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Débats - Page 358

  • Selon le cardinal Brandmuller, l’Instrumentum Laboris pour le synode sur l’Amazonie est hérétique et apostat

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    De Sandro Magister en traduction française sur Diakonos.be :

    Hérétique et apostat. Le cardinal Brandmüller excommunie le synode sur l’Amazonie

    Depuis qu’il a été rendu public le 17 juin dernier, le document de travail – ou Instrumentum Laboris – du synode sur l’Amazonie a reçu plusieurs réactions critiques, du fait de sa structure et de ses proposition singulières par rapport à tous les synodes qui l’ont précédé.

    Mais aujourd’hui, il y a plus.  Un cardinal vient d’accuser le document d’hérésie et d’apostasie.  Il s’agit de l’allemand Walter Brandmüller, âgé de 90 ans, éminent historien de l’Église, président du Conseil pontifical des sciences historiques de 1998 à 2009 et co-auteur, en 2016, des célèbres dubia sur l’interprétation correcte et sur l’application d’Amoris laetitia auxquels le pape François a toujours refusé de répondre.

    Voici ci-dessous son « J’accuse » publié simultanément en plusieurs langues.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    Une critique de l’Instrumentum Laboris du Synode sur l’Amazonie

    du cardinal Walter Brandmüller

    Introduction

    ON peut vraiment trouver étonnant que, contrairement aux assemblées précédentes, cette fois le synode des Évêques s’intéresse exclusivement à une région du monde où la population représente à peine la moitié de celle de la ville de Mexico, soit 4 millions d’habitants.  Ce qui contribue d’ailleurs à éveiller des soupçons quant aux véritables intentions qui sont à l’oeuvre en coulisses.  Mais il faut surtout se demander quels sont les concepts de religion, de christianisme et d’Église qui sont à la base de l’Instrumentum Laboris publié récemment.  C’est ce que nous allons examiner en nous appuyant sur des extraits du texte.

    Pourquoi un synode dans cette région ?

    Avant tout, on est en droit de se demander pourquoi un synode des évêques devrait se pencher sur des thèmes qui – comme c’est le cas pour les trois quarts de l’Instrumentum laboris – ne concernent que marginalement les Évangiles ou l’Église.  De toute évidence, il s’agit de la part du synode des évêques d’une ingérence agressive dans les affaires purement temporelles de l’état et de la société du Brésil.  On pourrait se demander ce que l’écologie, l’économie et la politique ont à voir avec le mandat et la mission de l’Église.

    Et par-dessus tout : en quoi un synode ecclésial des évêques est-il compétent pour formuler des déclarations dans ces domaines ?

    Si le synode des évêques s’aventurait vraiment sur ce terrain, il sortirait alors de son rôle et ferait preuve alors d’une présomption cléricale que les autorités civiles seraient en droit de rejeter.

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  • L'identité selon Bart De Wever

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    De Paul Vaute*,

    L'IDENTITÉ SELON BART DE WEVER

       "Les sociétés qui ne disposent pas d'un consensus minimum sur une série de valeurs et de normes fondamentales sont condamnées à sombrer". Ainsi s'exprime Bart De Wever, en se référant à Alexis de Tocqueville, dans le livre qu'il a publié en avril dernier, avec pour titre très sobre: Sur l'identité [1]. Si le moment de la parution, à quelques semaines du scrutin du 26 mai, était médiatiquement opportun, la vision ici proposée porte bien au-delà d'un horizon électoral. Elle mérite d'autant plus d'être examinée sérieusement.

       Bien sûr, le président de la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA) ne manque pas de réitérer le credo séparatiste / confédéraliste de son parti, tout en écornant au passage quelques mythes pourtant chers au biotope nationaliste. Nous y reviendrons. Mais l'essentiel du propos est inspiré par une inquiétude, largement partagée, devant ce qui menace aujourd'hui ces fondements sociétaux indispensables évoqués par Tocqueville. Sont visés, d'une part, le relativisme culturel et l'autoculpabilisation du monde occidental, favorisés par "le climat intellectuel prédominant de l'autodestruction postmoderne" [2], d'autre part, l'immigration de masse incontrôlée, implantant dans le pays d'accueil une religion qui défie ses valeurs. Sur ce second point, en dépit de la modération affichée par le commun des fidèles, le mot "défier" n'est pas excessif au regard, par exemple, des résultats du sondage mené par le sociologue néerlandais Ruud Koopmans chez les Belges d'origine turque ou marocaine et se disant musulmans: 60 % ne veulent pas d'un ami homosexuel, 56,7 % estiment que les Juifs ne sont pas dignes de confiance et 63 % sont convaincus que l'Occident veut anéantir l'islam [3].

    HORS DES LUMIÈRES, PAS DE SALUT 

       L'image est trop tentante d'un monde qui se vide spirituellement et axiologiquement, face à une force qui ne peut qu'aspirer à combler le creux. Bart De Wever, qui est historien de formation, sait toutefois qu'"une identité saine ne se replie jamais sur elle-même, mais s'efforce au contraire de rester un instrument dans la quête perpétuelle de synthèse et de cohésion" [4]. D'entrée de jeu, le livre nous convie à un regard admiratif sur l'œuvre de l'empereur Claude (41-54 après J-C) visant à constituer un soubassement sociétal assez fort pour unifier les diversités absorbées par Rome [5]. Mais encore faut-il s'entendre sur ce qui définit la Cité appelée à s'ouvrir à l'autre sans pour autant se perdre. Si l'exercice était relativement aisé pour les Anciens, il en va tout autrement à l'époque actuelle, marquée par les plus grandes dissensions jusque sur les finalités même de notre être collectif. Sont en effet largement rejetées "non seulement les idéologies politiques, mais toute position qui se revendique d'une certaine vérité objective, qui prétend à une validité universelle" [6].  

