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Christianisme - Page 68

  • L’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence

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    Du site de La Croix Africa :

    Cardinal Ambongo: «l’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence»

    20 février 2023

    Interview 

    Alors que la jeunesse africaine « croit que le paradis est ailleurs », il faut au contraire « prendre soin de notre jeunesse parce qu’elle est vraiment l’avenir de notre société, l’avenir de notre Église », exhorte le cardinal Fridolin Ambongo.

    L’archevêque de Kinshasa s’est confié à La Croix Africa samedi 18 février en marge de la messe d’ordination épiscopale Mgr Joseph Aka, nouvel évêque de Yamoussoukro, qu’il présidait.

    La Croix Africa : Il y a quelques semaines, le pape était dans votre pays, la RDC que peut-on retenir de ce voyage et quel était son message à l’Afrique tout entière ?

    Cardinal Fridolin Ambogo : La première chose que nous retenons c’est le bonheur que nous avons expérimenté avec la visite du Saint-Père. Il y avait comme une unanimité autour de l’expérience vécue. Les quatre jours vécus avec le pape ont été pour le peuple congolais dans sa souffrance une véritable expérience du Mont Thabor (lieu de la transfiguration, NDLR). Je conseillerais à l’Église de Côte d’Ivoire de prendre des initiatives pour que le pape puisse venir aussi ici pour que le peuple de Dieu qui est ici puisse vivre la même expérience que celle que le peuple congolais a expérimentée.

    Au-delà de cette émotion, de cette sensation de bonheur, le plus important est le message que le pape a apporté. Vous savez que le Congo (RDC) est un pays martyrisé par la rapacité de tous ceux qui veulent prendre ses richesses. Le seul qui n’en profite pas c’est le peuple congolais. Et le pape a identifié cela dans son mot, il a présenté le pays comme un diamant. Un diamant que tout le monde veut avoir, mais on veut avoir le diamant sans les Congolais. Il a utilisé cette expression très forte en s’adressant à tous les prédateurs : « retirez vos mains du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ». Et je crois que ce message vaut non seulement pour le Congo, mais aussi pour toute l’Afrique.

    Au sujet de l’Afrique, celle-ci est souvent présentée comme l’avenir de l’Église. Quelles sont les données objectives qui le font penser ?

    C. F. A. : L’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence. Nous n’avons qu’à voir des données objectives, les statistiques. Je crois que vous connaissez la situation de l’Église en Europe. L’Église en Europe est en train de mourir, et quand vous allez dans les églises, elles sont vides. Les personnes qui y viennent généralement sont âgées au-delà de 70 ans. Quand ces personnes ne seront plus là, qui va fréquenter leurs églises ?

    Par contre quand vous allez dans le sud, en Afrique, l’Église est en croissance, en quantité mais aussi en qualité. Tout laisse croire que l’avenir de l’Église est en Afrique parce qu’aussi, en Afrique, quand vous allez partout il y a des jeunes. Et c’est ce qui avait impressionné le pape à Kinshasa, il se demandait d’où venait toute cette jeunesse. Les jeunes symbolisent le dynamisme. Au cours de sa rencontre avec les jeunes au stade des martyrs à Kinshasa, le pape a fait une catéchèse en utilisant les 5 doigts de la main. Et les jeunes ont été frappés par cette catéchèse du pape qui les provoquait même. Ils réagissaient aux provocations du pape et c’était un moment extraordinaire.

    Je crois que cette jeunesse qui est en Afrique – et je l’ai vu ici en Côte d’Ivoire – nous devons la soigner. Le problème est qu’on ne soigne pas la jeunesse, on ne lui donne pas d’espoir, l’espérance d’un lendemain meilleur. C’est pourquoi, des fois, notre jeunesse nous désespère et croit que le paradis est ailleurs. Cela se termine par des drames que nous connaissons. Nous devons prendre soin de notre jeunesse parce qu’elle est vraiment l’avenir de notre société, l’avenir de notre Église.

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  • Deux critères pour réutiliser au mieux les églises fermées

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be)

    Églises fermées. Deux critères pour les réutiliser au mieux

    Marcel Proust était prophétique quand il voyait, en 1904 déjà, bien trop d’ « églises assassinées » par décision du gouvernement français qui les transformait « selon leur bon plaisir en musées, salles de conférences ou en casinos ». Aujourd’hui en France, il y a même pire, avec trois églises incendiées en moins d’une semaine, en janvier dernière, au terme d’une série d’actes hostiles contre les lieux de culte dont la seule faiblesse est d’être sans cesse plus vides de fidèles.

    Plus que d’agressions, des milliers d’églises en Europe souffrent de l’abandon. Avec toujours moins de catholiques à la messe, elles se retrouvent vides. Et elles finissent donc par être fermées. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, les chiffres donnent le vertige. Mais en Italie aussi, le nombre d’églises désaffectées est en augmentation. Ici, au moins, les églises appartiennent non pas à l’État mais à l’Église et elles jouissent donc d’une tutelle spontanée et durable de la part de leurs communautés diocésaines et paroissiales respectives. Mais quand ces communautés s’étiolent et disparaissent, c’est la fin pour leurs églises respectives. Elles risquent sérieusement d’être vendues et de se retrouver sur le marché, transformées par exemple en supermarchés ou en discothèques, ou à tout le moins en quelque chose d’opposé à leur raison d’être.

    Au Vatican, certains ont essayé de trouver des solutions pour remédier à cette situation. À la fin de l’année 2018, le Conseil pontifical de la culture présidé par le cardinal Gianfranco Ravasi avait organisé un colloque à la Grégorienne avec des délégués des évêchés d’Europe et d’Amérique du Nord sur le thème : « Dio non abita più qui ? » [Dieu n’habite-t-il plus ici ?]. Ce colloque a permis de faire émerger des « lignes directrices » qui déconseillaient « des réaffectations commerciales à but lucratif » et qui encourageaient en revanche des « réaffectations solidaires », à finalité « culturelle ou sociale » : musées, salles de conférences, librairies, bibliothèques, archives, laboratoires artistiques, centres Caritas, dispensaires, réfectoires pour les pauvres, et autres. Restant sauve « la transformation en logements privés » dans le cas « d’édifices plus modestes et dépourvus de valeur architecturale ».

    Mais plus de quatre ans après ce colloque, le risque continue à peser toujours plus lourdement. Le nombre d’églises désaffectées est en croissance accélérée, avec l’exigence encore plus forte d’identifier des critères de réaffectation qui aient du sens.

    C’est ce que tente de faire le père Giuliano Zanchi dans le dernier numéro de « Vita e Pensiero », la revue de l’Université catholique de Milan. Le P. Zanchi est prêtre du diocèse de Bergame, professeur de théologie et directeur de l’autre mensuel de la même université, la « Rivista del Clero Italiano », c’est un grand expert d’art et de thèmes liés à la frontière entre esthétique et sacré.

    Dans un article intitulé « Diversamente chiese, la posta in gioco » [églises autrement, les enjeux], le P. Zanchi suggère de suivre deux critères en matière de réaffectation des églises qui ont cessé d’être utilisées pour le culte mais qui « souhaitent se reproposer à la vie civile dans une fonction de carrefour culturel et de seuil spirituel ».

