresser, à qui parler ou si je ne pouvais en parler du tout. La peur m'a paralysée dans le silence pendant un bon moment.

    Au fil du temps, j’ai commencé à en apprendre davantage sur les enseignements de l’Église catholique sur l’homosexualité et, pendant un certain temps, je ne les ai pas compris. Je ne savais pas trop ce que signifiaient les mots «objectivement» et «intrinsèquement désordonné», et à vrai dire, j’avais le sentiment que je ne voulais pas savoir. Ce n’est que vers l’âge de 20 ans que j’ai enfin commencé à comprendre. Je dois admettre que je n’ai pas aimé ce que j’ai entendu, mais je savais que c’était ce que j’avais besoin d’entendre. Récemment, je suis tombé sur une citation de l'abbé Jean-Charles Nault, O.S.B., qui disait beaucoup de vérité. Cela se lisait comme suit:

    «Pour les philosophes de l'Antiquité et pour toute la tradition chrétienne, la liberté est la capacité dont dispose l'homme - une capacité appartenant conjointement à son intellect et à sa volonté - d'accomplir des actions vertueuses, de bonnes actions, des actions excellentes, quand il le veut et comme il le souhaite. La liberté de l’homme est donc sa capacité à accomplir de bonnes actions facilement, joyeusement et durablement. Cette liberté est définie par l'attrait du bien.»

    À maintes reprises, nous entendrons des phrases telles que «Je veux juste la liberté d'aimer qui je veux» de la part des membres de la communauté LGBTQ. Ce désir est intrinsèquement bon, quand il est correctement ordonné. 

    L’homme n’est vraiment libre que dans la mesure où il peut choisir de faire ce qu’il devrait, et pas simplement ce qu’il veut, car les choses que nous pourrions vouloir ne sont pas toujours bonnes pour nous.

    Je voulais être dans une relation de même sexe. Le désir était parfois écrasant, au point que je ne voyais plus d'autre moyen de passer à travers la journée. Mais je sais maintenant, grâce aux bons et gracieux enseignements de Dieu par le biais de son Église, qu'une telle relation nuit non seulement à ma liberté d'aimer de manière authentique, mais également à ma capacité à atteindre la sainteté. En allant un peu plus loin, être dans une telle relation pourrait finalement m'empêcher de passer mon éternité avec mon seul véritable amour, Jésus. 

    Mes chers évêques, il n’y a personne sur cette terre qui n’est pas appelé à une vie de chasteté, y compris mes frères et soeurs qui éprouvent des attirances envers le même sexe. Ce n'est pas que l'Église est oppressante et voudrait que nous soyons misérables et passivement soumis à elle, mais parce que chacun de nous est invité à entrer dans la vie divine de notre Créateur, une vie dans laquelle aucun péché ne peut subsister.

    Le Catéchisme déclare au paragraphe 2331 que "Dieu est amour. Il vit en lui-même un mystère de communion et d’amour. En créant l’humanité de l’homme et de la femme à son image ... Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la capacité et la responsabilité correspondantes, à l’amour et à la communion." Non seulement on devrait me rappeler qu'en tant que chrétienne, je suis appelée à aimer comme le Christ nous a aimé, mais que j'ai aussi la capacité de le faire. Je suis capable d'amour authentique. Me dire que ma croix d’attraction du même sexe est trop lourde pour que je puisse aimer comme le Christ m’y appelle, n’est pas seulement dégradant, c’est aussi un mensonge. Dieu ne m'a pas abandonné quand l'homme a péché en premier au commencement, et il ne m’abandonnera pas maintenant.

    Il m'a appelé, et chacun de nous, à lui, et j'ai l'intention de revenir à lui, peu importe la lourdeur de ma croix. Comme le Christ se souvenait de moi sur la croix, je prie pour que vous vous souveniez de moi et de mes frères et sœurs comme moi, chers évêques, lorsque vous priez et discutez de la manière d'aider les jeunes en matière de foi et de vocation, spécialement au sujet de l'homosexualité. N'oubliez pas que, comme l'a dit sainte Thérèse, la Petite Fleur, l'une de mes chères protectrices, «ma vocation est d'aimer». 

    Bien à vous dans le Christ 

    Avera Maria Santo''

    Source

    Mgr Chaput a également publié cette lettre sur son compte Facebook: ''Archbishop Charles J. Chaput''

  • Les chrétiens pakistanais aux risques de la loi anti-blasphème

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    Du site d'AED France :

    PAKISTAN : Les chrétiens aux risques de la loi anti-blasphème

    Les chrétiens pakistanais savent qu’ils peuvent être accusés à tout moment de blasphème. Ils dénoncent cette loi qui institue la précarité de la situation des minorités religieuses.