       Sauf à bâtir sur du sable, nous devons donc nous re-fonder. Sur quelle base ? En phase avec les orientations laïcisantes de la N-VA [7], son chef de file ne voit aucun salut du côté de l'héritage chrétien, même si celui-ci a été pendant des siècles "le code source de la conscience identitaire en Europe". C'est que le match est joué: la sécularisation l'a emporté et le langage de l'Eglise "est devenu pour beaucoup d'entre nous incompréhensible" [8]. Il reste un attachement à quelques traditions, certes, mais "Dieu n'est plus au gouvernail de notre société. Nous ne L'écoutons plus dans le choix ou la conduite de nos relations sociales, certainement pas dans la chambre à coucher" [9]. Et pendant que tombent les unes après les autres les normes qui dictaient les comportements autochtones, les membres de la communauté musulmane, eux, sont de plus en plus nombreux à faire le choix du rigorisme salafiste…

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  • Marier les prêtres ?

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    Du Père Alain Bandelier sur le site de Famille Chrétienne :

    Faut-il marier les prêtres ?

    MAGAZINE – La voilà de retour, la question sans cesse débattue et rebattue du « mariage des prêtres ». La dénonciation des abus et des scandales, douloureuse mais ô combien nécessaire, sert parfois d’argument pour réclamer l’abolition de la règle du célibat. Cette logique apparente est en fait odieuse et deux fois trompeuse. Odieuse, car elle considère le mariage comme un remède, or ce grand sacrement est une vocation et non une thérapie ! Trompeuse car, hélas, la majorité des agressions pédophiles sont le fait non pas de célibataires névrosés, mais de pères de famille très ordinaires. En plus, vérité à ne pas dire, 80 % des agressions commises par des clercs sont de nature homosexuelle...

    L’ordination est une consécration

    Cela dit, quand on voit qu’il y a si peu d’ordinations dans tant de diocèses (et pas seulement en France), il y a une interrogation légitime. La compassion de Jésus devant la foule est toujours d’actualité : « Ils étaient comme des brebis sans berger » (Mc 6, 34). Faut-il marier les prêtres ? Non ! Répétons-le encore une fois, quoique sans illusion : aucune Église (d’Orient ou d’Occident) ne marie (ni n’a marié, ni ne mariera) des prêtres (ni des diacres) ; l’ordination est une consécration qui saisit la personne telle qu’elle est.

    Dans le rituel des ordinations, la grande prostration du futur diacre, prêtre ou évêque pendant la litanie des saints en est le signe impressionnant. S’il a été ordonné dans le célibat et se marie un jour, il reprend ce qu’il a donné. Ce n’est ni incompréhensible ni impardonnable. Mais c’est une blessure. Pas seulement pour lui.

    « Nous avons tout quitté »

    La vraie question n’est donc pas celle du mariage des prêtres, mais celle de l’ordination d’hommes mariés. En ce qui concerne les évêques, la réponse est unanime (y compris dans les Églises orthodoxes) : ne sont appelés à la plénitude du sacerdoce que des solitaires (en grec monoï, d’où vient le mot « moine »). C’est la logique de l’Évangile : « Laissant tout, ils Le suivirent » (Lc 5, 11). Pierre le rappelle : « Nous avons tout quitté » (Mc 10, 28). Luc précise : entre autres, « une femme » (Lc 18, 29). L’Église latine fait le même choix pour ses prêtres, avec quelques exceptions. Le cardinal Lustiger y voyait un choix missionnaire. « Celui qui n’est pas marié a le souci des affaires du Seigneur » (1 Co 7, 32). Du matin au soir ! Et c’est ma joie.

    Si j’avais femme et enfants, j’aurais bien d’autres choses à faire. Des choses belles et bonnes. Mais ce serait autre chose. Prêtre à temps partiel ? Le risque serait plus grand de devenir « fonctionnaire de Dieu ». Par l’imposition des mains, je n’ai pas reçu une fonction, mais une onction : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis »(Jn 15, 15). Compagnon de l’Époux virginal (Mc 2, 19), je veux le suivre, le servir, l’annoncer. De tout mon cœur !

    Père Alain Bandelier

  • Pour Pékin, les accords avec le Saint-Siège vont de pair avec l’étouffement de l’Église

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    Du blog d'Yves Daoudal :

    Chine : les dix commandements

    Lu sur Asianews, agence de presse de l’Institut pontifical pour les missions étrangères :

    Un document publié par les autorités du Fujian exige des prêtres de paroisse et du personnel religieux qu’ils interdisent aux mineurs l'église et l'éducation, qu’ils refusent les relations avec les catholiques étrangers, qu’ils freinent tout élan d'évangélisation. Dans le même temps, le "Global Times" célèbre l'exposition des musées du Vatican et des conférences sur "le pape François" et "l'amitié" entre la Chine et le Vatican. Pour Pékin, les accords avec le Saint-Siège vont de pair avec l’étouffement de l’Église.

    Et Asianews publie une traduction en anglais du document du Fujian, dont voici une traduction française.

    Lettre d'engagement des responsables des lieux de culte et des personnes consacrées

    Selon le "Règlement pour les affaires religieuses" et autres lois connexes, la "Liste des responsabilités assumées par les responsables du Comité administratif des lieux de culte et des personnes consacrées" et la "Liste négative des chefs du Comité administratif des lieux religieux personnes consacrées",

    En tant que dirigeant (personnes consacrées) de ........., je m'engage à:

    1. aimer la patrie et aimer la religion, étudier et suivre consciemment la politique du Parti et les lois et règlements de l'État, mener sciemment des activités conformément aux lois et règlements, interdire l'entrée de mineurs à l'église.

    2. Au nom de l'indépendance, de l'autonomie et de l'autogestion, boycotter consciemment les interventions des étrangers; ne pas contacter de puissances étrangères, ne pas accueillir des étrangers, ne pas accepter de délégation de communautés ou d'institutions religieuses étrangères, ne pas accepter d'entretiens, de formation ou d'invitations à des conférences à l'étranger, ne pas enfreindre les réglementations nationales en acceptant des dons nationaux et internationaux.