    Le premier critère, écrit-il, est celui qui « capitalise sur la dignité artistique normalement liée aux édifices historiques qui, dans l’actuel esprit du temps défini comme ‘post-sécularisme’, a acquis universellement la faculté d’agir en tant que repère de transcendance ».

    Ceci parce que « les formes de l’art, et particulièrement celles qui raniment la fascination des périodes de gloire de la culture occidentale, se présentent comme un culte laïc qui hérite clairement des fonctions autrefois remplies par la dévotion religieuse ».

    C’est une fascination qui touche « aussi le citoyen agnostique de la cité contemporaine ». Il y a en effet un « culte social de l’art, qui a ses propres sanctuaires, ses liturgies, ses prêtres, ses mythes, ses sacrements, ses pèlerinages et ses fêtes de précepte » qui à leur tour, tout comme la musique, le cinéma, la littérature, « délimitent un espace particulièrement hospitalier d’un univers de pensée commun et partagé ».

    Pour le dire autrement, « le sacré historique de nombre d’édifices religieux qui ne sont plus utilisés comme lieux de la liturgie a toutes les qualités pour pouvoir héberger ces besoins sociaux bien enracinés et pour être candidats à jouer le rôle de véritables carrefours d’une ‘fraternité culturelle’ dans laquelle animer, dans le respect du débat, des échanges d’idée, de la pluralité et de l’hospitalité, un sens commun de l’humain ».

    Le second critère, poursuit le P. Zanchi, consiste en revanche en « ce besoin typique de la cité contemporaine » de disposer d’espaces-frontières, de seuils, « en mesure de nous renvoyer vers la profondeur et la transcendance, un rôle qui, faute de mieux, est habituellement rempli par les théâtres, les musées, les bibliothèques et d’autres lieux d’un dépassement non utilitariste ».

    Les églises en activité remplissent déjà ce dépassement, ce « désir de spiritualité », même pour celui qui n’y entre pas ou qui est étranger au culte qu’on y célèbre. Mais il faudrait également le maintenir vivant même dans les églises désaffectées.

    Le P. Zanchi écrit : « Dans nos villes, qui restent impitoyablement horizontales, même quand on construit des gratte-ciels qui défient les cieux, nous avons besoin d’espaces susceptibles d’être franchis comme des ‘seuils spirituels’ et qui vivent d’un élan vertical même quand ils restent cachés au rez-de-chaussée de la vie urbaine. Maintenir de toutes les façons possibles cette fonction serait, pour de nombreuses églises désaffectées au culte, un destin cohérent avec leur nature, dans les manières concrètes avec lesquelles tout cela pourrait se produire ».

    Ces deux critères, poursuit le P. Zanchi, « peuvent se croiser entre eux » et l’Église devrait faire tout son possible pour les mettre en pratique elle-même, de sa propre initiative. En effet, si elles sont bien utilisées, ces reliques d’églises pourraient offrir « des espaces de symbolique forte encore en mesure de recueillir, de rassembler, de réunir, autour des besoins que tous ressentent que personne ne voit ».

    Naturellement, tout en sachant bien que, pour y parvenir, la « condition préalable essentielle » c’est qu’il y ait dans l’Église « une vision pastorale spirituellement libre et capable d’imagination, qui ait le sens de la perspective, le talent de la créativité et d’une vision fraternelle de sa propre présence dans le monde ».

    « Et sur ce sujet », conclut le P. Zanchi, « le catholicisme semble encore hésitant ». En Italie et ailleurs.

  • A Liège : Un nouveau défi pour l’association de fidèles « Sursum Corda » - La restauration de l’église du Saint-Sacrement continue….

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    A Liège, le 26 novembre 2003, l’association de fidèles « Sursum Corda » relevait son premier défi : racheter l’église du Saint-Sacrement pour pérenniser son affectation naturelle.

    Elle entreprit par la suite de réaliser un plan complet de réhabilitation de ce superbe monument du XVIIIe siècle avec l’aide des pouvoirs publics et du mécénat.

    Une première phase du chantier fut dédiée à la restauration de la façade monumentale et du parvis, d'une partie de la maçonnerie et des charpentes de la nef : elle s’est achevée en juillet 2021.

    La seconde phase porte sur la restauration du choeur et de la tour de l’église, comme on peut le lire dans les deux pièces jointes à cette information: l’une par Mgr Delville, évêque de Liège, et l’autre par M. l’abbé Marc-Antoine Dor, Recteur de l’église du Saint-Sacrement qui, l’un comme l’autre, en appellent à la générosité du public invité à se joindre à l’entreprise lancée une nouvelle fois par l’association de fidèles  « Sursum Corda »

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  • Communion anglicane : le torchon brûle

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    D'Harriet Sherwood sur The Guardian :

    Les anglicans en colère contre les bénédictions homosexuelles remettent en question l'aptitude de Justin Welby à diriger.

    Un groupe représentant les églises du sud du monde se réunira pour envisager une action radicale suite à la décision du Conseil de l'Europe.

    10 février 2023

    Les églises anglicanes conservatrices des pays en développement se réuniront la semaine prochaine pour envisager une action radicale suite à la décision de l'Eglise d'Angleterre de bénir les couples de même sexe dans les mariages civils, en disant qu'elles remettent en question "l'aptitude de l'archevêque de Canterbury à diriger" l'Eglise mondiale.

    La Global South Fellowship of Anglican Churches (GSFA), qui représente des églises dans 24 pays et provinces, dont le Nigeria, le Kenya, l'Ouganda et le Rwanda, a déclaré que la nouvelle position de l'Église d'Angleterre "va à l'encontre de l'opinion majoritaire de la Communion anglicane".

    La "réalité" de la décision de l'Eglise (anglicane) d'Angleterre est un rejet de la doctrine selon laquelle le mariage est l'union à vie d'un homme et d'une femme, a-t-elle ajouté.

    Lundi, une douzaine de dirigeants d'églises clés du Sud devraient examiner les mesures à prendre pour occuper une position dominante dans la Communion anglicane, reléguant Justin Welby, qui, en tant qu'archevêque de Canterbury, dirige l'église mondiale de 85 millions de personnes, à un rôle marginal.

    Afin d'éviter une rupture irréparable, M. Welby a déclaré qu'il ne bénirait pas personnellement les mariages homosexuels. Mais les dirigeants conservateurs de l'Église ont mis en garde contre de profondes répercussions après le vote historique de l'organe directeur de l'Église, le Synode général, jeudi.

    Samy Fawzy Shehata, archevêque d'Alexandrie en Égypte, a déclaré au synode que "franchir la ligne de la bénédiction des unions homosexuelles aliénera 75% de la Communion anglicane" et "conduira finalement à une communion altérée et brisée". Il a exhorté l'Église catholique à ne pas "renoncer à sa position unique d'Église mère de la Communion anglicane".

    Stephen Kaziimba, l'archevêque d'Ouganda, a déclaré dans un communiqué vendredi : "Dieu ne peut pas bénir ce qu'il appelle le péché. Les membres de l'Église catholique se sont éloignés de la foi anglicane et sont maintenant de faux enseignants."

