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Débats - Page 223

  • "Cancel culture" : même Obama en a marre des excès du "politiquement correct"

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    De   sur le site du Figaro :

    «Cancel culture» : même Obama en a marre

    Dans une interview à CNN diffusée lundi, l'ancien président américain a fustigé le manichéisme de la génération «woke» et de la «cancel culture».

    Donnant d'abord des gages aux militants antiracistes en estimant que l'histoire de la ségrégation «persiste et continue», l'ancien président n'a ensuite pas mâché ses mots, évoquant les «dangers» de la mode qui consiste selon lui «à condamner les gens en permanence», expliquant qu'il s'en rend compte à travers l'expérience de ses propres filles, Malia et Sasha, qui vivent cela de l'intérieur sur les campus d'université. «Elles se rendent bien compte que cela va trop loin», commente-t-il encore, ajoutant que «l'on ne peut pas exiger des gens qu'ils se montrent politiquement corrects en toutes circonstances». Il a ensuite distingué la lutte contre les discriminations, nécessaire selon lui, de la victimisation permanente par l'entremise notamment des réseaux sociaux.

    Barack Obama avait également plaidé par le passé déjà contre la vision manichéenne des interactions sociales prônée par le mouvement «woke», expliquant lors d'un sommet à Chicago que «le monde est complexe, ambigu» et s'était délibérément moqué des gens qui «tweetent ou lancent un hashtag pour dénoncer l'emploi d'un verbe inadapté dans une phrase, puis se rasseyent et se sentent fiers d'eux».

    À VOIR AUSSI – Peut-on arrêter la cancel culture à l'université?

  • Les enfants viennent-ils au monde pour s'adapter à nos désirs ?

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    Le projet de loi bioéthique du gouvernement français suscite un vaste débat où une voix comme celle d'Aude Mirkovic retentit avec beaucoup de justesse et peut inspirer au-delà des limites de l'Hexagone.

    D'Aude Mirkovic sur le Figaro Vox :

    Aude Mirkovic: «Les enfants viennent-ils au monde pour s'adapter à nos désirs?»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'article 1er du projet de loi bioéthique du gouvernement, ouvrant le droit à la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, a été validé mardi 8 juin dans la soirée. La porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance dénonce une loi injuste, qui privera des enfants de leur filiation.

    Le projet de loi bioéthique est actuellement en troisième lecture à l'Assemblée nationale.
    Le projet de loi bioéthique est actuellement en troisième lecture à l'Assemblée nationale. Aude Mirkovic

    Aude Mirkovic, maître de conférences en droit privé est porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance, auteur de La PMA : quels enjeux ? (Artège 2018) et En Rouge et Noir, roman (Première Partie, 2020).


    Le projet de loi bioéthique avec, en mesure « phare », l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes célibataires et aux couples de femmes, est actuellement en troisième lecture à l'Assemblée nationale.

    Le texte n'étant pas encore adopté, le Parlement à jusqu'au 29 juin pour protéger les enfants des excès des désirs des adultes et des profits des marchands.

    Commençons par rappeler que chacun prend, en matière de procréation, des décisions plus ou moins heureuses mais qui relèvent de sa vie privée. C'est pourquoi, si une femme fait le choix d'avoir un enfant « sans père », elle prend ses responsabilités, elle expliquera le moment venu à son enfant pourquoi il n'a pas de papa et personne ne leur souhaite autre chose que du bien.

    Cependant, dès lors que la loi est sollicitée pour organiser la conception de cet enfant privé de son père et, surtout, pour inscrire dans le Code civil l'interdiction légale pour cet enfant d'avoir sa filiation paternelle, la question ne relève plus de la vie privée de la femme mais de la loi, chose publique s'il en est puisque la loi est l'affaire de tous et, plus encore, la responsabilité de tous.

    Nous serons tous au tribunal de l'histoire car les enfants à venir de ces PMA ne manqueront pas de demander des comptes de leur lignée paternelle ainsi effacée, non en raison des malheurs et aléas de la vie mais par la loi.

    Aude Mirkovic

    Si nous portons des jugements parfois sévères sur telle ou telle époque qui a toléré, dans l'indifférence plus ou moins généralisée, des lois injustes, il serait trop facile de nous laver les mains des injustices de notre temps. Nous serons tous au tribunal de l'histoire car les enfants à venir de ces PMA ne manqueront pas de demander des comptes de leur lignée paternelle ainsi effacée, non en raison des malheurs et aléas de la vie mais par la loi.

