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Débats - Page 209

  • La catéchèse d'un évêque sur la personne humaine et l'idéologie du genre

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    De Mgr Michael F. Burbidge, évêque d'Arlington, sur le site de son diocèse :

    (traduction DeepL)

    Une catéchèse sur la personne humaine et l'idéologie du genre 
    Mgr Michael F. Burbidge, évêque d'Arlington

    Introduction

    Au cours de la dernière décennie, notre culture a vu l'acceptation croissante de l'idéologie transgenre - c'est-à-dire l'affirmation selon laquelle le sexe biologique et l'identité personnelle d'une personne n'ont aucun lien nécessaire et pourraient en fait se contredire. Selon ce point de vue, "l'identité humaine" est auto-définie et "devient le choix de l'individu". (1) Par conséquent, notre culture connaît une augmentation rapide du nombre de personnes revendiquant une identité contraire à leur sexe biologique. Les tentatives de prise en compte de ces revendications ont déjà entraîné d'énormes bouleversements dans nos systèmes sociaux, juridiques et médicaux.

    Cette situation représente un défi sérieux pour tous les membres de l'Église car elle présente une vision de la personne humaine contraire à la vérité. Elle est particulièrement préoccupante pour nos jeunes, comme l'a averti le pape François :

    Aujourd'hui, les enfants - les enfants ! - apprennent à l'école que chacun peut choisir son sexe. Pourquoi enseigne-t-on cela ? (2)

    Ne jouons pas avec les vérités. C'est vrai que derrière tout ça, on trouve l'idéologie du genre. Dans les livres, les enfants apprennent qu'il est possible de changer de sexe. Le genre, être une femme ou être un homme, serait-il une option et non un fait de nature ? Cela conduit à cette erreur. Appelons les choses par leur nom. (3)

    La "dysphorie de genre" est une condition psychologique dans laquelle un homme ou une femme biologique en vient à sentir que son identité émotionnelle et/ou psychologique ne correspond pas à son sexe biologique et "éprouve une détresse cliniquement significative" en conséquence. (4) Les situations impliquant la dysphorie de genre doivent toujours être abordées avec une charité et une compassion pastorales ancrées dans la vérité. Toute discrimination injuste ou toute insensibilité inutile dans le traitement de ces situations doit être évitée et/ou corrigée.

    En même temps, en répondant à cette question de manière juste et charitable, on ne peut nier ou obscurcir la vérité de notre nature créée et de la sexualité humaine. En effet, la charité exige toujours la présentation claire de la vérité. Comme l'a observé le Pape Saint Paul VI, " C'est une manifestation exceptionnelle de charité envers les âmes que de ne rien omettre de la doctrine salvatrice du Christ ". (5) De la médecine, de la loi naturelle et de la révélation divine, nous savons que chaque personne est créée soit mâle soit femelle, dès le moment de la conception. "Il faut souligner", écrit le pape François, que "le sexe biologique et le rôle socioculturel du sexe (gender) peuvent être distingués mais pas séparés... C'est une chose d'être compréhensif envers la faiblesse humaine et les complexités de la vie, et une autre d'accepter des idéologies qui tentent de séparer ce qui sont des aspects inséparables de la réalité." (6)

    Ce document présente l'enseignement de l'Église catholique sur l'identité sexuelle et la question des transgenres et offre quelques observations pastorales. Il n'a pas pour but d'anticiper ou de répondre à toutes les situations. Il fournit plutôt les principes de l'enseignement catholique pour encourager les fidèles et les guider dans leur réponse à une situation culturelle de plus en plus difficile.  

    Bonté/don de la personne humaine et sexualité humaine

    La personne humaine, créée à l'image de Dieu, est un être à la fois corporel et spirituel. Le récit biblique exprime cette réalité dans un langage symbolique lorsqu'il affirme que "le Seigneur Dieu forma l'homme de la poussière du sol, il souffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant". L'homme, entier et complet, est donc voulu par Dieu. 

    Le corps humain participe à la dignité de "l'image de Dieu" : il est un corps humain précisément parce qu'il est animé par une âme spirituelle, et c'est toute la personne humaine qui est destinée à devenir, dans le corps du Christ, un temple de l'Esprit... 

    L'unité de l'âme et du corps est si profonde qu'il faut considérer l'âme comme la "forme" du corps : c'est-à-dire que c'est grâce à son âme spirituelle que le corps fait de matière devient un corps vivant, un corps humain ; l'esprit et la matière, dans l'homme, ne sont pas deux natures unies, mais leur union forme une seule nature (7).

    L'enseignement de l'Église repose sur trois principes, tous connaissables par la raison humaine. Premièrement, la personne humaine est une "âme incarnée", le composite du spirituel et du physique. L'âme humaine est créée pour animer un corps particulier. Être une personne humaine signifie être une unité de corps et d'âme dès le moment de la conception. Ainsi, le corps révèle non seulement l'âme, mais aussi la personne ; la personne, en tant qu'unité de corps et d'âme, agit à travers le corps. Ainsi, le corps de chaque personne, donné par Dieu dès le moment de la conception, n'est ni étranger ni un fardeau, mais une partie intégrante de la personne.