    Avant le vote du synode, l'archevêque Justin Badi Arama, chef de l'église anglicane du Sud-Soudan, a déclaré que Welby "ne défendait pas la vérité biblique", et que son rôle de leader moral de l'église mondiale avait été "gravement compromis".

    Henry Ndukuba, le primat de l'église massive du Nigéria, devait rencontrer ses évêques vendredi pour discuter de leur réponse.

    Le Gafcon, une coalition d'églises conservatrices, a déclaré que l'Église d'Angleterre avait "autorisé la bénédiction du péché" et qu'elle "avançait pas à pas pour accepter pleinement la pratique de l'homosexualité comme faisant partie de la vie et de la pratique de l'Église anglaise".

    Le GSFA, qui prétend représenter 75 % de l'Église anglicane mondiale, a déclaré qu'il prendrait "des mesures décisives pour réinitialiser la Communion anglicane". Ses membres ne quitteront pas l'Église mondiale, mais "c'est avec une grande tristesse qu'ils doivent reconnaître que l'Église d'Angleterre a désormais rejoint les provinces avec lesquelles la communion est compromise".

    Les Églises conservatrices ont déjà rompu leurs relations avec les Églises des États-Unis, du Canada, du Brésil, de la Nouvelle-Zélande, de l'Écosse et du Pays de Galles, qui offrent des mariages religieux aux couples de même sexe ou bénissent leurs mariages civils.

    Au cours du débat synodal, Folli Olokose, vicaire d'origine nigériane du diocèse de Guildford, a déclaré qu'un vote en faveur de la bénédiction des unions homosexuelles reviendrait à "planter un clou dans le cercueil de la Communion anglicane".

    Martin Warner, évêque de Chichester, a averti que l'égalité des mariages "minerait la confiance au sein de la Communion anglicane et serait considérée dans certains des pays les plus pauvres du monde comme un nouvel impérialisme".

    Contrairement à l'Eglise d'Angleterre, dont les assemblées diminuent d'année en année alors que les données officielles montrent que le christianisme est désormais une religion minoritaire en Angleterre, les églises du Sud connaissent une croissance rapide en taille et en influence.

    Lors du synode, M. Welby a été au bord des larmes lorsqu'il a reconnu que la bénédiction par l'Église des unions homosexuelles pourrait mettre les anglicans de certains pays en grand danger. "Des gens [vont] mourir, des femmes [vont] être violées, des enfants [vont] être torturés... Il ne s'agit pas seulement de ce que les gens disent, mais de ce qu'ils vont souffrir", a-t-il déclaré. "Je vous prie de croire qu'il n'y a rien dans ma vie, mon cœur ou mes prières qui arrive aussi haut que la sécurité et l'épanouissement des gens que j'aime dans la Communion anglicane."

  • L'Église anglicane d'Angleterre vote en faveur de la bénédiction des unions entre personnes de même sexe

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    De Harriet Sherwood sur The Guardian :

    L'Église d'Angleterre vote en faveur de la bénédiction des unions entre personnes de même sexe

    L'adoption de la motion au Synode général représente un changement profond dans la position de l'Église (anglicane) sur l'homosexualité.

    9 février 2023

    Les prêtres de l'Église d'Angleterre seront autorisés à bénir les mariages civils de couples de même sexe, ce qui constitue un changement profond de la position de l'Église (anglicane) sur l'homosexualité, après un vote historique de son organe directeur.

    Les premières bénédictions de couples homosexuels pourraient avoir lieu cet été. Les églises individuelles seront encouragées à indiquer clairement si elles offriront des bénédictions afin d'éviter toute confusion et déception.

    Après un débat passionné de plus de huit heures, l'assemblée nationale de l'Église, le Synode général, a voté par 250 voix contre 181 en faveur d'une proposition des évêques visant à mettre fin à des années de divisions et de désaccords douloureux sur la sexualité.

    Mais les discours chargés d'émotion des partisans d'une égalité totale pour les chrétiens LGBTQ+ et de ceux qui soutiennent que l'enseignement biblique traditionnel sur le mariage et la sexualité doit être maintenu ont montré que le débat est appelé à se poursuivre.

    Le synode a également convenu que l'Église s'excusera pour le mal qu'elle a causé aux personnes LGBTQ+. Il s'est félicité de la révision prochaine de l'interdiction faite au clergé de contracter des mariages civils entre personnes de même sexe et de la règle du célibat pour le clergé dans les relations homosexuelles.

    Les conservateurs ont réussi de justesse à amender la motion afin de déclarer que la doctrine de l'Église sur le mariage - à savoir qu'il s'agit d'une union entre un homme et une femme - reste inchangée. Bien que les progressistes aient été consternés par cet amendement, il a peut-être encouragé certains traditionalistes à voter en faveur de la motion principale.

    Justin Welby, l'archevêque de Canterbury, et Stephen Cottrell, l'archevêque de York, ont déclaré qu'ils espéraient que la décision marquerait un "nouveau départ" pour l'Église d'Angleterre : "La route a été longue pour arriver à ce point".

    Les archevêques ont déclaré : "Pour la première fois, l'Eglise d'Angleterre accueillera publiquement, sans réserve et avec joie les couples de même sexe dans l'église. "L'Église continue d'avoir de profondes divergences sur ces questions qui touchent au cœur de notre identité humaine. En tant qu'archevêques, nous nous engageons à respecter la conscience de ceux pour qui cela va trop loin et à veiller à ce qu'ils aient toutes les assurances dont ils ont besoin afin de maintenir l'unité de l'Eglise alors que cette conversation se poursuit."

    Sarah Mullally, l'évêque de Londres, qui a dirigé le débat, a déclaré : "C'est un moment d'espoir pour l'Eglise." Mais, a-t-elle ajouté, "je sais que ce que nous avons proposé pour aller de l'avant ne va pas assez loin pour beaucoup, mais trop loin pour d'autres".

    Steven Croft, l'évêque d'Oxford, qui soutient l'égalité du mariage, a déclaré que le vote était une "étape significative et historique". Il a déclaré : "Les couples de même sexe deviendront beaucoup plus visibles et leurs relations seront célébrées publiquement, ce qui, je pense, continuera à faire évoluer les attitudes au sein de la vie de l'Église."

    L'amendement sur la doctrine du mariage est "important pour rassurer ceux qui sont plus conservateurs", a-t-il ajouté, mais il n'empêchera pas l'Église de "revenir sur cette question [du mariage homosexuel]" à l'avenir.

    Les militants des droits des homosexuels ont été frustrés de voir que leur demande de soumettre une proposition d'égalité de mariage au synode dans les deux ans a été rejetée par 52% contre 45%.

    Jayne Ozanne, l'un des principaux défenseurs de l'égalité LGBTQ+ au sein de l'Église, a déclaré qu'autoriser les bénédictions pour les couples de même sexe constituait un "petit pas en avant". Elle a ajouté : "Je suis profondément déçue par la façon dont les conservateurs ont constamment cherché à saper ceux d'entre nous qui ont cherché à évoluer vers une Eglise qui pourrait embrasser une pluralité de points de vue sur la sexualité."

