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INQUIÉTUDES AU SUJET DE L’INSTITUT PONTIFICAL THÉOLOGIQUE JEAN-PAUL II POUR LES SCIENCES DU MARIAGE ET DE LA FAMILLE
23 Août 2019
Le 18 juillet dernier, le pape a approuvé de nouveaux statuts de l’Institut pontifical théologique Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille. Cette refonte complète fait polémique, en raison de l’éviction de deux figures majeures de l’Institut et de la suppression de leurs deux chaires. Règlement de compte personnel ou inflexion profonde de l’enseignement sur le mariage et la famille de cet Institut ? Aline Lizotte nous livre son analyse de cet événement symptomatique de divergences profonde entre les moralistes depuis soixante ans dans l’Église.
Comme beaucoup d’autres, je me suis inquiétée du non-renouvellement du contrat de Mgr Livio Melina, de celui du Père José Noriega et de celui de quatre autres professeurs de l’Institut pontifical théologique Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille. Mgr Melina était le titulaire de la chaire de Morale fondamentale et le Père Noriega celui de la chaire de Théologie morale spécialisée.
L’élimination des professeurs Melina et Noriega est une chose, la disparition de deux chaires de Morale en est une autre : la chaire de Morale fondamentale, dont la première source thomiste est la Prima secundæ, et la chaire de Morale spéciale, qui correspond à la Secunda secundæ, disparaissent. Il n’est pas difficile de voir que l’on supprime de l’enseignement universitaire – qui dispense les licences et les doctorats – toute référence à la Théologie morale de saint Thomas d’Aquin. Disparaît également toute référence à la Théologie du corps. Demeurerait en place une chaire Karol Wojtyla, c’est-à-dire une référence à la pensée philosophique de Jean-Paul II, et serait créée une nouvelle chaire intitulée Gaudium et spes , c’est-à-dire dédiée à l’enseignement de la Théologie morale dans la lumière et selon la méthodologie de Vatican II.
UNE LUTTE MENÉE DEPUIS 1956, QUE L’ON EST EN TRAIN DE PERDRE OU DE GAGNER
Ces changements reflètent ceux qui se sont produits dans l’Église depuis un très long temps.
Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour voir et comprendre que ces changements constitutionnels et académiques indiquent un changement assez radical du nouvel Institut. Ces changements reflètent ceux qui se sont produits dans l’Église depuis un très long temps et qui sont apparus clairement avant 1968, année de parution de l’encyclique Humanæ Vitæ. La parution de cette encyclique a mis en évidence ces profondes divergences entre les moralistes concernant les fins du mariage, la structure morale de l’acte conjugal, la liberté des consciences.
Le supérieur des jésuites décrit le diable comme un « symbole », les exorcistes sont indignés
Explication
Le père Arturo Sosa, supérieur général des jésuites, a estimé dans la presse italienne que Satan était une « réalité symbolique ». L’Association internationale des exorcistes s’en est émue, rappelant que l’Église enseigne que le diable est une créature bien réelle.
Qu’a dit le supérieur général des jésuites ?
En marge du meeting de « Communion et libération » à Rimini, grand rendez-vous annuel des catholiques italiens, le père Arturo Sosa, supérieur général des jésuites, a accordé une interview à l’hebdomadaire catholique italien Tempi, publiée mercredi 21 août. Le religieux vénézuélien venait de prononcer une conférence intitulée « Apprendre à regarder le monde avec les yeux du pape François ». L’entretien porte sur divers sujets, les vocations, les migrants, le populisme ou encore le prochain synode des évêques sur l’Amazonie.
La dernière question, beaucoup moins liée à l’actualité, détonne dans l’entretien : « Le diable existe-t-il ? » Une question à laquelle le jésuite répond notamment : « Les symboles font partie de la réalité et le diable existe en tant que réalité symbolique et non en tant que réalité personnelle. »
Ce n’est pas la première fois – et c’est sans doute pour cela que la question lui a été de nouveau posée – que le père Sosa affirmait que le diable n’était qu’un symbole. En mai 2017, dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo, il avait ainsi déjà déclaré : « Nous avons créé des figures symboliques, comme le diable, pour exprimer le mal. »
Qu’ont répondu les exorcistes ?
