Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Belgique - Page 14

  • Mgr De Kesel et Mgr Terlinden reconnus coupables de discrimination

    IMPRIMER

    De la Libre Belgique de ce 26 juin (p. 9)

    L’Église jugée coupable de discrimination

    C’est un jugement inattendu dans les rangs de l’Église. Le tribunal civil de Malines a reconnu mardi l’ancien archevêque de Malines-Bruxelles Mgr Jozef De Kesel et l’actuel titulaire du siège, Mgr Luc Terlinden, coupables de discrimination pour avoir refusé, à deux reprises, la possibilité de suivre la formation de diacre à une fidèle au motif qu’elle est une femme. … Le tribunal estime que les deux prélats se sont rendus coupables de discrimination car l’égalité entre les femmes et les hommes est l’un des principes fondamentaux de l’État de droit. “Le tribunal estime que les archevêques ont commis une faute dans l’appréciation de la candidature” , explique Luc De Cleir, attaché de presse du tribunal de Malines. “Il s’agit uniquement de l’admission à une formation, pas de la question de l’ordination effective comme diacre.” L’ancien archevêque et son successeur doivent donc verser à la plaignante 1 500 euros de dédommagement. Soulignons cependant que le tribunal ne peut pas annuler le refus de l’archevêque ni décider à sa place qui sera admis à la formation de diacre. “Le tribunal n’a aucune compétence en la matière” , souligne Luc De Cleir. “Cela serait contraire à la liberté religieuse. Les archevêques doivent pouvoir décider eux-mêmes qui est apte pour la formation.”

  • Quels logos pour le voyage du Pape au Luxembourg et en Belgique ?

    IMPRIMER

    De KTO TV :

    Les logos du voyage du Pape au Luxembourg et en Belgique

    26/06/2024

    Ce mardi 25 juin, le Vatican a dévoilé les logos du voyage du pape François au Luxembourg et en Belgique, qui aura lieu du 26 au 29 spetembre 2024. La visite au Luxembourg sera dédiée au thème du service et celle en Belgique à l’espérance. Il s’agira du premier voyage du Pape dans ces deux pays, et de son 46e déplacement à l’étranger depuis son élection en 2013.

    logos voyage pape luxembourg belgique septembre 2024
     

    Du 26 au 29 septembre 2024, le pape François se rend au Luxembourg et en Belgique. Le Vatican a dévoilé ce 25 juin les logos et devises de ce déplacement. La visite au Luxembourg sera dédiée au thème du service et celle en Belgique à l’espérance.

    Le logo du déplacement au Luxembourg, aux couleurs jaune et blanche du Vatican, et bleu de la Vierge Marie, patronne du pays, présente une image du pape François donnant sa bénédiction. En arrière-plan, se dessinent les flèches gothiques de la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg, construite au 17e siècle. La devise de ce court voyage d’une journée, le 26 septembre, est « Pour servir », et constitue une invitation à l’Église « à être au service de l’humanité », expliquent les organisateurs dans un communiqué. Le logo du voyage en Belgique représente quant à lui une carte du pays, traversé par un chemin où marchent des personnes de divers âges et cultures, autour du pape en blanc. Une référence à la devise du voyage, intitulée « En route avec Espérance ». (source I.Media)

    Le pape visitera Bruxelles, Louvain et Louvain-la-Neuve mais le Saint-Siège n’a pour l’heure pas détaillé le programme du déplacement du pape François. La visite du pontife argentin en Belgique a été motivée par le 600e anniversaire de l’Université catholique de Louvain et de l’université néerlandophone belge KU Leuven. Selon les informations de I.Media, le Pape honorera deux événements distincts pour célébrer cet anniversaire. Une messe sera par ailleurs célébrée le dimanche matin à Bruxelles.

    Toutes les étapes du voyage seront à suivre en direct sur KTO.

  • Bruxelles : que vont devenir les églises désaffectées ? Des temples ? Et pourquoi pas des mosquées ?