    Nigel Pietroni, président de la Campagne pour l'égalité du mariage dans l'Église d'Angleterre, a déclaré que la décision "n'est pas à la hauteur de ce que nous croyons être le seul résultat de l'inclusion radicale - l'égalité du mariage pour tous", mais que c'était "un petit pas en avant".

    Peter Tatchell, militant des droits des homosexuels, a déclaré : "L'offre de bénédictions aux partenaires de même sexe est une insulte. Chaque homme et femme hétérosexuel en Angleterre a le droit de se marier dans son église paroissiale, mais pas les couples LGBTQ+. C'est de la discrimination et la discrimination n'est pas une valeur chrétienne."

    De l'autre côté de l'argument, le Conseil évangélique de l'Église d'Angleterre s'est dit "profondément attristé" par la décision, qu'il considère comme engageant l'Église dans une voie qui rejette "notre compréhension historique et biblique du sexe et du mariage". Le vote n'a "rien réglé et n'a servi qu'à approfondir les divisions", a déclaré l'association.

    L'association Global South Fellowship of Anglican Churches a déclaré que cette décision soulevait la question de "l'aptitude de l'archevêque de Canterbury à diriger ce qui reste une communion mondiale largement orthodoxe".

    Le débat synodal a été complexe sur le plan de la procédure, avec plus de deux douzaines d'amendements à la motion des évêques. Certains visaient à retarder les projets, arguant qu'il fallait plus de temps pour examiner les questions, malgré plusieurs années de consultations sur la sexualité. Tous les amendements sauf un ont été rejetés, parfois de justesse, ou retirés.

  • La conférence de presse du pape dans l'avion de retour du Soudan du Sud : "la mort de Benoît XVI a été instrumentalisée"

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    De Vatican News :

    François: «Le monde est en guerre, il s’autodétruit, arrêtons-nous!»

    Sur le vol de retour du Soudan du Sud, le Pape, l'archevêque de Canterbury et le modérateur de l'Église d'Écosse répondent aux questions des journalistes. François a parlé de Benoît XVI: «sa mort a été instrumentalisée à des fins partisanes et non par l'Église, il n’a pas été aigri par ce que j'ai fait». Sur les homosexuels: «les criminaliser est une injustice».

    «Le monde entier est en guerre, s’autodétruit, arrêtons-nous à temps!» Le Pape François, aux côtés de l'archevêque de Canterbury Justin Welby, et du modérateur de l’assemblée générale de l'Église d'Écosse Iain Greenshields, s'entretient avec des journalistes sur le vol de retour du Soudan du Sud. Dans de nombreux cas, ils répondent ensemble aux questions. C'est l'occasion pour François non seulement de rappeler «l'injustice» de la criminalisation des homosexuels, mais aussi de parler de la mort du Pape émérite Benoît XVI, dont le décès le 31 décembre a été accompagné de reconstitutions polémiques l'opposant à son successeur: «sa mort a été instrumentalisée» par des personnes «partisanes et non par l'Église». Le Pape a également expliqué que son prédécesseur, qu'il a consulté à plusieurs reprises au fil des ans, «n'a pas été aigri par ce que j'ai fait». En ouvrant la discussion, aux côtés de Justin Welby et de Iain Greenshields, François a répété qu’il venait d’effectuer «un voyage œcuménique» et c'est pourquoi «j'ai voulu qu'ils soient tous les deux présents à la conférence de presse». En particulier l'archevêque de Canterbury, qui est depuis des années sur ce chemin de la réconciliation au Soudan du Sud.

    Justin Welby

    En janvier 2014, mon épouse et moi-même avons visité le Soudan du Sud dans le cadre d'un voyage de la Communion anglicane, et en arrivant l'archevêque nous a demandé d'aller dans une ville appelée Bora. La guerre civile durait depuis 5 semaines à l'époque et était très féroce. Lorsque nous sommes arrivés à Bor, à l'aéroport, les premiers cadavres étaient à l’entrée. Il y avait 5 000 cadavres non enterrés à Bor à l'époque. Les Nations unies étaient là. Nous sommes allés à la cathédrale où tous les prêtres avaient été tués et les femmes violées et assassinées. C'était une situation horrible. Sur le chemin du retour, ma femme et moi avons ressenti un profond appel à voir ce que nous pouvions faire pour soutenir le peuple du Soudan du Sud. Depuis lors, à l’occasion de l'une des rencontres régulières que j'ai le privilège d'avoir avec le Pape François, nous avons beaucoup parlé du Soudan du Sud et développé l'idée d'une retraite au Vatican. Mon équipe à Lambeth et le Vatican ont travaillé ensemble, se sont rendus au Soudan du Sud en 2016, ont travaillé sur le terrain et ont travaillé avec les dirigeants pour essayer d'organiser cette visite. Ma femme a travaillé avec des femmes responsables communautaires et des épouses d'évêques. Nous avons rendu visite à des dirigeants en exil en Ouganda. En 2018, il est devenu évident qu'il y avait une possibilité de visite début 2019 et nous avons réussi à la faire. C'est un miracle que cela se soit produit.

    L'un des deux vice-présidents était assigné à résidence à Khartoum. Je me souviens que 36 heures plus tôt, sur le parking d'une école à Nottingham, j'avais parlé au secrétaire général des Nations unies pour qu'il lui délivre un visa, ce qu'il a fait brillamment, et il a réussi à partir juste avant que l'espace aérien ne soit fermé par un coup d'État. Le moment charnière de la rencontre de 2019 a été, bien sûr, le geste inoubliable du Pape qui s'est agenouillé et a embrassé les pieds des dirigeants pour plaider en faveur de la paix, et ils ont essayé de le freiner. C'était un moment extrêmement remarquable. Nous avons eu des discussions difficiles, mais en fin de compte, ils se sont engagé à renouveler l'accord de paix et je pense que le geste du Pape a été le moment clé, le tournant. Mais comme le dit un entraîneur, vous êtes bon jusqu'au prochain match. Et la Covid a reporté le match suivant. Je pense que le résultat a été une perte d'élan. Lors de la préparation de cette visite, nos équipes se sont remises au travail mais elles étaient moins confiantes qu'en 2019. Cependant j'ai terminé cette visite avec un profond sentiment d'encouragement, non pas tant parce qu'il y a eu une percée mais parce qu'on a eu le sentiment, comme l'a dit le Pape, d'un cœur qui parle au cœur. Ce n'est pas au niveau intellectuel qu'il y a eu des contacts dans les différentes réunions, le cœur a parlé au cœur. Il y a un élan au niveau intermédiaire et à la base, et ce dont nous avons besoin maintenant, c'est d'un changement d'avis sérieux de la part des dirigeants. Ils doivent accepter un processus qui mène à une transition pacifique. Nous l'avons dit publiquement, il doit y avoir un effort de lutte contre la corruption et la contrebande pour contrer l'énorme accumulation d'armes. Il faudra continuer à travailler ensemble, avec le Vatican et avec la troïka, pour que cette porte ouverte, qui n'est pas aussi ouverte que je le souhaiterais mais qui l'est, s'ouvre en grand et permette de progresser. Dans deux ans, il y aura des élections, nous avons besoin de progrès sérieux d'ici la fin de 2023.

