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Débats - Page 374

  • L'accusation d'hérésie contre le pape réfutée par Arnaud Dumouch

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    Des théologiens accusent le pape François de sept hérésies. Réponse d’Arnaud Dumouch (64 mn).

    Une première fois, le 24 sept 2017, des théologiens (prêtres et professeurs) avaient posté une lettre publique portant sept questions, sept reproches présentés comme « de possibles hérésies du pape François ». Ils attendaient une réponse du Vatican qui n’est jamais venue.

    En ce 1er mai 2019, leur démarche devient officielle et canonique, et est formulée comme suit : « Eminence, Béatitude, Excellence, nous vous adressons cette lettre pour deux raisons : premièrement, pour accuser le Pape François du délit canonique d'hérésie, et deuxièmement, pour vous demander de prendre les mesures nécessaires pour réagir à la situation grave d'un pape hérétique. »

    https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/04/universitaires-catholiques-accusent-pape-francois-heresie-texte-francais-integral.html

    Dans cette vidéo, je voudrais montrer une fois de plus à quel point ces accusations sont sans objet et relèvent d’une confusion entre l’ordre de la doctrine universelle (ce dont s’occupent avec raison ces théologiens) et l’ordre de la pastorale pratique (ce dont s’occupe en ce moment le pape François).

    Ces deux domaines sont ici artificiellement opposés, alors qu’ils doivent toujours être unis selon cette maxime : « Vérité et amour doivent marcher ensemble comme deux affectionnées ».

    Dans cette vidéo, je reprends une à une les « hérésies » dénoncées dans cette lettre et dont voici le résumé : 

    Le pape soutiendrait une « doctrine hérétique » résumée dans ces sept propositions :

    1. Certains commandements du Seigneur sont inaccessibles à certains hommes, même avec la grâce de Dieu.

    2. La vie sexuelle des chrétiens divorcés remariés n’est pas obligatoirement un état de péché mortel et peut parfois coexister avec la grâce.

    3. Un chrétien pourrait volontairement choisir de la violer une loi divine connue de lui sans commettre un péché mortel.

    4. Il pourrait arriver qu’une personne pèche en en obéissant à la loi divine.

    5. Un chrétien divorcé pourrait juger en conscience qu’il est des cas où une vie conjugale dans un nouveau mariage civil serait bonne.

    6. Il n’y aurait pas d’interdits négatifs et d’actes qui par soi, seraient toujours gravement illicites.

    7. Les religions non chrétiennes seraient voulues par Dieu et non seulement permises par Dieu.

  • Décider de provoquer la mort de Vincent Lambert, c’est tout sauf laisser le doute bénéficier à la vie

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    D'Adélaïde Pouchol sur le site de l'Homme Nouveau :

    Vincent Lambert à nouveau condamné à mort : 
    quelques rappels importants

    Rédigé par Adélaïde Pouchol, suite à un entretien avec le professeur Xavier Ducrocq, neurologue, Chef du Service de Neurologie du CHR Metz-Thionville le  dans Culture de Vie / Contreculture de mort

    Vincent Lambert à nouveau condamné à mort : <br>quelques rappels importants

    Pour la quatrième fois, le Conseil d’État autorisait l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert le 245 avril dernier, une décision inique validée par la Cour européenne des Droits de l’Homme le 30 avril. Tandis que ses avocats tentent un recours auprès de l’ONU, le professeur Xavier Ducrocq rappelle quelques vérités essentielles sur l’état de Vincent Lambert.

    Vous êtes neurologue, engagé pour le respect de la vie de Vincent Lambert. Quel rôle avez-vous joué auprès de lui ?

    C’est en effet parce que neurologue, professeur de Neurologie à l’Université de Lorraine, mais aussi à l’époque — on est fin avril 2013 — Président du Comité d’éthique du CHU de Nancy, que les parents de Vincent Lambert m’ont contacté via leurs avocats pour les conseiller sur le plan médical dans le litige qui les opposait au CHU de Reims. J’ignorais tout de cette histoire qui m’est d’emblée apparue incroyable. Leur fils, en état paucirelationnel, était privé depuis près de 30 jours de toute nutrition et simplement hydraté a minima. Ils avaient découvert accidentellement la mise en œuvre d’une décision, dite concertée, à laquelle non seulement ils n’avaient pas été associés, mais dont ils n’avaient même pas été informés. La raison avancée par l’équipe du CHU de Reims en charge de Vincent Lambert était que celui-ci avait manifesté, par son comportement depuis quelques mois, une volonté certaine de mourir. Il m’est tout de suite apparu évident que si le patient était bien en état paucirelationnel, il ne pouvait pas manifester une telle volonté. Mes compétences, sans connaître personnellement le patient, me permettaient d’en être certain, ce que je me suis fait confirmer par un confrère familier de la prise en charge de ces personnes depuis une trentaine d’années, le Dr Bernard Jeanblanc. J’ai donc fait savoir ce qu’il en était à mes yeux, rien d’autre qu’une euthanasie, le seul but recherché étant la mort. 