    IMPRIMER

    Lu sur La Libre Belgique de ce 24 juin (pp. 4-5) :

    À Bruxelles, le grand casse-tête de la réaffectation des églises 

    Années après années, des églises ferment à Bruxelles. Pour des raisons patrimoniales ou budgétaires, leur assigner un nouvel avenir est cependant très complexe. Les cultes protestants, orthodoxes et islamiques sont cependant ouverts à reprendre certains lieux. Il y a quinze ans, Bruxelles comptait 109 églises diocésaines (relevant donc des paroisses, et non des congrégations religieuses).

    Aux yeux des évêques et au vu d’une pratique à la baisse, c’était devenu trop. Leur nombre a donc baissé. La capitale compte désormais 92 églises catholiques diocésaines en activité. L’objectif était de réorganiser les paroisses autour de clochers principaux et de voir, au cas par cas, les églises qui pouvaient être réaffectées. Lorsque c’est le cas, un ordre de priorité est édicté.

    La première piste est de confier l’église à une communauté catholique qui célèbre les offices dans une langue particulière ou dans un rite oriental. C’est ainsi que l’église Sainte-Thérèse de Schaerbeek a été confiée aux Chaldéens et qu’il y a désormais des églises confiées aux hispanophones, aux Tchèques, aux Philippins, aux Polonais… Sous les voûtes de ces églises, le culte est donc toujours catholique, mais n’est plus célébré en français. Si ce n’est pas envisageable, l’édifice est vendu ou confié à un culte chrétien : essentiellement aux protestants (très présents dans le nord de Bruxelles) et aux orthodoxes.

    Le culte islamique n’est pas fermé au fait de reprendre des églises

    Pour l’heure, il n’est pas dans les intentions de l’Église de confier un lieu de culte catholique aux fidèles musulmans. Les raisons invoquées sont patrimoniales : si le bâtiment est classé avec son mobilier, que faire, par exemple, des vitraux ou des statues qui ne pourraient trouver leur place dans une mosquée ? Elles sont aussi symboliques : voir une église transformée en mosquée serait sans doute très difficile à vivre pour certains chrétiens.

    Nous n’avons aucun problème avec le fait que l’Église catholique préfère confier ses églises à d’autres confessions chrétiennes” , réagit Michaël Privot, administrateur du Conseil musulman de Belgique, l’actuel organe représentatif du culte islamique auprès de l’État. “Cependant, le culte islamique s’est déjà dit ouvert au fait de pouvoir récupérer des églises à Bruxelles. La communauté turque avait par exemple marqué son intérêt pour l’église Sainte-Marie à Schaerbeek. Théologiquement, une telle réaffectation ne poserait pas de problème majeur pour les musulmans. Aujourd’hui, la chapelle de l’Université Saint-Louis, chrétienne d’origine, est devenue un lieu de prière interconvictionnel et, tout au long de l’histoire, on a vu des lieux passer d’un culte à l’autre. L’orientation, par exemple, n’a jamais été un absolu. La grande mosquée de Fès n’est pas tout à fait orientée vers la Mecque.

  • Contribuer financièrement à la visite pastorale du pape en Belgique : un appel de Mgr Terlinden

    IMPRIMER

    2024_06_24_09_08_56_Greenshot.png

    2024_06_24_09_09_43_Greenshot.png

  • Beauraing : une nouvelle brochure de Jean-Pierre Snyers

    IMPRIMER

    DSC01298.JPG

    Les apparitions de la Vierge à Beauraing sont-elles crédibles?

    Jean-Pierre Snyers en est convaincu.

    A travers une petite brochure qui vient d'être publiée, il nous donne 12 raisons de croire en celles-ci.

    En cette année où nous fêtons le 75è  anniversaire de la reconnaissance des apparitions, cette présente publication n'est-elle pas la bienvenue?

    En vente (notamment) aux sanctuaires de Beauraing et de Banneux. Prix: 1,50 €

  • « Georges Lemaître fut un prêtre et un scientifique exemplaire » (Pape François)

    IMPRIMER

    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE FRANCOIS
    AUX PARTICIPANTS DE LA CONFÉRENCE LEMAÎTRE 2024
    DE L'OBSERVATOIRE DU VATICAN

    Salle des Papes
    Jeudi 20 juin 2024

    ________________________________________

    Mesdames et Messieurs, frères et sœurs, bonjour !