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  • Sur "le totalitarisme mou" (Rod Dreher)

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Rod Dreher et « le totalitarisme mou »

    Si son nom circule peu dans les media français, Rod Dreher, 54 ans, figure parmi les « commentateurs chrétiens de tendance conservatrice les plus connus en Occident, du moins aux États-Unis », selon le site catholique canadien Le Verbe qui l’interroge sur son dernier essai Résister au mensonge : vivre en chrétiens dissidents (Artège). L’ancien collaborateur au New York Times rebondit sur le succès qui l’avait fait connaître, Le pari bénédictin ou comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus (Artège, 2017). Issu d’une famille méthodiste, converti au catholicisme en 1993 puis à l’orthodoxie en 2006, Rod Dreher est l’une des plumes du mensuel The American Conservative, fondé il y a presque 20 ans par Pat Buchanan, ancien conseiller de Richard Nixon.

    Dreher, comme beaucoup d’Américains, raisonne de manière apocalyptique. À ses yeux, le christianisme s’effondre, l’Église est décadente, le mensonge gagne partout et « la société nous persécute de plus en plus ». Une sorte de survivalisme doit pousser les chrétiens à s’organiser contre le « totalitarisme mou ». Un concept difficile à définir : celui-ci « n’est pas dur au sens de la persécution, comme c’était le cas dans le bloc soviétique, mais c’est tout de même un totalitarisme parce qu’il insiste sur le fait qu’il n’y a qu’une seule façon de comprendre le monde, et que les gens doivent être punis s’ils ne la partagent pas ». Ainsi en va-t-il sur toutes les questions sociétales. Par exemple, les dogmes du wokisme, loin d’éveiller les esprits, mettent en sommeil tout débat libre et contradictoire. L’Amérique, sanctuaire de la liberté, en devient ainsi le tombeau.

    Cette idée n’est pas nouvelle. Déjà, en 1995, le célèbre journaliste de Newsweek Edward Behr (1926-2008) parlait d’Une Amérique qui fait peur (Plon, 1995) où il égrenait notamment les excès d'un féminisme échevelé et les abus du politiquement correct, un mot alors peu répandu chez nous. Mais c’est comme le dérèglement climatique : les choses vont plus fort et plus vite. Et le mal dont parlait Behr ne cessa de métastaser : pour Dreher, la société américaine se déchristianise à toute vitesse et victimes de l’embourgeoisement, la plupart des chrétiens ne s'en aperçoivent pas ou pactisent avec l'esprit du temps. Ils renoncent à l’idée même d’être persécutés. Mais pays de Disney, comprend-on seulement ce que cela veut dire vraiment ? 

    En réalité, le « totalitarisme mou » est un oxymore« Il est beaucoup plus difficile de résister à ce type de totalitarisme, car si vous l’acceptez, vous vous sentez bien », affirme Dreher. Allez expliquer ça aux gens. Le journaliste a beau citer le Meilleur des mondes, le roman d’anticipation Aldous Huxley paru en 1931, ce concept est contre-intuitif :

    Trois points caractérisent le « soft totalitarianism » :

    - il n’y a pas de goulag ;

    - tout se fait au nom de la compassion ;

    - les grandes entreprises donnent la mesure, plus que l’État.

    Cela fait quand même beaucoup de différences avec l’URSS, la Corée du Nord ou la Chine, où la compassion n’est pas le premier mot qui vous vient à l’esprit. À ce propos, Dreher donne un exemple : « Nous n’avons pas le droit de dire quoi que ce soit qui puisse être considéré comme une critique des personnes trans, car si nous le faisons, nous pourrions les pousser au suicide ». Difficile de qualifier pareille interdiction de « totalitaire » , en tout cas pas au sens que le XXe siècle donna à ce mot d’une noirceur terrifiante. Dreher se fonde sur des témoignages de personnes persécutées par les soviétiques ou les nazis mais on a bien du mal à y trouver des similitudes avec les réflexes mentaux produits par la société de consommation.

    La réflexion sur le totalitarisme est souvent biaisée par le regard que les Russes portent sur un Occident qu’ils jalousent et méprisent à la fois. Un monument comme Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) proclamait qu’ « on asservit les peuples plus facilement avec la pornographie qu’avec les miradors »« La TV vous contrôle non en vous regardant mais par ce qu’elle vous montre », renchérissait l’écrivain fantasque Edward Limonov (1943-2020), dans le Grand hospice occidental (Bartillat). Il y récusait le mythe de Big Brother développé par George Orwell dans 1984. Orwell imaginait la dictature de demain sur les modèles nazi et soviétique, sans voir que les régimes casqués et bottés allaient devenir archaïques, inutiles et surtout contre-productifs : la résistance pacifique à l’oppression et le martyr triomphent toujours – moralement et donc, à terme, politiquement – de la persécution militairement planifiée.