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  • Benoît XVI :"s’il n’y a plus de valeurs qui ne doivent jamais être abandonnées, alors il n’y a plus de martyre et, sans martyre, il n’y a plus de christianisme! "

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    Le pape émérite Benoît XVI a écrit une profonde réflexion sur la crise morale actuelle dans l’Église qu’il a rendue publique le 11 avril avec l’accord du pape François. L’abbé François Gouyaud (association sacerdotale "Totus Tuus" ) en donne une synthèse commentée dans le dernier numéro du mensuel « La Nef » :

    Benoît-XVI©Sergey-Kozhukhov-Commons.wikimedia.org_-620x330.jpg« Le pape émérite est sorti du silence qu’il s’est imposé pour proposer une réflexion puissante sur la question des abus sexuels perpétrés par des clercs. Loin d’assigner une cause univoque à la pédophilie dans l’Église, Benoît XVI rappelle le contexte délétère des années 1960 où, en fait d’éducation sexuelle, c’est une véritable initiation à la pornographie qui a été promue. À ce moment-là, l’émancipation sexuelle absolue ne tolérait plus aucune norme et la pédophilie a été parfaitement admise.
    Concomitamment, la théologie morale s’est effondrée, « laissant l’Église sans défense face à ces changements sociétaux ». Une sorte de Sola Scriptura a déconnecté l’enseignement moral de la loi naturelle, empêchant désormais de présenter l’éthique de façon systématique, faute de norme objective. Le pragmatisme situationniste s’est imposé, « où le bien n’existe plus, mais seulement le mieux relatif, dépendant du moment et des circonstances ». On ne devait plus parler d’actes intrinsèquement mauvais, mais qui voudrait mourir pour éviter ce qui n’est plus un mal en soi ? Et voici du pur Ratzinger, atteignant l’essence des choses : s’il n’y a plus de « biens qui ne sont jamais sujets à une mise en balance », s’il n’y a plus de « valeurs qui ne doivent jamais être abandonnées » même au prix de sa propre vie, alors il n’y a plus de martyre et, sans martyre, il n’y a plus de christianisme !

    Une « crise du fondement »


    Benoît XVI rappelle l’effort de Jean-Paul II pour répondre à cette « crise du fondement », à travers notamment l’encyclique Veritatis splendor (1993), et le tollé qu’elle suscita chez les théologiens conformistes, au nombre desquels le Suisse Franz Böcke déclarant que « si cette encyclique devait affirmer que certaines actions doivent toujours et en toutes circonstances être qualifiées de mauvaises, il élèverait la voix contre elle avec toute la force dont il disposait ». Et Benoît XVI de noter avec une certaine ironie que, heureusement, « Dieu, dans sa bienveillance, lui épargna la mise en œuvre de cette résolution » en le rappelant à lui avant la publication de l’encyclique ! La contestation, cependant, visa alors la compétence même du magistère à se prononcer – infailliblement – sur les principes moraux. On mit en cause aussi la spécificité d’une éthique chrétienne, arguant de parallèles dans les autres traditions religieuses, ce que récuse le pape émérite : « La doctrine morale de la Sainte Écriture trouve en dernière analyse le fondement de son caractère unique dans son ancrage dans l’image de Dieu, dans la foi au Dieu unique qui s’est montré en Jésus-Christ et qui a vécu comme être humain. » 
    Dans le processus qui a conduit des clercs à cette trahison figure un grave déficit concernant la formation au ministère sacerdotal dans les séminaires : « Dans divers séminaires des clubs homosexuels furent établis, qui agissaient plus ou moins ouvertement et qui ont significativement modifié le climat des séminaires. » En mentionnant ici ce fait, il est clair que Benoît XVI n’écarte pas un certain type d’homosexualité dans la genèse de la pédophilie, ce qui explique sans doute l’hystérie des réactions médiatiques et cléricales à l’intervention du pape émérite. Benoît XVI se souvient amèrement que, dans certains séminaires, mieux valait projeter des films pornographiques que de lire du Ratzinger ! Et comme il n’avait pas l’intention de prendre exceptionnellement la parole pour un discours émollient, il estime que le critère de sélection et de nomination des évêques qui s’est imposé alors, à savoir la « conciliarité », entendue souvent au sens d’une attitude négative à l’égard de la tradition, a joué également un rôle. Au nom de cette « conciliarité », l’on prônait alors le « garantisme » des droits de l’accusé, ce qui excluait qu’on condamnât celui-ci à davantage qu’une suspension temporaire de son ministère. Or, et c’est encore une intuition fulgurante de Benoît XVI, ce n’est pas seulement le droit des accusés qui doit être garanti, mais aussi le droit de la foi des petits, raison pour laquelle Jean-Paul II convint avec J. Ratzinger que les délits les plus graves relèveraient de la compétence de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, qui pourrait en outre imposer la peine maximale : l’expulsion du clergé.