    Je salue Son Éminence le Cardinal Vérgez et sa consœur Secrétaire générale.

    Je vous souhaite une cordiale bienvenue et vous remercie de votre aimable visite. J'exprime tout particulièrement ma gratitude au frère Guy Consolmagno et aux autres membres de la communauté de l'Observatoire du Vatican pour leur travail de promotion de cette initiative.

    Vous êtes réunis à Castel Gandolfo pour la Conférence sur "Les trous noirs, les ondes gravitationnelles et les singularités spatio-temporelles" organisée en l'honneur de Monseigneur Georges Lemaître. Au cours des sept années qui ont suivi la dernière conférence, les contributions scientifiques de ce prêtre et cosmologiste belge ont été reconnues par l'Union astronomique internationale, qui a décidé que la célèbre loi de Hubble devrait être rebaptisée loi de Hubble-Lemaître.

    Ces jours-ci, vous avez discuté des dernières questions soulevées par la recherche scientifique en cosmologie : les résultats divergents obtenus dans la mesure de la constante de Hubble, la nature déconcertante de certaines singularités cosmologiques (du Big Bang aux trous noirs) et la question très actuelle des ondes gravitationnelles.

    L'Église cherche à suivre et à encourager ces discussions, car elles stimulent l'intérêt et la réflexion des hommes et des femmes dans le monde d'aujourd'hui. L'origine de l'univers, son évolution ultime et la structure profonde de l'espace et du temps soulèvent un certain nombre de questions sérieuses sur le sens de la vie. Ils ouvrent également devant nos yeux un immense scénario dans lequel il est facile de perdre ses repères. En ce sens, nous pouvons apprécier la pertinence de l'exclamation du Psalmiste : "Quand je vois les cieux, œuvre de tes mains, la lune et les étoiles que tu as disposées, qu'est-ce que l'homme pour que tu t'en occupes, l'homme mortel pour que tu en prennes soin ? En vérité, tu l'as fait un peu moins qu'un Dieu, tu l'as couronné de gloire et d'honneur" (Ps 8,4-7). Nous ne pouvons pas non plus ne pas apprécier l'importance de ces questions pour la théologie, la philosophie, la science et la vie spirituelle.

    Georges Lemaître a été un prêtre et un scientifique exemplaire. Son parcours humain et spirituel offre un modèle de vie dont nous pouvons tous nous inspirer.

    Par respect pour les souhaits de son père, Lemaître a d'abord suivi des études d'ingénieur. Il a servi pendant la Première Guerre mondiale et en a vu les horreurs de près. Plus tard, il poursuivit sa vocation sacerdotale et scientifique. Au début, il tendait vers le "concordisme", c'est-à-dire la croyance que des références voilées à des vérités scientifiques sont présentes dans les Saintes Écritures. Une plus grande expérience et une plus grande maturité spirituelle l'ont amené à réaliser que la science et la foi sont deux voies distinctes et parallèles, qui ne sont pas en conflit. En fait, les deux voies sont complémentaires, dans la mesure où, pour le croyant, la science et la foi sont fondées sur la vérité absolue de Dieu. Le chemin de foi de Lemaître l'a conduit à prendre conscience que la "création" et le "big bang" sont deux réalités différentes, et que le Dieu auquel il croyait ne peut jamais être réduit à un objet soigneusement catalogué par la raison humaine. Au contraire, il est toujours un Deus absconditus, un "Dieu caché", enveloppé de mystère et jamais totalement transparent pour la raison humaine.