    3. ne pas commercialiser ou distribuer des imprimés religieux sans numéro de série.

    4. Accepter consciemment l'inspection et le contrôle des supérieurs et publier sciemment des comptes rendus mensuels.

    5. insister sur la sinisation, pour pratiquer consciemment les valeurs fondamentales du socialisme; respecter les cultures et les traditions locales, promouvoir les cultures et les traditions nationales, ne pas diffuser les idéologies qui soutiennent l'extrémisme, ne pas financer des activités extrémistes.

    6. ne pas organiser de cours de formation pour mineurs, ne pas mener d'activités religieuses en ligne, promouvoir les vocations ou publier des contenus enfreignant les lois.

    7. ne pas intervenir dans l'administration des affaires locales ou politiques, ne pas intervenir dans la vie privée et personnelle de la population.

    8. En l'absence de permis, les communautés telles que les groupes pastoraux, les chorales et les orchestres ne peuvent organiser d'événements publics ni, sous prétexte de rendre visite aux malades, évangéliser dans des lieux publics tels que les hôpitaux.

    9. ne pas poser des affiches et des enseignes à l'extérieur et sur les toits à des fins évangéliques.

    10. ne pas installer de haut-parleurs exterieurs, et ceux à l'intérieur ne doivent pas déranger les habitants ; en cas de violation, accepter volontairement les sanctions du Bureau des affaires religieuses.

    En fait il n’y a rien de vraiment nouveau dans ces dix commandements, qui reprennent les consignes des dernières lois religieuses. Mais le martellement de ces consignes, en permanence et à tout propos, montre la volonté effective de persécution des chrétiens. Tandis que les médias officiels chantent les bonnes relations entre Pékin et le Vatican. « Pour la première fois », a souligné le Global Times, a eu lieu à l’Université de Pékin une conférence sur « le pape François et sa vision », par le jésuite Benoît Vermander, et « pour la première fois » a eu lieu à l’Académie des sciences de Pékin une conférence le thème : « Grandir en amitié – une perspective des relations sino-vaticanes », par… Antonio Spadaro, autre jésuite, directeur de La Civiltà Cattolica, un très proche de François.

  • Europe : l'Eglise vouée à disparaître ?

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    Du site "Pro Liturgia" :

    L’Eglise catholique est aujourd’hui, en Europe essentiellement, dans une situation inédite. En voici les principales caractéristiques :

    1. La chute de la pratique dominicale : en France seuls 3% de ceux qui se disent catholiques participent à une Eucharistie dominicale ;

    2. La chute des vocations sacerdotales et religieuses : dans une petite dizaine d’année, le prêtre sera devenu une « denrée rare » ;

    3. L’obstination des évêques à ne pas vouloir reconnaître les échecs de la pastorale mise en place par leurs prédécesseurs et, dans le même temps, à vouloir camoufler ces échecs sous des « diocèses en synodes » et autre « Eglise en fête » qui ne produisent aucun résultat ;

    4. L’ignorance abyssale de ces mêmes évêques en matière de liturgie « source et sommet de la vie de l’Eglise » (cf. Vatican II) et leur acharnement à vouloir faire dire au Concile dont ils se réclament ce que le Concile n’a jamais dit.

    Ces quatre points - il y en a d’autres - font que les catholiques, clercs et laïcs, ont dans leur grande majorité perdu le sens de notions essentielles telles que la liturgie, la Tradition, la contemplation, le respect du sacré... Et l’on aboutit à cette bizarrerie : sur le plan de la foi et de son expression liturgique, plus rien n’est clairement définissable, plus rien n’a de sens objectif, tout se vaut, tout est interchangeable. Chacun se fabrique « sa » religion sur la base de « sa sensibilité », de « sa sensiblerie », de ce qui lui plaît ou ne lui plaît pas. Dans ces conditions, il est devenu impossible d’aborder des questions essentielles avec des personnes de « sensibilités » différentes : la messe de 9h en grégorien est « formidable » ; celle de 11h accompagnée par un virtuose du didjeridoo l’est tout autant.

    En l’espace de deux générations, les fidèles ont été contraints d’accepter tout et n’importe quoi avec pour conséquence que le fidèle qui a encore des connaissances claires sur ce qui touche à la foi catholique - liturgie, doctrine, Tradition, Ecriture Sainte - passe pour un illuminé dont il faut aimablement se méfier. D’où le fait que de tels fidèles préfèrent se mettre en marge de toute vie ecclésiale plutôt que de chercher à aborder des questions relative à la foi avec des clercs et des laïcs qui ne savent plus rien et ne veulent plus rien savoir, plus rien comprendre.

    Aujourd’hui, pour de nombreux évêques, les mots de la foi catholique ne signifient plus grand chose : leur contenu a été oublié ou est devenu interchangeable. Seules comptent les opinions personnelles de tel ou tel mitré ou théologien dans le vent qui « fait le buzz » dans les médias : elles doivent passer avant l’enseignement de l’Eglise.

    Incontestablement, tous les ingrédients mortifères sont réunis pour que, dans la vieille Europe autrefois chrétienne, l’Eglise puisse disparaître.

  • Synode amazonien : la perspective théologique de Benoît XVI renversée

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    De Stefano Fontana dans la nuova bussola quotidiana, cet article traduit et publié aujourd’hui par et sur le site « Benoît et moi » :

    Benoît XVI sipa_00629540_000001.jpg

    « Ceux qui ont lu quelque chose de Joseph Ratzinger en tant que théologien, puis en tant que pape et maintenant en tant que pape émérite, ne peuvent s'empêcher d'observer l'énorme écart de perspective par rapport au contenu de l'Instrumentum laboris du prochain synode sur l'Amazonie, présenté il y a trois jours par le Cardinal secrétaire Baldisseri. Comparé aux considérations de Ratzinger sur les "religions du mythe" et sur la "religion du Logos", l'Instrumentum laboris est aux antipodes.