Cette fois, dès le lendemain, jeudi 22 août, l’Association internationale des exorcistes a réagi vivement aux propos du père Sosa. Dans un communiqué (voir ICI ndB), cette association fondée dans les années 1990 et approuvée par le Vatican en 2014, qualifie de « graves et déroutantes » les déclarations du supérieur des jésuites, qui se situent « en dehors du magistère » de l’Église.
Toute maternité de substitution est de l’exploitation — le monde devrait se rallier à l’interdiction adoptée en Suède.
par Kajsa Ekis Ekman, The Guardian (25 février 2016)
Aucun pays n’autorise la vente d’êtres humains, alors pourquoi la maternité de substitution est-elle encore légale ? Même quand elle est « altruiste », la société en paie le prix.
Il est évident depuis un certain temps que quelque chose ne va pas avec la maternité de substitution. Depuis les débuts de cette industrie commerciale à la fin des années 1970, elle est truffée de scandales et de cas d’exploitation et de violences. De l’infâme affaire « Baby M » — dans laquelle la mère a changé d’avis et a été contrainte, en pleurs, à se départir de son bébé — au milliardaire japonais qui a commandé 16 enfants dans différentes cliniques thaïlandaises, on assiste à une marchandisation totale de la vie humaine : cliquez, choisissez la race et la couleur des yeux, payez, puis faites-vous livrer votre enfant.
Cette semaine, la Suède a pris fermement position contre la maternité de substitution. L’enquête gouvernementale à ce sujet a publié ses conclusions, que le Parlement devrait approuver plus tard cette année. Il s’agit notamment d’interdire toute maternité de substitution, qu’elle soit commerciale ou altruiste, et de prendre des mesures pour empêcher les citoyens de fréquenter dans ce but des cliniques situées à l’étranger.
Il s’agit d’une décision révolutionnaire, un véritable pas en avant pour le mouvement des femmes. Initialement divisées sur la question, lcelles-ci ont progressivement fait front commun et mieux ciblé cet enjeu. Au début du mois de février (2016), des militantes féministes et des droits de la personne du monde entier se sont réunies à Paris pour signer une Charte pour l’abolition universelle de la maternité de substitution, et le Parlement européen a également demandé à ses États de l’interdire.
Les principales objections au rapport de l’enquête suédoise viennent d’hommes voulant devenir pères, qui affirment que si une femme veut devenir mère porteuse, il est certainement erroné de l’en empêcher. Par contre, il est révélateur de constater que très peu de femmes se désolent de cette occasion manquée. Il est clair qu’au bout du compte, c’est la demande masculine qui alimente cette industrie.
Les croisades étaient-elles une entreprise impérialiste à l'encontre de l'Orient musulman ? L'Inquisition a-t-elle brûlé des milliers d'hérétiques ? La chrétienté médiévale était-elle antisémite ? L'Église s'est-elle vraiment interrogée pour savoir si les femmes avaient une âme ? Les papes de la Renaissance ressemblaient-ils tous aux Borgia ? Pendant les guerres de Religion, les catholiques ont-ils fait preuve d'intolérance alors que les protestants incarnaient la liberté d'esprit ? Galilée a-t-il été condamné parce que les papes s'opposaient aux découvertes scientifiques ? L'Église du xixe siècle était-elle par principe hostile à la modernité ? Dans les années 1930, le Vatican s'est-il aveuglé par anticommunisme sur les dangers du fascisme et du nazisme ? Autant de questions explosives en forme de réquisitoire dans un procès couramment fait à l'Église catholique. Les réponses données ici par quinze historiens visent d'abord à remettre en contexte chaque question dans son époque, avec le souci d'éviter tout anachronisme. Sans jamais remplacer la légende noire par une légende dorée, cette fresque alerte et passionnante redonne sa place à une investigation historique sans préjugés ni oeillères.