    Le « totalitarisme mou » serait donc ça : le pouvoir définit ce qui est moral pour disqualifier ce qui menace son existence ou la place de ceux qui l'occupent. La parole ne fait qu'habiller une volonté de puissance. Rod Dreher a le mérite de vouloir éveiller à cette réalité qui n’est pas le propre de notre époque.

    Pour aller plus loin : Rod Dreher : « Si nous ne sommes pas prêts à souffrir, nous sommes perdus »
  • Jamais un rite liturgique n’a existé sous deux formes différentes

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    Du site "Pro Liturgia" :

    17 août 2021

    Les fidèles - et parmi eux des théologiens et des historiens - qui, pour x raisons sur lesquelles nous ne reviendrons pas ici, demandent le maintien des « deux formes du rite romain » oublient une chose capitale : qu’au cours de l’histoire de l’Église, jamais un rite liturgique n’a existé sous deux formes différentes. Au cours des siècles, aucun rite n’a été décliné sous des « formes » différentes ». Il n’y a toujours qu’une seule forme du rite milanais, une seule forme du rite lyonnais, une seule forme du rite mozarabe, une seule forme du rite de Saint Jean Chrysostome... et une seule forme du rite romain.

    L’histoire des différents rites reconnus par l’Église nous apprend ainsi que vouloir décliner un rite en plusieurs forme est d’une certaine manière une « nouveauté anti-liturgique » pouvant conduire à plus ou moins long terme à la dégénérescence de ce rite ou du moins à la dégénérescence de certaines de ses formes avec, pour conséquence possible, l’égarement des fidèles.

    Voici ce qu’enseigne à ce sujet Pie XII dans « Mediator Dei » : « (...) Sans doute, la liturgie de l’antiquité est-elle digne de vénération ; pourtant, un usage ancien ne doit pas être considéré, à raison de son seul parfum d’antiquité, comme plus convenable et meilleur, soit en lui-même, soit quant à ses effets et aux conditions nouvelles des temps et des choses. Les rites liturgiques plus récents eux aussi, sont dignes d’être honorés et observés, puisqu’ils sont nés sous l’inspiration de l’Esprit-Saint, qui assiste l’Église à toutes les époques jusqu’à la consommation des siècles ; et ils font partie du trésor dont se sert l’insigne Épouse du Christ pour provoquer et procurer la sainteté des hommes. Revenir par l’esprit et le cœur aux sources de la liturgie sacrée est chose certes sage et louable, car l’étude de cette discipline, en remontant à ses origines, est d’une utilité considérable pour pénétrer avec plus de profondeur et de soin la signification des jours de fêtes, le sens des formules en usage et des cérémonies sacrées ; mais il n’est pas sage ni louable de tout ramener en toute manière à l’antiquité. (...) De même, en effet, (...) qu’aucun catholique sérieux ne peut écarter les lois en vigueur pour revenir aux prescriptions des sources anciennes du Droit canonique, de même, quand il s’agit de liturgie sacrée, quiconque voudrait revenir aux antiques rites et coutumes, en rejetant les normes introduites sous l’action de la Providence, à raison du changement des circonstances, celui-là évidemment, ne serait point mû par une sollicitude sage et juste. Une telle façon de penser et d’agir ferait revivre cette excessive et malsaine passion des choses anciennes qu’excitait le concile illégitime de Pistoie, et réveillerait les multiples erreurs qui furent à l’origine de ce faux concile et qui en résultèrent, pour le grand dommage des âmes, erreurs que l’Église, gardienne toujours vigilante du « dépôt de la foi » à elle confié par son divin Fondateur, a réprouvées à bon droit. Car des desseins et des initiatives de ce genre tendent à ôter toute force et toute efficacité à l’action sanctificatrice, par laquelle la liturgie sacrée oriente, pour leur salut, vers le Père céleste les fils de l’adoption. (...) »

  • "Non" aux politiques anti-natalistes

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    De Camille Mukoso, SJ, sur Vatican News :

    Le Cardinal Ouédraogo dit «non» aux politiques anti-natalistes

    Le Cardinal Philippe Ouédraogo appelle les fidèles chrétiens à s’ériger aux antipodes des fausses politiques en matière de procréation et de vie familiale. Pour lui, il est plus que temps de se tourner vers un christianisme de la vie.

    L’archevêque de Ouagadougou au Burkina Faso, le cardinal Philippe Ouédraogo, a mis en garde ses ouailles contre les fausses politiques en matière de procréation et de vie familiale en Afrique, notamment les tentatives de lier la pauvreté en Afrique au nombre de la population. «Nous [Ndlr : les Africains] devons dire NON à tous les concepts et politiques anti-natalistes», a déclaré l’archevêque de Ouagadougou lors de la célébration eucharistique marquant le 26e pèlerinage archidiocésain au sanctuaire de Notre-Dame de Yagma.