    Comme on le sait, Ratzinger-Benoît XVI soutenait que les religions du mythe, c'est-à-dire les religions païennes, étaient des formes humaines d'exorcisme du péril de l'existence, à travers la protection d'une divinité contre d'autres divinités. Pour ces religions, le monde était entre les mains de divinités et de pseudo-divinités souterraines, contradictoires entre elles, en perpétuel conflit, forces obscures et arbitraires terrifiant l'homme qui était à la merci de leurs tensions. C'est pourquoi l'humanité cherchait à obtenir la protection de l'un sur les autres, par des rites et des sacrifices (y compris d'êtres humains). C'était la religion de la peur, de l'obscurité, du mystère qui effrayait. L'homme se sentait à la merci de forces arbitraires, dans un monde absurde et conflictuel.

    Mais la religion chrétienne, disait Ratzinger-Benoît XVI, était au contraire la religion du Logos. Le christianisme ne se rattache à aucun des cultes païens de la Palestine de l'époque, mais se met en contact avec la philosophie grecque, qui cherchait le principe rationnel de toutes choses, et avec la religion juive elle-même qui croyait au Dieu unique, vrai et bon. Le monde n'était pas un lieu absurde et les hommes n'y étaient pas perdus, à la merci de dieux violents et arbitraires. Au commencement était le Logos, tout a été fait selon la Vérité, le monde est bon et la raison humaine peut se connecter avec la foi, qui n'est pas irrationnelle.

    Toute les recherches théologiques de Joseph Ratzinger portent sur ces sujets, ainsi que tout le magistère de Benoît XVI.

    C'est pour cela qu'il est incroyable qu'au contraire, dans l'Instrumentum laboris récemment publié, il y ait une véritable célébration du paganisme et de l'animisme des peuples amazoniens, un éloge du primitivisme religieux, et la description de ce monde culturel comme un paradis, où il n'y aurait ni violence ni désaccord et où tous vivraient en amitié et harmonie. On ne sait pas d'où le secrétariat du synode a tiré les arguments scientifiques à l'appui de ce point de vue. Il est certain qu'il il a dû renverser complètement les enseignements du Pape Benoît XVI lequel, à Ratisbonne, avait dit que «ce qui est contre la raison ne vient pas du vrai Dieu».

    L'Amazonie serait «pleine de vie et de sagesse»; ses cultures inspireraient «de nouveaux chemins, de nouveaux défis et de nouveaux espoirs»; ses peuples vivraient admirablement «l'harmonie des relations entre l'eau, le territoire et la nature, la vie communautaire et la culture, Dieu et les différentes forces spirituelles»; l'Amazonie est un lieu «de sens pour la foi, ou l'expérience de Dieu dans l'histoire... un lieu épiphanique... une réserve de vie et de sagesse pour la planète, une vie et une sagesse qui parlent de Dieu»; il émane d'elle «un enseignement vital pour une compréhension intégrale de nos relations avec autrui, avec la nature et avec Dieu»; en Amazonie «la vie est un chemin communautaire où tâches et responsabilités sont partagées pour le bien commun».

    C'est ce que dit l'Instrumentum laboris du synode, mais en réalité les religions des peuples indigènes ont toutes les caractéristiques que Ratzinger-Benoît XVI attribuait aux religions du mythe, construction d'idoles humaines pour exorciser la peur et implorer protection contre des forces obscures et colériques. L'animisme païen asservissait l'homme aux forces de la nature et aux autres hommes de la tribu. Ce monde n'était pas convivial et amical, mais violent et discriminatoire. La ritualité ancestrale n'élevait pas spirituellement à Dieu, mais mettait en communication avec les forces de la nature, considérées de manière panthéiste comme un tout, la grande Mère Terre. L'homme n'émergeait pas en dignité des autres éléments naturels, mais en était le sujet. Dans l'instrumentum laboris, c'est le retour du mythe rousseauiste du bon sauvage et de la nature originellement bonne , avant d'avoir été pollué par la civilisation. Mais c'est une hypothèse irréaliste et purement fonctionnelle qui sert de prémisse au système politique du contractualisme des Lumières du gouvernement de la volonté générale.

    L'Instrumentum laboris du Synode sur l'Amazonie propose que l'Église «désaprenne» puis «apprenne» et «réapprenne» à partir des sollicitations des cultures indigènes amazoniennes, qui seraient une véritable «épiphanie» fruit de l'Esprit Saint et de la présence de semences de la Parole dans les cultures païennes. Comment il est possible que le Logos (Parole) sème des graines dans l'irrationalité des religions du mythe est difficile à comprendre. Comment on peut partir de l'idolâtrie païenne absurde et irrationnelle pour convertir la foi de l'Église qui, depuis deux millénaires, se comprend comme la vraie religion est encore plus incompréhensible.

    La régression de l'Église de cet Instrumentum laboris par rapport à l'Église du Pape Benoît XVI est évidente et impressionnante. »

    Ref. Synode amazonien : la perspective théologie de Benoît XVI renversée

    Le Père Daniélou considérait les religions naturelles comme autant de mains tendues confusément vers la transcendance et la révélation judéo-chrétienne comme la main de Dieu qui les attire à Lui en purifiant leur démarche: d’Abraham à Jésus c’est l’histoire emblématique du peuple élu accomplie dans l’unique Eglise qui clôt ce que l'histoire de ce peuple préfigure.

    JPSC  

  • France : une nouvelle génération, plus strictement doctrinale, est en train de prendre les commandes du catholicisme français

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    De Bernadette Sauvaget sur le site de Libération :

    Bioéthique : les ultras tiennent l’Eglise en messe

    Assez mesurées au départ, les instances catholiques ont peu à peu durci leurs positions sur la fin de vie au fil de l’affaire Lambert.