De George Weigel* sur First Things (traduction "de travail") :
La honte australienne
Dans les semaines et les mois à venir, il y aura beaucoup plus à dire sur le rejet de l'appel du cardinal George Pell contre sa condamnation pour «agression sexuelle historique», à la suite d'un vote à deux voix contre une des trois juges de la Cour suprême de Victoria. Pour le moment, cette décision étonnante, voire incompréhensible, laisse planer un doute sérieux sur la qualité de la justice en Australie - et sur la possibilité qu'un clerc catholique inculpé d'abus sexuel bénéficie d'un procès équitable ou d'un juste examen de la probité de son procès.
Le matin du 21 août (heure de Melbourne), la juge en chef de la Cour suprême de Victoria, Anne Ferguson, a relu la décision en faisant référence à «l'ensemble des éléments de preuve». Cependant, il n'y a jamais eu de "preuve" que le cardinal Pell a fait ce qu'il est censé avoir fait. Il n'y avait que la parole du plaignant, et ses accusations n'étaient absolument pas corroborées; il a été démontré que, dans les mois qui ont suivi les procès du cardinal, cela ressemblait de manière alarmante à de fausses accusations portées contre un prêtre dans un article publié il y a des années dans Rolling Stone.
La juge Ferguson a également évoqué les «souvenirs incertains» des «témoins de la possibilité» qui avaient témoigné en faveur du cardinal, affirmant que les violences sexuelles présumées commises n'auraient tout simplement pas eu lieu étant donné les circonstances d'une cathédrale pleine de monde, le bref délai d'exécution des actes reprochés et la tenue vestimentaire du cardinal. Mais que faut-il attendre par contre, de la mémoire potentiellement «incertaine» du plaignant? Pourquoi présume-t-on simplement, sur la base de son témoignage enregistré sur bande vidéo, que le plaignant a clairement en mémoire ce qu'il prétendait être arrivé - en particulier lorsque le scénario complet de la présumée agression est invraisemblable à l'extrême?
Capture d'écran du dialogue entre Pierre Manent et Elisabeth Levy - REACnROLL
Pierre Manent, professeur agrégé de philosophie et directeur d’études honoraire à l’EHESS, explique à notre ré(d)ac’ chef Elisabeth Lévy son point de vue sur l’Europe et plus précisément sur la perte progressive des racines chrétiennes, un marqueur pourtant essentiel de son identité…
L’Europe se présente volontiers comme l’avant-garde de l’unification de l’humanité. Résultat, les racines chrétiennes de l’Europe sont « en voie de disparition ». Que s’est-il passé?
Pierre Manent et Elisabeth Lévy s’interrogent et concluent que l’universalisme arrogant du vieux continent pourrait se retourner contre lui.
Causeur vous propose de lire un court extrait de cet échange tiré de l’émission l’Esprit de l’escalier diffusé sur la web télé REACnROLL. Abonnez-vous sur le site de REACnROLL et retrouvez plus de 40 minutes d’échanges avec le philosophe Pierre Manent.
Verbatim
Pierre Manent.Il y a une ambivalence complète entre le mot « Europe » et ce qui se passe au nom de l’Europe. Ce que l’on fait « au nom de l’Europe ».
Élisabeth Lévy. …entre le mot « Europe » et l’Union Européenne, la « construction européenne », donc.