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  • La démission du Cardinal Marx : un acte pour se préserver ou une pénitence pour les péchés de l'Église en Allemagne ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    La démission du Cardinal Marx : Un acte d'auto-préservation ou une pénitence pour les péchés de l'Église en Allemagne ?

    COMMENTAIRE : Trois précédents qui pourraient aider à expliquer la décision abrupte du cardinal allemand influent de démissionner.

    7 juin 2021

    La publication - avec l'approbation expresse du pape François - d'une offre de démission par le cardinal Reinhard Marx de Munich est incontestablement une bombe sans précédent. 

    Trois précédents partiels peuvent offrir une explication supplémentaire, bien qu'ils restent spéculatifs à ce stade.

    "Avec ma démission", a écrit le cardinal Marx, "je tiens à préciser que je suis prêt à assumer personnellement la responsabilité non seulement des erreurs que j'ai pu commettre, mais aussi de l'Église en tant qu'institution que j'ai contribué à façonner et à modeler au cours des dernières décennies."

    Le cardinal Marx n'a été jugé négligent dans aucune affaire d'abus sexuel. Un rapport sera publié cet été sur Munich, il est donc possible qu'il prenne de l'avance sur les conclusions défavorables, mais rien ne le prouve. Quoi qu'il en soit, l'une des raisons de la logique de la démission de Marx n'est pas punitive mais "cruciforme".

    C'était la prémisse d'un film puissant de 2014 sur les abus sexuels commis par des clercs en Irlande, Calvaire. Ce ne sont pas les méchants prêtres qui doivent souffrir, mais les bons, dans l'esprit d'une victime qui entreprend de tuer un prêtre. Il croit que la mort d'un bon prêtre est quelque chose d'expiatoire, alors que la mort d'un abuseur n'est qu'une justice grossière et inadéquate. 

    Le cardinal Marx suggère quelque chose de similaire. Quelqu'un, soutient-il dans sa lettre, qui n'est pas coupable doit faire un sacrifice pour le bien commun de l'Église en Allemagne. Il s'agit, bien qu'il n'utilise pas le mot, d'un acte de pénitence, et ce de façon spectaculaire.

    La démission n'a pas encore été acceptée, mais il est peu probable que le pape François aurait permis sa publication s'il n'avait pas eu l'intention de l'accepter. On ne sait pas non plus si le cardinal Marx continuera à exercer ses fonctions romaines, à savoir siéger au "conseil des cardinaux", le cercle restreint du Saint-Père, ou à la tête du Conseil pour l'économie. Sa lettre du 21 mai n'a pas abordé cette question.

    Il existe trois précédents partiels qui pourraient contribuer à expliquer la décision du pape François et du cardinal Marx.

    Le premier et le plus récent est celui du cardinal Philippe Barbarin de Lyon, en France. Il a été accusé en 2017 et condamné en 2019 pour ne pas avoir signalé des abus sexuels commis par des clercs. C'était, même pour des yeux non entraînés, un abus politique du système de justice pénale. Plusieurs autres personnes qui étaient beaucoup plus étroitement impliquées dans l'affaire n'ont pas été inculpées ou ont été acquittées. Le procureur chargé de l'affaire s'est prononcé contre la condamnation, mais le système judiciaire français a permis que les charges soient avancées par d'autres défenseurs. 

    Le cardinal Barbarin a proposé sa démission après sa condamnation, mais le pape François a insisté pour que toute la procédure judiciaire soit menée à son terme. En 2020, le cardinal Barbarin a été acquitté en appel. Néanmoins, il a demandé à démissionner pour deux raisons. Même s'il était innocent des accusations, une oblation devait être offerte pour reconnaître les péchés du passé. En outre, l'ensemble de l'enquête avait compromis sa capacité à diriger. Le pape François a accepté sa démission.

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  • Le voile : si on croit être libre de le porter, on n'est jamais libre de l'enlever

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    De Kamel Daoud sur le site du Point :

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  • L'islamisme : un sujet tabou en Belgique ?

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    Des propos recueillis par Thomas Mahler sur le site de L'Express.fr :

    Florence Bergeaud-Blackler : "L'islamisme est un sujet tabou en Belgique"

    Selon la chercheuse au CNRS, le débat sur l'islamisme est impossible dans la capitale européenne, alors même que fondamentalisme et communautarisme sont en essor.