    Chers amis, je vous invite à continuer à approfondir, avec sincérité et humilité, les thèmes importants dont vous discutez actuellement. Que la liberté et l'absence de conditionnement dont vous avez fait l'expérience au cours de cette Conférence vous aident à progresser dans vos différents domaines vers cette Vérité qui est certainement le reflet de l'amour éternel de Dieu. La foi et la science peuvent s'unir dans la charité, à condition que la science soit mise au service des hommes et des femmes de notre temps et ne soit pas détournée pour leur nuire ou même les détruire. Je vous encourage donc à aller jusqu'aux limites de la connaissance humaine. Car c'est là que nous pouvons faire l'expérience du Dieu de l'amour, qui répond aux aspirations les plus profondes du cœur humain.

    Du fond du cœur, je vous bénis, vous et votre travail. Et je vous demande, à votre tour, de prier pour moi. Je vous remercie.

  • Mgr Delville, évêque de Liège, sur KTO

    IMPRIMER

    De KTO TV :

    Mgr Jean-Pierre Delville - Diocèse de Liège (Belgique)

    17/06/2024

    Mgr Jean-Pierre Delville, évêque du diocèse de Liège, est l’invité de "La vie des diocèses" pour parler de l’actualité et des enjeux pastoraux de l’Eglise catholique dans la Province de Liège, en Belgique.

    REPORTAGE à la rencontre des prêtres retraités, âgés de plus de 75 ans, accompagnés le service pour la Santé des acteurs pastoraux, l’organe prévu par le diocèse pour aider ces prêtres dans leurs démarches du quotidien, mais aussi pour leur permettre d’assumer une mission, quelle qu’elle soit. Céline Matthieu, assistante sociale et responsable de l’équipe pour la santé des prêtres au sein du Vicariat, et le père Matthias Schmetz, 83 ans, lui-même responsable des prêtres visiteurs, expliquent leur mission.

    INTERVIEW : Dans le cadre du Synode, le diocèse de Liège a choisi d’entamer une réflexion spécifique sur la question des « ministères institués », en lien avec le motu proprio « Spiritus Domini », promulgué en 2021, dans lequel le pape François a notamment ouvert aux laïcs le lectorat et l’acolytat. Eclairage de Delphine Mirgaux, doctorante en droit canonique, sur la mise en oeuvre de ces ministères institués... Projet européen, Fête-Dieu à Liège, avenir des églises et des chapelles, pastorale des jeunes, Mgr Jean-Pierre Delville revient sur les principaux sujets de la vie du diocèse à l’occasion de cette émission, présentée par Honorine Grasset.

  • Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

    IMPRIMER

    Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

    Lettre datée du 17 juin 2024 et une analyse de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale concernant le Guide EVRAS

    Depuis de nombreuses années, des séances d’animation Evras ont cours à l’école et nous, membres de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale, sommes tout à fait favorables à leur principe.

    Depuis quelques semaines, les centres de planning familial clament haut et fort la réussite concrète de ces séances à l’école. Auto-satisfecit qui est une belle application de la méthode Coué, émanant d’institutions qui sont à la fois juges et parties ! Une évaluation soignée et indépendante aurait très probablement montré que certaines de ces animations ont été bonnes et même très bonnes, d’autres nulles et d’autres traumatisantes pour les enfants et les adolescents.       
    A l’arrière-plan de ces animations, il y a la compétence variable des animateurs, leur formation et la  référence qu’ils font plus ou moins-au moins actuellement- au guide pour  l’Evras.

    Ce guide, publié au Moniteur belge le 25 mars 2024, est considéré par les responsables des formation Evras comme un instrument de référence essentiel [1].

    Pourtant, depuis plus d’un an, la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale est alertée par des parents, des institutions et des cliniciens, tous préoccupés par l’orientation et de nombreux contenus de ce guide pour l’Evras. Nous avons dès lors pris le soin de lire attentivement l’ensemble du texte du guide et de formuler dans le rapport ci-joint les critiques qui nous paraissent devoir lui être adressées.

    C’est d’abord le mode de rédaction du guide qui pose question. En 2021, il a été entouré de beaucoup de mystère... très difficile de savoir à la demande de qui et avec qui le groupe de rédaction s’est constitué : aucune Université n’y a été convoquée, aucun professionnel notoire de la psychologie de l’enfant, belge ou étranger, aucune référence substantielle à des manuels francophones d’éducation sexuelle déjà bien rodés, aucune explication sur la méthode, aucune évaluation indépendante quant à la scientificité  du produit fini !