    Le 27 septembre, quelques dizaines de Pakistanais émigrés manifestaient devant le siège des Nations unies à Genève. Ils portaient des banderoles : « Arrêtez de vous en prendre aux chrétiens » et « Abolissez la loi anti-blasphème ! » Il arrive fréquemment qu’un chrétien accusé de blasphème au Pakistan préfère la fuite à un procès, qui peut mener à une condamnation à mort. Profaner le Coran et insulter Mahomet sont deux délits punissables respectivement des peines maximales d’emprisonnement à perpétuité et de la peine de mort.

    « J’ai souvent peur. J’ai peur que l’on accuse mon père, ma mère ou moi-même de blasphème, parce que c’est un moyen facile d’attaquer quelqu’un dans ce pays », témoigne Dolly, Pakistanaise catholique de 11 ans auprès de l’AED. Elle s’interroge dans cet entretien, se demandant pourquoi l’Occident n’aide pas davantage les chrétiens du Pakistan.

    Discriminations quotidiennes

    Dolly décrit une vie marquée par les brimades, et le sentiment diffus d’appartenir à une sous-catégorie de la population. Les musulmans ne veulent pas boire de l’eau du même robinet qu’une chrétienne, ni s’asseoir à côté d’elle, car elle est considérée comme impure. Ils les appellent « cheap », « pas cher » en anglais. Elle confie qu’elle ne peut pas quitter la maison sans la protection d’un adulte, et qu’elle ne joue pas dans la rue sans ses parents : « Les chrétiens ne sont pas en en sécurité au Pakistan, en particulier les jeunes filles, qui sont souvent victimes de viols et d’assassinats ».

    Plusieurs faits divers démontrent qu’aux yeux de certains musulmans, les chrétiennes peuvent être saisies comme un butin, violées, converties de forces : Ainsi, le 22 août, une chrétienne de 18 ans, Binish a été jetée du deuxième étage de la maison, par Taheer, un musulman qui voulait l’épouser et la contraindre de se convertir à l’islam. Tabassum Yousaf, l’avocate la jeune femme rapporte à l’AED que les conversions forcées sont nombreuses au Pakistan, et la majorité ne sont pas connues. « Les chrétiens appartiennent aux couches les plus pauvres de la population, et le plus souvent ils ne connaissent pas leurs droits », explique-t-elle. Elle estime qu’à Karachi, au sud du Pakistan, il y a une trentaine de cas comme celui de Binish chaque année.

    Un courage exemplaire

    Malgré ces difficultés, beaucoup de chrétiennes, comme Kainut, montrent un courage exemplaire. Elle a 20 ans et sa mère, chrétienne, est l’une de ces femmes mariées de force à un homme musulman. Selon la loi islamique, Kainut est considérée elle-même comme musulmane, car fille d’un homme musulman. Mais elle se rend à la messe, lit la Bible… Et demande le baptême. Le prêtre l’avertit que c’est une démarche dangereuse, à la fois pour elle et pour sa famille, mais elle a fini par obtenir gain de cause. Elle a été baptisée malgré l’opposition de la famille de son père, qui voulait la marier, elle aussi, de force, avec un musulman.

    Les chrétiens pakistanais constituent 2% de la population du Pakistan, qui compte 192 millions de personnes. L’immense majorité des habitants, 96,3%, est musulmane.

  • La foi ardente de Montserrat Caballé

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    De Caroline Becker sur le site Aleteia.org :

    Quand Montserrat Caballé éblouissait Benoît XVI en chantant le Notre Père

    La légendaire diva espagnole, Montserrat Caballé, est décédée le 6 octobre dernier à l'âge de 85 ans.

    La chanteuse lyrique Montserrat Caballé, icône du bel canto espagnol, vient de disparaître à l’âge de 85 ans. La « Superba », comme elle était surnommée en raison de son incomparable technique vocale, était célèbre pour ses grands rôles à l’opéra. Mais au cours de sa longue carrière, elle a aussi interprété des grandes œuvres de la musique sacrée.

    Parmi ses plus belles interprétations, celle qu’elle a donné en 2006 en l’honneur du pape Benoît XVI a marqué les esprits. À l’occasion de la Rencontre mondiale des familles à Valence (Espagne), la chanteuse a interprété devant le souverain pontife le Notre Père composé par José Maria Cano. Un moment inoubliable qui a ému le pape Benoît XVI, grand amateur de musique et pianiste de talent.

    La chanteuse était connue pour sa foi profonde et son amour pour la Vierge Marie, qu’elle n’hésitait pas à exprimer publiquement, comme en témoigne sa superbe interprétation de l’Ave Maria. « Chanter La Vierge ou Marie-Madeleine de Jules Massenet… c’est comme si vous ressentiez la douleur profonde de la Mère de Dieu », déclarait-elle.

     
     
  • Le calvaire d'Asia Bibi n'est toujours pas terminé

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    PAKISTAN : Dernier espoir judiciaire pour Asia Bibi

    Aujourd’hui, lundi 8 octobre, la Cour suprême du Pakistan a examiné l’ultime recours judiciaire déposé par Asia Bibi, première femme condamnée à mort au titre de la loi anti-blasphème et emprisonnée depuis 9 ans.