    Iain Greenshields

    Mon expérience est très différente, c'était la première fois que je me rendais au Soudan du Sud, mais mon prédécesseur y était allé et l'avait trouvé vulnérable. La réconciliation était au cœur de la rencontre que nous avons eue en 2015. En tant qu'Église presbytérienne, nous avons aidé les réfugiés du Soudan du Sud. Lors de ce voyage, comme mentionné, la vérité a été dite avec le cœur. La situation est maintenant claire, les actions parlent plus fort que les mots. Le gouvernement nous a invités à entrer dans la pièce et nous nous sommes engagés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire la différence dans cette situation, à rencontrer nos partenaires, et maintenant nous demandons à ceux qui peuvent faire la différence d'entamer de toute urgence le processus.

    Première question, du père Jean-Baptiste Malenge (RTCE-Radio catolique Elikya ASBL)

    Saint-Père, vous avez longtemps désiré visiter la République démocratique du Congo. Maintenant tout le pays rayonne de la joie que vous venez d'y semer. Quelle importance accorderez-vous désormais à l'accord signé en 2016 entre le Saint-Siège et la RDC sur l'éducation et la santé?

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  • "Pour la conversion de mes chers Africains, je donnerais cent vies, si je le pouvais"

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/SOUDAN DU SUD - "Savoir souffrir pour l'Afrique". Le Pape exalte l'aventure missionnaire de Daniele Comboni

    4 février 2023

    par Gianni Valente

    Juba (Agence Fides) " Je n'ai que le bien de l'Église dans mon cœur. Et pour la conversion de mes chers Africains, je donnerais cent vies, si je le pouvais". C'est ce que Daniele Comboni avait l'habitude de dire de lui-même, révélant son tempérament volcanique et impétueux à travers les expressions fortes de son discours. En raison de sa passion missionnaire, il raconte qu'il a dû " lutter contre les potentats, contre les Turcs, contre les athées, contre les Phrammaque, contre les barbares, contre les éléments, contre les prêtres... mais toute notre confiance est en celui qui choisit les moyens les plus faibles pour accomplir ses œuvres ". Aujourd'hui, le Pape François a rappelé la mémoire de Saint missionnaire à la cathédrale Sainte-Thérèse de Juba, où il a rencontré des évêques, des prêtres, des diacres, des hommes et des femmes consacrés et des séminaristes, au deuxième jour de son voyage apostolique au Sud-Soudan. "Nous pouvons nous souvenir - a dit le Pape à la fin de son discours - de Saint Daniel Comboni, qui avec ses frères missionnaires a réalisé une grande œuvre d'évangélisation sur cette terre : il disait que le missionnaire doit être prêt à tout faire pour le Christ et pour l'Évangile, et qu'il faut des âmes audacieuses et généreuses qui savent souffrir et mourir pour l'Afrique".

    Daniele Comboni, l'un des plus grands missionnaires de l'histoire récente, béatifié en 1996 et proclamé saint par Jean-Paul II le 5 octobre 2003, était issu d'une famille d'agriculteurs. Né à Limone sul Garda, seul survivant d'une famille de huit enfants, il était entré au séminaire de Vérone et avait ensuite fréquenté l'institut missionnaire fondé par le père Nicola Mazza. Le prêtre, avec le soutien de la Congrégation de Propaganda Fide, avait fait venir en Italie quelques jeunes Africains pour les former et les encourager ensuite à partir en expédition missionnaire dans les régions d'Afrique centrale.

    Ordonné prêtre le 31 décembre 1854, le mois de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception de Marie, Daniel, âgé de 26 ans, était le plus jeune des cinq prêtres que le père Mazza envoya en mission trois ans plus tard. "Rappelez-vous, leur dit-il avant de partir, que l'œuvre à laquelle vous vous consacrez est Son œuvre. Ne travaillez que pour Lui, aimez-vous les uns les autres et aidez-vous les uns les autres, soyez unis en tout, et la gloire de Dieu, la gloire de Dieu seul promeut et entend toujours, que tout le reste est vanité". Après ce long voyage, qui comprenait également un pèlerinage en Terre Sainte, les jeunes missionnaires sont arrivés à Khartoum puis, en bateau sur le Nil blanc, ils ont parcouru plus au sud, 1 500 kilomètres, jusqu'à Sainte-Croix, la dernière station missionnaire face à la forêt impénétrable. Mais très vite, trois des cinq personnes meurent d'épuisement et de fièvre. L'expédition missionnaire se solde par un échec. Propaganda Fide confie le terrain au Vicariat Apostolique d'Alexandrie.

    À son retour en Italie, d'autres tribulations arrivent. Après avoir prié à Saint-Pierre, Comboni a élaboré un "plan missionnaire" qui prévoyait la création des premiers postes missionnaires le long des côtes et l'engagement de femmes missionnaires pour annoncer l'Évangile aux populations de l'Afrique subsaharienne qui ne connaissaient pas Jésus. Mais entre-temps, l'évêque de Vérone, après la mort du père Mazza, interdit à l'institut missionnaire qu'il avait fondé d'accepter de nouveaux séminaristes.

    Dans le climat anticlérical croissant de l'État italien naissant, Comboni réussit à mettre en place le nouvel Institut pour les Missions du Niger grâce au soutien de Pie IX et du Cardinal Barnabò, préfet de Propaganda Fide. L'Institut a été fondé à Vérone en 1867. Et dans le temps qui suivit, Comboni voyagea à travers l'Europe pour chercher une aide matérielle et spirituelle pour la nouvelle œuvre. Il fréquentait des couvents cloîtrés et dînait dans des maisons aristocratiques. Il a confié l'institut à St Joseph. Il remerciera plus tard dans ses écrits le père putatif de Jésus, "qui ne m'a jamais permis de faire faillite et ne m'a jamais refusé aucune grâce temporelle".

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  • L'Église en Afrique, en chiffres

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    De Brendan Hodge sur The Pillar :

    L'Église en Afrique, en chiffres

    Le pape François est en visite en Afrique, où les pays du continent ont un taux extrêmement élevé de participation à la messe et de vocations. Un regard sur les chiffres.

    Le pape François en République démocratique du Congo, le 31 janvier. Crédit : Vatican Media

    Lorsque le pape François s'est envolé d'Italie pour la République démocratique du Congo mardi, il a quitté le cinquième plus grand pays catholique du monde pour atterrir dans le sixième plus grand.

    Longtemps considérée comme un territoire de mission, l'Afrique devient rapidement le centre de gravité du catholicisme mondial. Certains pourraient décrire la visite du premier pape latino-américain de l'Église sur le continent africain comme un symbole du présent de l'Église, voyageant de la région de son passé à celle de son avenir.

    Parmi les plus grands pays catholiques

    Considérée comme le centre de l'Église catholique pendant une grande partie du deuxième millénaire, l'Europe n'abrite plus les plus grandes populations catholiques du monde. L'Italie compte le plus grand nombre de catholiques baptisés de tous les pays européens et se classe au cinquième rang mondial après le Brésil, le Mexique, les Philippines et les États-Unis. Après l'Italie, vient la République démocratique du Congo.