    C’est plutôt une sorte d’essai, émanant de la plume d’un petit groupe de rédacteurs très inspirés par l’idéologie du genre, qui transparaît abondamment dans le texte.

    La neutralité nécessaire dans une matière aussi délicate n’a donc pas été respectée et cela nuit grandement à la pertinence d’un grand nombre d’items et points d’attention que comprend le guide.

    Nous pensons que le guide tel qu’il a été élaboré n’aidera pas à redonner le sens de l’appartenance au collectif mais au contraire, privilégiera l’individualisme à tout crin.

    Le principe de diffuser des informations à des fins partisanes est alors venu se substituer à l’écoute des jeunes et aux réponses qu’il s’agit de leur donner en fonction de leurs questions et aussi de leur âge.

    Nous sommes majoritairement des cliniciens attentifs à l’éducation à la vie sexuelle et relationnelle et nos remarques et critiques visent à ce que le guide retrouve sa consistance sans aucunement devoir céder aux idéologies ambiantes.

    Nous espérons que vous trouverez dans notre analyse de quoi réfléchir au bien- fondé de la version actuelle de ce guide et que ceci pourra susciter un véritable débat dont notre démocratie a bien besoin et qui, en l’occurrence, a été soigneusement évité.

    Croyez à notre considération distinguée.

    la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale

    LIGUE WALLONNE POUR LA SANTÉ MENTALE

    Association Sans But Lucratif

    -----------

    [1]Lors des débats au Parlement de la Communauté française, la ministre de l’Éducation, Madame Caroline DESIR, a d'ailleurs précisé, en réponse à une interpellation, que le guide est « un texte réglementaire et contraignant à l'égard des professionnels qui organiseront les animations EVRAS ».

    2024_06_20_08_56_48_Greenshot.png

  • Philo à BXL / 17 juin : « Boèce et la recherche du bonheur... face à l'adversité » avec Stéphane Mercier

    IMPRIMER

    2024_06_12_16_18_59_Greenshot.png

    2024_06_12_16_21_41_Greenshot.png

    2024_06_12_16_22_30_Greenshot.png

  • La Cour Européenne des Droits de l'Homme valide l’interdiction des signes religieux visibles faite aux élèves belges

    IMPRIMER

    Du site de l'ECLJ :

    La CEDH valide l’interdiction des signes religieux visibles faite aux élèves belges

    11 juin 2024

    Saisie par trois jeunes Belges musulmanes qui souhaitaient conserver leur voile islamique dans leur établissement scolaire malgré l’interdiction du port de signes religieux visibles, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé le 9 avril 2024 que cette interdiction était légitime et proportionnée aux fins d’assurer la protection des droits et libertés d’autrui et de l’ordre public. Malgré les recommandations contraires des Comités onusiens, la jurisprudence de la Cour demeure constante. 

    Dans son arrêt Mikyas et autres contre la Belgique du 9 avril 2024 (n° 50681/20), la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé que l’interdiction pour les élèves de porter des signes religieux visibles, au nom de la neutralité de l’enseignement, « ne heurte pas en soi » l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme (liberté de religion), et ce même s’il peut exister d’autres conceptions de cette neutralité. L’affaire concerne trois jeunes femmes musulmanes qui indiquent porter le voile islamique en accord avec leurs convictions religieuses.  

    En 2009, le Conseil de l’enseignement officiel organisé par la Communauté flamande décida d’étendre à l’ensemble de son réseau l’interdiction du port de signes convictionnels visibles, voulant ainsi lutter contre « une ségrégation, non seulement entre les écoles, mais aussi entre les élèves du même établissement ». En effet, le Conseil déplorait des pressions sur des jeunes filles pour leur faire porter certains symboles convictionnels. Il regrettait également le fait que le choix de l’école soit exclusivement déterminé par l’autorisation ou non de symboles convictionnels. En 2017, les parents des requérantes, scolarisées dans des établissements du réseau du Conseil, demandèrent à la justice belge que cette interdiction soit déclarée illégale car ils l’estimaient contraire à la liberté de religion. 