    Le contrôle des naissances n’est pas l’autre nom du développement

    Pour le cardinal Ouédraogo, il faut rejeter toutes les fausses politiques qui imputent à la démographie africaine le lourd tribut de la pauvreté du berceau de l’humanité. Il est vrai que l'Église est appelée à éduquer les chrétiens à la parentalité responsable, mais qu'on ne s'y trompe pas: «la voie du développement de nos pays n'est pas d'abord conditionnée par le contrôle des naissances», a souligné le président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar, SCEAM. Selon lui, pour sortir l’Afrique du marasme de sa pauvreté tant décriée, les gouvernements doivent lutter contre la corruption, l'analphabétisme, la mauvaise gouvernance et les injustices sociales qui minent le continent plutôt que de s’en prendre à la vie. Et d’ajouter: «nous sommes convaincus que l'avenir de nos sociétés, et de notre Église en tant que famille de Dieu, dépend de l'avenir de nos familles».

    Promouvoir une culture de la vie

    Dans cette optique, le cardinal Ouédraogo a invité les fidèles à revenir aux valeurs traditionnelles africaines qui valorisent et promeuvent la vie. Il a également souligné le rôle de la famille dans la construction des sociétés et la promotion des valeurs humaines. «Nos familles chrétiennes doivent être de véritables communautés de vie et d'amour, unies dans la prière à l'exemple de la famille de Nazareth, qui était un lieu de prière», a exhorté l’archevêque de Ouagadougou.

    Le rôle des grands-parents et des personnes âgées 

    Faisant référence à la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, décrétée par le pape François, le cardinal Ouédraogo a lancé un appel à la solidarité et à la proximité, sans distinction de tribu ou de religion :«nous devons donc, à l'exemple de Marie, vivre la charité en rendant visite à toutes ces personnes âgées [Ndlr :référence faite à la visite à Elisabeth] qui se sentent seules et qui ont besoin de nous, même si elles ne sont pas de notre famille ou de notre religion». «La solidarité avec les personnes âgées est une forme très élevée de charité», a-t-il déclaré, avant de conclure: «dans notre contexte de médias sociaux, cela peut également s’étendre aux appels téléphoniques ou à des messages, sans oublier la joie que procure la présence physique».

  • La stratégie militaire occidentale en Afghanistan : une longue litanie d'erreurs

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    De Ludovic Lauvaucelle sur La Sélection du Jour :

    Afghanistan : une sortie piteuse après 20 ans d’errements

    « Quand vous êtes blessé, étendu sur une plaine afghane, et que des femmes approchent pour vous couper en morceaux, ayez la force de vous faire sauter la cervelle pour rejoindre votre Dieu comme un soldat ». Nul ne sait si ces mots du poète Rudyard Kipling, qui participa à l’expédition britannique au 19ème siècle, résonnaient dans les oreilles du Président Joe Biden quand il a annoncé, le 14 avril dernier, le retrait définitif des troupes américaines. L’Oncle Sam voulait donner à son départ un avant-goût de victoire. Pensez donc ! La formidable armée afghane comptait 300 000 soldats et 30 000 membres de forces spéciales bien équipées. Le mois dernier, le même Président Biden déclarait qu’il était « très improbable de voir les Talibans prendre le contrôle du pays ». La stratégie US, explique David Loyn pour The Spectator (article en lien ci-dessous), était de laisser les forces afghanes contenir les Talibans pendant qu’un accord de paix honorable serait négocié.

    Les Américains n’ont rien vu venir ou rien voulu voir. Pourtant, les soldats afghans étaient éparpillés dans des bastions. Ils étaient mal nourris, rarement payés. Les munitions et le carburant disparaissaient régulièrement avant de les atteindre. Des unités entières étaient composées de « fantômes » dont les salaires étaient empochés par les officiers supérieurs. Naïfs ou cyniques, les Américains étaient décidés à partir coûte que coûte. Les hélicoptères de l’US Army évacuent maintenant les personnels de leur ambassade comme ils l’avaient fait à Saïgon en 1975…

    La stratégie militaire occidentale est une longue litanie d’erreurs. George W. Bush, en approuvant le plan de Donald Rumsfeld, a d’abord fait des chefs de guerre tribaux la première force pour contrer les Talibans et Al-Qaeda. Le soutien occidental se limitait à des bombardements aériens tactiques et quelques forces spéciales. Des millions de dollars ont été versés à des malfaiteurs dont la violence pendant la décennie 90 a fait le lit du soutien aux Talibans. Après 2001, ces mêmes chefs de guerre corrompus se sont imposés pour obtenir des postes de pouvoir dans l’administration afghane, une fois les Talibans chassés. Juste avant de fuir, le 15 août, le président afghan Ashraf Ghani a appelé ces chefs de milices à combattre avec l’armée afghane. Appel dérisoire : ceux qui avaient été des parasites pendant 20 ans se sont rendus sans résistance. Le terrain était donc miné avant l’arrivée massive des troupes occidentales. On peut ensuite évoquer le manque d’objectifs militaires, le fourvoiement de la guerre en Irak, l’échec à s’assurer le soutien des Pakistanais… Après les attentats de septembre 2001, les forces internationales ont graduellement augmenté pour atteindre 150 000 hommes et femmes sans qu’une stratégie claire soit établie. D’un engagement limité à des forces locales, on est passé à un « Plan Marshall » dont le but utopique était de transformer une société tribale en démocratie embrassant l’ « American dream ».