    Le sort de Vincent Lambert est devenu l’une des grandes causes du moment pour les instances officielles de l’Eglise catholique. Avec un durcissement marqué des autorités. Comme le pape et deux responsables de la curie romaine - le cardinal Kevin Farrell et Mgr Vincenzo Paglia -, les leaders de l’épiscopat français ont exprimé ces derniers temps des positions voisines de celles des parents Lambert. A travers leurs déclarations, les évêques réclament ainsi que Vincent Lambert soit désormais considéré comme une personne handicapée et non pas en fin de vie, un tournant pris récemment dans l’affaire.

    «Il y a aujourd’hui un choix de civilisation très clair : soit nous considérons les êtres humains comme des robots fonctionnels qui peuvent être éliminés ou envoyés à la casse lorsqu’ils ne servent plus à rien, soit nous considérons que le propre de l’humanité se fonde, non sur l’utilité d’une vie mais sur la qualité des relations entre les personnes qui révèlent l’amour», a écrit, dans un communiqué au ton très dramatique, l’archevêque de Paris, Michel Aupetit. Cet ancien médecin est très engagé sur les questions bioéthiques. Plutôt discret sur le terrain strictement politique, il manque rarement une occasion pour s’exprimer sur les questions de PMA ou de fin de vie.

    Elu en avril président de la Conférence des évêques de France, l’archevêque de Reims, Eric de Moulins-Beaufort, est moins cash que son collègue de Paris. Mais quand même… Il évoque à propos du sort de Vincent Lambert «une situation complexe». «Face à de telles situations, aucune décision humaine ne peut être assurée d’être parfaite, ni même d’être la meilleure.»Nuancé dans la forme mais ferme sur le fond, l’archevêque de Reims estime lui aussi que Vincent Lambert n’est pas en fin de vie et qu’il devrait être transféré dans une unité spécialisée dans l’accompagnement des patients en état végétatif.

    Génération

    «Les évêques sont très mobilisés dans cette affaire et leurs positions sont plus radicales qu’il y a quelques années», remarque la sociologue des religions Séverine Mathieu, spécialiste de l’éthique et de la famille. A l’été 2015, tandis que la bataille faisait déjà rage au sujet d’un arrêt des traitements de Vincent Lambert, l’épiscopat ne marchait pas, loin de là, comme un seul homme derrière les plus ultras de la famille Lambert. Le cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, avait certes commis un texte assez radical, en faisant signer avec lui les évêques de la région. Mais les spécialistes des questions bioéthiques à l’épiscopat, tel que Pierre d’Ornellas, l’archevêque de Rennes, étaient demeurés plus discrets. Dans un communiqué, le secrétaire général de la Conférence des évêques de France (CEF), Olivier Ribadeau Dumas, avait réclamé, au nom de son institution, «pudeur, modération et discrétion», ce qui avait paru une réponse au texte offensif de Barbarin.

    Mais le paysage a changé. L’archevêque de Paris Michel Aupetit semble désormais imposer sa vision ultraconservatrice, de plus en plus partagée parmi les leaders émergents de l’épiscopat français.

    Formée sous le pontificat de Jean-Paul II, une nouvelle génération, plus strictement doctrinale est en train de prendre les commandes du catholicisme français tandis que des personnalités ouvertes comme l’archevêque de Marseille, Georges Pontier, s’apprête à quitter les affaires. Bref, les positions se rigidifient, au risque de mettre en péril l’équilibre (certes précaire) trouvé autour de la loi Claeys-Leonetti.

    Empêtrée dans les scandales d’abus sexuels, l’Eglise catholique a conscience d’être difficilement audible dans son opposition à la PMA si elle avance son thème favori de la défense des droits de l’enfant. La question de la fin de vie et de l’euthanasie est donc sa nouvelle frontière à défendre. «Quoi qu’il en soit, la sédation profonde et continue jusqu’au décès a toujours été une question pour les évêques catholiques», pointe l’historien et sociologue du catholicisme Philippe Portier.

    Ecoles

    Les ultras de la famille Lambert peuvent désormais compter sur un large soutien des instances catholiques. Bien au-delà des cercles intégristes lefebvristes de la Fraternité Saint-Pie-X qui les avaient appuyés au début de l’affaire et qui avaient été alors très efficaces. Touchant à peu près 500 000 personnes en France, toujours officiellement en rupture avec Rome mais en négociations pour rejoindre le giron romain, la Fraternité Saint Pie-X peut s’appuyer sur des militants très déterminés et sur un maillage solide d’écoles privées. C’est dans l’une d’elles qu’avait été scolarisé Vincent Lambert… Avant de rompre radicalement avec ce milieu.

  • Quand François plaide en faveur d'une "théologie de l'accueil"

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    A Naples, François prône la liberté théologique

    Analyse 

    Invité vendredi 21 juin midi par la Faculté de théologie d’Italie méridionale, le pape François a souligné l’importance d’une théologie en dialogue avec la société comme avec les autres religions, insistant sur la nécessaire liberté de recherche des théologiens.

    La longue intervention du pape François, vendredi 21 juin midi à Naples, fera sans nul doute date pour les théologiens du monde entier.

    À rebours de certains chiens de garde, c’est en effet « une théologie du discernement, de la miséricorde et de l’accueil, qui se met en dialogue avec la société, les cultures et les religions pour la construction de la convivence pacifique des personnes et des peuples » dont le pape a dressé le portrait à la Faculté de théologie d’Italie méridionale.

    Invité à s’exprimer sur la théologie dans le contexte méditerranéen après Veritatis gaudium, texte par lequel il réformait les études de théologie en insistant sur leur dimension « dialogale », François a livré une véritable leçon, sans doute comparable sur le fond au discours de Benoît XVI en 2006 à Ratisbonne, mais totalement différent sur la forme, en cohérence avec son approche d’une théologie moins dogmatique et plus en prise avec la réalité.