    Accusations d’islamophobie et misogynie : la mauvaise foi des requérantes encouragée par l’ONU mais condamnée par la CEDH 

    Devant la CEDH, les requérantes contestent le but légitime d’une telle interdiction. Selon elles, la mesure vise en réalité à « dissuader les jeunes filles musulmanes de s’inscrire dans les établissements scolaires concernés ». Dans leurs observations, le Centre des droits de l’homme de l’Université de Gand et l’Equality Law Clinic de l’Université libre de Bruxelles affirment que l’interdiction litigieuse témoigne « d’une hostilité croissante à l’égard des musulmans » et « invitent la Cour à adopter, pour appréhender la question de la vulnérabilité des jeunes filles musulmanes, une approche intersectionnelle, c’est-à-dire une approche qui prenne en compte non seulement leur religion, mais aussi leur genre, leur âge et leur race ».  

    Cette « approche intersectionnelle » trouve sa justification dans les observations des différents Comités de l’ONU. En 2014, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale avertissait que l’interdiction du « port de symboles religieux dans toutes les écoles » de la communauté flamande était « susceptible d’ouvrir la voie à des actes de discrimination contre les membres de certaines minorités ethniques ». Des positions similaires furent tenues par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, le Comité des droits de l’enfant, le Comité des droits de l’homme et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, ce dernier évoquant même en 2020 « le risque de décrochage scolaire causé » par cette interdiction. 

    La Cour écarte en bloc les positions des Comités de l’ONU. D’une part, la question porte sur la « compatibilité de l’interdiction litigieuse avec la Convention européenne des droits de l’homme dont elle assure le respect », et non pas sur la compatibilité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui appartient au système onusien. D’autre part, et bien que les articles 18 du PIDCP et 9 de la Convention soient en substance très similaires, la Cour préfère naturellement se référer à sa propre « jurisprudence déjà fournie sur la question présentement en jeu ». À cet égard, elle note qu’il « n’a pas été établi que l’interdiction litigieuse ait été inspirée par une quelconque forme d’hostilité à l’égard des personnes de confession musulmane ». En effet, « l’interdiction litigieuse ne vise pas uniquement le voile islamique, mais s’applique sans distinction à tout signe convictionnel visible ». Enfin, la Cour met en avant que les requérantes avaient librement choisi leurs établissements scolaires, sans qu'elles puissent ignorer l’impératif du respect du principe de neutralité, et avaient accepté de se conformer aux règles applicables. 

    Lire la suite

  • Les perspectives politiques de la Belgique au moment des élections

    IMPRIMER

    De Vatican News (Jean-Benoît Harel) :

    Élections fédérales aux résultats imprévisibles en Belgique

    Les électeurs belges se rendront aux urnes ce dimanche 9 juin pour élire leurs représentants au niveau régional et fédéral. La multiplication des partis et l’indécision des électeurs rendent difficile d’anticiper le futur gouvernement, qui sera issue d’une coalition de partis après de longues négociations.

    En Belgique, les extrêmes sont en tête des sondages, à gauche comme à droite pour les élections régionales et fédérales. Mais difficile de faire des projections sur l’issue du scrutin et la coalition gouvernementale future, notamment en raison du système électoral belge. Audrey Vandeleene, chercheur en science politique à l’Université libre de Bruxelles analyse les enjeux du scrutin.

    Entretien avec Audrey Vandeleene, chercheur en science politique à l’Université libre de Bruxelles.

    Les électeurs ont tendance à oublier les élections européennes, parce qu'ils sont pris par les enjeux des élections fédérales et régionales qui tendent à prendre tout l'espace médiatique, autant dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux. De plus, il y a beaucoup plus d'indécis que les autres années, les électeurs ont tendance à être un peu perdus. On parle d'un tiers environ de personnes qui ne sont pas encore certaines de leur vote à quelques jours des élections.