    Le refus de Dieu

    Ultimement, c’est le refus de Dieu qui explique que la puissance devient le seul principe, hors normes du bien et du mal. C’est en raison de l’absence de Dieu que la pédophilie a atteint de telles proportions. Corrélativement, la désinvolture à l’égard de l’Eucharistie a pu conduire au blasphème suprême d’un prédateur prévenant sa victime en ces termes : « Ceci est mon corps qui sera livré pour vous. » La tâche présente, alors que « l’Église meurt dans les âmes », consiste non pas à créer une Église meilleure au gré d’une restructuration politique, mais à renouer avec l’Église de martyrs, de témoins authentiques, pour répondre à l’accusation du diable insinuant qu’il n’y a pas de justes.

    Abbé Christian Gouyaud

    © LA NEF n°314 Mai 2019

    Ref. Le testament de Benoît XVI

    L’abbé Gouyaud,  docteur en théologie, curé dans le diocèse de Strasbourg, membre de Totus tuus, il est l’auteur notamment de La catéchèse, vingt ans après le Catéchisme (Artège, 2012), Quelle prédication des fins dernières aujourd’hui ? (La Nef, 2011). Il collabore régulièrement à La Nef.

    JPSC

  • Église d’Allemagne : Los von Rom ?

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    Avec la « démarche synodale » qu’elle vient d’engager, l’Église d’Allemagne va-t-elle rompre avec le magistère de l’Église universelle ? Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    Marx -02628_16052017.jpg« Les observateurs présents lors de la récente réunion de la Conférence épiscopale allemande, dans la petite ville de Lingen (Basse-Saxe), en mars dernier, ne s’y sont pas trompés. La décision annoncée par le cardinal Marx, l’homme fort de l’Église allemande, d’engager celle-ci dans une « démarche synodale » (synodaler Weg) est apparue pour beaucoup comme la première étape d’un Sonderweg, d’une voie particulière par rapport à l’Église universelle.

    Cette crise, qui couvait depuis plusieurs années, frappe une Église qui présente aujourd’hui trois traits caractéristiques.

    Il s’agit, tout d’abord, d’une Église puissante dans son apparence. Puissante en moyens financiers, grâce au système du Kirchensteuer, c’est-à-dire la taxe prélevée directement sur les salaires au même titre que les impôts et destinée au financement des églises (environ 8 % des impôts), et qui permet de faire vivre un nombre considérable d’institutions sociales et éducatives. Puissante en moyens intellectuels, grâce à son réseau de facultés de théologie, qu’elles soient publiques (au nombre de 15), diocésaines (Trèves, Fulda et Paderbon) et religieuses (par exemple, les facultés jésuites de Francfort-sur-le-Main et de Munich).

    Il s’agit, ensuite, d’une Église largement dévitalisée dans sa réalité. Le nombre de prêtres, d’environ 26 000 en 1970, s’établit à 13 000 aujourd’hui, tandis que les ordinations sont passées, pendant la même période, d’environ 300 à 60. Quant à la pratique religieuse, elle s’est littéralement effondrée, et le nombre de fidèles demandant à sortir de l’Église (Kirchenaustritt) atteint en moyenne 160 000 par an, ce qui pourrait, à terme, menacer la pérennité même du Kirchensteuer. Reste encore un réseau important d’assistants pastoraux, c’est-à-dire de laïcs payés par l’Église, qui assurent pour une large part l’animation catéchétique et le quotidien des paroisses.

