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Débats - Page 377

  • Benoît XVI et Robert Sarah : même combat

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    Lu sur le site web « Aleteia »:

    "Alors qu’on ne le soupçonnait pas, le pape émérite Benoît XVI a publié une longue tribune particulièrement forte (Voir ici)sur la question des abus sexuels et plus largement sur la crise de la foi dans l’Église.

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    C’est peut-être l’un des textes les plus forts livrés par Benoît XVI depuis sa renonciation au pontificat. Dans une longue tribune publiée dans le mensuel du clergé bavarois Klerusblattle pape émérite de 91 ans sort de son silence pour réagir à la crise des abus sexuels dans l’Église et ainsi « contribuer » à son « nouveau départ ». Il livre ainsi un témoignage sans équivoque sur ces années où il était encore pasteur de l’Église, afin de dénoncer la racine de la crise et proposer quelques remèdes. Aleteia a travaillé à partir de la traduction proposée par la Catholic News Agency afin de la décrypter à ses lecteurs.

    Lire aussi :Crise dans l’Église : sortir de l’épreuve par le haut

    Sans mâcher ses mots, l’ancien pontife revient ainsi sur les années 1970 et 1980 au cours desquelles, l’enseignement moral dans l’Église a été, selon lui, réduit à néant. Cela a eu pour effet, dénonce-t-il, « l’apparition d’une tentative de développer une espèce de nouvelles catholicité moderne ». On a alors assisté, dans certains séminaires, raconte-t-il encore sans détour, à la formation de « cliques homosexuelles » mais aussi à la projection de films pornographiques. Et ce, dans l’intention de rendre les séminaristes « capables de résister contre un comportement contraire à la foi ». Dans le même temps, les livres du cardinal Ratzinger d’alors étaient tout simplement bannis, et ceux qui les lisaient étaient « considérés comme non-adaptés au sacerdoce ».

    Pour lui, aucun doute possible, cette situation découle de façon directe de la « libération sexuelle tous azimuts » amorcée à la fin des années 1960 dans toute la société. Période pendant laquelle, en seulement deux décennies, « les standards normatifs précédents au sujet de la sexualité se sont entièrement effondrés ». À l’époque, rappelle-t-il, même la pédophilie était « diagnostiquée comme permise et appropriée ». Une « époque très difficile » pour beaucoup dans l’Église et en dehors, se souvient l’ancien pape.

    Lire aussi : Les trois points à retenir du sommet sur les abus sexuels

    S’abandonner à l’Amour du Christ, « l’antidote au mal »

    Ainsi, remarque-t-il, la tentative de créer une nouvelle Église a totalement échoué. À la question : « Que devons-nous donc faire désormais ? », l’allemand répond : remettre Dieu dans la société afin de retrouver les repères du bien et du mal. « Seul l’amour et l’obéissance à notre Seigneur Jésus Christ peuvent nous indiquer la voie juste », estime-t-il. « L’antidote au mal qui nous menace, et au-delà le monde entier, ne peut que consister dans le fait que nous nous abandonnions à cet amour », considère-t-il.

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  • Le pape Benoît XVI, sorti de son silence, apporte son éclairage sur la crise actuelle des abus sexuels

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    Les notes, rédigées par le pape émérite Benoît XVI l’hiver dernier, viennent de paraître dans le mensuel allemand « Klerusblatt » et en exclusivité pour l’Italie sur « AciStampa » et « Il Corriere della Sera » du 11 avril 2019. C'est, à notre connaissance, le site "Benoît et moi" qui a, le premier, mis en ligne une traduction correcte du texte de Benoît XVI alors que d'autres sites se contentaient de publier une traduction (parfois illisible ou à la limite du contre-sens) exécutée par un moteur de traduction automatique. Nous vous renvoyons donc à cette traduction en deux parties :

    Jeanne Smits, sur son blog, a également mis en ligne une traduction fiable de ce texte.

  • Ozon : une vérité partielle et partiale ?

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    De Pierre Durieux sur Aleteia.org :

    Par Ozon et par omission !

    Pour la première fois, Pierre Durieux, l’ancien directeur de cabinet de l’archevêque de Lyon s’exprime sur le film « Grâce à Dieu ».