    Ainsi, il y a pas mal d'enjeux car il est difficile de savoir quel parti va arriver en tête. Comme c'est un système proportionnel avec beaucoup de partis, et non un système majoritaire, il y a plusieurs partis et la compétition est serrée.

    D'où vient cette indécision des électeurs?

    De manière générale, il y a toujours une indécision dans les élections en Belgique. Une partie de l'explication, c'est la volatilité électorale, le fait que les électeurs changent d'opinion d'une élection à l'autre. Et cette volatilité électorale, elle existe pour les électeurs qui ont tendance à ne pas savoir pour quel parti voter au sein d'un même bloc idéologique. Par exemple, si quelqu'un se sent de gauche, il se demande pour quel parti de gauche voter.

    Ce qu'on a constaté dans les dernières années en Belgique, c'est qu'il y a un repositionnement des partis: plusieurs partis se sont rapprochés les uns des autres, ce qui peut compliquer la prise de décision pour un électeur ou une électrice qui se sentirait proche d'une idéologie et qui ne saurait plus pour quel parti voter dans le bloc idéologique qui lui parle.

    Ensuite, il y a des nouveaux partis qui sont arrivés sur la scène politique ou en tout cas qui ont grandi, notamment les partis d'extrême gauche qui complexifient encore le jeu parce qu'il y a encore plus de possibilités parmi lesquelles faire un choix.

    Quels ont été les thèmes de campagne les plus saillants?

    Le thème qui est arrivé de manière assez étonnante dans la campagne, aussi bien dans la partie néerlandophone que la partie francophone du pays, c'est le thème des réformes institutionnelles. Et du fait de savoir si on va se lancer dans une nouvelle réforme de l'État ou pas, avec des exclusives de coalitions: «je rentre dans un cabinet seulement si on se lance dans des réformes institutionnelles» ou bien «je ne rentrerai pas dans le gouvernement si on se lance dans telle ou telle réforme institutionnelle».

    Maintenant, sur le reste, la campagne a été assez variée, avec peu de thèmes généraux deux campagnes relativement parallèles entre le côté néerlandophone, les Flamands et les francophones.

    Depuis 2020, c'est une coalition de sept partis qui est au pouvoir en Belgique. Est-ce que cette coalition peut survivre aux élections de ce dimanche 9 juin?

    Il est probable que la coalition ne tienne pas. C'était une coalition assez large, de sept partis qu'on appelait la Vivaldi, en référence aux Quatre Saisons de Vivaldi. Elle rassemblait les familles libérales socialistes, les Verts et les chrétiens démocrates (côté flamand seulement). Ces sept partis ont eu des difficultés à s'entendre tout au long de la législature et surtout sur la fin, ce qui a amené de la méfiance entre les partenaires. Donc, d’un point de vue personnel, ça risque d'être compliqué, notamment entre les libéraux et les Verts.

    Et puis, le deuxième élément c'est que cette coalition perdra probablement des plumes aux élections et n’aura probablement pas la majorité ensemble. Ils vont devoir entrer en coalition avec d'autres partis et potentiellement reformer une nouvelle coalition. Il est assez probable que les Verts ne rentrent pas dans le gouvernement au niveau fédéral vu la force de la droite en Flandre qui a plus ou moins dit qu'elle n'avait pas envie de rentrer en coalition avec les Verts.

    De nombreux mois avaient été nécessaires pour parvenir à un accord pour former le précédent gouvernement. Se dirige-t-on vers le même scénario à l'issue des élections?

    C'est vrai que c'est un peu la réputation de la Belgique d'avoir des longues périodes de formation de gouvernement. Cette fois ci, il y a quelque chose de spécial qui va arriver dû à l'agenda électoral. Le 13 octobre, nous aurons les élections locales. Cela va probablement avoir pour conséquence que les partis vont attendre, avant de rentrer en coalition, que le résultat des élections locales soit connu, de peur d'influencer ce résultat dans le cas où les électeurs voudraient les sanctionner du fait de s'être allié à tel ou tel parti.