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    Le Nigeria figure également parmi les 15 premiers pays en termes de population catholique, bien que 15 % seulement de sa population soit catholique. Et si la liste des pays les plus catholiques devait s'allonger de cinq autres pays, trois autres nations africaines y figureraient : l'Ouganda, la Tanzanie et l'Angola.

    Un coup d'œil rapide sur les pays hôtes

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    La République démocratique du Congo est le quatrième plus grand pays d'Afrique en termes de population et, avec 55 % de catholiques (selon les données de la World Christian Database), c'est l'un des pays les plus catholiques du continent. La plupart des autres résidents de la RDC sont protestants, les croyants de l'Islam et d'autres religions représentant moins de 5% de la population. Cependant, les données d'enquête pour la RDC peuvent être difficiles à collecter en raison de la violence et de l'instabilité politique.

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  • Jérusalem : le Sanctuaire de la Flagellation profané

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/ TERRE SAINTE - Jérusalem, le Sanctuaire de la Flagellation profané

    3 février 2023Jérusalem (Agence Fides) - La série d'attaques et d'actes d'intimidation perpétrés ces dernières semaines contre des églises et des cibles chrétiennes dans la vieille ville de Jérusalem s'allonge. Aujourd'hui, jeudi 2 février, dans la matinée, un homme - défini par les médias israéliens comme un "touriste américain" (mais comme un extrémiste juif d'après le Communiqué de la Custodie de Terre Sainte ndB) - a fait irruption dans la chapelle de la Condamnation, à l'intérieur du sanctuaire de la Flagellation, sur la Via Dolorosa, au cœur du quartier chrétien de la vieille ville, et a vandalisé la statue de Jésus qui y était placée, la jetant au sol puis la frappant avec un marteau. L'homme a été appréhendé et remis à la police israélienne. Dans les vidéos de sa capture, qui circulent sur Internet, on peut entendre le vandale crier haut et fort qu'"il ne peut y avoir d'idoles à Jérusalem, qui est la ville sainte".

    Les informations publiées par la police israélienne et relayées par les médias locaux établissent un lien entre la profanation et les problèmes de santé mentale présumés du vandale. Dans le même temps, il convient de rappeler que ces dernières semaines, les quartiers chrétiens et arméniens de la vieille ville de Jérusalem ont été le théâtre d'une série d'actes d'intimidation à l'encontre des personnes et des lieux de culte, tandis que le bilan tragique des victimes de la chaîne de raids, d'attaques et de représailles qui se poursuit depuis des mois dans les territoires palestiniens occupés et en Israël s'alourdit de jour en jour.

    La Custodie franciscaine de Terre Sainte, après l'attaque de la Chapelle de la Condamnation, a publié un communiqué, signé par le Custode Francesco Patton et le secrétaire le Père Alberto Joan Pari, "pour exprimer son inquiétude et sa déploration face à "cette séquence croissante d'actes graves de haine" et la violence contre la communauté chrétienne en Israël". La Custodie parle de "crime de haine" et ajoute : "Ce n'est pas une coïncidence si la légitimation de la discrimination et de la violence dans l'opinion publique et dans le scénario politique israélien actuel se traduit également par des actes de haine et de violence contre la communauté chrétienne".

    Les incidents de violence et d'intimidation à l'encontre de cibles chrétiennes dans la vieille ville de Jérusalem ont également grimpé en flèche depuis le nouveau gouvernement israélien, dirigé par Benjamin Netanyahu et également soutenu par des formations religieuses ultranationalistes poussant une rhétorique anti-arabe.

    Une grande partie de la récente vague d'actes de violence et d'intimidation a visé des lieux et des habitants du quartier arménien. Le 11 janvier, des inscriptions intimidantes sont apparues sur les murs des bâtiments du quartier, notamment les slogans "mort aux Arméniens" et "mort aux chrétiens". Le 26 janvier, une équipe d'une quarantaine de colons juifs a fait une descente dans un restaurant arménien près de la Nouvelle Porte, en criant des slogans sacrilèges contre Jésus. Les jours suivants, des prêtres et des laïcs chrétiens ont été attaqués avec des crachats et l'utilisation de gaz poivré dans les rues du quartier arménien.

    Après l'attaque du restaurant arménien, les évêques catholiques ordinaires de Terre Sainte avaient publié une déclaration déplorant "cette violence non provoquée" qui "a semé la peur chez les commerçants et les résidents du quartier chrétien, ainsi que chez les visiteurs", ajoutant que cet incident était "le dernier d'une série d'épisodes de violence religieuse qui frappe les symboles de la communauté chrétienne, et pas seulement". Vendredi 27 janvier, l'archevêque Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, avait rendu visite aux propriétaires du restaurant attaqué et des magasins environnants en signe de solidarité.

    La chapelle qui a été vandalisée aujourd'hui fait partie du couvent franciscain de la Flagellation et représente l'une des stations de la pieuse pratique du "chemin de croix" effectuée par des groupes de pèlerins qui, lors de leur visite dans la ville sainte, retracent le chemin de Jésus vers le Calvaire le jour de sa condamnation à mort. (GV) (Agence Fides 2/2/2023)

  • RDC : Le message du pape a rendu courage au peuple congolais

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    Jean-Claude Mputu images.jpgSelon la Libre Afrique le pouvoir qui espérait capitaliser sur ce voyage en vue des prochaines élections a été secoué par les discours de François. C’est du moins le point de vue du politologue Jean-Claude Mputu (issu de l’Université de Liège, nde Belgicatho) :

    « Ce jeudi, à l’occasion de la rencontre avec la jeunesse congolaise au stade des Martyrs de Kinshasa, à portée de voix du parlement, des milliers de jeunes ont scandé “Fatshi oyebela Mandat esili” (“Fatshi, sache-le, ton mandat est fini”).

    Le pouvoir de Félix Tshisekedi, qui espérait transformer cet accueil du pape François en terres congolaises en une démonstration de force de sa “diplomatie galopante”, en est pour ses frais. Le message du pape a revigoré une Église catholique qui semblait à bout de souffle ces derniers mois. “Nous espérons des mots justes pour nous redonner confiance”, nous expliquait dimanche soir, à la veille de l’arrivée du Saint-père à Kinshasa, un évêque congolais, qui avouait : “on est un peu fatigué. On a lutté au côté du peuple pour la démocratie en prenant des risques sous Kabila. On a lutté pour la vérité des urnes et on se retrouve avec un régime qui est entre les mains d’un ancien opposant devenu peut-être pire que son prédécesseur. C’est terriblement usant”.

    Quelques heures plus tard, après le premier discours “percutant” du pape face aux autorités et au peuple de Kinshasa, le ton a changé : “François a tout dit… dans les formules de la diplomatie vaticane”. “Il y aura bien un avant et un après voyage du pape au Congo”, explique un prélat.

