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Débats - Page 119

  • Quelle sortie de crise peut-on imaginer pour l'Eglise ?

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    De l'abbé Claude sur Res Novae :

    Imaginer une sortie de crise pour l’Église

    novembre 2022

    De grandes échéances approchent inéluctablement. La décomposition du catholicisme va s’accélérant, et pas seulement en Allemagne. De ce fait, la mise en évidence d’un schisme de fait s’accroît entre un catholicisme de conservation (au sens où Yann Raison Du Cleuziou parle de catholiques qui ont maintenu une sorte de « conservatoire ») et un catholicisme libéral-conciliaire. De grandes secousses peuvent donner l’occasion, aux évêques qui en auront la volonté, suscitée par la toute puissante Providence, d’amorcer le dur combat d’une renaissance. Se trouvera-t-il de tels Successeurs des Apôtres ?

    Un salut qui ne peut être que hiérarchique

    L’Église, du fait de l’événement Vatican II, est plongée dans une crise d’un type totalement atypique où le fonctionnement habituel du magistère est comme enrayé. Cela tient aux novations enseignées par ce concile et à cette sorte de démission que constitue la sortie du magistère infaillible, au moins comme référence, et son remplacement par l’enseignement pastoral. Le signe le plus visible de cette ère nouvelle étant une liturgie elle-même pastorale, affaiblie, parfois considérablement, du point de vue de sa signification théologique.

    La divine constitution de l’Église étant fondée sur le pape et les évêques, la sortie de crise, à terme, ne peut être qu’une reprise en main par le pape et les évêques unis à lui. Ils devront nécessairement se consacrer à un renversement ecclésiologique dans le cadre d’une société catholique, aujourd’hui minoritaire. L’Église retrouvera la conscience d’être la totalité surnaturelle de son Corps mystique sur la terre, dans la pauvreté des moyens que lui impose une situation de persécution idéologique du monde moderne[1].

    Tel est le terme. Auparavant les fidèles de l’Église (jadis, on aurait pu y ajouter les princes chrétiens), animés par le sensus fidelium, peuvent certes œuvrer grandement en cette direction, notamment par la conservation de la lex orandi traditionnelle. Mais la préparation adéquate au retournement dont nous parlons serait – ou est déjà, quoique bien faiblement encore – l’action réformatrice de Successeurs des Apôtres en communion prévenante avec le pape devenu restaurateur. 

    Il ne faut pas se cacher que si la confession intégrale de la foi catholique redevient un jour, comme il est de règle, le critère d’appartenance à l’Église, la brisure latente de l’unité qui existe depuis cinquante ans entre catholiques[2] va nécessairement se transformer en schisme ouvert. Et cela ne pourra intervenir que « dans le sang et dans les larmes » moralement parlant. Mais ce sera en même temps libérateur, la vérité étant par essence salvatrice, y compris pour les schismatiques appelés au choix et à la conversion. Car on ne peut malheureusement pas prévoir de solutions gentillettes à une crise de cette profondeur.

    Sortir d’un catholicisme « allégé », revenir à un catholicisme « entier »

    Quel programme peut-on imaginer pour la hiérarchie du futur, et dans un plus proche avenir pour ces évêques anticipant et préparant le relèvement de l’Église ? Nous évoquerons dans de prochaines livraisons un certain nombre de thèmes de réforme, et auparavant de prolégomènes à la réforme, comme la recomposition de la liturgie, le retour à la prédication sur les fins dernières, la restauration de la discipline de la communion, l’enseignement de ce qu’on pourrait appeler le catéchisme tout simplement, la morale et spécialement la morale conjugale, la formation des prêtres.

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  • Aucun synode ne peut changer la foi de l'Église

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    De kath.net/news (Joachim Heimerl) :

    Le synode mondial comme chapiteau de cirque. A propos du document actuel du secrétariat du synode du Vatican

    31 octobre 2022

    "Manifestement, on a perdu de vue le plus important : aucun synode ne peut changer la foi de l'Église et s'il tente de le faire, il n'est tout simplement plus catholique".

    Avec la publication actuelle du document de travail pour la prochaine phase du Synode des évêques 2023/24, son résultat est au fond déjà connu : il s'agit de réinventer une Eglise qui n'est plus consciente de sa propre tradition.

    "Élargis l'espace de ta tente" est le titre bien choisi du document : Ce n'est plus la révélation finale de Dieu qui est au centre, comme l'exprime par exemple la "tente de la révélation" biblique ; au contraire, il s'agit ici d'un chapiteau de cirque où tout doit pouvoir cohabiter et où des représentations absurdes sont admises dans l'espace sacré de l'Église : Le remariage des divorcés et même la polygamie, tous deux en contradiction flagrante avec le sacrement de mariage, y trouvent leur place, tout comme les unions homosexuelles, que les Saintes Écritures condamnent expressément : "Les hommes qui désirent des hommes (...) ne posséderont pas le royaume de Dieu" (1 Cor. 6,10).

    Il va de soi que cette ménagerie aborde également la "question des femmes" : dans l'esprit du document, une Eglise "synodale" est manifestement une "Eglise de femmes", qui n'a aucune compréhension pour le fait que le Christ, en tant que grand prêtre éternel, n'a appelé que des hommes au ministère ordonné.

    Mais ce n'est pas tout : un style "synodal" doit également être introduit dans la célébration de la sainte messe : Cela signifie tout simplement qu'à l'avenir, à la manière protestante, il sera surtout question des "co-célébrants". Il n'est plus question de l'actualisation du sacrifice de la croix, ni de Jésus-Christ comme unique chef de son Église. La "vieille messe" n'est connotée que comme une querelle ; on ne pense pas à un retour salutaire à la tradition liturgique.