    « Dans le dialogue, l’Église annonce la Bonne Nouvelle »

    « Je dirais que la théologie est appelée à être une théologie de l’accueil et à développer un dialogue authentique et sincère avec les institutions sociales et civiles, les universités et les centres de recherche, les chefs religieux et toutes les femmes et des hommes de bonne volonté, pour construire dans la paix une société inclusive et fraternelle », a-t-il résumé.

    Un dialogue qui ne met pas l’identité chrétienne dans la poche. Pour le pape, en effet, « dans le dialogue avec les cultures et les religions, l’Église annonce la Bonne Nouvelle de Jésus et la pratique de l’amour évangélique qu’il prêchait comme une synthèse de tout l’enseignement de la Loi ».

    Mais il voit aussi les écoles de théologie comme des lieux de « discernement », fonctionnant dans un dialogue permanent, tant entre étudiants et professeurs qu’avec le monde extérieur.

    « Des théologiens ouverts aux innovations inépuisables de l’Esprit »

    Prônant « une proclamation sans esprit de conquête, sans volonté de prosélytisme et sans intention agressive de réfutation », il appelle à « un dialogue “de l’intérieur” avec les hommes, leurs cultures, leurs histoires, leurs différentes traditions religieuses ». En allant y compris jusqu’au « sacrifice de la vie », donnant l’exemple de Charles de Foucauld, des moines de Tibhirine ou de Mgr Pierre Claverie.

    Dans le contexte méditerranéen, François met particulièrement en avant les dialogues avec l’islam et le judaïsme, esquissant aussi « une théologie de l’accueil » qui sache « écouter l’histoire et le vécu des peuples » et mettre en œuvre l’interdisciplinarité.

    « Une théologie de l’accueil qui, comme méthode interprétative de la réalité, adopte le discernement et le dialogue sincère a besoin de théologiens capables de travailler ensemble et sous une forme interdisciplinaire, en surmontant l’individualisme dans le travail intellectuel, a-t-il expliqué. Nous avons besoin de théologiens – hommes et femmes, prêtres, laïcs et religieux – qui, dans un enracinement historique et ecclésial profond et en même temps ouverts aux innovations inépuisables de l’Esprit, sachent échapper aux logiques autoréférentielles, compétitives, et de fait aveuglantes. »

    « Pentecôte théologique »

    Parmi les nombreux exemples qu’il a donnés dans son intervention, François n’a ainsi pas hésité à évoquer, comme lieu de recherche commun, « les attitudes et les pratiques coloniales qui ont façonné l’imagination et les politiques (…) ainsi que les justifications de toutes sortes de guerres et de toutes les persécutions commises au nom d’une religion ou d’une prétendue pureté raciale ou doctrinale ».

    Appelant à « revisiter et réinterroger continuellement la Tradition », il a rappelé que « les théologiens ont pour tâche de toujours encourager la rencontre des cultures avec les sources de la Révélation et de la Tradition ».

    « Les anciennes architectures de pensée, les grandes synthèses théologiques du passé sont des mines de sagesse théologique, mais elles ne peuvent être appliquées mécaniquement aux questions actuelles », a-t-il expliqué, plaidant pour « une “Pentecôte théologique”, permettant aux femmes et aux hommes de notre époque d’écouter “dans leur propre langue” une réflexion chrétienne qui réponde à leur recherche de sens et de vie ».

    « Sans l’expérience de nouveaux chemins, rien de nouveau n’est créé »

    Ce qui suppose à la fois, a-t-il insisté « une assomption de l’histoire au sein de la théologie, comme espace ouvert à la rencontre avec le Seigneur », et « la liberté théologique » : « Sans la possibilité de faire l’expérience de nouveaux chemins, rien de nouveau n’est créé, et il n’y a plus de place pour la nouveauté de l’Esprit du Ressuscité », a-t-il souligné.

    Tout en critiquant « ceux qui rêvent d’une doctrine monolithique défendue par tous sans nuances », il a toutefois souligné la nécessité que les questions « disputées » restent dans le domaine académique pour ne pas troubler le peuple de Dieu.

  • Penser qu’un changement dans le célibat sacerdotal va régler nos problèmes de déforestation spirituelle est très naïf

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    De didoc.be :

    Célibat sacerdotal en zones de déforestation

    Écrit par Ignacio Aréchaga le .

    Le problème de la prédication et de l’administration des sacrements aux communautés catholiques des forêts amazoniennes est une question pratique. Il se peut qu’elle trouble le sommeil des évêques locaux mais elle n’accroche pas beaucoup les médias. Mais si, parmi les mesures proposées, on mentionne la possibilité d’ordonner des hommes mariés, tout change et il semble que l’on se trouve au seuil d’un changement révolutionnaire.

    C’est ce qui est arrivé (…) dans la présentation [récente] de l’instrumentum laboris [c'est-à-dire le dernier document préparatoire] du Synode des Evêques sur l’Amazonie, qui aura lieu en octobre prochain.

    Pour évaluer la prétendue nouveauté de la mesure, il ne faut pas oublier qu’il y a déjà des prêtres mariés dans l’Eglise catholique. Les Eglises catholiques de rite oriental, unies à Rome, comptent des prêtres mariés et des prêtres célibataires, selon une tradition toujours en vigueur. C’est une situation qui n’est pas sans poser des difficultés, comme l’a signalé récemment Sviatoslav Shevchuk, archevêque de Kiev et chef de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine. Dans le monde anglo-saxon, il y a également d’anciens clercs anglicans, épiscopaliens, luthériens et autres qui étaient mariés au moment de leur entrée en pleine communion avec l’Eglise catholique et à qui l’on a permis de continuer comme prêtres catholiques.

    On ne peut pas dire non plus que c’est la première fois que l’on débat de cette proposition d’ordonner des viri probati, c'est-à-dire des hommes mariés qui ont fait preuve de maturité dans la foi et qui pourraient rendre ce service dans leur communauté. Ces derniers temps, chaque fois que l’on parle du manque de vocations sacerdotales, apparaissent les viri probati, dont il semble y avoir un grand réservoir, du moins sur le papier.