    L'islamisme serait-il devenu un sujet tabou en Belgique, et en particulier dans la capitale européenne ? Dans Cachez cet islamisme. Voile et laïcité à l'épreuve de la cancel culture, ouvrage collectif dirigé par Florence Bergeaud-Blackler et Pascal Hubert, différents militants laïcs gravitant autour de l'Observatoire des fondamentalismes déplorent que le débat soit devenu impossible dans un pays pourtant adepte de la neutralité en matière religieuse. 

    Préfacé par Elisabeth Badinter, le livre vient d'être publié en Belgique. En dépit de l'absence de recensions dans la presse francophone, il figure dans les meilleures ventes de la grande librairie Filigranes. En France, il sera disponible le 17 juin. En avant-première pour l'Express, Florence Bergeaud-Blackler, chargée de recherche CNRS et anthropologue notamment spécialiste du marché du halal, explique pourquoi certains quartiers de Bruxelles seraient devenus "une sorte de sanctuaire de l'islamisme en Europe", mais aussi pourquoi, selon elle, les élites politiques, universitaires et journalistiques ne veulent aborder cette question que sous l'angle de l'islamophobie. Entretien.  

    L'Express : Pourquoi avez-vous fondé l'Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles il y a un an ?  

    Florence Bergeaud-Blackler: C'est une initiative de Fadila Maaroufi, une éducatrice belgo-marocaine qui m'a demandé de diriger le conseil scientifique. Une quarantaine de citoyens, belges en majorité, ont soutenu le projet. Notre idée était de créer un organisme capable de produire des connaissances sur le fondamentalisme, d'assister des personnes victimes de leurs intolérance (notamment jeunes femmes, homosexuels, apostats), et de jouer un rôle de lanceurs d'alerte sur les réseaux sociaux.

    L'islamisme, comme l'islam, s'est installé depuis quarante ans en Belgique dans le sillon d'une immigration nord-marocaine et turque. Les Frères Musulmans agissent pacifiquement en pénétrant le tissu social, les ONG et associations d'aides aux défavorisés, les lieux d'éducation, de soins, les entreprises. A Bruxelles, il s'est largement appuyé sur les structures tribales de l'immigration rifaine, sur des réseaux criminels de passeurs de drogues et autres trafics qui achètent le silence de la communauté (comme ceux qui ont alimenté le jihadisme à Molenbeek par exemple), comme l'a bien décrit l'historien Pierre Vermeren. Cette culture du silence, cette omerta expliquent que les services sociaux ignorent des problèmes qui se traitent "en famille" dans la communauté musulmane. A cela s'ajoute, qu'à quelques exceptions près -comme celle du professeur de l'Université catholique de Louvain Felice Dassetto aujourd'hui retraité- les Belges n'ont pas une compréhension approfondie des dynamiques fondamentalistes dans le champ islamique. Il n'y a pas de tradition islamologique dans les universités comme en France, et l'islamisme reste un sujet tabou. 

    "La presse a cessé de faire son travail d'investigation"

    Vous dites dans votre livre que l'islamisme est bien ancré à Bruxelles... 

    Il existe une bulle fondamentaliste, une sorte de "Bruxellistan", plus soft que le "Londonistan", qui fait de certains quartiers du centre, avec ses belles maisons en pierres rouges, une sorte de sanctuaire de l'islamisme en Europe.  

    Bruxelles a été dès les années 1980 repérée par les Frères Musulmans comme le ventre mou du "ventre mou" qu'est l'Europe, pour reprendre l'expression de Gilles Kepel, où ils pourraient s' installer sans grande résistance au coeur de l'Europe de l'Ouest et à proximité des institutions européennes. La Grande mosquée de Bruxelles, bâtiment profane créé comme attraction exotique en 1879, a été cédée l'Arabie Saoudite en 1978 qui en a fait, via la Ligue Islamique Mondiale, un centre de rayonnement du très rigoriste wahabo-salafisme, qui a nourri les Frères Musulmans. Aujourd'hui le "frérisme" belge est une matrice alimentée idéologiquement et logistiquement en Europe par le Qatar et la Turquie d'Erdogan, avec des moyens de communication moderne, qui s'appuie sur des idéologies bulldozers intersectionnelles néo-féministes, et décoloniales pour avancer ses pions. Depuis les attentats de 2015 et 2016 et les réactions policières, la frange la plus politique des Frères européens s'est alliée aux Frères turcs du mouvement d'Erdogan pour mettre les franges salafistes et jihadistes en veilleuse, le temps que les choses se calment.

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  • Malaise diplomatique autour du projet de voyage du pape en Hongrie

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le projet de voyage du pape François en Hongrie suscite un malaise diplomatique

    Bien qu'il ait été invité à effectuer une visite d'État, le pape a clairement indiqué qu'il ne participerait qu'au congrès eucharistique de Budapest et qu'il n'avait pas l'intention de se rendre dans le pays lui-même.