    Il s’agit, enfin, d’une Église progressiste dans sa majorité, et ce au moins depuis le concile Vatican II, où ses cardinaux Döpfner (Munich) et Frings (Cologne) y jouèrent un rôle éminent. C’est dans cette direction et animés d’un solide complexe anti-romain que, dans les années qui suivirent le concile, des théologiens de langue allemande exercèrent une influence considérable sur la théologie européenne et nord-américaine, avec les noms connus de Karl Rahner, Hans Küng et Johann-Baptist Metz.

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  • Les enjeux démographiques vus de France et d'Allemagne

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    De Philippe Oswald sur le site "La Sélection du Jour" :

    LES DÉFIS DÉMOGRAPHIQUES VUS DE FRANCE ET D’ALLEMAGNE

    A près de trois semaines des élections européennes, un sondage original réalisé par l’IFOP pour Alliance Vita met en regard ce que les Français et les Allemands attendent de l’Europe sur les enjeux démographiques : natalité, vieillissement des populations, solidarité entre les générations. S’ils divergent sensiblement sur les attentes qu’ils expriment quant à la natalité et à la politique familiale, Français et Allemands convergent sur les solutions à apporter au vieillissement. Mais les uns et les autres se montrent très majoritairement réfractaires au recours à l’immigration (seulement 11% de Français s’y disent favorables contre 16% pour les Allemands) pour compenser le déficit démographique, solution mise en avant par la Commission européenne. Français et Allemands portent d’ailleurs un regard pessimiste sur la construction européenne, décrite comme « trop économique et financière et pas assez humaine et sociale » (78% approuvent cette affirmation en France, 71% en Allemagne, les « tout à fait d’accord » étant 39% en France et 30% en Allemagne).

    Des deux côtés du Rhin, les sondés se disent majoritairement d’accord (62% des Français, 50% des Allemands) pour « valoriser la solidarité entre les générations » et développer des modes d’accompagnement de la dépendance afin de mieux prendre en charge les personnes en grand âge. Toutefois, il n’y a que 16% de Français à déplorer « l’insuffisance des aides accordées aux familles avec enfants » contre 46% d’Allemands, ce grand écart s’expliquant par la faiblesse des politiques familiales en Allemagne, alors que la France est encore perçue comme pratiquant une politique familiale généreuse bien que celle-ci ne cesse d’être rabotée. En revanche, ce sondage confirme le pessimisme national des Français : 52% d’entre eux redoutent l’avenir pour eux et leurs enfants en raison « des conditions de vie difficiles pour les familles » contre 36% des Allemands dont l’économie est nettement plus prospère (3,2% de chômage en Allemagne, 8,8% en France).

    L’enseignement le plus préoccupant de ce sondage réside sans doute dans la banalisation de l’euthanasie pour une importante minorité des personnes interrogées : 24% des Français et 29% des Allemands se disent favorables à « accroître le recours à l’euthanasie pour les personnes âgées qui le demandent ». « Cela nous inquiète évidemment : le choix de société entre vraie solidarité et incitation au suicide ou à l’euthanasie est posé » commente Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita, dans un entretien à Atlantico (en lien ci-dessous).

    Vieillissement, natalité, solidarité entre générations : le sondage qui montre ce que Français et Allemands attendent de l’Europe sur nos défis démographiques
    Atlantico 28-04-2019
    Vieillissement, natalité, solidarité entre générations : le sondage qui montre ce que Français et Allemands attendent de l’Europe sur nos défis démographiques
    Lire l'article sur : Atlantico
  • Euthanasier des nouveau-nés malades : on en parle en Flandre

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Euthanasie des nouveau-nés malades : on en parle en Flandre

    Faut-il euthanasier les nouveau-nés gravement malades ?

    Mettre fin à la vie des nouveau-nés gravement malades : va-t-on boucler la boucle entre l’avortement et l’euthanasie ?

    Les médecins néonatologues trouvent qu’il faut pouvoir ne pas commencer un traitement chez un nouveau-né gravement malade, même au risque de hâter sa mort. 90% des infirmiers en néonatologie pensent de même. 60% des néonatologues et 74% des infirmiers en néonatologie estiment même qu’il faut, dans certains cas, pouvoir mettre fin à la vie de ces nouveau-nés en leur administrant un produit mortel.