    J’ai fini moi aussi par voir Grâce à Dieu. Après tout, ce n’est pas très fréquent de connaître des personnages qui ont inspiré un film et d’entendre son propre nom au cinéma. Je ne suis pas cinéphile, ni critique, et mon avis ne se risquera pas à émettre des considérations savantes sur le 7e art. Mais puisque cette œuvre est présentée comme une « fiction inspirée de faits réels », l’ancien collaborateur du cardinal que je suis n’est pas, après tout, le plus mal placé pour donner son avis

    Une bonne surprise

    Oserais-je l’écrire ? Le film fut d’abord une bonne surprise. Vraiment. Après 36 mois d’un feuilleton judiciaire éprouvant et quelques milliers de coupures de presse mal cicatrisées, je redoutais le manichéisme émotionnel sur grand écran. Le film, reconnaissons-le, n’en rajoute pas. Si certaines des personnes mises en cause peuvent légitimement souffrir de se voir ainsi représentées à l’écran, il est tout aussi difficile je suppose pour les victimes et leurs familles, de voir exposer leurs fragilités, leurs conflits familiaux et leurs manquements… De nombreux passages montrent que François Ozon n’a pas occulté les rayons de la vérité, même douloureux.

    De ce qui apparaît, de ce qu’on entend dans le film, je ne conteste pour ainsi dire, rien. Le personnage du cardinal est certes assez loin du réel, mais après tout, aurait-il été mieux « réussi » en singeant le vrai ? Même le titre — scandaleux à plusieurs titres — se trouve mieux expliqué dans le film que dans la plupart des articles qui traitent du sujet. Grâce à François Ozon, on prend connaissance de la chronologie, des excuses et des explications du cardinal aussitôt après sa malheureuse expression.

    Des oublis regrettables

    Bien sûr, on comprend qu’il ait fallu enjoliver et imaginer un peu, ne serait-ce que pour des questions de mises en scène mais, enfin, je n’aurais pas matière à écrire sur les mensonges de ce film, comme je l’avais primitivement imaginé, avant de l’avoir vu.

    Non, le film n’en rajoute pas, mais il a des manques. Il lui manque les questionnements d’un évêque devant les crimes anciens de l’un de ses prêtres, la difficulté de traiter, un quart de siècle après, des questions, déjà gérées, même mal, par ses trois prédécesseurs.

    Lire la suite sur aleteia.org

  • Deux évêques américains dénoncent la pratique barbare de l'avortement tardif

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    AVORTEMENTS TARDIFS : DEUX ÉVÊQUES AMÉRICAINS RÉAGISSENT

    de genethique.org :

    Monseigneur Joseph Naumann, archevêque de Kansas City et responsable des activités « prolife » de la Conférence des évêques américains a réagi suite à l’audience du 9 avril de la commission judiciaire du Sénat sur les avortements tardifs, demandant la promulgation de la loi sur la protection des enfants non nés : « Ce projet de loi [sur les avortements tardifs] attire l'attention du public sur la réalité honteuse du fait que les États-Unis sont l'un des sept pays au monde autorisant la pratique barbare de l'avortement tardif, lorsqu'un enfant ressent probablement de la douleur et peut même vivre en dehors de l'utérus avec une assistance médicale appropriée. De telles procédures d'avortement après le milieu de la grossesse posent également de graves dangers physiques pour les femmes. La grande majorité des américains soutenant fermement l'interdiction des avortements tardifs, il est temps que le Congrès adopte ce projet de loi [sur la protection des enfants non nés]. Je prie également pour que l'examen de ce projet de loi rapproche notre pays de la reconnaissance de tous les bébés à naître en tant que personnes morales dignes de notre amour et de notre respect ».

    De son côté, le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston et président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a décrié le projet du Massachusetts d’élargir l’accès à l’avortement jusqu’à la naissance : « Collectivement, ces changements ont des conséquences radicales pour la société. Dans la législation proposée, l'avortement est décrit comme «tout traitement médical destiné à entraîner l'interruption d'une grossesse clinique, sauf dans le but de parvenir à une naissance vivante». Même si « de nombreuses procédures cliniques peuvent être décrites de manière satisfaisante en termes purement médicaux », ce n’est pas le cas de l’avortement. « En dépersonnalisant la réalité, la législation déshumanise la décision à laquelle sont confrontées les femmes, leurs familles et leurs médecins ». Le cardinal a précisé qu’il « ne cherchait pas à imposer les enseignements de l’Église catholique à une société diversifiée, mais souhaitait contribuer à la construction d’une société qui protège la vie humaine de sa création à sa mort naturelle». Son objectif n’est pas de juger ou de blâmer les femmes et les familles confrontées à des grossesses extrêmement difficile, mais bien « d'examiner les implications de la législation proposée, qui, parmi ses dispositions, supprime toute limite à l'avortement au cours du troisième trimestre de la grossesse.»