    3 juin 2021

    La visite du pape François en Hongrie, prévue en septembre, risque de provoquer une rupture diplomatique après qu'il est apparu que le Saint-Père pourrait ne rester que trois heures dans le pays, omettre une visite de courtoisie au président hongrois, puis passer éventuellement trois jours et demi en Slovaquie voisine. 

    Selon des sources au Vatican et en Hongrie, des efforts sont déployés pour convaincre le pape de rester en Hongrie au-delà de la matinée du 12 septembre, où il célébrera la messe de clôture du Congrès eucharistique international qui se déroule dans la capitale Budapest.

    Ils tentent également de persuader le pape de ne pas effectuer de visites de courtoisie au président du pays, le catholique János Áder, et au Premier ministre, Viktor Orbán, ni de s'adresser aux dirigeants civiques et politiques, comme le veut la coutume, malgré les invitations répétées du gouvernement hongrois à effectuer une visite d'État.

    "Les tensions politiques en coulisses sont dues au fait que le Vatican veut éviter toute réunion politique, y compris la visite du palais présidentiel de Budapest qui devrait faire partie du package", a déclaré une source informée à Budapest au Register le 2 juin. 

    "Quelque chose ne va pas ici, du moins du point de vue de la diplomatie et du protocole", a écrit Luis Badilla, rédacteur en chef de Il Sismografo, un agrégateur de nouvelles géré par la Secrétairerie d'État du Vatican.  

    Selon le dernier itinéraire proposé, le pape sera conduit directement de l'aéroport au lieu du congrès, la place des Héros, dans le centre de Budapest. Après la messe de clôture, il devrait partir pour Bratislava, la capitale slovaque. 

    Depuis que la possibilité d'une visite en Hongrie a été évoquée l'année dernière, le pape a clairement indiqué qu'il ne se rendrait qu'au congrès eucharistique et qu'il n'avait pas l'intention de se rendre dans le pays lui-même. S'adressant aux journalistes sur le vol de retour d'Irak le 8 mars, il a déclaré : "Ce n'est pas une visite dans le pays, mais pour cette messe. Mais Budapest est à deux heures de route de Bratislava : pourquoi ne pas rendre visite aux Slovaques ? Je ne sais pas." 

    Si le pape maintient son projet de passer directement trois jours et demi en Slovaquie - un pays qui a eu une histoire difficile avec la Hongrie mais qui entretient désormais de bonnes relations avec Budapest - des sources ont déclaré au Register que ce serait un affront pour les Hongrois et "une gigantesque gifle" pour le Premier ministre Orbán. 

    "Ce serait scandaleux", a déclaré au Register une source de l'Église à Budapest. "Ce serait l'équivalent de le voir passer une demi-journée en Israël puis trois jours et demi en Iran, ou une demi-journée en Pologne puis se rendre en Russie pour quelques jours. Tout le monde pense que c'est inacceptable." 

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  • Dérivons-nous vers un "totalitarisme soft" ?

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    Du site de La Nef :

    Vers un soft totalitarisme ?

    L’Américain Rod Dreher et le Québécois Mathieu Bock-Côté ont chacun publié un essai percutant sur nos dérives modernes (1). Confrontation de deux intellectuels à contre-courant de l’idéologie dominante.

    • Mathieu Bock-Côté est sociologue, chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur, au Figaro notamment. Il a publié au Cerf Le multiculturalisme comme religion politique (2016) et L’empire du politiquement correct (2019).
    • Rod Dreher est écrivain et journaliste, chroniqueur à The American Conservative, ancien collaborateur du New York Times. D’origine protestante, il s’est converti au catholicisme (1993) puis à l’orthodoxie (2006) et s’est fait connaître en France avec Le pari bénédictin (Artège, 2017).

    La Nef – Comment résumeriez-vous les principaux dangers qui menacent nos démocraties occidentales et jugez-vous qu’il existe un risque sérieux de dérive vers une forme de totalitarisme ?