    Dans l'ensemble, le document annonce un changement de paradigme : L'Église n'est plus une communauté hiérarchiquement liée au Christ, mais une société "ouverte" qui se donne elle-même ses lois contemporaines. Bien sûr, on formule cela de manière plus agréable : on parle d'une "Eglise capable d'une inclusion radicale" ; cela inclut manifestement, outre la rupture avec l'ancienne doctrine des sacrements, l'inclusion du péché dans le sens d'une morale sexuelle totalement libertine. - C'est effectivement "radical" : cela va au fond des choses pour la religion catholique.

    Bien sûr, on pourrait objecter ici que le document n'est qu'un résumé de différentes positions, et c'est bien sûr le cas. Mais on pourrait tout aussi bien dire qu'il ne s'agit que de bavardages qui se donnent le nimbe du "Saint-Esprit" afin d'infiltrer l'Eglise en son sein. Dans ce contexte, le cardinal Müller a parlé à juste titre d'une "prise de contrôle hostile" et d'une "destruction de l'Eglise" si cela devait effectivement réussir. C'est dans ce contexte que le président de la "conférence épiscopale allemande" parle désormais d'une "dynamique synodale" qui s'est emparée de toute l'Église : Il s'agit - comment pourrait-il en être autrement du point de vue allemand - de la dynamique de l'hérésie.

    Bien sûr, il y a dans l'Eglise des positions différentes et surtout une large ignorance de la foi catholique. Mais c'est justement là qu'un document du Vatican qui ne se donne même pas la peine de mettre en jeu l'enseignement définitif de l'Eglise pour faire passer les positions divergentes de la tête aux pieds n'aide pas.

    Manifestement, on a perdu de vue le plus important : aucun synode ne peut changer la foi de l'Eglise et s'il tente de le faire, il n'est tout simplement plus catholique. Il n'est alors plus qu'un chapiteau de cirque, tout comme ce document.

  • Nos enfants ont le droit de bénéficier d'une parentalité ferme et bienveillante qui leur donne la possibilité de bien grandir

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    Une carte blanche publiée sur le site de la Libre :

    La parentalité exclusivement positive ne respecte pas le développement psychologique de l'enfant

    Quand va-t-on se rendre compte que cette parentalité qui veut faire l'économie de l’éducation, est un manquement grave aux droits des enfants? Ce sont des limites fermes et bienveillantes qui permettront aux enfants de sortir de leur toute-puissance infantile, de devenir des adultes autonomes.

    Contribution externe

    28-10-2022

    Une carte blanche signée par six spécialistes, belges et français, de la psychiatrie et de la psychologie de l'enfant et de l'adolescent (voir la liste des signataires ci-dessous)

    Récemment, une représentante du Conseil de l'Europe aurait exprimé, selon certaines sources, l'hypothèse de déconseiller le 'time-out' pour nos enfants (ou « temps mort » c’est-à-dire le fait de les isoler pour qu’ils se calment ou pour les punir), considérant cette technique d’éducation comme trop violente alors même qu’elle est recommandée par de nombreuses instances internationales (1). Cette expression en a choqué plus d'un. Elle incarne en effet les dérives d’une parentalité « exclusivement » positive.

    Tandis que la parentalité positive allie deux vecteurs essentiels au développement de l’enfant, à savoir la bienveillance ET la fermeté (Daly, 2006), la parentalité dite « exclusivement » positive qui voit dans toute fermeté, contrainte ou effort exigé, une forme de violence faite aux enfants, gagne du terrain. Si la parentalité positive doit agir comme point de repère-phare tant pour les professionnels que pour les parents, la dérive de la parentalité « exclusivement » positive (Larzelere et al., 2017), doit quant à elle être dénoncée et endiguée.

    Les premiers à souffrir de cette parentalité sont les enfants qui souffrent de ne pas être aidés à grandir, se sentant abandonnés par des adultes à l’attitude exclusivement empathique, à qui on fait croire qu’un enfant peut se contenir, se limiter, s'éduquer, s'élever tout seul. On parle de leur retirer les limites et le cadre dont ils ont besoin pour se construire. Cette parentalité-là menace les droits fondamentaux de l’enfant. Et pourtant, les adeptes de la parentalité exclusivement positive, tentent encore de reculer les limites du possible en matière d’éducation.

    Les enfants ne sont pas les seules victimes de cette parentalité. Les parents le sont également et nombreux sont ceux qui se sentent démunis face à la proposition de la représentante au conseil de l’Europe. Ils se trouvent menottés dans l’exercice de leur autorité, paralysés par la crainte de blesser leur enfant de façon irrémédiable en l’exposant à un cadre ferme. Il en est de même pour les professionnels de la santé mentale dont les consultations se remplissent de jeunes patients souffrant des conséquences de cette dérive, entre narcissisme, toute-puissance, intolérance à la frustration et émergence de pathologies psychiatriques graves.

    Les enseignants voient leur santé mentale et parfois physique affectée face à des enfants exprimant de plus en plus fort des « besoins » de plus en plus complexes. Les enseignants sont facilement critiqués pour ne pas être à la hauteur des besoins de l’enfant ou pour y répondre de manière inappropriée, voire violente. On leur en demande toujours plus et particulièrement, d’exercer leur métier de pédagogue et d’éducateur avec une bienveillance excluant toute contrainte et tout effort imposé aux enfants.

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  • Célébrer Vatican II ?

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    De l'Homme Nouveau sur youtube :

    60 ans après, que retenir du Concile Vatican II ? Pourquoi le pape François tient-il à célébrer cet anniversaire ? Les réponses du Club des Hommes en noir avec autour de Philippe Maxence, les abbés de Tanouärn et Célier, le père Danziec, Guillaume de Thieulloy et Laurent Dandrieu.