    Sources: Zenit (9&10/04/2019)
  • Quand des dissidentes catholiques demandent que le Saint-Siège soit rejeté de l’ONU

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    De Rebecca Oas sur le site C-Fam :

    Des Féministes Frustrées, Dissidentes Catholiques, Demandent que le Saint-Siège soit Rejeté de l’ONU

    NEW YORK, le 22 mars (C-Fam) Des dissidents catholiques et leurs alliés demandent encore une fois à ce que le statut d’observateur du Saint-Siège à l’ONU soit révoqué. Lors d’un événement en marge de la Commission sur le Statut des Femmes (CSW), un groupe d’activistes, se faisant appeler “Catholiques pour les Droits de l’Homme”, a lancé une pétition pour que l’ONU rétrograde le statut du Saint-Siège. C’est le dernier volet en date d’une série d’efforts donquichottesques similaires lancés sporadiquement durant les dernières années, dont aucun n’a abouti.

    Le Saint-Siège est une cible régulière de telles campagnes en raison de son statut unique au sein du système de l’ONU, de l’autorité morale qu’il représente et de son historique de maintien d’alliances internationales contre les tentatives de création d’un droit international à l’avortement et contre la redéfinition des genres et de la famille. En attaquant le Saint-Siège, les groupes féministes sceptiques envers toutes les religions ont trouvé une cause commune avec les dissidents au sein de l’Église, tels les “Catholics for Choice” et les promoteurs de l’ordination des femmes. La récente résurgence du scandale des abus sexuels dans l’Église a apporté de l’eau à leur moulin.

    Toutefois, le Saint-Siège a un puissant soutien tant de la part d’individus que d’organisations ou d’états membres de l’ONU. En 1999, des dissidents catholiques pro-avortement avaient demandé que le Saint-Siège soit expulsé de l’ONU. Une déclaration en faveur du Saint-Siège a circulé, collectant plus de 4’000 signatures incluant les plus larges groupes protestants et musulmans du monde. Quand les attaques contre le Saint-Siège ont été renouvelées en 2014, C-Fam a relancé la déclaration lors d’une campagne qui a actuellement récolté plus de 6’800 signatures de groupes et 13’000 d’individus.

    Lors de l’événement CSW en parallèle, les orateurs incluaient un représentant des “Catholics for Choice” et une activiste de l’ordination des femmes.

    Le professeur Mary Ann Case a dit que les raisons principales de pourquoi le Vatican s’oppose aux “droits des femmes”, à la reconnaissance des orientations sexuelles et de l’identité de genre en tant que catégories de droits, sont les développements qui eurent lieu après 1965, lorsque le Concile Vatican II prit fin. En fait, les positions de l’Église sur l’avortement et la complémentarité des rôles masculins et féminins furent réitérées en réponse à de nouvelles formes d’opposition, qui n’ont cessé de croître durant le dernier demi-siècle.

    Dans son rapport sur le Saint-Siège à l’ONU, les “Catholiques pour les Droits de l’Homme” font remarquer que le Saint-Siège n’a ni signé, ni ratifié le traité de l’ONU contre toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes. Ils ont conjecturé que la raison était que “l’idéologie théologique du Saint-Siège était incompatible avec les buts du traité”. Tout au long du rapport, le groupe de “catholiques” dissidents affiche une plus grande déférence envers les documents de l’ONU qu’envers ceux de l’Église dont ils se réclament. Ceci inclut les avis non contraignants des membres du traité, tels que le Comité sur les Droits de l’Enfant, qui outrepasse son mandat en critiquant le Saint-Siège pour ses positions sur l’avortement et l’homosexualité.

    Lorsqu’il a été invité à s’exprimer sur la pétition contre le Saint-Siège, un porte-parole de l’ONU a dit que c’était aux états-membres de décider du statut d’observateur du Vatican.

    Traduction: Christophe Emery

  • L'outrance provocatrice des auteurs du nouveau "Que sais-je ?" consacré à l'homophobie

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    Outrance provocatrice des auteurs de ce nouveau "Que sais-je ?" qui osent asséner p.36 que l'Eglise aurait décidé de "passer sous silence les relations intenses - signe d'une homophilie latente - des figures bibliques, telles que [...] Jésus et Jean, son disciple bien-aimé."