    Mathieu Bock-Côté – Quoi qu’en disent ceux qui ne veulent rien voir, le régime diversitaire impose partout un contrôle idéologique de plus en plus sévère des populations, comme s’il fallait transformer les sociétés occidentales en vaste camp de rééducation idéologique. Que l’on parle de la situation dans l’université, dans les médias ou dans l’entreprise privée, le wokisme se normalise et vire à l’inquisition. À travers lui, le politiquement correct se fanatise. Au cœur de cette dynamique idéologique, on trouve la diabolisation de celui qu’on appelle l’homme blanc qui doit s’agenouiller, s’autocritiquer et même s’autodétruire, pour que le monde renaisse, sous le signe de la révélation diversitaire. Toutes les sociétés occidentales seraient structurées autour de la suprématie blanche, et elles devraient s’y arracher. C’est ainsi seulement que le « racisme systémique » s’effondrera, ce qui exige toutefois une reconstruction intégrale de toutes les relations sociales et un contrôle permanent de la parole publique, pour éviter que des propos transgressant l’orthodoxie « inclusive » et diversitaire se fassent entendre. Les majorités historiques occidentales prennent le relais du Vendéen et du koulak dans l’histoire du bouc émissaire : elles sont traitées comme le bois mort de l’humanité.

    Alors pour répondre à votre question, je crois, oui, que nous sommes devant une tentation totalitaire : la résistance des peuples est extrême-droitisée, la dissidence est assimilée à la haine, les lois pour combattre cette dernière sont de plus en plus coercitives, la phobisation de l’adversaire politique devient la norme, et à travers cela, on rêve de fabriquer un nouvel homme nouveau, reniant à jamais sa filiation occidentale pour renaître purgé de son passé. L’histoire s’accélère : l’inquisition woke représente le 1793 du régime diversitaire.

    Rod Dreher – Nous sommes déjà dans ce que j’appelle un « soft totalitarisme ». Je l’appelle soft ou doux pour plusieurs raisons. Premièrement, comme il ne ressemble pas à la version soviétique, avec les goulags, il est plus difficile à détecter. Deuxièmement, il fait croire qu’il est plein de compassion envers les victimes. Pourtant, c’est toujours du totalitarisme ! Il y a vingt ans, René Girard l’a compris. Il disait : « Le processus actuel de démagogie spirituelle et de surenchère rhétorique a transformé le souci des victimes en un commandement totalitaire et une inquisition permanente. »

    Un ordre totalitaire est un ordre dans lequel il n’y a qu’un seul point de vue politique acceptable, un ordre dans lequel toute la vie est politisée. Cet ordre est en train de conquérir les institutions de la vie dans l’Anglosphère à une vitesse stupéfiante. Ce qui est doux aujourd’hui va devenir dur.

    Soljénitsyne a dit que le communisme a conquis la Russie parce que « les hommes ont oublié Dieu ». C’est vrai pour nous aussi, à notre époque et dans notre pays. Nous avons tourné le dos à Dieu et constatons qu’il est impossible de construire une civilisation vivifiante sans Lui. Michel Houellebecq est un grand diagnosticien du malaise fatal de l’Occident. Lorsque la dimension transcendante de la vie a été oubliée, ou qu’elle est niée, les gens tentent de combler le vide de Dieu en eux par le sexe, le shopping et l’hédonisme. Et lorsque cela ne fonctionne pas, ils se tournent vers une pseudo-religion politique.

    Le livre de Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme (1951), étudie la façon dont l’Allemagne et la Russie sont tombées dans le totalitarisme. Tous les signes majeurs identifiés par Arendt sont présents aujourd’hui, en particulier notre profond sentiment d’atomisation sociale, notre amour de la transgression et notre mépris de la vérité.

    Lire la suite de ce dialogue sur le site de La Nef

    Lire également : https://lincorrect.org/rod-dreher-la-meilleure-chose-a-faire-est-de-chercher-a-survivre-tout-en-etant-isoles-lincorrect/

  • Une nouvelle guerre liturgique ? (Club des Hommes en Noir)

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    Summorum Pontificum en danger ? L'analyse du Club des Hommes en Noir

    4 juin 2021
    Cette semaine, le Club des Hommes en Noir composé des abbés Barthe, Viot, du Père Thomas sj et de Jean-Pierre Maugendre, sous la direction de Philippe Maxence s'interroge sur la sortie d'un texte qui viendrait limiter le Motu Proprio Summorum Pontificum de 2007, rendant sa pleine légitimité à la forme extraordinaire du rit romain.

    Abonnez-vous à L'Homme Nouveau : https://hommenouveau.aboshop.fr

    Pour faire un don, aider le Club des Hommes en Noir et bénéficier d'une déduction fiscale : https://www.helloasso.com/association...