    ”Le message du pape démontre que la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a fait un bon travail en amont, explique Jean-Claude Mputu, politologue et chercheur congolais. François a bien été briefé. Son discours transpire de cette connaissance. Ses mots sont justes et il n’épargne personne. La communauté internationale en prend pour son grade sur l’exploitation des richesses du pays. Le pouvoir, corrompu, affairiste et tribaliste, n’est vraiment pas épargné. Le seul gagnant, c’est le peuple”, poursuit-il, jugeant : “il est réconforté, il retrouve de l’énergie pour se battre. La machine est relancée”.

    La société civile au centre du combat

    Cela signifie-t-il que la Cenco se retrouvera au centre du combat comme en 2016 face au président Joseph Kabila ? “Pas forcément, poursuit Jean-Claude Mputu pour qui ce rôle moteur pourrait revenir “aux laïcs catholiques et protestants associés aux mouvements citoyens.”

    Mais les témoins de ces derniers jours à Kinshasa témoignent tous du changement de ton “à différents niveaux de la société”. L’Église catholique, jugée moribonde, a prouvé qu’elle était toujours une des forces essentielles de ce pays. “C’est une institution millénaire, continue M. Mputu. L’Église a son temps. Personne n’a oublié les injures qu’elle a reçues suite à sa position face à la désignation par le pouvoir du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Denis Kadima. Personne ne peut oublier que la résidence du cardinal a été caillassée par les supporters du pouvoir, c’est unique, c’est gravissime. Aujourd’hui, elle a remis les choses au point”.

    Le cardinal sort renforcé

    ambongo téléchargement.jpgCe voyage papal permet aussi au cardinal Ambongo, le successeur de Laurent Monsengwo, de reprendre sa position centrale sur l’échiquier national. L’homme, originaire de l’Équateur, s’est souvent montré très critique face au pouvoir tout en étant moqué par celui-ci et pointé du doigt par les diplomates en poste à Kinshasa pour qui il était mal venu de critiquer le patron de la Ceni. “Pour nombre de diplomates, l’essentiel est d’organiser les élections dans le respect du calendrier. La qualité importe peu”, explique un expert électoral qui avoue “son plaisir d’entendre les mots du pape. Il va obliger tout le monde à se remettre sur de bons rails. On ne peut pas faire n’importe quoi au nom d’un statu quo qui arrangerait tout le monde sur le dos du peuple. C’est insupportable. Oui, il faut avoir un regard critique sur l’organisation de ce scrutin. Oui, il faut oser dire qu’on va droit dans le mur.”

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  • "L'héritage de Benoît" : un nouveau livre de Peter Seewald

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    De Petra Lorleberg sur Kath.Net/News :

    "Pape Benoît, qu'est-ce qui vous console ?" - "Que Dieu garde tout entre ses mains".

    2 février 2023

    Interview kath.net de Peter Seewald à propos de la parution aujourd'hui du nouveau livre "L'héritage de Benoît" -

    Benedikts Vermächtnis: Das Erbe des deutschen Papstes für die Kirche und  die Welt : Seewald, Peter: Amazon.de: Bücher

    Monsieur Seewald, votre nouveau livre est en quelque sorte un compendium de votre biographie de Joseph Ratzinger/ Pape Benoît XVI. Avec votre ouvrage de base sur la vie de ce pape et notamment grâce à vos recueils d'entretiens avec lui, vous avez ouvert une fenêtre sur un regard intense sur le devenir et l'action de ce pape.

    Peter Seewald : "L'héritage de Benoît" est en effet un compendium ; un livre pour les lecteurs qui veulent s'informer de manière compacte sur le parcours, la personne et l'importance du pape allemand. En fait, je ne voulais rien faire de plus. Mais Tim Jung, l'éditeur de Hoffmamn und Campe, m'a convaincu de l'idée d'atteindre d'autres cercles de lecteurs avec un livre moins volumineux, sous forme de dialogue narratif, après ma grosse biographie du pape. C'est important. Dans le débat sur l'interprétation de Benoît XVI, il faut de la compétence matérielle.

    Avec votre travail de journaliste, vous vous placez sur un pied d'égalité avec des historiens de l'Eglise comme Ludwig von Pastor et Hubert Jedin, malgré certaines différences. Est-ce que ce sont des spécialistes comme vous qui ouvrent aujourd'hui aux gens ce que les théologiens faisaient autrefois ?

    Peter Seewald : Oh là là, c'est beaucoup trop ambitieux. Je ne suis qu'un journaliste à qui l'on a confié une tâche précise. Le défi est de transmettre les choses de la foi à partir de la compréhension de la foi, et de le faire sous une forme que l'on comprend, qui soit lisible et passionnante.

    Les théologiens sont indispensables s'ils font vraiment de la théologie. Une théologie à l'écoute, qui transmet la parole de Dieu dans le langage et avec les connaissances de l'époque, mais aussi fidèlement à la doctrine. Aujourd'hui, la plupart des théologiens qui se pressent sur la scène publique ne voient le mystère chrétien que comme un projet académique, comme l'a fait remarquer un jour Benoît XVI, qui n'a rien à voir avec leur vie. Ratzinger a passionné ses étudiants pour les mystères et la vérité de la foi. Je doute qu'on puisse en dire autant de son successeur actuel à son ancienne chaire de Münster. Cela devient particulièrement gênant lorsque de telles personnes reprochent à quiconque s'exprime ne serait-ce qu'une seule fois en faveur du pape allemand de vouloir construire des légendes et un mythe, alors qu'elles n'ont elles-mêmes rien fait d'autre que de peindre au public une image hideuse de l'ennemi en ce qui concerne Benoît.

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  • Hommage du cardinal Sarah à Benoît XVI, descendant de saint Augustin

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    Benoît XVI a touché l’âme du cardinal Robert Sarah : parce qu’elle lui ressemble, dans la même simplicité et la fraîcheur naturelle de la foi des africains. Lu in « La Nef, n° 355 Février 2023 :

    20221229T1230-OBIT-BENEDICT-1753632.jpg« De nombreux hommages soulignent com­bien Benoît XVI fut un grand théologien. C’est indubitable. Son œuvre durera. Ses livres lumineux sont déjà des classiques. Mais il ne faut pas se tromper. Sa grandeur n’est pas d’abord dans la pénétration universitaire des concepts de la science théologique, mais plutôt dans la profondeur théologale de sa contemplation des réalités divines. Benoît XVI avait le don de nous faire voir Dieu par sa parole, de nous faire goûter sa présence par ses mots. Je crois pouvoir affirmer que chacune des homélies que j’ai entendue de sa bouche fut une véritable expérience spirituelle qui a marqué mon âme. En cela, il est un véritable descendant de saint Augustin, ce Docteur dont il se sentait si proche spirituellement.