  • L’accouchée (61 ans) : à la fois grand-mère et mère-porteuse…

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    De RCF via Ecologie Humaine :

    GRAND-MÈRE PORTEUSE

    « J’espérais que c’était un poisson d’avril, mais c’est une histoire vraie que je vais vous rapporter. Accrochez-vous ! » : un billet féministe de Tugdual Derville, co-initiateur du Courant pour une écologie humaine.

    « L’affaire est renversante. Le 25 mars aux États-Unis une petite fille est née. Souhaitons-lui de tout cœur une heureuse vie ! Dire qui est sa maman est compliqué. Car l’accouchée, qui a 61 ans, est à la fois sa grand-mère et sa mère-porteuse… Le père de la fillette, son géniteur, est le fils de cette femme. On a procédé avec son sperme à des fécondations in vitro. Sur la photo prise à la maternité, à côté du géniteur, on voit un autre homme : c’est son mari. Sa sœur a données ovocytes pour concevoir l’enfant. Donc, d’un côté, une tante est la mère génitrice du bébé, et, de l’autre, une grand-mère est sa mère gestatrice. Mais l’enfant n’aura pas de maman éducatrice, seulement deux papas : génétiquement, l’un est son père, l’autre son oncle. Voilà.

    Je récapitule la recette de cette folie : prélever le sperme d’un homme et 12 ovocytes à la sœur de son compagnon… Mélanger le tout. Obtenir sept embryons. Les faire passer au test génétique. Ne garder que les trois meilleurs. En congeler deux. Mettre le troisième dans l’utérus de sa grand-mère. Attendre neuf mois. Servir aux médias. Le tour est joué. Et l’on vante un progrès pour l’humanité !

    L’accouchement par la grand-mère s’est déroulé en présence des deux hommes. Ils disent avoir « tout contrôlé ». Une femme trop âgée pour concevoir naturellement a donc subi une grossesse ultra-tardive qu’on sait risquée ; une autre femme a subi un prélèvement ovocytaire, qui n’a rien d’anodin. Tout cela pour assouvir le désir de deux hommes. Ces derniers contestent déjà l’homophobie de la loi du Nebraska, qui reconnaît la grand-mère porteuse comme mère de sa petite-fille, et son fils comme seul père, tant que la grand-mère porteuse n’a pas fait acte d’abandon pour que l’autre homme puisse adopter.

    Bonjour les repères généalogiques ! Tout ce petit monde est condamné à s’entendre… Compagnons, belle-mère-porteuse et gendre, frère et sœur, pour éviter de compliquer davantage la situation de l’enfant. Ça n’est déjà pas évident pour les couples de tenir et pour les ados de se construire ! Imaginez les binômes invraisemblables que la technique artificielle s’est autorisée à inventer… Faire son enfant avec sa mère ou sa sœur est un fantasme infantile qui n’est digne ni d’une société adulte, ni de l’écologie humaine. Et je pense que si certaines femmes se sacrifiaient un peu moins face aux désirs masculins, le monde tournerait mieux. »

    Sources : Émission RCF du 05 avril 2019
  • Pas de "discours historique" du pape sur l'homosexualité

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Dépénalisation de l’homosexualité: le card. Parolin redit l’engagement de l’Eglise pour « la défense de la dignité de toute personne humaine »

    Et contre « toute forme de violence »

    Le cardinal Parolin redit l’engagement de l’Eglise pour « la défense de la dignité de toute personne humaine » et contre « toute forme de violence », à l’occasion d’une recherche sur la dépénalisation de l’homosexualité dans les Caraïbes.

    En réponse aux questions des journalistes, le directeur du Bureau de Presse du Saint-Siège, Alessandro Gisotti, a déclaré : « Le cardinal Pietro Parolin a reçu aujourd’hui au Vatican un groupe d’une cinquantaine de personnes engagées, à différents titres, contre la criminalisation de l’homosexualité. A cette occasion, une recherche sur la criminalisation des rapports homosexuels dans la région des Caraïbes a été présentée au Secrétaire d’État du Saint-Siège. »

    Il indique aussi que « le cardinal Parolin a prononcé une brève allocution dans laquelle il a réaffirmé la position de l’Église catholique en faveur de la défense de la dignité de toute personne humaine et contre toute forme de violence ».