    20 ans après, un coût équivalent au « Plan Marshall » d’après-guerre a été dépensé. L’Afghanistan de 2021 est bien différent de celui de 2001. Près de 70% de la population a moins de 30 ans. Ces jeunes n’ont pratiquement pas connu la précédente dictature de ces islamistes pashtouns. Comment ceux-ci vont-ils conserver leur pouvoir sans exercer une violence constante ? Ceux qui étaient vus comme des libérateurs contre les milices mafieuses avant 2001 ont montré leurs limites. Non seulement ils n’ont pas de compétences pour gouverner mais ils se comportent comme ceux qu’ils ont combattus jadis. Ils dédient au moins autant d’énergie au trafic de drogues qu’à l’imposition de la sharia… Les Talibans vont être confrontés à une situation inédite pour conserver le pouvoir.

    Il est frappant de constater la vitesse avec laquelle la Chine a reconnu la nouvelle donne afghane. Comme au 19ème siècle entre Britanniques et Russes, comme au 20ème siècle entre Soviétiques et Américains, l’Afghanistan reste un point clé sur l’échiquier du 21ème siècle. Le Secrétaire d’Etat US, Anthony Blinken, a mis en avant que les « intérêts américains et chinois étaient alignés en Afghanistan ». On imagine mal en effet les Chinois tolérer un nouveau foyer du terrorisme islamique s’y développer alors qu’ils partagent une longue frontière avec l’Afghanistan. Ils auront donc des arguments forts auprès du Pakistan pour garder les Talibans « sous contrôle ». C’est l’espoir (lâche) des Occidentaux.

    Placer ses espoirs dans le pouvoir totalitaire chinois pour éviter un nouveau bain de sang en Afghanistan reste un aveu d’impuissance pour l’Occident. Les Chinois pourraient disposer d’un nouveau pion pour progresser dans la région (face aux Russes et aux Indiens). Un pion qui ressemble à un « fou » dangereux mais aux ordres. Ces « Talibans 2.0 » ont par exemple déjà indiqué qu’ils ne s’attaqueraient pas à la communauté chiite. On voit là l’influence d’un autre allié de la Chine : l’Iran. 

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : What went wrong in Afghanistan

    >>> Lire l'article sur : The Spectator

  • Après le provax et l'antivax, le freevax

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, traduit en français par Diakonos.be :

    Vaccins. Réponse à ceux qui refusent de servir de cobayes. Débat.

    À en juger par l’abondant courrier des lecteurs et par les réactions que nous avons reçus, l’intervention du professeur Pietro De Marco (photo, avec ses œuvres d’art exposées) sur Settimo Cielo le 9 août dernier ont véritablement fait mouche :

    > Apocalyptiques et libertaires. Les velléités de rébellion suicidaire des cathos antivax

    À proprement parler, la critique de De Marco ne touche pas seulement les catholiques, surtout issus des milieux traditionnalistes, qui se rebellent contre les règles en matière de vaccination qui ont été adoptées dans le monde entier. Certains penseurs laïcs et progressistes de premier plan, tels que les philosophes réputés Massimo Cacciari et Giorgio Agamben en Italie soutiennent des contestations analogues.

    À tous, De Marco leur reproche l’erreur grave de revendiquer la liberté de quelque imposition que ce soit, sans comprendre qu’ainsi, on se remet corps et âme à « un sympathique dictateur libertaire » qui « concède, et légitime même, toutes les libertés privées » et ce faisant, c’est non seulement la conception chrétienne de la politique et de l’État mais en définitive celle de l’homme lui-même qui part en fumée.

    Une voix au-dessus de tout soupçon est venue reconnaître la solidité de l’analyste de De Marco, celle d’Andrea Grillo, professeur de théologie à l’Athénée pontifical Saint-Anselme de Rome, qui a souvent débattu avec De Marco en adoptant des positions progressistes.

    « Contrairement à De Marco – conclut Grillo dans son commentaire – je ne suis nullement convaincu que le tournant libéral soit une catastrophe. Mais il me semble qu’il a effectué l’analyse des dynamiques en jeu dans les polémiques actuelles de main de maître et avec une détermination qui force le respect. Pour cela, je le remercie en me réjouissant pour son courage : chanter hors du chœur n’est jamais chose aisée ».