    La Cour suprême du Pakistan a examiné aujourd’hui, lundi 8 octobre, l’ultime recours judiciaire déposé par Asia Bibi, première femme condamnée à mort au titre de la loi anti-blasphème et emprisonnée depuis 9 ans. Elle a indiqué « réserver [sa] décision pour le moment », sans préciser quand celle-ci sera rendue publique.

    Un sujet extrêmement sensible

    Accusée d’avoir « insulté » le prophète Mahomet lors d’une altercation avec des femmes musulmanes de son village qui avaient refusé de boire de l’eau dans un verre que venait d’utiliser Asia Bibi, celle-ci, chrétienne, avait été condamnée à la peine capitale le 11 novembre 2010, sur le fondement de l’article 295-C du code pénal. Cet article, controversé, punit de la peine de mort toute offense faite à MahometCette sentence avait été confirmée par la Cour d’appel de Lahore en octobre 2014.

    Dans ce dossier particulièrement sensible, les audiences ont fait l’objet de renvois à de nombreuses reprises – les magistrats subissant des intimidations de la part des islamistes. En octobre 2016, une précédente audience devant la plus haute instance judiciaire du Pakistan avait été annulée, suite au désistement inattendu de l’un des juges.

    Si la Haute Cour devait confirmer la sentence, seule une grâce présidentielle pourrait sauver Asia Bibi. Le nouveau Premier ministre pakistanais, Imran Khan a déclaré durant la dernière campagne électorale qu’il soutenait la législation en vigueur.

    Dans un pays où l’islam est religion d’Etat, le blasphème constitue un sujet extrêmement sensible et cette affaire, particulièrement médiatisée, divise l’opinion publique. Ainsi, les islamistes exigent l’exécution d’Asia Bibi alors que les défenseurs des droits de l’homme dénoncent une législation souvent instrumentalisée pour régler des conflits personnels. De simples allégations se terminent régulièrement par des lynchages et les chrétiens, minorité persécutée, sont fréquemment visés. Ainsi, selon la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Pakistan, 964 personnes ont été condamnées pour blasphème entre 1986 et 2009. Parmi eux, on compte 479 musulmans, 119 chrétiens, 340 ahmadis, 14 hindous et dix appartenant à d’autres religions.

    Un discret soutien moral, financier et spirituel

    « Il est positif de savoir qu’après tant d’attente, Asia Bibi pourra avoir une audience, a déclaré à Fides le pères James Channan, directeur du Peace Center de Lahore, engagé dans le dialogue entre chrétiens et musulmans. De nombreuses personnes prient pour sa libération, au Pakistan et de par le monde [et] nous espérons fermement que, grâce à la prière incessante, elle pourra être relâchée. »

    L’Eglise catholique au Pakistan avait appelé à adopter une certaine discrétion sur cette affaire, afin de ne pas compromettre l’éventuelle libération d’Asia Bibi et de ne pas mettre en danger ses proches. Le 2 mars 2011, Shahbaz Bhatti, ministre catholique des Minorités religieuses, avait été tué pour avoir apporté un soutien à Asia Bibi et avoir remis en cause les lois anti-blasphème.

    Depuis lors, l’AED apportait un discret soutien moral, spirituel et financier à Asia Bibi et à sa famille. Ainsi, c’est à l’initiative de l’AED qu’en février dernier le pape François avait reçu la famille d’Asia Bibi ; il n’avait alors pas hésité à qualifier celle-ci de « martyr ».

  • Euthanasie : l'Association Médicale Mondiale résiste aux pressions des Canadiens et des Néerlandais

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    EUTHANASIE : L’ASSOCIATION MÉDICALE MONDIALE RÉSISTE AUX PRESSIONS DES CANADIENS ET DES NÉERLANDAIS

     de genethique.org

    Les associations médicales canadiennes et néerlandaises, toutes deux favorables à l’euthanasie, ont tenté en vain de modifier la position de l’Association médicale mondiale sur le sujet. Leur projet de résolution en faveur de l’euthanasie a été retiré faute de soutien lors de la réunion annuelle de l’AMM.

    Diverses associations locales ont au contraire montré leur opposition à l’euthanasie : pour le Brésil « si le médecin est préparé non seulement à soigner mais aussi à tuer, l’éthique de la pratique médicale et la confiance du patient envers son médecin seront très malmenées ». Les associations médicales de la région Asie-Pacifique (Australie, Nouvelle Zélande, Japon, Chine) et d’Israël, africaines, allemande ont toutes fait connaitre leur opposition à l’euthanasie.

    Source : Bioedge (6/10/2018)

  • "Agneau de Dieu" à Gand, ou quand il vaut mieux insulter un chrétien qu'un musulman...