    Enfin, « après les interventions de quelques participants à la rencontre », le cardinal Secrétaire d’Etat a assuré qu’il informerait le Saint-Père du contenu de la recherche ».

    Cette visite et la présentation de cette recherche étaient annoncées par différents sites en ligne. Mais hier, jeudi 4 avril, Alessandro Gisotti avait démenti « de manière catégorique » que le pape puisse prononcer « ces jours-ci un ‘discours historique’ sur le thème de l’homosexualité », comme ces sites l’annonçaient.

    Il courait le bruit que le pape allait prononcer  un discours « historique » sur la « dépénalisation de l’homosexualité », à l’occasion d’une audience.

    En fait, des représentants de ce groupe engagé pour la dépénalisation de l’homosexualité a été reçu par le cardinal Secrétaire d’Etat, Pietro Parolin.

    A ce sujet, on pourra lire :

  • D'ici 25 ans, il n'y aura plus de prêtres catholiques en France

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    Du site podcastusbeketrica.com, :

    Jérôme Fourquet : « D'ici 25 ans, il n'y aura plus de prêtres catholiques en France »

    Analyste politique et directeur de département Opinion à l’IFOP, Jérôme Fourquet vient de publier, au Seuil, L’Archipel français – Naissance d’une nation multiple et divisée. Une plongée en chiffres et en cartes dans un phénomène selon lui irréversible : l’atomisation de notre société.

    Effondrement du socle catholique français, dislocation du Parti communiste, fin de la conscription, mais aussi chute drastique du nombre d’enfants envoyés en colonies de vacances, spectaculaire diversification des prénoms… « En quelques décennies, tout a changé », prévient d’emblée cet essai ultra-documenté et objectif.

    Les jeunes générations ne s’en rendent pas forcément compte, mais ce pays, la France, est passé, depuis la fin des années 1970, de l’état de territoire unifié à celui « d’archipel », à la manière des Antilles ou des Cyclades : un amoncellement d’îlots au sein desquels cohabitent sans se croiser « différents groupes ayant leur propre mode de vie, des mœurs bien à eux et parfois une vision du monde singulière ».

    « Où va la France ? », se demandait Trotski en 1938… Quatre-vingt ans plus tard, Jérôme Fourquet a un début de réponse : vers la division. Un constat qui méritait bien un entretien avec l’auteur de ce brutal constat.

  • Un regard critique sur le plaidoyer du pape en faveur des migrations

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    De Benoît Dumoulin sur le site de l'Incorrect :

    LE PAPE FRANÇOIS OU L’APOLOGIE DES MIGRATIONS

    Le pape François s’est rendu au Maroc les 30 et 31 mars derniers à l’invitation du roi Mohammed VI. L’occasion, pour lui, d’aborder une nouvelle fois le thème des migrations, par un discours immigrationniste qui ignore le malaise identitaire qui étreint l’Europe.

    Est-ce parce qu’il est issu d’une famille de migrants piémontais installés en Argentine que le pape François prend si à cœur la question migratoire ? Il est vrai que la situation s’est dégradée en Méditerranée où l’on dénombre près de 17 000 personnes décédées depuis 2014. Personne ne peut rester insensible à cette tragédie humaine et accepter que la mare nostrum devienne un cimetière, comme l’avait expliqué le pape devant le Parlement européen en 2014.

    Mais, au Maroc où il s’est rendu les 30 et 31 mars derniers, c’est un discours bien plus politique qu’il a tenu, notamment lors d’une visite d’un centre de la fondation Caritas qui abrite des migrants africains. Dans le prolongement de ses précédentes prises de position, le pape François se fonde sur le pacte de Marrakech approuvé par les représentants de 160 pays en décembre dernier, pour exiger « une migration sûre, ordonnée et régulière » qui profitera aux sociétés des pays d’accueil. Celles-ci « en seront enrichies si elles savent valoriser au mieux la contribution des migrants, en prévenant tout type de discrimination et tout sentiment xénophobe ». L’idée est de pouvoir construire « une société interculturelle et ouverte », avec « des villes accueillantes, plurielles et attentives aux processus interculturels, capables de valoriser la richesse des différences dans la rencontre de l’autre ».