  • Le non ferme et catégorique des évêques chiliens au "mariage pour tous"

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    De Xavier Le Normand et Malo Tresca sur le site du journal La Croix :

    Chili : les évêques s’opposent à un « mariage pour tous » adopté en urgence

    Analyse 

    Dans un communiqué, le comité permanent de la Conférence épiscopale du Chili (CECh) a condamné avec virulence, mercredi 2 juin, le projet de loi du chef de l’État, Sebastián Piñera, visant à autoriser selon une procédure d’urgence le « mariage égalitaire » pour les couples homosexuels.

    4/06/2021

    C’est un « non » ferme et catégorique. Dans un communiqué publié mercredi 2 juin, le comité permanent de la Conférence épiscopale du Chili (CECh) a affirmé son opposition résolue au projet du président du pays, Sebastián Piñera, de légaliser selon une procédure d’urgence le « mariage égalitaire », c’est-à-dire l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.

    Dans un revirement par rapport à ses précédentes prises de position, le président de droite avait en effet annoncé, la veille, qu’il estimait le « temps venu » de relancer ce chantier législatif, étudié depuis plusieurs années par le parlement chilien, mais bloqué par d’influentes oppositions. « Nous devons approfondir notre compréhension de la valeur de la liberté, y compris la liberté d’aimer et de former une famille avec la personne aimée, et aussi la valeur de la dignité de toutes les relations d’amour et d’affection entre deux personnes », a publiquement justifié Sebastián Piñera.

    « Projet de Dieu »

    Exhortant les autorités à plutôt privilégier des politiques d’aide pour la population éprouvée par la pandémie de Covid-19, l’épiscopat local s’est empressé de réagir en rappelant, dans son dernier message, la doctrine de l’Église sur le sujet : « Ceux d’entre nous qui suivent Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur et sont guidés par son enseignement, ont la certitude que le mariage établi et voulu par Dieu n’est qu’entre un homme et une femme, une communion qui donne naissance à la vie et est le fondement de la famille ».

    « Ce que l’Église catholique enseigne à ce sujet est clair et bien connu : “La vocation au mariage est inscrite dans la nature même de l’homme et de la femme, tels qu’ils sont sortis de la main du Créateur” », a précisé la CECh, en citant le canon 1603 du Catéchisme de l’Église catholique. Avant de rappeler, encore, que le pape François avait ratifié cet enseignement dans son exhortation apostolique Amoris laetitia (251), en affirmant que « rien ne permet d’assimiler ou d’établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le projet de Dieu sur le mariage et la famille ».

    Dans un pays encore très majoritairement catholique, mais où la voix de l’institution est décriée – notamment sur les sujets de société – à l’aune des révélations de nombreux scandales d’abus, ce rappel de l’épiscopat chilien intervient aussi trois mois après la publication, lundi 15 mars, d’une note de la Congrégation pour la doctrine de la Foi réaffirmant l’interdiction, pour les prêtres, de bénir des unions de couples de même sexe.

    « Dignité et respect »

    Pour les responsables religieux chiliens, leur message ne contredit en rien la conviction de l’Église que « toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, en évitant tout signe de discrimination injuste ». « En outre, du point de vue des droits des personnes qui décident de vivre ensemble, la législation nationale a établi un régime qui protège et reconnaît légalement leur décision », ont-ils précisé, se disant enfin désireux que leurs mots puissent notamment « aider au discernement de ceux qui exercent la responsabilité de légiférer (…) » dans le pays.

  • La démission du cardinal Marx : un geste médiatique et une manoeuvre stratégique pour accélérer le changement

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    De Jeanne Smits sur LifeSiteNews :

    Le cardinal allemand Marx présente sa démission : L'Église est dans une "impasse".

    Je continue à aimer être un prêtre et un évêque de cette Église et je continuerai à m'engager dans la pastorale, partout où vous le jugerez raisonnable et utile", a déclaré M. Marx au pape.

    4 juin 2021

    Dans un geste qui semble avoir été totalement inattendu, le cardinal Reinhard Marx a révélé qu'il avait présenté sa démission au pape François en tant qu'archevêque de Munich et Freising. Le cardinal allemand, qui occupe également de hautes fonctions au Vatican, a obtenu du pape la permission de rendre publique la lettre de démission qu'il lui avait envoyée le 21 mai ; elle a été publiée sur le site Internet de l'archidiocèse ce vendredi matin, accompagnée d'une déclaration de Marx, qui a également répondu aux questions lors d'une conférence de presse en début d'après-midi.