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    Lu ICI :

    « AGNEAU DE DIEU » À GAND : MIEUX VAUT INSULTER UN CHRÉTIEN QU’UN MUSULMAN…

    Il y a quelques années, il ne se passait pas un mois sans que dans quelque ville de province un ou plusieurs imbéciles désœuvrés ne viennent déposer de nuit une tête de porc sanguinolente sur le parvis d’une mosquée. Un acte résultant au mieux d’une nuit trop arrosée, au pire d’une islamophobie crasse, et qui à chaque fois appelait à raison une condamnation équivoque et unanime de la classe politique et médiatique.

    On comprend bien entendu que le respect de la religion soit une valeur essentielle de notre démocratie. On comprend mal par contre pourquoi ces insultes suscitent soudainement un concert de louanges lorsqu’elles visent la culture de notre pays, et en particulier la religion catholique.

    Ainsi la pièce « Agneau de Dieu », jouée depuis une semaine pour l’ouverture du NT theater de Gand, n’a ni plus ni moins que relégué les profanations à la tête de porc au rang de ridicule plaisanterie. Jugez-en : A partir de la figure de l’agneau mystique décapité (c’est-à-dire l’allégorie du sacrifice du Christ, pour les Chrétiens), le metteur en scène Milo Rau réalise une « actualisation » du célèbre tableau des frères Van Eyck en transposant chacun des personnages du tableau par des acteurs censés représenter leur équivalent au XXIème siècle.

    Le hic, c’est que les actualisations sont plus que douteuses. Ainsi, l’auteur a longtemps recherché pour remplacer les Croisés du tableau original (partis défendre les pèlerins de Palestine) par des combattants syriens repentis. Une entrée en matière rapidement éclipsée par la représentation d’Adam et Eve, joués par un couple de gantois nus comme des vers (comme la peinture originale), prenant visiblement très au sérieux leur mission de géniteurs de l’humanité puisqu’ils se mettent rapidement « au travail » sur scène, mimant leur performance sexuelle… sous les yeux d’une demi-douzaine de jeunes enfants. Quant au personnage incarnant ni plus ni moins que Dieu le Père, le voilà qui vient nous expliquer sa jeunesse, et comment son propre père décida de s’enrôler pendant la guerre… parmi les SS.

    Cerise sur la gâteau, la transposition de la vierge Marie, pour laquelle on a choisi… la mère d’un combattant djihadiste tué en Syrie. En effet, souligne le réalisateur, toutes deux ont perdu un fils mort pour sa foi. On ne peut reprocher à une mère de protéger et continuer à aimer son enfant quoi qu’il lui en coûte (après tout, c’est à ça que servent les mamans), mais il n’empêche… Les deux milliards de personnes dans le monde pour qui le Christ est Dieu apprécieront de voir le sacrifice de Jésus innocent amalgamé à la mort d’un sordide assassin parti en Syrie. Peut-être d’ailleurs y a-t-il tué entre autres… des Chrétiens d’orient. Il semblerait que dans ce monde, toutes les victimes ne sont pas égales !

    Ne s’arrêtant pas de si bon chemin, le NT theater se mit en tête d’organiser une procession de pénitents autour de la cathédrale de Gand, trimbalant comme une précieuse relique un tonneau contenant… des ovules et du sperme congelés, dont celui du metteur en scène. Un tentative pour une fois ratée de repousser un peu plus loin les frontières de la provocation, qui emporte surtout la palme du ridicule.

    Bien sûr, vous m’objecterez que la situation de cette pièce n’est pas comparable aux profanations à la tête de porc. Et vous avez raison, ce n’est pas du tout la même chose. Tout d’abord, les musulmans sont insultés en général par une bande de petits crétins avinés et inconscients, là où les Chrétiens le sont par une élite intellectuelle et artistique parfaitement consciente de ce qu’elle fait.

    Les têtes de porc sanguinolentes sont déposées en pleine nuit en un exemplaire unique et bien vite enlevé, tandis que la décapitation de l’agneau n’est quant à elle qu’affichée… au grand jour sur une centaine d’affiches (12 m²) aux quatre coins de la ville de Gand et dans toute la presse du pays. La tête de porc est une « menace pour notre démocratie », mais l’agneau mystique revisité est un « chef d’oeuvre artistique ».

    Le décapiteur de porc sera sévèrement puni s’il est attrapé un jour ; les exhibitionnistes gantois sont quant à eux encensés, voire seront primés au vu et au su de tout le monde. L’islamophobe au moins a financé lui-même sa bêtise, tandis que le NT Theater a pour sa part été largement soutenu par les pouvoirs publics (c’est à dire 2.620.000 € de votre argent, du mien… et de celui des Chrétiens insultés) pour pondre ces inepties.

    Enfin, et sans excuser son acte, on peut sans grand risque affirmer que le porc islamophobe a couru, de la part de ses victimes, un risque  de représailles autrement plus important que l’agneau christianophobe, qui franchement ne court pas de grands dangers de la part des dociles disciples de Jésus. Cela en devient presque drôle, quand on apprend que Milo Rau a renoncé à son projet initial d’exécuter un agneau sur scène pour finalement le tondre, de peur d’aller trop loin. Il s’est donc contenté d’insulter le catho et de monter un porno pour enfant sur scène, tout en évitant sagement d’offusquer les militants de la cause animale. On frémit devant tant d’audace et de politiquement incorrect !