    S’il rappelle « le droit d’émigrer » comme « celui de ne pas être contraint à émigrer », le pape voit avant tout dans l’immigration une source d’enrichissement mutuel. Il n’a probablement pas à l’esprit le déracinement des immigrés ni les difficultés d’intégration qu’engendre une immigration de masse, surtout quand l’immigré porte une culture différente de celle du pays d’accueil. Il s’agit, pour lui, d’une obligation morale qui ne souffre aucun doute. D’ailleurs, il culpabilise ceux qui s’opposent à la pression migratoire, en expliquant qu’ils cèdent à « la peur » qui fait le lit « des populismes » qui, par le passé, ont pu conduire Hitler au pouvoir. On croirait entendre un dignitaire du parti socialiste ; mais non, il s’agit du pape.

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  • "Christus vivit" : un rejet de la doctrine et de la morale ?

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    D'Aldo Maria Valli en traduction française sur le site "Benoît et moi" :

    "CHRISTUS VIVIT" ET CETTE AVERSION INSIDIEUSE POUR LA DOCTRINE

    De l'exhortation post synodale Christus vivit, dédiée "aux jeunes et à tout le peuple de Dieu", émerge un aspect: l'aversion, de la part de celui qui a rédigé le document, pour le contenu doctrinal et moral.

    Il suffit de lire ici : «Concernant la croissance, je veux faire une mise en garde importante. Dans certains endroits, il arrive que, après avoir suscité chez les jeunes une expérience intense de Dieu, une rencontre avec Jésus qui a touché leur cœur, on leur offre ensuite seulement des réunions de "formation" où sont uniquement abordées des questions doctrinales et morales : sur les maux du monde actuel, sur l’Eglise, sur la Doctrine sociale, sur la chasteté, sur le mariage, sur le contrôle de la natalité et sur d’autres thèmes. Le résultat est que beaucoup de jeunes s’ennuient, perdent le feu de la rencontre avec le Christ et la joie de le suivre, beaucoup abandonnent le chemin et d’autres deviennent tristes et négatifs. Calmons l’obsession de transmettre une accumulation de contenus doctrinaux, et avant tout essayons de susciter et d’enraciner les grandes expériences qui soutiennent la vie chrétienne. Comme l’a dit Romano Guardini: "dans l’expérience d’un grand amour […] tout ce qui se passe devient un évènement relevant de son domaine"» [n. 212].

    Ce passage est significatif parce qu'il montre que le document a été écrit non pas tant en tenant compte des besoins et des exigences des jeunes d'aujourd'hui, mais sur la base des idiosyncrasies de certains anciens jeunes, aujourd'hui âgés, liés à l'idée que "les questions doctrinales et morales" ne comptent pas et ne font qu'ennuyer.

    Ceux qui travaillent avec les jeunes savent qu'à notre époque, le problème n'est pas d'offrir des "expériences intenses" et des occasions de rencontres fortes d'un point de vue émotionnel. Ils peuvent en trouver partout parce que le monde les offre en abondance. Ce que les jeunes demandent, peut-être d'une manière confuse mais non moins évidente, c'est le contraire. Puisqu'ils vivent dans une société "liquide", pleine d'expériences possibles mais sans repères moraux et sans sens rationnel, ils ont soif de doctrine, de pensée structurée, de contenu, de règles, et quand ils trouvent quelqu'un qui puisse satisfaire leur soif, ils ne s'ennuient pas du tout, mais sont reconnaissants, car ils découvrent de nouveaux horizons, dont on ne leur a jamais parlé. Et ils découvrent la valeur de l'autorité.

    Écoutez ce qu'un éducateur catholique m'écrit: «Dans mon expérience de plusieurs décennies de travail avec les jeunes d'abord du lycée, puis les étudiants et les travailleurs, j'ai fait l'expérience du contraire de ce que Christus vivit prétend. J'ai été témoin de la demande de la part des jeunes d'être aidés pour porter un jugement sur des questions dont l'école, l'université et d'autres endroits ne parlent pas. Mais quels jeunes ont écouté les évêques et le pape pour en arriver à des affirmations de ce genre?»

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  • L'Eglise catholique sous le feu des médias

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    D'Aline Lizotte sur "Smart Reading Press" :

    L’ÉGLISE CATHOLIQUE FACE À LA CRISE MÉDIATIQUE

    Parmi les réactions récentes aux scandales dans l’Église, plusieurs livres ont été publiés, qui proposent des réformes pour y remédier et ouvrir à un nouvel avenir. En pointe, celui de Marie-Jo Thiel, L’Église catholique face aux abus sexuels sur mineurs, propose des analyses fondées sur la sociologie et la psychologie systémiques, qui voudraient orienter ces réformes vers une profonde remise en cause d’un système autoritariste et sacralisant, présenté comme la cause structurelle de ces déviances. Réforme véritable ou leurre dangereux ? Aline Lizotte propose des clefs pour un discernement.