    Comme le faisait remarquer le vaticaniste John Allen, « après avoir couvert les synodes d’évêques pendant vingt ans, je ne me souviens pas de beaucoup d’assemblées où n’ait surgi l’idée des viri probati, si pas dans l’agenda officiel du moins dans l’ambiance ». Il suffit de rappeler le Synode sur l’Eucharistie de 2005, où des évêques du Sud soulevèrent le problème de communautés isolées qui restaient sans prêtre pendant de longues périodes. Mais, à l’issue du débat, l’idée fut écartée et le Synode réaffirma la valeur spirituelle et pastorale du célibat sacerdotal. Ce qui est nouveau cette fois-ci, c’est que le thème figure dans l’instrumentum laboris. Mais qu’une idée soit débattue ne signifie pas qu’elle sera approuvée.

    Exception ou précédent

    En réalité, ce que le document évoque est une suggestion pour aborder une question ardue de pastorale, liée à l’isolement de ces communautés : « Affirmant que le célibat est un don pour l’Eglise, on demande que, pour les zones les plus éloignées de la région, on étudie la possibilité de l’ordination sacerdotale de personnes âgées, de préférence indigènes, respectées et acceptées par leurs communautés, bien qu’elles aient déjà une famille constituée et stable, en vue d’assurer l’administration des sacrements qui accompagnent et soutiennent la vie chrétienne ».

    Mais ce que l’on présente en Amazonie comme une urgence pour des motifs pastoraux est vu en Occident comme un précédent dans une discussion idéologique sur le célibat sacerdotal. Là-bas, il s'agit d’administrer les sacrements à ceux qui n’y ont pas accès ; ici, il s’agit de reformuler la figure du prêtre dans des communautés qui ne montrent pas toujours un grand intérêt pour les sacrements, alors qu’elles les ont à portée de la main.

    En Occident, nous nous plaignons du manque de prêtres, mais, en fait, nous sommes actuellement dans une situation privilégiée par rapport à d’autres régions du monde catholique. Selon les données de l’Annuaire Pontifical, en 2016 il y avait 1.600 catholiques par prêtre en Europe et 1.300 aux Etats-Unis, face à 7.200 fidèles par prêtre en Amérique du Sud, un peu plus de 5.000 en Afrique et un peu moins de 2.200 en Asie. Le problème dans les Eglises d’Occident est l’âge moyen chaque fois plus élevé du clergé, sans rénovation suffisante.

    Taux de substitution des générations de prêtres

    Cette rénovation dépend moins du célibat sacerdotal que de la vitalité religieuse des communautés dont doivent surgir les vocations. Il est significatif que les catholiques asiatiques, qui représentent 11% du total des fidèles de l’Eglise, fournissent aujourd’hui 30% des séminaristes, et que les Africains, qui forment 17,8% des catholiques, interviennent pour 27% dans le nombre total des séminaristes. Par contre, les catholiques européens représentent 21,8% du total, et leurs séminaristes ne comptent que pour un peu moins de 15% du total des candidats au sacerdoce.

    En Afrique et en Asie, il ne semble pas que le célibat sacerdotal soit un problème pour trouver des candidats au sacerdoce. Cette vigueur spirituelle favorise un taux élevé de « substitution générationnelle ». Pour 100 prêtres en activité, l’Afrique et l’Asie font preuve d’une grande capacité de renouvellement avec respectivement 66 et 54 nouveaux candidats, tandis que l’Europe n’enregistre que 10 candidats pour 100 prêtres, l’Amérique 28 et l’Océanie 22.

    En Europe et en Amérique, le manque de vocations sacerdotales n’est qu’un indicateur parmi d’autres qui sont au rouge. Songeons par exemple à la pratique dominicale et à la fidélité matrimoniale. Il y a une peur de l’engagement définitif, tant dans le sacerdoce que dans le mariage. Penser qu’un changement dans le célibat sacerdotal va régler ces problèmes de déforestation spirituelle est très naïf. Plutôt qu’un geste fort, ce pourrait être une méthode Coué.

    Ignacio Aréchaga est l’ancien rédacteur en chef de l’agence Aceprensa. Ce texte a été traduit de l’espagnol par l’abbé Stéphane Seminckx.

    Source : https://www.aceprensa.com/articles/celibato-sacerdotal-en-zonas-deforestadas/.

  • Grenouillages romains en vue du prochain synode sur l'Amazonie

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    Synode pan-amazonien : réunion discrète de cardinaux et évêques pour promouvoir leurs idées progressistes

    Je vous propose ici une traduction rapide de l'article publié aujourd'hui par Maike Hickson sur LifeSiteNews à propos des manœuvres en cours dans certains cercles romains pour faire accepter leurs projets progressistes. Entre autres : la fin du célibat sacerdotal, un régime indigéniste pour les prêtres d'Amazonie, l'ordination des femmes… Ci-contre, une photo de Mgr Erwin Kräutler, cité en fin d'article. – J.S.

    Un groupe de cardinaux et d'évêques qui participent à la préparation du synode sur l'Amazonie et qui sont favorables à la suppression du célibat sacerdotal, et qui affichent d'autres positions progressistes contraires à l'enseignement catholique pérenne, se réunissent en toute tranquillité près de Rome en vue de préparer le prochain synode, a révélé aujourd'hui à LifeSiteNews une source bien informée.

    Les principaux participants à cette rencontre sont les cardinaux Lorenzo Baldisseri, Claudio Hummes, Walter Kasper, Christoph Schönborn, ainsi que les évêques Franz-Josef Overbeck et Erwin Kräutler. Le professeur Wolf (Münster) et Josef Sayer, ami et conseiller du cardinal Oscar Maradiaga, sont également présents. Mme Doris Wagner-Reisinger - cette ancienne religieuse dont les accusations à l'encontre d'un fonctionnaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi ont récemment été rejetées par un tribunal du Vatican – est également présente.