    Ce qui ne manque pas de piquant, c’est d’observer à quel point des observateurs d’ordinaire prompts à dénoncer toute profanation visant d’autres religions, s’extasient en choeur devant cette production.

    Ainsi, l’inénarrable Béatrice Delvaux, éditorialiste en chef du Soir, se félicite d’un agneau « tendre et saignant ». Guy Duplat de La Libre décrit un « formidable agneau mystique » et une scène d’exhibition ou Adam et Eve « tendrement enlacés, se caressent longuement sous les yeux du chœur des enfants assis juste devant eux. Scène étonnante mais d’une tendresse finalement très pudique. » Ou comment élever l’oxymore au niveau de discipline olympique. Le Standaard lui emboîte le pas en parlant d’un Classique instantané, et anticipe la critique en affirmant péremptoirement « Qui pense qu’il s’agit de porno, ne sait pas de quoi il parle ». Ne vous avisez donc pas de penser qu’à l’époque de #metoo, d’éducation des enfants à la responsabilité sexuelle et de scandales de pédophilies, il n’est pas indiqué de s’exhiber à poil sur scène en mimant un acte sexuel devant des jeunes enfants. Vous ne feriez que prouver que, visiblement, vous n’avez rien compris… tout cela est de l’art, bien entendu !

    Enfin… c’est surtout une nouvelle preuve que l’art contemporain de nos jours tient plus d’une escroquerie intellectuelle aux frais du contribuable que d’une réelle recherche du beau et du vrai. Il se complaît dans la haine de notre culture (dénaturer un des plus beaux tableaux du monde), de notre propre identité (au moins en partie chrétienne), autant que dans la complaisance coupable avec ce qui n’en mérite aucune, en l’occurence le djihadisme islamique.

    L’art façonne la société, on peut donc se demander quelle est la société que veulent les réalisateurs de « L’Agneau mystique » et de cette autodestruction culturelle. Détruire notre civilisation ? La livrer à une autre beaucoup moins tolérante ? Exposer à la face du monde sa propre vacuité ? Une chose est sûre : si nous voulons redonner à nos citoyens la fierté de leur culture européenne, et aux « nouveaux Belges » l’envie d’adhérer à cette culture, il serait grand temps d’arrêter de gaspiller l’argent public à de telles sottises pour le consacrer à ce qui en vaut vraiment la peine. Restaurer notre patrimoine, par exemple. Ou subventionner quelque chose de plus évolué et plus beau qu’un cube en bois ou un étron géant. Ca nous changerait !

    Pierre Lenoir

    PS : Si comme moi vous aimeriez marquer votre opposition à ces obscénités, un collectif de parents néerlandophones indignés propose de signer une pétition ici.

  • Ce qui est vrai au Kivu l’est peut-être aussi en France…comme en Belgique et ailleurs !

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    De Michel Janva sur le site du « Salon Beige »:

    "Le nouvel album en bande dessinée de Jean Van Hamme, Kivu, dessiné par Christophe Simon, met en scène le médecin congolais Denis Mukwege, qui vient de recevoir le Prix Nobel de la paix, (conjointement à la yézidie Nadia Murad).

    Cet album raconte à la manière d’un thriller comment un jeune ingénieur belge découvre ce qui se déroule actuellement au Kivu, une région de l’est de la République démocratique du Congo ravagée par les guerres, les massacres et les épidémies depuis de longues années. L’intrigue met en scène un ingénieur parti au Rwanda pour surveiller la négociation d’un important contrat concernant le coltan, un minerai précieux devenu un véritable trésor pour l’industrie high-tech. Sur place, le jeune homme découvre le règne du cynisme et de la corruption. Surtout, il croise la route de Violette, une enfant congolaise violée et traquée par un puissant chef rebelle… Pris au piège, l’ingénieur décide de faire ce que sa conscience lui dicte. Ce qui l’amène bientôt à se réfugier dans la clinique du Dr Mukwege, à Panzi, un lieu protégé où travaille également le docteur Guy-Bernard Cadière.

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    Voici un extrait de cette BD :

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    La destruction de la famille ne s’opère pas qu’au Kivu, hélas."

    Ref. Ce qui est vrai au Kivu l’est peut-être aussi en France

    Jean Van Hamme, né le 16 janvier 1939 à Bruxelles, est un romancier et scénariste belge de bande dessinée et de téléfilms.Il est surtout connu pour avoir créé et scénarisé les aventures de trois personnages de la bande dessinée belge, Thorgal (1977), XIII (1984) et Largo Winch (1990). Avec Christophe Simon au dessin, « Kivu » qui paraît aux éditions du Lombard est l’un des albums-choc de la rentrée, cet automne.