  • Bruxelles, 8 novembre et 12 décembre : Dieu existe-t-il ? avec Emmanuel Tourpe

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    8 NOVEMBRE | « DIEU EXISTE-T-IL ? » : LA QUESTION EST AU CENTRE DE DEUX CONFÉRENCES AU FSM

    Le Forum Saint-Michel organise deux conférences avec Emmanuel Tourpe les 8 novembre et 12 décembre à 20 h.
     
    Emmanuel Tourpe est né en 1970, un philosophe français qui enseigne la philosophie et la communication dans plusieurs universités belges et française. Il mène par ailleurs une carrière directoriale dans des médias de service public (RTBFARTE)1 et privés (IPM/LN24). Il est Chevalier des Arts et des Lettres (2021) de la République Française.

    Leur titre « Dieu existe-t-il ? » est aussi la question qui va guider le cheminement et essayer d’approcher une réponse qui, si elle s’appuie sur une tradition et des recherches fondamentales, n’en reste pas moins toujours personnelle et ancrée dans la réalité propre de chacun.

    Conférences « programmatiques« , ces temps de novembre et décembre seront suivis d’un cycle de conférences qui se répartiront sur 3 semestres à raison d’une conférence par mois. Elles permettront de parcourir un ensemble de philosophes qui tentent d’approcher la question.

    Les interpellations et perspectives ouvertes lors de ces deux soirées pourront être approfondies dans un parcours qui s’étendra sur 3 semestres ou une quinzaine de rencontres.

    Inscriptions souhaitées forumsaintmichel.be, accueil@forumsaintmichel.be ou tél. 02/739 04 51

    Participation aux frais : libre

    Pour plus d’infos visiter le site Forum Saint-Michel

  • Synode : une "grande tente" ou une maison sur le sable ?

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    Du National Catholic Register :

    Logo for the Synod on Synodality.

    Le Synode construit-il une grande tente - ou une maison sur le sable ?

    EDITORIAL : En ne fondant pas la "diversité d'opinions" qu'il présente sur un socle de saine doctrine, le processus risque de se désolidariser du Christ et de son Église.

    28 octobre 2022

    Le Synode sur la synodalité a publié un "document de travail" pour l'étape continentale du processus pluriannuel de l'Église. Pour le thème du document, une synthèse des textes produits lors de l'étape régionale, les organisateurs du synode ont choisi une image tirée du livre du prophète Isaïe : "Elargis l'espace de ta tente".

    Le texte poursuit en interprétant ce verset comme un guide pour l'Église "sur son chemin synodal". Comme la toile de la tente d'Isaïe, l'Église est appelée "à s'étendre... mais aussi à se déplacer" lorsqu'elle voyage avec le peuple de Dieu. Les chevilles qui assurent la tenue de la tente, les fondements de la foi, ne changent pas, mais "peuvent être déplacées et plantées dans un terrain toujours nouveau, de sorte que la tente puisse accompagner le peuple dans sa marche à travers l'histoire". Enfin, comme les cordes d'une tente, les structures de l'Église doivent être ajustées pour éviter de s'affaisser, en équilibrant "les différentes forces et tensions" en son sein.

    "Élargir la tente exige d'accueillir d'autres personnes en son sein, de faire de la place à la diversité", peut-on lire dans le document de travail. 

    Interpréter la tente d'Isaïe comme une image de l'Église n'a rien de nouveau. Après tout, le passage est intégré dans un texte prophétique plus large qui parle de la restauration et de l'expansion d'Israël par Dieu à toutes les nations, ce qu'il fait, bien sûr, par Jésus-Christ et l'établissement de son Église, le Nouvel Israël. 

    Mais à bien des égards, ce que le Synode sur la synodalité propose pour l'Église ressemble moins à la tente en expansion d'Isaïe qu'à une autre image structurelle tirée de l'Écriture : la maison construite sur le sable.

    Comme cette maison, décrite dans l'Évangile selon Matthieu, l'ecclésiologie du synode continue à montrer des signes d'être construite sur une fondation défectueuse. En effet, bien que le document de travail du synode fasse référence aux "fondements de la foi", il ne montre guère de compréhension claire de ce que sont ces fondements et de la manière dont ils devraient guider le discernement en cours sur la façon dont l'Église peut devenir plus authentiquement synodale.

    Cela apparaît clairement dans la présentation que fait le document des diverses "tensions" qui sont apparues aux niveaux diocésain et régional. Par exemple, le document parle d'une grande "diversité d'opinions" qui "a été exprimée sur le sujet de l'ordination sacerdotale des femmes, que certains rapports appellent de leurs vœux, tandis que d'autres considèrent comme une question fermée". Aucune indication supplémentaire - comme le fait que saint Jean-Paul II a enseigné de manière définitive dans Ordinatio Sacerdotalis que l'Église "n'a aucune autorité pour conférer l'ordination sacerdotale aux femmes", un enseignement que le pape François a clairement indiqué comme étant définitif - n'est fournie. 

    C'est comme si l'enseignement établi de l'Église n'était pas pertinent ou était supplanté par le processus synodal et son affirmation éhontée du sensus fidei (sens de la foi), où qu'il puisse mener. 

    Bien sûr, un tel processus de discernement et de détermination de l'enseignement et de la pratique de l'Église est absurde. Il est déconnecté de la Tradition de l'Église, telle qu'elle est interprétée et enseignée par le magistère de l'Église, le rocher sur lequel le Christ a construit sa Maison. Elle troque la "terre ferme" dont parle Jésus pour les sables mouvants des opinions changeantes et de l'esprit du monde. 