    Tel que promis, je fais. La semaine dernière, après la condamnation du cardinal Barbarin, nous avons vécu une semaine quasi hystérique d’opinions diverses. Tout s’est passé comme si cette condamnation et la décision de l’archevêque d’offrir sa démission au pape avaient donné un coup de pied dans une fourmilière. Les protestations sont venues de toute part, souvent erronées ou naïves ou idéologiques.

    On a lu par exemple dans plusieurs journaux que quarante-huit prêtres du conseil presbytéral du diocèse de Lyon auraient voté un sorte de demande pressante au pape pour qu’il accepte la démission de l’archevêque afin, disait-on, de pouvoir «tourner la page». Mais cette information est fausse. Le message de rectification du Père Yves Baumgarten, vicaire général, désigné pour diriger provisoirement le diocèse de Lyon, publié sur le site du diocèse, dit le contraire : «Les conseils du diocèse ont été entendus le 26 mars dans un très bel esprit de communion, de paix et d’unité. Les débats ont été riches et sereins. Je ne peux pas accepter que ce beau travail de communion soit réduit aux quelques lignes écrites dans certains médias qui ne reflètent absolument pas l’esprit de cette assemblée et qui présentent une interprétation partiale des avis responsables qui ont été demandés et donnés. Les membres des conseils ont exprimé les souffrances et incompréhensions ressenties actuellement par les laïcs et les prêtres de notre diocèse. Beaucoup ont également souligné la richesse du travail pastoral réalisé par notre cardinal depuis 17 ans.»

    Par contre, l’opinion de Danièle Hervieu-Léger, directrice d’étude de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, transmise par La Croix1, émet un tout autre son : Mgr Barbarin «a perdu sa dignité d’évêque, dont la première responsabilité est d’assurer l’unité du peuple qui lui est confié. Il était peut-être légitime de faire appel comme citoyen, mais pas comme évêque. L’archevêque de Lyon aurait eu la dignité de ne pas faire appel, le pape aurait pu accepter sa démission, celle de quelqu’un qui s’est simplement tu et qui porte les fautes morales et juridiques commises par ses prédécesseurs. Le cardinal Barbarin serait alors sorti par le haut».

    On ne peut qu’être étonné de cette remarque. Même Jésus Christ n’a pas fait cela. Il n’a jamais acquiescé à la condamnation prononcée par le Sanhédrin qui l’accusait d’avoir blasphémé, ni n’a confirmé l’autorité de Pilate le condamnant injustement. A-t-il perdu pour autant sa dignité ? Il n’est jamais demandé de donner son assentiment à une injustice !

    Fait surprenant, l’opinion de Chantal Delsol, publiée dans le Figaro Vox2, qui définit l’Église comme un «société holistique», et lui fait la leçon : elle «se voit obligée, sous peine de reproches intolérables, de se porter à la défense des individus contre l’institution. Cela est nouveau, inédit. C’est un pas important franchi dans la défense de l’individualisme. L’abandon du secret revient à rejoindre la société moderne, dans laquelle l’individu vaut davantage que la communauté ».

    L’Église une société holistique ! Surprenant ! On est attardé si, avec saint Paul, on la considère comme un «corps mystique» ou, avec Lumen gentium, comme une «Communion». Quant à considérer que la personne, dans son individualité, vaut mieux que l’institution, on réfléchit face à cette assertion qui vient en droite ligne du personnalisme d’Emmanuel Mounier et qui met le bien de la personne individuelle au-dessus du Bien commun. Et comment devrait faire le Politique si sa tâche consiste d’abord à poursuivre le bien de chacune des personnes individuelles, en tenant compte d’abord des individualismes égoïstes, dont la primauté devrait être satisfaite contre le Bien commun qui, bien défini, est le meilleur bien de la personne3.

    Quant à notre inénarrable Véronique Margron, je laisse à Jérôme Fouquet le soin de l’analyse de son «moment de vérité4», qui sera publié la semaine prochaine. Pour ma part, je me suis surtout occupée du livre de Marie-Jo Thiel5 : L’Église catholique face aux abus sexuels6.

    Lire la suite sur le site "Smart Reading Press"