Retrouvez l’émission complète avec Pierre Manent sur REACnROLL
Pierre Manent.Lorsque les institutions européennes essaient de négocier des tarifs communs pour le commerce international, on peut dire qu’elles tiennent compte du fait qu’il y a un ensemble européen. Mais dans l’ensemble, quant aux principes généraux: non! L’orgueil européen ou la conscience de soi européenne dépend pour ainsi dire du rejet de l’histoire européenne et de la civilisation européenne ! (…) On veut rien avoir affaire avec les racines chrétiennes et l’on tient absolument à être parfaitement accueillant avec l’islam. Dans les discussions sur la Turquie, qui sont maintenant devenues superflues puisque plus personne ne compte sur une adhésion…
Elisabeth Lévy (le coupant). Oh, ils y reviendront peut-être, avec le reflux de l’AKP en Turquie…
Pierre Manent. [Dans ces discussions passées, quoi qu’il en soit], il était très clair que non seulement le caractère massivement islamique (même avant Erdogan) n’était pas un obstacle mais était en quelque sorte un motif, une raison de faire venir la Turquie. Cela aurait été enfin la preuve définitive que l’Europe s’était détachée, s’était libérée de sa dépendance chrétienne.
Elisabeth Lévy. (soucieuse de nuancer un peu le propos)Alors, ce n’est pas QUE de sa dépendance chrétienne, selon moi, et vous ne m’avez pas répondu là-dessus… Il me semble que malgré tout, l’ombre portée du nazisme et de l’impératif du « plus jamais ça »a fait que l’Europe est en quelque sorte née en essayant de renier ce qu’elle était. (…) Est-ce que la question des racines chrétiennes ne vient pas malgré tout APRES cette question du « plus jamais ça » et de l’ombre portée du nazisme? Que nous ayons peur de nous-mêmes, il y avait peut-être une raison…
Pierre Manent.On a toujours des raisons d’avoir peur de l’Homme, en général. Mais votre argument du nazisme serait entièrement valide si l’on soutenait que le nazisme et Auschwitz résument, rassemblent et réunissent l’histoire européenne… Si l’on pense au fond que toute l’histoire européenne est d’une façon orientée, aimantée vers la solution finale.
Elisabeth Lévy.C’est ce que semblait dire Jean-Claude Milner dans un livre resté célèbre, quoi que très contestable, Les Penchants criminels de l’Europe démocratique.
Pierre Manent. Mais si l’on pense cela – je ne pense pas que ce soit raisonnable, mais posons-le deux minutes – si l’on pense cela, quelles conséquences en tirer ? Dans ce cas, il n’y a plus de raison de faire quoi que ce soit au nom de l’Europe. Nous n’avons plus qu’à nous laisser bousculer, gouverner, dominer par tous ceux qui nous entourent puisque nous n’avons plus le droit d’agir de quelque façon que ce soit.
Elisabeth Lévy.Vous avez raison, mais du coup la seule identité de l’Europe devient en quelque sorte l’accueil ! C’est un peu ce que nous disent des gens assez différents. Regardez, même Régis Debray. Bien qu’il soit quand même un homme de la frontière, il dit que l’identité de l’Europe, c’est d’absorber pour rayonner, en quelque sorte. C’est intégrer pour rayonner, c’est absorber de l’autre, de l’étranger et de la diversité pour rayonner.
Pierre Manent.Je suis sûr que Régis Debray est très attentif à ces sujets-là. Mais pour absorber, encore faut-il [en] avoir la force. D’abord, il faut avoir la capacité et la légitimité de juger qui, quand, comment on reçoit et comment on absorbe… Et il faut aussi avoir la capacité d’absorber sur une durée raisonnable. Donc tout cela suppose que l’Europe soit constituée d’autre chose que d’un simple équipement « d’urgence ». Parce qu’avec la logique de cette position, nous oscillons entre le hall d’aéroport pour la classe aisée (l’hyper classe), et pour le reste, c’est le camp de réfugiés. Est-ce que l’Europe peut-être construite d’un côté comme un bâtiment d’aéroport luxueux entouré [d’un autre côté] de camps de réfugiés? On n’échappe[ra] pas à cette question de la chose commune européenne.