    Ce n'est pas une coïncidence si l'image finale utilisée par le document pour transmettre son concept de catholicisme "à grande échelle" met l'évêque à l'écart. Alors que l'égale dignité de tous les baptisés est, bien sûr, primordiale pour toute compréhension correcte de l'Église, lorsqu'il s'agit de discerner et d'enseigner ce qui est cohérent avec la doctrine catholique, on ne peut tout simplement pas contourner le fait que les successeurs des apôtres, en unité avec le Pape, jouent un rôle irremplaçable et central. Marginaliser la fonction d'enseignement de l'épiscopat, c'est proposer tout autre chose que l'Église de Jésus-Christ.

    Le désir d'étendre l'Église comme la tente d'Isaïe est louable, mais, bien sûr, c'est déjà fait. L'Eglise est déjà pour tous les hommes - parce que le Christ a vécu, est mort et est ressuscité à une vie nouvelle pour tous. L'Eglise a échoué et continue d'échouer à inviter de manière adéquate ceux qui sont à l'extérieur dans cette communion, mais la solution n'est pas d'échanger un terrain solide contre du sable mouvant. Il s'agit de nous engager à nouveau dans l'Église que le Christ nous a donnée, en faisant confiance à sa grâce et à sa vie - et non à nos propres idées et plans - pour renouveler la face de la terre.

  • Quand le Robert modifie la définition du mot "famille"

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    De Tanguy Letty sur le site de Famille Chrétienne :

    Le Robert transforme sa définition du mot « famille » après des pressions LGBT

    La définition de la Famille a déja été modifiée plusieurs fois depuis les années 2000 dans le dictionnaire, plaide la directrice de la rédaction des éditions Le Robert. 

    Chaque année fleurit une nouvelle édition du dictionnaire, enrichie des plus ou moins charmantes évolutions de la langue française. Ainsi certains mots font leur entrée dans le dictionnaire pour le meilleur et pour le pire comme lorsque « iel », « génance », ou encore « chiller » entreront dans le Petit Robert 2023. Néanmoins, il n’y a pas que des entrées, il y a aussi certains mots dont la définition est changée. Cette année, c’est le mot « famille » qui a été l’heureux élu.

    De manière évidente, ce changement a une dimension très politique. La langue étant l’un des soubassements de la société, s’en prendre à elle, c’est transformer la société française elle-même. Ainsi, on comprend mieux pourquoi le mot « famille » est la cible d’attaques de la part de deux associations LGBT, l’ADFH (association des familles homoparentales) avec le soutien de SOS homophobie. 

    Pressions d’une ultra minorité

    « Ces militants cherchent à déconnecter les mots du sens du réel […] et à déconnecter le père et la mère de la famille » s’insurge Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous, qui voit dans ce changement une énième tentative de destruction de la famille traditionnelle comme pilier de la société. L’actuelle définition qui est présente sur le site des éditions du Robert est : « Les personnes apparentées vivant sous le même toit et, spécialement, le père, la mère et les enfants ». Horreur ! Ô rage ! Ô désespoir ! Ô hétéro ennemie ! Il est venu le temps de changer cette infamie ! Et ce sera chose faite, à priori, la semaine prochaine sur leur site internet. Tout cela, à la suite d’un tweet rappelant que depuis 2013, le modèle familial avait changé.

     
    Il aura suffi en effet de cette simple attaque de la part de l’ADFH « likée » 20 fois sur le réseau social, autant dire quasi rien. L’association, épinglant Le Robert, déclarait : « Pourquoi ce “spécialement le père, la mère” dans une définition “restreinte” de la famille ? Depuis 2013, la famille ce n'est plus uniquement “père, mère et leurs cinq enfants…” »

    « Une ultra minorité veut changer le sens des mots » déplore Ludovine de la Rochère. La maison d’édition aurait en effet facilement pu se contenter d’ignorer le tweet et ne rien modifier. D’ailleurs, cela a visiblement été le choix des éditions Larousse.

    Attaqué, Larousse maintient sa définition

    La maison d’éditions aurait en effet facilement pu se contenter d’ignorer le tweet et ne rien modifier. D’ailleurs, cela a visiblement été le choix des éditions « Larousse ». Alors que l’ADFH pointait également du doigt sa définition de la famille BFM indique que les éditions n’ont «pas l’intention de modifier sa définition actuellement en ligne». Elle est actuellement la suivante : « Ensemble formé par le père, la mère (ou l’un des deux) et les enfants. »

     

    De son côté la directrice de la rédaction des éditions Le Robert, Géraldine Moinard, justifie ses modifications de la manière suivante auprès de BFM : «On a fait beaucoup de changements sur les mots de la famille dès le début des années 2000.» Elle assure que Le Petit Robert en ligne est le premier à être modifié, avant les transformations dans la version papier. «Visiblement on a eu un oubli de report pour le mot famille exclusivement pour la version en ligne », déclare-t-elle.

    Le Robert connu pour ses positions progressistes

    Ce n’est pas la première fois que la maison d’édition Le Robert s’illustre par sa ligne éditoriale progressiste. En 2021, déjà, elle proposait d’incorporer « iel » dans son dictionnaire, et le fera finalement en 2023. « Il est clair que si je dois conseiller un dictionnaire, je ne choisirais pas le Robert » ironise Ludovine qui ajoute « il y a ceux [ndlr : les entreprises] qui subissent des pressions et il y a ceux qui adhèrent par idéologie ».

    Ce changement de définition, qui pourrait paraître anecdotique, risque pourtant d’avoir au fil du temps un fort impact. Alors qu’il y a quelques années certains ne voyaient dans l’écriture inclusive qu’une « lubie féministe » voire une blague qui ne passerait jamais, désormais, la grande majorité des administrations, en particulier universitaires l’utilisent alors même que l’Académie française l’interdit. L’histoire montre que bien souvent, hélas, ce ne sont pas les règles et l’usage qui font la langue, mais bien l’influence de certaines minorités.

  • Benoît XVI souffre beaucoup de la situation actuelle de l'Église

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    De Marta Santin sur Religion Confidencial :

    Peter Seewald : "Benoît XVI souffre beaucoup de la situation actuelle de l'Église".