    Ces chiffres ont fait le tour mes médias flamands et sont désormais saisis pour demander au législateur d’autoriser « l’euthanasie » des nouveau-nés. Ils sont basés sur une étude parue le 25 mars 2019 dans la revue Acta Paediatrica, et menée par le groupe de recherche Zorg rond het Levenseinde (UGent/VUB). Il convient cependant de les remettre en contexte : l’étude s’est limitée à interroger des soignants en Flandre, et seule la moitié de l’ensemble du secteur s’y est soumise. On ne sait pas les raisons pour lesquelles l’autre moitié s’est abstenue.

    En outre, ces statistiques ne se rapportent qu’aux questions posées de façon abstraite aux deux groupes de soignants interrogés. En effet, quand il s’est agi d’un cas hypothétique concret (mise en situation), on relève un taux d’acceptation de la mise à mort active des nouveau-nés gravement malades de seulement 29% pour les néonatologues et de 39% pour les infirmiers. Le taux d’acceptation est aussi plus bas pour le retrait ou la non mise en route de traitements, qu’en réponse aux questions abstraites.

    La particularité de cette étude, et qui manifeste une certaine logique, réside dans la volonté des chercheurs d’envisager l’avortement thérapeutique et la mise à mort des nouveau-nés sous le même angle, puisque dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de mettre fin à la vie d’un être humain une fois passé le seuil de viabilité. Pas de distinction éthique non plus, entre une cessation de traitements proportionnée (Voir Dossier de l’IEB) sans intention d’abréger la vie, celle visant à hâter la mort, et l’administration délibérée d’une dose mortelle à l’enfant. Toutes ces décisions se confondent sous les termes de « décisions de fin de vie ».

    Aujourd’hui, les Pays-Bas sont les seuls à avoir autorisé de telles pratiques, en dehors de tout cadre légal ; le Protocole de Gröningen permet de mettre fin à la vie des nouveau-nés qui n’ont aucune chance de survie, de ceux qui ne peuvent continuer à vivre qu’à l’aide de soins intensifs, et de ceux pour lesquels on prévoit une qualité de vie très pauvre associée à d’intenses souffrances. (Voir le Dossier de l’IEB pour une réflexion éthique autour de ce Protocole)

    Pierre Mertens, directeur de Child Help International, et lui-même père d’une petite fille née avec une spina bifida, s’est insurgé dans le quotidien De Standaard : « Personne ne veut qu’un bébé ne souffre. Moi non plus. Mais qui sait ce qu’est un handicap grave ? (…) Qui peut mieux juger de la qualité d’une vie avec un handicap que les personnes elles-mêmes porteuses de handicap? » Il a rappelé que le droit à la vie est un droit fondamental.

    La nouvelle pose encore d’autres questions : en cas de décès précoce de l’enfant, les soins palliatifs pédiatriques ne sont-ils pas en mesure de soulager l’enfant et d’accompagner les parents jusqu’à son décès ? Quid également du consentement (impossible) de l’enfant ?

    Sources : Acta Paediatrica, De Standaard (17/4/2019 et 20/4/2019), De Morgen (18/4/2019).

  • Les défis contemporains de la liberté religieuse, notamment face aux nouvelles tendances autoritaires des États dits libéraux

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Les théologiens du pape en défenseurs de la liberté religieuse

    Explication 

    Publié le vendredi 26 avril, un nouveau document de la Commission théologique internationale étudie les défis contemporains de la liberté religieuse, notamment face aux nouvelles tendances autoritaires des États dits libéraux.

    La Commission théologique internationale (CTI) a publié, vendredi 26 avril sur son site Internet, un important document sur la liberté religieuse, soulignant les nouvelles menaces auxquelles elle fait face dans le monde contemporain.

    « Il ne s’agit pas de rouvrir de vieux débats, notamment avec les lefebvristes, mais d’étudier ce qui va à l’encontre de la liberté religieuse dans le monde contemporain », explique à La Croix le père Serge-Thomas Bonino, secrétaire général de la CTI qui a participé au groupe de travail à l’origine de ce texte dans lequel figuraient également le Français Philippe Vallin et le jésuite belge Bernard Pottier.

    Si le document de 37 pages La liberté religieuse pour le bien de touspart de la déclaration Dignitatis humanae, c’est en effet d’abord pour souligner le contexte particulier de ce texte du concile Vatican II.

    Menaces de l’État libéral

    « Dans les années 1960, il s’agissait de mieux situer la présence de l’Église dans un monde démocratique et pluraliste et, après la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, d’affirmer la dignité humaine contre les totalitarismes », rappelle le père Bonino.