Retrouvez plus de 40 minutes d’échanges avec Pierre Manent sur REACnROLL
Nous avons le plaisir de vous transmettre deux vidéos de Stéphane Mercier.
Vous pouvez les écouter partout où vous voulez, en vacances ou à la maison.
Il s’agit de deux conférences enregistrées en Suisse sur l’euthanasie et sur les pièges rhétoriques des avorteurs :
1 – Mourir dans la vérité
On parle beaucoup aujourd’hui de mourir “dans la dignité” afin de biaiser avec la réalité tragique de l’euthanasie. À tout prendre, euthanasie et suicide assisté ne sont pourtant ni de “bonnes” ni de “belles” morts. Aucun innocent n’est de trop sur notre terre. Cette conférence propose une réflexion philosophique et théologique sur ces graves questions de société.
2 – Onze règles pour gagner le débat
Inspiré des “Eleven Rules” de Ben Shapiro et de son admirable talent de polémiste, cet exposé présente les modalités du débat sur les questions qui touchent la vie humaine menacée par l’avortement en particulier. Nous qui défendons la vie devons connaître les pièges rhétoriques de la culture de mort afin d’y répondre de manière appropriée.
Profitez bien de vos vacances !
... avec un peu de philosophie.
Prochaines conférences à Bruxelles dès le mois d’octobre.
Une photo devenue virale fait le tour du monde montrant un sorcier de l’Amazonie bénissant des religieux colombiens dans l’un des parcs du siège de la conférence des évêques colombiens. L'image inquiète des millions de catholiques de Colombie et de différentes nationalités, qui voient à quel point la foi catholique en vue du synode amazonien s'effrite à grande vitesse.
Isidoro Jajoy, le sorcier qui apparaît sur la photo, est un chaman de la tribu Inga de Colombie qui a "béni" le peuple de Bogota le 14 août dernier lors d'une réunion préparatoire du Synode des évêques d'octobre sur l'Amazonie. Une religieuse apparaît très proche du chaman-sorcier et derrière lui, il y a 2 autres religieuses et des prêtres répartis ici et là parmi le peuple. Tous sont dans des attitudes respectueuses pour recevoir la prétendue "bénédiction multicolore" d'Isidoro.
La photo, prise par Manuel Rueda du CNS, montre l'un des moments de la troisième réunion pré-synodale réunie à Bogotà les 13 et 14 août au siège de la Conférence épiscopale de Colombie. La première de ces réunions a eu lieu aux États-Unis et la seconde à Rome.
La photo montre une nouvelle église, une église dans laquelle règnent le panthéisme, l'animisme, le spiritisme, l'ère nouvelle, le chamanisme, la sorcellerie et les rituels quechua. Une église sans Dieu, sans croix, avec des hosties de yucca, relativiste et satanique.
En guise de préparation au Synode amazonien convoqué par le Saint-Père François qui se tiendra à Rome au mois d'octobre, la Conférence épiscopale de Colombie a promu et organisé ce forum intitulé "De nouvelles voies pour l'Église et pour une écologie intégrale".
Le but de cette réunion était de réfléchir à la réalité actuelle du territoire et des peuples amazoniens, à ses lumières et à ses ombres. Juste pour partager et analyser l'instrumentum laboris développé par les communautés des 9 pays qui composent le biome amazonien en 2018. (...)
Au cours de la réunion, 4 espaces de réflexion et d'échange ont été organisés avec une perspective académique, sur les politiques publiques, sur la population et sur l'Église.
La bénédiction en question fait référence à la dernière rencontre 'Nouveaux chemins pour l'Église et pour une écologie intégrale', qui s'est tenue en présence du cardinal Barreto, de Mauricio Lopez, secrétaire exécutif de REPAM et de Sœur Alba Teresa Cediel Castillo, missionnaire des Sœurs de Mère Laura Montoya.