    Le biographe du pape émérite a participé au congrès organisé à l'occasion de son 95e anniversaire. "Il m'a avoué que peut-être Dieu l'a encore gardé ici-bas pour donner un témoignage au monde".

    27/10/22

    "Benoît XVI est le pape dont la longévité a été la plus longue. Je l'ai rencontré il y a quinze jours et j'ai l'impression qu'il souffre beaucoup de la situation actuelle de l'Église. Il m'a avoué que Dieu l'a peut-être encore gardé ici-bas pour donner un témoignage au monde", a déclaré hier Peter Seewald, journaliste, écrivain et biographe du pape Benoît XVI.

    M. Seewald a fait ces déclarations percutantes hier, lors de la conférence organisée par le CEU à l'occasion du 95e anniversaire de Joseph Ratzinger-Benoît XVI, qui se poursuit aujourd'hui, jeudi. 

    Il a également souligné que le pape émérite considère que si l'Église ne fait pas ce qu'elle doit faire, cela aura des répercussions sur les temps dans lesquels nous vivons. "C'est un homme qui a beaucoup souffert, et nous verrons comment il entrera dans l'histoire dans les prochaines années", a déclaré l'écrivain, l'une des personnes qui connaissent le mieux le pape émérite. 

    La figure de Ratzinger, déformée

    Il a également dénoncé la manière dont les médias déforment Ratzinger. Interrogé par le modérateur de la table ronde, José Francisco Serrano, collaborateur de Religión Confidencial, sur les plus grandes injustices dont a souffert Ratzinger, M. Seewald a répondu que la société l'expose comme un réactionnaire, sans faire connaître la véritable personnalité humaine du pape émérite. 

    Pour le journaliste, qui n'était pas un fan de Ratzinger lorsqu'il l'a rencontré pour la première fois, Benoît XVI est un homme authentique, car il dit ce qu'il pense et fait ce qu'il pense. "Pour Ratzinger, la réforme consiste à éclairer le temps présent par la foi, et il dit qu'il faut être prêt à accepter les coups. Nous devons également avoir le courage d'être non-modernes", a déclaré Ratzinger. 

    Un homme très humble

    "Il a été très facile d'entrer en dialogue avec lui. C'est un homme très humble et pas du tout un inquisiteur. Vous pouvez le critiquer, mais il est plus intéressant d'écouter ce qu'il a à dire", a déclaré M. Seewald. 

    Pour le biographe du pape émérite, une autre chose surprenante est que toutes ses analyses de l'Église se sont réalisées depuis. "Quand l'homme se détourne de Dieu, la société souffre", rappelant les propos de Ratzinger. 

    Dès 1970, il prédisait ce que serait l'avenir de l'Église : un groupe très restreint mais avec des fidèles très convaincus. Il avait raison sur beaucoup de choses, mais pas sur sa santé. "Quand il a été élu pape, il pensait que Dieu le Père le rappellerait dans quelques années, et quand il a pris sa retraite, il pensait qu'il ne vivrait que quelques mois. Et cela fait plus de huit ans. Il a réalisé un nouveau record", a déclaré le journaliste allemand. 

    Markus Graulich, sous-secrétaire du Dicastère pontifical pour les textes législatifs et président de l'Association de théologie ecclésiastique, qui a également participé à ce congrès, a clairement exprimé le soutien du pape François à Benoît XVI :

    "François a dit que l'œuvre théologique de Benoît XVI, le place parmi les très grands théologiens qui ont occupé la chaire de Pierre". François fait remarquer : "Il m'apparaît de plus en plus clairement qu'il fait de la théologie à genoux. C'est un homme qui croit vraiment et qui prie vraiment, un homme de paix et un homme de Dieu", a déclaré Mgr Markus à propos de ce que François dit de Benoît XVI. 

    Par conséquent, "ceux qui pensent qu'ils doivent systématiquement polémiquer contre la théologie de Benoît XVI se placent en marge de la pensée du pape François", a fait remarquer le sous-secrétaire du Dicastère pontifical pour les textes législatifs. 

    Mgr Markus a distingué ce qui a été l'œuvre de son pontificat : la liturgie, la promotion de la famille chrétienne, la défense de la vérité et l'unité de la foi. "Tout son travail conduit au cœur de l'Évangile, à la rencontre avec le Christ et la vérité, la vérité qui nous libère. 

    Crise d'abus et oubli de Dieu

    Le professeur et prêtre Carlos Granados, éditeur des œuvres complètes de Joseph Ratzinger/Benoît XVI, a également pris la parole lors de la conférence. Il a défini l'enseignement théologique du pape émérite tout au long de son ministère : "La théologie de Benoît XVI consiste à parler de Dieu, et à bien parler de Dieu".

    Sur la crise des abus, une grande souffrance pour Benoît XVI, qui a mis tous les moyens à sa disposition, a inventé le terme de Tolérance Zéro, et n'a pas été bien comprise, Granados a rappelé que Benoît XVI a laissé des notes sur le sujet qui sont peu utilisées, où il offre les clés pour la purification de l'Eglise. 

    "Le pape interprète la crise des abus comme l'oubli de Dieu. C'est le noyau central de Ratzinger. Le Dieu dont parle Benoît XVI est le Dieu créateur, le centre de la théologie de Ratzinger. Et ce n'est pas un Dieu qui répond à la société démocratique, un Dieu qui s'accommode de la sensibilité d'une certaine époque, mais c'est un Dieu qui va toujours à la rencontre de l'homme", a affirmé Granados. 