    Cependant, d’autres s’opposent à De Marco en adoptant une position médiane, ni favorable ni hostile au vaccin, mais en faveur d’une totale liberté de choix et donc également du refus de se faire vacciner, en tenant compte en toute conscience des potentiels effets indésirables du vaccin.

    C’est le cas du P. Mauro Gagliardi, 46 ans, théologien de premier plan et auteur, entre autres, d’un épais traité de dogmatique catholique, « La Verità è sintetica », édité chez Cantagalli et présenté en décembre 2017 avec force louanges au Vatican par le cardinal Gerhard L. Müller, le préfet sortant de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Voici ci-dessous la lettre dans laquelle Gagliardi argumente sa position, avec la réplique de De Marco.

    *

    La lettre de Mauro Gagliardi

    Cher M. Magister,

    J’ai lu avec attention la contribution de Pietro De Marco, qui nous a habitués à des réflexions de grande qualité, comme l’est – surtout par ses références savantes – également son récent article concernant les antivax. N’étant pas compétent en la matière, je n’entrerai pas dans le débat sociologique ou politique et, de plus, vu le climat dogmatique qui s’est désormais créé, je déclare d’emblée ne pas être antivax. Je pense toutefois que polariser le débat entre provax et antivax, entre illuminés et rétrogrades, entre « nomiques » – du grec « nomos », loi – et « anomiques », est réducteur. Il me semble qu’il existe au minimum une troisième option, celle du vaccin libre, de ce qu’on appelle le freevax.

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  • L'état de santé du cardinal Burke, contaminé par la covid, est préoccupant

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    De Antoine Pasquier sur le site de Famille Chrétienne :

    Atteint par le Covid, le cardinal Burke serait dans un état préoccupant

    Atteint par le Covid, le cardinal Burke serait dans un état préoccupant
    A.GIULIANI-CPP-CIRIC

    17/08/2021

    Quatre jours plus tard, à la veille de la fête de l’Assomption, un nouveau message annonçait que l’ancien archevêque de Saint-Louis, connu pour ses positions pro-vie et son attachement à la liturgie traditionnelle, avait été « admis à l’hôpital et est assisté par un ventilateur ». Ce second tweet se voulait rassurant : « les médecins sont encouragés par ses progrès ».

    Cardinal Burke has been admitted to the hospital with COVID-19 and is being assisted by a ventilator. Doctors are encouraged by his progress. H.E. faithfully prayed the Rosary for those suffering from the virus. On this Vigil of the Assumption, let us now pray the Rosary for him.

    — Cardinal Burke (@cardinalrlburke) August 15, 2021

    Opposé aux vaccins utilisant des foetus avortés

    Le cardinal âge de 73 ans n'a pas fait savoir publiquement s'il avait été vacciné contre le coronavirus. Il avait exprimé son opposition à la production et à l’utilisation de vaccins ayant eu recours à des lignées cellulaires de fœtus avortés. « Il n’est jamais moralement justifié de développer un vaccin en utilisant ces lignées », avait-il déclaré en mai 2020 lors du Rome Life Forum sur la crise sanitaire internationale. « L’idée de l'introduction d'un tel vaccin dans son corps est à juste titre odieuse ». Cette prise de position allait à l’encontre de celle développée dans le même temps par la Congrégation pour la doctrine de la foi qui, en décembre 2020, affirmait « moralement acceptable d'utiliser des vaccins anti-Covid-19 qui ont eu recours à des lignées cellulaires de fœtus avortés dans leur processus de recherche et de production » en l’absence d’autres alternatives.

    Dans un article du 21 mars 2020, « Combat against the Coronavirus, COVID-19 », sur son site internet, le cardinal estimait justifié « de connaître et d'utiliser tous les moyens naturels pour nous défendre contre la contagion. C'est un acte de charité fondamental que d'utiliser tous les moyens prudents pour éviter de contracter ou de propager le coronavirus ».

  • "Le christianisme n'est pas à vendre"

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    Lu sur De Standaard : 

    18 août 2021

    p. 26 : Le christianisme n'est pas à vendre

    Opinion de Monseigneur Johan Bonny :

    Dans le document de vision du gouvernement flamand, l'usage pastoral ou ecclésiastique d'un bâtiment d'église est à peine mentionné, au contraire. S'il est mentionné (à la toute fin, d'ailleurs), c'est de façon négative : l'usage ecclésiastique est vu comme un obstacle à la réaffectation par le pouvoir civil. Dans le cas de la réaffectation d'une gare, d'un cinéma ou d'un théâtre, ce langage serait approprié, mais pas pour un bâtiment religieux. Les évêques ont toujours insisté - et continueront à le faire - sur le fait que les bâtiments d'église sont des édifices sacrés et, en tant que tels, méritent le respect, également en cas d'utilisation secondaire ou de réutilisation. ... le christianisme n'est pas en vente. Ce que les juifs ne peuvent imaginer dans une synagogue, les musulmans dans une mosquée ou les francs-maçons dans un temple de la Loge, les chrétiens ne peuvent l'imaginer dans une église. Le respect mutuel s'applique à tous et, in fine, par fidélité à la tradition chrétienne qui, par la nature même de son message, donne la priorité au social sur le privé, au non-profit sur le profit, au commun sur le privé. Bien sûr, toute activité a un aspect social, mais tout aspect social ne profite pas à la société dans son ensemble. 