    La raison donnée par Marx pour sa proposition de démissionner, bien avant l'âge "légal" de 75 ans (il n'a que 67 ans et a souligné qu'il n'est pas "fatigué de sa fonction ou démotivé") est la responsabilité personnelle qu'il ressent pour l'échec des personnes dans l'Église, mais aussi de l'Église elle-même en tant qu'institution, dans la gestion de la crise des abus sexuels au cours des dernières décennies.

    L'Église a atteint une "impasse", a déclaré le cardinal.

    Au-delà de l'acceptation de la responsabilité personnelle - non seulement la démission place le cardinal sous un jour favorable, mais elle met automatiquement la pression sur d'autres pour qu'ils prennent des mesures similaires - la raison d'être de la démarche est très claire : elle montre que l'état de crise profonde de l'Église exige de nouvelles solutions, y compris la "voie synodale" qui a été entreprise par l'Église catholique en Allemagne, ouvrant la voie à un consensus révolutionnaire avec ses sections les plus progressistes.

    En effet, d'une certaine manière, la démission apparaît comme un moyen, voire une manœuvre, pour promouvoir le propre projet du pape François d'une Église "synodale" - bien que les plus cyniques disent que Marx veut se retirer pour devancer les problèmes liés à sa propre gestion de la crise des abus sexuels qui ne manqueront pas d'apparaître au grand jour dans un avenir proche. Die Welt a qualifié la démission de "manœuvre d'humilité", motivée par le fait que Marx sera bientôt confronté à de nouvelles accusations de mauvaise gestion de la crise des abus sexuels.

    Que cela soit vrai ou non n'est pas la question principale. La démission semble être plus un geste qu'autre chose, car Reinhard Marx n'a pas exprimé la moindre intention de renoncer à ses fonctions éminentes au Vatican, à la fois en tant que membre du "conseil privé" des cardinaux conseillers du Pape François pour la réforme de la Curie, désormais connu sous le nom de C6, et en tant que président du Conseil pour l'économie de François.

    Il appartiendra désormais au Pape d'accepter ou de refuser sa démission ; en attendant, le Cardinal Marx restera à la tête de son archidiocèse pour les affaires courantes. Une source haut placée au Vatican est même d'avis que le pape François veut appeler le cardinal Marx à Rome.

    Ce qui saute aux yeux, c'est que même dans sa lettre de démission, Marx utilise un langage et des idées qui sont en accord avec les objectifs du Pape François. De là à se demander s'il s'agit d'une démarche profondément "politique", il n'y a qu'un pas.

    Dans sa lettre du 21 mai, dont la traduction anglaise a été mise en ligne avec le texte original allemand, le cardinal Marx a déclaré que la crise actuelle qui affecte l'Église en Allemagne et dans le monde entier "a également été causée par notre propre échec, notre propre culpabilité." "Mon impression est que nous nous trouvons dans une 'impasse' qui, et c'est là mon espérance pascale, a aussi le potentiel de devenir un 'tournant'", a-t-il ajouté dans les premières lignes de sa lettre.

    Ce qui place clairement son initiative dans un cadre dynamique : l'objectif est le changement.

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  • Le Congrès Mission aura lieu les 1, 2, 3 octobre 2021 à la Basilique de Koekelberg à Bruxelles

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    Du site du Congrès Mission :
    Nous sommes un groupe de laïcs catholiques qui venons de différentes provinces du pays. Au long de notre jeunesse et aujourd’hui encore, nous avons rencontré de nombreux visages de l’Église. Toujours, nous avons été émerveillés de la multitude des initiatives qui y naissent, et c’est pour les rassembler, organiser un « grand repas de famille » que nous nous sommes réunis autour du projet d’un Congrès Mission.

    Le Congrès Mission a en effet pour objectif de susciter un grand élan pour l’annonce de l’Évangile, en donnant des clés pour permettre à tous les chrétiens de la vivre. Il réunit donc les croyants autour de moments de prières, autour de tables rondes qui abordent de nombreuses thématiques (comment partager sa foi au sein de sa famille, de son couple, de sa ville, de sa paroisse, des initiatives écologiques, du monde associatif…), à l’occasion d’ateliers qui présentent des initiatives d’évangélisations humbles et concrètes, et au sein d’un villages de stands qui donne de la visibilité à tout ce que l’Église met en place au service de la société.