    Dieu n'est pas un être sans relations

    Pour le rédacteur, ce Dieu du pape émérite présente deux caractéristiques. " Dieu lui-même est le logos, l'origine rationnelle de toute réalité, la raison créatrice. Et la deuxième caractéristique est propre à la foi chrétienne de savoir que Dieu est amour. Il n'est pas un être dépourvu de relations qui tourne autour de lui-même, car précisément parce qu'il est créateur et englobant, il est relation et amour. La foi de l'incarnation et de sa passion est la plus haute expression de cette conviction". 

    Pour sa part, le professeur Fernando Palacios, professeur de droit canonique à l'Université pontificale de Salamanque, a passé en revue la vision de la liturgie de Ratzinger : "La liturgie nous précède, elle n'est pas à la discrétion de l'Église. Le pape est le gardien et le garant de la tradition et de l'obéissance, il ne peut pas faire ce qu'il veut".

  • Pourquoi tant de nouveaux membres de l'Académie pontificale pour la vie sont-ils en désaccord avec l'enseignement de l'Église sur la vie et la sexualité ?

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Pourquoi tant de nouveaux membres de l'Académie pontificale pour la vie sont-ils en désaccord avec l'enseignement de l'Église sur la vie et la sexualité ?

    Quatre membres récemment nommés à l'académie ont rompu avec l'Eglise sur l'immoralité de l'avortement et/ou de la contraception artificielle.

    27 octobre 2022

    Jusqu'à présent, il est apparu que deux académiciens récemment nommés membres à part entière de l'Académie pontificale pour la vie ont exprimé leur soutien public à l'avortement légalisé, un autre a préconisé l'accès universel à l'avortement et l'utilisation de la contraception artificielle chez les pauvres, et un quatrième nouveau membre, un professeur de théologie morale jésuite, a clairement indiqué qu'il soutenait la contraception artificielle dans certains cas. 

    Le pape François a également nommé au conseil d'administration de l'académie un théologien français, directeur de l'Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour le mariage et les sciences de la famille, qui a semblé promouvoir la contraception de la même manière et a approuvé les bénédictions liturgiques pour les couples homosexuels dans certaines conditions. 

    Les nominations du pape, annoncées le 15 octobre, ont semé la consternation parmi les théologiens moralistes, les juristes et les médecins catholiques qui ont fermement réprouvé ces choix comme étant contraires à l'objectif premier de l'académie. Le pape Jean-Paul II a créé cette institution en 1994 pour "défendre et promouvoir la valeur de la vie humaine et la dignité de la personne".

    Les critiques ont également fait valoir que le choix de ces membres va à l'encontre des propres statuts de l'académie, révisés en 2016, qui exigent que chaque membre ordinaire (le plus haut rang de membre de l'académie) soit choisi pour, entre autres attributs, son "service fidèle dans la défense et la promotion du droit à la vie de toute personne humaine."

    Les nouveaux académiciens, ajoutent les statuts, doivent également "s'engager à promouvoir et à défendre les principes concernant la valeur de la vie et la dignité de la personne humaine, interprétés d'une manière conforme au magistère de l'Église". Cependant, l'obligation pour les nouveaux membres de signer une déclaration promettant de défendre la vie en conformité avec le magistère de l'Église a été supprimée en 2017. 

    Le père George Woodall, théologien moral, ancien secrétaire de coordination de l'Académie pontificale pour la vie, a déclaré au Register le 26 octobre qu'en nommant ces nouveaux membres, dont un conférencier d'une université pontificale qui semble représenter l'école proportionnaliste de théologie morale qui considère le choix entre le moindre de deux maux comme moralement acceptable, les nominations avaient "provoqué anxiété et consternation". 

    "L'immoralité intrinsèque, non pas de tout meurtre de la vie humaine, mais du meurtre délibéré et direct de la vie humaine innocente, telle qu'elle est enseignée à travers les siècles, a été exprimée avec autorité dans l'encyclique Evangelium Vitae de 1995 [du pape saint Jean-Paul II]", a déclaré le père Woodall. "Ce point de départ et de référence constant semble être en danger d'être sapé par ces nominations." 

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  • "Le Vatican doit repenser l'accord avec la Chine"

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    De John Lavenburg sur cruxnow.com :

    Le commissaire américain à la liberté religieuse : Le Vatican doit "repenser" l'accord avec la Chine

    26 oct. 2022

    La Commission américaine sur la liberté religieuse internationale est "extrêmement déçue" par la décision du Vatican de renouveler son accord avec la Chine, et elle l'a exprimé aux échelons supérieurs du gouvernement américain, selon l'un des commissaires.

    "Je comprends certainement, en tant que catholique, que le Vatican joue le jeu à long terme et ne pense pas aux circonstances immédiates, mais je pense que ces accords n'ont produit aucune amélioration de la liberté religieuse pour les catholiques en Chine, et je pense que le Saint-Siège devrait vraiment repenser sa décision de danser avec Xi sur toute cette affaire", a déclaré Stephen Schneck, commissaire de l'USCIRF, à Crux.

    Le président Joe Biden a nommé M. Schneck, un catholique, à cette commission de neuf personnes en juin. L'USCIRF est une commission fédérale indépendante et bipartisane qui surveille et rend compte de la liberté religieuse au gouvernement et au Congrès des États-Unis. Elle est distincte du département d'État.

    En Chine, les catholiques sont depuis longtemps divisés entre ceux qui appartiennent à l'église officielle, sanctionnée par l'État, et une église clandestine fidèle au pape.

    Quelques mois avant la nomination de Schneck, l'USCIRF a publié son rapport 2022, qui indiquait que "malgré l'accord entre le Vatican et la Chine sur la nomination des évêques, les autorités continuent de harceler et de détenir des prêtres catholiques clandestins qui refusent de rejoindre l'association catholique contrôlée par l'État, comme l'évêque Joseph Zhang Weizhu de Xixiang, dans la province de Hebei."