Une étude réalisée en France met en évidence le caractère de plus en plus incertain de l'identité catholique des écoles sous contrat. Il serait intéressant qu'une étude semblable analyse la dérive de l'enseignement catholique en Belgique qui bien souvent n'a plus de catholique que le nom...
Les mutations de l’enseignement catholique français au XXe siècle. Les effets de la loi Debré et du concile Vatican II, de Ferdinand Bellengier, L’Harmattan, 2019, 226 p., 23,50 €
Le Compendium de la doctrine sociale de l’Église rappelle le droit « des familles et des personnes à une école libre et ouverte » (n° 257). Mais pour que ce droit soit effectif, les autorités publiques ne peuvent se contenter de tolérer les écoles privées. Il doit aussi les soutenir économiquement, car elles rendent un service public (cf. n° 241). En France, c’est la loi Debré qui a permis l’association des établissements scolaires privés par contrats et l’obtention d’un service public. Mais quelles ont été les conséquences de cette association ? A-t-elle permis aux écoles catholiques de rester fidèles à leur mission ? Ces questions sont au centre de ce livre de Ferdinand Bellengier, qui a notamment exercé des fonctions de chef d’établissement dans l’enseignement catholique.
« Lorsque nous avons débuté notre recherche, notre hypothèse de travail était que l’école catholique n’avait pas pu rester fidèle à la doctrine de l’Église sur l’éducation chrétienne en acceptant des contrats avec l’État, écrit l’auteur dans son introduction. (…) Mais au fil de nos lectures, nous avons découvert une réalité complexe, ce qui nous a conduit à des réponses plus nuancées, en raison du fait qu’en un siècle, la pensée de l’Église sur l’éducation a changé, les écoles catholiques se sont profondément transformées sous l’influence des évolutions sociétales et la loi Debré elle-même a connu plusieurs remaniements après 1959 » (p. 9).
L'arrivée du Pape François et la fin d'une Eglise dogmatique
Tout l'été, Atlantico publie les bonnes feuilles de livres remarquables. Aujourd'hui, "Juifs et Chrétiens, les promesses d'un dialogue" de Raphy Marciano publié par le Maison d'édition Cerf. Extrait 2/2.
Jean‐Paul II était un philosophe, lecteur de Levinas, Benoît XVI était un théologien, lecteur de Buber. Le Pape François est plutôt un interlocuteur en relation face à un lecteur solitaire.Sa relation avec le Recteur du Séminaire Rabbinique latino‐américain de Buenos Aires durant de nombreuses années, n’est pas simplement un dialogue philosophique et théologique, c’est surtout la rencontre entre deux hommes décidés à agir dans le monde, et à montrer que la foi au XXIe siècle a quelque chose à dire au monde.
Pour la première fois dans l’histoire de l’Argentine, le chef spirituel du catholicisme et l’un des maîtres du judaïsme se rencontraient pour réfléchir ensemble à la reconstruction d’une société profondément blessée et meurtrie par la violence, la dictature, le terrorisme et la haine.
Mon ami Franklin Rausky, né au Paraguay, et qui a étudié au séminaire latino-américain en Argentine, me donnait un éclairage sur cette mutation incroyable avec François. L’Église est sortie d’une attitude dogmatique, prétendant dire la vérité et combattre l’erreur dans tous les ordres de la vie, pour adopter une nouvelle attitude grâce à un homme d’Église qui se propose d’éclairer la société et non plus de légiférer pour la société.
Dans l’itinéraire biographique du Pape François, cette mutation révolutionnaire n’est pas étrangère à sa rencontre avec le judaïsme. Juifs et chrétiens, à un moment de l’histoire, sont capables de briser les murs qui les séparent, de se rencontrer et de penser ensemble à l’avenir de la société et du monde. Sa visite en Israël va bien au-delà des visites des précédents pontifes romains. Il se rend sur la tombe de Herzl pour rendre hommage au père fondateur de l’idéal sioniste. Ce même père fondateur auquel le Pape de son temps avait refusé tout soutien et toute sympathie en lui déclarant : « Non possemus » (nous ne pouvons pas), c’est-à-dire refusant de reconnaître une quelconque légitimité à l’idée d’un retour du peuple d’Israël sur sa terre natale.