    Le vaticaniste Marco Tosatti vient de publier son propre article sur cette rencontre secrète, confirmant ainsi notre propre source indépendante. Edward Pentin, correspondant à Rome pour le National Catholic Register a également confirmé les informations concernant cette rencontre.

    « Une réunion secrète pour discuter de la stratégie en vue du prochain synode amazonien et impliquant principalement des prélats et des intellectuels de langue allemande a eu lieu aujourd'hui dans un monastère à Rome. Cardinaux Hummes, Baldisseri, Kasper, Schoenborn, Schoenborn y ont participé, +Krautler, +Overbeck de Essen. D'autres infos bientôt », a-t-il tweeté aujourd'hui.

    Les participants à la rencontre préparatoire sont en favorables à un plan progressiste au sein de l'Église.

    • Le cardinal Baldisseri a joué un rôle clef dans la préparation des deux synodes sur la famille qui ont abouti à l'exhortation apostolique Amoris laetitia du Pape François qui a soulevé l'idée de donner accès aux sacrements à certains couples « remariés ». Baldisseri avait parlé au Dr Frédéric Martel des méthodes du synode : « Notre ligne était essentiellement celle de Kasper. »

    • Le cardinal Claudio Hummes est en faveur des prêtres mariés pour la région amazonienne, et souhaite qu'ils soient indigènes. Il a déclaré en 2016 : « Il ne devrait y avoir que du clergé, des prêtres et des évêques indigènes, y compris certains sans formation académique. »

    • Le cardinal Walter Kasper est l'homme qui avait promu l'idée de donner la Sainte Communion à certains divorcés « remariés » sans qu'ils aient à changer leur mode de vie.

    • Le cardinal Schönborn a dit un jour qu'il pouvait imaginer des prêtres et des évêques de sexe féminin, et il y a quelques jours seulement, il a affirmé que la cause de la crise des abus sexuels n'était pas la révolution culturelle des années 1960 (comme le pape Benoît XVI l'a récemment affirmé), mais « la fixation excessive de l'Eglise sur le sixième commandement » ainsi que les « systèmes clos ».

    • Le professeur Hubert Wolf a récemment affirmé que « le célibat sacerdotal est un facteur de risque en ce qui concerne les abus[sexuels] ». Face à la crise des abus, ce théologien appelle à des « changements fondamentaux », y compris en ce qui concerne « l'accès au sacerdoce »

    • Mgr Franz-Josef Overbeck a récemment déclaré qu'après le Synode sur l'Amazonie, « rien ne sera plus pareil » dans l'Eglise. Il espère une remise en question de l'enseignement de l'Église sur la sexualité et l'accès au sacerdoce. Overbeck est l'expert des évêques allemands pour l'Amérique latine et responsable des dons destinés à cette région, via l'organisation caritative des évêques allemands Adveniat.

    • Mgr Erwin Kräutler est favorable aux prêtres mariés et à l'ordination des femmes. Il va même jusqu'à prétendre que le pape François serait ouvert à la possibilité d'ordonner des femmes.

    LifeSiteNews a contacté les cardinaux Kasper et Schönborn pour obtenir leurs commentaires. Nous mettrons à jour cet article au fur et à mesure que nous recevrons plus d'informations.

    Maike Hickson

  • Le synode sur l'Amazonie va-t-il consommer la rupture avec les deux pontificats précédents ?

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    Du site "Benoît et moi", la traduction d'un article de José Antonio Ureta :

    Synode Amazonie: revoilà la "Teologia india"

     

    Il faut remonter aux années 90 du siècle dernier, à l'époque où le cardinal Ratzinger était préfet de la CDF, et aux provocations d'un obscur prêtre indigène, Eleazar Lopez, pour comprendre la rupture consommée avec les deux pontificats précédents (20/6/2019)

    Ce article est issu du site Pan-Amazon Synod Watch, mis en ligne spécialement à l'occasion du Synode sur l'Amazonie par un mouvement qui fait hurler les 'bons' catholiques, l'Institut Plinio Corrêa de Oliveira. Pour autant que j'ai pu en juger, le site, bilingue, (italien et anglais) est une véritable mine. Il a été signalé par Giuseppe Nardi (qui annonce rien de moins que «la révolution à venir dans l'Eglise») ici: katholisches.info

    LE SYNODE PANAMAZONIQUE OU LA REVANCHE D'ELEAZAR LÓPEZ SUR JOSEPH RATZINGER

    José Antonio Ureta
    panamazonsynodwatch.info 
    9 avril 2019
    * * *
    Le prochain Synode aura lieu à Rome et traitera de l'Amazonie, la vaste région de plaines d'Amérique du Sud. Mais, paradoxalement, le grand gagnant de l'événement sera un Zapotèque indien originaire des régions de haute montagne d'Amérique du Nord, plus précisément de Oaxaca, au Mexique. En l'occurrence, le prêtre Eleazar López Hernández1, du diocèse de Tehuantepec, qui se consacre à la pastorale indigène depuis 1970 et qui est «considéré comme l'accoucheur de la Teologia india (Théologie indienne) » en Amérique latine.

    Déjà dans les années 90, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), dirigée par le Cardinal Joseph Ratzinger, avait demandé à un professeur mesuré de l'Université de Salamanque, le jésuite Luis Ladaria Ferrer, actuellement Cardinal Préfet de cette Congrégation, d'étudier et de donner une opinion sur les écrits de Don Eleazar López.

    Lire la suite

  • Euthanasie : Mgr De Kesel amené à dissiper les ambiguïtés du document des évêques belges

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    De Bosco d'Otreppe sur la Libre (25 juin, p. 9) :

    Mgr De Kesel clarifie le rôle de l'aumônier catholique au moment d'une euthanasie

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