    Il y a aussi le cas du cardinal Joseph Zen, qui, avec cinq autres personnes, a été arrêté en mai en vertu d'une loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin pour collusion présumée avec des forces étrangères. Ils font face à des accusations de sédition pour avoir omis de demander l'enregistrement d'une société locale pour un fonds d'aide aux manifestants pro-démocratie, aujourd'hui disparu, en 2019.

    En outre, le magnat des médias catholiques et défenseur de la démocratie Jimmy Lai purge actuellement une peine de 20 mois de prison pour des accusations liées à son rôle dans des manifestations non autorisées lors des protestations de 2019. Il attend son procès pour des charges distinctes liées à la loi sur la sécurité nationale, pour lesquelles il pourrait être condamné à la prison à vie. Le procès devrait avoir lieu en décembre.

    Schneck a souligné la situation des catholiques clandestins et les cas de Zen et Lai lorsqu'il a remis en question la décision du Saint-Siège de renouveler son accord avec la Chine.

    "Je suis très préoccupé", a déclaré Schneck. "Il est vraiment difficile d'imaginer que, quels que soient leurs espoirs à long terme, la situation immédiate des catholiques sur le terrain en Chine est quelque chose dont je pense que le Saint-Siège devrait se préoccuper."

    Le commissaire de l'USCIRF a ajouté qu'une partie du problème est le manque de transparence du Vatican sur le contenu de l'accord. Et il s'inquiète de la "sinisation" de la religion en Chine par le gouvernement chinois, qui fait essentiellement en sorte que les religions existent en fonction de la culture et de la société chinoises.

    "Je ne peux tout simplement pas imaginer que ce qui se passe actuellement vaille la peine à l'avenir", a déclaré M. Schneck. "En fait, j'irais même jusqu'à dire, c'est mon commentaire personnel, mais il me semble que la Chine pourrait en fait utiliser cet accord pour réprimer davantage les catholiques clandestins en Chine, et si c'est la situation, alors le Vatican est en train de perdre du terrain avec la Chine, et pas du tout de gagner du terrain."

    Le Saint-Siège a annoncé le 22 octobre que son accord avec la Chine concernant la nomination des évêques était renouvelé pour deux années supplémentaires. L'accord a été signé en septembre 2018, et prolongé en octobre 2020. Les termes exacts de l'accord n'ont jamais été rendus publics, mais on pense qu'il permet au Saint-Siège de nommer des évêques à partir d'une sélection de candidats proposés par le gouvernement chinois. Seuls six évêques chinois ont été nommés depuis la conclusion de l'accord.

    Dans l'annonce, le Saint-Siège a déclaré que le Vatican "s'engage à poursuivre un dialogue respectueux et constructif avec le parti chinois pour une mise en œuvre productive de l'accord et un développement ultérieur des relations bilatérales, en vue de favoriser la mission de l'Église catholique et le bien du peuple chinois".

    Interrogé sur le message que le renouveau envoie aux catholiques en Chine, Schneck a répondu que c'est un message de confusion. "Qui sont les pasteurs pour leur foi ?" demande Schneck. "Viennent-ils de l'Eglise de l'État ?"

  • Ce que j'aimerais demander à Mgr Paglia, archevêque de l'Académie pontificale pour la vie

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    De Jane Adolphe sur le National Catholic Register :

    Voici ce que j'aimerais demander à Mgr Paglia, archevêque de l'Académie pontificale pour la vie

    Le dialogue n'est-il pas censé défendre les vérités exprimées dans la loi naturelle, révélées dans l'Écriture et la Tradition et enseignées par le magistère ?

    26 octobre 2022

    L'archevêque Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, a défendu sa décision de nommer, au nom du dialogue, de nouveaux membres qui soutiennent le "choix" de tuer les enfants à naître, et a souligné que sa dernière décision a été prise en consultation avec d'autres personnes après mûre réflexion. 

    Cela soulève quelques questions : 

    Qu'est-ce que le dialogue ? Pourquoi y a-t-il un dialogue ? Quand s'engage-t-on dans le dialogue ? Pour quelles raisons le dialogue est-il justifié ? Sur quel sujet dialogue-t-on ? Comment dialogue-t-on ? Quel est le but ou la fin du dialogue ? Qui s'engage dans le dialogue ? Quels sont les thèmes possibles du dialogue ?

    Le dialogue n'est-il pas censé défendre les vérités exprimées dans la loi naturelle, révélées dans l'Écriture et la Tradition et enseignées par le magistère ? Traitons-nous l'opposition à l'avortement comme une partie insignifiante de la tradition catholique et manquons-nous d'approfondir notre compréhension de celle-ci ? Qu'est-ce qui doit être approfondi dans le meurtre des bébés ? Quelles vérités permanentes sont latentes dans ce domaine et nous ont échappé ?

    L'Académie pontificale pour la vie a montré qu'elle devenait un partenaire trop silencieux de groupes tels que le Forum économique mondial (WEF), ses partisans dans le monde des affaires et les anciens élèves de son forum Young Global Leaders. 

    La nomination de Mariana Mazzucato, qui est "étroitement liée au Forum économique mondial" et "admirée par Bill Gates", est particulièrement scandaleuse parce qu'elle implique l'Académie pontificale pour la vie, qui a été fondée en 1994 spécifiquement pour étudier, informer et former sur "les principaux problèmes de la biomédecine et du droit, relatifs à la promotion et à la défense de la vie, surtout dans la relation directe qu'ils ont avec la morale chrétienne et les directives du magistère de l'Église".

    De telles nominations pourraient-elles conforter les critiques selon lesquelles l'académie considère de tels mouvements comme un moyen pour l'Eglise de minimiser la protection des bébés pour embrasser un ensemble de questions liées à la vie, telles que la vie et le changement climatique, la vie et les nouveaux systèmes alimentaires, la vie et COVID-19, ou la vie et les affaires ? Ou s'agit-il d'un exemple du nouveau dogme de l'"inclusivité" qui pousse à accepter des modes de vie alternatifs pécheurs ?