    Dans cette optique, la liberté religieuse était, pour l’Église catholique, la clé de voûte des droits humains et c’est en ce sens que l’a notamment utilisée Jean-Paul II contre le totalitarisme communiste.

    « Mais cette vision est aujourd’hui quelque peu remise en cause », relève le père Bonino.

    Car la liberté religieuse est aujourd’hui menacée y compris par l’État libéral qui, tout en proclamant sa neutralité en matière de religion, « ne semble pas en mesure d’éviter la tendance à considérer la foi professée et l’appartenance religieuse comme un obstacle pour la reconnaissance de la pleine citoyenneté culturelle et politique des individus », constate la CTI.

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  • Stéphane Mercier parmi les signataires d'une “Lettre ouverte aux évêques de l'Eglise catholique” accusant le pape François d'hérésie

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    Jeanne Smits publie, sur son blog, la traduction française d'une "Lettre ouverte aux évêques de l'Eglise catholique" accusant le pape François d'hérésie, lettre que l'on pourra lire si on le souhaite à l'adresse suivante : Exclusif : des universitaires et des théologiens catholiques accusent le pape François d'hérésie (traduction française intégrale) Stéphane Mercier figure parmi les vingt signataires de cette missive. Le pas que franchissent les auteurs de ce document nous semble extrêmement grave mais nous pensons que ces accusationsl seront ignorées par Rome et par l'ensemble des évêques et finiront par sombrer dans l'oubli, comme celles de Mgr Vigano dont on ne parle déjà plus à l'heure actuelle.

  • Athée, elle ne se fera pour autant jamais "débaptiser"

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    Une opinion publiée sur le site de la Libre :

    Je suis athée, et pourtant je ne me ferai jamais débaptiser

    Un témoignage de Liv, maman de trois enfants et auteure du blog "Maman Lempicka" (1).

    Je suis athée. Mon athéisme n’est pas un choix par défaut ou un non choix. C’est le fruit d’une longue maturation, j’y tiens énormément, j’en suis fière, il fait partie de mon identité. J’aime en parler, j’aime en débattre. Mon athéisme, c’est ma foi à moi.

    Je suis convaincue qu’il n’existe absolument rien d’autre et nulle part ailleurs. Logiquement, je me suis mariée civilement, je souhaite être enterrée civilement, je n’élève pas mes enfants dans une quelconque foi, même si je les alimente côté "culture religieuse".

    Dans ces conditions, et à l’heure où la question se pose régulièrement dans les médias, je dois t’avouer que j’ai pensé à franchir le pas de la débaptisation. Plusieurs fois. J’ai été baptisée bébé, selon la volonté de ma mère, mon père étant lui même un mécréant, et fier de l’être. Me faire débaptiser est quelque chose qui me plairait beaucoup. Qui me ressemblerait, entre prise de position, logique, transgression, volonté de faire coïncider les idées, les actes et l’identité. Et pourtant, je ne le ferai jamais. J’aurais pu le faire, à 20 ans, sur un coup de sang ou de folie. Mais à 35, j’ai bien trop de recul sur la question, et je vais t’expliquer pourquoi.

    La débaptisation n’existe pas dans la religion catholique

    T’es baptisé(e), tu restes baptisé(e). A vie. Selon la chrétienté. Tu pourrais arguer du fait que je me contrefous des lois divines et que seule compte la loi de la République. Je te répondrais que m’engager dans une démarche qui n’a d’impact que pour l’une des parties, enlève tout sens et toute portée à la dite démarche. A quoi cela sert-il de me débaptiser si l’Eglise me considérera toujours comme l’une de ses membres, quoique que je fasse pour m’en défendre?

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  • Quand nos évêques s'adressent à leurs concitoyens catholiques en vue des élections

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    En vue des prochaines élections, nos évêques ont adressé à leurs concitoyens catholiques un message que l'on trouvera ICI.

    Sur son blog, Le Beffroi, Pascal de Roubaix réagit à cette missive en écrivant à son tour la lettre des évêques qu'il aurait souhaité lire :

    LETTRE POUR LETTRE

    Je lis une lettre reproduite dans la presse que nous adressent, à nous les catholiques, les évêques de Belgique en prévision des élections du mois prochain.