    L’objectif est donc d’offrir un évènement enthousiasmant, permettant à des catholiques de tous horizons et de toutes sensibilités de se retrouver le temps d’un week-end, d’échanger de bonnes idées, de s’épauler, et de partager la joie de croire en Dieu. Chacun pourra donc y découvrir ce que les paroisses voisines ou plus lointaines organisent de beau, ce que les associations chrétiennes mettent en place de grand. Le Congrès Mission n'a donc d'autres objectifs que d'être au services des paroisses pour y partager, valoriser toutes les initiatives existantes. Il nous semble qu’un tel évènement a d’autant plus de sens après la période de confinement que nous connaissons.

    Le Congrès Mission s’adressera à tous les Belges. C’est pour cette raison qu’en accord avec Mgr Kockerols, il se tiendra à Bruxelles, capitale du pays, les premiers, deux et trois octobre prochain.

    Voici, en tant que baptisés, l’initiative que nous avons le désir de porter avec l’Église, en communion avec vous. Nous la confions à vos prières.

    Dès maintenant nous vous invitons à :

    L'équipe du Congrès Mission

    Je m'inscris au Congrès Mission

    congresmissionbruxelles@gmail.com

    https://www.congresmission.com/

  • Deux cardinaux de la Curie soutiennent le projet du pape de restreindre la messe traditionnelle en latin

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    De Diane Montagna sur The Remnant :

    Deux cardinaux de la Curie soutiennent le projet du pape de restreindre la messe traditionnelle en latin

    The Remnant a confirmé de manière indépendante qu'un document du Vatican restreignant la lettre apostolique Summorum Pontificum du pape Benoît XVI est soutenu par au moins deux cardinaux du Vatican, qu'il en est à sa troisième version et qu'il menace de contrecarrer le développement de la messe traditionnelle en latin et d'autres sacrements, en particulier parmi le clergé diocésain.

    Deux hauts membres de la hiérarchie ont confirmé le 31 mai que le document, rapporté pour la première fois par Messainlatino.it le 25 mai, est actuellement en cours de révision à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF).

    De multiples sources ont également déclaré à The Remnant que le pape François souhaitait publier prochainement le document et qu'il recevrait le soutien, à des degrés divers, de deux cardinaux consultants de la Congrégation pour la doctrine de la foi : le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, et le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques.

    Les sources ont également indiqué que ces mesures restrictives seront très probablement mises en œuvre par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements et son nouveau sous-secrétaire, Mgr Aurelio García Marcías, que le pape François aurait élevé à l'épiscopat dans le but précis d'exécuter ces plans.

    Plusieurs sources haut placées au Vatican ont également confirmé que le premier projet de document a été précédé d'une lettre d'introduction du pape François qui aurait été très dure et acrimonieuse envers la messe tridentine.

    Le document en est maintenant à sa troisième version, les deux premières ayant été jugées trop sévères. S'il est finalement publié, il est probable qu'il revienne sur la libéralisation de la forme extraordinaire de la messe introduite par la lettre apostolique Summorum Pontificum de 2007 du pape Benoît XVI.

    Ce document autorisait tout groupe stable de fidèles attachés à la "tradition liturgique antérieure" à demander la messe à leur prêtre local qui "devrait accéder volontiers à leurs demandes". Le décret précisait que l'ancienne forme de la Messe n'avait "jamais été abrogée" et que les formes extraordinaire et ordinaire étaient "deux expressions" d'"un seul Rite romain."

    The Remnant a appris que le premier projet imposait des limites strictes à l'âge des célébrants et est décrit comme étant quelque peu similaire à l'indult de Paul VI, qui permettait aux prêtres âgés de continuer à offrir la messe tridentine après la promulgation du Novus Ordo Missae par Paul VI. Il a également discuté de la question de savoir s'il fallait autoriser ou interdire l'administration des autres sacrements dans la forme extraordinaire du rite romain.

    Dans sa forme actuelle, les communautés et les prêtres diocésains qui offrent déjà la messe sous la forme extraordinaire peuvent continuer à le faire, mais le clergé diocésain qui souhaite commencer à offrir la messe traditionnelle devra obtenir une autorisation. La question de savoir si les évêques locaux ou le Saint-Siège seront chargés d'accorder ces autorisations est encore en discussion.

    L'administration des autres sacrements de la forme extraordinaire, c'est-à-dire le mariage, le baptême, la confirmation, etc., serait maintenue pour ceux qui ont déjà la permission de célébrer la messe traditionnelle.

    Le troisième projet déplace le bureau de recours pour les questions relatives à la messe traditionnelle en latin et la supervision des sociétés sacerdotales et des communautés religieuses qui utilisent le Missel d'avant 1970, de la quatrième section de la Congrégation pour la doctrine de la foi (anciennement la commission pontificale Ecclesia Dei) à la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

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