    Ou peut-être s'agit-il simplement d'un autre exemple de promotion des objectifs de développement durable de l'Agenda 2030 de l'ONU, comme la promotion des droits sexuels sous le couvert de la santé ? Le président de l'Académie pontificale pour la vie a-t-il oublié la Note du Saint-Siège en réponse à l'Agenda 2030 de l'ONU ? Cette note, adressée au secrétaire général de l'ONU, était sans ambiguïté : 

    "Le droit à la santé étant un corollaire du droit à la vie, il ne peut jamais être utilisé comme un moyen de mettre fin à la vie d'une personne, qui est telle de la conception à la mort naturelle." (21.b)

    Oui, nous devons soutenir le dialogue, mais ceux qui s'y engagent en tant que membres de l'Académie pontificale pour la vie doivent le faire selon les propres statuts de l'académie - par "un service fidèle dans la défense et la promotion du droit à la vie de toute personne humaine", un principe cohérent avec les vérités éternelles confiées à l'Église.

    Jane Adolphe, diplômée en droit civil (LLB/BCL) et en droit canonique (JCL/JCD), est professeur de droit à l'Ave Maria School of Law, à Naples, en Floride, avec une expertise en droit international des droits de l'homme. De 2003 à 2011, elle a travaillé pour la section des relations avec les États de la Secrétairerie d'État au Vatican, en tant que conseillère juridique extérieure des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Puis, en 2011, pendant les dernières années du pontificat du pape Benoît VI, elle a servi en tant qu'experte interne travaillant dans l'État de la Cité du Vatican, et a continué à occuper ce poste pendant le pontificat du pape François, jusqu'à sa démission en 2020.

  • "Elargis l'espace de ta tente" : le Vatican dévoile le cadre de la prochaine étape des discussions synodales

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    D'Hannah Brockhaus sur le National Catholic Register :

    Synode sur la synodalité : Le Vatican dévoile le cadre de la prochaine étape des discussions

    Le texte relève divers défis auxquels l'Église est confrontée dans le monde, tels que la sécularisation croissante, la conversion forcée et la persécution religieuse, le manque de structures pour les personnes handicapées et le cléricalisme.

    27 octobre 2022

    Le Vatican a révélé jeudi un document clé pour guider la prochaine étape des discussions du Synode sur la synodalité. 

    Le document de travail, intitulé "Elargis l'espace de ta tente", couvre des questions sur un large spectre, de la crise des abus sexuels du clergé à l'unité des chrétiens. Le texte appelle à "une Église capable d'une inclusion radicale" et indique que de nombreux rapports synodaux ont soulevé des questions sur l'inclusion et le rôle des femmes, des jeunes, des pauvres, des personnes s'identifiant comme LGBTQ, et des divorcés et remariés. 

    Le document de travail de 44 pages est officiellement appelé DCS (Document for the Continental Stage). Il résume les rapports communiqués au Vatican par les conférences épiscopales, les congrégations religieuses, les départements de la Curie romaine, les mouvements laïcs et d'autres groupes et individus.

    Publié le 27 octobre, le document se veut "l'instrument privilégié à travers lequel le dialogue des Eglises locales entre elles et avec l'Eglise universelle peut se dérouler pendant l'Etape continentale".

    Le texte relève divers défis auxquels l'Église est confrontée dans le monde, tels que la sécularisation croissante, la conversion forcée et la persécution religieuse, le manque de structures pour les personnes handicapées et le cléricalisme.

    Il identifie la célébration de la messe, que ce soit selon le missel d'avant Vatican II ou la liturgie d'après Vatican II, et l'accès à l'Eucharistie, comme des "nœuds de conflit" dans l'Église et cite une grande "diversité d'opinions" sur le sujet de l'ordination sacerdotale des femmes, que certains rapports appellent de leurs vœux et que d'autres considèrent comme "une question fermée".

    "Elargis l'espace de ta tente" n'est "pas un document concluant", mais destiné à susciter le dialogue et à susciter des réactions sur ce que devraient être les priorités de discussion lors de la première session du Synode des évêques en octobre 2023.

    Le texte servira de base à la prochaine étape des discussions synodales : Les Assemblées continentales, qui se tiendront sur différents continents entre janvier et mars 2023.

    En particulier, le document présente trois questions de réflexion auxquelles les Assemblées continentales devront répondre après avoir lu et prié sur son contenu :

    Quelles sont les intuitions qui résonnent le plus fortement avec les expériences vécues et les réalités de l'Eglise sur votre continent ? Quelles expériences sont nouvelles ou éclairantes pour vous ?

    Quelles tensions ou divergences substantielles apparaissent comme particulièrement importantes dans la perspective de votre continent ? Par conséquent, quelles sont les questions ou les problèmes qui devraient être abordés et considérés dans les prochaines étapes du processus ?

    Au vu de ce qui ressort des deux questions précédentes, quels sont les priorités, les thèmes récurrents et les appels à l'action qui peuvent être partagés avec d'autres Eglises locales dans le monde et discutés lors de la première session de l'Assemblée synodale en octobre 2023 ?

    Tous les diocèses catholiques sont invités à donner leur avis sur ces questions. Les réactions des diocèses seront recueillies et synthétisées par les conférences épiscopales, qui partageront leurs réponses avec l'Assemblée continentale.

    Les Assemblées continentales se réuniront entre janvier et mars 2023. Selon le document, elles devraient être composées de représentants de l'ensemble du peuple de Dieu, en veillant particulièrement à assurer la participation des femmes, des jeunes, des personnes vivant dans la pauvreté, des représentants d'autres religions et des personnes sans affiliation religieuse. 

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