    Fortement déçu par le manque de force et de souffle de ce texte franchement insipide, je me suis mis à mon clavier et j’ai écrit, non sans une certaine impertinence qu’ils me pardonneront je l’espère, ce que j’aurais voulu lire et qui attend vos avis.  Voici :

    Bien chers frères dans le Christ,

    Les élections régionales, fédérales et européennes auront lieu d’ici quelques semaines et nous  tenons absolument à ce que les catholiques de Belgique y participent activement et fassent entendre leur voix en ces moments essentiels du débat démocratique. Nous voulons donc vous y encourager en vous rappelant les principaux enjeux politiques qui ne peuvent en aucun cas nous laisser indifférents.

    Premier sujet : la mondialisation du consumérisme matérialiste. Tous les chrétiens, comme l’Eglise, se retrouvent ici face à des lobbys dotés de grands moyens financiers, très actifs dans les couloirs de l’ONU, et qui travaillent dans le monde entier au développement du relativisme moral et de la neutralité philosophique. Ce consumérisme refuse les valeurs universelles qui sont à la base de notre civilisation judéo-chrétienne personnaliste. C’est ce personnalisme chrétien que l’Europe doit défendre bec et ongle pour le bien commun de l’humanité. Ne soutenons que les candidats au Parlement européen qui s’engagent explicitement à “rendre à Dieu ce qui est à Dieu”.

    Ici nous tenons à prévenir les élus futurs que ce combat est loin d’être une chimère, en insistant sur le nombre, chaque jour plus grand, de chrétiens qui perdent la vie pour leur foi. Ici aussi il est primordial que l’Europe défende ces martyrs, dénonce ces crimes et prenne ses responsabilités vis-à-vis des Etats qui les acceptent ou des groupes qui les perpètrent.

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  • Quand le Père Michel Viot paraphrase Arletty

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    Atmosphère, atmosphère, l’Eglise d’aujourd’hui a-t-elle une gueule d’atmosphère ? Lu sur le blog du Père Michel Viot :

    Michel Viot 58c8c090459a45905d8b473d.jpgLa « trêve pascale » étant maintenant terminée, il importe que l’Eglise se souvienne que sur la terre elle a le devoir d’être militante. Au cas où elle l’aurait oublié, au travers du désengagement de certains, voire de leurs manques, et pire encore de leurs trahisons, le terrible avertissement, que constitue à mes yeux l’incendie de Notre Dame de Paris, est venu nous le rappeler. Le feu  qu’il agresse des cerveaux chrétiens ou leurs sanctuaires de pierres, est le genre d’ennemi qui incite aux questions et aux combats. A ce propos d’ailleurs, je me demande si nous avons tous vu brûler la même chose quand j’entends parler de reconstruction et de restauration. Je fais partie de ces catholiques qui n’admettront ni le modèle Reichstag de Berlin (mais les allemands avaient de bonnes raisons de ne pas reconstruire à l’identique), ni l’intrusion d’une flèche de style contemporain qui serait à notre cathédrale ce que le « vagin de la reine » fut aux jardins de Versailles.