    Sa voix, à la fois fragile et chaleureuse, parvenait à nous faire sentir l’expérience théologale qu’il avait lui-même vécue. Elle venait vous saisir au plus intime du cœur pour vous conduire en présence de Dieu. Écoutons-le : « À notre époque où, dans de vastes régions de la terre, la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus où s’alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout en Jésus-Christ crucifié et ressuscité. »

    Benoît XVI n’était pas un idéologue rigide. Il était amoureux de la vérité qui, pour lui, n’était pas un concept mais une personne rencontrée et aimée : Jésus, le Dieu fait homme. Souvenons-nous de son affirmation magistrale : « À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. » Benoît XVI nous a conduit à faire l’expérience de cette rencontre de foi avec le Christ Jésus. Partout où il allait, il allumait cette flamme dans les cœurs. Auprès des jeunes, des séminaristes, des prêtres, des chefs d’États, des pauvres et des malades, il a ranimé la joie de la foi avec force et discrétion. Se faisant oublier pour mieux laisser briller le feu dont il était porteur. Il rappelait : « c’est uniquement en faisant une certaine expérience que l’on peut ensuite comprendre. » Il n’a cessé de rappeler que cette expérience de rencontre avec le Christ ne contredit ni la raison ni la liberté. « Le Christ n’enlève rien, il donne tout ! »

    Il était parfois seul, comme un enfant face au monde. Prophète de la vérité qui est le Christ face à l’empire du mensonge, messager fragile face aux pouvoirs calculateurs et intéressés. Face au géant Goliath du dogmatisme relativiste et du consumérisme tout puissant, il n’avait d’autres armes que la parole. Ce David des temps modernes osait interpeller : « le désir de la vérité appartient à la nature même de l’homme et toute la création est une immense invitation à rechercher les réponses qui ouvrent la raison humaine à la grande réponse qu’elle cherche et attend depuis toujours : la vérité de la Révélation chrétienne que l’on trouve en Jésus de Nazareth permet à chacun de recevoir le mystère de sa vie. Comme vérité suprême, tout en respectant l’autonomie de la créature et de sa liberté, elle engage à s’ouvrir à la transcendance. On comprend pleinement la parole du Seigneur : vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres ! »

    Mais le mensonge et la compromission ne l’ont pas toléré. Hors de l’Église, mais aussi en son sein, on s’est déchaîné. On a caricaturé ses propos. On les a déformés et ridiculisés. Le monde a voulu le faire taire parce que son message lui était insupportable. On a voulu le bâillonner. Benoît XVI a ranimé alors en notre temps la figure des papes de l’Antiquité, martyrs écrasés par l’Empire romain agonisant. Le monde, comme Rome autrefois, tremblait devant ce vieil homme au cœur d’enfant. Le monde était trop compromis avec le mensonge pour oser entendre la voix de sa conscience. Benoît XVI a été un martyr pour la vérité, pour le Christ. La trahison, la malhonnêteté, le sarcasme, rien ne lui aura été épargné. Il aura vécu le mystère de l’iniquité jusqu’au bout.

    Alors, nous avons vu l’homme discret révéler pleinement son âme de pasteur et de père. Comme un nouveau saint Augustin, la paternité du pasteur a déployé en lui la maturité de sa sainteté. Qui ne se souvient de cette soirée où, ayant rassemblé des prêtres du monde entier sur la place Saint-Pierre, il pleura avec eux, rit avec eux et leur ouvrit l’intimité de son cœur de prêtre ? Nombreux sont les jeunes qui lui doivent leur vocation sacerdotale ou religieuse. Benoît XVI rayonnait comme un père au milieu de ses enfants quand il était entouré de prêtres et de séminaristes. Jusqu’au bout, il a voulu les soutenir et leur parler des profondeurs de son cœur appelé à suivre le Christ dans le don de lui-même jusque dans la souffrance pour les autres. « Pour que le don n’humilie pas l’autre, je dois lui donner non seulement quelque chose de moi, mais moi-même… Le Christ, en souffrant pour nous tous, a conféré un sens nouveau à la souffrance, il l’a introduite dans une dimension nouvelle, dans un ordre nouveau : celui de l’amour. » 

    Benoît XVI a aimé les familles, les malades. Il faut, pour le comprendre, l’avoir vu visiter les enfants hospitalisés. Il faut l’avoir vu leur offrir à chacun un cadeau. Il faut avoir aperçu la discrète larme d’émotion qui faisait briller son regard plein de bonté.

    C’est à lui, il faut s’en souvenir, que nous devons la lucidité de l’Église sur la pédocriminalité. Il a su appeler le péché par son nom, rencontrer et écouter les victimes et punir les coupables sans cette complicité qui se masque parfois sous une contrefaçon de miséricorde.

    Malgré cela, ou peut-être à cause de cet amour de la vérité, il a été toujours plus méprisé. Alors, le prophète, le martyr, le père si bon, s’est fait maître de prière. Je ne puis oublier cette soirée à Madrid où devant plus d’un million de jeunes enthousiastes, il a renoncé au discours qu’il avait préparé pour les inviter à prier en silence avec lui. Il fallait voir ces jeunes du monde entier, silencieux, à genoux derrière celui qui leur montrait l’exemple. Ce soir-là, par sa prière silencieuse, il a enfanté une nouvelle génération de jeunes chrétiens : « Seule l’adoration nous rend véritablement libres ; elle seule nous donne les critères pour notre action. Dans un monde où les critères d’orientation viennent à manquer et où existe la menace que chacun fasse de soi-même sa propre mesure, il est fondamental de souligner l’adoration. »

    Son insistance sur l’importance de la liturgie trouve là sa raison profonde. Il savait que, dans la liturgie, l’Église se retrouve face à Dieu. Si, en ce lieu, elle n’est pas à sa juste place, alors elle court à sa ruine. Il répétait souvent que la crise de l’Église était fondamentalement une crise liturgique, c’est-à-dire une perte du sens de l’adoration. « Le mystère est le cœur d’où nous tirons notre force ! », aimait-il à répéter. Il a tant œuvré pour redonner aux chrétiens une liturgie qui soit selon ses propres termes « un véritable dialogue du Fils avec le Père ».

    Face à un monde sourd à la vérité, face parfois à une institution ecclésiastique qui refusait d’entendre son appel, Benoît XVI a finalement choisi le silence comme ultime prédication. En renonçant à sa charge, en se retirant dans la prière, il a rappelé à tous que « nous avons besoin d’hommes qui dirigent leur regard droit sur Dieu et apprennent en lui ce qu’est la véritable humanité. Nous avons besoin d’hommes dont l’intelligence soit éclairée par la lumière de Dieu et à qui Dieu ouvre le cœur de manière que leur intelligence puisse parler à l’intelligence des autres et que leur cœur puisse ouvrir le cœur des autres ». Sans le savoir, le pape traçait ainsi son propre portrait, ajoutant même : « c’est seulement des saints, c’est seulement de Dieu que vient la véritable révolution, le changement décisif du monde. »

    Benoît XVI aura-t-il été la dernière lueur de la civilisation chrétienne ? Le crépuscule d’une époque révolue ? Certains voudraient le croire. Il est vrai que, sans lui, nous nous sentons orphelins, privés de cette étoile qui nous guidait. Mais désormais, sa lumière est en nous. Benoît XVI, par son enseignement et son exemple, est le Père de l’Église du troisième millénaire. La lumière joyeuse et paisible de sa foi nous éclairera longtemps.

    Cardinal Robert Sarah »

     Ref. Benoît XVI : le descendant de saint Augustin