    JPSC

  • Le cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, répond aux accusations de Mgr Vigano

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    Lettre ouverte du Cardinal Ouellet à Mgr Viganò (source)

    LETTRE OUVERTE DU PRÉFET DE LA CONGRÉGATION POUR LES ÉVÊQUES, CARDINAL MARC OUELLET, AU SUJET DES RÉCENTES ACCUSATIONS CONTRE LE SAINT SIÈGE

    Cher confrère Carlo Maria Vigano,

    Dans ton dernier message aux Media pour dénoncer le Pape François et la Curie romaine, tu m’exhortes à dire la vérité sur des faits que tu interprètes comme une corruption endémique qui a envahi la hiérarchie de l’Église jusqu’à son plus haut niveau. Avec la permission pontificale requise, j’offre ici mon témoignage personnel comme préfet de la Congrégation pour les Évêques, sur les faits concernant l’Archevêque émérite de Washington Theodore McCarrick et sur ses liens présumés avec le Pape François, qui font l’objet de ta dénonciation publique retentissante, ainsi que de ton exigence de démission à l’égard du Saint Père. Mon témoignage s’appuie sur mes contacts personnels et sur les documents d’archive de la Congrégation qui font actuellement l’objet d’une étude pour éclairer ce triste cas.

    Permets-moi toutefois de te dire d’abord en toute sincérité, à cause de la bonne collaboration qui a existé entre nous quand tu étais nonce à Washington, que ta position actuelle m’apparaît incompréhensible et extrêmement regrettable, non seulement à cause de la confusion qu’elle sème dans le peuple de Dieu, mais à cause des accusations publiques qui lèsent gravement la réputation des évêques, successeurs des Apôtres. Je me souviens d’avoir joui un certain temps de ton estime et de ta confiance, et je constate que j’aurais maintenant perdu à tes yeux la dignité qui m’était reconnue, pour la seule raison que je suis resté fidèle aux orientations du Saint Père dans le service qu’il me confie dans l’Église. La communion avec le Successeur de Pierre n’est-elle pas l’expression de notre obéissance au Christ qui l’a choisi et qui le soutient de sa grâce? Mon interprétation d’Amoris Laetitia que tu dénonces, s’inscrit dans cette fidélité à la tradition vivante dont François nous a donné un autre exemple en modifiant récemment le Catéchisme de l’Église Catholique sur la question de la peine de mort.

    Venons-en aux faits. Tu dis avoir informé le Pape François le 23 juin 2013 sur le cas McCarrick lors de l’audience qu’il t’a concédée, de même qu’à tant d’autres représentants pontificaux qu’il a rencontrés alors pour la première fois. J’imagine la quantité énorme d’informations verbales ou écrites qu’il a dû alors recueillir sur beaucoup de personnes et de situations. Je doute fort que McCarrick l’intéressait au point où tu voudrais le faire croire, puisqu’il était un Archevêque émérite de 82 ans et sans office depuis sept ans. C’est pourquoi les instructions écrites de la Congrégation qui t’ont été données au début de ta mission à Washington en novembre 2011, ne disaient rien de McCarrick, si ce n’est que, oralement, je t’ai informé de sa situation comme évêque émérite devant obéir à certaines conditions et restrictions à cause des rumeurs sur son comportement dans le passé.

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  • Müller invite le pape François à se réconcilier avec Viganò

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    Lu sur le site  riposte catholique (07/10/17)

    gerhard-mueller.jpg« Dans un entretien exclusif accordé à la chaîne de télévision catholique EWTN, le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, répond au journaliste Raymond Arroyo sur le plateau de l’émission The World Over du 4 octobre dernier. Voici les points saillants de ses déclarations.

    Le cardinal invite le pape « à chercher une réconciliation » avec l’archevêque Viganò. Il demande aussi au pape de « donner des réponses » aux « accusations et questions » de l’ancien nonce aux États-Unis car « le peuple de Dieu a le droit de savoir ce qui s’est passé ». Le cardinal ajoute que le pape doit s’efforcer de surmonter les divisions entre catholiques et assumer sa fonction « de symbole de l’unité de l’Église. Nous devons surmonter, avec l’aide du Saint-Père, la division de l’Église entre les conservateurs et ceux qu’on nomme les progressistes. Nous sommes une seule Église unie dans la foi et non par une idéologie qu’elle soit conservatrice ou progressiste ».

    Le cardinal aborde ensuite la crise des abus sexuels du clergé en notant que l’Église « ne pourra jamais changer son enseignement : toute infraction au sixième commandement constitue un péché mortel ». Interrogé par Arroyo sur ce qui est dominant dans cette crise, le cardinal répond : « Nous pouvons dire que 80 % ou plus des victimes étaient des jeunes – mais pas des jeunes filles. C’étaient des garçons à partir de 14 ans et au-delà. C’était plus des agressions homosexuelles que des agressions pédophiles […] Les victimes ne sont pas – dans leur grande majorité – des enfants, mais des adolescents et au-delà ».