  • "Abject" : tempête médiatique et politique autour du film "Unplanned" programmé par C8

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Polémique après la diffusion du film pro-vie « Unplanned » par C8

    Michael Kubeisy Unplanned, Saje Distribution

    17/08/21

    Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a enregistré plusieurs saisines après la diffusion du film pro-vie "Unplanned" par C8 lundi 16 août. D’après ces signalements, le film pourrait constituer une entrave à l’IVG.

    La polémique n’en finit plus autour de la diffusion du film pro-vie « Unplanned » sur la chaîne C8 lundi 16 août dans la soirée. Plusieurs signalements ont été enregistrés auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) dénonçant une entrave à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Car si les chaînes déterminent librement le choix de leurs programmes, il est possible d’alerter le CSA après diffusion « au sujet d’un éventuel manquement à la loi ou à une obligation ». L’organisme a donc annoncé qu’il allait instruire ce dossier. Pour mémoire, le délit d’entrave à l’IVG est passible, en France, de 30.000 euros d’amende et deux ans d’emprisonnement.

    En amont de la diffusion de ce film, plusieurs personnalités avaient réagi quant à la programmation de C8. Ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Morano avait ainsi dénoncé « un outil de propagande anti-avortement abject » et « une fiction allant à l’encontre de nos valeurs ». Sans surprise, la ministre Marlène Schiappa avait emboîté le pas en twittant : « Accéder à l’IVG est un droit en France, nos aînées se sont battues pour l’obtenir, nous nous battons pour le garantir ! Non à l’entrave, non à la culpabilisation ».

    Mais de quoi parle exactement ce film ? Unplanned est l’histoire vraie d’Abby Johnson, jeune directrice de Planned Parenthood, l’équivalent américain du Planning Familial, devenue militante « pro-life » après avoir assisté à l’avortement par aspiration d’un fœtus de treize semaines. Taxé, à tort, de propagande anti-avortement, le film a rencontré un franc succès lors de sa sortie en salles aux États-Unis : 6 millions de dollars de recettes en un week-end, 21 millions de dollars de Box-Office et quatrième place au classement des sorties de la semaine. Un succès inattendu, au vu de la complexité du sujet abordé.

    « Ce film courageux a le mérite de traiter un sujet aujourd’hui tabou et de le faire à partir d’un fait réel », avait réagi l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, après avoir vu ce film en septembre 2020. « Il reflète ce que vivent bien d’autres femmes qui n’ont parfois pas la chance d’être accompagnées par un homme aimant et responsable comme celle dont il est question dans le film ».

  • "Biden a commis l’erreur stratégique du siècle"

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    Lu sur 7sur7.be :

    “Joe Biden a commis l’erreur stratégique du siècle”

    INTERVIEW Que faire, maintenant que les talibans ont repris le contrôle de l’Afghanistan? “Si le pays redevient un nid à terroristes radicaux, ni l’Occident ni la Russie ne pourront le tolérer bien longtemps", déclare David Criekemans, professeur en politique internationale (UAntwerpen/KU Leuven). L’expert n’épargne pas le président américain Joe Biden, qu’il accuse d’avoir commis une erreur monumentale en retirant toutes les troupes militaires américaines d’Afghanistan.

  • Haro sur C8

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    De Famille Chrétienne :

    Pourquoi la programmation de C8 autour du 15 août fait polémique

    La messe de l’Assomption raillée sur les réseaux

    C8 commencera par diffuser la messe de l’Assomption à 11 heures au sanctuaire Notre-Dame de Grâces à Cotignac dans le Var. Celle-ci clôturera la Grande Marche de Saint Joseph, pèlerinage dans toute la France entamé en juin dernier. « Quelle audace dans la programmation, quel spectacle, quelle modernité. Bravo #C8 Étonnant, non? » a ironisé sur twitter Jean-Michel Apathie, éditorialiste sur LCI. Nombre d’internautes ont à leur tour déploré ce choix éditorial, insulté et raillé la chaîne.

     « Je suis très fière d’animer ce programme sur C8 le 15 août ! Il n’y a rien de plus audacieux et de plus transgressif que de diffuser une messe et de rappeler nos racines chrétiennes. On vous attend », a rétorqué la journaliste Véronique Jacquier. C’est elle qui présentera la retransmission avec le journaliste Louis Daufresne. La messe sera célébrée par l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey.