    Ma première question demeure cependant liée à mon titre. Sans la semaine Sainte et l’incendie j’en aurais parlé beaucoup plus tôt. Par plusieurs médias nous avons en effet appris que des prêtres et des laïcs impliqués dans la vie du diocèse de Lyon, avaient voté, le 28 mars dernier, par 48 voix sur 50, le départ définitif de leur Cardinal Archevêque, Monseigneur Philippe Barbarin dont le Saint Père venait de refuser la démission, tout en acceptant que celui-ci prenne ses distances avec le diocèse. Ensuite on pouvait lire que ces votants se trouvaient dans « un climat de bienveillance et d’écoute mutuelle et une très belle atmosphère de communion et de paix ». Ma première réaction fut de me demander ce qu’ils auraient fait sans cette angélique atmosphère ! En fait, nous étions plongés dans des brumes de charité de sacristie, quant au vocabulaire, il me fait regretter ces autres brumes d’un Quai sur lequel l’inoubliable Arletty parlait d’atmosphère avec un accent de vérité reflétant admirablement le niveau moral de ce conciliabule lyonnais ! Ces paroles entre guillemets sont rapportées à l’identique par Valeurs actuelles et le Point comme venant du Vicaire général, Mgr Yves Baumgarten. Elles n’ont pas, à ma connaissance, été démenties. Si on ne peut que se poser des questions sur ce qu’on entend à Lyon par « climat de bienveillance » et « écoute mutuelle », il parait difficile en revanche à tout bon catholique de ne pas en être indigné ! Depuis quand, dans l’Eglise catholique une assemblée a-t’elle le droit de voter sur une décision prise par le Saint Père, décision dont le caractère temporaire a été clairement expliqué par les deux principaux intéressés (le Pape et le Cardinal) ? Aussi la suite du communiqué du Vicaire général apparaît comme plus que malheureuse, même si elle ne fait que traduire la « volonté générale » de ces grands électeurs engagés dans la vie du diocèse qui m’apparaissent décidément comme des héritiers du richerisme rousseauiste et gallican de 1789 « la solution de retrait ne peut être que temporaire ». Pourquoi redire ce qui a été exprimé par le Saint Père sinon pour manifester que cette décision d’en haut n’a de valeur que parce qu’on l’accepte en bas, et qu’on en contrôlera l’application ? Ce qui permet d’oser d’autres incongruités en parlant « des signaux contradictoires envoyés par notre Église ces derniers jours » et « du Cardinal qui continue à tirer les ficelles. Il doit se retirer pour que la gouvernance soit claire ». Dans certains combats, on est sauvé par le gong ou le sifflet de l’arbitre. Ici, c’est la bonne vieille hypocrisie ecclésiastique qui empêche les prophètes célestes de Lyon de crier à leur évêque « enfermez-vous dans un couvent pour ne plus en sortir », version évangélique du «  suicidez vous, » hurlé par certains gilets jaunes aux policiers. Je crois que le Vicaire général de Lyon a largement été dépassé par les événements, je ne lui en veux nullement et n’aurais pas aimé me trouver à sa place. Mais c’est son évêque qui l’a nommé, il n’exerce ses fonctions que par délégation d’un pouvoir qu’il ne possède pas en propre. Je regrette donc qu’il n’ait pas pris plus de distance avec ce qu’avait voté cette assemblée irresponsable.

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  • Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays

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    Des propos recueillis par Guillaume Bonnet sur le site de France Catholique :

    Mathieu Bock-Coté : « Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays »

    Dans L’Empire du politiquement correct (Le Cerf), le sociologue québécois livre une analyse implacable de la fragmentation accélérée de la civilisation occidentale. Le projet diversitaire, qui substitue le particulier à l’universel, s’appuie sur une arme redoutable : le politiquement correct. France Catholique l’a rencontré au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris.

    L’unité nationale qui s’est manifestée dès l’embrasement de la cathédrale, ne vient-elle pas démontrer que l’idéologie diversitaire est encore loin d’avoir gagné ?

    Nous avons sans aucun doute connu un grand moment de communion. Tout le monde s’est senti touché, bouleversé, car nous était arrachée une part fondamentale de ce pays et de notre civilisation. En d’autres mots, les peuples résistent à leur décomposition même si le régime diversitaire travaille à leur dissolution. C’est que les peuples ne sont pas des constructions sociales artificielles, comme le soutient une certaine vulgate universitaire : ils existent et possèdent – comme le disait Paul Ricoeur - un noyau éthico-mythique fondamental. C’est ce noyau qui a été touché au cœur et s’est d’un coup réactivé. On pourrait dire les choses autrement : une nappe profonde d’identité française est remontée à la surface. Dans un monde friable, qui ne se cesse de se décomposer, Notre-Dame incarnait la continuité de la France. Cet incendie nous rappelle que les constructions humaines les plus lumineuses et les plus remarquables peuvent s’effacer devant nous. On les voudrait immortelles, mais telle n’est pas la condition de l’homme et de ses œuvres sur cette terre.

    Avez-vous été surpris par l’émotion manifestée par de nombreuses personnalités, peu suspectes d’indulgence à l’égard du monde catholique ?

    C’est la part d’optimisme que l’on peut déduire de ce drame. Face à des événements de cette nature, la meilleure part de l’homme rejaillit, elle resurgit. C’est la vertu paradoxale des grandes épreuves qui permettent aux peuples de refaire leur unité, ou du moins, de la ressentir. Lorsque l’histoire redevient tragique, la société des individus déliée peut s’effacer alors que la nation réapparaît. Les peuples refont leur unité autour de grandes épreuves. Sur le plan symbolique, affectif et culturel, nous venons de traverser une grande épreuve qui rappelle aux hommes ce qui les unit au-delà de ce qui les divise. Les jours ordinaires et les divisions vont revenir. La politique est ainsi faite, la démocratie aussi. Mais pour quelques heures, quelques jours, peut-être quelques semaines, s’impose très vivement le sentiment d’appartenir à cette patrie commune et millénaire qu’est la France.

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