    En Belgique, le niveau local est important, notamment au niveau individuel pour certains leaders politiques qui veulent rester bourgmestre, c’est-à-dire maire, des grandes villes. Donc il est assez probable qu'on attende au moins jusqu'à octobre avant la nouvelle coalition.

     
  • L’antisémitisme en Belgique est à son plus haut niveau

    IMPRIMER

    D'Alain Destexhe sur Causeur via Artofuss :

    L’antisémitisme en Belgique à son plus haut niveau 

    « Certains chiffres donnent une image mitigée du « vivre ensemble » à la belge tant vantée par les médias et les acteurs politiques », observe l’institut Jonathas, créé après les massacres du 7 octobre 

    6 juin 2024

    Selon un sondage IPSOS pour l’Institut Jonathas, 14% des Belges expriment une aversion pour les Juifs, deux fois plus que les Français. Ce chiffre monte à 22% à Bruxelles où 11% de la population a de la sympathie pour le Hamas. Alarmant.


    On savait l’antisémitisme répandu en Belgique, ce sondage en apporte une nouvelle confirmation et montre que la perception des juifs s’est encore beaucoup dégradée depuis le 7 octobre avec l’augmentation d’actes antisémites, dénoncés par La Ligue Belge contre l’antisémitisme. Ce qui frappe dans le sondage, c’est qu’à chaque question, le préjugé antisémite est beaucoup plus important à Bruxelles qu’au niveau national : la capitale de la Belgique et de l’Europe compte 30 à 40% de musulmans.

    Affolant

    Ainsi, 16% des Bruxellois pensent qu’il y a trop de juifs en Belgique (contre 11% au niveau national), 29% qu’ils sont responsables des crises économiques (14%), 48% qu’ils se sentent supérieurs aux autres (34%), 47% qu’ils font subir aux Palestiniens ce que les Allemands ont fait subir aux juifs (35%).

    Sur l’ensemble du pays, 43% des musulmans pensent que «les Juifs belges ne sont pas vraiment des Belges comme les autres». 

    Ces chiffres sont affolants. Le constat n’est cependant pas sans défaut. Les conclusions de l’étude minimisent le facteur central de l’antisémitisme contemporain en Belgique qui est l’implantation, relativement récente, de l’islam.

    Elle met sur le même pied comme coresponsables de cette situation les musulmans, l’extrême droite et l’extrême gauche, ces deux dernières étant définies selon une méthode propre à l’Ipsos et représentant respectivement 4 et 2% de l’échantillon. Pourtant, l’extrême gauche et la gauche en Belgique, comme en France, ont pris massivement fait et cause pour les Palestiniens dans le conflit à Gaza, leurs actions s’accompagnant souvent de débordements antisémites.

    À l’inverse, le Vlaams Belang en Belgique et le Rassemblement national en France (...) qualifiés d’extrême-droite, ont plutôt montré de la sympathie envers Israël et n’ont été à l’origine d’aucun dérapage antisémite depuis le 7 octobre. Sans doute que ce nouvel Institut Jonathas, créé au début de l’année 2024, par des personnalités libérales de gauche, éprouve encore quelques difficultés à se débarrasser des anciens logiciels assimilant l’antisémitisme à la chrétienté ou à l’extrême droite.

    De nombreux autres signaux témoignent de cette triste réalité que les juifs ne sont plus en sécurité à Bruxelles. Les lieux communautaires juifs sont protégés par des plots de béton, des caméras et un sas d’entrée. Alors que le voile est omniprésent dans l’espace public bruxellois (porté par plus de la moitié des femmes dans certains quartiers), on ne voit plus de kippa dans les rues de Bruxelles. Une école juive située près de la Gare du Midi, quartier à dominante musulmane, a dû déménager après la multiplication d’incidents mettant en danger les adolescents juifs qui prenaient le métro. La Shoah n’est plus enseignée depuis belle lurette dans la majorité des écoles de Bruxelles. Sur le campus de la mal nommée Université Libre de Bruxelles, des étudiants juifs ont été harcelés et molestés après le 7 octobre.

    Lire la suite