Avec le Pape François, cette page est tournée. Mis à part les gestes forts (Yad Vachem, le Kotel) que ses prédécesseurs avaient déjà accomplis, François va plus loin en se recueillant devant le Mémorial des victimes israéliennes du terrorisme. On ne saurait nier l’importance historique considérable de ces gestes. En se rendant sur la tombe de Herzl, le Pape François reconnaît le droit du peuple juif à bâtir un État souverain en terre sainte. C’est le geste que personne n’avait imaginé quelques années auparavant.
Une opinion de Guillaume Dos Santos, jeune père de famille.
Ne pas faire d'enfants pour sauver la planète. Que certains puissent poser ce choix est évidemment sain et tout à fait respectable. Ce qui est plus problématique, c’est lorsqu’il est suggéré de faire de même à l’échelle de la société. Que ce débat révèle-t-il de nous et de notre époque ?
“Un spectre hante l’Europe” aurait-on pu titrer le présent article, en référence aux premiers mots du Manifeste du parti communiste de Marx et Engels. Ce spectre, c’est aujourd’hui celui du néo-malthusianisme, l’idéologie selon laquelle, dans un contexte de ressources limitées, il conviendrait de restreindre les naissances. Un choix sociétal qui semble s’imposer de plus en plus au sein d’une frange radicale du militantisme écologiste.
En juin dernier, le média Brut relayait, dans sa section Nature, le témoignage de l'Américaine Leilani Munter, ancienne pilote de course devenue activiste écolo, intitulé : "Elle a choisi de ne pas avoir d'enfant pour préserver la planète". En février 2019, c’était le site d’info Konbini qui partageait le témoignage de Sereb, jeune trentenaire qui, en 2016, posait le choix d’une stérilisation volontaire avec l’objectif de “limiter son impact environnemental.”
Plus proche de nous, dans un entretien qu’elle accordait à Paris-Match Belgique en février 2019, Anuna de Wever, l’héroïne flamande des Marches pour le Climat, confiait, en réponse à une question du journaliste sur le sujet, qu’elle-même ne souhaitait pas d’enfants, mettant en cause notre monde “unsafe” et ajoutant : “Le monde est aussi surpeuplé et il est préférable à mon sens de ne pas avoir cinq enfants.”
On ne relèvera pas tous les autres plaidoyers de ce type et leurs articles connexes qui ont émaillé nos médias : ils sont nombreux. Depuis plus d’un an, une campagne acharnée - orchestrée?- semble s’opérer dans les médias, traduisant une préoccupation accrue pour la cause écologiste mais aussi un véritable malaise sociétal. Que certains puissent poser ce choix est évidemment sain et tout à fait respectable. Ce qui est plus problématique, c’est lorsqu’il est suggéré de faire de même à l’échelle de la société. Que ce débat révèle-t-il de nous et de notre époque ?
Des humains superflus
Considérer que la Terre est surpeuplée revient à affirmer que certains êtres humains sont de trop parmi nous. Qui sont ces humains surnuméraires? On nous explique que pour endiguer cette surpopulation, il faut faire moins d’enfants. À partir de combien d’enfants doit-on s’arrêter ? Qui va expliquer aux cadets des familles nombreuses qu’ils seraient désormais de trop en ce monde, c’est-à-dire superflus? C’est la finalité avouée des totalitarismes, explique Hannah Arendt dans Les Origines du Totalitarisme, de considérer l’humain comme superflu.
Lorsque l’Agence France Presse reprend en octobre 2018 une infographie qui présente l’option “Avoir un enfant en moins” comme un moyen parmi d’autres de réduire notre empreinte carbone - et notamment, je cite: changer ses ampoules, renoncer à un vol transatlantique, ou encore abandonner sa voiture à essence -, ce n’est en rien anodin. Ce qui se dégage de cette analyse, ce n’est rien de moins qu’une vision dégradée de l’homme.