    Interrogé par Arroyo sur l’affirmation que la crise des abus sexuels a pour cause le « cléricalisme », le cardinal répond : « Non. La cause des abus sexuels est toujours le non respect du sixième commandement ».

    En passant, le cardinal confirme que le pape est bien intervenu personnellement auprès de lui pour que la Congrégation pour la doctrine de la foi cesse d’enquêter sur les allégations portées contre le cardinal anglais Cormac Murphy-O’Connor (décédé le 1er septembre 2017), qui, bien que non électeur, fut un très actif agent pour l’élection du cardinal Bergoglio en 2013. « Il n’est pas bon, déclare le cardinal, que le pape prenne ce droit pour arrêter une enquête nécessaire ».

    Enfin, le cardinal fait une remarque sur l’actuel synode en cours à Rome : « Le synode des évêques n’est pas un concile œcuménique – il n’a pas d’autorité magistérielle. Le pape ne peut pas changer la constitution fondamentale de l’Église ».

    Ref. Müller invite le pape François à se réconcilier avec Viganò

    La récente « lettre ouverte » du Préfet de la Congrégation romaine des évêques à Mgr Viganó  (lue sur le forum catholique) donne peut-être, en primeur, le ton général de la réplique annoncée par le Saint-Siège pour « recadrer » l’interprétation des faits qu’invoque le prélat dans son réquisitoire.    

    JPSC

  • Retour nuancé sur l'accord entre la Chine et le Vatican

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    De Rafael Serrano, directeur de l’agence Aceprensa (http://www.aceprensa.com/articles/primer-acuerdo-entre-roma-y-pekin-sobre-el-nombramiento-de-obispos/), traduit de l’espagnol par Stéphane Seminckx sur Didoc.be :

    Premier accord entre Rome et Pékin sur la nomination des évêques

    L’accord provisoire entre le Saint-Siège et le gouvernement chinois, signé le 22 septembre à Pékin et portant sur la nomination des évêques, est l’aboutissement d’un dialogue long et tortueux. Mais « ce n’est pas la fin d’un processus, a précisé le porte-parole du Vatican, Greg Burke, c’est le début ! »

    Avec cet accord, le Saint-Siège espère mettre fin à la grave anomalie qui déchire la communauté catholique chinoise depuis plus de cinquante ans : l’existence, d’une part, d’évêques nommés de façon illicite à l’initiative du régime, sans autorisation de Rome, et celle, d’autre part, d’évêques légitimes mais non reconnus par le gouvernement, plus ou moins empêchés, selon les époques, d’exercer leur ministère, ou même emprisonnés. La disparition de cette double hiérarchie permettra de guérir petit à petit la division entre les fidèles qui ont accepté le contrôle du parti sur l’Eglise au moyen de l’Association Patriotique de Catholiques Chinois (APCC), ou qui s’y sont simplement résignés, et ceux qui ont refusé de composer avec le régime et célèbrent le culte dans la clandestinité.

    Pour l’instant, la signature de l’accord a produit deux effets. Le jour même, le pape a admis à la pleine communion avec l’Eglise les huit derniers évêques consacrés sans mandat pontifical ; parmi eux, un évêque décédé l’an dernier qui, comme les autres, avait demandé la reconnaissance du Saint-Siège. En même temps, François a érigé un nouveau diocèse, chose qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait pu faire après Pie XII en 1946. Le diocèse récemment créé, celui de Chengdé (Hebei, au nord-est du pays), compte environ 25.000 catholiques sur un total de 3,7 millions d’habitants, avec 12 paroisses et 7 prêtres.

    Signé mais pas public

    Mais on ne sait pas en quoi consiste l’accord lui-même : le gouvernement chinois ou le Saint-Siège choisiront-ils un évêque dans une liste de candidats présentée par l’autre partie ? Le pape aura-t-il un droit de veto sur les personnes désignées par l’APCC ? Ou s’agit-il encore d’une autre formule ? Une note du Vatican précise que l’accord « est en vigueur et contraignant », mais son contenu n’est pas rendu public car il possède un caractère « provisoire et d’une certaine manière expérimental », et reste sujet à « révisions et perfectionnements ».

    On peut supposer que Rome n’aurait pas d’inconvénient à publier les termes de l’accord si Pékin n’y montrait pas d’objections. S’il en est ainsi, une explication de la réserve chinoise peut résider dans le fait que le Ministère des Affaires Etrangères, signataire de l’accord, ne veut pas que l’on sache à quoi il s’engage parce qu’il n’est pas sûr de l’appui final du Parti. Selon une théorie assez répandue, dans l’appareil communiste, il y a une division entre les « modérés », partisans d’une entente avec l’Eglise, et ceux de la « ligne dure », qui ne veulent pas pactiser.