    « Pour nous, cette diffusion est surtout un clin d’œil de saint Joseph, ce n’était pas du tout prévu !, déclare à Famille Chrétienne Dominique Chevillard, l’un des responsables de la Grande Marche saint-Joseph. La chaîne a peut-être été attirée par notre pèlerinage, qui aura rassemblé toutes les générations dans un très beau mouvement de foi et d’espérance, et elle nous a contactés. L’Eglise est présente en France et a toute sa place, je ne vois pas de raison de vouloir la cacher à la télévision. »

    Le film « anti-avortement » Unplanned cristallise les tensions

    La messe n’est pas le seul point d’accrochage. Si C8 est dans le viseur des ayatollahs de la laïcité, c’est surtout parce qu’elle prévoit de consacrer plus de 12 heures d’antenne d’affilée à des thèmes considérés trop catholiques. Trois téléfilms sur des vies de saints succéderont à la célébration de Cotignac, tous distribués par Saje. Une maison connue pour ses films d’inspiration chrétienne. Il y aura d’abord le film « Jean-Paul II » à 13h05, puis le film « Mère Teresa » à 17h, et enfin « Saint Philippe Neri » à 20h30.

    Et ce n’est pas tout. Une autre polémique est née en parallèle, à l’annonce de la diffusion du film « Unplanned » le lendemain sur C8. Un film diffusé également par Sage, basé sur l’histoire vraie d’Abby Johnson, une bénévole du planning familial passée du camp des défenseurs de l’avortement au camp « pro vie », sorti aux Etats-Unis en 2019. Le débat s’est enflammé lorsque deux voix-off de la chaîne C8 (Chloé Sitbon et Guillaume Orsat) ont fait savoir fin juillet qu’elles refuseraient de contribuer à la diffusion du film.

    Le Planning familial a dénoncé de la « propagande » et un film « manipulateur », et réclame « à défaut d'interdiction »,  « la diffusion de messages informatifs pour encadrer ce film ». Plusieurs magazines féminins comme Terrafemina ou Madmoizelle se sont égalment insurgés. Saisi par de nombreux internautes invoquant le délit d’entrave à l’IVG, le CSA a répondu sur twitter : « Le CSA est le garant de la liberté d’expression et de la communication audiovisuelle. Il n’intervient pas dans la programmation des chaînes. […] Après diffusion, il est possible d’alerter le CSA au sujet d’un éventuel manquement à la loi ou à une obligation ». Encore faut-il que les détracteurs de C8 aient vu le film avant de réclamer son interdiction.

    Camille Lecuit

  • Pourquoi les catholiques ont le droit de résister à l'application du Motu proprio Traditionis Custodes

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    De José Antonio Ureta sur le blog d’Aldo Maria Valli publié par Jeanne Smits sur son blog :

    Introduction de Jeanne Smits :
     
    Je publie volontiers ci-dessous l’intégralité de la traduction d’une réflexion de José Antonio Ureta publiée en italien il y a quelques semaines sur le blog d’Aldo Maria Valli. Je remercie vivement l’auteur de m’avoir adressé pour publication sa propre traduction française de ce texte important, qui donne les raisons précises pour lesquelles il est permis aux catholiques de résister à l’application du Motu proprio Traditionis Custodes.
     
    José Antonio Ureta fait appel à des éléments anciens et nouveaux détaillant la doctrine de l’Eglise sur sa liturgie et sur l’impossibilité, même pour un pape, d’interdire la célébration des rites traditionnels, comme prétend le faire le pape François à travers la nouvelle obligation qu’il fait peser sur les prêtres de rite romain d’obtenir une autorisation préalable, de l’évêque ou même du Saint-Siège pour les nouveaux ordonnés, pour célébrer selon l’Usus antiquior. – J.S.
     
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    Les fidèles ont plein droit de se défendre contre des agressions liturgiques – même lorsqu’elles émanent du Pape

    par José Antonio Ureta

    D’un trait de plume, le pape François a pris des mesures concrètes pour abolir dans la pratique le rite romain de la Sainte Messe, qui était en vigueur essentiellement depuis saint Damase à la fin du IVe siècle – avec des ajouts par saint Grégoire le Grand à la fin du VIe siècle – jusqu’au missel de 1962, promulgué par Jean XXIII. L’intention de restreindre progressivement, jusqu’à son extinction, l’usage de ce rite immémorial est évidente dans la lettre qui accompagne le motu propio Traditionis Custodes, dans laquelle le pontife régnant exhorte les évêques du monde entier à « pourvoir au bien de ceux qui sont enracinés dans la forme de célébration précédente et ont besoin de temps pour revenir au Rite Romain promulgué par les saints Paul VI et Jean-Paul II », qui devient « la seule expression de la lex orandi du Rite Romain ». Sa conséquence pratique est que les prêtres de rite romain n’ont plus le droit de célébrer la messe traditionnelle, et ne peuvent le faire qu’avec la permission de l’évêque – et du Saint-Siège, pour ceux qui seront ordonnés dorénavant !