Considérer la vie humaine à venir comme une simple variable d’ajustement, c’est en effet tomber dans une logique transactionnelle qui réduit l’humain à un coût : 58,6 tonnes équivalent CO2 par an. Le rapport coût environnemental/bénéfices attendu du package “être humain” étant devenu trop désavantageux, à quoi bon continuer à investir à perte dans l’Humanité ? Simple logique comptable !
“Avoir un enfant en plus, explique Sereb au micro de Hugo Clément sur Konbini News, c’est ajouter un consommateur et un impactant en plus.” Et d’ajouter que sa seule "satisfaction personnelle" ne pouvait justifier qu’il procrée dans le monde actuel.
Ce triste calcul est le fruit d’une vision utilitariste de l’homme qui s’est imposée malgré nous dans une modernité où l’enfant est considéré comme un droit individuel, un projet parental, une source de satisfaction personnelle ou encore un critère de réussite, mais de moins en moins comme une personne humaine dont la vie n’a pas de prix.
Une logique mortifère
Et si l’Humain ne se résumait pas à “un consommateur de plus” ou une bouche en trop à nourrir? La logique néo-malthusienne à laquelle semblent souscrire aujourd’hui certains militants écologistes procède d’un désespoir profond quant à l’Humanité. Pourquoi engendrer, en effet, si l’on partage une vision si dégradée -et dégradante - de l’Homme que l’on ne voit plus en lui qu’un individu consommateur qui détruit son écosystème? Il règne en vérité dans le monde occidental un climat de morosité tel que nous n’avons désormais plus confiance en l’avenir, et encore moins en l’Homme.
Une écologie qui déconsidère la vie humaine est une écologie morte. La logique comptable qui voit en l’homme un rapport coût/bénéfice est par ailleurs la même que celle qui nous a mené à l’impasse actuelle. C’est une logique mortifère, qui croit pouvoir contrôler et utiliser le vivant, y compris l’être humain, sans souci de bouleverser les équilibres qui le fondent.
Nous n’aurions jamais dû oublier le principe moral énoncé par Kant : “Agis de telle sorte que tu traites l'humanité toujours comme une fin, et jamais comme un moyen”. La vie humaine, précisément parce qu’elle ne devrait jamais être considérée comme un moyen mais toujours comme une fin, ne peut être utilisée comme variable d’ajustement dans la crise que notre société traverse.
Celle-ci devrait au contraire nous amener à nous recentrer sur l’essentiel, à réapprendre à estimer l’incommensurable dignité de chaque être humain et à nous émerveiller de nouveau devant la beauté du monde.
À quelques exceptions près, c’est en Occident que le taux de natalité est le plus bas, et c’est aussi chez nous qu’on observe les taux d’émission de CO2 par habitant les plus élevés. C’est donc bien notre mode de vie qu’il faut revoir, pas la vie elle-même. Retrouver le sens de la sobriété, vivre mieux avec moins, rompre avec un confort dont nous sommes devenus dépendants, et surtout renouer avec la vraie richesse, la seule qui soit, celle du don de soi : voilà l’urgence. Réapprenons ensemble le vrai sens de la fécondité : s’effacer par amour devant la venue de l’autre encore à naître, se laisser traverser par le mystère de la vie, avoir foi en l’avenir et ses promesses, reconnaître en nous-mêmes l’inénarrable harmonie du vivant.
Tandis que j’achève la rédaction de cet article, je regarde mon fils jouer dans le salon et je songe à ce que je voudrais lui dire, ce dont je voudrais qu’il soit toujours absolument convaincu : Sache, mon fils, que ni toi ni aucun de tes frères et soeurs en humanité, présents et à venir, aucun de vous, ne sera jamais de trop sur cette Terre.