    Un vieux problème

    De toute manière, l’accord survient après trois longues décennies de tentatives de négociation et plusieurs années de conversations. Le problème des évêques non légitimes a commencé peu après la fondation de l’APCC, en 1957 : dès l’année suivante, plus de vingt évêques avaient été consacrés sans autorisation. De son côté, le Saint-Siège a continué de nommer des évêques, qui devaient être consacrés et exercer leur ministère clandestinement, et finissaient souvent par être privés de liberté. Ces difficultés ont poussé le Saint-Siège à accorder aux évêques chinois légitimes, en 1981, le privilège de consacrer d’autres évêques en cas de besoin, sans consulter Rome, ce qui, après-coup, a contribué à augmenter la confusion : il était encore plus difficile pour les fidèles de savoir avec certitude quels étaient les pasteurs en communion avec le pape.

    Profitant d’un assouplissement du communisme sous Deng Xiaoping, Jean-Paul II a entamé un patient processus de rapprochement avec la Chine. Mais il y eut un recul notable en 2000, avec de nouvelles ordinations illicites d’évêques et la réaction indignée du régime à la canonisation de 120 catholiques chinois morts dans la rébellion des boxers (1899-1901) : des martyrs selon l’Eglise, des personnes exécutées pour trahison au service de puissances étrangères selon Pékin.

    L’année suivante, Jean-Paul II a tenté de guérir les blessures par un discours significatif sur Matteo Ricci, dans lequel il demanda pardon pour les erreurs commises dans l’évangélisation de la Chine. Il mentionna en particulier qu’à certaines époques l’Eglise a agi sous la protection de puissances européennes, ce qui la mêla aux intérêts politiques de ces pays et la fit apparaître comme un agent étranger aux yeux de nombreux Chinois.

    Par la suite, la majorité des évêques illicites ont commencé à demander la reconnaissance du Saint-Siège, et bien qu’en 2006 il y eut encore des consécrations sans mandat pontifical, Benoît XVI a pu annoncer qu’après avoir accueilli favorablement les demandes, pratiquement tous les évêques de Chine étaient légitimes. Le pape Ratzinger supprima en outre le privilège d’ordonner des évêques clandestinement. Et il franchit l’une des étapes les plus importantes de ce processus avec sa Lettre aux catholiques chinois, dans laquelle il les encourageait à dépasser les divisions et manifestait la nécessité de chercher un accord juste avec l’autorité civile.

    Après 2007, il y eut une accalmie, avec des nominations accordées par Pékin et Rome, jusqu’en 2010 et 2011, années où le gouvernement serra la vis et où d’autres évêques illicites furent consacrés. Le Saint-Siège a protesté avec énergie, et le processus de rapprochement connut un arrêt. François réussit à renouer le dialogue, qui produit maintenant son premier fruit concret.

    Il ne s’agit sans aucun doute que d’un début, comme dit Burke. En plus de vérifier que l’accord fonctionne, il reste d’autres questions à régler. L’une d’entre elles est de savoir ce qu’on fait de l’APCC, qui ne peut avoir d’autorité sur l’Eglise. Il faudrait aussi constituer une Conférence Episcopale chinoise, car le collège d’évêques constitué par l’APCC ne remplit pas les fonctions correspondantes et n’est pas reconnu par l’Eglise. Il faudrait arriver à des accords sur l’ouverture de lieux de culte, la création de séminaires et leur gouvernement, la sélection des candidats au sacerdoce, etc. Et il faudrait rétablir les relations diplomatiques entre la Chine et le Saint-Siège.

    Ceux qui ne se sont pas soumis au régime

    Dans tout le processus de rapprochement, il y a un point très délicat : la sensibilité des catholiques qui ne sont pas soumis aux impositions du régime. C’est un point abordé par Benoît XVI dans sa Lettre de 2007. Ces fidèles peuvent voir dans un accord avec Pékin un mépris de leurs souffrances, tandis que l’on récompense ceux qui ont accepté des accommodements avec le régime. On songe en particulier aux évêques légitimes mais non admis par le gouvernement et à qui on demande le sacrifice de faire un pas de côté, ce qui a déjà provoqué la vigoureuse protestation du cardinal Zen, opposé aux négociations. On ne peut pas donner tort non plus à ceux qui font remarquer qu’en réalité, il ne peut y avoir de bon accord avec le régime chinois, qui ne respecte pas la liberté religieuse. Depuis cette année, il a implanté des règles plus dures, et ce mois-ci, il a approuvé de nouvelles restrictions, concrètement dans le domaine de la diffusion de messages religieux par Internet.

    Mais cette posture n’offre pas d’alternative meilleure tant que le régime chinois ne change pas. Refuser tout compromis prolongerait et sans doute accentuerait la division dans l’Eglise ; cela forcerait à choisir entre une « double hiérarchie » et une seule composée d’évêques illicites. C’est pourquoi on peut aussi arguer qu’il est préférable d’avoir un accord qui suppose une avancée plutôt qu’aucun accord. Nous ne saurons s’il en est vraiment ainsi qu’en voyant les fruits du processus qui vient d’être lancé.